Le double réseau de l'instrument HARPS (ESO, télescope de 3.6 m). Les 2 réseaux côte à côte couvrent une surface de
.
Crédit :
HARPS/ESO
Image projetée sur un écran translucide d'un spectre-échelle
obtenu avec un spectromètre (SOPHIE, OHP) incluant un réseau blazé
et un post-disperseur.
Crédit :
OHP/CNRS
Un réseau efficace
Un réseau-échelle ou réseau blazé (a blaze of color =
resplendissant de couleur) traite efficacement la dispersion : il envoie la puissance lumineuse incidente dans des ordres élevés du spectre, avec une grande dispersion spectrale. Il s'agit d'un réseau par réflexion, très couramment utilisé en instrumentation astrophysique.
Image d'un
spectre-échelle à haute résolution spectrale obtenu avec une caméra CCD. Le spectre de l'étoile apparaît ici sous l'aspect de bandes sombres. L'étalonnage en longueur d'onde est apporté par les raies en émission d'une lampe spectrale (Thorium Argon), dont le spectre est intercalé avec celui de l'étoile, et enregistré simultanément.
Crédit :
ESO/ASM
Aperçu de 6 ordres du spectre obtenu avec le spectromètre Harps. La diffraction par chaque trait du réseau est responsable du profil d'étalement du flux ; la séparation des ordres est obtenue grâce à un deuxième élément dispersif, dans une direction perpendiculaire à celle du premier réseau.
Crédit :
ESO/ASM
La dispersion croisée du spectromètre Harps est assurée par un
grisme, qui correspond à un réseau par transmission gravé sur un
prisme.
Crédit :
ESO
Les ordres d'un réseau blazé
Une deuxième dispersion, dite
dispersion croisée, des ordres diffractés par un
réseau blazé permet d'obtenir un spectre sur un large intervalle
spectral divisé en plusieurs
ordres.
L'intensité dans chaque
ordre est modulée par la fonction d'Airy de la fente d'entrée.
Objectifs
Introduire les propriétés du réseau blazé, dont l'intérêt est d'envoyer l'énergie diffractée dans un ordre d'interférence non nul.
Profil d'un réseau blazé ou réseau échelle, et définition des angles. Les facettes réfléchissantes du réseau sont gravées avec une inclinaison
par rapport au plan du réseau. La diffraction envoie une intensité maximale dans un ordre d'interférence non nul, pour
. Les angles
et
restent définis par rapport au plan du réseau.
Crédit :
ASM
Le maximum d'énergie renvoyée (dans la direction de l'optique géométrique) correspond à un ordre non nul, d'autant plus grand que la longueur d'onde est petite. Dans la pratique, l'inclinaison du faisceau est le plus souvent très proche de la normale aux facettes.
Crédit :
ASM
Pour un réseau blazé, les interférences se construisent principalement dans le lobe principal de la tache de diffraction, centré sur une frange d'ordre non nul.
Crédit :
ASM
Le réseau blazé
Le réseau par transmission n'est pas efficace. La diffraction envoie essentiellement l'énergie dans l'ordre 0, qui n'est pas dispersif, ce qui n'est guère intéressant.
L'intérêt du réseau blazé est d'envoyer le flux dans un ordre d'interférence non nul dans les conditions de l'optique géométrique (les conditions usuelles d'utilisation sont proches du cas , où est l'angle de blaze). Cet ordre dépend de la couleur étudié.
D'un point de vue énergétique, le montage optique d'un réseau blazé s'arrange pour voir essentiellement la tache de diffraction du réseau (déterminée par une facette élémentaire).
Avec un réseau blazé, l'image diffractée de la fente d'entrée correspond à un ordre d'interférences non nul. Cet ordre d'interférence varie d'une couleur à l'autre. Une dispersion à basse résolution spectrale, perpendiculaire à la haute résolution apportée par le réseau blazé, permet de séparer ces ordres et d'obtenir une image d'un large intervalle spectral constitué d'une succession d'ordres.
Crédit :
ASM
Nécessité d'une dispersion croisée
Par rapport au réseau par transmission, le réseau blazé permet un
travail dans un ordre d'interférence élevé, assurant un pouvoir de
résolution théorique élevé. Mais, à lui seul, le réseau blazé
n'assure pas une dispersion optimale : les ordres restent
superposés, aboutissant à la confusion des couleurs si chèrement
dispersées. Il faut adjoindre au
réseau blazé un deuxième
élément dispersif, assurant une dispersion dans une direction
perpendiculaire, qui permet de distinguer les différents ordres.
Avec 2 dispersions à angle droit, la source doit nécessairement
être ponctuelle (en pratique, souvent une fibre).