La rotation de l'étoile mélange, sauf à résoudre spatialement ou spectralement l'objet, les diverses régions qui toutes contribuent au flux stellaire. Il s'ensuit un élargissement des raies.
L'élargissement des raies due à la rotation de l'étoile modifie drastiquement l'allure d'un spectre, comme le montre les simulations d'observation à faible ou grande résolution spectrale.
La largeur des raies stellaires est liée aux champs de vitesse Doppler.
Dans le cadre de la théorie cinétique du gaz parfait, la distribution de vitesse est donnée par :
avec la masse atomique moyenne et la constante de Boltzmann.
La largeur à mi-hauteur de cette distribution est de l'ordre de , du même ordre de grandeur que les vitesses moyenne ou la plus probable.
Avec une température stellaire entre typiquement 4000 et 40000 K, les vitesses d'agitation thermique sont de l'ordre de 8 à 25 km/s : elles concourent à un sensible élargissement des raies.
La rotation stellaire participe également à l'élargissement des raies stellaires. Le paramètre important pour mesurer cet effet est donné par la projection du vecteur vitesse de rotation équatorial sur la ligne de visée : . Les valeurs typiques de rotation varient de quelques km/s (rotateurs lents, tels le Soleil) à plusieurs centaines de km/s. Dans ce dernier cas, les signatures spectrales deviennent très peu marquées.
En effet, une raie fine à vitesse rotationnelle non nulle s'élargit par effet Doppler. Par application de la conservation de l'énergie, le manque de photons dans la raie est conservé, et donc l'élargissement de la raie s'accompagne d'une moindre profondeur.
La conservation de l'énergie (l'énergie qui manque dans la raie) entraîne une très nette diminution de la profondeur de la raie lorsque la vitesse rotationnelle augmente. Pour les rotateurs rapides, une raie fine devient invisible.
L'animation montre comme varie l'élargissement rotationnel des raies stellaires avec l'angle d'inclinaison . Lorsque l'axe de rotation de l'étoile se confond avec la ligne de visée, il n'y a pas d'élargissement rotationnel.
Les sondages radar permettent de mesurer la rotation d'un corps, comme le montre l'animation ci-jointe. L'onde plane incidente parcourt l'objet du point subterrestre jusqu'au limbe, en une durée ( est le rayon de l'objet, la célérité de la lumière) et donc scanne le champ de vitesse rotationnel.
Difficulté : ☆☆ Temps : 1.5 heure
Le but de l'exercice est d'interpréter les observations radio de la planète Mercure, menées au radio-télescope d'Arecibo en 1965 (Dyce et al. 1965, Astronomical Journal 72, 351-359). Il s'agissait alors de mesurer la période de rotation propre de Mercure, et de déterminer si elle était égale ou non à la période de rotation orbitale.
demi-grand axe | 0.39 UA | |
révolution sidérale | 88 j | |
rayon | 2420 km | |
diamètre du radiotél. | 305 m | |
fréquence émise | 430 MHz |
Propagation : L'écho d'un signal radio émis par le télescope d'Arecibo et réfléchi par Mercure est réceptionné 616.125 s après son émission. En déduire la distance Terre-Mercure lors de l'observation, et représenter la position relative de ces 2 planètes et du Soleil. Les observations effectuées pourraient-elles être menées en lumière visible ?
Le champ de vitesse : On repère un point de la surface visible de Mercure par ses coordonnées cartésiennes dans le repère , où est le barycentre de la planète, pointe vers la Terre et est parallèle à l'axe de rotation de la planète. On note le rayon de la planète Mercure, sa période de révolution sidérale, et sa période de rotation propre.
Donner les coordonnées du point sub-terrestre [i.e. le point de Mercure qui voit la Terre au zénith].
Montrer que la composante radiale (colinéaire à l'axe Terre-Mercure) de la vitesse d'entraînement de rotation ne dépend que de l'une des composantes de la position de .
L'analyse temps-fréquence de l'écho radar : Quelles régions de la surface contribuent au début () et à la fin () du signal d'écho. Déterminer la durée totale théorique de l'écho ? Représenter l'allure des lignes d'iso-retard sur la carte de Mercure [].
On note le décalage Doppler du signal réfléchi au point subterrestre. Quelles régions contribuent à l'élargissement Doppler extrêmal du signal ? Représenter sur la carte de Mercure l'allure des lignes d'iso-fréquence (à près).
Calculer, pour un point de Mercure de coordonnées , le retard de l'écho et son décalage spectral . Montrer que l'on a :
L'écho : Le document ci-joint (Dyce et al. 1965) montre l'étalement en fréquence de l'écho en fonction du retard à la réception. Comparer le retard maximal théorique à celui enregistré, et interpréter le désaccord. En déduire, que la relation entre et se réduit, pour les mesures effectuées, à Comment interpréter les variations temporelles d'intensité du signal ?
Estimer , la période de rotation propre de Mercure.
On pose . Quelle signification donner à ? De quelle fraction simple est-il proche ? Est-ce un hasard ?
Pourquoi les données présentant un plus fort retard ne sont-elles pas facilement exploitables ?
La puissance de l'écho : Quelle fraction du signal Mercure intercepte-t-il ? [on se contentera d'un ordre de grandeur grossier, en supposant que le flux radar est homogène dans un champ d'angle solide égal au lobe principal de diffraction ; un calcul précis est hors de portée de la modélisation proposé].
Estimer, à l'aide d'un modèle simple, le nombre de photons incidents nécessaires pour réceptionner 1 photon en retour après réflexion au point subterrestre.
Une puissance d'émission de 2 MW vous étonne-t-elle ? [l'impulsion radar incidente est très brève : ; on se contentera également d'un ordre de grandeur grossier]
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
La figure ci-jointe donne une portions des spectres observé et théorique d'une étoile de type F2, classe V.
Expliquer les différences entre les 2 spectres
[1 points]
Donner un ordre de grandeur de 2 vitesses caractéristiques du spectre observé.
[2 points]
pages_effet-doppler-raie/effet-doppler-raie-sexercer.html
pages_fizeau/effet-doppler-raie-sexercer.html
L'onde radio parcourt le vide à la célérité de la lumière. Attention au doublement de la distance par aller-retour.
Un trajet de 616.125 s correspond à une distance aller-retour de , soit 0.616 UA. On en déduit que Mercure est très proche de la ligne Soleil-Terre, à une distance minimale d'approche de la Terre.
Dans ces conditions, Mercure est trop proche du Soleil pour être observé en lumière visible.
Faire un schéma
Un point possède une vitesse de rotation
La vitesse d'entraînement rotationnel vérifie :
avec la rotation angulaire.
Soit, pour un point de coordonnées cartésiennes (avec bien sûr :
La projection radiale est la composante selon , càd
Faire un schéma, avec les axes indiqués.
S'inspirer de l'animation sondage rotationnel . Dans les applications numériques, ne pas oublie un facteur 2 temporel (aller-retour de l'onde) ou fréquentiel (double décalage Doppler à l'absorption et à la réémission de l'onde)
La région de la surface hermienne contribuant au début du signal d'écho est le point le plus proche de la Terre : le point subterrestre. La fin correspond aux dernières régions touchées : au limbe.
La durée totale théorique de l'écho correspond à l'intervalle de temps pour parcourir radialement la planète du point subterrestre au limbe, càd parcourir son rayon :
Les lignes d'iso-retard sur la carte de Mercure [] sont des lignes à coordonnée fixée. Analytiquement, à la surface de la planète et dans le plan du ciel , l'équation
représente un cercle.
L'élargissement Doppler extrêmal est atteint au limbe, où l'entraînement rotationnel est le plus fort. Les lignes d'iso-fréquence correspondent aux lignes isovitesses : ce sont des droites parallèles à l'axe de rotation.
Pour un point de Mercure de coordonnées , le retard de l'écho et son décalage spectral vérifient :
Les valeurs extrêmes du délai et du décalage sont :
en ayant posé . On en déduit, pour un point du plan équatorial () :
En éliminant la variable , il sort la relation demandée :
Etudier les conditions de réflexion de l'onde, en supposant valide l'optique géométrique.
Montrer que les dates effectives d'observations vérifient , et en tirer les conséquences.
Pour calculer avec l'appliquette, la relation entre et se traduit par : = (B1/5.73) * sqrt(16.1 / (2*A1)), à faire calculer en ayant sélectionné la case C1
Le retard maximal théorique est bien plus long que celui enregistré. Le désaccord s'interprète par l'absence de signal réfléchi dans les régions proches du limbe.
Les lois de l'optique géométrique permettent d'interpréter les variations temporelles d'intensité du signal : la réflexion renvoie de moins en moins d'énergie vers la Terre dès lors que le signal s'éloigne du point subterrestre. Et donc, les données présentant un grand retard par rapport au point subterrestre ne pas exploitables.
Les dates effectives d'observations vérifient alors . Il s'ensuit que la relation entre et se simplifie en
en ayant procédé au développement limité : . Il en sort l'estimation de :
A l'aide de l'appliquette, on trouve de l'ordre de 1.65, voisin de 5/3. .
La rotation propre de Mercure est en résonance avec la révolution autour du Soleil. Mais elle est ici mesurée dans le référentiel tournant : la rotation propre sidérale découle du changement de référentiel, ici mesurée avec pour unité la révolution sidérale :
La rotation sidérale propre est plus lente que la révolution sidérale, est dans un rapport 3/2.
La diffraction conduit à un lobe d'antenne de taille angulaire commensurable .
Pour le flux réfléchi : proposer un modèle simple pour les conditions de réflexion au point subterrestre.
La diffraction conduit à un lobe d'antenne de taille angulaire . En regard, Mercure intercepte une fraction angulaire . La fraction du flux total intercepté par la planète est de l'ordre du rapport du carré de ces tailles angulaires, soit .