L'immense majorité des disques stellaires ne peut pas être résolue par imagerie avec un seul collecteur. Il est nécessaire, pour pallier cet effet, de recourir à la technique d'interférométrie. La visibilité des franges d'interférence d'une source stellaire conduit alors de à la mesure de son diamètre.
Nombre de sources astrophysiques présentent un diamètre angulaire qui ne peut pas être résolu par une pupille unique. Mais l'interférométrie permet d'affiner la résolution angulaire, et de mesurer des diamètres stellaires.
Le diamètre d'une étoile du proche environnement solaire sous-tend un angle de l'ordre d'une milliseconde d'arc. Ce diamètre est, sauf exception, très inférieur à la largeur de la tache de diffraction dans le visible d'un télescope, même de grand diamètre. En revanche, par interférométrie, on peut avoir accès indirectement à ce diamètre, si l'on dispose d'une base suffisamment grande.
On suppose une source de brillance uniforme, circulaire de diamètre angulaire , observée par 2 télescopes identiques séparés d'une base (base projetée dans le plan perpendiculaire à la source) que l'on fait interférer.
Le facteur de cohérence établi dans le cas général est usuellement dénommé visibilité. La fonction de visibilité s'écrit :
où est la fréquence spatiale.
Chaque base conduit à une mesure de la visibilité pour la fréquence spatiale . Dans le cadre du modèle, où une étoile est un disque de brillance uniforme, la visibilité s'annule pour , et donc pour une relation entre le diamètre angulaire stellaire et la fréquence spatiale telle que :
Finalement, une mesure du diamètre stellaire revient à une mesure de visibilité de la figure d'interférence.
Le calcul précédent a supposé que la source présente un profil de brillance uniforme : en fait le phénomène d'assombrissement centre-bord complique un peu l'analyse. Le rôle de la diffraction ne peut bien sûr pas être négligé : toute mesure de visibilité doit être corrigée de la fonction d'appareil des collecteurs (dont la diffraction), que l'on détermine expérimentale sur une source vraiment ponctuelle (en pratique : très lointaine).
Une pupille unique est un filtre passe-bas, coupant à la fréquence spatiale , et donnant une résolution angulaire de .
Un interféromètre est donc un filtre passe-bande, qui fournit une information à la fréquence ; sa résolution angulaire est .
On retrouve ces propriétés par une analyse en terme de Fourier : le théorème de Wiener-Khintchine relie la fonction de transfert optique à la TF inverse de l'autocorrélation de la pupille.
Une mesure du facteur de cohérence complexe fournit une composante de fréquence spatiale de la source. La mesure de ce facteur à plusieurs fréquences spatiales permet la reconstruction de la distribution spatiale d'intensité de la source.
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Les figures ci-jointes illustrent la mesure de visibilité de franges d'interférence.
Déduire des courbes le diamètre angulaire des sources stellaires Phe et Boo.
Quelle raison physique peut expliquer que la courbe de visibilité de d'Hercule ne s'annule pas.
Les parallaxes de Phe, Boo et Her sont estimées à respectivement 10.1, 88.2, 8.5 mas. En déduire la distance de chaque étoile, puis son diamètre linéaire.
Discuter les courbes de la figure concernant l'étoile Cep.
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Rechercher le premier minimum de la fonction de visibilité.
Les diamètres stellaires sont respectivement :
Phe : 1/147 = 6.8 mas
Boo : 1/61 = 16.4 mas
Quelle hypothèse sous-tend le résultat ?
Un profil de type d'Airy suppose que le disque stellaire présente une brillance uniforme. Ici, ce n'est visiblement pas le cas.
donne directement la distance en parsec si la parallaxe est mesurée en seconde d'arc.
Les distances de ces étoiles, sont alors, en parsec puis en unité métrique :
Phe : 99 pc, .
Boo : 11 pc, 3.5 ...
Her : 118 pc, 36 ...
On en déduit ensuite les diamètres, en unité , puis en diamètre solaire et unité astronomique :
Phe : 10.4, soit 74 fois le diamètre solaire, ou 0.70 UA.
Boo : 2.9, ... 20.5 ... 0.19
Her : 42, ... 300 ... 2.8
Il s'agit là d'étoiles géantes ou supergéantes, et non de naines.
Est-ce normal d'avoir 2 courbes de visibilité différentes à 2 longueurs d'onde différentes ?
Que signifie la détermination de 2 diamètres stellaires différents pour 2 longueurs d'onde différentes ?
La visibilité dépend a priori de la longueur d'onde d'observation. Mais, dans la cas représenté, l'abscisse du graphe étant la fréquence spatiale, plus aucun paramètre ne dépend de la longueur d'onde. On en déduit que le diamètre stellaire sondé varie avec la longueur d'onde.
Pour cette étoile, la photosphère, de diamètre de l'ordre de 14 mas, est entourée d'une couche de diamètre 18.6 mas transparente à mais opaque à .