Les étoiles présentent des couleurs différentes, ce qu'il va falloir retranscrire sur leur magnitude.
Les étoiles rayonnent pratiquement comme des corps noirs. Elles ont un maximum d'intensité lumineuse qui varie avec la température de leur couche externe. L'échelle de magnitude UBVRI (UV, Bleu, Visible, Rouge, Infrarouge), correspond aux magnitudes d'une étoile dans une gamme de longueur d'onde de l'UV à l'IR.
Imager dans différents domaines spectraux permet de distinguer des objets avec une couleur particulière.
Les variations de luminosité d'un objet permettent de remonter à la couleur de cet objet... à moins que le milieu interstellaire ne soit pas transparent.
Comme on peut le voir sur l'image de la constellation d'Orion, les étoiles ne sont pas de la même couleur. Il est nécessaire de tenir compte de la dépendance en fonction de la couleur.
On définit l'éclairement monochromatique, comme étant le rapport de l'éclairement dans un domaine spectral précis à la largeur de ce domaine, l'intervalle spectral étant divisé selon la longueur d'onde .
On obtient ainsi :
si l'intervalle spectral est décrit par la longueur d'onde.
On définit la magnitude monochromatique en comparant la densité spectrale de flux à une référence :
et sont exprimés en .
domaine spectral | indice de couleur | Référence | ||
UV | U | 0.36 | 0.068 | |
bleu | B | 0.44 | 0.098 | |
visible | V | 0.55 | 0.089 | |
rouge | R | 0.70 | 0.22 | |
proche IR | I | 0.90 | 0.24 | |
proche IR | J | 1.25 | 0.30 | |
IR | H | 1.65 | 0.35 | |
IR | K | 2.20 | 0.40 | |
IR | L | 3.40 | 0.55 | |
IR | M | 5.0 | 0.3 |
L'indice de couleur est la différence des magnitudes monochromatiques et . On codifie la couleur selon le standard UBVRI, correspondant aux intervalles spectraux définis ci-dessus.
Objet | B-V | |
soleil | -26.7 | 0.65 |
Sirius | -1.45 | 0.00 |
Véga | 0.00 | 0.00 |
Antarès | 1.00 | 1.80 |
Mimosa | 1.26 | -0.24 |
Adhara | 1.50 | -0.22 |
La magnitude et l'indice de couleur de Véga sont nuls, non pas par hasard, mais par choix : Véga a été choisi comme standard de référence.
Les étoiles chaudes (bleues) ont un indice de couleur B-V négatif, alors que les étoiles plus froides (rouges) ont un indice positif élevé.
Le centre galactique dans diverses couleurs
L'analyse multispectrale est indispensable pour caractériser complètement un objet : ce qui apparaît en émission dans un domaine spectral peut être absorbant dans un autre.
L'indice de couleur, corrigé de toute absorption, permet de remonter à la température de l'objet.
Magnitude et indice de couleur
A l'aide du tableau, identifier les températures d'un lot d'étoiles.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
La magnitude apparente en fonction de l'indice de couleur , notée , est reliée à la densité spectrale de flux , reçue dans la gamme de couleur centrée sur la longueur d'onde et de largeur , par :
avec les constantes données dans la partie de cours. On assimile l'oeil à un récepteur de diamètre . La magnitude maximum détectable à l'oeil est
A quel domaine de longueur d'onde l'oeil humain est-il sensible ? A quelle puissance minimale l'oeil est-il sensible ?
À combien de photons l'oeil réagit-il, sachant qu'une image se forme en de seconde?
Difficulté : ☆ Temps : 45 min
Détecter une source lumineuse, quelqu'elle soit, nécessite la collecte d'un nombre suffisant de photons, ce qui requiert un temps de pose adapté à la magnitude. On se place dans des conditions d'observation en bande V (largeur spectrale ), avec une chaîne de rendement total . Ce rendement tient compte de la collecte des photons jusqu'à leur transformation en photo-électrons. On note le diamètre collecteur.
Rappeler l'expression qui relie l'éclairement monochromatique à la magnitude de la source. Quelles grandeurs de la chaîne de collecte interviennent pour traduire cet éclairement monochromatique en puissance ?
[1 points]
Montrer que le nombre de photons à collecter s'exprime, en fonction des données et du temps de pose .
[2 points]
Faire l'application numérique avec les données concernant la bande V, pour une source de magnitude 10, un télescope de la classe 8 m, une pose de 1 s, un rendement de 10%.
[1 points]
Que devient le temps de pose pour une source de magnitude 20 ? Quel temps de pose faut-il viser pour collecter 1000 photons sur une source de magnitude 25 ? Et pour collecter 100 photons/pixel sur une source (supposée uniforme) de magnitude 25 étendue sur 100 pixels ?
[2 points]
pages_luminosite/magnitude-couleur-sexercer.html
L'oeil est sensible à la lumière... visible, du bleu au rouge. La réponse est maximale dans les couleurs verte et jaune, faible dans le rouge et le bleu. Les données du tableau Apprendre doivent être adaptées. Pour tenir compte du fait que l'oeil a un domaine de réception plus large que l'intervalle spectral dans la bande photométrique standard V, on prendra un intervalle équivalent de largeur .
Dans le domaine visible, par définition, la relation entre magnitude et éclairement monochromatique s'écrit :
On a la même relation avec l'éclairement (intégré sur la bande spectrale) :
La valeur de l'éclairement de référence se calcule par:
La réponse de l'oeil humain couvre un intervalle de presque 400 nm, mais avec une très faible réponse dans le bleu et le rouge ; ceci justifie la valeur de 127 nm introduite ici.
Le calcul de l'éclairement devient alors simplement :
Il en découle la puissance :
Energie d'un photon de longueur d'onde :
où est la constante de Planck , et la célérité de la lumière dans le vide.
L'énergie reçue pendant de seconde vaut :
L'énergie d'un photon de longueur d'onde étant:
On en déduit le nombre de photons correspond à cette énergie intégrée pendant de seconde sur la rétine :
pages_luminosite/magnitude-couleur-sevaluer.html
Voir le cours.
L'unité de l'éclairement monochromatique permet d'imaginer le résultat.
L'énergie d'un photon vaut .
Se prendre par la main et se lancer dans l'application numérique.