Un constat : la matière est confinée (les choses vivantes ou non, les océans, l’air, les planètes, les étoiles, les galaxies,…voire aussi l'univers). Quelles sont les lois physiques qui permettent un tel état de la matière ? Dans ce module, nous allons appréhender les quatre forces fondamentales présentes dans la nature : elles sont responsables du confinement de la matière.
L'objectif de ce module est de vous permettre d'acquérir les bases physiques pour décripter la structuration des objets célestes, voire de l'univers.
Au cours de l’histoire, la nature exacte de la matière a changé avec les découvertes scientifiques et théoriques. Pour être précis, la physique et l’astrophysique s’attachent désormais à décrire les manifestations des propriétés de la matière, plutôt que de sonder la nature réelle de la matière. Par exemple, elle peut se manifester sous différents états (solide, liquide, gazeux ou plasma), sous diverses formes d’énergie (mécanique (cinétique+potentielle), chimique, électrique, nucléaire, lumineuse, etc.), sous un aspect corpusculaire ou ondulatoire, sous un contenu dit « noir » (matière noire, énergie noire), mais aussi sous forme d’antimatière (c’est-à-dire qui se manifeste avec des propriétés opposées à la matière).
Nous utiliserons le terme corps matériel pour désigner une entité confinée de matière, c'est-à-dire de la matière maintenue dans un espace restreint, cet espace pouvant être infime ou immense. Cette entité est la manifestation de relations d'interdépendance via les forces d'interaction. Lorsqu'un corps est dit élémentaire, cela traduit le fait observationnel qu'il n'est pas divisible.
Il doit exister des forces d’action entre deux corps matériels dissociés physiquement dans l’espace qui permettent de les maintenir dans un certain volume. Les interactions à distance sont ainsi quantifiées via leur force d’action. Elles font interagir des propriétés physiques bien spécifiques de la matière comme sa masse, sa charge électrique, etc.
Dans la nature, les forces fondamentales sont classées en quatre catégories (cette division ne signifie pas qu’elles sont distinctes l’une de l’autre).
Interaction fondamentale | Action à distance entre de la matière ayant |
---|---|
Gravitationnelle | une masse |
Electromagnétique | une charge électrique |
Forte | des quarks |
Faible | des quarks et des leptons |
Dans cette partie, nous allons aborder la force la plus commune, la gravitation, et que vous avez très probablement déjà étudiée dans votre cursus. C'est une force qui est en fait très particulière par rapport aux trois autres forces.
Les masses sont liées entre elles via l’interaction de gravitation. L'unité de base de la masse est le kilogramme (kg).
Ses effets sont le plus familier à l’homme via la pesanteur, c’est-à-dire le poids des corps matériels. Elle provoque les marées, elle confine l’atmosphère autour de la Terre, elle maintient les planètes et les astéroïdes autour du Soleil, elle concentre le gaz, les étoiles, et la poussière des galaxies, elle forme les structures à grandes échelles de l’univers (groupes, amas, superamas)…
La masse* est une quantité conservée dans tout phénomène de transformation de la matière.
* En fait, de part l'équivalence masse-énergie (la célèbre formule ), il est approprié de dire que c'est la masse-énergie qui est conservée.
Tout corps de matière ayant une masse , crée un champ de gravité autour de lui dans une sphère de rayon , . est la constante de gravitation dont la mesure vaut , et le vecteur unitaire partant de la masse . Dans ce champ, tout autre corps de matière va subir cette attraction gravitationnelle. La force d’interaction subie par une masse située à une distance de la masse vaut : .
Autrement dit, la masse subit l’accélération . Ceci a pour conséquence l’égalité de la masse grave (ou pesante, soit de la masse qui subit la gravité ), et de la masse inerte (soit de la masse ayant un mouvement uniformément accéléré ), . Dans les faits expérimentaux, elle sont vérifiées égales à près (prévu pour un lancement en 2015, le satellite français Microscope devrait permettre une précision 100 fois meilleure, soit à près).
Elles forment les bases de la mécanique classique. Elles relient les forces qui agissent sur un corps matériel ayant une masse et le mouvement qui en est induit.
Lex I: Corpus omne perseverare in statu suo quiescendi vel movendi uniformiter in directum, nisi quatenus a viribus impressis cogitur statum illum mutare.
Si un corps ne subit pas de force, alors sa vitesse est constante : soit le corps est au repos (vitesse nulle) ou soit il se déplace en ligne droite avec une vitesse constante (vitesse non nulle).
Lex II: Mutationem motus proportionalem esse vi motrici impressae, et fieri secundum lineam rectam qua vis illa imprimitur.
L'accélération d'un corps est parallèle et directement proportionelle à la force nette appliquée sur le corps, elle est dans la même direction que la force nette, et elle est inversement proportionnelle à la masse du corps, soit .
Lex III: Actioni contrariam semper et æqualem esse reactionem: sive corporum duorum actiones in se mutuo semper esse æquales et in partes contrarias dirigi.
Lorsqu'un premier corps exerce une force sur un deuxième corps, le deuxième corps exerce simultanément une force sur le premier corps. Ainsi et sont égales et opposées en direction.
Difficulté : ☆
A quelles unités de base du Système International (SI) est homogène la force d’interaction de gravitation, , sachant que la constante de gravitation, , est exprimée ?
Si Newton (N) à quoi correspond un Newton dans le système SI, et quelle est sa signification ?
Quelle est la valeur de la force qui augmente la vitesse de par seconde d’un corps matériel ayant une masse de ?
Lorsque l’on vous demande votre poids, répondez-vous correctement ?
Difficulté : ☆
Combien vaut la force d’attraction gravitationnelle à la surface de la Terre subie par une pomme de , et par une personne ayant une masse corporelle de ?
Que vaut la force d'attraction de la pomme subie par la Terre ?
Que vaut l’accélération de la pomme, et celle de la personne, due à la force de gravité de la Terre ? Qu'en déduisez-vous ?
Que vaut l'accélération de la Terre due à la force de gravité de la pomme et de la personne ? Qu'en déduisez-vous ?
A votre avis, pourquoi les corps matériels à la surface terrestre ne s'enfoncent-ils pas dans le sol ?
Difficulté : ☆
Dans quelle condition, un corps matériel peut-il se mouvoir sans qu'il subisse une force ?
Le Principe Fondamental de la Dynamique, qui dérive de la deuxième loi de Newton, énonce que l'accélération d'un corps est la résultante des forces qu'il subit : .
Dans l'exercice précédent, nous avons négligé le fait que la Terre est légèrement aplatie au niveau des pôles, et la rotation autour de son axe, sans compter qu'elle est aussi une sphère avec un relief très varié... Etudions dans le prochain exercice leur prise en compte, en appliquant le principe fondamental de la dynamique, afin de mesurer localement la pesanteur terrestre.
Difficulté : ☆☆
Quelle est l'expression vectorielle du poids (dit aussi force de pesanteur) subi par une masse au repos à la surface de la Terre ?
La pesanteur est-elle dirigée exactement vers le barycentre de la Terre ?
Que vaut-elle aux pôles et à l'équateur pour une personne de ? Quel est l'avantage de lancer un engin spatial de 300 tonnes () à proximité de l'équateur ?
Si la Terre tounait 20 fois plus vite sur elle-même, que se passerait-il pour les habitants situés sur l'équateur ?
Difficulté : ☆☆
Quelle est l'expression de la vitesse d'un corps matériel en orbite avec un mouvement circulaire uniforme à une altitude autour d'une masse ? Est-elle dépendante de la masse du corps en mouvement ?
Quelle est la vitesse minimale de mise en orbite d'un objet qui décolle de la surface terrestre ?
Si la vitesse est inférieure à la vitesse minimale de mise en orbite, que fait le corps ?
Difficulté : ☆☆☆
Pour se libérer totalement de la pesanteur, la vitesse doit être au moins égale à : .
Combien vaut la vitesse de libération pour la Terre, Jupiter et le Soleil ?
Dans le cas d'un décollage vertical, quelle serait l'accélération (constante et linéaire) nécessaire pour faire passer un engin d'une vitesse nulle à la vitesse de libération terrestre (cf. question 1) sur une distance de 1000 km ? A combien de cela correspond-t-il ?
Pourquoi place-t-on les sondes spatiales d'abord en orbite basse avant de les propulser plus loin pour aller explorer le système solaire ?
Quelle est l'expression de la vitesse de libération de l'influence gravitationnelle du Soleil à partir de la surface de la Terre ? Combien vaut-elle ?
La pression, , est la force, , rapportée à la surface, , sur laquelle elle s'applique, . Dans le système d'unités SI, un pascal (Pa) correspond à une force de appliquée sur une surface de , et, est donc homogène à l'unité de base kg.m-1.s-2.
Difficulté : ☆
La masse totale de l'atmosphère terrestre vaut (soit 5 gigatonnes). Sachant que la superficie du globe terrestre vaut , combien vaut la masse moyenne au-dessus d'un mètre carré ?
En prenant la gravité standard de la Terre (), à quelle pression atmosphérique cela correspond-t-il ?
La pression atmosphérique moyenne au niveau de la mer vaut (valeur standard officielle). A votre avis pourquoi votre résultat précédent diffère de cette valeur ?
La sphère d'influence gravitationnelle (dite aussi sphère de Hill ou sphère de Roche) est le volume dans lequel un corps massif a une influence sur un autre corps massif (en le satellisant, en le déformant voire en l'accrétant). Pour un corps de masse à une distance d'un corps plus massif de masse , le rayon de sa sphère de Hill vaut .
Difficulté : ☆
Calculer le rayon de la sphère de Hill de la Terre dans le champ de gravité du Soleil. Qu'en déduisez-vous pour la Lune ? pour la planète la plus proche Mars ?
L'influence gravitationnelle du système solaire est estimée à 125000 U.A. Qu'en déduisez-vous pour l'étoile la plus proche du système solaire, Proxima du Centaure, située à 270000 U.A. environ ?
Les interactions fondamentales font intervenir la distance entre les corps matériels. Là où tout se complique, c'est que la distance n'est pas une mesure absolue...
En mécanique classique, la vitesse mesurée d'un corps matériel vaut (une bille roulant dans un TGV à l'arrêt). Si ce corps matériel se déplace dans un repère en mouvement (une bille roulant dans un TGV ayant une vitesse constante, ) par rapport au lieu de mesure (le quai), alors la vitesse mesurée devient relative au repère. Elle vaut dans le repère inertiel (au repos ou avec une vitesse constante, c'est-à-dire la même dans le TGV au repos ou à vitesse constante), mais elle vaut dans tout autre repère de mesure (la composition des vitesses n'est plus additive comme en mécanique classique où on aurait écrit ). Cela traduit que la vitesse ne peut jamais être mesurée supérieure à la vitesse de la lumière (qui est une constante ), quelque soit le repère de mesure. Les évènements ne sont plus décrits dans une structure à trois dimensions, où leur distance est mesurée classiquement par quelque soit le temps (espace-temps absolu), mais dans une structure à quatre dimensions, où la séparation des évènements fait intervenir la distance parcourue par la lumière dans un laps de temps , (espace-temps relativiste).
Notons que la définition du mètre est : la longueur de la distance parcourue dans le vide par la lumière pendant une durée de 1/299792458 seconde.
Hors du repère inertiel, dans un espace-temps relativiste, il s'ensuit que la longueur d'un objet sera mesurée plus petite, ( et mesurés au même moment) , ou que le temps écoulé sera mesuré plus long, ( et mesurés au même endroit), avec le facteur gamma (ou facteur de Lorentz) sans dimension avec () et avec ().
Les effets relativistes deviennent perceptibles pour (donc pas pour un TVG...mais pour des corps matériels atteignant des vitesses relativistes telles que les particules dans des accélérateurs).
Vitesse (km.h-1) | Facteur γ | Longueur mesurée (1 m) | Temps écoulé (1 s) | |
---|---|---|---|---|
574,8 vitesse record du TGV | 0,0000005 | 1,00000000000004 | 0,99999999999996 | 1,00000000000004 |
27700 vitesse de la station spatiale internationale | 0,00003 | 1,0000000003 | 0,9999999997 | 1,0000000003 |
252800 vitesse de la sonde Helios (objet le plus rapide fait par l'humain) | 0,0002 | 1,00000003 | 0,99999997 | 1,00000003 |
1990000 vitesse de la Voie Lactée | 0,02 | 1,000002 | 0,999998 | 1,000002 |
0,3 | 1,05 | 0,95 | 1,05 | |
0,9 | 2,3 | 0,4 | 2,3 |
Dans l'espace-temps relatif, la force de gravité devient . L'accélération de la masse apparait plus grande dans le repère inertiel de la masse (autrement dit, le poids de la masse apparait plus fort) . Nous voyons immédiatement que si un corps se déplace avec une vitesse proche de , la force sur ce corps matériel devient infinie ! Ainsi un corps matériel ayant une masse ne peut atteindre la vitesse de la lumière ; dans ce cas, la relativité est dite restreinte ().
La vraie nature physique de la force gravitationnelle est en fait bien plus complexe. Nous verrons plus loin que cette théorie a été englobée dans une théorie plus large, la relativité générale qui s’applique à de la matière ayant une vitesse proche ou égale à la vitesse (la lumière est alors déviée au passage d’un corps massif voire absorbée par un objet extrêmement massif comme un trou noir). En fait, une masse déforme l’espace-temps en le courbant (courbure de ), ce n’est plus un espace-temps plat comme en relativité restreinte mais un espace-temps courbé par la présence de corps massifs. Un autre corps matériel (avec une masse plus faible ou sans masse) va suivre cet espace-temps déformé. On peut imager cet effet comme une bille d’acier que l'on pose sur un drap plat ; elle creuse le drap, à son voisinage une autre bille moins massive tombera en tournoyant dans ce creux formé. Si ce drap est invisible, on a l’impression d’une attraction entre les deux billes, qui est en fait une fausse impression, car ce ne sont pas les corps qui s’attirent, mais c’est la masse d’un corps matériel qui déforme la structure espace-temps (le drap), déformation qui sera subie inéluctablement par tout autre corps matériel (moins massif ou sans masse). L’un et l’autre effet ne sont pas distinguables.
Elle est la manifestation d’un espace courbé par la présence de corps massifs.
La théorie de la relativité générale s'applique principalement lorsque le potentiel de gravité est fort,. Pour terminer, elle est vérifiée expérimentalement, mais pas sur des échelles extrêmement petites (échelles quantiques), où d’autres forces d’interaction dominent les phénomènes physiques.
Difficulté : ☆
Le potentiel de gravitation rapporté à est dit fort lorsque . Dans ce cas, les effets de la relativité générale sont perceptibles.
Calculer l'ordre de grandeur du potentiel de gravité rapporté à à la surface de la Terre, du Soleil, d'une étoile à neutrons et d'un trou noir. Qu'en déduisez-vous ?
Afin que les corps matériels environnants ne soient pas réduits à leurs constituants collés au sol via la pesanteur, une interaction plus forte que la gravitation doit retenir ses constituants dans un espace restreint. De ce fait, la matière pourvue d’une masse peut aussi être dotée d’une charge électrique. Plus les corps matériels sont massifs, plus la gravitation impose des formes sphériques (planètes, étoiles, galaxies). En revanche, la charge électrique permet une cohésion interne des corps moins massifs, et leur donner n'importe quelle forme.
Les charges électriques sont liées entre elles via l’interaction électromagnétique. L'unité de base de la charge électrique est le coulomb (C).
Ses effets sont constamment mis à profit dans la vie quotidienne via l’électricité ou la gastronomie, par exemple. Elle permet la cohésion de la matière, elle la structure et la transforme en divers états (solide, liquide, gaz), ses combinaisons multiples font émerger la diversité des corps matériels (vivants ou non) avec des propriétés physiques nombreuses.
La charge électrique est conservée dans tout phénomène de transformation de la matière.
Tout corps de matière ayant une charge électrique (positive ou négative), crée un champ électrique autour de lui dans une sphère de rayon , . est la constante de Coulomb égale à et le vecteur unitaire partant de la charge . Dans ce champ, un autre corps de matière chargée électriquement va subir ce champ électrique attractif ou répulsif. La force d’interaction subie par une charge électrique située à une distance de la charge électrique vaut : .
Pour des charges électriques immobiles, on parle d'interaction électrostatique. Des charges électriques en mouvement créent un courant électrique, lui-même créant un champ magnétique, d'où le terme d'interaction électromagnétique. La matière n'ayant pas de charge électrique ne subit pas ce champ électromagnétique.
Difficulté : ☆
En vous aidant de l'illustration ci-avant, quelle est l'expression de la force électromagnétique pour des particules chargées au repos ? Et que vaut l'induction magnétique ?
En vous aidant de l'illustration ci-avant, dans le cas d'un mouvement rectiligne, , quelle est l'expression de la force électromagnétique ?
Dans quelles unités du Système International (SI) est exprimé le Tesla, unité de l'induction magnétique ?
A votre avis, comment la force électromagnétique influe-t-elle la trajectoire initialement rectiligne des particules ?
Difficulté : ☆
L'électron est une particule de matière chargée en masse, , et chargée en électricité, . Le proton est une particule de matière avec et ayant la même quantité de charge électrique que l'électron mais positive .
Calculer le rapport en masse entre le proton et l'électron.
Calculer le rapport de la force électrique sur la force gravitationnelle entre ces deux particules.
A de faibles distances de séparation, en l'absence de toutes autres forces extérieures, en déduisez-vous que l'électron va tomber sur le proton ? Pourquoi ?
La cohésion, la forme et l'état de la matière (sous forme solide, liquide, gaz) est due à la force électromagnétique qui agence les atomes de manière ordonnée selon des règles bien définies. Ces atomes peuvent s'assembler en molécules, qui peuvent à leur tour s'assembler ; ces édifices de matière chargée électriquement sont tous liés par l'interaction électromagnétique comme nous allons le voir.
L'atome est constitué de (nombre entier positif) électrons (totalisant une charge électrique négative, ) orbitant autour d'un noyau (de charge positive, ) avec la charge élémentaire valant . L'atome est électriquement neutre. Il peut contenir plus d'une centaine d'électrons.
L'électron (symbole e-) est une particule élémentaire (on ne peut pas le casser en de plus petites entités de matière), de masse très faible, et de charge électrique .
Le noyau atomique () concentre l'essentiel de la masse (soit ) d'un atome dans un espace aussi restreint que . Les électrons, bien plus légers en masse, ne tombent cependant pas sur le noyau (plus de part la force électromagnétique ici attractive que de part la force de gravitation, voir l'exercice précédent). En effet, leur mouvement autour du noyau est régi par la physique quantique, et non pas par la physique classique où une planète en mouvement orbital ne tombe pas sur son étoile. La physique quantique introduit la notion de probabilité dans les phénomènes physiques ; non seulement la probabilité qu'un électron rentre spontanément dans le noyau est nulle pour la majorité des noyaux (excepté dans le cas de la capture électronique abordé plus loin), mais aussi la probabilité d'être sur une certaine orbite doit respecter le Principe de Pauli (voir plus loin).
L'atome est classé selon son numéro atomique Z. Ce numéro correspond à un élément chimique, noté par exemple X ou ZX. L'atome le plus simple (l'hydrogène, 1H) est constitué d'un seul électron () et d'un noyau de charge , l'atome le plus dense, existant à l'état naturel (le plutonium, 94Pu) est constitué de 94 électrons () et d'un noyau de charge . Les éléments chimiques sont regroupés selon dans "le tableau périodique des éléments" (dit aussi tableau de Mendeleïev).
L'état naturel des atomes se trouve sous forme soit gazeuse (1H, 2He, 7N, 8O, 9F, 10Ne, 17Cl, 18Ar, 36Kr, 54Xe et 86Ra), soit liquide (35Br, 80Hg) ou soit solide.
Difficulté : ☆
Leur composition chimique est décrite par leur quantité (en masse) en hygrogène, en hélium et en éléments plus lourds que ces deux éléments. Cette troisième quantité est nommée métallicité en astronomie, de symbole Z), et elle ne doit pas être confondue avec le numéro atomique (Z). Elle est reliée à l'époque de formation de l'étoile : plus l'époque est jeune, plus la métallicité est faible dans le sens où les éléments lourds dans l'univers jeune n'ont pas encore été synthétisés en grande quantité au sein des étoiles.
Le Soleil est aujourd'hui composé de 73,46 % d'hydrogène et de 24,85 % d'hélium. Sa métallicité est de 1,69 % avec principalement 0,77 % d'oxygène, 0,29 % de carbone, 0,16 % de fer, 0,12 % d'azote. Il est riche en métaux.
En vous aidant du tableau période des éléments, écrire les éléments chimiques du Soleil sous la forme ZX, X désignant le symbole de l'élément chimique et Z le numéro atomique.
Les étoiles pauvres en métaux (métallicité) sont observées dans le halo de notre Galaxie, soit hors des bras spiraux de notre Galaxie. Que peut-on en déduire sur leur époque de formation ?
Lorsque l'on arrache ou ajoute un ou plusieurs électrons à l'atome, le système devient un ion, c'est-à-dire un système électriquement chargé, appelé aussi un cation pour un ion de charge positive, et un anion pour un ion de charge négative. Par exemple, l'ion sodium, 11Na+, est un atome de sodium 11Na ayant perdu un électron (soit 10 électrons orbitants autour d'un noyau de charge ), l'ion chlorure, 17Cl-, est un atome de chlore 17Cl ayant gagné un électron (soit 18 électrons orbitants autour d'un noyau de charge ).
L'eau dissout les sels en les décomposant en cations et anions. Par exemple, l'eau de mer contient les ions suivants : le sodium (Na+), le chlorure (Cl-), l'ion magnésium (Mg2+), l'ion calcium (Ca2+), l'ion potassium (K+). Elle contient environ 3,5 % de sels dissous, tandis que l'eau douce en contient moins de 0,05 %.
Donner le numéro atomique et le nombre d'électrons des ions contenus dans l'eau de mer, et dire s'ils sont un cation ou un anion.
Expliquer pourquoi l'ajout de sel dans l'eau douce augmente sa conductivité électrique.
Les atomes peuvent se lier entre eux en partageant des électrons (en général les plus externes à l'atome), dits des électrons de valence, pour former des molécules. Ces forces intramoléculaires peuvent être covalentes (dans ce cas, elles ont des angles de liaisons bien spécifiques, donc des molécules ayant une forme bien définie), ioniques (entre un métal et non métal, le sel NaCl), ou métallique (entre métaux).
A l'approche de deux atomes (seuls ou dans une molécule), la répartition des charges électriques dans ces systèmes électriquement neutres est perturbée. En modifiant le barycentre des charges électriques positives et négatives, elles créent de faibles dipôles électriques, donc soumis à l'électromagnétisme. Les forces en action, dites forces de van der Waals, permettent les liaisons intermoléculaires, qui sont moins fortes que les liaisons intramoléculaires, mais qui assurent la cohésion des liquides et des solides. Ces forces peuvent être vues comme une force résiduelle de la force électromagnétique qui confine les atomes.
mais, comme nous venons de le voir, c'est toujours la force électromagnétique qui les relient à distance !
Difficulté : ☆
A votre avis, lorsque de l'eau (assemblage de molécules H2O) est chauffée progressivement dans des conditions ordinaires (c'est-à-dire que la distance moyenne des molécules est augmentée), obtient-t-on de la vapeur composée de molécules H2O libres ou d'atomes d'hydrogène et d'oxygène libres ? Pourquoi ?
L'électron est une particule élémentaire de matière, c'est-à-dire incassable. Lorsqu'il est confiné et orbite dans un atome, il doit respecter des règles...
La force électrique dépend de la distance au noyau des électrons. Cette distance n'est pas aléatoire mais quantique : chaque portion de distance (case quantique) représente une certaine région de probabilité radiale dans laquelle un électron peut se mouvoir autour du noyau. Ces cases quantiques sont stratifiées en une couche électronique (), contenant des sous-couches appelées structures fines (), et des sous-sous-couches appelées structures hyperfines (). Les nombres entiers, , et définissent ainsi une case quantique. Nous n'aborderons pas ici la physique qui sous-tend ce comportement quantique.
La règle à respecter : un électron ne peut pas être dans la même case quantique (c'est-à-dire sur une même orbite atomique, autrement dit ayant les mêmes nombres quantiques , et ) qu'un autre électron, sauf si son état quantique décrit par son spin () est différent.
Le spin d'un électron peut prendre deux valeurs, ou . Donc concrètement cela signifie que deux électrons, au plus, peuvent occuper une orbite atomique donnée.
Une particule élementaire ayant un spin demi-entier fait partie de la famille des fermions.
Il interdit aux fermions d'avoir les mêmes nombres quantiques (, , et ) dans un système confiné.
Une molécule est une combinaison d'atomes dont toutes les cases quantiques sont occupées par deux électrons, autrement dit où tous les états quantiques (, , , ) sont occupés par un électron. On dit aussi qu'une molécule a une valence nulle, contrairement aux atomes et aux ions.
Difficulté : ☆☆
Le principe de Pauli interdit aux électrons d'avoir les mêmes nombres quantiques (, , et ) dans un atome. L'atome d'hydrogène 1H confine un électron sur une couche électronique () autour de son noyau, et l'atome d'oxygène 8O confine huit électrons répartis sur deux couches électroniques (et ) autour de son noyau.
Un électron peut-il être ajouté sur la couche électronique () de l'atome d'hydrogène ?
Combien d'électrons peuvent-ils être ajoutés à l'atome d'oxygène ? Quels ions en découlent-il ?
Plutôt que de leur ajouter des électrons, ces atomes peuvent partager des électrons (électrons de valence) tout en respectant le principe de Pauli. Quelles molécules peuvent-elles être crées avec deux atomes H et deux atomes O ?
Nous avons vu que la cohésion de l'atome est due à la force électromagnétique qui domine plus que largement la force gravitationnelle d'un facteur ~ , et qui confine ainsi ses électrons (de charge électrique ) et son noyau (de charge électrique ) dans une sphère de diamètre aussi restreint que ~ . Nous avons vu également que les liens qui se forment entre atomes et molécules (électriquement neutres) sont dus aussi à l'interaction électromagnétique : lorsque ces systèmes neutres se rapprochent, la distribution spatiale de leur charge électrique positive et négative est modifiée créant ainsi un dipôle électrique.
Alors que l'électron est une particule élémentaire (non sub-divisible, de taille ~ ) de la matière, le noyau emprisonne d'autres particules appelées nucléons de masse ~ ; des protons de charge électrique en même quantité que le nombre d'électrons d'un atome afin d'assurer sa neutralité, et parfois des neutrons de charge électrique nulle. Ils sont restreints dans le noyau, soit dans un volume encore plus réduit que l'atome, c'est-à-dire sur des distances de ~ à ~ .
Quelle force est suffisamment attractive pour compenser la répulsion électrostatique des protons qui tend à les faire s'échapper du noyau, mais aussi pour confiner les neutrons insensibles à la force électromagnétique et de masse bien trop faible pour être sensibles à la gravité ? Pour saisir pleinement la nature de cette force, il a fallu découvrir que les nucléons (de taille ~ ) étaient cassables en trois particules encore plus petites, des quarks (de taille ~ ), considérés comme des particules élémentaires de la matière tout comme l'électron, mais ayant en sus une couleur (rouge, verte ou bleue).
Les couleurs sont liées entre elles via l'interaction forte (ou interaction forte de couleur). Elles peuvent prendre trois valeurs (dites charges de couleur) : bleue, verte ou rouge.
Ses effets ne sont pas aussi immédiatement perçus comme ceux de la force de gravitation ou électromagnétique, mais elle est fondamentale étant à la base de la cohésion des noyaux, donc des atomes et des molécules, c'est-à-dire de l'édifice de la matière. Elle est aussi responsable du fait simple mais crucial pour l'espèce vivante que le Soleil brille. Elle est utilisée par l'homme (centrales, propulseurs, médecine mais aussi armes nucléaires).
La somme des couleurs est conservée dans tout phénomène de transformation de la matière.
Tout corps de matière ayant une couleur (c'est-à-dire les quarks) doit être lié à une autre couleur par la force forte. Contrairement aux deux autres forces (gravitationnelle et électromagnétique) augmentant lorsque la distance diminue (en ), la force forte agit comme s'il y avait ressort entre les quarks : elle diminue avec la distance pour n'avoir quasiment plus d'effet lorsque les quarks s'approchent (ressort au repos), et augmente extrêmement fortement lorsque les quarks s'éloignent (ressort étiré) au point que les quarks restent toujours confinés à des distances de ~ (~taille d'un nucléon). Ainsi les quarks n'existent que liés en triplet, ces systèmes liés sont appelés des baryons.
Difficulté : ☆
La taille des nucléons (protons ou neutrons) est de l'ordre de ~. Chaque nucléon contient trois particules élémentaires (les quarks de taille ) dont leur couleur est liée par la force forte. Deux quarks à une distance de , ressentent une force équivalente à celle d'une masse d'une tonne à la surface de la Terre. A des distances plus courtes, la force subie par les quarks décroit fortement au point de ne plus ressentir de force forte.
Les nucléons sont-ils des baryons ?
En faisant l'hypothèse qu'un nucléon est sphérique (soit un volume ), quelle est la fraction d'espace libre minimale pour les trois quarks ?
Donner l'ordre de grandeur de la force forte subie par deux quarks distants de .
A quelle accélération d'un nucléon (de masse) cette force correspondrait-t-elle ?
Qu'en déduisez-vous sur le confinement des quarks ?
L'intéraction forte implique que les trois quarks ne peuvent pas s'échapper l'un de l'autre, et qu'un nucléon reste toujours blanc. Cela dit, il existe un effet résiduel de leur interaction forte, cet effet est appelé l'interaction nucléaire forte. Cette force résiduelle permet aux nucléons blancs d'interagir (tout comme la force électromagnétique résiduelle qui permet aux atomes et molécules électriquement neutres d'interagir), elle est attractive.
La force nucléaire forte est ~100 plus élevée que la force électromagnétique pour deux protons distants de . Si la distance des protons augmente à , la force nucléaire forte décroit d'un facteur 105 alors que la force électrique seulement de 102, soit un facteur 1000 de différence ! Le noyau atomique constitue ainsi la base très solide de l'édifice de toute la matière.
Difficulté : ☆
Qu'est-ce qui distingue l'interaction forte de l'interaction nucléaire forte ?
Nous avons vu que les atomes sont des systèmes électriquement neutres, et leur noyau ont une charge électrique liée à leur nombre de protons de charge électrique . Ainsi ajouter ou enlever des neutrons de charge électrique nulle dans le noyau atomique ne changera pas la neutralité de l'atome. Les noyaux ayant le même nombre de protons, mais un nombre différent de neutrons sont appelés des isotopes.
Le nombre de nucléons est designé par , dans la notation d'un élément de matière () le nombre de neutrons est alors (). Par exemple, le noyau d'hydrogène 1H a trois isotopes principaux : (0 neutron), le deutérieum (1 neutron) et le tritium (2 neutrons), le noyau de carbone a quatre isotopes principaux : (5 neutrons), (6 neutrons), (7 neutrons) et (8 neutrons).
Le calcium, Ca, est un élément chimique ayant plusieurs isotopes, dont le plus courant contient 20 neutrons, et les autres 22, 23, et 24 neutrons. Ecrire ces isotopes sous la forme .
L'ion calcium est un élément essentiel dans notre organisme pour réguler son acité générale (pH). Il contient 20 neutrons et 18 électrons. L'écrire sous la forme où est la charge électrique de l'ion.
Nous avons vu que les noyaux sont des systèmes de nucléons liés par la force forte nucléaire, donc extrêmement stables, c'est-à-dire peu susceptibles de se détacher sans intervention extérieure. Cela dit, on observe dans la nature des nucléons qui se séparent de manière spontanée pour former d'autres noyaux. Pour expliquer la manifestation de cette désintégration spontanée de certains noyaux (dits radioactifs) en d'autres noyaux, une autre force à distance doit être invoquée moins élevée que la force forte nucléaire, et elle doit agir sur les quarks. On l'appelle la force nucléaire faible. Elle agit sur une propriété de la matière autre que sa masse, sa charge électrique, ou sa charge de couleur : sa saveur.
Les saveurs, contrairement aux trois autres forces à distance, ne sont pas liées de manière attractive ou répulsive par une force, mais elles sont transmutées par la force nucléaire faible. Elle agit à distance en convertissant la saveur d'un quark en une autre saveur. En particulier, pour les quarks, la saveur d'isospin, , peut prendre deux valeurs, ou .
Sa manifestation la plus courante est la radioactivité β qui transforme la saveur d'un quark en la saveur , ou vice-versa.
La saveur n'est pas conservée par la force nucléaire faible !
La force nucléaire faible ne lie pas la matière de manière attractive ou répulsive, mais elle la transmute !
Un quark qui a est appelé un quark Up (haut), il est noté u, et un quark qui a est appelé un quark Down (bas), il est noté d. Par exemple, le proton est constitué de 2 quarks u et 1 quark d. Le neutron est constitué de 2 d et 1 u.
La force nucléaire faible peut ainsi transformer spontanément un neutron en proton en convertissant un quark d en un quark u. On voit tout de suite que cette transformation ne peut se faire qu'en faisant intervenir d'autres particules puisque principalement la charge électrique est différente. Elle fait donc intervenir l'émission d'un électron (de charge électrique négative) et d'une autre particule élémentaire qui est l'antineutrino électronique () (de charge électrique nulle, et de masse si faible que seule une limite supérieure a pu être mesurée à ce jour).
Une des manifestations courantes de la force nucléaire faible est la radioactivité β- (β- est une façon de noter l'électron e-) qui transforme un neutron en proton (voir l'illustration précédente). Elle ne change pas le nombre de nucléons A, mais la charge électrique du noyau, Z, donc l'élément obtenu sera un noyau différent, →.
La probabilité de désintégration radioactive décroit de facon exponentielle dans le temps. Si on a noyaux d'une même espèce à un moment donné, il en restera à un temps ultérieur. Lorsque , on parle de demi-vie d'un élément ( avec la constante de décroissante exponentielle) ou de période radioactive. Le nombre de désintégrations par seconde est mesuré en becquerel (Bq). Les périodes peuvent être de quelques secondes, de quelques minutes (le carbone-11 utilisé en médecine , 20 minutes), de quelques jours, de quelques années (le carbone-14 utilisé pour la datation, , 5730 ans), de l'âge du soleil (l'uranium-238 contenu dans le sol terrestre, , ), voire supérieures à l'âge de l'univers (le calcium, , ). De manière artificielle, on peut aussi créer de nouveaux éléments radioactifs.
Difficulté : ☆
Un quark u a une charge électrique de , un quark d de .
Quelle est la charge électrique du proton constitué de 2 quarks u et 1 quark d ?
Quelle est la charge électrique du neutron constitué de 1 quark u et 2 quarks d ?
La charge électrique d'un nucléon est-elle conservée lorsqu'un quark change de saveur sous l'action de la force faible ?
Lors de la transmutation d'un élément en un autre sous l'action à distance de l'interaction faible, des antiparticules peuvent être émises.
Une particule élémentaire a une particule élémentaire jumelle de même masse, mais de charge électrique opposée, qui est appelée antiparticule. On parle ainsi d'antiparticules de matière (ou particules d'antimatière), et de paires de particule-antiparticule ou matière-antimatière. Une antiparticule est sujette aux mêmes forces que leur particule jumelle. Comme l'univers est composé de particules, la durée de vie d'une antiparticule est très faible, car en interagissant avec sa particule jumelle, elles s'annihilent toutes les deux en se transformant en énergie en respectant la loi de conservation de la masse-énergie.
L'antiélectron (ou positron, e+) est l'antiparticule de l'électron (e-, même masse, mais de charge électrique opposée). Il ne doit pas être confondu avec le proton (p de charge ) qui est 200 fois plus massique !
L'antineutrino () est quasiment similaire au neutrino () de charge électrique nulle. Ayant une masse quasi nulle (seule une limite supérieure leur est attribuée), ils ont une probabilité extrêmement faibles d'interaction : ils traversent la matière sur de très grandes distances en n'étant quasiment pas affectés.
L'antiquark () est l'antiparticule du quark (), de même masse, mais de charge électrique, de saveur et couleur opposées.
Difficulté : ☆
A quoi ressemblerait un univers composé d'antimatière ?
Contrairement à l'interaction forte, l'interaction faible n'agit pas seulement sur les quarks, comme le couple (u, d) pour lequel la saveur est conservée, mais aussi sur les couples électron-antineutrino électronique ou antiélectron-neutrino électronique pour lesquels la saveur est aussi conservée.
Difficulté : ☆☆
Un corps humain de contient d'atomes de potassium qui a trois isotopes : , et en particulier il contient d'atomes qui est un élément radioactif. Cet atome présente à 89 % une radioactivité β-, et à 11 % une radioactivité β+ ou une capture électronique. Son taux de désintégration est d'environ 4400 atomes par seconde.
Donnez le nombre de neutrons de chacun des isotopes de potassium.
Ecrivez les trois réactions (β-, β+ et capture électronique) en vous aidant du tableau des éléments.
Combien de neutrinos et d'antineutrinos électroniques sont émis chaque jour par un seul corps humain ? et par 7 milliards d'humains ?
Si on considère ceux produits par les roches terrestres (environ géoneutrinos par jour), et ceux par les centrales nucléaires ( par jour), combien en sont émis par l'activité naturelle et artificielle terrestre ?
Comparer au nombre de ceux-ci produit par le Soleil (~ neutrinos par jour)
Elles sont les plus petits constituants de la matière découverts à ce jour, c'est-à-dire non sub-divisibles en de plus petites entités. Elles sont des quanta de matière. Jusqu'içi, nous avons vu les électrons, les neutrinos et les quarks.
Elles interagissent à distance selon leur masse, leur charge électrique, leur charge de couleur, leur saveur.
Les quanta d'antimatière (ou antiparticules élémentaires) ont la même masse, mais une charge électrique, une charge de couleur et une saveur opposée à leur particule jumelle de matière, elles subissent donc les mêmes forces.
Un système constitué de trois quarks est un baryon, donc ce sont les nucléons (proton ou neutron) mais bien sûr pas les électrons, ni les neutrinos. Alors que la force forte confine toujours trois quarks, elle peut aussi confiner un quark et un antiquark, ce système est un méson.
Décrit par le spin, il détermine si les particules élémentaires sont soumises ou non au principe d'exclusion de Pauli qui ne s'applique qu'aux particules à spin demi-entier (par exemple, les électrons, les neutrinos, les quarks). Dans ce cas, les particules élémentaires sont des fermions, ils sont à la base de l'édifice de la matière. Nous verrons dans la deuxième partie, que d'autres particules élémentaires existent avec des spins entiers, ce sont des bosons, ils sont médiateurs des forces à distance entre les fermions, et permettent ainsi à la matière de se structurer.
Les particules élémentaires qui subissent la force forte font partie de la famille des hadrons (par exemple les quarks).
Les particules élémentaires qui ne subissent pas la force forte font partie de la famille des leptons (par exemple les électrons, les neutrinos). Le nombre de leptons est conservé dans les réactions comme la radioactivité β-/β+ qui crée un couple de lepton-antilepton.
Fermions (particules élémentaires de spin demi-entier) | Masse | Charge électrique | Charge de couleur | Saveur |
---|---|---|---|---|
Electron (e-) | X | X | aucune | X |
Neutrino électronique (νe) | X | aucune | aucune | X |
Quark (q) | X | X | X | X |
Forces subies par les fermions | Electron | Neutrino | Quark |
---|---|---|---|
Gravité | oui | oui | oui |
Electromagnétique | oui | non | oui |
Faible | oui | oui | oui |
Forte | non (lepton) | non (lepton) | oui (hadron) |
Forces subies par les baryons (composés de 3 quarks) | Proton | Neutron |
---|---|---|
Gravité | oui | oui |
Electromagnétique | oui | non |
Faible | oui | oui |
Forte | oui | oui |
Difficulté : ☆
Les quatre interactions fondamentales reliant à distance la matière constituée de fermions ont un ordre de grandeur caractéristique qui permet de les interclasser selon leur force relative de l'une par rapport à l'autre. Considérer le cas de deux particules identiques, séparées par une distance , et écrire l'expression du produit rapporté à la grandeur (ce qui donnera un facteur sans dimension) pour la force de gravitation et pour la force électromagnétique.
En tenant compte de l'aide, donner l'ordre de grandeur numérique des quatres constantes de couplages, , dans le cas de deux protons de masse , et de charge électrique, .
Interclasser les quatre forces selon leur constante de couplage. Quelle force se distingue nettement ?
Interaction fondamentale | Action de type | Action entre (fermions) | Agit sur | Force relative | Distance d'action | Dépendance à la distance, d |
---|---|---|---|---|---|---|
Forte | attractif | quarks | couleur | 1 | courte () | 1 (nucléaire) |
Electromagnétique | répulsif ou attractif | particules chargées | charge électrique | (1/137) | longue () | |
Faible | transmutatif | quarks, leptons | saveur | très courte () | de à | |
Gravitationnelle | attractif | toutes les particules | masse | longue () |
Un des objectifs des théoriciens est de réunir les quatre forces en une seule. Actuellement, les quatre forces sont basées sur des théories vérifiées expérimentalement.
La mécanique classique a été englobée par la mécanique quantique qui décrit les phénomènes aux échelles infimes. Les forces faibles et électromagnétiques peuvent être couplées en une seule force, dite électrofaible. Elle est aussi vérifiée expérimentalement : lorsque les particules élémentaires se deplacent à des vitesses très élevées, elles ressentent les deux forces comme une seule force combinée, à des vitesses moindres, elles ressentent les forces de manière séparées. Le couplage entre la force faible et forte est fondé théoriquement, mais il reste à être vérifié expérimentalement. Quant à la théorie quantique des champs, elle prend en compte à la fois les effets quantiques et relativistes.
La mécanique classique a été englobée également par la relativité générale qui prend en compte les effets gravitationnels et relativistes, mais pas sur des échelles quantiques.
Le lien entre la théorie quantique des champs et la relativité générale reste à ce jour à l'état d'étude.
Un des problèmes pour vérifier divers modèles tentant de réunir les forces fondamentales est qu'ils mettent en jeu des énergies considérables, non réalisables en laboratoire. En effet, dans ces conditions les forces seraient vues par les particules comme une force unique, et lorsque les énergies en jeu sont moindres, les particules subiraient les forces de manière séparée. La cosmologie est un domaine privilégié d'étude pour tester les modèles, car elle met en jeu ces énergies en particulier lors des premières secondes de l'univers. Un autre problème est que les lois de la physique à ces énergies peuvent être complètement différentes de celles que nous connaissons...
La composition de l'univers reste à être élucidée, en particulier il est regroupé sous le terme "matière noire" de la matière baryonique (composée de trois quarks) et principalement non-baryonique qui nous est inconnue, mais dont les effets sont visibles dans les structures à grandes échelles de l'univers. A un moment, les neutrinos présents dans l'univers étaient des particules favorites, mais récemment la mesure supérieure de leur masse est si faible qu'ils ne sont plus considérés comme des candidats sérieux à la masse manquante (26%) dans l'univers.
Une seule bonne réponse est possible.
Difficulté : ☆
Une seule bonne réponse est possible.
Difficulté : ☆☆
pages_forces-qcm/force-qcm-1.html
pages_forces-qcm/force-qcm-2.html
La masse de la Lune vaut 0,0123 la masse de la Terre.
pages_forces/force-gravitation-masse-excercice-1-b.html
La masse de la Terre vaut et son rayon moyen vaut .
pages_forces/force-gravitation-masse-excercice-2-a.html
Lorsqu'un corps matériel, de masse , a un mouvement circulaire autour de la masse attirante, il subit une force centrifuge (comme celle ressentie dans une voiture dans un virage) en sus de la force d'interaction des masses. La rotation de la Terre implique qu'un corps matériel à sa surface possède un mouvement circulaire autour de l'axe de rotation terrestre (appelé aussi l'axe Nord-Sud ou l'axe des pôles).
La force centrifuge dans le cas d'un mouvement circulaire uniforme vaut , où est la vitesse de rotation, la distance entre la masse et le centre du cercle, le vecteur unitaire dirigé du centre du cercle à la position de la masse.
Pour le cas d'un corps matériel à la surface terrestre, noter bien que c'est le centre du cercle (qui se situe le long de l'axe de rotation terrestre), et non le centre de la sphère terrestre. Donc, aux pôles cette force est nulle : (le centre du cercle = pôle) , et à l'équateur elle est maximale (, le centre du cercle = centre de gravité de la Terre), et elle varie du pôle à l'équateur selon la latitude du lieu.
Le rayon terrestre aux pôles vaut et à l'équateur . La masse de la Terre vaut .
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En orbite, les forces doivent se compenser, donc la force de gravité doit être égale à la force centrifuge (cette dernière est définie dans l'aide de la question 1 de l'exercice précédent : ).
La vitesse minimale de mise en orbite à partir de la surface de la Terre correspond à celle lorsque .
pages_forces/force-gravitation-masse-excercice-2-c.html
Pour Jupiter : et . Pour le Soleil : et .
L'accélération constante et linéaire, , qui fait passer un engin d'une vitesse nulle à une vitesse, , sur une distance , vaut .
On négligera l'influence des autres planètes. Les vitesses s'ajoutant au carré, soit , où est la vitesse de libération de la Terre, et est la vitesse de libération du Soleil situé à millions de kilomètres de la Terre. A cette vitesse , il faudra aussi soustraire la vitesse liée au fait que la Terre est en orbite autour du Soleil, .
pages_forces/force-gravitation-masse-exercice-3-b.html
On négligera l'influence des autres planètes et on exprimera le rayon en Unité Astronomique avec 1 U.A. = distance Terre-Soleil. On utilisera pour la Terre, et pour le Soleil, . La Lune se situe à 0,0026 U.A. environ de la Terre. Mars atteint une distance minimale de la Terre à 0,37 U.A.
pages_forces/force-gravitation-complexe-exercice.html
et ; et ; et ; et pour un trou noir de masse intermédiaire et .
pages_forces/force-electromagnetique-charge-exercice-1.html
On choisira le Coulomb, unité SI de la charge électrique, en plus des unités de base, le kilogramme et la seconde.
pages_forces/force-electromagnetique-charge-exercice-2.html
La constante de gravitation vaut , la constante de Coulomb vaut .
pages_forces/force-electromagnetique-ions-exercice.html
La conductivité électrique est l'aptitude d'un corps matériel à laisser ses charges électriques se déplacer librement.
pages_forces/force-electromagnetique-quanta-exercice.html
On se souviendra que (), (), () et ou , que les électrons ont tendance à toujours remplir les couches internes (d'abord, , puis , etc.), et qu'une molécule a tous ses états quantiques remplis.
pages_forces/force-forte-couleur-exercice.html
On se souviendra que avec à la surface de la Terre.
On rapelle que la gravité est localement équivalente à une accélération, soit .
pages_forces/forces-resume-exercice.html
On considèrera la constante de couplage pour la force nucléaire forte égale à l'unité, , puisque c'est l'interaction la plus forte. Pour la force faible, on prendra .