Il est maintenant temps d'utiliser ces miroirs et ces lentilles afin de construire des systèmes optiques.
Tous les systèmes optiques n'ont pas nécessairement pour but de former des images. Certains n'ont pour fonction que de focaliser et transporter la lumière. Les phares par exemple. Nous ne nous intéresserons pas ici à de tels systèmes, et ne nous focaliserons (calembour) que sur ceux formant des images.
On peut distinguer 2 types de systèmes optiques :
... nous aborderons d'abord un système objectif : l'appareil photo. Il nous permettra d'introduire quelques notions d'optique comme le champ de vue, l'ouverture, la profondeur de champ.
Puis nous aborderons l'oeil et l'oculaire, préalables à l'étude de tous les systèmes subjectifs. On y introduira les notions de grossissement et de puissance.
Enfin, nous aborderons les systèmes subjectifs utilisés en astronomie : la lunette et le télescope.
Commençons donc par l'appareil photo. Pourquoi débuter par lui ? Car c'est un système optique très simple. Basiquement, c'est une lentille (l'objectif) placée devant un écran (le capteur ou la pellicule). C'est tout !
Bon, je vous embobine un peu. Si on démonte un appareil photo, c'est beaucoup plus compliqué que ça. Mais la modélisation une lentille + un écran suffit largement pour comprendre son fonctionnement.
Qu'est-ce qu'un appareil photo ? Je l'ai dit juste avant, c'est une lentille et un écran. Plus exactement, un objectif qui va former l'image du sujet sur notre capteur.
Je vais brièvement décrire le boîtier réflex classique, avec objectif amovible et capteur 24x36.
L'objectif est un tube dans lequel on trouve un grand nombre de lentilles (parfois une dizaine). Elles servent à faire l'image du sujet sur le capteur, d'en faire la mise au point correcte, de zoomer éventuellement, et d'assurer une bonne correction des aberrations optiques et chromatiques. Je vous l'avais déjà dit, on ne travaille pas, en photo, dans les conditions de Gauss, car on perdrait trop de lumière.
On trouve aussi un diaphragme permettant de régler la quantité de lumière rentrant dans l'appareil (réglage de l'ouverture et de la profondeur de champ).
Dans le boîtier, on trouve un miroir basculant. Il renvoie la lumière vers le viseur pour permettre le cadrage, puis bascule pour la laisser rentrer dans la chambre pendant la prise de vue.
On trouve derrière l'obturateur, qui ne s'ouvre que pendant la prise de vue, pour laisser la lumière imprimer le capteur ou la pellicule. La quantité de lumière arrivant sur le capteur est bien sûr proportionnelle au temps d'exposition, c'est-à-dire la durée d'ouverture de l'obturateur.
Enfin, derrière l'obturateur, on trouve la pellicule sur les anciens appareils argentiques, ou un capteur CCD, sur les appareils photo numériques (abrégé APN). La dimension classique du capteur est (ou était) 24x36 mm. Même si elle n'est plus utilisée dans tous les APN, surtout les compacts, elle sert encore de référence pour les calculs de focale.
Par défaut, quand je parlerai d'APN, ce sera un réflex avec un capteur de 24x36 mm.
Objectif à focale variable , téléobjectif de , grand angulaire de ... qu'est-ce que tout ça ?
C'est beaucoup plus simple qu'il n'y paraît. Surtout quand on se souvient de ses cours sur les lentilles minces.
Ce qu'on appelle focale d'un objectif photo n'est rien d'autre que la distance focale image.
Une focale de veut dire que notre objectif est équivalent à une lentille mince convergente de distance focale image . Quand au téléobjectif de , il sera équivalent à une lentille mince convergente de vergence moindre, puisque sa distance focale sera de .
Quant aux objectifs à focale variable ( par exemple) et au zoom universel (), en jouant sur le déplacement de lentilles à l'intérieur, on peut faire varier leur distance focale. C'est l'avantage d'avoir un système à plusieurs lentilles par rapport à une unique lentille pour laquelle cette grandeur est fixe.
La focale de l'objectif nous donne une information sur l'angle embrassé par l'appareil.
L'angle de champ est l'angle couvert par l'appareil photo. Si c'est angle est grand, on photographie une grande zone, un vaste paysage par exemple. S'il est petit, on ne photographie qu'un détail, par exemple un animal perdu dans le paysage.
L'angle de champ et la focale sont reliés entre eux. Ils dépendent de la taille du capteur. La référence est le capteur de 24x36. S'il est de taille différente, on calculera des focales équivalentes ramenées au format 24x36 (cf page suivante).
Pour qu'une partie du paysage soit photographiée, il faut que son image arrive sur le capteur. Les bords du capteur définissent donc la limite de ce qui est photographiable. Ce dernier projette un cône virtuel en avant de l'appareil photo. Tout ce qui est dans ce cône apparaîtra lors de la soirée diapo. Ce qui est en dehors sera perdu à jamais...
La distance entre le capteur et l'objectif est typiquement la distance focale. On est donc en mesure de calculer l'angle de champ connaissant la taille du capteur et la focale.
Pour les curieux, son expression est , où est la diagonale du capteur, la focale.
Pour un capteur de 24x36 mm | |
Focale | Angle de champ (environ) |
17 mm | 105° |
28 mm | 75° |
35 mm | 65° |
50 mm | 45° |
80 mm | 30° |
105 mm | 23° |
135 mm | 18° |
200 mm | 12° |
300 mm | 8° |
On classe les objectifs en 2 catégories. Les grands angulaires possédant une courte focale et un grand champ, et les téléobjectifs possédant une longue focale et un petit champ.
La limite entre les deux catégories est pour une focale d'environ qui offre un champ comparable à celui d'un oeil humain.
Pourquoi voit-on plus gros un objet avec un téléobjectif ? un zoom dirons nous de manière abusive ?
L'angle de vue étant plus réduit, on met une portion de l'espace plus petite sur la même surface de capteur, on l'a agrandi.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Nous venons de voir que l'angle de champ dépend de la taille du capteur. Or, de nombreux APN possèdent maintenant des capteurs plus petits. Nous allons prendre l'exemple d'un APN du commerce (dont je ne citerai pas la marque) possédant un capteur mesurant .
J'adapte dessus un objectif de de focale. Rappelez quel serait l'angle de champ avec un capteur .
Quelle valeur prend cet angle avec notre capteur plus petit ?
Calculez quelle focale donnerait le même angle de champ avec un capteur . C'est ce qu'on appellera la focale utile (ou équivalente).
Calculer la focale utile sur notre nouveau boîtier si j'adapte un téléobjectif de . Commentez.
À l'inverse, si je désire obtenir une focale utile de , quel objectif dois-je acheter ? Concluez.
L'exposition, en photographie, désigne la quantité de lumière, le nombre de photons, enregistré par le capteur.
Elle dépend de trois paramètres :
Dans le cadre de ce cours d'optique, nous ne nous intéresserons qu'au cas de l'ouverture. De nombreux ouvrages consacrés à la photographie traitent du reste.
S'il est un paramètre important en photographie, c'est bien l'ouverture. On contrôle cette quantité à l'aide d'un diaphragme. Plus on ferme le diaphragme, plus on diminue l'ouverture.
Si ce réglage a un impact direct sur la quantité de lumière qui rentre dans l'appareil, il en a aussi sur la qualité de la photo. Réduire l'ouverture augmente la zone de netteté de l'image (on parle de profondeur de champ), peut réduire certaines aberrations (en se rapprochant des conditions de Gauss), mais gare au vignétage !
Cette quantité s'exprime étrangement en sur un nombre. Nous allons voir pourquoi.
L'angle d'ouverture mesure le rapport entre le diamètre de l'objectif (du collecteur de lumière en général) et sa focale :
Ne pas confondre l'angle de champ, qui dépend de la taille du capteur, et l'angle d'ouverture, qui dépend du diamètre de l'objectif.
Le nombre d'ouverture (noté N.O.) ou plus simplement ouverture est la quantité inverse
On la note
Par exemple, si je possède un objectif de de focale, avec un diaphragme de de diamètre, l'angle d'ouverture vaut et son ouverture vaut 2,8. On parle donc d'objectif ouvert à .
Plus le chiffre est petit, plus l'objectif est ouvert, plus la quantité de lumière qui rentre est importante. À l'inverse, plus ce chiffre est grand, plus l'objectif est fermé, et moins la quantité de lumière qui rentre est importante.
Pour résumer, un objectif ouvert à veut simplement dire que le diamètre du diaphragme est 2,8 fois plus petit que la focale.
Je possède un téléobjectif de de focale, dont le diamètre est . Quelle pourra être l'ouverture maximale ?
Nous avons vu, lors du cours sur les lentilles, qu'il n'existe qu'un seul plan antécédent du plan du détecteur. Autrement dit, notre photo ne sera nette qu'à une distance très précise de l'appareil photo.
Cependant, lorsque l'on regarde une photo, celle-ci nous apparaît nette sur une certaine distance, parfois très courte, parfois très grande.
Cette zone nette s'appelle la profondeur de champ. Plus celle-ci est grande, plus la photo sera nette longtemps. À l'inverse, plus la profondeur de champ est petite, plus courte sera la distance sur laquelle la photo sera nette.
Si l'ouverture est importante, les rayons issus d'un point empruntent beaucoup de chemins différents. Si l'image de cet objet n'est pas sur le capteur, mais en avant ou en arrière, alors tous ces rayons tombent sur le capteur en une largeur zone, une grosse tache (regardez l'intersection des faisceaux avec le capteur dans l'image en bas). L'image est floue.
Mais si on réduit l'ouverture, on diminue le nombre de rayons entrant dans l'appareil, et on réduit ainsi la taille de la tache où ils convergent.
À la limite, si on ferme au maximum le diaphragme, on ne sélectionne plus qu'un seul rayon par point. L'image est alors nette à toutes les distances. On peut même se passer de la lentille. C'est le principe du sténopé. Par contre, comme très peu de lumière entre, il faut poser très longtemps.
L'appareil photo peut être modélisé par une simple lentille placée devant un écran.
La focale d'un objectif est la distance focale de la lentille équivalente.
Une courte focale entraîne un grand angle de champ. Ce type d'objectif est appelé grand angle. Ces derniers possèdent une focale inférieure à .
Une longue focale entraîne un angle de champ réduit. Ce type d'objectif est appelé téléobjectif. Ces derniers possèdent une focale supérieure à .
L'ouverture mesure le rapport entre le diamètre du diaphragme et la focale.
Pour ouvrir un objectif, on ouvre le diaphragme : on augmente son diamètre. On augmente la quantité de lumière rentrant dans l'appareil, et on diminue la profondeur de champ.
En réduisant le diamètre du diaphragme, on ferme l'objectif. On réduit la quantité de lumière rentrant dans l'appareil, et on augmente la profondeur de champ.
Ci-dessous, vous pouvez voir la photo d'un compact numérique. De nombreuses informations sont inscrites sur sa face avant. Que signifient-elles ?
Vous pouvez lire sur l'objectif 25 mm WIDE, ainsi que 1:3.3-4.9 et enfin 4.1 - 49.2. Que signifient ces chiffres ?
Lorsque la focale du zoom optique est réglée sur la plus courte distance, , le compact offre une focale équivalente de Déduisez-en la taille du capteur.
Quelle est alors la focale équivalente en position de zoom maximal ?
Restons sur un système optique simple, l'oeil. Lui aussi peut être modélisé par une simple lentille placée devant un écran.
L'étude préalable de l'oeil est nécessaire pour aborder les instruments subjectifs. Ce sera l'occasion de nous familiariser avec cet organe.
De façon schématique, l'oeil est de forme sphérique. Il est constitué :
On le modélisera donc par un diaphragme placé devant une lentille de distance focale variable, le tout devant un écran.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
Un oeil moyen mesure 2,5 cm de diamètre.
La zone sensible de la rétine s'étend sur environ 2-2,5 cm de diamètre. Donnez approximativement l'angle de champ de l'oeil.
Cependant, la zone permettant la perception des détails fins correspond à une image formée sur la fovéa, une zone très riche en récepteurs, au voisinage de l'axe optique. Cette zone mesure un demi millimètre de diamètre. Donnez l'ordre de grandeur de l'angle de champ correspondant à la fovéa.
Difficulté : ☆ Temps : 5 min
Le diamètre de l'iris varie, selon la luminosité, de à .
Calculez les ouvertures minimale et maximale de l'oeil.
Un oeil moyen mesure 2,5 cm de diamètre.
Quel doit être la distance focale image du cristallin pour former l'image d'un objet situé à l'infini, sur la rétine ?
Et quelle doit être la valeur de cette distance focale pour lire un livre à 25 cm de l'oeil ?
Que peut-on en conclure ?
Pour voir net il faut que l'image d'un objet se forme sur la rétine. Un oeil n'accommodant pas (un oeil au repos), voit net un objet à une distance appelée punctum remotum, notée .
Lorsque l'objet se rapproche, son image s'éloigne du cristallin. L'oeil ayant une taille fixe, l'image ne se forme plus sur la rétine. Comment faire alors ? On peut augmenter la vergence du cristallin. Celui-ci, plus convergent, ramène l'image sur la rétine. C'est l'accommodation (voir l'exercice page précédente).
Cependant, on ne peut augmenter indéfiniment la vergence. Approchez-vous de l'écran. Au bout d'un moment, vous avez mal aux yeux et n'arrivez plus à voir cet écran net. La distance minimale à laquelle on peut encore voir un objet est appelée punctum proximum, notée .
Pour un oeil normal adulte, dit oeil emmétrope, le punctum remotum est situé à l'infini, et le punctum proximum à 25 cm.
L'oeil humain peut être affecté de nombreux défauts de vision.
L'oeil myope est trop long ou le cristallin trop convergent. L'image d'un objet à l'infini se forme en avant de la rétine. Le punctum remotum est situé à une distance finie, variant avec la gravité de la myopie.
Le est également plus proche. Un myope peut lire de plus près et est un peu moins sensible à la presbytie.
Pour corriger ce défaut, il faut donc diminuer la vergence de l'oeil en plaçant devant une lentille divergente.
À l'inverse, un oeil hypermétrope est trop court ou le cristallin n'est pas assez convergent. L'image d'un objet à l'infini se forme en arrière de la rétine. L'oeil doit constamment accommoder pour ramener l'image au niveau de la rétine, ce qui provoque une fatigue.
Le est situé derrière l'oeil ! Si si ! On plaisante à ce sujet en disant qu'un hypermétrope peut voir derrière lui. Vous l'aurez compris, le se situe dans l'espace image. C'est-à-dire qu'il est possible, pour un oeil hypermétrope de former l'image d'objets virtuels.
Le est plus éloigné que la normale.
La correction est alors nécessaire pour voir de près, et pour diminuer la fatigue quand on regarde loin. Comme il faut augmenter la vergence du cristallin, on utilise des lentilles convergentes.
La presbytie se rapproche de l'hypermétropie, mais à une cause toute autre. Elle est liée au vieillissement de l'oeil qui ne parvient plus à accommoder correctement. La vergence du cristallin n'augmente plus et il devient impossible de voir de près. Par contre, la vision de loin reste inchangée. Le reste à l'infini alors que le s'éloigne progressivement.
Il faut donc corriger la vision de près à l'aide de verres convergents, mais les retirer pour regarder au loin. On peut utiliser des verres dits progressifs, qui sont des verres dont la vergence augmente vers le bas de la lentille.
Comme son nom l'indique, pour un oeil astigmate, la condition de stigmatisme n'est plus respectée.
L'oeil ne possède pas une symétrie de révolution. Il faut utiliser des lentilles non sphériques pour corriger ce défaut.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Nous allons chercher à corriger un défaut de myopie à l'aide d'une paire de lunettes. On place une lentille divergente (en bleu) devant l'oeil myope (en noir), dont la rétine (en jaune) est trop loin. On considère un point B situé à l'infini.
En imprimant ou recopiant le schéma ci-dessus, tracer l'image de l'objet situé à l'infini à travers l'oeil seul. On ne s'occupera pas, dans cette question, de la lentille divergente en bleue. Cette image est-elle située sur la rétine ?
Pour tracer l'image de notre objet à travers les lunettes et l'oeil, nous allons procéder par étapes. Tout d'abord, nous allons tracer l'image de l'objet à travers la lentille divergente. Puis, dans un second temps, nous allons considérer cette image comme étant un objet pour la lentille convergente, et en tracer son image .
Tracer l'image de l'objet à travers la lentille divergente. Où est-elle ? Est-elle réelle ? virtuelle ? droite ? inversée ?
Tracer maintenant l'image de l'objet à travers la lentille convergente. Où est située cette image ? Est-elle réelle ? virtuelle ? droite ? inversée ?
Nous avons uniquement considéré, jusqu'à présent, des systèmes optiques simples, ne comportant qu'une seule lentille. Certes, on peut déjà réaliser un certain nombre de dispositifs optiques : loupe, paire de lunettes, oeil. On est cependant vite limité.
Si on veut pouvoir augmenter la convergence d'un dispositif, en améliorer sa qualité d'image en corrigeant les aberrations, on est amené à associer plusieurs lentilles.
Dans l'exercice précédent, par exemple, on a utilisé une deuxième lentille pour corriger un défaut de vision.
En utilisant deux lentilles, ce qu'on appellera un doublet, nous allons distinguer deux cas, même si le premier se révélera un cas particulier du second.
Pour la construction géométrique, et pour les calculs également, la méthodologie est simple. Nous venons de la voir dans l'exercice précédent.
Commençons par le cas le plus simple, les deux lentilles accolées. On fait l'hypothèse ici que les deux lentilles sont minces, qu'on les a approchées le plus près possible (que nous permet leur géométrie) de façon à ce qu'on puisse négliger la distance entre les deux centres et de celles-ci, devant toutes les grandeurs caractéristiques du système optique. Bref, et sont confondus.
Dans ce cas particulier, notre lentille est équivalente à une seule lentille de vergence
Autrement dit, sa distance focale image peut être déduite par :
Pour vous en convaincre, voici la démonstration. Si on applique la relation de conjugaison de Descartes aux deux lentilles et , on obtient :
et
Et on en tire donc :
Remarques :
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Après la myopie, l'hypermétropie. Nous allons tenter de déterminer la vergence d'une lentille de contact correctrice pour l'hypermétropie.
On considère un oeil hypermétrope de distance focale image variant entre 2,27 cm et 2;5 cm. Sa profondeur est de 2,3cm
On place un objet (un livre par exemple) à de l'oeil. Où se situe son image ? Est-elle sur la rétine ?
Quelle devrait être la distance focale pour que l'image se forme sur la rétine ?
On souhaite corriger cette hypermétropie par des lentilles de contact. Comme leur nom l'indique, elles sont au contact de l'oeil. On pourra donc considérer le système lentille de contact + cristallin comme un doublet de deux lentilles accolées. Calculer la vergence de la lentille de contact permettant de former l'image du livre sur la rétine. Quelle est la nature de cette lentille ?
L'oeil, comme l'appareil photo, peut être modélisé par une lentille (le cristallin) placée devant un écran (la rétine). La vergence de cette lentille est variable. L'iris joue le rôle d'un diaphragme.
L'oeil peut être affecté de nombreux défauts de vision dont les principaux sont la myopie (l'image d'un objet à l'infini se forme en avant de la rétine), l'hypermétropie (l'image d'un objet proche se forme derrière la rétine), la presbytie (l'oeil n'accommode plus assez) et l'astigmatisme (l'oeil perd sa symétrie de révolution).
Deux lentilles accolées sont équivalentes à une seule lentille dont la vergence résultante est la somme des deux vergences de chacune des lentilles.
Nous allons étudier, dans cette section, le système optique oeil + loupe. C'est, vous l'aurez reconnu, un doublet de deux lentilles convergentes.
Pourquoi étudier le système oeil + loupe ? Parce que tous les instruments d'optique subjectifs possèdent un oculaire, qui est équivalent à une loupe. Étudier ce système nous permettra de nous familiariser avec les notions de grossissement, de puissance, de netteté de l'image...
Pour observer les détails d'un objet, il est nécessaire de le rapprocher le plus possible de notre oeil, au . Cependant, cela entraîne une fatigue de l'oeil, et, avec l'âge, ce point s'éloigne.
Utiliser une lentille convergente, une loupe, va nous permettre d'obtenir une image de taille angulaire plus grande que l'objet. On grossit l'image !
De plus, en plaçant l'objet au foyer de la loupe, l'image est à l'infini. L'oeil n'a pas besoin d'accommoder et ne se fatigue plus.
L'oculaire, qui est une sorte de loupe, permet de rendre subjectif l'objectif d'une lunette ou d'un télescope. Il renvoie l'image issue de ces derniers à l'infini, afin d'être vue par l'oeil, sans se fatiguer.
En fonction de leur focale, les oculaires permettent d'agrandir l'image de l'objet et de réduire ou d'augmenter l'angle de champ.
L'oeil est sensible à l'angle apparent d'un objet. En effet, il ne fait pas la distinction entre un objet proche et petit et un objet grand et lointain. Certes, le cerveau y arrive en interprétant diverses informations, comme la vision en 3 dimensions, ainsi que le paysage dans son ensemble, mais fermez un oeil, vous verrez que c'est tout de suite moins évident.
L'autre exemple est celui de la Lune et du Soleil, qui n'ont pas la même taille, mais qui ont le même diamètre apparent.
Le but d'une loupe, d'un oculaire, puis des systèmes comme les lunettes et les télescopes, est d'augmenter l'angle apparent.
Pour un objet à l'infini, l'angle apparent est directement l'angle sous lequel on voit l'objet. Pour mémoire, le diamètre apparent de la Lune et du Soleil est de 0,5°.
S'il est proche, ce diamètre est donné par le rapport de sa taille par sa distance à l'oeil.
Pour un objet proche, l'angle apparent dépend bien sûr de la distance à laquelle il se trouve.
Quel est l'angle apparent de la tour Eiffel vue depuis l'esplanade du Trocadéro ?
Sur l'esplanade, de nombreux vendeurs à la sauvette peuvent vous proposer des tours Eiffel miniatures. À quelle distance doit-on se situer d'une petite tour Eiffel de pour obtenir le même angle apparent ?
Je rappelle qu'une loupe est une lentille convergente. Pour fonctionner en "loupe", il faut placer l'objet entre le foyer principal objet et la lentille.
Construisons l'image d'un objet à travers une loupe.
L'image est plus grosse et plus éloignée. Quel est alors son angle apparent ?
Cet angle dépend de la distance entre la loupe et l'objet, ainsi que de la loupe et l'oeil.
Plaçons nous plutôt dans le cas le plus reposant pour l'oeil (ainsi que le plus simple mathématiquement) : l'image rejetée à l'infini. Pour cela, il suffit de placer le foyer principal objet sur l'objet qu'on veut observer.
L'expression de l'angle apparent est alors immédiate
L'angle apparent dépend maintenant de la distance focale de la loupe, et uniquement de celle-ci. Plus cette distance est courte, plus grand sera l'angle apparent. On aimerait dire que, plus la loupe est convergente, plus elle grossit notre image. Mais que veut vraiment dire grossir ?
On a à notre disposition deux diamètres apparents, l'un avec, l'autre sans la loupe (ou l'instrument subjectif en général).
On peut définir naturellement le grossissement comme étant le rapport de ces deux quantités :
Plus un instrument est grossissant (c'est-à-dire plus est grand) plus grand sera le diamètre apparent de l'image.
Ne pas confondre grossissement et grandissement !
Petit problème : pour un objet à distance finie, le diamètre apparent dépend de la position de l'oeil. Or il serait bon d'avoir un grossissement ne dépendant que de l'instrument. Cela nous permettra de les comparer entre eux.
Le microscope ou la loupe sont des exemples de système optique grossissant des objets à distance finie.
On définit alors le grossissement comme étant le grossissement que l'on obtient si l'objet est placé au , c'est-à-dire à 25 cm de l'oeil.
avec
On définit également, pour le cas des objets à distance finie, la puissance de l'instrument, comme étant le rapport de diamètre apparent de l'image, sur la taille de l'objet :
Remarquons que
En astronomie, la distance tend vers l'infini. La puissance est donc toujours nulle.
Si l'image est à l'infini, donc l'objet au foyer principal objet, la puissance est simplement la vergence de l'instrument :
L'image formée par la loupe doit être située entre le et le pour être vue nette. Sa distance est comprise entre et .
La latitude de mise au point est l'intervalle des positions de l'objet par rapport à la loupe tel que l'image soit visible par l'oeil de façon nette.
La profondeur d'accommodation est la longueur de cet intervalle. C'est également la distance séparant les conjugués du et du par loupe. Elle dépend bien sûr de la position de l'oeil par rapport à la loupe.
Plaçons l'oeil au foyer principal image et déterminons la latitude de mise au point. La distance entre le foyer principal image et les et vaut respectivement :
et .
D'après la relation de conjugaison de Newton, la position des antécédents des et sont respectivement :
et
On en déduit la latitude de mise au point :
latitude de mise au point
et la profondeur d'accommodation :
La profondeur d'accommodation est proportionnelle à la distance focale. Plus une lentille est convergente, plus elle grossit l'image de l'objet, mais moins il est facile d'obtenir une image nette.
De nombreux instruments sont équipés d'oculaires : télescopes, lunettes, microscopes...
Cet instrument comprend plusieurs lentilles, mais joue le rôle d'une loupe. Il est cependant plus puissant, corrige les aberrations optiques et chromatiques, possède un champ plus grand. Il peut parfois être équipé d'un réticule pour mesurer des tailles angulaires, des parallaxes ou viser...
Une loupe est une lentille convergente. Elle sert à grossir les objets. Une utilisation optimale consiste à placer son foyer sur l'objet visé. Son image est alors rejetée à l'infini. L'oeil n'a pas besoin d'accommoder et se fatigue moins.
Le grossissement est le rapport de l'angle apparent de l'image sur celui de l'objet :
Dans le cas d'objets placés à distance finie, on définit le grossissement commercial comme étant le cas particulier du grossissement d'un objet situé à de l'oeil.
On a également défini la puissance comme étant le rapport entre la taille de l'objet et le diamètre apparent de l'image.
Il est désormais temps de l'utiliser, ce fameux oculaire. Commençons par le mettre à la sortie d'une lunette astronomique.
Une lunette astronomique est constituée de deux lentilles :
Dans le cas d'une lunette astronomique, les deux lentilles sont convergentes, et l'image de l'astre sera inversée.
La lunette de Galilée se distingue par la nature de la lentille oculaire. Cette dernière est ici divergente. L'image en sortie sera droite.
À focale équivalente, la lunette de Galilée sera plus courte. Nous verrons pourquoi.
L'objectif capte la lumière provenant de l'astre, et en fait l'image à son foyer.
Plus la focale de l'objectif sera grande, plus l'image sera également grande. Et si on se rappelle de la section sur l'appareil photo, on se souviendra que son angle de champ sera d'autant plus petit que cette focale est grande.
L'image intermédiaire étant en général petite, il faut la regarder avec une loupe : l'oculaire. Ce dernier grossit l'image et la rejette à l'infini.
Et si on fait appel au cours sur la loupe, on se souviendra que l'image finale est d'autant plus grande que la focale de l'oculaire est courte.
Dans une lunette (et, nous le verrons également, un télescope) l'objet est à l'infini et l'image aussi. Ce système n'a donc pas de foyer. Il est dit afocal.
Comment réaliser un tel système ? L'image intermédiaire est, par définition, au foyer principal image de l'objectif. Pour projeter l'image finale à l'infini, nous avons placé le foyer principal objet sur l'image intermédiaire.
Bref, pour fabriquer un système afocal, il suffit de superposer le foyer principal image de l'objectif avec le foyer principal objet de l'oculaire.
Nous allons calculer le grossissement d'une lunette astronomique en fonction des focales de son objectif et de son oculaire. Nous vérifierons ainsi si l'hypothèse émise à la page précédente est juste.
Par définition de grossissement
Il vient assez immédiatement que
et
D'où
Le grossissement d'une lunette se détermine à partir du rapport des focales de l'objectif () et de l'oculaire ()
L'image sera d'autant plus grande que la focale de l'objectif sera grande et celle de l'oculaire petite. On trouve bien le résultat qui était attendu.
Ce résultat est valable également pour la lunette de Galilée.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
On souhaite observer Jupiter à l'aide d'une lunette de de focale (il s'agit ici de la focale de l'objectif).
Calculer le diamètre apparent de cette planète à l'opposition.
Vous disposez de 3 oculaires de , et de focale respectivement. Lequel devez-vous utiliser pour obtenir le meilleur grossissement ?
Calculez alors le diamètre apparent de Jupiter dans cet oculaire.
La grande tache rouge mesure à peu près du diamètre de Jupiter. Sera-t-elle visible dans cet instrument ?
Ce qui va suivre ne s'applique pas aux lunettes de Galilée.
Le champ de la lunette est l'ensemble des points de l'espace visibles dans l'instrument. Comme dans le cas de l'appareil photo, cet espace est un cône. Les objets à l'intérieur de celui-ci seront visibles, ceux à l'extérieur, non.
L'image en sortie sera-t-elle petite ? (c'est-à-dire qu'on pourra l'embrasser en entier sans bouger l'oeil), ou au contraire sera-t-elle grande ? (il faudra alors bouger son oeil pour tout voir, ce qui n'est pas forcément agréable). C'est ce qu'on appellera le champ de l'oculaire.
Pour l'instant, nous ferons l'hypothèse que le champ de l'oculaire est celui de l'oeil, c'est-à-dire 50°.
Le champ d'une lunette astronomique (et d'un télescope) est le rapport du champ de l'oculaire par le grossissement :
Le champ est inversement proportionnel au grossissement. Pour une lunette donnée, et donc une focale fixée, le champ diminue avec la focale de l'oculaire. Plus l'oculaire est court, plus le champ est réduit.
La démonstration de ce résultat est ici.
Le champ d'une lunette est limité par le diaphragme de champ
L'expression du champ d'une lunette est très proche de celle d'un appareil photographique : où d est le diamètre du diaphragme de champ, au niveau du plan focal image de l'objectif, f_objectif la distance focale image de l'objectif.
La démonstration de ce résultat est très simple, puisqu'il suffit d'écrire la définition de la tangente de l'angle
Par une nuit de pleine Lune, on désire observer l'astre sélène. On possède une lunette de de focale, ainsi qu'un oculaire de de focale et de ° de champ.
Calculez le grossissement de cet instrument.
À partir du champ de l'oculaire, calculez l'angle de champ de la lunette. Pourra-t-on voir la Lune en entier dans l'oculaire ? Et la Galaxie d'Andromède (M31) ?
Dans les quelques pages à venir, nous allons rentrer dans des détails un peu plus techniques. Je les donne pour satisfaire la curiosité du lecteur, mais ils ne rentreront pas aux programmes de l'examen.
Considérons un instrument possédant un certain nombre de lentilles. Faisons avec l'image d'un point situé sur l'axe optique.
Ce point émet un faisceau lumineux. Certains rayons de ce faisceau ressortiront de l'instrument, d'autres seront interceptés par la monture d'une des lentilles.
Pour connaître la quantité de lumière qui ressort de l'instrument, il faut chercher la monture qui limite la taille du faisceau (sur notre image, c'est la monture ).
On nommera cette monture diaphragme d'ouverture.
Sur une lunette et un télescope, où on cherche à avoir le plus de lumière, on construit l'instrument de telle sorte que le diaphragme d'ouverture soit la première lentille (ou le miroir primaire). Comme c'est l'optique la plus grande, il serait dommage qu'elle ne serve à rien si c'est une autre monture plus petite qui joue le rôle de diaphragme d'ouverture.
En photographie, la problématique est différente. L'ouverture étant liée au temps de pose et à la profondeur de champ, on cherche à la contrôler en fonction de l'effet recherché. C'est donc un diaphragme physique, avec un diamètre ajustable, placé dans l'objectif, qui servira de diaphragme d'ouverture.
Pour rechercher quelle monture limite la largeur de notre faisceau, une méthode consiste à rechercher l'antécédent de ces montures par rapport à toutes les précédentes.
Un rayon qui passera chacun des conjugués traversera toutes les montures réelles . Trouver le diaphragme d'ouverture revient à chercher le conjugué dont le diamètre est le plus petit.
Ici, c'est . est appelé pupille d'entrée et diaphragme d'ouverture.
La pupille d'entrée est le conjugué du diaphragme d'ouverture dans l'espace objet.
De la même manière, on définit la pupille de sortie comme étant le conjugué du diaphragme d'ouverture dans l'espace image.
Pour profiter pleinement d'un instrument, il faut que la pupille de sortie et la pupille de l'oeil soient confondues.
Ce n'est pas nécessairement une lentille qui joue le rôle de diaphragme d'ouverture. Ça peut-être un vrai diaphragme, comme dans le cas de l'appareil photo.
On peut également placer un vrai diaphragme physique, en entrée, pour jouer le rôle à la fois de diaphragme d'ouverture et de pupille d'entrée. (En effet, s'il est placé en amont de la première lentille, il est son propre antécédent).
... je m'étendrai un peu plus sur la notion de champ d'une lunette, et j'introduirai les notions de diaphragme de champ et de lucarne.
On considère cette fois-ci un point , hors de l'axe optique. Intéressons-nous au rayon issu de et passant par le centre de la pupille d'entrée et donc au centre du diaphragme d'ouverture et de la pupille de sortie. Il est appelé rayon moyen ou rayon principal.
Faisons bouger jusqu'à ce que le rayon rayon principal soit intercepté par un des conjugués (ici ).
Par définition, ce conjugué est appelé lucarne d'entrée, et son antécédent associé (ici ) est appelé diaphragme de champ.
Le rayon touchant le bord du diaphragme de champ est noté . Il délimite le champ moyen de l'instrument. Le champ moyen est le disque de centre et de rayon .
C'est grosso-modo la portion visible de l'image. (Mais pas tout à fait)
Que voit-on réellement dans l'oculaire ?
Considérons maintenant un autre du point , de telle sorte que le rayon qui en est issu passe par le bord de la lucarne d'entrée et la pupille d'entrée (en vert sur la figure). Il délimite également un champ, plus petit que le précédent appelé champ de pleine lumière.
Le faisceau lumineux issu d'un point situé dans le champ de pleine lumière passera la pupille d'entrée sans être vignété par la lucarne.
Le faisceau lumineux issu d'un point situé en dehors de ce champ sera en partie, voir totalement, vignété par la lucarne d'entrée. Au delà de ce cercle de pleine lumière, la luminosité commence à décroître.
La luminosité décroît jusqu'au cercle de diamètre . est un point particulier : les rayons qui en sont issus passent par le bord supérieur de la lucarne d'entrée puis par le bord inférieur de la pupille d'entrée. Bref, le faisceau issu de passant par les lucarne et pupille d'entrée se résume à un seul rayon lumineux.
Il délimite le champ de contour. Ce champ inclut les deux autres champs définis précédemment.
Pur résumer, dans le champ de pleine lumière, toute la lumière rentrant dans la lunette en ressort. En dehors du champ de contour, plus aucune lumière ne ressort de l'instrument. Entre les deux, une partie de la lumière entrante est stoppée quelque part dans la lunette.
Visuellement, on observe un cercle au bord flou, où la lumière décroît progressivement du centre vers le bord. Ce n'est pas agréable à l'oeil.
Le jeu consiste donc à confondre ces trois champs, afin d'obtenir un bord net. Il faut pour cela déplacer le diaphragme de champ de façon à ce que son conjugué, la lucarne d'entrée, soit dans le même plan que l'objet observé. Dans le cas d'un instrument astronomique, il faut que la lucarne d'entrée soit à l'infini.
Une lunette est l'association de deux lentilles. Un objectif convergent et un oculaire convergent (lunette astronomique) ou divergent (lunette de Galilée).
Une lunette est un système afocal, c'est-à-dire que le faisceau issu d'un objet à l'infini ne converge pas en sortie de l'instrument. C'est à l'oeil de faire l'image de cet objet. La lunette est un instrument subjectif.
Pour réaliser un système afocal, il faut superposer le foyer principal image de l'objectif avec le foyer principal objet de l'oculaire.
Le grossissement d'une lunette est le rapport des focales de l'objectif et de l'oculaire,
Le grossissement sera d'autant plus grand que la focale de la lunette est grande, et celle de l'oculaire réduite.
L'angle de champ de la lunette est proportionnel à celui de l'oculaire (qui est en général de 40-50°) et inversement proportionnel au grossissement :
Il existe deux types de diaphragmes :
La Grande coupole de l'observatoire de Meudon abrite une des plus grandes lunettes de la planète. Il s'agit en fait de deux lunettes montées en parallèle. L'une mesurant de diamètre, l'autre . Elles possèdent toutes deux une focale de .
La lunette et son oculaire sont réglés de sorte à obtenir un système afocal. La focale de la lunette est de , celle de l'oculaire est de . Calculez le grossissement.
Quel est le diamètre apparent de Saturne, avec et sans ses anneaux, à l'opposition ? Quel sera alors son diamètre dans la lunette ?
La division de Cassini est-elle visible à la lunette ?
En supposant que l'angle de champ de l'oculaire est de 50°, calculez l'angle de champ de la lunette. Saturne est-elle visible en entier ?
Calculez l'ouverture de la lunette. Comparez cette valeur à celle des télescopes professionnels modernes.
Nous allons terminer ce chapitre par l'étude des télescopes.
Le télescope est devenu l'instrument roi de l'astronomie. Nous verrons pourquoi.
Ce dernier chapitre sera assez court, car toutes les notions d'optique ont déjà été abordées. De plus, nous verrons que son étude est très semblable à celui d'une lunette. Il sera d'ailleurs possible de le modéliser par une lunette astronomique.
Une fois terminé ce chapitre, nous quitterons le cadre de l'optique géométrique pour aborder rapidement quelques phénomènes d'origine ondulatoire, comme la diffraction et les interférences.
S'il existe plusieurs types de télescopes, ils ont tous un point commun : un grand miroir !
La pièce essentiel d'un télescope est son miroir primaire. C'est un miroir sphérique (ou parabolique) situé au fond du tube du télescope.
Il joue le rôle de collecteur de lumière. Plus son diamètre est grand, plus il sera lumineux. Un grand miroir a un autre avantage, qui sera exposé au dernier chapitre.
Un miroir, c'est bien joli, mais comment voir la lumière qui se réfléchit dessus. Bah oui, si je le mets à son foyer, je cache l'entrée du miroir, et donc, pas de lumière.
On doit donc utiliser un second miroir pour "dégager" la lumière du tube. Là, les options sont multiples, et définissent le type de télescope auquel nous avons à faire.
Soit le miroir est un petit plan incliné de 45° par rapport à l'axe optique, et la lumière s'échappera par le côté du tube. C'est un télescope de type Newton. Oui, c'est le télescope qu'avait utilisé Newton en 1671.
Soit le miroir est un petit miroir plan ou sphérique, perpendiculaire à l'axe optique, renvoyant la lumière vers le fond du tube. Il faut alors percer le miroir primaire pour recueillir cette dernière en sortie de tube. Ce télescope est de type Cassegrain.
Il en existe d'autres types, combinaison de ces deux télescopes.
Comme pour une lunette, on a la possibilité de rajouter un oculaire en sortie de télescope pour l'observation à l'oeil.
Va-t-on être obligé de refaire tout ce qu'on vient de voir sur les lunettes dans les cas des télescopes ? La réponse est heureusement non. En effet, formellement, un télescope et une lunette sont la même chose.
Souvenez-vous qu'un miroir sphérique est en fait une lentille pliée. L'objectif du télescope (le miroir primaire) est donc un objectif de lunette plié.
L'ajout d'un miroir secondaire revient à plier une seconde fois notre schéma optique.
Muni de ce résultat, on montre très facilement que, formellement, un télescope est équivalent à une lunette de même focale.
Les résultats concernant le grossissement, le champ de vue, l'ouverture... restent valables pour un télescope.
Le grossissement d'un télescope est égal au rapport de la focale de l'objectif par la focale de l'oculaire.
Si pendant de nombreuses années, lunettes et télescopes se sont côtoyés dans les observatoires, cela fait bien 50 ans que l'on ne fabrique plus que des télescopes. Pour quelles raisons le monde scientifique a-t-il progressivement abonné la lunette au profit du télescope ? En voici quelques-unes.
Un grand télescope est plus facile à construire qu'une grande lunette.
Pour capter le plus de lumière possible, il faut que la pupille d'entrée soit la plus grande possible. Pour la lunette, la quantité de lumière reçue est proportionnelle à la surface de la lentille de l'objectif ; pour le télescope, elle est proportionnelle à la surface du miroir primaire.
Pour la lunette, il faut donc construire une grande lentille. Plus elle est grande, plus il est difficile de la garantir sans défaut (aberrations optiques, bulles dans le verre). De plus, étant en verre massif, elle est de plus en plus lourde. Les plus grosses lunettes atteignent péniblement le mètre de diamètre.
Il est plus simple de polir un miroir de grande taille. Pour les petits miroirs, on utilise, comme pour les lunettes, des blocs de verre massif. C'est la même chose, me direz vous. Oui, mais quand leur taille augmente, on utilise des miroirs fins, taillés dans d'autres matériaux et reposant sur une structure rigide ou mobile, donnant au miroir sa forme. Enfin, pour des diamètres supérieurs à , on segmente le miroir. Il n'est plus monolithique, mais composé de plusieurs pièces hexagonales, assemblées comme un puzzle. Les télescopes actuels mesurent de diamètre. Et on ne s'arrêtera pas là. Des projets de télescopes de à sont en cours de réalisation.
Si on se souvient du premier chapitre, on a vu que l'indice optique des verres dépendait de la longueur d'onde. Or, une lentille, faite en verre, possède une distance focale dépendant de l'indice optique. Plus l'indice optique est élevé, plus sa vergence augmente. Sa distance focale dépend donc de la longueur d'onde. Les rayons rouges, verts et bleus ne convergeront donc pas au même endroit. Une lunette présente donc des aberrations chromatiques.
Ces aberrations deviennent très vite problématiques lorsqu'on veut atteindre une grande précision.
Un télescope ne présente pas de telles aberrations, l'angle de réflexion d'un rayon lumineux sur une surface métallique ne dépendant pas de la longueur d'onde.
Pour arriver jusqu'à l'oculaire, la lumière entrant dans une lunette doit traverser le verre de l'objectif. Le verre n'étant pas totalement transparent, il s'ensuit une perte de luminosité. Celle-ci est d'autant plus grande que l'objectif de la lunette est grand et par conséquent épais.
Si la réflexion sur un miroir n'est certes pas totale, il est facile de la porter à plus de 99%. Une réflexion entraînera moins de perte de photons qu'une transmission à travers du verre. Et quand on sait que dans les télescopes modernes, la lumière peut se réfléchir sur une vingtaine de miroir avant d'être exploitée par un instrument scientifique, on comprend mieux l'intérêt du miroir par rapport à la lentille.
Les pages précédentes présentaient les avantages du télescope en astronomie professionnelle. Néanmoins, en astronomie amateur, la lunette à encore toute sa place. Voici une petite liste non exhaustive des avantages et inconvénients des deux instruments.
Un télescope est constitué d'un miroir primaire, qui collecte la lumière ; d'un miroir secondaire, qui renvoie la lumière vers l'oculaire et modifie éventuellement la focale du primaire.
Il existe de nombreux types de télescopes, les principaux étant le télescope de Newton, où l'oculaire est placé sur le haut et côté du tube, et le télescope Cassegrain où l'oculaire est placé à la base du tube.
Comme pour une lunette, le grossissement d'un télescope est le rapport des focales de l'objectif et de l'oculaire,
Le grossissement sera d'autant plus grand que la focale du télescope est grande, et celle de l'oculaire réduite.
L'angle de champ d'un télescope est proportionnel à celui de l'oculaire (qui est en général de 40-50°) et inversement proportionnel au grossissement :
Si l'astronomie professionnelle a clairement fait le choix du télescope pour des raisons de diamètre et d'aberrations chromatiques, l'astronome amateur pourra encore choisir entre les deux, en fonction de ses besoins.
La lunette est idéale pour le débutant et pour l'observation planétaire.
Le télescope est réservé à l'astronome plus expérimenté, au photographe, ainsi qu'à l'observation du ciel profond.
Nous venons de voir dans ce chapitre qu'avec quelques notions d'optique géométrique, on pouvait comprendre le fonctionnement de nombreux intruments d'optique.
Vous êtes maintenant familier avec les notions de bases de l'optique géométrique, la réflexion et la réfraction. Vous connaissez les lentilles et les miroirs. Et avec cela, vous avez étudié l'appareil photo, l'oeil, la lunette et le télescope.
Vous savez ce qu'est une focale, un grossissement, une ouverture et un angle de vue.
Et c'est fini ? Non, ce n'est que le début. Le dernier chapitre vous initiera à quelques notions d'optique ondulatoire comme la diffraction et les interférences. Et les plus curieux d'entre vous pourront continuer l'année prochaine avec la formation proposée dans le DU Fenêtre sur l'Univers.
pages_instruments-photo/instru-ap-bilan.html
Le premier est une focale équivalente. Notez que les seconds sont des dénominateurs. Enfin, 49,2 est à peu près égal 12x4,1.
L'appareil affiche un zoom optique de 12x.
pages_instruments-oeil/instru-oeil-hypermetrope-exo.html
L'objet étant à distance fini, l'oeil accommode.
Reprenez la distance focale calculée à la question précédente.
pages_instruments-oculaire/instru-loupe-aa-exo.html
La tour Eiffel mesure et est distante de de l'esplanade.
pages_instruments-lunette/instru-lunette-grsst-exo.html
On parle d'opposition quand la planète est au plus proche de la Terre.
Le rayon équatorial de Jupiter est de . À l'opposition, elle se situe à environ de la Terre.
La résolution de l'oeil, c'est-à-dire la taille du plus petit détail visible, est de l'ordre de 1'.
pages_instruments-lunette/instru-lunette-champ-exo1.html
Le diamètre apparent de la Lune est de 0,5°. Celui de M31 est de .
pages_instruments-lunette/instru-lunette-bilan.html
Saturne est située à 10 u.a. du Soleil, et possède un diamètre de . Celui des anneaux est le double.
La division de Cassini mesure 5000 km de large.
Les télescopes modernes possèdent des ouvertures de l'ordre de .