La courbe de lumière d'une étoile de type RR Lyrae présente des variations très régulières.
Les étoiles RR Lyrae, du nom de la première d'entre-elles identifiée, se situent dans la bande d'instabilité du diagramme HR. Leur position précise dans le diagramme HR correspond à une région très peu peuplée de la branche horizontale.
Les différentes RR Lyrae dans un amas sont identifiées par leur courbes de lumière caractéristiques (ici repliées sur une seule période). À égale distance du Soleil, elles présentent des magnitudes apparentes très semblables.
Identifier un objet via une propriété caractéristique peut permettre la détermination de sa magnitude absolue, et donc de sa distance.
Les étoiles variables RR-Lyrae constituent un groupe très homogène et ont toutes à peu près la même magnitude absolue moyenne (de l'ordre de 0.7 en bande V). Ce sont des étoiles vieilles que l'ont trouve près du centre Galactique, dans le halo, ou dans les amas globulaires.
Elles occupent une place caractéristique dans le diagramme HR, dans une zone très pauvre en étoiles, au niveau de ce que l'on appelle la branche horizontale et que l'on observe dans les amas évolués. Cette zone, ou trou de Hertzsprung-Russell est facilement reconnaissable dans le diagramme HR des amas globulaires.
Type spectral | A - K |
Classe | III |
période | de 0.3 à 1 j |
de 0.6 à 1.3 | |
de 0.5 à 1.2 |
Les étoiles RR Lyrae présentant toute la même magnitude absolue, la mesure de leur distance découle de :
C'est en utilisant les RR-Lyrae comme indicateurs de distance que Shapley détermina la distribution des amas globulaires dans notre Galaxie et mesura la distance du Soleil au centre de la Voie Lactée, situé dans la direction de la constellation du Sagittaire. Il montra que les amas globulaires sont répartis dans un halo sphérique autour d'un disque plat vu par la tranche. Les distances qu'il mesura pour les amas globulaires (jusqu'à 30 kpc pour l'amas d'Hercule) lui donnèrent pour la Galaxie le diamètre de 100 kpc.
Une étude complète est proposée en exercice.
Difficulté : ☆☆ Temps : 1.5 h
On se propose de mesurer la taille et la position du centre de notre Galaxie, la Voie Lactée, à partir des amas globulaires (méthode de Shapley, 1914). On dispose de diagrammes magnitude-couleur (V, B-V) de différents amas globulaires. Les coordonnées galactiques (données en deg) de ces amas permettent de repérer leur direction dans le ciel. On connaît de plus l'extinction totale (la correction d'absorption, donnée en magnitude) due au gaz et aux poussières rencontrés le long de chaque ligne de visée.
Le but est de déterminer la position des amas globulaires en utilisant les étoiles RR-Lyrae comme indicateurs de distance. A partir de sa distance et de sa direction, on peut localiser chaque amas dans l'espace et déterminer le centre de symétrie du système des amas globulaires. On obtient ainsi la position du centre de notre Galaxie par rapport au Soleil, ainsi qu'une mesure des dimensions de la Voie Lactée.
Le diagramme magnitude-couleur des amas globulaires comporte une branche horizontale avec une zone vide entre B-V=0.2 et 0.4 environ, où sont localisées les étoiles variables RR-Lyrae. Sur chaque diagramme, à lire avec les appliquettes ci-jointes, on peut, selon les conditions d'observation, reconnaître la série principale, la branche des géantes, la branche horizontale et la région vide.
47Tuc
M68
NGC5466
IC4499
NGC5824
Palomar5
NGC5897
M80
M13
NGC6723
M75
M72
NGC7006
M15
M30
Tableau
Dans quels amas ces séquences sont-elles plus difficilement discernables ? Pourquoi ?
Les diagrammes HR de IC4499, NGC5824, M75 ou NGC7006 apparaissent très bruités. Montrer que cela est lié à leur position dans la Voie Lactée.
Mesurer, pour les amas où cela est possible, la magnitude apparente visuelle observée correspondant au bord bleu du trou de la branche horizontale, à 0.1 magnitude près.
Remplir la colonne V du tableau à l'aide de ces données (ne simplement rien marquer pour les amas éventuellement laissés de côté).
Compte tenu de la correction d'extinction interstellaire, en déduire la magnitude apparente moyenne corrigée des RR-Lyrae dans chacun des amas.
En adoptant pour les RR-Lyrae une magnitude absolue moyenne égale à +0.6, en déduire la distance (en parsec) de chaque amas. On rappelle l'expression du module de distance :
avec la distance exprimée en parsec. Quelle est la précision sur si l'incertitude sur est de 0.1 magnitude ?
Déduire des coordonnées galactiques et de la distance (question 5) les coordonnées rectangulaires , , et (en parsec) de chaque amas.
On utilise les relations :
Analyser la répartition des amas dans le plan (SX, SZ), en réalisant une coupe de notre galaxie vue par la tranche, passant par le Soleil S suivant SX. Quelles sont les dimensions du halo ? Quelle est la position du centre de symétrie du système ? (calculer les valeurs moyennes de X et Z). Comparer aux valeurs admises actuellement : la Galaxie a un diamètre de 30 kpc ; le Soleil se trouve à 8.5 kpc du centre.
pages_etalonnage-primaire/rr-lyrae-sexercer.html
Identifier les diagrammes bruités, et ceux pour lesquels les objets de faible magnitude n'ont pas été observés.
Pour certains amas (NGC7006, NGC5824, NGC6723, IC4499, NGC5897, M75), on remarque une coupure nette le long de l'échelle des magnitudes, qui correspond à la limite de sensibilité des instruments (il manque les objets les plus faibles).
Pour ces amas, la série principale n'est pratiquement pas visible. Dans le cas de M75, la zone du trou de la branche horizontale est difficilement identifiable car elle est proche de la limite instrumentale.
S'intéresser à leur latitude galactique .
On remarque que ces diagrammes sont direction proches du plan Galactique (faible latitude ). Ils souffrent d'une importante extinction. Ces deux effets (proximité du plan Galactique + extinction importante) se traduisent par une plus grande incertitude sur les magnitudes et un plus grand risque de contamination par des étoiles d'avant-plan appartenant au disque de la Voie Lactée.
Le bord bleu est, dans un diagramme B-V, sur la gauche.
La correction de l'extinction module-t-elle les magnitude à la hausse ou à la baisse ?
L'extinction fait apparaître les objets moins lumineux qu'ils ne le sont en réalité. La magnitude corrigée est donc nécessairement plus petite que la magnitude observée :
Avec le tableau de valeur, on procède ainsi :
Le calcul de la distance peut se mener avec l'appliquette, en application directe de la définition du module de distance. On procède ainsi :
- sélection de la colonne G (variable D), en cliquant sur G1 - introduction dans la ligne de commande de {=10^((F1+4.4)/5.)} ou {=10^((vo+4.4)/5.)}, avec F1 la colonne représentant la magnitude corrigée de l'extinction, et .
Le calcul d'incertitude se mène en différenciant l'équation du module de distance :
En prenant garde à la différence en bases du logarithme :
Avec, d'après l'énoncé, :
Soit une erreur de l'ordre de 5% qui, à 10 kpc, représente une incertitude de 500 pc.
En utilisant les relations :
ce qui via l'appliquette se traduit, par exemple pour , par :
= G1 * cos(C1/180.*pi) * cos(D1/180.*pi)... On trouve
L'appliquette ne permet (malheureusement) pas de calculer les moyennes demandées.
Les amas sont répartis de manière à peu près isotrope autour d'un point distinct de , situé dans la direction du centre Galactique. Les valeurs moyennes des positions en X et en Z donnent respectivement 8770 pc et 490 pc. Compte tenu des incertitudes sur les mesures, le centre de symétrie est donc situé dans le plan Galactique à environ 8.7 kpc (28 600 années de lumière) du Soleil, en bon accord avec les valeurs admises aujourd'hui.