Une étoile observée à l'oeil nu scintille. Une caméra rapide permet des poses très courtes, qui vont arriver à figer la turbulence. La sommation de plusieurs de ces poses courtes conduit au phénomène de tavelures, aussi appelées "speckles": les images quasi ponctuelles, à la diffraction près, sont dispersées sur un disque bien plus large.
Le seeing définissant la qualité des images, il est systématiquement enregistré dans les grands sites d'observation, et les valeurs du seeing stockées parmi les multiples paramètres qui caractérisent une image.
Son évolution au cours de la nuit dépend de multiples paramètres : gradient de température, vent, humidité...
Les couches turbulentes de l'atmosphère dégradent la qualité d'image. On peut caractériser cette dégradation par différents termes :
Un bon seeing dans un bon site astronomique est de l'ordre de 0.5". Un seeing typique en lumière visible est de 1". L'ordre de grandeur du seeing mesure également celui de l'agitation.
On caractérise le seeing par un paramètre, le diamètre de cohérence . A cause de la turbulence, un grand télescope (de diamètre ) a une résolution angulaire identique à celle d'un télescope de diamètre qui ne serait pas affecté par la turbulence. A la longueur d'onde , le seeing vaut :
Dans le visible, un seeing moyen se caractérise par , et un très bon seeing par . Le paramètre est fortement chromatique :
L'augmentation de dans l'infrarouge conduit à une dégradation de l'image moindre que dans le visible.
Le temps de cohérence associé à est tel que :
où est la vitesse caractéristique du vent. Une application numérique dans un cas moyen , conduit à . Le traitement de la turbulence par optique adaptative va devoir être mené plus rapidement que cette échelle de temps.
Le seeing résulte de l'agitation de l'image due à la déformation de la surface d'onde, ici visualisée sans scintillation.
A l'agitation se superpose la scintillation de l'image due à la dispersion de l'énergie, ici visualisée sans agitation.
L'agitation et la scintillation conduisent au seeing. Cette animation plus réaliste découle d'un vrai simulateur de seeing développée en laboratoire, pour tester les performances d'une optique adaptative.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Déterminer un ordre de grandeur d'un diamètre angulaire (étoile de type solaire à 1.3 pc, comme l'étoile voisine du Centaure) ou planétaire (Jupiter).
Pourquoi observe-t-on à l'oeil nu le phénomène de scintillation sur une étoile et non sur une planète ?
Difficulté : ☆☆ Temps : 40 min
Un spectromètre est nourri par une fibre qui recueille un champ de 1" sur le ciel. On s'intéresse au flux recueilli par la fibre, et on propose un modèle pour l'estimer.
Ce modèle suppose que, le seeing valant , le flux stellaire se répartit autour de l'image géométrique selon la distribution radiale :
mesure l'écart angulaire à l'image géométrique ; est un facteur sans dimension proche de l'unité.
Déterminer le flux total et calculer le flux reçu par une fibre qui sélectionne un rayon .
[3 points]
On souhaite étudier la fraction du signal collecté en fonction du seeing : . Représenter en fonction du seeing (en considérant ). Expliquer le comportement pour un bon seeing ou un mauvais seeing (avec respectivement ou ).
[2 points]
pages_seeing/seeing-sexercer.html
pages_oa/seeing-sexercer.html
Le Soleil est une étoile moyenne. Quant à Jupiter : et .
Traduire le diamètre solaire en UA peut-être utile.
Le diamètre du Soleil, traduit en UA, vaut . A 1.3 pc, le diamètre angulaire vaut donc ".
Pour Jupiter, le diamètre angulaire vaut .
Le seeing dans le visible est de l'ordre de 1"
Les diamètres angulaires stellaire et planétaire valent typiquement respectivement 10" et 40". Ces valeurs sont à comparer au seeing de l'ordre de 1".
Il apparaît que le seeing reste bien inférieur au diamètre angulaire planétaire : l'image planétaire ne va pas être sensiblement perturbée. Autrement dit : comme , pas de scintillation dans le cas planétaire.