Protocoles et résultats


Etudes scientifiques sur des prédictions astrologiques

introductionDéfinir les conditions de l'étude

Ce chapitre décrit quelques-unes des études menées au 20ème siècle par des équipes associant scientifiques et astrologues pour tester la validité des prédictions astrologiques. Le principe général est de voir si les prédictions se réalisent. Ce principe simple est délicat à mettre en place parce qu'il faut définir ce qu'est une "prédiction" et ce qu'est la "réalisation" de cette prédiction. Les conditions d'une étude statistique crédible sont très précises.

Trois conditions fondamentales sont nécessaires pour la validité des tests statistiques :

  1. Définir précisément le protocole expérimental à suivre, avant l’expérience, et s’y tenir.
  2. Vérifier l’aspect significatif des résultats obtenus, à l'aide de tests de confiance.
  3. S’engager à publier TOUS les résultats obtenus. Dans certains cas, le commanditaire d'une expérience astrologique, au vu du résultat négatif, a refusé sa publication.

Aucune des expériences prétendument positives ne satisfait aux conditions (1) et (3). Une seule étude statistique sur les prévisions astrologiques a respecté ces trois critères, l'étude menée par S. Carlson.


L'effet Mars

Les expériences Gauquelin

L'étude la plus souvent mise en avant par les tenants de l'astrologie est celle de Michel Gauquelin et Françoise Schneider-Gauquelin sur les corrélations entre métier et signe de naissance.

Ces premiers travaux, publiés en 1951, semblaient démontrer que pour un échantillon de personnalités connues pour l’exercice d’une profession donnée, la position des astres dans le ciel se retrouverait dans une distribution qui ne serait pas due au hasard. Dans ces premières études, des positions supposées statistiquement anormales de Mars ont été relevées chez les sportifs, de Jupiter chez les acteurs et de Saturne chez les scientifiques (connu sous le nom d'effet "Mars").

Cette étude est analysée par le Comité scientifique PARA: Les résultats ne sont pas statistiquement significatifs. Les conclusions sont publiées en 1976.

En 1982, le Comité Français pour l’Étude des Phénomènes Paranormaux fait une nouvelle expérimentation. Un protocole expérimental a été élaboré en 1982, avec un échantillon de 1066 sportifs français et un échantillon témoin de 10 000 personnes. Une modification du protocole remplace l'échantillon témoin par un échantillon aléatoire (pour une question de coût?...). Puis, Michel Gauquelin suggère des additions et des retraits de noms dans l’échantillon des sportifs.

Ces propositions sont rejetées par le CFEPP. Au final, la comparaison des deux échantillons conclut à un écart statistique non significatif.


Etudes négatives

Autres études

Parmi les nombreuses expériences négatives, citons (extraits de [Fraknoi, 1989]) :

On trouvera d'autres exemples dans la revue "Skeptical Inquirer", et les cahiers de l'Union Rationaliste, le site de l'observatoire de zététique.

Une étude menée par l'astrologue, Suzel Fuzeau_Braesch "L'Astrologie : la preuve par deux" tendant à prouver la validité de l'astrologie grâce à l'étude caractérologique de 251 couples de jumeaux, a donné lieu à une analyse critique menée par Frédéric Lequèvre, et accessible sur le site de l'observatoire de Zététique.


Etude Carlson

Etude de Carlson

Cette étude a respecté parfaitement les critères (1) à (3) ci-dessus: A double-blind test of astrology, Nature, 318, 419-425, 1985. Ce "Test en double-aveugle de l'astrologie" a démontré l’incapacité de l’astrologie à associer un profil psychologique à l’horoscope de naissance.

L'objet de cette étude était de tester la thèse fondamentale de l'astrologie de naissance (reconnue par toutes les écoles d'astrologues comme l'astrologie "pratique, appliquée, respectable" par excellence), c'est-à-dire "la capacité de l'astrologie a interpréter les horoscopes de naissance en termes de personnalité, comportement, et événements majeurs probables de la vie".

Le traitement exemplaire de cette étude justifie une description détaillée :

methodeDéroulement

Dans chaque cas, un classement était demandé avec une pondération de 1 à 10. De nombreuses précautions ont été prises pour éliminer biais et contestations possibles: L'auteur s'est entouré d'un groupe de scientifiques et d'astrologues, à titre de conseil et de contrôle; il a établi le protocole de test avec leur accord; cette précaution élimine toute contestation ultérieure des résultats au titre du point (1).

Tous les tests ont été effectués en "double-aveugle", c'est-à-dire en conservant l'anonymat de tous les participants, seulement identifiés par des codes chiffrés..

Les horoscopes ont été réalisés uniformément (par logiciel) indépendamment des astrologues participants; la mention du lieu, de la date de naissance et du sexe n'a pas été fournie avec l'horoscope.

Toute mention du signe de naissance et de l'âge a été éliminée de l'interprétation, ainsi que toute prédiction ou avis subjectif.

Le test (a) subi par chaque volontaire du groupe test a été également soumis à un membre du groupe de contrôle, de même signe de naissance, pour éliminer le biais dû à ce dernier (pour être significatif, le taux de reconnaissance devait être plus élevé dans le groupe test).

Enfin, les volontaires déclarés sceptiques envers l'astrologie, ou ceux ayant précédemment fait établir leur horoscope de naissance, n'ont pas été sélectionnés.

Les résultats sont sans appel  :

  • 1/3 de bon choix aux trois tests, avec ou sans prise en compte de la pondération.

    Ce chiffre correspond au pur hasard, alors que le pourcentage minimum de succès prudemment prédit par les astrologues était 50%.

  • Les résultats au test (b) montre que les individus n'ont pas pu reconnaître leur propre profil psychologique. Donc le résultat du test (a) ne prouve rien pour vérifier ou infirmer l'astrologie.
  • Par contre le test (c), en revanche, indépendant de cette capacité d'auto-reconnaissance, prouve irréfutablement l'échec de l'astrologie de naissance.

Bibliographie

bibliographieBibliographie