Notion d'angle solide.
Définir l'étendue de faisceau ; mais surtout montrer la conservation de l'étendue de faisceau.
Un montage afocal transforme un faisceau plan en un autre faisceau plan. Les rapports des diamètres des faisceaux et des inclinaisons en entrée et sortie sont intimement liés au grossissement.
Le produit est un invariant, ce qui relate une relation physique plus générale : la conservation de l'énergie du faisceau.
La puissance (ou luminosité ) transportée par un faisceau lumineux, émise par l'élément de surface S et reçue par S' se conserve (sorte de tautologie, le faisceau étant défini par l'ensemble des rayons lumineux, càd la totalité de la puissance lumineuse). Cette puissance est proportionnelle à la luminance , à l'élément de surface émetteur et à l'élément d'angle solide d'émission.
Un jeu d'écriture sur les grandeurs photométriques, avec les données de la figure, conduit à exprimer la conservation de la puissance lumineuse comme la conservation de l'étendue géométrique de faisceau. On définit cette étendue de faisceau, pour un faisceau traversant sans être collimaté (= sans perte d'énergie) un élément optique de section , occupant un angle solide , dans un milieu d'indice unité (comme le vide ou comme l'air à peu de chose près), par le produit , qui se conserve le long du faisceau.
Pour les systèmes stigmatiques (càd, très grossièrement, donnant des images avec des aberrations limitées), la conservation de l'énergie se traduit par la conservation de l'étendue de faisceau :
Le passage de la luminance à la puissance lumineuse nécessite de s'appuyer sur le produit d'un élément de surface émetteur et d'un angle solide d'émission . La luminosité élémentaire s'écrit :
L'angle solide 'regarde' une surface réceptrice à la distance telle que :
La luminosité élémentaire se réécrit donc :
Avec l'angle solide sous lequel est vue la source depuis la surface réceptrice. On remarque que le rôle des éléments émetteur et récepteur est symétrique. Le produit introduit l'étendue géométrique élémentaire.
L'intégration sur le faisceau entier au travers d'une pupille, menée dans l'espace objet ou depuis l'espace image, garde la symétrie du produit surface angle solide .
Un faisceau conique d'ouverture totale couvre un angle solide :
Si l'angle est petit, cet angle solide se réécrit simplement :
Au travers d'une optique de diamètre , la conservation du produit devient, pour ce faisceau conique :
On retrouve donc le résultat obtenu dans le cadre du montage afocal.
Comme conséquences importantes, on note que :
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Le but d'une caméra est de réaliser un programme de cartographie, par imagerie grand champ. Les caractéristiques du détecteur sont fixées (taille du capteur CCD et caractéristiques de son optique), que l'on traduit par le produit . Le but de l'exercice est de déterminer quel collecteur optimal utiliser pour réaliser ce programme.
Comment varie la taille angulaire du champ objet en fonction de la surface du collecteur ?
Le temps de pose est fixé par le rapport signal à bruit des observations, qui dépend essentiellement du nombre de photons collectés. Comment le temps de pose varie-t-il avec la surface du collecteur ?
Y'a-t-il un intérêt particulier à utiliser un grand collecteur pour réaliser cette cartographie ? Quel usage peut-on conseiller à un télescope de la classe 4-m qui doit motiver son existence par rapport aux télescopes de nouvelle génération plus grands ?
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
CoRoT est un satellite du CNES lancé en décembre 2006, qui poursuit 2 objectifs scientifiques : la recherche d'exoplanètes par la méthode des transits d'une part, l'étude sismique de quelques étoiles de type solaire d'autre part. Ces 2 objectifs s'appuient sur la capacité de CoRoT à mener des observations de photométrie très précises. Le montage optique retenu consiste en l'association de 2 miroirs paraboliques confocaux (confocal même foyer) hors axe, suivis par une optique de chambre conjuguant le faisceau issu des 2 paraboles avec le détecteur CCD. En pratique, pour les respecter les specifications de la formation d'image, cette optique de chambre est constituée de 6 lentilles.
Faire à l'échelle un schéma de principe le plus simple possible du système équivalent à l'ensemble miroirs + optique de chambre avec 3 lentilles équivalentes pour respectivement les 2 miroirs et l'optique de chambre.
Le diamètre du premier miroir vaut 30 cm ; les focales des miroirs primaire et secondaire sont dans un rapport de 3 à 1. Que peut-on en déduire concernant les lentilles de l'optique de chambre ? En quoi consiste l'un des intérêts de ce montage ?
Reprendre le schéma de principe, en respectant l'ouverture du faisceau à vu par la caméra, Calculer la focale équivalente et la focale de l'optique de chambre.
La question précédente met en évidence un gain sur l'optique de chambre. Mettre en évidence la contrainte associée, qui dérive de la conservation de l'étendue de faisceau. Conclure.
Difficulté : ☆☆ Temps : 10 min
Un collecteur de diamètre délivre une tache de diffraction d'ouverture (définie comme largeur à mi-hauteur) . On cherche à en déduire l'étendue de faisceau cohérente.
Justifier que l'étendue cohérente correspond au pic central de la diffraction.
Déterminer l'étendue de faisceau cohérente. Montrer qu'elle est très voisine de .
Difficulté : ☆ Temps : 5 min
Un instrument du VLT (collecteur de diamètre est alimenté par un faisceau de fibres de diamètre .
L'alimentation optimale de la fibre se fait à . En déduire l'ouverture angulaire du faisceau en entrée de fibre.
[1 points]
Que vaut le champ objet admissible sur le ciel ? L'exprimer en seconde d'angle.
[1 points]
Difficulté : ☆☆ Temps : 15 min
On se propose de retrouver par l'application de la conservation de l'étendue de faisceau l'expression de la taille linéaire de l'image d'un objet à l'infini de diamètre angulaire par un collecteur de diamètre et de focale . On considère le seul cas où l'angle est petit. On note ladite taille linéaire.
Exprimer le produit côté source, en fonction des données.
[1 points]
Rappeler l'expression de l'ouverture angulaire du collecteur, et exprimer le produit côté détecteur.
[2 points]
Exprimer la conservation de l'étendue de faisceau. Retrouve-t-on le résultat attendu ? L'objet ayant une taille angulaire , quelle est la taille linéaire de son image.
[2 points]
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Se servir la conservation de l'étendue de faisceau
Si l'optique est bien conçue (sans diaphragme gênant), l'étendue de faisceau se conserve. La traduction de donne un angle solide objet
. Plus la surface du collecteur est grande, plus le champ objet est réduit.
Comment varie le nombre de photons collectés avec la surface collectrice ?
Le nombre de photons collectés varie linéairement avec la surface collectrice. Le temps de pose varie donc en raison inverse :
. Plus la surface du collecteur est grande, plus le temps de pose est réduit.
Se servir des 2 questions précédentes.
Comparer la dépendance vis à vis de la surface collectrice de la taille du champ élémentaire et du temps de pose élémentaire.
La taille angulaire du champ élémentaire accessible varie comme , la surface collectrice. Le temps de pose élémentaire varie comme . Pour couvrir un champ donné, la durée totale ne dépend donc pas de la taille du télescope : le champ couvert en 1 pose de durée avec un petit collecteur sera observée par poses de durées avec un grand.
Notons que le télescope CFH, ouvert en 1980 avec un diamètre du collecteur de 3.6 m, s'est converti à partir des années 2000 vers l'imagerie grand champ.
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Revoir la page sur le montage afocal.
Le schéma équivalent correspond à un montage afocal suivi de l'optique de chambre
Remarque : pourquoi l'emploi des deux adjectifs, afocal et confocal, pour un même concept ? En fait, tout dépend du point de vue : si l'on s'intéresse aux dioptres, ils partagent un même foyer, d'où la dénomination confocale. Mais si l'on s'intéresse au faisceau, il passe de l'infini à l'infini, d'où la dénomination afocale.
Revoir (encore !) la page sur le montage afocal.
Par application directe des propriétés du montage afocal, le diamètre de la 2ème parabole comme celui des lentilles vaut le tiers de celui du primaire, soit 10 cm. Ce montage permet de réduire la taille des 6 lentilles de l'optique de chambre (intéressant en terme de poids et de coût). Mais, par conservation de l'étendue de faisceau, ces optiques travaillent sur des rayons d'inclinaison triplée.
Le schéma équivalent demande . L'étendue du faisceau s'écrit dont de 2 façons différentes, selon que l'on considère le montage réel ou le montage équivalent :
L'application numérique donne :
Simple application de la conservation de l'étendue de faisceau.
Par conservation de l'étendue de faisceau, la diminution du diamètre du faisceau par un facteur 3 s'accompagne par un accroissement dans un même facteur de l'ouverture.
Ainsi, le gain en taille doit être compensée par une meilleure qualité optique de ces lentilles travaillant avec rayons plus inclinés sur l'axe optique.
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Pourquoi le premier anneau de la tache de diffraction est-il noir? Que cela signifie-t-il ?
Le premier anneau sombre de diffraction est dû à une anticoïncidence de l'information collectée. Le faisceau est donc juste cohérent sur le pic central de diffraction.
Revenir à la définition : exprimer et .
La tache de diffraction, de taille angulaire , couvre un angle solide de l'ordre de :
(dans l'approximation, éminemment valide, des petits angles). Elle résulte de la collecte via un collecteur de surface :
L'étendue de faisceau s'écrit alors :
Ce qui est bien du même ordre de grandeur que .