Il est possible de détecter le mouvement de l'étoile perpendiculairement à la ligne de visée, c'est-à-dire sur la sphère céleste, et d'en déduire les caractéristiques de la planète et de son orbite.
L'astrométrie s'intéresse à la position des astres sur la sphère céleste. Cette technique peut être sensible à la modulation de la position d'une étoile légèrement perturbée par la présence d'une planète.
Il est possible de détecter le mouvement de l'étoile perpendiculairement à la ligne de visée, c'est-à-dire sur la sphère céleste, et d'en déduire les caractéristiques de la planète et de son orbite.
On se limite au cas d'une orbite circulaire, mais bien sûr cette méthode s'applique aussi à la détection de planètes sur des orbites elliptiques. Le mouvement de l'étoile projeté sur le plan du ciel, c'est-à-dire sur le plan perpendiculaire à la ligne de visée, est une ellipse de demi-grand axe . Comme la distance à l'étoile est grande devant , la déviation angulaire correspondante est , ou encore :
avec exprimé seconde d'arc, le rayon de l'orbite de la planète (en UA) et la distance Soleil-étoile. La masse de l'étoile et sa distance à la Terre étant connues par ailleurs, on peut déduire de la périodicité du mouvement, et donc la masse de la planète de la mesure de .
En pratique, la variation de la position d'un astre sur la sphère céleste n'est pas mesurée de façon absolue, mais différentiellement par rapport à un objet du champ, angulairement proche mais très lointain en distance, dont la position reste fixe.
Les mesures faites à l'heure actuelle depuis le sol ont une précision d'une milliseconde d'arc (mas), et devraient atteindre 10 dans le futur proche sur des champs d'observation réduits. Il ne sera donc pas possible de détecter des planètes semblables à la Terre, orbitant dans des zones habitables (i.e. UA), puisque les étoiles observées sont à une distance d'au moins quelque parsecs de la Terre. L'astrométrie est plus adaptée à la détection de planètes géantes et de rayon orbital grand.
Difficulté : ☆ Temps : 30 min
Un astronome extraterrestre regarde notre système solaire à une distance de 10 AL de notre Soleil. On souhaite dimensionner le télescope dont il aurait besoin pour distinguer Jupiter autour du Soleil.
On suppose le pouvoir de résolution de l'appareil limité par la seule diffraction : la tache de diffraction vaut angulairement radian, où est le diamètre du télescope.
Pour la suite, on prendra .
Déterminer la distance angulaire maximale entre le soleil et Jupiter .
Déterminer , le diamètre minimum du collecteur nécessaire.
Cela est-il suffisant?
Difficulté : ☆☆ Temps : 40 min
Le mouvement apparent d'une étoile voisine du soleil, corrigé de la parallaxe annuelle, est a priori rectiligne uniforme en l'absence de perturbation. On cherche à quantifier l'influence d'un compagnon planétaire.
On observe un système binaire composé d'une étoile de masse et d'une planète de masse ( avec ) de rayon orbital .
Justifier le caractère rectiligne et uniforme du mouvement stellaire, en l'absence de compagnon.
Exprimer l'amplitude de la perturbation angulaire maximale de la position de l'étoile, située à une distance du Soleil.
Retrouver l'expression :
A quelle distance se situe l'étoile si sa parallaxe annuelle vaut 0.1" ?
Quelles planètes du système solaire, supposé vu à 10 pc, pourrait-on détecter, si l'on est capable de mesurer des variations de position à 0.01" ou 0.001" près ?
Compléter le diagramme ci-joint, positionnant les objets en fonction de leur masse et de leur demi-grand axe , en définissant la frontière qui marque la limite de détectabilité (rappel ).
A terme, on imagine être capable de mesurer des écarts de position avec une précision de l'ordre de 50 millionièmes de seconde d'arc. En déduire le domaine observable dans le diagramme , pour un système à 10 pc et .
Quelles planètes du système solaire deviennent ainsi détectables ?
pages_exoplanete/astrometrie-extrasolaire-sexercer.html
Rappel : 1 AL = 63 000 UA.
Un objet est résolu spatialement si sa taille angulaire est supérieure à la taille de la tache de diffraction.
Le diamètre minimum du collecteur est atteint lorsque la tache de diffraction est égale la distance angulaire maximum entre le soleil et Jupiter :
Pour tout télescope de diamètre supérieur, l'astronome extraterrestre peut résoudre Jupiter autour du Soleil.
S'intéresser au rapport des flux respectifs du Soleil et de Jupiter.
Le rapport des flux est tellement disproportionné qu'il faut un meilleur pouvoir séparateur de l'instrument ou une plus grande distance entre les 2 objets pour espérer voir la planète.
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Un mouvement rectiligne uniforme est un mouvement non perturbé par quoi que ce soit.
L'étoile observée est isolée, et donc elle obéit au principe de Galilée.
Faire un schéma.
avec étant la distance du centre de l'étoile au centre de masse du système (étoile-planète)
Définir le centre de masse.
Etablir
D'après la définition du barycentre . Alors :
Le parsec est défini comme étant la distance d'une étoile ayant une parallaxe de 1".
Une étoile ayant une parallaxe de 0.1" est, par définition, à 10 pc.
Traduire la relation établie précédemment entre et , et l'exprimer dans le système d'unités (UA, masse de Jupiter).
Le produit , avec en pc et en seconde d'arc, donne directement une distance en UA.
On traite l'équation :
en tenant en compte que le produit , avec en pc et en " donne une distance en UA directement, par définition. En prenant directement en masse jovienne (), on obtient dans le système d'unités (UA, ), pour :
En échelle logarithmique, cette équation définit une droite de pente -1 ; elle passe par le point .
Pour une précision de 1 mas (1 millième de seconde d'arc), la courbe obtenue est définie par :
Parallèle à la précédente, elle contient le point .
Comme le montre le diagramme ci-joint, aucune planète du système solaire n'est ainsi détectable à ce niveau de précision astrométrique.
C'est la même chose que précédemment. Seule l'application numérique change.
Par rapport au cas précédent, le gain en précision d'un facteur 20 déplace la limite vers les faibles masses, passant p.ex. par le point .
Si les graphes ont été dressés, la réponse n'est plus qu'une question de domaine.
Planètes détectables : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Seules les planètes géantes sont donc détectables, pas la Terre !