Cohérence spatiale


Observer

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Enregistrement de franges d'interférence. La cohérence spatiale est limitée par la taille angulaire de la source.
Crédit : ESO

Mesure de visibilité

Un interféromètre enregistre des franges d'interférence, pour en déterminer la visibilité. Celle-ci décroît rapidement dès que l'interférogramme s'écarte de la différence de marche correspondant au déphasage nul entre les 2 signaux.

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Cohérence spatiale : la superposition des différentes contributions déphasées amoindrit la visibilité des franges.
Crédit : ASM

Source étendue

La cohérence spatiale entre 2 points d'un écran dépend de l'étendue angulaire de la source.

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Tache de diffraction récupérée par optique adaptative (NACO/VLT) en bande K.
Crédit : ESO

Source ponctuelle

L'image d'une source ponctuelle n'est pas un point : c'est la diffraction qui le veut... c'est un cas particulier de la notion de cohérence spatiale.


Apprendre

objectifsObjectifs

Le cas d'une source rigoureusement ponctuelle et monochromatique est souvent évoqué pour aborder l'optique (géométrique ou physique). Une source réelle en astrophysique peut être approximativement ponctuelle, du fait d'un très grand éloignement, mais ce n'est pas toujours le cas.

La cohérence spatiale rend compte de l'étendue angulaire de la source. Une analyse détaillée des phénomènes peut se traiter par une formalisme mathématique et s'appuie sur le théorème Zernike Van-Cittert.

Cohérence spatiale

Les sources astrophysiques ne sont pas naturellement cohérentes. Leur étendue angulaire va conduire à dégrader la cohérence du rayonnement : l'onde collectée mélange diverses directions incidentes, présentant différentes phases, dont le mélange dégrade la cohérence.

Pour modéliser ce phénomène, on s'intéresse à la cohérence du champ sur un écran illuminé par une source à grande distance ; cet écran illustre le rôle que joue un plan d'onde intermédiaire ou bien une pupille.

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Cohérence du champ vu depuis 2 points P1 et P2 d'un écran E.
Crédit : ASM

Le facteur de cohérence

On repère un point M de la source par le rayon vecteur \mathbf{M} de coordonnées x et y. On compare la cohérence entre 2 points P_1 et P_2 de l'écran. Pour une source à grande distance (d très grand par rapport aux autres dimensions), on définit le degré de cohérence comme une fonction du profil de brillance I ( \mathbf{M}) :

\gamma_{1,2} \ = \ \gamma (\mathbf{P_1P_2}) \ = \ { \displaystyle{\int _{\mathrm{source}} I( \mathbf{M})\ \exp \left[ -2i\pi\ { \mathbf{M} \over d}. {\mathbf{P_1P_2} \over \lambda} \right] \ {\mathrm{d}}^2 \mathbf{M}} \over \displaystyle{\int _{\mathrm{source}} I( \mathbf{M}) \ {\mathrm{d}}^2 \mathbf{M}} }

Le facteur de cohérence complexe correspond à la transformée de Fourier de la distribution spatiale d'intensité de la source (théorème de Zernike - Van Cittert).

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Cohérence du rayonnement d'une source circulaire.
Crédit : ASM

Cas particulier : source circulaire

On modélise le rayonnement stellaire par une source circulaire de diamètre 2R = D \ \theta, de brillance uniforme, observée à distance D. La brillance peut être représentée par une fonction porte \Pi (r / 2R). On traite alors ce cas particulier en s'appuyant sur sa géométrie cylindrique, et l'on réécrit la cohérence entre le centre O de l'écran (centre repéré sur la normale à l'écran vers la source) et un point P tel \mathbf{OP} = \rho \mathbf{u} :

\begin{eqnarray*} \gamma_{1,2} \ =& { \displaystyle{\int _{\mathrm{source}} \ \Pi{\left({D \mathbf{u}\over 2R } \right)}\exp\left[ -2i\pi\ \mathbf{u} . {\mathbf{\rho} \over \lambda}\right] \ {\mathrm{d}} \mathbf{u}} \over \displaystyle{\int _{\mathrm{source}} \Pi{\left({D \mathbf{u}\over 2R } \right)}\ {\mathrm{d}} \mathbf{u}} }\\ \propto & \displaystyle{\int_0^\theta \ \exp\left[ -2i\pi\ \mathbf{u} . {\mathbf{\rho} \over \lambda}\right] \ {\mathrm{d}} \mathbf{u}} \ = \ \displaystyle{ 2 J_1 \left( 2\pi\theta \displaystyle{\rho\over \lambda}\right) \over 2\pi\theta \displaystyle{\rho\over \lambda}}\\ = & \displaystyle{ 2 J_1 (X) \over X} \ \ \mathrm{avec} \ \ X\ =\ 2\pi\theta \displaystyle{\rho\over \lambda} \end{eqnarray*}

où l'on retrouve la fonction de Bessel J_1.

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Ce schéma montre l'analogie entre le calcul de la tache de diffraction par une pupille circulaire de rayon a, et la cohérence du champ d'une source de diamètre \theta entre 2 points d'un écran séparés de b.
Crédit : ASM

Rappel sur la diffraction de Fraunhofer

Le résultat précédent ressemble furieusement à celui de la diffraction. Est-ce un hasard ?

La tache d'Airy résultant de la diffraction par une pupille circulaire rend compte de la contribution de toutes les sources secondaires à considérer sur la pupille. Plus la pupille est grande, plus les déphasages s'accumulent dès lors que l'on s'éloigne de la position centrale de l'image géométrique. Il s'ensuit que la tache de diffraction est d'autant plus piquée que la pupille est grande.

En terme de cohérence, plus une pupille est grande, plus le degré de cohérence entre 2 points de cette pupille diminue.

Une autre manière de reformuler ceci dérive de l'analyse de Fourier : plus on possède d'information sur un signal, moins ce signal est localisé. Le principe d'incertitude de Heisenberg ne dit pas autre chose : la détermination précise d'une grandeur nécessite que sa grandeur conjuguée soit étendue, la moins localisée possible.

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Etendue de cohérence : la valeur à mi-hauteur est obtenue pour X=2.
Crédit : ASM

Etendue de cohérence

La source de rayon angulaire \theta est vue depuis l'écran sous un angle solide \Omega = \pi \theta^2. Une surface S = \pi \rho^2 de l'écran correspond à une étendue de faisceau E telle que :

E\ =\ S \ \Omega \ = \ \pi \rho^2 \ \pi \theta^2 \ = \ {\lambda^2 X^2\over 4}

La valeur à mi-hauteur du facteur de cohérence correspond à X\simeq 2 : on choisit cette valeur pour définir le rayon de l'étendue de cohérence.

definitionDéfinition

L'étendue de cohérence du faisceau monochromatique vaut \lambda^2.


Simuler

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Evolution de la cohérence spatiale en fonction des déphasage des faisceaux issus de différents points de la source.
Crédit : ASM

Visibilité fonction du degré de cohérence de la pupille

La visibilité du signal d'interférence dépend des déphasages entre les faisceaux issus des différents points de la source. Plus ces déphasages augmentent, moins le signal est cohérent.


S'exercer

qcmQCM

1)  Le diamètre angulaire d'une étoile de rayon solaire (700 000 km) à 20 pc vaut (1 mas = 1 milliseconde d'angle) :



2)  Quel diamètre de télescope mono-pupille est nécessaire pour résoudre dans le visible le disque de l'étoile alpha du Centaure, de diamètre 1.5 millions de km, située à 4.2 AL du Soleil.




Réponses aux QCM

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QCM