L'enregistrement d'une image du courant d'obscurité comporte nécessairement les bruits d'obscurité et de transfert. Le transfert est responsable du gradient de signal sur cette image de courant d'obscurité.
Le champ plat rend compte du caractère non uniforme du signal collecté en réponse à une source uniforme.
Examiner les étapes générant les bruits les plus importants pour une image enregistrée. L'agitation thermique du capteur et le transfert des électrons vers les registres de lecture comptent parmi les étapes les plus bruyantes d'une séquence d'observation.
Après la phase d'acquisition du signal scientifique, l'horloge qui pilote l'électronique du CCD commande le transfert des photoélectrons collectés dans les pixels vers un registre de lecture. Le registre, de taille égale à une ligne du CCD, est lui-même lu séquentiellement.
Le déplacement des électrons, qui se vident d'un pixel dans un autre, est provoqué par une bascule des tensions de polarisation du CCD.
Pour chacun des pixels lus, les électrons vont charger un condensateur ; la tension aux bornes du condensateur, proportionnelle à la charge collectée, est ensuite amplifiée analogiquement, puis convertie en un signal numérique.
Le courant d'obscurité est associé à la création de charges par agitation thermique, sans intervention de quelque signal lumineux. Le nombre de charges créées dépend fortement de la température : typiquement en moyenne 0.1 électron par pixel par seconde. Le courant d'obscurité est un signal parasite. Comme il s'agit d'un processus poissonnien, ce signal est bruité : le bruit du processus varie comme la racine carrée du nombre de charges créées.
Les charges accumulées dans un pixel doivent transiter le long d'une colonne vers un registre, avant d'être amplifiées. L'efficacité de ce processus, quoique très bonne, n'est pas idéale. Le nombre de charges créées ainsi dépend du nombre d'électrons par pixel à transférer, de l'inefficacité d'un transfert et du nombre total de transferts. Le bruit dû aux imperfections du transfert se monte à :
Le facteur 2 provient du fait que 2 pixels sont affectés : celui qui a perdu un électron, et celui qui l'a malencontreusement gagné.
Avec p.ex. un signal à hauteur de la moitié du puits quantique d'un pixel, de l'ordre de 50000 e-, une efficacité de transfert typiquement de , et donc une inefficacité de , et un millier de transferts en moyenne pour une colonne de 2k pixels, le bruit lié au transfert est de 32 e-/pixel.
Le processus d'amplification du signal, qui permet aux circuits électroniques de travailler avec de plus forts signaux, est également peu bruité. On peut le négliger dans la grande majorité des cas devant les autres sources de bruit.
La conversion du signal analogique vers un codage numérique est menée avec un gain tel que le bruit de numérisation (lié à la nature quantique du codage) soit également négligeable. Ce gain vaut typiquement quelques électrons par ADU (analog to digital unit).
La lecture de la caméra va être entachée des bruits du courant d'obscurité, du transfert de charge et d'amplification. Selon les conditions, l'un ou l'autre des bruits domine :
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
On s'intéresse à quelques caractéristiques d'une caméra CCD KAF-0400. Un pixel présente une capacité de charges de 80000 électrons. La numérisation se fait sur 14 bits. Le bruit de lecture annoncé vaut 13 électrons.
Déterminer le rapport signal à bruit maximal par pixel.
Déterminer le gain de la conversion ADU.
On montre que le bruit de quantification vaut . Montrer qu'il est effectivement négligeable.
La tension en sortie de l'amplification s'écrit par sommation sur la bande passante :
On suppose que le gain est constant sur la bande passante, et que le bruit est blanc, avec , et . Calculer le bruit en sortie d'amplificateur, en déduire le bruit équivalent en entrée d'amplificateur, puis l'exprimer en nombre d'électrons, sachant que le facteur de conversion de l'étage de sortie du CCD vaut . Conclure.
pages_ccd/ccd-signal-bruit-sexercer.html
Identifier le signal maximal, le bruit minimal.
Le rapport maximal est fixé par le signal maximal, 80000, et le bruit minimal. Les 13 électrons de lecture sont négligeables devant le bruit de photoélectrons. Il vaut donc environ .
Déterminer l'entier maximal qui peut être codé sur 14 bits.
Un signal numérisé sur 14 bits est limité à . Le gain vaut 80000 / 16384 = 4.9 électrons/ADU.
Il s'agit simplement d'une application numérique !
Le bruit de quantification vaut électrons. Il est effectivement négligeable.
Le bruit en entrée de l'amplificateur vaut le bruit en sortie divisé par le gain de l'amplificateur.
Le bruit en sortie vaut, par application de la définition intégrale et avec les hypothèses simplificatrices :
Le bruit en entrée vaut donc :
Traduit en électron, cela donne, avec un facteur de conversion , 2 électrons.
Ce bruit est négligeable devant le bruit de lecture.