Dans cette section, nous abordons l'aspect géométrique des éclipses de Lune : la taille des cônes d'ombre et de pénombre de la Terre au niveau de l'orbite lunaire. Puis nous définissons les différents types d'éclipses de Lune, les caractéristiques des cônes d'ombres et de pénombres, les effets géométriques et lumineux de l'athmosphère terrestre. Nous donnons ensuite la définition de la grandeur d'une éclipse de Lune et nous présentons les différents paramètres figurant dans les prédictions d'éclipse de Lune (avec un exemple). Nous terminons en présentant les zones de visibilité des éclipses de Lune et leurs représentations sur une carte en projection de Mercator.
La Terre, éclairée par le Soleil, donne naissance, dans la direction opposée au Soleil à deux cônes, un cône d'ombre et un cône de pénombre. La droite joignant le centre du Soleil et le centre de la Terre constitue l'axe de ces cônes. Le sommet Sp du cône de pénombre est situé sur cet axe entre le Soleil et la Terre, et le sommet So du cône d'ombre est également situé sur cet axe mais de l'autre côté par rapport à la Terre. Le cône d'ombre est construit à l'aide des tangentes extérieures aux sphères solaire et terrestre, le cône de pénombre est construit à partir des tangentes intérieures aux sphères solaire et terrestre.
La distance entre le sommet du cône d'ombre et le centre de la Terre varie en fonction de la distance Terre-Soleil. Elle est maximale, environ 231 rayons terrestres, lorsque la Terre est à son aphélie (actuellement vers le 4 juillet). Elle est minimale, environ 221 rayons terrestres, lorsque la Terre est à son périhélie (actuellement vers le 4 janvier). La Terre étant environ quatre fois plus large que la Lune, son ombre est également quatre fois plus longue. En cas d'éclipse de Lune, la Lune traverse le cône d'ombre terrestre au quart de sa longueur depuis la Terre, car la longueur Terre-Lune est égale à la longueur du cône d'ombre de la Lune. En cet endroit la largeur de la section du cône d'ombre de la Terre est de l'ordre des trois quarts de sa base, donc des trois quarts du diamètre terrestre, soit environ trois disques lunaires comme indiqué sur la figure ci-dessus.
De même la taille de la largeur de la couronne de pénombre de la Terre, à l'endroit où elle est traversée par la Lune est simple à évaluer. En effet, comme on le voit sur la figure ci-dessous c'est la largeur de la Lune elle-même, l'angle p des tangentes sud est égal au diamètre apparent du Soleil, qui est lui-même presque égal au diamètre apparent de la Lune. Donc une éclipse de Lune par la pénombre peut être totale.
Sur cette figure les proportions ne sont pas respectées, le Soleil devrait être 400 fois plus gros que la Lune et 400 fois plus loin.
Comme nous l'avons vu précédemment, la section du cône d'ombre au niveau de l'orbite de la Lune est largement supérieure au diamètre apparent de la Lune (environ trois diamètres lunaires), la Lune peut donc être totalement éclipsée par l'ombre de la Terre, dans ce cas l'éclipse de Lune est dite totale.
Lorsqu'une partie seulement de la Lune passe dans le cône d'ombre de la Terre, la Lune n'est que partiellement éclipsée, l'éclipse est dite partielle par l'ombre.
Nous avons vu également que la taille de la couronne de pénombre était de la taille du diamètre apparent du Soleil et pouvait être supérieure au diamètre apparent de la Lune (Terre au périhélie et Lune à l'apogée). Dans ce cas la Lune peut passer entièrement dans la couronne de pénombre, dans ce cas l'éclipse de Lune est dite totale par la pénombre. Lorsque la Lune passe partiellement dans la couronne de pénombre il y a éclipse partielle de la Lune par la pénombre.
Comme nous l'avons déjà vu la distance entre le centre de la Terre et le sommet du cône d'ombre et donc sa largeur varie en fonction de la distance Terre-Soleil. Elle vaut environ 231 rayons terrestres lorsque la Terre est à l'aphélie et elle vaut 221 rayons terrestres lorsque la Terre est à son périhélie.
De même la distance entre le sommet du cône de pénombre et le centre de la Terre dépend de la distance Terre-Soleil, elle est maximale, environ 216 rayons terrestres lorsque la Terre est à son aphélie et elle est minimale, environ 209 rayons terrestres lorsque la Terre est à son périhélie.
Sur la figure ci-dessus le demi-diamètre apparent géocentrique de la section de l'ombre de la Terre par le plan normal à l'orbite lunaire est égal à l'angle ρ. L'ombre est déterminée par le cône de révolution d'axe ST et de génératrice BO, tangente extérieure au Soleil et à la Terre. Dans le triangle TOB la somme des angles intérieurs πs et πL est égale à la somme des angles extérieurs s et ρ. Or par définition πs est la parallaxe horizontale du Soleil, πL la parallaxe horizontale de la Lune et sS est le demi-diamètre apparent du Soleil. Donc ρ est égale à πs + πL - sS.
Ce demi-diamètre ρ est donc maximal lorsque la parallaxe lunaire πL est maximale et le demi-diamètre apparent πs est minimal (la parallaxe πs du Soleil étant pratiquement constante), c'est-à-dire lorsque la Lune est à son périgée et lorsque la Terre est à son aphélie. De même ce demi-diamètre ρ est minimal lorsque la parallaxe lunaire est minimale et le demi-diamètre apparent du Soleil est maximal, c'est-à-dire lorsque la Lune est à son apogée et la Terre à son périhélie.
On peut faire un raisonnement analogue pour le calcul du demi-diamètre apparent géocentrique du cône de pénombre σ. On trouve que σ est égal à πs + πL + sS. Ce demi-diamètre σ est donc maximal lorsque πL et sS sont maximales, donc lorsque la Lune est à son périgée et la Terre à son périhélie et il est minimal lorsque πL et sS sont minimales, donc lorsque la Lune est à son apogée et la Terre à son aphélie.
On remarquera que la largeur de la couronne de pénombre σ - ρ est bien égale au diamètre apparent du Soleil (2sS)
Le tableau suivant donne les valeurs extrêmes et moyennes du demi-diamètre sS apparent du Soleil, de la parallaxe lunaire πL et du demi-diamètre apparent sL de la Lune.
Terre périhélie | Moyenne | Terre aphélie | |
sS | 16'18" | 15'59.63" | 15'46" |
8.96" | 8.80" | 8.65" | |
Lune périgée | Moyenne | Lune apogée | |
61' 27" | 57' 02,7" | 53' 53" | |
sL | 16' 45" | 15' 32, 58" | 14' 41" |
Le tableau suivant donne les valeurs extrêmes et moyennes des demi-diamètres apparents géocentriques du cône d'ombre et du cône de pénombre.
Minimal | Moyen | Maximal | |
---|---|---|---|
2263,96" = 37' 43,96" = 2,57 sL | 2471,87" = 41' 11,87" = 2,65sL | 2749,66" = 45' 49,66" = 2,74 sL | |
4187,65" = 1°09' 47,65" = 4,75 sL | 4391,13" = 1° 13' 11,13" = 4,71 sL | 4673,96" = 1° 17' 53,96" = 4,65 sL |
On va voir que ces quantités doivent être augmentées de 1/73 en valeur relative pour ρ et de 1/128 en valeur relative pour σ afin de tenir compte de l'atmosphère terrestre.
Contrairement aux éclipses de Soleil où l'ombre et la pénombre sont générées par un astre sans atmosphère, dans le cas des éclipses de Lune nous devons tenir compte des effets de l'atmosphère terrestre dans les calculs des limites de l'ombre et de la pénombre de la Terre.
Le trajet géométrique des rayons lumineux est soumis à la réfraction atmosphérique. L'atmosphère terrestre n'a pas de limite déterminée, on adopte une limite supérieure pour laquelle la réfraction atmosphérique n'a plus d'effets sensibles. Notre connaissance actuelle des répartitions des densités dans l'atmosphère suivant la verticale, ainsi que des mesures effectives de l'ombre de la Terre durant des éclipses de Lune nous conduisent à prendre 75km pour valeur limite. Cela se traduit dans les calculs par une augmentation du rayon terrestre de 1/85 en valeur relative. D'autre part la parallaxe de la Lune doit être une valeur moyenne et non pas la parallaxe horizontale, on prend donc la parallaxe lunaire à 45° de latitude, donc dans les calculs cela se traduit par une diminution de la parallaxe lunaire de 1/594 en valeur relative. Si l'on tient compte de ces deux corrections la valeur de la parallaxe horizontale doit être systématiquement augmentée de 1%. Cela se traduit par une augmentation du demi-diamètre géocentrique apparent ρ de l'ombre de 1/73 et une augmentation du demi-diamètre géocentrique σ apparent de la pénombre de 1/128.
Connaissant la valeur de la réfraction à l'horizon (environ 35') on peut calculer la distance du sommet cône d'ombre minimal, dans lequel on est sûr qu'il n'y aura aucune lumière solaire réfractée. On trouve une distance géocentrique du sommet de ce cône égale à environ 40 rayons terrestres. La distance Terre-Lune variant entre 56 et 63,8 rayons terrestres on est certain que la Lune recevra toujours des rayons solaires réfractés par l'atmosphère.
Comme nous venons de le voir, en raison de la réfraction et des distances Terre-Lune, la Lune éclipsée reçoit toujours des rayons lumineux réfractés par l'atmosphère terrestre.
La réfraction est également la cause d'un phénomène d'atténuation, dans la figure ci-dessous, considérons un rayon lumineux élémentaire, d'angle d τ, issue du point S du disque solaire considéré plan (1). Ce rayon, suite à la réfraction atmosphérique, va illuminer la surface dS' située dans le plan de la Lune (2). En absence de réfraction il illuminerait la surface dS. Dans les deux cas le flux de lumière qui illumine ces deux surfaces est le même, les surfaces n'étant pas égales, la surface dS', supérieure à dS est moins éclairée.
L'atténuation est donnée par le rapport des surfaces dS/dS' = Φ-1
Le terme Φ peut s'écrire sous la forme suivante :
Cette formule comporte deux facteurs qui agissent en sens inverse, le premier diminue la surface éclairée (ds) et le deuxième élargit la surface éclairée (dS'), la combinaison des deux crée l'atténuation par réfraction. Pour imager notre propos considérons la figure suivante dans laquelle un rayon cylindrique de largeur dS est réfracté suivant une surface (ds) plus petite si on considère que la réfraction ne varie pas avec l'altitude (premier terme de la formule) et qui est réfracté suivant dS' si on considère que la réfraction décroît avec l'altitude (deuxième terme de la formule). Le premier terme fait donc bien croître l'illumination et le second la fait décroître.
Si l'on exprime les variations de Φ en fonction de l'altitude h dans l'atmosphère, on s'aperçoit que c'est dans la haute atmosphère (troposphère) que l'atténuation est la plus appréciable malgré la faible valeur de la réfraction. Elle décroît ensuite jusqu'à la valeur un, pour une altitude h d'environ 2km, puis le phénomène s'amplifie et pour la valeur i=0 il y a focalisation. De plus on peut dire que l'atténuation par la réfraction est pratiquement neutre et que l'ombre est approximativement grise.
L'absorption atmosphérique est produite par la diffusion de la lumière par les molécules et les aérosols de l'air. L'absorption atmosphérique est très sensible à la longueur d'onde (c'est une loi en 1/λ 4). La lumière bleue est donc plus absorbée que la lumière rouge, cette absorption croît avec la largeur de la couche atmosphérique traversée, ce qui explique le rougeoiement du ciel au coucher du Soleil. Dans le cas des éclipses de Lune ce sont les rayons passant à faible altitude qui traversent la plus grande largeur d'atmosphère, ce sont donc ces rayons qui ont un maximum de lumière bleue absorbée et qui sont donc les plus rouges. Comme ce sont aussi ces rayons qui sont les plus réfractés, le centre de l'ombre aura un aspect rougeâtre.
Le degré d'absorption dépend également des conditions météorologiques, donc la luminosité de la partie centrale de l'ombre est très sensible aux conditions météorologiques régnant dans les couches atmosphériques traversées.
L'intensité lumineuse au centre du cône dépend également de la distance à laquelle se trouve la Lune, et les éclipses totales proches du périgée sont toujours plus sombres que les éclipses totales proches de l'apogée.
La grandeur, ou magnitude, est un paramètre important des éclipses de Lune. Dans le cas des éclipses totales et partielles par l'ombre, elle est égale au rapport de la distance du bord de la Lune (A) le plus proche du centre du cône d'ombre au bord du cône d'ombre le plus près du centre de la Lune (B) sur le diamètre de la Lune (AC) et cela à l'instant du maximum de l'éclipse, c'est-à-dire à l'instant où la distance entre le centre de la Lune et le centre de l'ombre est minimale. Pour une éclipse par la pénombre la définition de la grandeur est identique, il suffit de remplacer le cône d'ombre par le cône de pénombre.
Dans le cas d'une éclipse par l'ombre on a :
et dans le cas d'une éclipse par la pénombre on a
où d est la distance entre le centre de la Lune et le centre de l'ombre, sL le demi-diamètre lunaire, ρ et σ étant respectivement les demi-diamètres apparents de l'ombre et de la pénombre.
Compte tenu de cette définition, plus la grandeur d'une éclipse est importante plus la Lune passe près du centre du cône d'ombre. Les éclipses totales par l'ombre ou par la pénombre ont une grandeur supérieure à un et les éclipses partielles ont une grandeur inférieure à un. La grandeur d'une éclipse totale centrale est égale à .
Sur le dessin ci-dessus, pour les éclipses par la pénombre B est l'intersection de Ox avec le bord de la pénombre. Pour les éclipses partielles et les éclipses totales B est l'intersection de Ox avec le bord de l'ombre. AC est le diamètre lunaire (2sL).
Pour chaque éclipse de Lune, on donne les instants des débuts et des fins des différentes phases. Ces instants, exprimés en Temps universel coordonné, sont les mêmes quel que soit le lieu d'observation, la visibilité des différentes phases est uniquement liée au fait que la Lune soit levée ou non aux instants considérés. On donne également la valeur de la grandeur de l'éclipse, parfois appelée magnitude.
Les différentes phases des éclipses de Lune sont les suivantes :
Pour chaque début et fin de phase on donne également l'angle au pôle des points de contacts, les points de contacts sont les points de tangences entre le disque lunaire et les cônes d'ombre et de pénombre. L'angle au pôle est l'angle formé par la direction du pôle nord céleste et la demi-droite issue du centre lunaire et passant par le point de tangence, cet angle est compté positivement vers l'ouest (donc dans le sens direct).
On fournit également avec ces valeurs les durées des différentes phases de l'éclipse.
On donne également les positions apparentes géocentriques du centre de l'ombre et du centre de la Lune pour l'instant du maximum de l'éclipse, ainsi que les valeurs de certains paramètres géométriques de l'éclipse.
Phases | Instant en UTC | Longitude* | Latitude* | Angle au pôle |
---|---|---|---|---|
Entrée dans la pénombre | le 4 à 17h 52,2m | -89° 32,4' | -15° 54,5' | 101,1° |
Entrée dans l'ombre | le 4 à 18h 48,5m | -75° 58,7' | -16° 8,1' | 95,0° |
Début de la totalité | le 4 à 19h 52,4m | -60° 36,1' | -16° 23,4' | 251,9° |
Maximum de l'éclipse | le 4 à 20h 30,1m | -51° 31,1' | -16° 32,4' | 202,8° |
Fin de la totalité | le 4 à 21h 7,9m | -42° 25,9' | -16° 41,3' | 153,6° |
Sortie de l'ombre | le 4 à 22h 11,8m | -27° 3,5' | -16° 56,4' | 310,6° |
Sortie de la pénombre | le 4 à 23h 8,0m | -13° 31,3' | -17° 9,5' | 304,4° |
(*) Dans ce tableau les longitudes et latitudes sont les coordonnées des lieux ayant la Lune au zénith à chaque phase, les longitudes sont comptées positivement vers l'ouest et négativement vers l'est.
On donne également la durée des différentes phases :
Les éphémérides de la Lune donnent les renseignements supplémentaires suivants :
On constate que la Lune est passée par le nœud descendant de son orbite avant le début de l'éclipse, c'est donc une éclipse au nœud descendant, donc logiquement le maximum de l'éclipse, correspondant à la distance minimale du centre du disque lunaire au centre de l'ombre doit avoir lieu avant l'opposition (pleine Lune). Ce qui est bien le cas le maximum a lieu à 20h 30.1m et la pleine Lune a lieu à 20h 33,6m. De plus on constate que la Lune est proche de son périgée, donc sa vitesse angulaire est forte et son diamètre apparent est proche de son maximum. Donc la durée de l'éclipse est relativement courte (proche de 5h).
Comme nous l'avons déjà dit, pour qu'une éclipse de Lune soit visible en un lieu donné, il suffit que la Lune soit levée en ce lieu durant l'éclipse. La durée totale d'une éclipse pouvant atteindre plusieurs heures il y a obligatoirement des parties du globe terrestre qui ne verront qu'une partie de l'éclipse. Pour connaître les différents endroits du globe où une éclipse de Lune est visible, il suffit de tracer sur une carte les lieux où la Lune est à l'horizon à l'instant des débuts et des fins des différentes phases de l'éclipse. Sur ces courbes, une première moitié des lieux correspond à un lever de Lune et une seconde moitié des lieux correspond à un coucher de Lune. Tous les points du globe situés à l'est de la première moitié et à l'ouest de la seconde voient la Lune et donc la phase de l'éclipse correspondant.
Au maximum, il y a trois débuts et trois fins de phase pour une éclipse, on trace donc au plus six courbes de visibilité par éclipse et l'on utilise les notations suivantes :
La lettre V indique la portion du globe terrestre où l'éclipse est visible (en totalité ou en partie) et la lettre I indique la portion du globe où l'éclipse n'est pas visible.
On utilise généralement une projection de Mercator, on s'arrange pour centrer la carte sur la zone de visibilité V de l'éclipse. Par exemple tous les lieux situés à l'intérieure de la courbe P1 contenant le symbole V voient l'entrée de la Lune dans la pénombre.
Chaque courbe est le terminateur du lieu où la Lune est au zénith pour chaque début ou fin de phase, c'est pourquoi on fournit avec chaque instant correspondant aux débuts et aux fins de phase les coordonnées géographiques du lieu ayant la Lune au zénith, ces coordonnées permettent de tracer sur les cartes les terminateurs en question, c'est-à-dire les grands cercles de la sphère terrestre ayant pour pôles ces lieux.
Sur cette carte P1 indique les lieux où la Lune est à l'horizon au début de l'éclipse (entrée dans le cône de pénombre), la partie gauche AB et extrême droite CD de la courbe correspondent au lever de la Lune et la partie centrale BC de la courbe correspond au coucher de la Lune. Les lieux situés dans la zone de visibilité, en claire sur la carte verront le début de l'éclipse, les lieux de la partie ombrée ne verront pas le début de l'éclipse. On peut faire un raisonnement identique pour chacune des cinq autres courbes.
Paris est à l'ouest des parties des courbes P1 et O1 correspondant au lever de la Lune aux instants des entrées dans la pénombre et dans l'ombre, on ne verra donc pas ces deux débuts de phase à Paris car la Lune n'y sera pas levée. Par contre Paris est à l'est de toutes les autres courbes, dont on verra toutes les autres phases de l'éclipse : ainsi la Lune se lèvera partiellement éclipsée par l'ombre de la Terre, puis on verra le début de la totalité, puis toute la phase totale puis la fin de la totalité et en fin les sorties de l'ombre et de la pénombre. On peut vérifier très simplement cette prédiction en comparant les instants des différentes phases de l'éclipse avec les heures du lever du Soleil à Paris ce jour. En effet comme nous sommes proches de la pleine Lune, la Lune se lève sensiblement lorsque le Soleil se couche vers 19h 9min UTC, or les deux premières phases qui débutent respectivement à 17h 52.2m UTC et à 18h 48.5m UTC ne seront effectivement pas visibles, par contre l'entrée dans l'ombre ayant lieu à 19h 52.4m UCT sera visible car la Lune sera levée. Les phases suivantes, jusqu'à la dernière phase (sortie de la pénombre) qui aura lieu à 23h 8m UTC donc en pleine nuit, seront visibles.
En conclusion on peut dire que pour connaître la visibilité d'une éclipse de Lune en un lieu quelconque il suffit de comparer les instants des différentes phases de l'éclipse avec les heures de nuit en ce lieu. Toutes les phases ayant lieu de nuit sont visibles.