On cherche à caractériser la partie de l'espace délimitée par un cône de sommet O et de demi-ouverture . On considère la calotte sphérique de rayon R et d'aire S(R) délimitée par ce cône. La quantité
est indépendante de R. Elle mesure l'angle solide défini par le cône.
Cette quantité sans dimension est mesurée en stéradians (sr) - voir la définition des unités physiques.
Difficulté : ☆ Temps : 30 min
Quel est l'angle solide sous-tendu par un demi-espace ? Par l'espace complet ?
Quel est l'angle solide sous-tendu par une surface quelconque, de quoi dépend-il ? Ecrire l'application à une surface plane élémentaire dS inclinée sur la ligne de visée.
Donner l'expression différentielle de l'angle solide élémentaire en coordonnées sphériques.
On considère maintenant une couronne circulaire élémentaire de demi-ouverture . Donner l'expression de l'angle solide en fonction de cet angle. En déduire l'angle solide sous-tendu par une calotte de demi-ouverture .
Que devient cette valeur si l'angle est petit ? Estimer l'angle solide sous lequel on voit le Soleil et la Lune depuis la Terre.
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
On observe une surface plane à l'aide d'une caméra, dans la configuration de la figure ci-dessous : le détecteur de la caméra a une surface , on observe la source de surface S sous un angle e à la distance . Les dimensions sont telles que les angles solides considérés sont petits ().
Ecrire l'angle solide sous lequel le détecteur voit la source. Ecrire l'angle solide sous lequel la source voit la surface collectrice. Dériver une relation entre les deux angles solides.
On note W' la puissance lumineuse diffusée par la source par unité d'angle solide. L'éclairement (ou irradiance) est la puissance recueillie par unité de surface de détecteur en provenance de la source.
Ecrire l'éclairement E en fonction de la puissance totale reçue par le détecteur (dW). Quelle est l'unité de mesure de cette quantité dans le Système International ? De quoi dépend-elle en général ?
La luminance (ou intensité spécifique) d'une source est la puissance lumineuse émise ou diffusée dans un angle solide élémentaire par unité de surface apparente.
Ecrire la luminance en fonction de dW. Dans quelle unité SI se mesure cette quantité ? De quoi dépend-elle en général ?
Ecrire l'éclairement reçu par le détecteur en fonction de la luminance de la source et de la distance. Que signifie cette expression si la source est ponctuelle (c'est-à-dire si elle ne remplit pas le champ de l'instrument) et dans le cas contraire ?
On trouvera ici des exercices d'intégration angulaire sur les quantités photométriques.
Auteur: Alain Vienne (et le groupe IREM de Lille1)
On se propose d'établir les conditions pour que le croissant de Lune soit vu d'un lieu de la Terre comme une gondole:
Nous allons étudier ce problème par la trigonométrie sphérique qui permet de voir facilement les choses. La notion de sphère céleste est issue du fait que, à un lieu donné et à une date donnée, l'observateur n'a pas accès à la distance entre lui et l'objet céleste. Cet observateur peut alors considérer que tous ces objets sont à une même distance (arbitraire). Cela revient à dire que l'observateur n'appréhende que les directions issues de sa position. Or l'ensemble de ces directions s'identifie à une sphère centrée sur ce point.
Aucune formule n'est nécessaire pour résoudre l'exercice suivant. Il suffit de connaitre les bases. Soit:
Difficulté : ☆☆ Temps : 2h
Montrer que la condition d'horizontalité du croissant de Lune nécessite que la Lune et le Soleil aient le même azimut.
La condition de même azimut est donc une condition nécessaire. Réciproquement, si cette condition est réalisée, préciser les conditions sur les hauteurs du Soleil et de la Lune pour que le croissant soit vu comme une "gondole" et non à l'envers (un "D" renversé).
La hauteur est l'angle sur le vertical (cercle de même azimut). Il est compté de -90° à 90° par rapport à l'horizon.
Cette figure donne, pour chaque position de la Lune sur le même vertical que le Soleil (quand la condition est réalisée), l'aspect de celle-ci.
La position du zénith sur le cercle est indicatif. Elle correspond au cas de la figure donnée en solution de la question précédente. Bien-sur, si le zénith est ailleurs sur le cercle, cela change les conditions de lever/coucher du Soleil et de la Lune. Faites d'autres figures en changeant le zénith de place (cela déplace aussi l'horizon).
En supposant que la Lune est toujours sur l'écliptique, donner les seuls endroits de la Terre où il est possible de voir le croissant de Lune horizontal.
Auteur: Alain Vienne (et le groupe IREM de Lille1)
Il est peut-être plus facile de voir les 2 cas (coplanaire et non-coplanaire) en raisonnant sur la sphère des fixes. Précédemment, on regardait le mouvement diurne d'un point de la sphère des fixes (le pôle de l'écliptique) sur la sphère locale (de pôle ). Ici, nous allons faire la démarche réciproque: on regarde le mouvement diurne de sur la sphère des fixes. On utilise la condition suivante:
En effet, nous avons vu que c'est la condition pour voir la Lune comme une gondole (ou tout au moins, la Lune à l'horizontal).
Sur une sphère des fixes où on a placé l'équateur, l'écliptique et leur pôle, et pour une latitude donnée, on trace le petit cercle correspondant aux positions prises par le zénith au cours du mouvement diurne (petit cercle des ). A chacune de ces positions de , il correspond un seul grand cercle passant par le Soleil: c'est le vertical du Soleil. On obtient ainsi un "faisceau" de grands cercles dont les sommets sont le Soleil et le point diamétralement opposé. Sur la figure, pour ne pas encombrer celle-ci, nous en avons tracé qu'une partie puisque qu'on les a arrétés au niveau du petit cercle des. En réalité, ces grands cercles sont bien complets de sorte que toute la calotte sphérique se situant au dessus du petit cercle des est parcouru par ces grands cercles. Ainsi la sphère est divisée en deux parties: celle contenant chaque vertical du Soleil et l'autre.
La Lune doit se trouver dans la première partie (les "faisceaux" de la figure). La frontière entre ces deux parties correspond au vertical du Soleil qui est tangent au petit cercle des .
Cas de la Lune sur l'écliptique: Ce cas correspond aux 2 dessins du haut de la figure. En dehors de la zone intertropicale (à gauche), l'écliptique coupe les "faisceaux" qu'en ses sommets: au Soleil et au point diamétralement opposé. Si on impose à la Lune d'être sur l'écliptique, il n'y a qu'en ces points que la condition est réalisée (éclipses). Par contre, dans la zone intertropicale, tout l'écliptique est contenu dans les "faisceaux". Ainsi la condition est réalisée deux fois par jour comme on l'a vu dans précédemment.
Cas où la Lune est de part et d'autre de l'écliptique:
L'orbite de la Lune est inclinée d'environ sur l'écliptique. Son noeud qui permettrait de positionner le grand cercle correspondant à son orbite, a un mouvement de rétrograde de an (période: 18,6 ans). Pour ne pas rentrer dans trop de détails superflus à la compréhension, nous allons simplement considérer que la Lune est de part et d'autre de l'écliptique sur une bande large de . Bien-sur, il ne faut pas oublier que la Lune parcourt en fait un grand cercle contenu dans cette bande: la position en longitude dans cette bande dépend de la date dans la lunaison et la position "verticale" dans cette bande dépend de la position du noeud de l'orbite lunaire.
On remarque ainsi qu'au voisinage de la pleine Lune ou au voisinage de la nouvelle Lune, la condition de "Lune horizontale" est possible partout sur la Terre. Mais on se rend bien compte que, loin des tropiques, la zone est étroite. Elle s'agrandit au fur et à mesure que le lieu considéré s'approche du tropique.
Dans le cas d'un lieu dans la zone intertropicale, la possibilité d'une telle condition est grande. La probabilité de réalisation l'est donc aussi. Cependant cette probabilité n'est pas 1, car on voit apparaitre une petite zone de la bande lunaire qui croise la partie où il n'y a pas de vertical du Soleil (en dehors des "faisceaux"). Cette zone est petite et proche du Soleil. Ainsi même dans la zone intertropicale, il peut y avoir des jours où la Lune n'est pas vue à l'horizontal. Cela se produit pour des positions particulières de l'orbite lunaire et pour des dates proches de la pleine Lune ou de la nouvelle Lune.
pages_geospace/exo-angles-solides.html
Il ressort de la définition de la page précédente que est aussi égal à l'aire de la calotte découpée par le cône sur la sphère de centre O et de rayon unité.
On en déduit immédiatement qu'un demi-espace sous-tend un angle solide de sr, et que l'espace complet sous-tend un angle solide de sr.
L'angle solide ne dépend que du contour sur lequel s'appuie la surface considérée, c'est-à-dire de la surface apparente. Dans la figure ci-dessous, les surfaces S et sont vues sous le même angle solide.
Une surface élémentaire dS se confond avec la calotte sphérique correspondante. L'angle solide élémentaire est défini comme où est le vecteur unitaire sur la ligne de visée, et où est le vecteur normal à la surface.
Si la surface dS est inclinée d'un angle sur la ligne de visée, on a
On notera que cette quantité est algébrique, ce qui permet de généraliser la première remarque à toutes les surfaces s'appuyant sur le même contour : les éléments qui "dépassent" du contour sont comptés positivement puis négativement.
A partir de l'expression de l'élément de surface, on trouve immédiatement :
Puisqu'il y a symétrie de révolution, on intègre l'expression précédente le long de la couronne :
En intégrant ensuite l'angle entre 0 et , on trouve l'angle solide défini par une calotte de demi-ouverture :
Pour les petites ouvertures, on a (où est donné en radians). Pour les très petits angles, on donne couramment les valeurs en (secondes d'arc carrées) ou en (milliarcsecondes carrées).
La taille apparente du Soleil et de la Lune vus depuis la Terre est d'environ 30' = 0,5°. L'angle solide correspondant est
pages_geospace/exo-angles-solides.html
La surface apparente de la source vue depuis le détecteur est .
L'angle solide sous lequel le détecteur voit la source est donc
L'angle solide sous lequel la source voit le détecteur est
On a donc
Cette quantité est appelée étendue de faisceau et joue un rôle important en optique instrumentale.
La puissance totale reçue par le détecteur est
Soit par unité de surface
L'unité de mesure SI de l'éclairement est le . Elle suppose une géométrie d'observation donnée (angle d'incidence sur le détecteur et distance à la source).
Avec les notations ci-dessus on a
Dans le Système International, la luminance se mesure en . Il s’agit d'une caractéristique intrinsèque à la source lumineuse, qui dépend a priori de la direction d'observation e.
On a
Si la source apparaît ponctuelle, la surface reste constante alors que la distance augmente. Le signal mesuré décroît en . C'est le cas des objets lointains non résolus, par exemple les étoiles observées au télescope.
Si la source remplit le champ de l'instrument, l'angle solide sous lequel le détecteur voit la source ne dépend pas de la distance (plus on s'éloigne, plus la surface incluse dans le champ augmente) ; la relation entre E et L ne dépend donc que de l'incidence e et des propriétés angulaires de la luminance. C'est le cas des images satellitaires et de celles des sondes spatiales dans le Système solaire.
pages_geospace/exo-croissantlune.html
Par la figure, on se rend compte que pour voir le croissant de Lune horizontal il est nécessaire et suffisant que le Soleil éclaire la Lune par au-dessous c'est à dire qu'ils aient le même azimut.
Tout d'abord, il est préférable que le Soleil soit couché et donc sa hauteur doit être négative. La Lune, quant à elle, doit être levée: sa hauteur est donc positive.
Soit la hauteur de la Lune et la hauteur du Soleil.
Si l'observateur voit exactement une demi-lune.
Ainsi pour avoir l'aspect indiqué sur la figure (un croissant comme une gondole), il est nécessaire d'avoir .
Aucun calcul n'est nécessaire pour répondre à cette question. Une discussion avec les proprietés élémentaires de la géométrie sphérique devrait suffire.
On sait qu'il n'y a qu'un seul grand cercle passant par deux points de la sphère céleste. Or, la Lune et le Soleil sont sur un même grand cercle (écliptique), et puisque , les grands cercles et sont les mêmes. Ainsi le zénith est sur l'écliptique.
" est sur l'écliptique" " est sur l'horizon".
où est le pôle de l'écliptique. est un point de la sphère des fixes (c'est à dire, lié aus étoiles). A ce titre, et comme toutes les étoiles, il est affecté par le mouvement diurne. tourne autour du pôle céleste nord (fixe) à une même distance angulaire (obliquité) .
La hauteur du pôle sur l'horizon correspond à la latitude du lieu ().
On voit alors que pour une latitude comme celle de Lille (), cela est impossible. Ce n'est possible que si c'est à dire, entre les tropiques. En ces lieux, la condition est réalisée 2 fois par jour.