L'observation spectroscopique du rayonnement du fond cosmologique met en évidence un rayonnement de corps noir, le corps noir cosmologique. Sa température d'équilibre est de l'ordre de 3 K (2.728 K pour être très précis).
La loi de déplacement de Wien associe cette température à un maximum d'émission dans les longueurs d'onde millimétrique.
L'allure d'un spectre planétaire montre une courbe "à 2 bosses". Les 2 maximas locaux piquent à 0.5 et , soit à des températures effectives de 6000 et 300 K approximativement.
Les 2 contributions du spectre ont clairement 2 origines distinctes :
Dans le cadre de la théorie du big-bang, l'Univers est en expansion et se refroidit. Il est passé dans le passé par des phases plus chaudes, et a connu diverses étapes, correspondant à des ruptures d'équilibre.
Pour des température de plus 3000 K, la matière et le rayonnement était à l'équilibre, suite à l'interaction entre les électrons, libres, et les photons. Aux températures plus faibles, la recombinaison des électrons avec les protons pour former l'hydrogène atomique a occasionné le découplage de la matière et du rayonnement.
Ce dernier garde une distribution énergétique de corps noir, mais s'est refroidi suite à l'expansion de l'univers. Il présente aujourd'hui une température, très homogène, de 2.728 K.
En première approximation, on peut distinguer 2 composantes dans un spectre planétaire :
Stricto sensu, le rayonnement n'est plus un rayonnement de corps noir. En fait, les 2 composantes sont proches de 2 corps noirs, l'un à la température du rayonnement stellaire, l'autre à la température d'équilibre planétaire.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 45 min
Il a été vu que la luminance spectrale du corps noir s'exprime, en fonction de la fréquence par :
Dans cet exercice, on se propose de montrer comment cela conduit les radio-astronomes à exprimer une luminosité radio comme une température, et donc à l'exprimer en Kelvin.
Les conditions d'observation de l'image, définies par la diffraction, énoncent que le faisceau élémentaire observable a une étendue égale à , et que la mesure ne peut donner accès qu'à une seule direction de polarisation. L'intégration sur et sur permet de passer de la luminance spectrale à la puissance spectrale.
La surface représente ici la surface collectrice, et l'angle solide sous lequel est vue la source élémentaire.
Montrer que, dans le domaine des radiofréquences, la fréquence d'observation , typiquement de l'ordre du GHz, vérifie pour les températures, même froides, rencontrées dans l'Univers :
On donne , et . On considère comme objet un nuage moléculaire à 10 K, et un rayonnement aux longueurs d'onde supérieures à 1 cm.
En déduire l'approximation de la loi de rayonnement dans le domaine radio :
Montrer que l'intégration de la luminance spectrale , vis à vis des variables angulaires et de surface, conduit à une densité spectrale de puissance égale à
Déterminer alors la puissance reçue dans l'intervalle de fréquence .
Difficulté : ☆☆ Temps : 10 min
Interpréter la figure ci-jointe, simulant un spectre exoplanétaire.
[1 points]
Estimer les températures effectives associées à ce spectre.
[2 points]
Cette planète est supposée de type tellurique, de rayon égal à celui de la Terre et située à 1 UA de son étoile, laquelle est de type à peu près solaire. Comparer sa température d'équilibre à celle de la Terre. Subit-elle un effet de serre important ?
[1 points]
pages_corps-noir/spectres-thermiques-sexercer.html
Ce n'est qu'une application numérique !
L'énergie thermique est :
L'énergie d'un photon vaut .
L'inégalité stricte demandée est bien vérifiée.
On rappelle le développement limité : , pour petit.
Avec l'approximation , valide vu l'hypothèse posée, on trouve :
Faire le lien entre les termes de l'étendue de faisceau et les termes énergétiques.
Intégrer simultanément la densité spectrale de luminance sur la surface collectrice , et sur tout l'angle solide , avec la propriété admise : .
La densité spectrale de luminance vaut :
Intégrée sur la variable de surface et celle d'angle solide , on trouve, avec , une puissance monochromatique :
Il ne reste plus qu'à intégrer sur l'intervalle spectral, sans oublier qu'une seule des deux polarisations est visible.
L'antenne n'est sensible qu'à une seule direction du champ électrique : la moitié de l'énergie est donc perdue. En supposant la densité spectrale de puissance uniforme sur l'intervalle de fréquence, on trouve une puissance :
Cette valeur apparaît directement proportionnelle à la largeur de l'intervalle spectral, fixée par la détection, et à la température de la source.
C'est pourquoi les radioastronomes définissent la puissance reçue par une température. Cette température correspond directement à celle du corps s'il rayonne comme un corps noir. Mais, toute énergie devenant ainsi une température (température de bruit du détecteur, ou de température d'antenne) par une simple règle de proportionnalité, cette température ne peut pas être considérée, dans la plupart des cas, comme une température thermodynamique.