Refroidissement de la Lune

Auteurs: Andy Richard, Melody Sylvestre
Date de création : 19 octobre 2010

Table des matières


Introduction



Le but de cette appliquette est de simuler le refroidissement d'un corps sphérique homogène à partir de différentes conditions initiales. Cela permettra, en fixant convenablement les paramètres d'entrées, de modéliser le refroidissement de la Lune.
Contexte observationnel
La Lune s'est formée lors d'une collision entre la Terre et un corps massif il y 4,526 milliards d'années. Ensuite, elle a aussi subi de nombreux chocs dus à des astéroïdes et des météorites, en nombre important dans le système solaire primitif. De plus, les matériaux dont elle est composée contiennent des éléments radioactifs. Tous ces phénomènes constituent la source de chaleur de la Lune. Elle est donc plus chaude que son environnement et se refroidit lentement. Ce refroidissement est toujours visible aujourd'hui puisque de récentes observations montrent de longues failles, causées par la contraction liée à la perte de chaleur.

Failles sur la Lune

Figure 1 : Les flêches désignent de petits cratères d'environ 40 m de diamètre. Dans le cadre supérieur, on voit que la moitié du cratère a disparu ce qui indique que la faille est ultérieure à l'impact.
NASA/Goddard/Arizona State University/Smithsonian (http://www.nasa.gov/mission_pages/LRO/news/shrinking-moon.html)

Méthode
On veut étudier l'évolution de la température de la Lune au cours du temps. Afin de simplifier le problème, on suppose qu'il s'agit d'une sphère parfaite et homogène. Pour cela, on utilise l'équation de diffusion de la chaleur en coordonnées sphérique. On la résout en utilisant l'algorithme de Crank-Nicholson (et la méthode des volumes finis). Cela nous permet de visualiser l'évolution du profil de température en fonction du rayon au cours du temps.



Rappels de cours

Dans ce problème, plusieurs grandeurs physiques interviennent. Ce paragraphe a pour but de les définir.
Conductivité thermique k
Il s'agit d'une grandeur propre à chaque matériau qui représente sa capacité à diffuser la chaleur à travers une surface sous l'effet d'un gradient de température. Son unité dans le sytème international est le W.m-1.K-1.
Masse volumique
\rho est le rapport entre la masse du corps et son volume. Son unité est le kg.m-3.
Enthalpie H
L'enthalpie est associée à l'énergie totale d'un système thermodynamique. Sa variation à pression constante est égale à la variation d'énergie interne du système à laquelle on ajoute le travail exercé par son environnement. Elle correspond à un flux de chaleur entrant ou sortant dû par exemple, à une réaction chimique. Son unité est le Joule.
Capacité calorifique à pression constante
Cp correspond à la quantité d'énergie qu'il faut fournir à un corps pour augmenter sa température de 1 Kelvin lors d'une transformation isobare. Son unité est le J.K-1.


Afin de comprendre le problème, on donne la définition des différents processus physiques qui entrent en jeu.
Convection
Il s'agit d'un mécanisme de transfert d'énergie par l'intermédiaire de déplacements de la matière dans le milieu. Elle se déplace du milieu le plus énergétique vers le moins énergétique et engendre des mouvements circulaires tels que ceux observés dans la croûte terrestre ou les étoiles.
Transfert Radiatif
A la différence de la convection, le transfert radiatif est un mécanisme de transfert d'énergie sans déplacement de matière. L'énergie est transportée sous forme de rayonnement électromagnétique et le flux émis par un corps est proportionnel à T4 (où T désigne la température à sa surface) selon la loi de Stefan-Boltzmann.


Explications

Diffusion de la chaleur dans un corps sphérique

Dans un corps quelconque, la diffusion de la chaleur est donnée par l'équation : \frac{\partial H}{\partial t}=-\nabla\vec{q}+g(\vec{r},t)
\vec{q} représente le flux de chaleur et g(\vec{r},t) est un terme source. H représente l'enthalpie du système.
Or : dH=\rho C_pdT et \vec{q}=-k\nabla T
\rho est la masse volumique du corps, Cp est la capacité calorifique à pression constante.
Si on néglige le terme source et si le corps est sphérique, on obtient : \frac{\partial T}{\partial t}=\alpha \nabla^2 T=\frac{1}{r^2}\frac{\partial}{\partial r}(\alpha r^2\frac{\partial T}{\partial r})    (1)
où r est la coordonnée radiale et \alpha=\frac{k}{\rho C_p}.

Conditions limites

Initialement, on suppose que la température du corps sphérique est fixée à T0 en tout point. Il est plongé dans un environnement de température Text. Ainsi l'évolution du profil de température dépend uniquement de la distance au centre r. L'équation (1) présente une singularité en r=0. Il faut donc définir une condition limite au centre. Ici, on impose \Bigl(\frac{\partial T}{\partial r}\Bigr)_{r=0}=0.
Pour traiter la singularité, on considère une petite sphère de rayon \epsilon. On intègre l'équation (1) sur ce domaine. On obtient : \int_0^\epsilon \frac{\partial T}{\partial t}r^2 dr=\int_0^\epsilon \frac{\partial}{\partial r}(\alpha r^2\frac{\partial T}{\partial r})dr    (2)
.
A l'extérieur de la sphère, la température vaut Text en tout point. A la surface de la sphère, différents mécanismes de transfert de température existent. Ici, nous nous intéresserons plus particulièrement à la convection et au transfert radiatif. Ces processus influent sur l'évolution du système par l'intermédiaire des conditions à la surface. En effet, dans le cas de la convection, à la surface on a :
\Bigl(\frac{\partial T}{\partial r}\Bigl)_{r=R}=-\beta T_{ext}   (3)
où R est le rayon du corps et \betaest le coefficient de convection à sa surface.
Si on a du transfert radiatif à la surface, la condition limite devient :
\Bigl(\frac{\partial T}{\partial r}\Bigl)_{r=R}=-\beta (T_{ext})^4   (a)

Traitement numérique

Afin de traiter numériquement ce problème, on utilise l'algorithme de Crank-Nicholson. Cela revient à discrétiser le temps et l'espace dans le problème. On introduit le pas de discrétisation spatiale h et de discrétisation temporelle k. T(r,t) devient alors T(i,j) où r=i\times h et t=j\times k. Pour simplifier les calculs, on dédimensionne le problème de telle sorte que le rayon r varie entre 0 et 1 et \alpha=1.


Figure 2 : Discrétisation spatiale et temporelle

Cela permet de calculer les dérivées en chaque point de la maille. La dérivée temporelle au milieu d'une maille s'écrit : \frac{\partial T^{j+\frac{1}{2}}}{\partial t}=\frac{T^{i,\,j+1}-T^{i,\,j}}{k}   (4)
On procède de même avec\frac{\partial T^{j-\frac{1}{2}}}{\partial t} et avec les dérivées spatiales. La dérivée spatiale seconde au point T^{i,\,j+\frac{1}{2}} est la moyenne des dérivées spatiales secondes en j et en j+1.
Grâce à cela, on peut aussi discrétiser l'opérateur laplacien : \nabla^2 T^{i,\,j}=\frac{1}{ih}\Bigl(\frac{(i-1)h \times T^{i-1,\,j}-2ih\times T^{i,\,j}+(i+1)h \times T^{i+1,\,j}}{h^2}\Bigl).
Grâce à (4) et (1), on a en posant s=\frac{k}{2h^2} :
-\Bigl(\frac{i-1}{i}\Bigl)s T^{i-1,\,j+1}+(1+2s)T^{i,\,j+1}-\Bigl(\frac{i+1}{i}\Bigl)s T^{i+1,\,j+1}=-\Bigl(\frac{i-1}{i}\Bigl)sT^{i-1,\,j}+(1-2s)T^{i,\,j}-\Bigl(\frac{i+1}{i}\Bigl)sT^{i+1,\,j}   (5)
Au centre du corps, sur la sphère de rayon \epsilon, si r<h, \frac{\partial T}{\partial t} varie peu et on peut écrire : \frac{\partial T}{\partial t}(r,t)\approx\frac{1}{2}\frac{\partial T}{\partial t}(0,t)+\frac{1}{2}\frac{\partial T}{\partial t}(h,t)   (6)
Ainsi, en insérant l'équation (6) dans (2), et en remplaçant \epsilon par \frac{h}{2}, on a : \Bigl [\Bigl(\frac{\partial T}{\partial t}\Bigl)_{r=0} +\Bigl(\frac{\partial T}{\part!  ial t}\Bigl)_{r=h}\Bigl]\frac{h}{12}=\frac{1}{h}(T_1-T_0)   (7)
où T1 est la température de la première maille. On insère l'équation (4) dans l'équation (7) : \frac{T^{0,\,j+1}-T^{0,\,j}}{k}+\frac{T^{1,\,j+1}-T^{1,\,j}}{k}=\frac{12}{2h^2}(T^{1,\,j+1}-T^{0,\,j+1})+\frac{12}{2h^2}(T^{1,\,j}-T^{0,\,j})   (8)
Si on pose s=\frac{k}{2h^2}, on a finalement : (1+12s)T^{0,\,j+1}+(1-12s)T^{1,\,j+1}=(1-12s)T^{0,\,j}+(1+12s)T^{1,\,j}   (9)
A la surface, par analogie avec l'équation (4), la relation (3) s'écrit alors : \frac{1}{2h}(T^{n+1,\,j}-T^{n-1,\,j})=-\beta T^{n,\,j}
où Tn,j correspond à la température à la nième maille. On a l'expression de Tn+1,j en fonction de Tn-1,j et de Tn,j qu'on réinsère dans l'équation (5).
On a alors, à la surface : -2sT^{n-1,\,j+1}+(1+2s+\Bigl(\frac{n+1}{n}\Bigl)2hs\beta)T^{n,\,j+1}=2sT^{n-1,\,j}+(1-2s-\Bigl(\frac{n+1}{n}\Bigl)2hs\beta)T^{n,\,j}   (10). En utilisant les équations (9) pour le centre du système, (10) pour le bord extérieur et (5) entre ces deux limites, on obtient un système d'équations linéaires que l'on peut synthétiser sous la forme suivante :


Décomposition LU

On cherche à résoudre le système suivant: AX=B
On va donc décomposer la matrice A en un produit de deux matrices, l'une triangulaire inférieure L et l'autre en une matrice triangulaire supérieure U. On a donc:
L=\left(\begin{array}{ccccc}  l_{11}  & 0 & ... & 0 \\ l_{21} & l_{22} & ... & 0 \\ ... & ... &  ...  &  ... \\ l_{n1} & l_{n2} & ... & l_{nn} \end{array}\right) et U=\left(\begin{array}{ccccc}  u_{11}  & u_{12} & ... & u_{1n} \\ 0& u_{22} & ... & u_{2n} \\ ... & ... &  ...  &  ... \\ 0 & 0 & ... & u_{nn} \end{array}\right)
On se retrouve donc pour les éléments de la matrice A avec: a_{ij}=\sum_{k=1}^{n} l_{ik} u_{kj}
or si k>i l_{ik}=0 et si k>j u_{kj}=0 donc on se ramène à: a_{ij}=\sum_{k=1}^{min(i,j)} l_{ik} u_{kj}
Cette expression nous donne n^{2} équations pour déterminer les l_{ij} et u_{ij}.
Mais les inconnues sont au nombre de ceux d'une matrice plus une diagonale, soit n^{2}+n inconnues. Pour déterminer alors les coefficients, on pose tous les éléments diagonaux de L égaux à 1.
Donc dans le cas où i<=j: u_{ij}=a_{ij}-\sum_{k=1}^{i-1}l_{ik}u_{kj}
et pour i>j: l_{ij}=\frac{1}{u_{jj}}(a_{ij}-\sum_{k=1}^{j-1}l_{ik}u_{kj})
Il suffit alors de partir de u_{11}=a_{11} et de retrouver toutes les valeurs par j croissants pour un i donné.
En reprenant le système à résoudre, on a donc: L(UX)=B
En posant Y=UX, on trouve alors: y_{1}=\frac{b_{1}}{l_{11}}=b_{1}
et pour i>1: y_{i}=b_{i}-\sum_{k=1}^{i-1}{l_{ik}y_{k}
Et on retrouve X avec UX=Y de la même façon: x_{n}=\frac{y_{n}}{u_{nn}}
puis par valeurs décroissantes de i: x_{i}=\frac{1}{u_{ii}}(y_{i}-\sum_{k=i+1}^{n}x_{k}u_{ik})
Dans notre cas la matrice A est tridiagonale donc on l'écrit: A=\left(\begin{array}{ccccc}  d_{1}  & f_{1} & ... & 0 \\ e_{2} & d_{2} & ... & 0 \\ ... & ... &  ...  &  f_{n-1} \\ 0 & ... & e_{n} & d_{n} \end{array}\right)
Et on peut simplifier les équations précédentes dans le cas de la détermination des matrices triangulaires: par i croissants:
l_{ii-1}=\frac{e_{i}}{u_{i-1i-1}}
u_{ii}=d_{i}-l_{ii-1}u_{i-1i}
u_{i+1i}=f_{i} et avec u_{11}=d_{1}
Puis par i croissants: y_{1}=b_{1}
y_{i}=b_{i}-l_{ii-1}y_{i-1}
et par i décroissants par la suite:
x_{n}=\frac{y_{n}}{u_{nn}}
x_{i}=\frac{1}{u_{ii}}(y_{i}-x_{i+1}u_{ii+1})
et on a ainsi inversé le système et résolu le système linéaire.

Détermination du profil théorique

Intérêt
La détermination d'un profil théorique est motivée par le fait que le profil observé dans le cas sans source semble auto-similaire , c'est à dire que la courbe semble identique et varie seulement avec un facteur lié au temps. C'est pourquoi on a tenté une approche avec une séparation des variables pour la température.
Méthode
On part du cas de l'équation de la chaleur adimensionnée sans termes sources définie par: \frac{\partial T}{\partial t}=\frac{1}{\rho^2}\frac{\partial}{\partial\rho}\left({\rho^2}\frac{\partial T}{\partial\rho}\right) On fait donc l'hypothèse de la séparation des variables, d'où: T(\rho,t)=X(\rho)Y(t) En insérant ce résultat dans l'équation de la chaleur, on obtient une équation de cette forme pour la fonction radiale: {\rho^2}{\frac{{\partial^2}X}{\partial\rho^2}}+2\rho{\frac{\partial X}{\partial\rho}}+{\omega^2}{\rho^2}X=0 le oméga provenant d'une constante que l'on retrouve en développant les équations et qui est arbitraire. En posant X(\rho)={\rho^\nu}{z(\rho)} on obtient l'équation suivante: \rho{\frac{\partial z}{\partial \rho}+{\rho^2}{\frac{{\partial^2}z}{\partial{\rho^2}}}+({\omega^2}{\rho^2}-{\nu^2})z=0 si on impose \nu=-\frac{1}{2} on retrouve cette forme pour les équations. Les solutions z sont les fonctions de Bessel donc X peut s'écrire: X(\rho)=\sqrt{\rho}\left({a_0}{J_{-\frac{1}{2}}}(\omega\rho)+{a_1}{Y_{-\frac{1}{2}}(\omega\rho)\right) Les conditions aux limites de gradient de la température nul au centre et de variation de la température au bord proportionnelle (avec \beta)à une température extérieure (voir cas précédent), impose comme condition pour le paramètre \omega: \frac{\beta}{\omega}=\tan{\omega} qui possède plusieurs solutions. Dans le programme, ces valeurs sont déterminées par la méthode de Newton jusqu'à un certain ordre car la fonction tangente est périodique et donc l'équation possède plusieurs solutions. Par cette méthode on recherche les zéros de la fonction correspondante à la différence des deux membres. On voit donc que la température est une somme de l'ensemble des solutions précédente avec la valeur de \omega calculée par la méthode de Newton correspondante et en faisant le même travail pour la partie temporelle de la séparation des variables, on obtient finalement pour la température: T(\rho,t)={\sum_{n=1}^{\infty}}{a_{n0}}{e^{-{\omega_n}^2 t}}{\sqrt{\frac{2}{{\omega_n}{\pi}}}}{\cos{{\omega_n}{\rho}}} En imposant les conditions initiales pour la température égale à 1 pour tout \rho à t=0, on se retrouve avec un système linéaire à résoudre pour déterminer les coefficients {a_{n0}} quand on tronque le développement à un certain ordre N. L'inversion de ce système par la méthode de la décomposition LU et de l'inversion qui en suit décrite plus haut permet de déterminer ces coefficients. Une fois tous les paramètres obtenus, il suffit de calculer la valeur de la température en chaque point et à un instant t dans le programmme par la formule précédente de la température théorique obtenue et de l'afficher à l'écran. Dans le cas théorique, le paramètre du flux \betaest limité à certaines valeurs car la sommation effectuée dans le programme est réalisée des valeurs les plus faibles supposée des coefficients aux plus grands et quand ce paramètre est trop grand les calculs sont faussés. La courbe théorique sur le graphe est tracée en rouge et est proche du calcul numérique à certains moments et éloignée à d'autres, car notre hypothèse de séparation des variables n'est qu'une approximation résultante d'une constatation faite à partir du profil calculé par notre programme.

Diffusion avec sédimentation

Ici, nous souhaitons considérer le cas où la Lune possède une source radiative interne, dont les particules radioactives vont sédimenter vers le centre de l'astre, refroidissant la surface et entraînant la formation d'une croûte. Nous nous placerons dans un cas isotrope où les différentes grandeurs physiques ne dépendront donc que du temps et du rayon r (coordonnées sphériques) par rapport au centre de l'astre.

Mise en équation du problème de sédimentation
En coordonnées cartésiennes :
Considérons les particules de la source radioactive. Deux phénomènes physiques sont alors à prendre en compte : d'une part la diffusion des particules, d'autre part la sédimentation des particules les plus massives.


Figure 3 :Elément de fluide considéré pour la détermination des équations du mouvement

Supposons un flux de particules dans la direction des $x$ positifs (figure 3). Supposons que notre fluide se comporte comme un gaz parfait de particules se déplaçant toutes avec une vitesse moyenne égale à la vitesse thermique des particules, $V$. Appliquons le modèle du " \frac{1}{6} '' (c'est-à-dire, considérons que les particules se déplacent toutes selon les axes). Dans ce cas, le flux de particules à travers la section $S$ pendant $dt$ vaut : \frac{dN}{dt}=\frac{1}{dt}\left(\frac{1}{6}n(x,t)\cdot\left(V-v(x,t)\right)Sdt-\frac{1}{6}n(x+dx,t)\cdot\left(V+v(x+dx,t)\right)Sdt\right)
\frac{dN}{dt}=\frac{1}{6}\left(\left(n(x,t)-n(x+dx,t)\right)\cdot V-n(x,t)v(x,t)-n(x+dx,t)v(x+dx,t)\right)S
$dN$ est le nombre élémentaire de particules traversant $S$ pendant l'intervalle de temps $dt$, $n(x,t)$ est la densité de particules en $x$ à l'instant $t$, et $v(x,t)$ la vitesse des particules sédimentant.
Si l'on suppose que la distance typique séparant les particules en x et x+dx (autrement dit dx) est de l'ordre du libre parcours moyen l_{pm} des particules, alors le flux de particules F(x) par unité de temps à travers la surface S sera :
F(x)=\frac{1}{6}\left(-Vl_{pm}\frac{\partial n}{\partial x}\left(x,t\right)-n(x,t)v(x,t)-n(x+dx,t)v(x+dx,t)\right)S
que l'on choisira de réécrire sous la forme :
F(x)=-D(x){\frac{\partial n}{\partial x}}S-{\alpha}n(x,t)v(x,t)S-{\alpha}n(x+dx,t)v(x+dx,t)S
D(x) est le coefficient de diffusion des particules et peut dépendre de la position x, et {\alpha} un coefficient que l'on peut assimiler au pourcentage de particules qui vont effectivement sédimenter dans la direction -x avec la vitesse -v(x,t) (en supposant, pour simplifier, que {\alpha} ne dépend ni de la position, ni du temps).
Si de plus, on émet l'hypothèse que le nombre de particules sédimentant (ainsi que leur vitesse de sédimentation) dans la direction $-x$ est le même en $x$ et $x+dx$, alors l'expression du flux devient :
F(x)=-D(x){\frac{\partial n}{\partial x}}S-2{\alpha}n(x,t)v(x,t)S
que l'on réécrira (en posant \beta=2\alpha sans dimension) :
F(x)=-D(x){\frac{\partial n}{\partial x}}S-{\beta}n(x,t)v(x,t)S   (11)
Avec (11), on vérifie bien :
- d'une part, que le flux diffusif se fait bien des densités élevées vers les densités faibles (\frac{\partial n}{\partial x}<0 et donc -D(x){\frac{\partial n}{\partial x}}S>0 lorsque les densités élevées sont au centre)
- d'autre part, que le flux de particules sédimentant est bien dirigé vers le centre, des densités faibles vers les densités élevées -{\beta}n(x,t)v(x,t)S<0 pour \beta>0)
Note : Ceci permet donc de faire une simple vérification une fois la programmation faite, puisqu'on s'attendra alors, pour des valeurs extrêmes de \beta, à obtenir soit de la sédimentation si  \beta>0, soit un phénomène de pseudodiffusion si \beta<0).


Figure 4 : Elément de fluide pour la conservation du nombre de particules dans le volume V=Sdx

A l'aide de la figure 4, nous allons établir l'équation différentielle pour n(x,t). Le nombre élémentaire de particules traversant une surface S pendant un intervalle de temps dt est : d^2N={\frac{\partial n}{\partial t}}dtdV={\frac{\partial n}{\partial t}}dtSdx   (12)
Le flux élémentaire dF entre $x$ et x+dx est :
dF=F(x+dx)-F(x)={\frac{\partial F}{\partial x}}dx={\frac{\partial}{\partial x}\left[-D(x){\frac{\partial n}{\partial x}}-{\beta}n(x,t)v(x,t)\right]}Sdx
c'est-à-dire :
dF=-\left[{\frac{\partial}{\partial x}}\left(D(x){\frac{\partial n}{\partial x}}\right)+{\beta}\frac{\partial\left(nv\right)}{\partial x}\right]Sdx   (13)
La variation du nombre de particules dans le volume V=Sdx entre $t$ et $t+dt$ vaut :
n(x,t+dt)Sdx=n(x,t)Sdx+rentrant-sortant=n(x,t)Sdx+F(x)dt-F(x+dx)dt
n(x,t+dt)Sdx=n(x,t)Sdx-dFdt   (14)
En utilisant (12), (13), et (14), on obtient finalement l'équation du problème :
\frac{\partial n}{\partial t}={\frac{\partial}{\partial x}}\left(D(x){\frac{\partial n}{\partial x}}\right)+{\beta}\frac{\partial\left(nv\right)}{\partial x}

En coordonnées sphériques :

On considère un cas isotrope de sorte que n\equiv n(r,t) et v\equiv v(r,t).


Figure 5 : Schéma descriptif du problème en coordonnées sphériques, avec symétrie sphérique

En reprenant le problème par analogie au cas de la section précédente (et en s'aidant de la figure 5), on trouve d'une part, que le flux à travers une surface S(r) par unité de temps vaut :
F(r)=-D(r){\frac{\partial n}{\partial r}}S(r)-{\beta}n(r,t)v(r,t)S(r)
et que :
d^2N=\frac{\partial n}{\partial t}S(r)dt=F(r)S(r)dt-F(r+dr)S(r+dr)dt=entrant-sortant
S(r) en sphérique vaut : S(r)=4\pi r^2.
Note : Rigoureusement, il faudrait écrire dans les équations précédentes dS(r)et non S(r). Dans le cas général, dS=dS(r,\Omega)=r^2d\Omega. Cependant, en considérant un cas isotrope, aucune grandeur ne dépend de l'angle solide, et par conséquent, on peut intégrer sur tout l'angle solide, ce qui revient à n'intégrer que dSselon \Omegace qui donne S(r)=4\pi r^2.
Finalement, après avoir remplacé S(r) par son expression puis simplifié par 4\pi, on obtient :
\frac{\partial n}{\partial t}=-\frac{1}{r\lyxmathsym{\texttwosuperior}}\frac{\partial\left(r^2F\right)}{\partial r}
Ce qui conduit à l'équation suivante :
\frac{\partial n}{\partial t}= \frac{1}{r^2}\frac{\partial}{\partial r}\left(r^2D(r)\frac{\partial n}{\partial r}\right)+\frac{\beta}{r^2}\frac{\partial (r^2nv)}{\partial r}   (15)
A présent, nous allons dédimensionner l'équation (15) avant de lui appliquer l'algorithme de Crank-Nicholson. Tout d'abord, considérons deux constantes D_{0} et v_{0}, grandeurs dimensionnées caractéristiques du coefficient de diffusion D(r) et de la vitesse de sédimentation des particules v(r,t), telles que
D(r)={D_{0}}\times f(r)
et
v(r,t)={v_{0}}\times g(r,t)
f(r) et g(r,t) sont sans dimension.
Puis, appliquons les changements de variables suivants :
r=Rr'
t={\tau}t'
$R$ et \tau sont des grandeurs caractéristiques du problème (ici, R correspondrait au rayon de la source, et \tau au temps caractéristique d'évolution de la densité). L'équation (15) devient donc :
\frac{\partial n}{\partial t'}= \frac{1}{r'^2}\frac{\tau D_0}{R^2}\frac{\partial}{\partial r'}\left( r'^2f\frac{\partial n}{\partial r'}\right)+\frac{\beta v_0\tau}{Rr'^2}\frac{\partial (r'^2ng)}{\partial r'}
avec f\equiv f(r') et g\equiv g(r',t').
Enfin, choisissons D_{0}, R, et \tau telles que \frac{\tau D_{0}}{R^2}=1. Posons \gamma=\frac{\beta v_{0}\tau}{R} (notons que, comme D_{0} est en m^2/s et que \beta est sans dimension, l'homogénéïté pour les deux égalités est bien respectée). L'équation adimensionnée est donc :
\frac{\partial n}{\partial t'}=\frac{1}{r'^2}\frac{\partial}{\partial r'}\left(r'^2f\frac{\partial n}{\partial r'}\right)+\frac{\gamma}{r'^2}\frac{\partial (r'^2ng)}{\partial r'}   (16)
Par commodité, on notera pour la suite r=r' dans les équations (r sans dimension).
Algorithme de Crank-Nicholson pour la sédimentation

On considère que le coefficient de diffusion et la vitesse moyenne de sédimentation des particules sont constants.

Ecriture de l'équation sous forme algorithmique
Pour ce cas, cela signifie que l'on prendra f(r)=1 et g(r,t)=1, de sorte que l'équation (16) s'écrive :
\frac{\partial n}{\partial t}={\frac{1}{r²}}{\frac{\partial}{\partial r}}\left(r²{\frac{\partial n}{\partial r}}\right)+\frac{\gamma}{r²}\frac{\partial (r²n)}{\partial r}    (17)
Pour appliquer Crank-Nicholson, nous fixons un pas spatial h et un pas temporel k. Ensuite, il va s'agir d'établir l'expression discrétisée de l'équation précédente en (i,j+\frac{1}{2}) (indice spatial, indice temporel), $i$ et j étant des entiers. On a alors :
 {\frac{\partial n}{\partial t}}^{i,j+\frac{1}{2}}=\frac{n^{i,j+1}-n^{i,j}}{k}   (18)
De la même façon, nous aurons pour une dérivée première spatiale : {\frac{\partial n}{\partial r}}^{i+\frac{1}{2},j}=\frac{n^{i+1,j}-n^{i,j}}{h}
Note : Si jamais l'indice i+\frac{1}{2} (respectivement j+\frac{1}{2}) apparaît pour une variable, étant donné que l'on a discrétisé en nombres entiers de iet de j, alors on calculera la valeur en ce point comme étant la valeur moyenne du point suivant i+1 (respectivement j+1) et du point précédent i (respectivement j).
Exemple :
n^{i+\frac{1}{2},j}=\frac{1}{2}\left(n^{i+1,j}+n^{i,j}\right)
ou encore
n^{i,j+\frac{1}{2}}=\frac{1}{2}\left(n^{i,j+1}+n^{i,j}\right) de même pour toute dérivée partielle d'ordre k par rapport à une variable x, on aura :
\frac{\partial^k n^{i+\frac{1}{2},j}}{\partial x^k}=\frac{1}{2\times p}\left({\frac{\partial^k n^{i+1,j}}{\partial x^k}}+{\frac{\partial^k n^{i,j}}{\partial x^k}}\right)
p est le pas relatif à la variable x(dans notre cas, p=k si x=t, ou p=h si x=r.
Notons que dans l'équation (17) , le premier terme du membre de droite de l'égalité est en fait le laplacien en coordonnées sphériques. Pour des raisons de commodité, nous allons utiliser l'autre forme du laplacien sphérique d'une fonction f(r) qui est :
\Delta (f) \equiv {\frac{1}{r}}{\frac{\partial^2 }{\partial r²}\left(rf\right)}
Dès lors, on obtient que :
\frac{1}{r^2}\frac{\partial }{\partial r}\left(r^2\frac{\partial n}{\partial r}\right)^{i,\,j}=\frac{1}{r}\frac{\partial ^2}{\partial r^2}(rn)^{i,\,j}=\frac{r^{i+1}n^{i+1,\,j}-2r^in^{i,\,j}+r^{i-1}n^{i-1,\,j}}{r^ih^2}
Il s'ensuit que le laplacien de n pris en  (i,j+\frac{1}{2}) s'écrit :
{\frac{1}{r}}{\frac{\partial^2 }{\partial r²}\left(rn\right)}^{i,j+\frac{1}{2}}={\frac{1}{2}}\left({\frac{1}{r}}{\frac{\partial^2 }{\partial r²}\left(rn\right)}^{i,j+1}+{\frac{1}{r}}{\frac{\partial^2 }{\partial r²}\left(rn\right)}^{i,j}\right)=\frac{r^{i+1} n^{i+1,j+1} -2r^i n^{i,j+1} +r^{i-1} n^{i-1,j+1} + r^{i+1} n^{i+1,j} -2r^i n^{i,j} +r^{i-1} n^{i-1,j}}{r^i h^2}   (19)
De même, on trouve que :
\left(\frac{\gamma}{r^2} {\frac{\partial (r^2n)}{\partial r}}\right)^{i,j+\frac{1}{2}}=\frac{\gamma}{(r^2)^{i}}\frac{(r^2n)^{i+1,j+1} -(r^2n)^{i-1,j+1} +(r^2n)^{i+1,j} -(r^2n)^{i-1,j}}{4h}   (20)
A présent, nous allons poser r^{i}=ih et \rho=\frac{k}{2h^2}.
Note : (r^2n)^{i}=(r^{i})^2 ainsi, on voit facilement que \frac{(r^2n)^{i+1,j+1}}{{r^{i}}^2}=\left(\frac{i+1}{i}\right)^{2}
En prenant (18), (19) et (20) que l'on injecte dans (17), on obtient alors l'équation suivante :
-{\frac{i-1}{i}\left(1-\frac{i-1}{2i}\gamma h\right)\rho n^{i-1,j+1}+\left(1+2\rho \right)n^{i,j+1}-\frac{i+1}{i}\left(1+\frac{i+1}{2i}\gamma h\right)\rho n^{i+1,j+1}}={\frac{i-1}{i}\left(1-\frac{i-1}{2i}\gamma h\right)\rho n^{i-1,j}+\left(1-2\rho \right)n^{i,j}+\frac{i+1}{i}\left(1+\frac{i+1}{2i}\gamma h\right)\rho n^{i+1,j}}   (21)

Détermination des conditions aux limites :
Pour résoudre complètement l'équation de départ (17), il ne nous manque plus que les conditions aux limites.
Prise en compte de l'élément radioactif dans l'équation de chaleur

Equation de la chaleur avec terme source

\frac{\partial T}{\partial t}=\alpha\nabla^{2}T+\frac{1}{\rho C_{p}}g(\overrightarrow{r},t)
g(\overrightarrow{r},t) est le terme source. Rappelons que \alpha=\frac{k}{\rho C_{p}} est la diffusivité thermique.
Le terme source correspond en fait à l'énergie que l'élément radioactif peut transmettre au milieu et pourra donc être caractérisé par la chaleur massique de cet élément. On peut donc exprimer ce terme source ainsi :
g(\overrightarrow{r},t)=\frac{\rho_{\acute{e}l\acute{e}ment}(\overrightarrow{r},t)\cdot C_{p,\acute{e}l\acute{e}ment}\cdot T_{c}}{\tau_{c}}
\tau_{c} correspondrait au temps caractéristique nécessaire pour qu'un élément radioactif à la température T_{c} présent dans un volume V avec une densité \rho transfère une densité d'énergie \rho C_{p}T_{c} au milieu qui l'entoure. On sait que \rho=Am_{p}n(r,t)A représente le nombre de nucléons de l'élément radioactif (en effet, puisque m_{neutron}\sim m_{proton}\gg m_{\acute{e}lectron}, on peut assimiler la masse atomique de l'élément à Am_{proton}=Am_{p}). Par ailleurs, compte-tenu du fait que le volume considéré est celui de la Lune et que l'on a fait l'hypothèse d'un problème à symétrie sphérique, on peut alors réécrire le terme source sous la forme suivante :
g(\overrightarrow{r},t)\equiv g(r,t)=\frac{Am_{p}\cdot C_{p,\acute{e}l\acute{e}ment}\cdot T_{c}}{\tau_{c}}n(r,t)
L'équation (25) devient donc :
\frac{\partial T}{\partial t}=\alpha\nabla^{2}T+\frac{Am_{p}C_{p,\acute{e}l\acute{e}ment}T_{c}}{\rho C_{p}\tau_{c}}n(r,t)
où l'on vérifie bien que le terme source nouvellement écrit a bien la dimension d'une température par unité de temps.
Si l'on reprend alors le même dédimensionnement que dans le cas de la diffusion thermique sans source, on obtient alors : \frac{\partial T'}{\partial t'}=\nabla'^{2}T'+\frac{Am_{p}C_{p,\acute{e}l\acute{e}ment}}{\rho C_{p}}\cdot\epsilon\frac{\tau}{\tau_{c}}n(r',t')   (26)
\epsilon représente la "magnitude'' de T_{c} une fois dédimensionnée et est positif ; \rho correspond à la masse volumique du milieu et donc ici à la masse volumique de la Lune (3.344\cdot10^{3}kg.m^{-3}) ; C_{p} ainsi que \tau et \tau_{c} n'étant a priori pas connus, on choisira de prendre le paramètre libre \Gamma=\frac{\epsilon\tau}{C_{p}\tau_{c}}>0 homogène à des kg\cdot K\cdot J^{-1} dont la valeur sera définie par l'utilisateur. En utilisant à présent les valeurs des différentes grandeurs connues (et que m_{p}\approx1.673\cdot10^{-27}kg), (26) donne :
\frac{\partial T'}{\partial t'}=\nabla'^{2}T'+5.002\cdot10^{-31}\cdot AC_{p,\acute{e}l\acute{e}ment}\Gamma n(r',t')   (27)
Note : Dans l'équation (27), on pourrait penser que le coefficient en 10^{-31} fera que le terme source ne changera absolument rien. Voici un petit calcul qui montre que cette intuition est fausse. Dans notre modélisation incluant un élément radioactif minoritaire, il faut bien faire attention à la signification de minoritaire. Supposons que cet élément soit de l'uranium 238, minoritaire signifie que son abondance Ab est faible par rapport à celle de l'élément prépondérant. Appelons X de masse m_{X}et de nombre de nucléons A_{X}l'élément le plus abondant de la Lune, et supposons que l'abondance d'uranium 238 soit très faible :
Ab_{\frac{U^{238}}{X}}=\frac{n_{U^{238}}}{n_{X}}\approx10^{-10}
La masse totale d'élément Xau sein de la Lune est donc :
M_{X}=\frac{4\pi}{3}R_{Lune}^{3}A_{X}m_{p}n_{X}
M_{U^{238}}=\frac{4\pi}{3}R_{Lune}^{3}A_{U^{238}}m_{p}n_{U^{238}}
M_{U^{238}}=10^{-10}\frac{A_{U^{238}}}{A_{X}}M_{X}
Si l'élément X est massivement majoritaire, on peut alors supposer que l'essentiel de la masse de la Lune vient de cet élément et que donc M_{Lune}\sim M_{X}, dès lors, nous avons :
M_{U^{238}}=\frac{238\cdot10^{-10}}{A_{X}}M_{Lune}\approx\frac{2.38\cdot10^{-8}}{A_{X}}M_{Lune}\sim10^{-9}M_{Lune}
si l'on suppose que le nombre de nucléons de l'élément majoritaire n'est pas très grand devant 1. Avec M_{Lune}\sim10^{22}kgdonc M_{U^{238}}\sim10^{13}kg, on trouve finalement une densité d'élément radioactif :
n_{U^{238}}\sim10^{17-19}m^{-3}
On obtient donc un terme source de l'ordre de :
5.002\cdot10^{-31}\cdot A_{U^{238}}C_{p,U^{238}}\Gamma n(r',t')\sim10^{-8}-10^{-6}\cdot\Gamma
On peut voir que dans le programme, des valeurs pour le terme source (dans l'équation dédimensionnée) de l'ordre de 10^{-4}minimum ont un effet nettement visible sur la température, ce qui implique de choisir \Gammasuffisamment grand (\sim10^{2-4}) si l'on prend une abondance d'uranium aussi faible. On pourra donc prendre des valeurs faibles de \Gamma pour des masses d'uranium plus grandes, et jouer avec les valeurs de ce paramètre pour une masse donnée.


Exemple d'utilisation

Corps plongé dans un environnement froid
Supposons une Lune de température homogène t0 à t=0 plongé dans un environnement plus froid. Le corps va donc se refroidir en dégageant de la chaleur de façon radiative au niveau de sa surface. En utilisant l'applette "Source manuelle" et une valeur de 10 pour le paramètre libre "q", tous les autres paramètres étant gardés à leurs valeurs par défaut, on accélère le processus de refroidissement de la surface et on obtient le résultat suivant au bout d'un temps assez court :

Corps plongé dans un environnement froid

Affichage du refroidissement d'un corps. Les zones les plus chaudes sont en blanc, les plus froides en noir. On observe donc un refroidissement progressif en direction du centre du corps.

Il est également possible de tracer pour ce même corps l'évolution du flux de chaleur à la surface en parallèle avec le profil de température :

Affichage du flux et du profil de température

On observe une décroissance du flux à la surface liée au refroidissement de celle-ci.

Corps froid plongé dans un environnement chaud
En inversant le problème, on peut observer l'évolution du réchauffement du corps. Il suffit pour cela de mettre une température extérieure supérieure à la température interne, prenons par exemple Text=300K et To=3K. On observe l'évolution suivante :

Réchauffement d'un corps froid

On observe une évolution similaire à celle du refroidissement, avec cette fois les températures les plus élevées à la surface (donc la couleur blanche) et les plus faibles au centre (couleur noire).

Corps contenant une source de chaleur au centre
En utilisant l'applette intitulée "Source Manuelle", on peut simuler le profil de température d'un corps contenant une source de chaleur au centre. Cette source est représentée par un flux de chaleur constant dont la valeur est comprise dans le champ "terme source" (qui n'a pas de réelle signification physique) et la taille est exprimée en pourcentage du rayon du corps. On peut par exemple imaginer une Lune contenant un noyau radioactif qui émet une quantité de chaleur constante. En prenant par exemple une source dont la taille représente 20% du rayon du corps, avec un terme source de 0.001, on obtient le résultat suivant:

Corps avec source au centre

Affichage du profil de température et de l'image du corps avec source centrale. Les températures les plus chaudes sont en blanc, et les plus froides en noir. On observe bien la source au centre en blanc, le milieu du corps en gris foncé à température "moyenne", et le bord et l'extérieur en noir pour des températures plus froides.

Courbe théorique du problème de diffusion
Il est également possible via l'applette "Analytique-Numérique" d'effectuer une comparaison entre la solution analytique et la modèle numérique pour un problème de diffusion de la chaleur en sphérique. En gardant les paramètres initiaux de l'applette, on obtient au bout d'un temps d'execution assez court :

Comparaison entre modèle numérique et solution analytique

Affichage de l'écart entre théorie et modèle numérique, accompagné de la courbe de flux à la surface. On remarque un écart entre le modèle et la théorie. Ceci est lié aux approximations de la théorie qui ne permettent donc pas de coller au modèle numérique plus complet, cependant au bout d'un temps "infini", les deux courbes donnent les mêmes solutions.

Corps avec sédimentation de source radioactive
Un modèle plus réaliste de Lune suppose une sédimentation de la source au sein du corps sphérique. Pour cela, l'applette "Sédimentation" permet de modéliser le profil de température du corps en fonction de l'élément radioactif choisi, de sa masse en kilogramme et d'un paramètre de sédimentation. En imaginant une masse de 10^{17} kg d'uranium 238 en "suspension" à l'intérieur de la Lune, avec un paramètre de sédimentation de 10, on observe l'évolution suivante :

Affichage du corps tenant compte de la sédimentation

Affichage du profil de température tenant compte de la sédimentation de l'élément radioactif vers le centre du corps. On remarque une très nette augmentation de la température au centre du corps lié à l'apport de matière radioactive "chaude" au noyau.

On notera également la différence de profil avec le cas du corps avec source de chaleur au centre. Dans le cas de la sédimentation, la différence entre noyau, "manteau" et surface est moins prononcée. La source est plus diffuse puisqu'en cours de sédimentation et nous donne donc un profil de température moins brut. On suppose cependant qu'au bout d'un temps infini, les deux profils coïncident. Il est également possible pour le cas de la sédimentation de tracer le profil de densité et le flux de chaleur à la surface, ce qui nous donne pour les mêmes paramètres qu'auparavant:

Affichage du profil de densité et du flux

On note ici l'augmentation importante de la densité en r=0 ce qui traduit bien le phénomène de sédimentation de l'élément radioactif. On observe également une hausse du flux au bout d'un certain temps qui traduit l'augmentation globale de température du corps lié au terme source qui s'exprime ici sous forme de sédimentation.


Liste des paramètres d'entrée de l'applet

Liste des paramètres de sortie de l'applet