Groupe quotient


Phénomènes mutuels

Auteur: Stéphane Erard

L'arithmétique intervient en Astronomie lorsqu'il est question de phénomènes périodiques. Historiquement, la prévision des éclipses et des fêtes religieuses a fait appel à de tels calculs. Dans la période moderne, c'est la mécanique quantique (à travers l'équation de Schrödinger) qui introduit des solutions à base de nombres entiers.


Ex: Phénomènes mutuels

Auteur: Stéphane Erard

exercicePhénomènes mutuels

Difficulté : ☆☆   Temps : 45 min

Le corps céleste A a une période synodique (par rapport à la Terre) de 105 jours et passe à l'opposition à la date J_0. Six jours plus tard on observe à l'opposition le corps B dont la période synodique est de 81 jours.

On veut déterminer la date J_1 de la prochaine opposition simultanée des deux corps.

Question 1)

Trouver une condition permettant de déterminer cette date.

Question 2)

Trouver une solution particulière de cette équation.

Question 3)

Déterminer toutes les solutions de l'équation trouvée plus haut.

Question 4)

Quelle est la date de la prochaine opposition commune ?

Question 5)

Application à Mars et Jupiter : une opposition de Mars a eu lieu le 24/12/2007, l'opposition suivante de Jupiter le 4/7/2008. Les périodes synodiques respectives sont de 780 et 399 jours. Quand se produira la prochaine opposition simultanée des deux planètes ?


Atome de Bohr

Auteur: Stéphane Erard

Les premières mesures spectroscopiques ont révélé à la fin du XIXe siècle un comportement inattendu des sources lumineuses : elles présentent fréquemment des raies intenses, soit en absorption soit en émission. Pour une source donnée, l'émission ou l'absorption ne se produisent qu'à certaines longueurs d'onde. La formule expérimentale de Balmer-Rydberg (1885-88) rend compte de la position de ces raies pour l'atome d'hydrogène, mais ne correspond à aucun phénomène connu.

Divers modèles de structure atomique ont été proposés dans les années suivantes pour intégrer les résultats expérimentaux de l'époque. Le modèle de Bohr pour l'atome d'hydrogène (1913) a fourni la première explication des résultats spectroscopiques. Il implique un comportement non-classique des systèmes microscopiques, qui sautent sans transition entre états d'énergie discrets.


Ex: Atome de Bohr

Auteur: Stéphane Erard

exerciceModèle de Rutherford

Difficulté :    Temps : 30 min

Un des premiers modèles atomiques modernes est celui de Rutherford (1911), s'appuyant sur des expériences de diffusion de particules alpha. Ce modèle suppose que l'atome est formé d'un noyau de très petites dimensions chargé positivement, autour duquel gravitent des électrons négatifs beaucoup moins massifs sur des orbites circulaires. En raison d'une analogie évidente, on l'appelle modèle planétaire.

Question 1)

On considère un atome d'hydrogène où un électron unique orbite autour d'un noyau de charge unité. L'électron est soumis à une force électrostatique d'intensité F_c = \frac{1}{4\pi\epsilon_0} \frac{e^2}{r^2}

où e est la charge de l'électron et du noyau (opposées), r leur distance et \epsilon_0 une constante physique (permittivité du vide).

Ecrire la distance électron-noyau dans ce modèle.

Question 2)

Calculer l'énergie totale (cinétique et potentielle).

Auteur: Stéphane Erard

exerciceAtome de Bohr

Difficulté :    Temps : 45 min

Une difficulté avec le modèle de Rutherford est qu'il ne rend pas compte des expériences de spectroscopie de l'époque et de l'existence de raies spectrales. Par ailleurs, l'électrodynamique classique prévoit que les électrons devraient rayonner et perdre de l'énergie, ce qui les ferait tomber sur le noyau très rapidement. Niels Borh travaillait à ce problème quand il prit connaissance de la formule de Balmer qui donne la position observée des raies spectrales de l'hydrogène dans le visible :

1/ \lambda = \nu / c = R\left(\frac{1}{2^2} - \frac {1}{n^2} \right)

\nu est la fréquence associée, n est un nombre entier > 2, R une constante et c la vitesse de la lumière.

Par ailleurs il connaissait l'hypothèse d'Einstein formulée pour l'étude de l'effet photo-électrique : la lumière peut se décomposer en "quanta" (les photons) dont l'énergie est liée à la fréquence \nu du rayonnement : E = h \nu.

En rapprochant ces faits, Bohr formula l'hypothèse que l'atome ne peut prendre que certains états d'énergie donnés dans son modèle atomique (1913).

Question 1)

Calculer les longueurs d'onde des raies visibles et dessiner le spectre de l'hydrogène à l'aide de la formule ci-dessus. On prendra les raies de Balmer n = 3 à 6 qui sont dans le domaine visible, et R = 1.1\;10^7\; m^{-1} (constante de Rydberg).

Question 2)

Ecrire les variations d'énergie de l'atome d'hydrogène liées à l'émission d'une raie de la série de Balmer.

Question 3)

En déduire les valeurs possibles du rayon de l'électron et du moment cinétique mrv.

Question 4)

Comment interpréter ce résultat ?

remarqueremarque

Les autres séries de raies de l'hydrogène correspondent à des transitions vers les couches n ≠ 2. On peut représenter les niveaux énergétiques de l'hydrogène de la façon suivante :

Diagramme énergétique de l'hydrogène
bohr.png
Crédit : Astrophysique sur Mesure / FSU

La première raie de Balmer H_{\alpha} est particulièrement importante en Astronomie car elle permet de détecter l'hydrogène atomique dans le milieu interstellaire.


Cycles astronomiques et fractions continues

Auteur: Alexandre Pousse

Introduction

Les fractions continues ont une très longue histoire car liées à celle des nombres. En effet, il existe un lien important entre celles-ci et l'algorithme d'Euclide. Plus particulièrement, elles apparaissent dans l'approximation de nombre comme π ou du nombre d'or.

Délaissées pendant un certain temps, elles sont redécouvertes en Europe en 1655 par le mathématicien anglais John Wallis, puis étudiées par la suite par Leonhard Euler qui va apporter de nombreux théorèmes.

L'interêt de l'étude des fractions continues est souvent pour l'approximation d'équations diophantiennes. Ce sont des équations algébriques pour lesquelles on cherche des solutions en entiers. Un exemple particulier qui est utile en astronomie car permettant de mettre en évidence des phénomènes de résonnances ou de prévoir le retour d'un phénomène périodique, c'est de fixer X,Y deux nombres représentant des périodes, et de trouver \lambda, \mu , deux entiers tels que \lambda X + \mu Y = 0 . La notion d'approximation introduite par les fractions continues est utilisée lorsque X, Ysont irrationnelles ou rationnelles comportant de nombreuses décimales (ce qui est fréquent de manière générale en Physique), on va alors chercher à trouver la meilleure combinaison linéaire approximant \lambda X + \mu Y. Autre application des fractions conitnues: en arithmétique, elles vont permettre l'étude et la caractérisation de nombres transcendants (par exemple, par l'étude de leur périodicité).

Définitions et propriétés

Une fraction continue est un objet s'écrivant sous la forme a_0 + \frac{b_0}{a_1 + \frac{b_1}{a_2 + \frac{b_2}{a_3 + \frac{ b_3}{a_4 + ...}}}} où les a_net les b_n sont des nombres entiers naturels ou relatifs. La fraction obtenue peut être composée d'un nombre fini ou infini de termes.

Mais ce que nous utiliserons par la suite et qui ont été étudiées plus particulièrement, ce sont les fractions continues simples, c'est-à-dire de la forme a_0 + \frac{1}{a_1 + \frac{1}{a_2 + \frac{1}{a_3 + \frac{ 1}{a_4 + ...}}}} avec a_0 \in \mathbb{Z} et (a_n)_{n>0} \subset \mathbb{N} (fini ou non). Une notation plus compacte et qui sera utilisée ici est d'écrire [a_0;a_1;a_2;...;a_n;...].

Afin de caractériser une fraction continue, on utilise la notion de réduite. Par exemple, pour n \in \mathbb{N}, on appellera réduite de la fraction continue définie par la suite (a_n)_{n\geq0} \subset \mathbb{N}, la fraction \frac{p_n}{q_n}=[a_0;a_1;a_2;a_3;...;a_n]. Pour le nombre d'or \frac{1 + \sqrt{5}}{2} , les trois premières réduites sont \frac{p_0}{q_0}= [1], \frac{p_1}{q_1}=[1;1], \frac{p_2}{q_2}=[1;1;1]. Ainsi, nous obtenons deux suites d'entiers (p_n)_{n\geq 0} et (q_n)_{n\geq 0} avec en particulier, la propriété suivante: si p_{-1}=1 , p_{0}=a_0 et \forall n \geq 1~~p_n = a_np_{n-1} + p_{n-2} , et si q_{-1}=0 , q_{0}=a_0 et \forall n \geq 1~~q_n = a_nq_{n-1} + q_{n-2}, alors \forall n \geq 0~~ \frac{p_n}{q_n} = [a_0;a_1;a_2;a_3;...a_n].

Approximation des nombres

Introduisons maintenant la fraction continue dans le cadre de l'approximation des nombres. Soit α un réel et (\alpha_n)_{n\in\mathbb{N}} une suite de réels telle que:

\alpha_0 = \alpha,

si \alpha_n \notin \mathbb{N}^* alors \alpha_n = a_n + \frac{1}{\alpha_{n+1}}~~\mbox{avec}~~ \alpha_{n+1} >1 ~~\mbox{et}~~ a_n \in \mathbb{N}^*,

sinon \alpha_n = a_n ~~\mbox{avec}~~ a_n \in \mathbb{N}^*.

Ainsi, on obtient le développement suivant \alpha = a_0 + \frac{1}{\alpha_1}= a_0 + \frac{1}{a_1 + \frac{1}{\alpha_2}}} = a_0 + \frac{1}{a_1 + \frac{1}{a_2+ \frac{1}{\alpha_3}}}}=...=[a_0;a_1;a_2;...;a_n+ \frac{1}{\alpha_{n+1}}]=...

Application à l'astronomie

L'intérêt des fractions continues dans le domaine de l'astronomie est lié à la notion de périodicité ou de résonnance et donc aux équations diophantiennes qui en résultent. En effet, si l'on considère deux phénomènes ayant chacun une période T_1 et T_2 , alors afin de caractériser le retour mutuel de ces deux phénomènes, il est commode de chercher deux entiers X et Y tels que XT_1 + YT_2 = 0. Or généralement, les périodes ne sont malheureusement pas des nombres entiers ce qui implique de grands nombres entiers pour X et Y.

L'idée est donc de chercher les "meilleurs" rationnels \frac{X}{Y} approchant \frac{T_2}{T_1} de façon à résoudre le problème au voisinage de la résonnance. C'est ce qu'on appelle l'approximation diophantienne. Nous utiliserons pour cela les fractions continues.

Les exercices qui suivent vont ainsi permettre de mettre en évidence la propriété théorique sur les réduites ainsi que des applications astronomique par la recherche de meilleure solution approximation de l'équation diophantienne via les fractions continues en caractérisant le mouvement de Saturne et de la Terre, le phénomène d'éclipse et en définissant une meilleure approximation de l'année tropique.


Ex: Cycles astronomiques et fractions continues

Auteur: Alexandre Pousse

exercicePropriété des réduites

Difficulté :    Temps : 10 min

Soient (p_n)_{n\geq 0} et (q_n)_{n\geq 0}, deux suites d'entiers. Rappelons la propriété sur les réduites donnée dans le cours:

si p_{-1}=1 , p_{0}=a_0 et \forall n \geq 1~~p_n = a_np_{n-1} + p_{n-2} ,

et si q_{-1}=0 , q_{0}=a_0 et \forall n \geq 1~~q_n = a_nq_{n-1} + q_{n-2},

alors \forall n \geq 0~~ \frac{p_n}{q_n} = [a_0;a_1;a_2;a_3;...a_n].

Question 1)

Démontrer la propriété des réduites.

Auteur: Alexandre Pousse

exerciceUne meilleure approximation de l'année tropique

Difficulté :    Temps : 30 min

Une année tropique correspond au temps s'écoulant entre deux équinoxes de printemps, c'est-à-dire 365.24219052 jours (année tropique moyenne à J2000). C'est donc l'année permettant "le retour des saisons" au mêmes dates et donc compensant le phénomène de précession des équinoxes.

En effet, avant la réforme du calendrier par Grégoire XIII au XVIe siècle, le calendrier était le calendrier Julien, établi par l'astronome Sosigène d'Alexandrie et comportant 365.25 jours (année bissextile tous les quatre ans). Cela impliquait un décalage d'un jour tous les 128 ans, d'où modification de la date de retour des saisons.

L'idée de cet exercice est de comprendre le calendrier utilisé aujourd'hui, puis de trouver par l'intermédiaire d'une fraction continue une valeur plus stable de l'année.

Question 1)

L'année grégorienne correspond à 366 jours les années multiples de quatre et non multiples de cent sauf les année multiples de quatre cents. Sinon, l'année vaut 365 jours.

Établir la valeur et la fraction représentant la partie décimale de l'année grégorienne.

Question 2)

On définira la notion de stabilité comme l'écart la durée de l'année estimée et la durée de l'année tropique moyenne. Le réel obtenu permet de déduire le décalage du retour des équinoxes.

Évaluer la stabilité du calendrier grégorien. Au bout de combien de temps le calendrier se décale d'un jour?

Question 3)

En utilisant la méthode d'approximation des nombres à l'aide d'une fraction continue, trouver une nouvelle définition de l'année beaucoup plus stable que l'année grégorienne. Proposer une méthode d'application pour remplacer le calendrier actuel.

Auteur: Alexandre Pousse

exerciceL'automate de Huygens

Difficulté :    Temps : 30 min

Christian Huygens, mathématicien et astronome du XVIIe siècle, souhaitait réaliser un automate planétaire permettant de modéliser l'évolution du système solaire au cours du temps (en approximation circulaire). À cet époque, le système solaire ne comprend que 6 planètes (Mercure, Venus, Terre, Mars, Jupiter et Saturne). Rappelons qu'un automate est un système composé d'une manivelle reliée à différents rouages, chacun associé à la période de révolution d'une planète par leur nombre de dents.

Lors de la conception de cet objet, Huygens se retrouve confronté à une difficulté: le rapport de l'année terrestre et de celle de Saturne. Combien faut-il de dents sur les deux engrenages pour décrire convenablement le mouvement de la Terre et de Saturne au cours de leur révolution?

Question 1)

Dans l'approximation d'orbites circulaires, poser l'équation diophantienne du problème de l'automate.

Question 2)

Sur son orbite, la Terre parcourt un angle \mu = 359\deg45'40''31''' en un an. De même en un an, Saturne réalise \lambda = 12\deg 13'34''18''' (Ce sont les valeurs de l'époque).

Établir la fraction rationnelle donnée par le rapport \frac{\mu}{\lambda}. Est-il raisonnable de réaliser deux engrenages associés à cette fraction?

Question 3)

Maintenant, afin de supprimer ce problème technique, introduire la notion de fraction continue pour résoudre le problème par approximation diophantienne.

Question 4)

Huygens définit la notion de stabilité comme le décalage entre l'angle parcouru par Saturne sur son automate et dans la réalité après que la Terre ait réalisé 100 révolutions.

À l'aide d'un développement en fraction continue, proposer un engrenage satisfaisant d'un point de vue technique (au delà d'un millier de dents, la réalisation est difficile) et stable au sens de Huygens.

Auteur: Alexandre Pousse

exerciceLe cycle de Saros

Difficulté :    Temps : 60 min

Un cycle de Saros correspond à 223 lunaisons. C'est une période associée au retour d'une éclipse de Soleil (resp. de Lune) après une éclipse totale. Ainsi, si une éclipse a lieu à un instant t alors il est possible de prédire qu'au temps t+223 lunaisons il s'en reproduira une autre.

L'idée de cet exercice est de comprendre et de retrouver pourquoi nous avons ce nombre de 223 lunaisons pour le retour d'une éclipse.

Question 1)

Définir géométriquement la notion d'éclipse de Lune (resp. de Soleil) vu de la Terre (avec la notion de droite ou de plan par exemple).

Question 2)

Caractériser la notion d'éclipse en terme de position de la Lune sur son orbite ainsi que de son éclairement relatif à la Terre.

Question 3)

Introduisons deux notions pour la détermination de cycle de Saros.

Le mois draconitique, c'est le temps que met la Lune à partir du noeud ascendant pour y revenir. La durée du mois draconitique est de \mu = 27.212221~\mbox{j}.

Le mois synodique ou lunaison est le temps entre deux nouvelles Lunes successives. Sa durée est d'en moyenne \lambda = 29.2953089~\mbox{j}.

Dans l'approximation d'orbites circulaires, poser l'équation diophantienne du problème du retour d'éclipse.

Question 4)

Introduire la notion de fraction continue pour résoudre le problème par approximation diophantienne.

Question 5)

Rappelons que le diamètre de la Lune et du Soleil vu de la Terre est de 30' d'arc.

Établir l'erreur de coincidence maximal pour que l'on ait une éclipse (on considère qu'une éclipse partielle est encore une éclipse).

Question 6)

Développer la fraction continue jusqu'au terme adéquat (évaluation des réduites et contrôle de l'erreur de coïncidence).

Question 7)

Conclure sur la notion de cycle de Saros.

Question 8)

Vous vous rappelez peut-être de l'éclipse totale de Soleil du 11 août 1999 (éclipse totale de la Normandie à l'Alsace en France et partielle au voisinage de cette bande). Déterminer quand cette configuration va t-elle se reproduire? Va t-elle avoir lieu aux mêmes longitudes?


Réponses aux exercices

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Exercice 'Phénomènes mutuels'


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Exercice 'Modèle de Rutherford'


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Exercice 'Atome de Bohr'


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Exercice 'Propriété des réduites'


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Exercice 'Une meilleure approximation de l'année tropique'


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Exercice 'L'automate de Huygens'


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Exercice 'Le cycle de Saros'