Site en cours de réalisation
31 août 2011
L'étude du ciel est une pratique savante ancienne, qui n'a cessé de se développer et de se transformer. Les mutations des conceptions cosmologiques, l'évolution des observations ont permis à la science des astres de s'institutionnaliser peu à peu en discipline scientifique.
Avec l'apparition de la démarche scientifique, les chemins empruntés par l'astronomie et l'astrologie se sont séparés : aujourd'hui, le ciel n'est plus centré sur l'Homme. L'observation du ciel permet aux scientifiques de comprendre le passé de la Terre, d'avoir une certaine idée de son avenir, mais pas de prédire les destins individuels des hommes.
Ce site, écrit par des astronomes, parle de ce cheminement.
Le projet est né d'un appel d'offre de Sciences à l'Ecole sur la problématique de l'expérimentation dans les sciences. Les fondements des sciences expérimentales que sont l'objectivité, la rationalité, la rigueur et la réfutabilité, sont presentés au travers de l'évolution historique qui a conduit progressivement une science à se détacher de la para-science correspondante.
Le public principal auquel s'adresse ce site est celui des enseignants du second degré. Le but de ce projet est de donner aux enseignants quelques éléments pour leur permettre de confronter la méthodologie scientifique aux prévisions astrologiques.
L’astronome doit s’exprimer sur l’astrologie, car il y est sans cesse "associé" par le public et par les astrologues eux-mêmes qui entretiennent la confusion des genres et en tirent crédit. En tant que scientifique, l'astronome dispose de la "grille d’analyse" lui permettant de conclure que l’astrologie est une superstition, dont les prédictions sont infondées.
Deux visions du ciel :
Cette gravure sur bois, d'auteur inconnu, vient d'un ouvrage de Camille Flammarion, "L' atmosphère: Météorologie Populaire" (Paris, 1888, page 163), ouvrage accessible sur le site Gallica (http://gallica.bnf.fr/).
Cette gravure illustre un texte sur la voute céleste: "Jusqu'à Copernic, un grand nombre d'astronomes l'ont considérée (la voute céleste) comme aussi matérielle que du verre fondu et durci" dit C. Flammarion.
Cette image, souvent utilisée par les astrologues, illustre les superstitions associées aux mystères que le ciel a longtemps représentés : Où vont les étoiles le jour ? Pourquoi et comment bougent les astres ? Quels relations existe-t-il entre le ciel et la Terre ? Ces questions sont longtemps restées sans réponse.
L'étude des astres est une pratique immémoriale. Les hommes qui la pratiquaient étaient à la fois astronome pour suivre et prédire les mouvements des astres, et astrologue pour répondre aux attentes humaines. Aujourd'hui, la lecture du ciel est faite par des astrophysiciens, qui étudient la composition, l'origine et l'évolution des objets célestes pour faire progresser les connaissances.
une photo d'un ciel nocturne prise le 12 mai 2011 du désert d'Atacama au Chili par Alain Maury (http://www.spaceobs.com/). Elle montre une "conjonction planétaire". L'objet le plus brillant du ciel est Vénus. A droite de Vénus, on voit Mercure. Sous Vénus, juste à l'horizon, on peut voir Mars. Au-dessus de Vénus à gauche (à 10h), on voit Jupiter. Uranus est aussi visible, plus loin en haut et à gauche de Vénus, mais elle est plus difficile à trouver, noyée dans les étoiles.
On peut voir aussi une étoile filante à gauche de l'image, et la lumière zodiacale, bande claire verticale dans laquelle baignent les planètes: la photo a été prise à l'aube, et le Soleil, sous l'horizon, éclaire la poussière présente dans le plan de l'écliptique (plan dans lequel les planètes orbitent autour du Soleil).
Une telle conjonction, assez rare, parfaitement prédite par les astronomes, est souvent interprétée par les astrologues comme un signe d'une catastrophe future. Si les planètes sont proches dans le ciel, ce n'est qu'un effet de perspective, un beau spectacle dans le ciel nocturne, sans aucune conséquence physique.
Ce site a été réalisé en réponse à un appel d'offre de Sciences à l'Ecole.
Les chapitres décrivant l'histoire, les principes et les études sur l'astrologie doivent surtout à François Biraud et Philippe Zarka : "Sur l'astrologie, réflexion de deux astronomes". Ces chapitres s'inspirent aussi de la présentation de Philippe Zarka et Daniel Kunth, "Astronomie et astrologie" (ligne Astronomie & Astrologie, présentation, VF de la précédente, PDF 5 Mo)
Les réflexions sur l'approche rationnelle des superstitions s'inspirent et renvoient vers le site de l'observatoire de zététique et vers les démarches pédagogiques qu'il présente.
Le projet est porté par Françoise Roques qui est, comme François Biraud et Philippe Zarka, astronome à l'observatoire de Paris. Le site a été créé dans le cadre de la CeTi, cellule TICE de l'observatoire de Paris, avec, en particulier, la participation de Marie-France Landréa.
Le crédit des images noté DP fait référence au Domaine Public.
Toute question concernant le site est à adresser à contact.aas@obspm.fr
Les agriculteurs et les marins ont toujours su que les positions des étoiles dans le ciel rythmaient le retour des saisons. Aujourd'hui, beaucoup d'hommes vivent dans un environnement trop lumineux pour avoir conscience de ces mouvements du ciel nocturne.
Mouvement diurne : En regardant le ciel, on voit d'abord le mouvement diurne qui fait, sur une journée, se lever et se coucher le Soleil, la Lune et les étoiles. Ce mouvement a longtemps servi de base à la définition du jour et de l'heure.
Mouvement annuel : Un deuxième mouvement est repérable en regardant le ciel nocturne sur plusieurs semaines : les étoiles se décalent, nuit après nuit, avec une période de un an. La figure ci-dessous montre la même direction du ciel (l'Est), à la même heure (22 heures), les 21 Février, 21 Mars et 21 Avril. On voit que l'étoile Véga n'est pas levée le 21 Février mais qu'elle est visible à partir du 21 Mars. Ce mouvement annuel, dû à la rotation de la Terre autour du Soleil, a longtemps été le moyen le plus précis pour définir les saisons et l'année.
Ces figures ont été réalisées avec le logiciel libre et gratuit Stellarium
L'observation du ciel à l'oeil nu ne permet pas de savoir qui est en mouvement : le ciel ou la Terre ? Un biais humain a longtemps fait préférer l'idée que l'Univers tournait autour de la Terre.
La Lune : La Lune est visible, parfois le jour, parfois la nuit et elle présente des phases variables avec un rythme de 28 jours. Ce rythme est à l'origine de l'invention du mois.
Les planètes : Des observations sur plusieurs années montrent que les planètes se déplacent aussi par rapport à l'ensemble des étoiles avec des mouvements parfois compliqués.
Mouvements aléatoires : Si les objets cités ci-dessus ont des mouvements plus ou moins réguliers, il se passe aussi des événements imprévus parmi lesquels on compte les comètes, les eclipses ou les supernovae.
Dans l'antiquité, le ciel, centré sur la Terre, était le domaine des dieux et les objets mouvants du ciel portaient les messages qu'ils envoyaient aux hommes. Les mêmes personnes étaient astronome pour calculer la position des corps célestes et prévoir le retour des saisons et astrologue pour interpréter les messages des dieux. Quand les astronomes ont découvert que les planètes étaient, comme la Terre, des corps en orbite autour du Soleil, ils ont cessé de croire en l'astrologie.
L'astrophysique a ensuite montré que les étoiles, la Terre et les êtres vivants étaient constitués de la même matière, et que les lois de la physique et de la chimie étaient les mêmes sur Terre et dans les galaxies les plus éloignées. Malgré ces découvertes, l'astrologie a encore une audience que n'a plus, par exemple, l'alchimie.
L'alchimie s'est séparée de la chimie quand ses fondements ont été remis en cause par la découverte de la structure de la matière. Aujourd'hui, personne ne se présente plus comme alchimiste pour vendre un médicament universel ou promettre la transmutation du plomb en or.
Le dictionnaire définit l'astrologie comme un "Art divinatoire qui cherche à déterminer l'influence présumée de certains astres sur les événements terrestres et la destinée humaine, à partir de l'étude de leur déplacement dans le zodiaque et de leurs positions relatives dans le ciel".
Parmi toutes les superstitions, l'astrologie a une place particulière par son impact sociétal important. Elle joue souvent un rôle dans des décisions personnelles ou collectives, au détriment d'arguments rationnels.
Les astrologues entretiennent la confusion des genres avec l'astronomie, miment un discours rationnel et tirent crédit de la proximité entre l'astronomie et l'astrologie. En tant que scientifique, l'astronome se doit de montrer que l'astrologie n'est pas une science.
Il est important de définir ce qui est du domaine de la science et ce qui ne l'est pas. Si l'astrologie est une science, elle doit répondre à des critères qui font consensus dans la communauté scientifique, notamment les protocoles statistiques utilisés dans de nombreux domaines scientifiques pour tester la validité d'hypothèses ou estimer des barres d'erreur sur un résultat. Si le "modèle astrologique" explique les comportements humains, ces outils statistiques doivent le montrer.
Aujourd'hui, l'astrologie se présente parfois comme une démarche symbolique de recherche de lien entre l'Homme et l'Univers. En cela, c'est une superstition, un art, elle n'entre pas dans le domaine scientifique.
Ce site propose de considérer l'astrologie, et autres arts divinatoires, avec une approche objective et expérimentale. Il a pour but de donner quelques connaissances sur l'histoire de l'astrologie par rapport à l'astronomie, sur sa place dans la société, ainsi que des outils pour définir des protocoles expérimentaux destinés à une étude rationnelle des prédictions astrologiques ou autres.
Les enseignants ont un rôle fondamental pour transmettre les connaissances scientifiques et les valeurs rationnelles. Depuis à peu prés 200 ans, l'Homme modifie son environnement à grande échelle. Ces modifications ont un impact important sur la faune, la flore mais aussi sur la planète elle-même. Certains scientifiques présentent cela comme une nouvelle époque géologique, l'Anthropocène. Ils alertent sur les conséquences de ce comportement sur le climat, la biodiversité et la santé, voire la survie de l'espèce humaine.
Dans quelques années, ce sont les jeunes actuellement à l'école, qui seront confrontés à l'explosion de problèmes posés par ce déséquilibre écologique. Ces questions nécessiteront que la société ait une bonne connaissance des concepts scientifiques en jeu. Il y a urgence à transmettre les valeurs rationnelles qui fondent ces connaissances scientifiques.
A côté de l'importance de former les jeunes aux sciences, il est aussi très instructif de suivre le cheminement de la pensée humaine à la recherche de réponses à ses questions, d'abord dans la positions des planètes, puis dans la découverte de la réalité physiques des corps célestes. Aujourd'hui, les connaissances astronomiques de la diversité des planètes dans l'Univers ont énormément progressé. Ces connaissances peuvent nous aider à comprendre notre place dans l'Univers et à mieux vivre sur/avec notre propre planète.
" Qu'est-ce que la science ? C'est l'enchantement du monde, l'enchantement réel du monde. "
Michel Serres (Extrait de - Petites chroniques du dimanche soir 3, Michel Serres - entretiens avec Michel Polacco - Éditions Le Pommier.)
Très tôt les hommes se sont intéressés au ciel, et ont noté les déplacements de certains astres : ils ont ainsi remarqué qu’il y avait une relation étroite entre les mouvements du Soleil et les saisons, entre la Lune et d’autres phénomènes, marées, éclipses... L'étude des astres est une pratique savante extrêmement ancienne et les hommes de science étaient à la fois astronomes et l’astrologues, mus par des impératifs agricoles et religieux.
Cette pratique n'a cessé de se développer et de se transformer, d'évoluer en fonction des découvertes astronomiques et des mentalités ; de l'utilisation de méthodes expérimentales et rationnelles.
Les astres commandaient ce qui se passe sur Terre. De là à penser qu’ils devaient aussi influer sur la vie des Hommes, il n’y avait qu’un pas, franchi somme toute très logiquement. On pouvait donc, en connaissant, mais à l’avance (ce qui est plus compliqué) le cours des astres, faire des prédictions et sonder l'avenir.
L’astrologie était pratiquée en Mésopotamie vers 2500 av. JC. Les premières traces écrites datent de 1800 ou 1700 av. JC. Il s’agit d’abord de prédictions générales ou politiques, c’est l’astrologie naturelle. Vers le 3ème siècle av. JC. (mais il est probable qu’elles se sont perdues plus facilement) on voit apparaître des prédictions individuelles. C’est l’astrologie judiciaire.
Notons que dès cette époque, des astronomes, comme Eudoxe de Cnide (vers 406-355) s’opposaient à l’astrologie. Aristote (384-322) a été pour beaucoup dans le développement de l’astrologie. Mais c'est surtout Ptolémée (vers 100-vers 170) qui va la codifier dans son Tetrabiblon, dont beaucoup d’astrologues se réclament encore.
L’astrologie est d’abord très répandue à Rome où Tacite, par exemple, considérait qu’elle était dûment prouvée, et attribuait ses erreurs à l’incompétence de certains astrologues (superbe cercle vicieux), mais aussi dans les pays arabes, et en Occident chrétien.
Par contre le Haut Moyen Age marque un reflux très net pendant près de 500 ans de l'importance de l'astrologie ; mais elle repart de plus belle vers le 12ème siècle, comme l’alchimie et pour les mêmes raisons : la redécouverte des grandes œuvres de l’Antiquité.
S’ouvre alors un âge d’or, jusqu’au 17ème siècle. Les rois ont leur astrologue, l’astrologie est enseignée à la faculté. Des astronomes dont la contribution reste monumentale ont calculé, voire vendu, des horoscopes. Tycho Brahé, excellent observateur (1546-1601) mélange allègrement astronomie et astrologie. Il s’élève contre les astrologues qui se basent sur des calculs astronomiquement erronés. Il voulait « débarrasser l’astrologie de l’erreur et de la superstition (sic), afin d’obtenir un meilleur accord entre elle et l’expérience ». Képler, son disciple, découvrira les lois du mouvement des planètes à partir des observations de Tycho Brahé, mais il vendait des horoscopes, sans conviction toutefois, comme en atteste cette citation :
« De quoi vous plaignez-vous si une fille que vous jugez folle soutient et nourrit une mère sage mais pauvre ? […] Si l’on n’avait eu le crédule espoir de lire l’avenir dans le ciel, auriez-vous jamais été assez sage pour étudier l’astronomie pour elle-même ? ».
Un autre exemple qui montre que l'astrologie était un moyen de subvenir au besoin du savant de l'époque : en mai 1718, à 30 ans, Joseph Delisle, astronome français, sollicite de Réaumur, pour pouvoir vivre, la chaire du Collège Royal (Collège de France) :
« je me trouve réduit, si j’ose le dire, à calculer pour l’astrologie judiciaire et ainsi à prostituer l’Astronomie à des recherches pour lesquelles j’ai un souverain mépris ».
L'astrologie trouve naturellement sa place dans le monde de Ptolémée, à l'époque du géocentrisme, où :
Au 16ème siècle, Copernic propose un monde centré sur le Soleil. Cette théorie, l'héliocentrisme, mettra très longtemps à être admise. Cette réticence à admettre que l'homme n'est pas au centre du monde ira jusqu'à pousser Tycho Brahé à proposer une théorie qui garde la Terre au centre du monde et fait tourner les autres planètes autour du Soleil qui, lui-même, tourne autour de la Terre.
Galilée, physicien et astronome du XVII èm sièvle, va découvrir que des satellites tournent autour de Jupiter et qu'il y a des taches sur le Soleil. Les corps célestes ne sont pas parfaits. Quand Newton découvre la gravité, on découvre que les corps célestes obéissent à la même loi que celle qui gouverne la chute des corps sur Terre.
À la fin du 17ème siècle, seuls la Grande Bretagne, la France, les Pays-Bas et le Danemark acceptent la théorie copernicienne. Il faudra encore un siècle pour que le reste de l'Europe admette que la Terre n'est pas au centre du monde. L'église ne l'admettra qu'au début du 19ème siècle.
L'astrologie était répréhensible en vertu de la loi du code pénal de 1832… Cette loi a été abrogée en 1994. Cette utilisation commerciale débridée profite aux astrologues et à l'État (de l'ordre d'un milliard d'euros d'impôts par an, auxquels s'ajoutent les recettes de l'exploitation directe par la Française des Jeux de loteries du type Astro-Loto).
L'astrologie se diversifie avec les horoscopes chinois ou tibétains mais garde une notoriété que n'ont pas les autres parasciences.
Une explication de cette force est la précision des éphémérides astronomiques. Comme le dit un site astrologique : "La grande force de l’astrologie horoscopique est de pouvoir dessiner le passé, expliquer le présent et anticiper l’avenir en se basant sur la position des astres à un instant donné. Une position passée peut être retrouvée et une position future peut être calculée, ouvrant ainsi la voie à des interprétations valables pour chaque être humain, quel que soit la période de sa vie que l’on étudie".
Malgré les arguties des théologiens, c’est un problème de concilier l'omniscience divine et le libre arbitre de l’homme. La doctrine astrologique, selon laquelle c’est le cours des astres qui va déterminer l’avenir, n’arrange rien ! Elle porte en elle la menace du fatalisme, qui dégage la responsabilité de l’homme.
Vers 600 avant JC déjà le prophète Jérémie (10,2) conseille : « Ne redoutez pas les signes du ciel, que craignent les nations ». L’astrologie est interdite par le concile de Laodicée en 381, à nouveau par celui de Tolède en 447, par celui de Braga en 560, puis plusieurs fois encore, ce qui prouve qu’elle avait la vie dure. Quand les écrits d’Aristote arrivent en Europe au début du 13ème siècle, l’Eglise en interdit la lecture. Mais ensuite il sera au contraire vénéré, et son autorité reconnue, depuis le 13ème siècle environ, jusqu’à Copernic et Galilée. En fait, un seul astrologue sera brûlé, Cecco d’Ascoli, en 1327.
Une échappatoire habile consiste à distinguer l’homme du reste de la création. Pour Albert le Grand (vers 1200-1280) et son disciple St Thomas d’Aquin (1228-1274) les événements terrestres sont commandés par les astres, mais pas le destin individuel de l’homme, qui « peut toujours agir, sous l’empire de la raison, contre l’inclination produite par les corps célestes ». En conséquence ils distinguent deux astrologies, l’une permise (l’astrologie naturelle), l’autre interdite (l’astrologie judiciaire).
Képler, lui, dit « qu’il faut distinguer ces effets des astres, qui sont généraux, de ce qui serait interventions dans les affaires individuelles des humains ». Notons que la position de l’Islam est assez voisine.
En tous cas l’Eglise a toujours vu l’astrologie d’un mauvais œil, et son action a été sans doute plus efficace que celle des scientifiques.
Toutes les civilisations ont regardé le ciel, établi des calendriers et cherché des réponses aux questions existentielles dans les mouvements des astres. Les représentations des zodiaques frappent toujours par leur beauté et souvent par la présence d'animaux mythologiques.
Cette mosaïque de la synagogue de Beit Alpha, Israël, date du 6ème siècle. On y voit les signes du zodiaque autour du chariot central du Soleil (un motif grec). Aux quatre coins, les piliers" ("tekufot") de l'année, solstices et équinoxes, chacun dans le mois de son arrivée : tekufah deTishrey, (tekufah deTevet), tekufah deNi(san), tekufah deTamuz
Depuis les années 1930, l’astrologie connaît un renouveau dans les media et dans le monde politique. Elle bénéficie d’une croyance répandue dans le public, révélée par des enquêtes où :
Cinq études menées entre 1982 et 2000 montrent une régularité dans l'audience des parasciences : les femmes, les jeunes, les personnes qui croient en un au-delà après la mort sont plus enclins à déclarer des croyances dans l'astrologie et les parasciences. Une attitude sceptique n’est pas le privilège de ceux ont accès à l'instruction. Cette croyance augmente en fait chez les personnes qui manifestent un intérêt déclaré pour la science, mais qui n'ont pas fait d'études scientifiques. Elle est maximale chez les personnes ayant un niveau d’éducation moyen, puis décroît chez ceux qui ont suivi des études supérieures. Elle est faible chez les personnes ayant un contact avec la nature comme les agriculteurs.
D'autres enquêtes du CSA menées en 1994 et 2003, montre une baisse des superstitions, surtout chez les jeunes, entre ces deux dates: 37% des personnes apportent crédit à l'astrologie en 2003 (contre 60% en 1994), 23% aux prédictions des voyantes (contre 46%), 22% à la communication avec les morts (contre 37%) et 21% à la sorcellerie (contre 41%).
L’utilisation d'éphémérides calculés par ordinateur, l'imitation du discours scientifique laisse penser que les prédictions astrologiques ont la rigueur de résultats scientifiques. Certains astrologues vont même jusqu'à demander une reconnaissance académique afin d'avoir accès à des financements publiques.
L'astrologie est un art divinatoire, comme il en existe des centaines. La liste des arts divinatoires est une merveille de poésie et fait intervenir la farine d'orge, les cloches, les bâillements, les oignons, les entrailles d'animaux, le charbon, les araignées, les taches d'encre, les gouttes d'huile, la neige, la cire, les perles, les menstrues, le vin, les rochers, les fleuves, les fromages, le sable, les ombres, les tarots, le vent.... Dans cet inventaire à la Prevert, l'astrologie se trouve entre l'Astragalomancie (divination par les osselets ou l’emploi de dés cubiques) et l'Axinomancie (divination à l'aide d'une hache chauffée à blanc). Cette liste reflète surtout l'immense imagination de l'esprit humain quand il veut trouver autour de lui des liens avec sa propre existence.
La croyance en l'astrologie est dangereuse dans la société, lorsqu'elle amène un responsable (politique, d'entreprise …) à prendre des décisions importantes sur la base de thèmes astrologiques au lieu de rechercher des critères objectifs.
Plusieurs de ces arts divinatoires sont liés au ciel, comme la néphomancie (lire dans les nuages), l'uromancie (observation du ciel), la météoromancie (divination par les météores).
L'avancée des connaissances scientifiques a apporté de nombreuses réponses dans des domaines qui relevaient auparavant de la religion ou de la superstition. Au Moyen-Age, l'astrologie médicale cherchait à diagnostiquer les maladies en établissant des correspondances entre les parties du corps et le cosmos et les alchimistes cherchaient l'ultime remède avec la pierre philosophale. Aujourd'hui, la médecine a considérablement amélioré les conditions de vie des hommes et des femmes. Un domaine de la médecine, la chronobiologie, s'intéresse aux relations entre les rythmes de vie et la santé et aborde ainsi des phénomènes du domaine astrologique.
La chronobiologie étudie l'impact des rythmes sur les êtres vivants et donc en particulier des rythmes diurnes, mensuels et annuels, et donc indirectement gouvernés par le Soleil et la Lune. Ainsi, les saisons ont un impact important sur les fonctions biologiques. La saison modifie la durée du jour, la température, la luminosité, l'alimentation... Les premiers apprentissages de l'enfant se font dans un environnement lié à la saison de naissance. Cet effet se traduit par des "traits de caractère" liés à la saison de naissance, du moins dans les pays où les différences de saison sont marquées. Une étude du Royal College of Psychiatry montre un lien entre une naissance au printemps et un risque d'anorexie chez chez les enfants. Une autre étude montre que la saison de naissance serait aussi une des causes, multiples, de l'intolérance au gluten.
Une autre étude, menée en France, concerne l'impact de la saison de naissance sur les résultats scolaires. L'inscription à l'école, et donc les apprentissages scolaires se font à âge fixe, que les enfants soient nés en début ou en fin d'année. Cela se traduit par des difficultés scolaires pour les enfants nés en fin d'année, qui ont une maturité moindre que les élèves nés en début d'année. Cet effet, très faible, n'est décelable que par des études statistiques portant sur un grand nombre d'élèves.
La date de naissance a donc un impact sur la vie d'une personne, mais il n'est pas besoin d'aller chercher les positions des planètes dans le ciel pour étudier cela.
Le monde occidental est entré dans un processus de rationalisation de l'univers. Les connaissances scientifiques ont évacué la pensée magique. En se fondant sur l'expérimentation, la science a abandonné, depuis le 19ème siècle, la spéculation métaphysique. La science est de plus en plus complexe et hyperspécialisée, de plus les connaissances scientifiques progressent plus vite qu'elles ne sont transmises dans la société. L'harmonie et la beauté du monde révélées par la science ne sont accessibles qu'à une petit caste de l'humanité. D'où la perte apparente de sens global qui a été nommée, par le sociologue et économiste allemand Max Weber (1864-1920) : "Désenchantement du Monde par la Science" !
Une limite importante de la science est liée à la rigueur nécessaire à sa démarche. Un résultat scientifique est toujours assorti d'un domaine d'application et de marges d'erreurs.
Or, la société réclame des certitudes.
Les messages des scientifiques ont du mal à être entendus quand ils sont porteurs d'inquiétudes sur l'avenir du monde. Les scientifiques décrivent les dangers potentiels du réchauffement climatique. Or la prise en compte de ce danger nécessite des évolutions radicales des modes de vie. Mais la marge d'incertitude sur les résultats est souvent prise comme prétexte pour retarder les prises de décision.
Certains astrologues ne prétendent pas avoir une approche scientifique, et parlent de la symbolique des signes astrologiques. Ce discours n'a pas de prétention scientifique. Il contient alors un message semblable à celui de la symbolique des couleurs, des fleurs ou des nombres, qui sort du domaine scientifique.
Le "négationnisme", qui existe en histoire, touche aussi les découvertes scientifiques, quand elles remettent en cause des croyances, des modes de vie, des modèles économiques. Il y a alors une tentation de nier la vérité de ces découvertes. Cela a été le cas avec le géocentrisme. Aujourd'hui, l'impact de l'activité humaine sur l'évolution du climat donne lieu à un "négationnisme" qui associe attitude réactionnaire et intérêts économiques et qui freine la prise de conscience sociétale et les évolutions nécessaires.
Ce négationnisme est dangereux quand il aboutit à refuser d'affronter les problèmes soulevés. Les scientifiques tirent aujourd'hui la sonnette d'alarme dans plusieurs domaines comme celui du changement climatique (du aux gaz à effet de serre générés par l'activité humaine), de la disparition d'espèces animales (rôle des insecticides dans la disparition des abeilles), les pollutions chimiques (perturbateurs endocriniens dans les produits dits "lights")...
Dans les années 1970, les scientifiques découvrent que l'ozone, présent dans la haute atmosphère de la Terre forme une couche qui filtre les rayonnements Ultra Violet (UV) et nous en protège. Les observations montrent que cette couche protectrice se dégrade rapidement, et les études montrent que les coupables sont en particulier les chlorofluocarbure ou fréons (CFC) utilisés dans par de nombreuses industries. Les gaz émis montent dans la haute atmosphère et y catalysent la destruction de l’ozone en le transformant en dioxygène, ce qui est à l’origine du trou dans la couche d’ozone. Une réaction internationale amène les états à proposer progressivement l'interdiction de la mise sur le marché et de l'utilisation de ces molécules.
A partir des années 1980, le "relativisme" a remis en question la valeur intrinsèque et l’objectivité de la science, considérée comme comparable à toute autre « croyance ». Un des arguments du relativisme est que nos propres biais cognitifs et culturels ne nous rendent pas objectifs. Ainsi certains chrétiens refusent de "croire" que la race humaine est issue d'une évolution d'espèces animales et revendiquent de mettre le créationnisme sur le même plan que l'évolutionnisme dans les programmes scolaires.
Le scepticisme scientifique, proche du rationalisme, cherche à s'opposer aux pseudo-sciences. Cependant, certains mouvements sceptiques, comme les climato-sceptiques qui refusent de voir une origine humaine dans le changement climatique, se rapprochent du négationnisme.
Tycho Brahé (1546-1601) s’élèvait contre les astrologues qui se basent sur des calculs astronomiquement erronés. Il voulait « débarrasser l’astrologie de l’erreur et de la superstition (sic), afin d’obtenir un meilleur accord entre elle et l’expérience »
Kepler (1571-1630) « De quoi vous plaignez-vous si une fille que vous jugez folle soutient et nourrit une mère sage mais pauvre ? […] Si l’on n’avait eu le crédule espoir de lire l’avenir dans le ciel, auriez-vous jamais été assez sage pour étudier l’astronomie pour elle-même ? »
Delisle (1688-1768) :« je me trouve réduit, si j’ose le dire, à calculer pour l’astrologie judiciaire et ainsi à prostituer l’Astronomie à des recherches pour lesquelles j’ai un souverain mépris »
Voltaire (1694-1778) "Traité sur la tolérance (1767)" : La superstition est à la religion ce que l’astrologie est à l’astronomie, la fille très folle d'une mère très sage.
Albert Jacquart (1925-): "Quand accepterons-nous d'être lucides et de comprendre que la spécificité de l'homme est de pouvoir prendre en charge son destin ? Demain n'est pas inscrit dans les planètes ni dans les nombres. Demain sera ce que nous décidons aujourd'hui."
Léonard de Vinci (1452-1519): Qui ne doute pas acquiert peu.
Blaise Pascal (1623-1662): Pour examiner la vérité, il est besoin, une fois dans sa vie, de mettre toutes choses en doute autant qu'il se peut.
Friedrich Nietzsche (1844-1900): Ce n'est pas le doute qui rend fou : c'est la certitude.
Hubert Reeves (1932-): Devenir adulte (...) C'est apprendre à vivre dans le doute et l'incertitude.
André Comte-Sponville (1952-) "À propos du négationnisme", L'Express, 30/5/96 : ,
"Ce qu'il faut rappeler d'abord, contre ces âneries [des négationnistes] c'est qu'aucune connaissance n'est possible sans un certain nombre de croyances bien établies. Nul ne peut tout vérifier, tout contrôler, tout examiner. Comment la biologie pourrait-elle se développer si chaque biologiste devait refaire lui-même toutes les expériences, s'il devait vérifier les connaissances physiques ou chimiques dont il se sert, s'il devait démontrer chacun des théorèmes mathématiques qu'il utilise ?
La "cité des savants", comme disait Bachelard, ne peut progresser que par la convergence de plusieurs disciplines, chacune complétant l'autre, en amont ou en aval, et l'ensemble produisant - à coups de rectifications permanentes - ce consensus si remarquable des scientifiques d'abord, puis, autour d'eux, grâce à eux, des esprits informés. C'est ainsi que nous savons que la Terre tourne autour du Soleil ou que l'eau est constituée de deux atomes d'hydrogène pour un atome d'oxygène. Connaissance ? Croyance ? L'une et l'autre - c'est ce que j'appelle une croyance bien établie, et qui distingue le savoir de la religion. Celui qui voudrait revenir au géocentrisme de Ptolémée ou aux éléments des anciens alchimistes, ce n'est pas la foi qui lui manquerait ; c'est la culture, et c'est le sérieux."
Une constellation est un ensemble d'étoiles dans le ciel. Leur projections sur la voûte céleste incite l'œil humain à les relier par des lignes imaginaires, ce qu'ont fait les différentes civilisations, traçant ainsi une figure sur la voûte céleste. Une constellation est donc une figure remarquable "dessinée" par des étoiles particulièrement brillantes. En fait l'espace est tridimensionnel et les étoiles d'une constellation sont à différentes distances, mais elles nous paraissent regroupées dans le ciel nocturne.
Le Soleil parcourt l'écliptique en une année en traversant le zodiaque. Les planètes et la Lune parcourent des trajectoires qui ne s'éloignent jamais beaucoup de l'écliptique et croisent aussi ces constellations. Il est facile de calculer les moments où le Soleil et les planètes se trouvent dans ces constellation.
Au cours de l’année, le Soleil parcourt dans le ciel un grand cercle, l’écliptique. L'écliptique traverse plusieurs constellations, qui définissent le zodiaque. Les orbites des planètes et de la Lune étant presque dans le même plan que celle de la Terre, leurs trajectoires apparentes sont à moins de 7°de l’écliptique. Les planètes se déplacent dans le zodiaque. Seul Pluton en sort notablement, avec une inclinaison de 17°.
La Terre tourne sur elle-même autour de son axe des pôles qui définit aussi le plan de l'équateur. Si l’axe des pôles de la Terre était perpendiculaire au plan de son orbite, l’écliptique serait confondu avec l’équateur (et il n’y aurait pas de saisons). Ce n’est pas le cas : ces deux plans font un angle de 23°27’. Ils se coupent en une droite où le Soleil se trouve au moment des équinoxes. Celui du 21 mars, équinoxe de printemps (le Soleil commence alors à remonter dans l’hémisphère nord), est appelé point vernal ou point γ.
La position d’un astre est définie par deux quantités :
Pendant longtemps, les astronomes/astrologues se sont contentés de diviser l’écliptique en 12 secteurs égaux chacun à 30°. Ce sont les signes du zodiaque. Les astrologues ont gardé cette habitude. Ils ont aussi divisé chaque signe en trois décans de 10°. 10° est le maximum de précision prise en compte par les astrologues. Les astronomes mesurent les deux coordonnées écliptiques, la longitude et la latitude, en degrés, minutes et secondes d'arc. Les précisions des observations se comptent souvent en millième de seconde d'arc.
Le thème astrologique est défini par la position des luminaires et des planètes à un moment donné, par exemple le moment de la naissance.
La première partie du thème considère les positions des luminaires et des planètes dans les signes, et les uns par rapport aux autres, tels que vus de la Terre : Ils peuvent être en conjonction si leurs longitudes sont les mêmes. Ils sont en trigone si la différence de longitudes vaut 120°, en sextile s'ils sont à 60° l'un de l'autre, et en opposition s'ils sont à 180°... On peut noter que ces valeurs sont celles qui étaient utilisées du temps de l'observation du ciel à l'oeil nu.
La partie rapide du thème dépend du lieu sur Terre où on se trouve. Elle fait intervenir l’Horizon du lieu. On appelle Ascendant le signe où se trouve l’intersection de l’écliptique avec l’Horizon Est. Le Descendant est le signe où se trouve l’intersection de l’écliptique avec l’Horizon Ouest. Le Milieu du ciel, respectivement Fond du ciel est le signe où se trouve l'intersection de l'écliptique avec le Méridien au-dessus de l’horizon, respectivement au-dessous de l'horizon.
On note un mélange entre des termes scientifiques, comme Ecliptique et des termes archaïques comme Milieu du ciel.
L’horizon et le plan méridien (qui passe par le zénith et le nord) divisent le ciel en quatre quartiers, deux au-dessus et deux au-dessous de l’horizon. L'astrologie divise ces quartiers chacun en trois fuseaux par des plans passant par les points cardinaux nord et sud (et non par l’axe pôle nord-pôle sud). Ces douze fuseaux sont les 12 maisons dans lesquelles se déplacent les planètes. Il y a donc six maisons diurnes, au-dessus de l’horizon, et six maisons nocturnes au-dessous. Le système le plus généralement utilisé, celui de Placidus de Titis (défini au 17ème siècle, mais repris de Ptolémée), ne suppose pas des maisons égales en largeur angulaire, mais veut que les maisons diurnes soient traversées par le Soleil, de son lever à son coucher en des temps égaux, et de même pour les maisons nocturnes, du coucher au lever. Il en résulte que les maisons sont inégales.
De plus, la définition n’a plus de sens si le Soleil ne se lève ni ne se couche, ce qui arrive au-delà des cercles polaires. C’est pourquoi on dit quelquefois que les malheureux Lapons n’ont pas d’horoscope.
Le thème ainsi complété change cette fois très vite, jusqu’à 120 fois par jour (10 luminaires X 12 maisons) en un lieu donné. Il en résulte que peu de gens ont des horoscopes identiques (« jumeaux astraux »). Par exemple, il ne naît qu’environ 200 enfants par jour à Paris.
En résumé, l’astrologie utilise une base objective (positionnement des astres dans le ciel) avec un vocabulaire et une présentation archaïque. Cet enracinement scientifique est peut-être une des causes de la pérennité de l’astrologie.
Pour représenter ces positions, les astrologues dessinent un schéma du zodiaque et des maisons, avec les positions des planètes, l’horizon du lieu, et les points remarquables : ascendant, etc… C’est ce schéma qu’on a appelé initialement horoscope. Le sens s’est étendu aux conclusions que les astrologues en tirent en l'"interprétant".
Sur l’établissement du thème, les astrologues sont, en gros, d’accord entre eux et avec les astronomes. Les calculs utilisés pour connaître les positions des astres à une date et un lieux donnés sont parfois approximatifs mais corrects. En revanche, quand il s’agit d’interpréter ce thème, les astrologues se divisent en de nombreuses écoles, qui ne s’accordent sur presque rien. D’abord, à quel domaine va-t-on s’intéresser ?
L’astrologie événementielle, la plus ancienne, continue à donner lieu à des prédictions générales sur les phénomènes naturels (catastrophes…), politiques (décès de dirigeants, attentats…), économiques (cours de bourse) etc…, en particulier en fin d’année pour l’année suivante.
L’astrologie judiciaire a deux facettes :
Les constellations ont reçu leurs noms 2 à 3 siècles avant notre ère, sauf bien sûr celles situées très au sud, découvertes bien plus tard lors des grands voyages d’exploration. La plupart des signes du zodiaque ont alors été logiquement désignés par le nom de la constellation qui leur correspondait à cette époque. « Le Soleil est dans les Gémeaux » disait à la fois qu’il était, dans le troisième signe du zodiaque à partir du point vernal, et qu’il était, vu en projection, dans la constellation des Gémeaux. Mais la précession des équinoxes est venue compliquer les choses.
Non seulement l’axe de la Terre n’est pas perpendiculaire à l’écliptique, mais il n’est pas fixe dans l’espace. En gardant son inclinaison de 23°27’, il décrit un cercle en 25800 ans autour du pôle de l’écliptique. Donc les étoiles se décalent par rapport aux signes du zodiaque. Par exemple la constellation des Gémeaux, bien reconnaissable avec les deux belles étoiles Castor et Pollux qui lui ont donné son nom, se trouvent maintenant dans le signe du Cancer. Au moment de l'équinoxe de printemps, le Soleil entrait, dans l’Antiquité, dans le signe et dans la constellation du Bélier (le γ notant ce point n’est d’ailleurs pas la lettre grecque, mais le symbole astrologique du Bélier). Maintenant, il entre dans la constellation des Poissons, mais toujours dans le signe du Bélier.
Les astrologues sidéralistes en tiennent compte et se réfèrent aux étoiles. Les tropicalistes oublient les étoiles et se réfèrent aux signe. Si l’astrologie marchait vraiment, elle suivrait bien sûr le zodiaque et non pas les étoiles : par exemple, les grandes marées de printemps se produisent, et la douceur revient dans l’hémisphère nord, lorsque le Soleil entre dans le signe du Bélier, non pas dans la constellation du Bélier.
La précession des équinoxes, déjà connue de Ptolémée, a été l'objet d'un "buzz" en janvier 2011. De nombreux journaux, reprenant une nouvelle de l'AFP citant un "chercheur" américain, l'ont tour à tour présentée comme une révélation, qui remettait en cause les fondements de l'astrologie.
Vous pouvez calculer votre "vrai" signe, c'est à dire la position du Soleil au moment de votre naissance à l'aide de Stellarium, un planétarium open source et gratuit. Pour cela:
Télécharger et installer sur votre ordinateur le logiciel Stellarium ici
Vous verrez aussi où se trouvent la Lune et les planètes.
L'applet ci-dessous permet de calculer les dates et heures où le Soleil entre et sort d'une constellation donnée.
Prenons comme exemple la constellation du Sagittaire. Le logiciel Stellarium permet de trouver que l'écliptique et la limite de la constellation du Sagittaire se coupent aux points de coordonnées :
L'appliquette ci-dessous permet de calculer les dates et heures de passage du Soleil à ces coordonnées.
L'outil Coordonnées du Soleil a été fait pour un cours de Mécanique Céleste.
Avec l'applet, on voit que le Soleil est dans la constellation de Sagittaire entre les 18 décembre et 20 janvier. Pour un astrologue, une personne est du signe du Sagittaire s'il est né entre le 22 novembre et le 21 décembre.
Le ciel des astrologues est en deux dimensions, c'est à dire que c'est une sphère centrée sur la Terre. Il correspond à un univers centré sur l'homme (anthropocentrique), vision qui date de l'Antiquité.
Le ciel des astronome est en trois dimensions. Les figures formées par les constellations sont les projections d'étoiles très éloignées les unes des autres. Les configurations des astres que les astrologues interprètent comme bénéfiques ou néfastes, comme les conjonctions planétaires, ne sont qu'un effet de perspective qui ne peuvent pas avoir d'impact sur ce qui se passe sur Terre.
Que dit l'astronomie sur le discoursdes atrologues qui prétendent que l'avenir de l'hommes se lit dans la position des planètes dans les constellations au moment de sa naissance ?
Dans l'Univers, l'ensemble des interactions de la matière s'explique avec quatres forces fondamentales, la gravitation, les forces électromagnétiques et, aux petites échelles, les forces d'intercation fortes et faibles.
Les actions physiques des corps célestes sur les hommes sur Terre sont :
Masse (kg) | Distance (m) | Force de gravitation (Lune=1) | Force de marée (Lune=1) | |
---|---|---|---|---|
Lune | 7.1022 | 4.108 | 1 | 1 |
Soleil | 2.1030 | 1.5.1011 | 200 | 0.5 |
Mercure | 3.1023 | 9.1010 | 1.10-4 | 4.10-7 |
Vénus | 5.1024 | 5.1024 | 5.10-3 | 4.10-5 |
Mars | 6.1023 | 8.1010 | 2.10-4 | 1.10-6 |
Jupiter | 2.1027 | 6.1011 | 1.10-2 | 6.10-6 |
Saturne | 6.1026 | 1.5.1012 | 6.10-4 | 2.10-7 |
Uranus | 9.1025 | 3.1012 | 2.10-5 | 3.10-9 |
Neptune | 1.1026 | 4.5.1012 | 1.10-5 | 9.10-10 |
Pluton | 1.1022 | 6.1012 | 6.10-10 | 4.10-14 |
Montagne | ~1012 | 2000 | 0.5 | 100 000 |
Tour Eiffel | ~2.108 | 500 | 2.10-3 | 1 600 |
Sage-femme | ~ 100 | 1 | 2.10-4 | 80 000 |
Les astrologues n'ont jamais dit quelle était la nature des influences astrologiques!
S'il existait une corrélation entre les positions des corps célestes et les destinées humaines, il faudrait une cause : Comment imaginer qu'aucune piste n'ait été proposée en 2500 ans ?
Les constellations sont des structures tridimensionnelles ; les figures formées par leurs étoiles en projection sur le plan du ciel ne sont que des effets de perspective. L'imagination humaine a projeté sur le ciel des figures souvent animales ou mythologiques.
Simulation constellation en 3D sur ce siteLes luminaires se déplacent dans le ciel, sur un fond d'étoiles considérées comme fixes. Nous savons aujourd'hui que la Terre tourne autour du Soleil et la Lune autour de la Terre. Vu de la surface de la Terre, il est très difficile de voir la différence. Quand on est dans un train à vitesse uniforme, qui roule à côté d'un autre train, il n'est pas possible de savoir si c'est son train ou celui d'à côté qui avance. On ne peut le savoir que si on compare à un monde extérieur de référence, supposé immobile. Sans instrument d'observation du ciel, les hommes ne voyaient pas le monde extérieur au système solaire. Ils préféraient croire qu'ils étaient au centre du monde et que l'Univers tournait autour de la Terre. Il a fallu des siècles pour que l'homme comprenne les mouvements des planètes puis accepte de passer du modèle géocentrique au modèle héliocentrique.
La liste des planètes a varié au cours des âges en fonction des progrès de l'astronomie Voir le site "1, 2, 3 PLANETE !" .
Le ciel des astrologues n'est qu'une très grossière approximation du ciel réel. De plus, et c'est la principale critique, c'est une vision d'un ciel centré sur le Terre, vision qui date de l'antiquité. Pour les astronomes, la Terre est une des planètes d'une des étoiles d'une des galaxies de l'Univers. Comme le montre la chronobiologie, le retour du printemps, calculé par les astronomes, a un effet plus certain sur la santé et l'humeur que les actions recommandées par l'horoscope du jour.
On peut expliquer la vision astrologique du ciel en classant les astres en 3 catégories:
Pour l'astrologue, qui cherche a priori des messages dans le ciel, le choix des astres variables est facile.
Dans le cas général, la science part d’observations à partir desquelles on déduit un modèle qui prédit, puis une théorie qui explique les causes des phénomènes.
Prenons comme exemple les marées : Les heures et hauteurs des marées varient aussi avec la forme des côtes, la profondeur de la mer... Pour un endroit donné, on peut faire un modèle à partir des mesures des marées et ce modèle permet de prédire les heures et hauteurs des marées dans les mois qui suivent. Ce modèle n'explique pas pourquoi les marées suivent ces rythmes.
La cause principale des marées est la force gravitationnelle de la Lune et du Soleil sur les océans. Des forces de frottement de la terre et la pression de l'atmosphère sont aussi importantes. Les équations de la dynamique permettent de calculer les mouvements d'une masse d'eau à partir de toutes les forces qu'elle subit et d'en déduire la hauteur des marées sur de longues périodes de temps.
La cause d'un phénomène peut prendre des siècles avant d'être trouvée et des sciences tout à fait respectables restent au stade des modèles. Certains traitements médicaux sont très efficaces sans que les médecins ne comprennent vraiment les mécanismes d'action. Cela n'empêche pas les protocoles de traitements d'être définis scientifiquement sur la base d'études statistiques de tous les paramètres qui gouvernent l'effet du médicament.
Que les astrologues soient incapables de dire comment les positions des planètes agissent sur les hommes leurs enlève déjà toute crédibilité, mais ce qui pose vraiment problème est l'incapacité de trouver de corrélation statistique entre un thème astral ou une prédiction d'astrologue et ce qui advient à une personne, malgré les nombreuses études menées.
Dans les années 1930, le philosophe des sciences, Karl Popper définit la réfutabilité comme critère de démarcation entre science et pseudoscience. Une hypothèse scientifique est réfutable si on peut imaginer une expérience qui, si elle est réalisée, serait en contradiction avec cette hypothèse. Si une seule prédiction n'est pas vérifiée, la théorie est fausse ou incomplète.
la science a toujours progressé. Elle a certes connu des à-coups ou même des crises, plus ou moins graves. Mais elle a toujours su se remettre en cause, et elle a ainsi convergé vers un corpus de connaissances universellement accepté.
Au 19ième siècle, la gravitation classique explique très exactement la position des planètes, sauf un écart de 43 secondes d'arc par siècle dans l'orientation de l'orbite de Mercure. Ce minuscule "défaut" de la loi de la gravitation disparaît dans le cadre de la Relativité Générale.
Une des forces de la science est qu’elle est en général très mathématisée. Ainsi, les sciences « dures », ou sciences « exactes » disposent d’un langage commun à tous les scientifiques. Avec les sciences humaines et sociales, les connaissances s'appuient alors sur le consensus dans la communauté scientifique.
Aujourd'hui, la science est collective. Le chercheur solitaire a presque disparu au profit d’équipes où les rapports sont étroits et fréquents, ce qui est très favorable aux idées nouvelles, mais aussi assure que les méthodes utilisées sont correctes.
Les résultats sont toujours publiés dans des revues spécialisées dotées d’un « comité de lecture ». Le rôle de ces comités de lecture n’est pas de censurer les résultats, mais de vérifier que la méthode scientifique a été respectée. Ils sont composés de pairs, parfois de "concurrents" (au sens scientifique) de l'équipe qui soumet l'article. Ce mode de fonctionnement réduit au maximum les possibilités d'erreurs ou d'escroquerie.
L’astrologie ne respecte en rien ces démarches.
S’il y a, comme le prétendent les astrologues, des relations entre phénomènes célestes et terrestres, elles sont très faibles. Les observations vont donc être difficiles. Peut-être a-t-on a pu remarquer une relation entre un certain phénomène céleste et un événement terrestre, par exemple la mort d’un roi un jour d’éclipse. Le phénomène n’est pas reproductible, mais il est assez frappant pour être mémorisé, alors que les non-corrélations mort d'un roi/pas d'éclipse, bien plus nombreuses, sont oubliées. C’est un « effet de sélection » très classique, même dans la vie courante. Il a pour effet de construire, par rétroaction, un ensemble d’observations complètement biaisé. L'étude scientifique consisterait à regarder les dates des morts de tous les rois et de toutes les éclipses et pourrait conclure qu'il n'y a pas de lien entre l'événement "mort d'un roi" et l'événement "éclipse".
L’astrologie est incapable de dégager des modèles valables. On s’aperçoit qu’au contraire chaque astrologue, ou chaque « école d’astrologie », propose ses propres « modèles », et que, depuis des siècles, ces doctrines divergent.
En l’absence de modèle expérimental, il est bien sûr sans espoir de chercher des lois/causes physiques pour l’action des "luminaires" sur les hommes. Les astrologues s’en gardent bien, préférant invoquer un ou des phénomènes encore inconnus. En tous cas, il est facile de montrer qu’aucune des interactions connues dans l’Univers ne peut expliquer une quelconque action astrologique.
Les astrologues font appel à des arguments qui n’ont rien de scientifiques, donc qui sont irrecevables, mais qui malheureusement paraissent convaincants à beaucoup :
La zététique est "l'art du doute" pour Henry Broch. La zététique est présentée comme l'étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux, des pseudosciences et des thérapies étranges. La zététique est destinée aux théories scientifiquement réfutables, c'est-à-dire respectant le critère de discrimination (réfutabilité) de Popper. De fait, contrairement aux autres mouvements sceptiques, elle ne pose pas la question des religions et des croyances non réfutables. Son objectif est la mise à l'épreuve d'énoncés pourvus de sens et de nature scientifique dont les explications ne semblent pouvoir se rattacher à aucune théorie communément acceptée.
La zététique se réclame aussi du scepticisme scientifique, et plus généralement de la démarche de doute cartésien qu'elle décrit comme nécessaire en science comme en philosophie, encore que ses critiques la rapprochent davantage du scientisme du XIXe siècle. Elle se veut, pour reprendre le mot du biologiste Jean Rostand, une « hygiène préventive du jugement » (définition de wikipédia)
L'Observatoire zététique est une association créée à Grenoble en 2004. Ses membres s’intéressent à l’étude scientifique des phénomènes réputés « paranormaux » dans le but de vulgariser la démarche scientifique et développer l’esprit critique. L’Observatoire zététique axe ses activités sur :
15 problèmes, trois niveaux de difficulté, pour aiguiser son esprit critique dans des situations de la vie courante. L'analyse critique est plus difficile qu'il y paraît...
Une animation: La lune a-t-elle une influence sur les naissances ?
Dans son polycopié de cours de "Zététique 1.Méthodologie scientifique", Henry Broch a fait une étude statistique sur une prédiction d'Elisabeth Tessier concernant des séismes.
Dans le Newletters POZ n°68, Elisabeth Teissier fait son mea-culpa après ses prédictions au sujet de Dominique Strauss-Kahn en 2011.
Ce chapitre décrit quelques-unes des études menées au 20ème siècle par des équipes associant scientifiques et astrologues pour tester la validité des prédictions astrologiques. Le principe général est de voir si les prédictions se réalisent. Ce principe simple est délicat à mettre en place parce qu'il faut définir ce qu'est une "prédiction" et ce qu'est la "réalisation" de cette prédiction. Les conditions d'une étude statistique crédible sont très précises.
Trois conditions fondamentales sont nécessaires pour la validité des tests statistiques :
Aucune des expériences prétendument positives ne satisfait aux conditions (1) et (3). Une seule étude statistique sur les prévisions astrologiques a respecté ces trois critères, l'étude menée par S. Carlson.
L'étude la plus souvent mise en avant par les tenants de l'astrologie est celle de Michel Gauquelin et Françoise Schneider-Gauquelin sur les corrélations entre métier et signe de naissance.
Ces premiers travaux, publiés en 1951, semblaient démontrer que pour un échantillon de personnalités connues pour l’exercice d’une profession donnée, la position des astres dans le ciel se retrouverait dans une distribution qui ne serait pas due au hasard. Dans ces premières études, des positions supposées statistiquement anormales de Mars ont été relevées chez les sportifs, de Jupiter chez les acteurs et de Saturne chez les scientifiques (connu sous le nom d'effet "Mars").
Cette étude est analysée par le Comité scientifique PARA: Les résultats ne sont pas statistiquement significatifs. Les conclusions sont publiées en 1976.
En 1982, le Comité Français pour l’Étude des Phénomènes Paranormaux fait une nouvelle expérimentation. Un protocole expérimental a été élaboré en 1982, avec un échantillon de 1066 sportifs français et un échantillon témoin de 10 000 personnes. Une modification du protocole remplace l'échantillon témoin par un échantillon aléatoire (pour une question de coût?...). Puis, Michel Gauquelin suggère des additions et des retraits de noms dans l’échantillon des sportifs.
Ces propositions sont rejetées par le CFEPP. Au final, la comparaison des deux échantillons conclut à un écart statistique non significatif.
Parmi les nombreuses expériences négatives, citons (extraits de [Fraknoi, 1989]) :
On trouvera d'autres exemples dans la revue "Skeptical Inquirer", et les cahiers de l'Union Rationaliste, le site de l'observatoire de zététique.
Une étude menée par l'astrologue, Suzel Fuzeau_Braesch "L'Astrologie : la preuve par deux" tendant à prouver la validité de l'astrologie grâce à l'étude caractérologique de 251 couples de jumeaux, a donné lieu à une analyse critique menée par Frédéric Lequèvre, et accessible sur le site de l'observatoire de Zététique.
Cette étude a respecté parfaitement les critères (1) à (3) ci-dessus: A double-blind test of astrology, Nature, 318, 419-425, 1985. Ce "Test en double-aveugle de l'astrologie" a démontré l’incapacité de l’astrologie à associer un profil psychologique à l’horoscope de naissance.
L'objet de cette étude était de tester la thèse fondamentale de l'astrologie de naissance (reconnue par toutes les écoles d'astrologues comme l'astrologie "pratique, appliquée, respectable" par excellence), c'est-à-dire "la capacité de l'astrologie a interpréter les horoscopes de naissance en termes de personnalité, comportement, et événements majeurs probables de la vie".
Le traitement exemplaire de cette étude justifie une description détaillée :
Dans chaque cas, un classement était demandé avec une pondération de 1 à 10. De nombreuses précautions ont été prises pour éliminer biais et contestations possibles: L'auteur s'est entouré d'un groupe de scientifiques et d'astrologues, à titre de conseil et de contrôle; il a établi le protocole de test avec leur accord; cette précaution élimine toute contestation ultérieure des résultats au titre du point (1).
Tous les tests ont été effectués en "double-aveugle", c'est-à-dire en conservant l'anonymat de tous les participants, seulement identifiés par des codes chiffrés..
Les horoscopes ont été réalisés uniformément (par logiciel) indépendamment des astrologues participants; la mention du lieu, de la date de naissance et du sexe n'a pas été fournie avec l'horoscope.
Toute mention du signe de naissance et de l'âge a été éliminée de l'interprétation, ainsi que toute prédiction ou avis subjectif.
Le test (a) subi par chaque volontaire du groupe test a été également soumis à un membre du groupe de contrôle, de même signe de naissance, pour éliminer le biais dû à ce dernier (pour être significatif, le taux de reconnaissance devait être plus élevé dans le groupe test).
Enfin, les volontaires déclarés sceptiques envers l'astrologie, ou ceux ayant précédemment fait établir leur horoscope de naissance, n'ont pas été sélectionnés.
Les résultats sont sans appel :
Ce chiffre correspond au pur hasard, alors que le pourcentage minimum de succès prudemment prédit par les astrologues était 50%.
Les statistiques permettent d'étudier un comportement collectif (populations, étoiles, actions financières...), pour savoir si un modèle explique correctement des observations ou si deux populations se comportent de la même façon. Dans le cas d'une influence du signe astrologique, cette influence ne peut être que très faible sinon elle serait depuis longtemps reconnue et vérifiée.
Il n'est pas toujours facile de savoir si une prédiction s'est réalisée. Il faut quantifier les phénomènes prédits, qui sont :
Les données du thème astral d'un individu sont facile à quantifier. Les interprétations événementielles peuvent aussi être quantifiées si elles sont suffisamment précises. Par exemple si un astrologue annonce la mort du Pape ou la chute de la station Mir (Paco Rabane en 1999). Malheureusement ils s’y risquent rarement. Les prévisions sur l'avenir d'une personne sont souvent beaucoup plus floues : « succès professionnel », « vie affective », ne sont guère quantifiables. Le profil psychologique d'un individu encore moins.
On a donc à étudier l’influence de phénomènes précis (le thème) sur d’autres (l’interprétation) qui sont, au mieux, mal définis. Il est facile de dire si un pape est mort en telle année. Il est beaucoup plus difficile de dire si une prévision du type de celles qu'on lit dans les horoscopes s'est réalisée ou pas, comme par exemple : "De nouvelles idées et des projets se développeront".
Un moyen de quantifier la pertinence d'un profil psychologique est de faire choisir par une personne un profil parmi plusieurs comme étant celui qui lui ressemble. De même, un moyen de quantifier la réalité d'une prédiction personnelle est de proposer plusieurs prédictions et de faire choisir à une personne celle qui lui semble la plus proche de ce qui s'est réalisé.
Trois conditions fondamentales sont nécessaires pour la validité des tests statistiques :
Un protocole expérimental est soigneusement défini avant l'expérience. Après quoi, on s'y tiendra rigoureusement. Il est hors de question de modifier après coup les données, par exemple en éliminant les cas qui « ne marchent pas ». Cela doit sembler évident, mais de telles manipulations sont courantes dans la littérature consacrée aux fausses sciences, parfois dans le but de tricher, mais quelquefois même en toute bonne foi !
Un petit nombre de paramètres, qui sont censés varier avec eux, sont choisis. On choisira des paramètres qui peuvent être quantifiés. On établira alors, strictement, le corpus des données.
Les données sont analysées statistiquement pour tester l’aspect significatif des résultats obtenus (tests de confiance, analyse des biais possibles, etc.)
Tous les résultats sont publiés dans un compte-rendu d’expérience.
On cherche à tester la validité des horoscopes des journaux. Pour cela, on vérifie s'il y a une corrélation entre le signe de naissance d'un sujet et ce qu'il choisit à posteriori comme horoscope parmi les 12 qui lui sont proposés en cachant le signe associé.
On dispose donc de N élèves répartis dans p=12 signes du zodiaque. Il est important que la taille de l'échantillon soit suffisante pour que le nombre d'élèves par signe soit suffisant (au moins 5).
Supposons qu'on ait f1, f2,....f12 élèves dans chaque signe. Si la répartition était seulement due au hasard, on aurait, en moyenne, g = N/12 élèves dans chaque signe i.
On calcule alors Q = Σ[(fi-g)2/g]. Cette quantité est une mesure de l’écart entre le nombres moyen g et ceux observés (f1,f2...f12).
Interprétation : Il existe des tables qui donnent la probabilité pour que les écarts observés puissent être dus au hasard. Cette valeur, χ2 p-1, a, dépend du nombre de degrés de liberté (ici p-1=11) et d'un seuil de tolérance, a. Les études statistiques choisissent en général un seuil de tolérance de 5%.
Avec une tolérance de 5% et 11 degrés de liberté, le tableau montre que χ2 11,5% vaut 19,68. Cela veut dire que Q sera supérieur à 19.68 dans 5% des cas.
Si Q est supérieur à χ2 p-1, a, on peut rejeter l'hypothèse que la répartition des élèves est aléatoire.
Cet outil permet de faire le test.
Un groupe témoin avec de faux horoscopes peut être constitué avec l'utilisation de générateurs aléatoires accessibles sur le Web.
Résumé: On cherche à voir si un sujet se reconnaît dans son thème astral, ou s'il reconnaît quelqu'un d'autre qu'il connaît.
Biais possible : Si un élève a déjà lu un thème astral pour lui-même et que celui-ci ressemble à celui donné, il risque d'être biaisé dans la reconnaissance (positivement s'il croit en l'astrologie et négativement s'il n'y croit pas). On limite ce biais en demandant la reconnaissance de quelqu'un d'autre. On peut aussi exclure tous ceux qui disent avoir déjà lu un thème astral pour eux-mêmes par le passé.
Une alternative est de proposer le même thème à tous les élèves et que chacun dise s'il se reconnaît parfaitement, un peu, ou pas du tout dans cette description. Le scénario du test doit empêcher que les élèves interagissent avant de faire leur choix. Il est intéressant ensuite d'analyser les phrases qui ont amené les élèves à se déterminer. Cette expérience est décrite dans un rapport de monitorat du CIES de Grenoble, référencé plus loin.
On peut vouloir chercher si le signe solaire des élèves influe sur leurs résultats scolaires. Si les signes ont une influence, on devrait trouver plus d’élèves dans certains des 12 signes du zodiaque.
Mais il faut faire attention aux possibles biais cachés.
Le signe astrologique est lié à l'âge, et l'âge a un impact sur les résultats scolaires, comme le montre une étude sociologique de Julien Grenet, « La date de naissance influence t-elle les trajectoires scolaires et professionnelles ? » .
On peut noter que s'il y avait un effet du signe astrologique sur les résultats scolaires, cela serait apparu sur l'étude ci-dessus, qui porte sur des dizaines de milliers d'élèves.
Il existe des prédictions dans beaucoup d'autres domaines, ce sont celles des météorologues, des banquiers, des pronostiqueurs sportifs, des économistes, des hommes politiques... Ces prédictions peuvent aussi être testées.
Plusieurs expériences intéressantes sont décrites sur la page des ateliers du CIES de Grenoble dont une expérience sur le thème astral, réalisée dans un collège de Grenoble.
Qu'est-ce que cela veut dire ?
Faire des statistiques c'est :
Souvent les activités de recensement et de sondage coexistent. Elles ne sont pas différenciées dans l'énoncé des résultats. L'analyse des résultats, dernière étape de l'étude statistique est très souvent oubliée par les non spécialistes. Attention donc à ne pas réduire les statistiques aux sondages d'opinion !
L'opinion sur les statistiques est en général, pour les plus sceptiques, "on leur fait dire n'importe quoi !" et, pour les plus crédules qui ont foi dans la "vérité" des chiffres "les chiffres ont parlé !". Une attitude sage face à un résultat statistique est bien sûr "un esprit critique", ce qui exige un minimum de connaissances de base des statistiques.
Depuis les années 1980, l'Éducation Nationale a introduit dans le programme des collèges et lycées l'étude des statistiques et des probabilités. Un minimum de connaissance du vocabulaire, des méthodes et des techniques de la statistique est donc donné aux élèves.
Le mot "statistique" vient du latin "status" (état). Les statistiques sont utilisées depuis très longtemps. En Chine, des données de recensements ont été retrouvées datant du XXIIIe siècle av. JC, en Mésopotamie et en Égypte il y a 4500 ans. Les empereurs romains organisaient des enquêtes sur les richesses de leur empire, le nombre de soldats, leur armement … et tenaient des comptes.
Ce système de recueil de données se poursuit jusqu'au XVIIe siècle. En Europe, le rôle de collecteur de données a souvent été tenu par les guildes marchandes, puis par les intendants de l'État.
Les pays où existe un pouvoir fort, s'appuient sur des données de recensements pour confirmer leur pouvoir et favoriser leur rayonnement, mais rapidement l'augmentation de la taille des États, des populations a rendu le recensement long et coûteux. Ce même besoin existe de nos jours, les États, les banques, le monde des assurances s'appuient sur les statistiques pour la gestion, la compétition économique … à des fins décisionnelles.
Au XVIIe siècle, Pierre de Fermat et Blaise Pascal furent des précurseurs en calcul des probabilités. En cherchant à résoudre des problèmes posés par les jeux de hasard (jeux de dés, lancers de pièces), ils ont mis leurs compétences de mathématiciens au service du développement d'une théorie et de techniques leur permettant d'évaluer le caractère probable d'un événement.
Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que les statistiques sont utilisées dans un objectif prévisionnel. Buffon, Legendre s'intéressent aux probabilités. Huygens, Bernouilly et Moivre rendent cette branche des mathématiques plus importante en développant son champ d'applications en physique, en biologie …
Au XXe siècle, en 1933, Kolmogorov va formaliser la théorie des probabilités.
L'ordinateur, outil de calcul informatique (apparu dans les années 1940 aux États-Unis et 1960 en Europe) permet de traiter un nombre de données de plus en plus grand, de plus en plus rapidement, de classifier et de faire des calculs complexes, d'analyser les rapports entre des séries de données de types différents. De plus le développement de logiciels de tracés permet aux médias, grâce aux graphiques, de diffuser les résultats statistiques vers le grand public.
Les probabilités et l'apparition des sondages doivent nous mener à nous poser la question de la fiabilité du sondage comme représentatif d'une réalité :
Les statistiques, sont de plus en plus utilisées dans des domaines aussi variés que la finance, le marketing, les enquêtes d’opinion (sondages), la maintenance, la logistique, les ressources humaines ou la psychologie, la biologie…
La puissance et la facilité d'utilisation des ordinateurs et des logiciels spécialisés dans le calcul statistique a démocratisé l'utilisation des statistiques. Il est aisé de manipuler un grand nombre de données, effectuer une étude personnelle, quelqu'en soit l'intérêt.
Mais la diffusion généralisée de l'outil informatique n'est pas suivie d'une évolution comparable de la connaissance de l'outil statistique théorique; On fait trop souvent dire n'importe quoi et son contraire aux statistiques.
Il est facile de faire calculer à un ordinateur des moyennes, pourcentages, médianes et autres calculs … en revanche il est bien plus compliqué de bien analyser les données de façon efficace et de donner une bonne interprétation des résultats.
Une statistique est une quantité calculée à partir d'un certain nombre d'observations. L'expression "une statistique" indique donc un domaine des mathématiques et indique également le principal objet de "l'étude statistique".
On veut étudier, dans une classe de 33 élèves du lycée , le nombre d'enfants par famille.
Il y a donc 33 familles, on obtient les réponses suivantes : 2 ; 1 ; 1 ; 3 ; 2 ; 2 ; 7 ; 4 ; 1 ; 2 ; 3 ; 1 ; 2 ; 4 ; 3 ; 1 ; 1 ; 1 ; 2 ; 2 ; 1 ; 6 ; 2 ; 2 ; 3 ; 1 ; 1 ; 2 ; 1 ; 3 ; 2 ; 1 ; 3
La variable étudiée est le nombre d'enfants par famille. Les valeurs (différentes) prises par cette variable sont : 1 ; 2 ; 3 ; 4 ; 6 ; 7
Pour mieux visualiser et comprendre les résultats de l'enquête (l'observation), nous allons créer un tableau
Nombre d'enfants | 1 | 2 | 3 | 4 | 6 | 7 |
Effectif | 12 | 11 | 6 | 2 | 1 | 1 |
La valeur 3 apparaît 6 fois dans les résultats, sur un total de 33 résultats. La fréquence de la valeur 3 est calculée en faisant le calcul : effectif de cette valeur divisé par l'effectif total. Soit dans notre cas 6/33, c'est à dire environ 0,181, ou encore 18,1 %
Remarquez que la somme de toutes les fréquences est égale à 1.
Notons que le nombre de familles ayant plus de 3 enfants (3 y compris) est : 10. Ce nombre est l'effectif cumulé à partir de la valeur 3 (3 y compris).
La moyenne de la variable observée est calculée en ajoutant toutes les valeurs de la variable et en divisant par l'effectif total. Pour simplifier on peut effectuer le calcul sur les données classées (groupes de mêmes valeurs) :
moyenne = [(12x1) + (11x2) + (6x3) + (2x4) + (1x6) + (1x7)] /33 = 73 / 33 = 2,12
Le nombre moyen d'enfants par famille pour les 33 familles de cette classe de lycée est 2,12.
La médiane de la variable observée est la valeur telle que 50 % des résultats sont supérieurs et 50 % sont inférieurs à cette valeur.
Dans notre cas, l'effectif total est 33, il faut donc trouver la valeur de la variable "nombre d'enfants" telle qu'il y ait autant de familles avant et après cette valeur (soit dans notre cas 16 familles avant et après). Observons le tableau et rangeons les 33 résultats obtenus (données) dans l'ordre croissant (donc 12 fois 1, suivi de 11 x 2 …)
11111111111122222 - (soit 16 valeurs) - 2 - 222223333334467 (soit 16 valeurs)
La valeur médiane de notre étude est 2, il y a 16 familles avant et 16 familles après.
Le mode d’une série de résultats d'observations est la valeur la plus souvent obtenue : celle qui a la plus grande fréquence, dans notre cas le mode a pour valeur 1.
Pour mieux visualiser et comprendre une étude statistique, utilisons des diagrammes (graphiques). Nous avons utilisé le module Calc (Tableur) de la suite logicielle libre OpenOffice, pour réaliser un diagramme "en bâtons" et diagramme "en camembert" sur la variable étudiée.
L'objectif des statistiques est d'étudier à partir d'observations constatées un ensemble d'événements, de phénomènes, les analyser et les mettre en perspective.
Les chiffres sont des outils précis, les mathématiques sont une science exacte. Mais cela ne doit pas faire oublier que le principe de causalité d'un événement, le contexte, le domaine de précision choisi pour les résultats chiffrés, ont un impact sur le résultat de l'analyse.
Pour éviter de dire n’importe quoi, et surtout pour ne pas croire n’importe quoi, il faut avoir un minimum de connaissances de base en statistiques qui nous permettront de répondre, par exemple, aux questions suivantes :
Considérons un outil très utilisé dans les études statistique : la moyenne. Souvent, dans la vie courante, on utilise les mots "moyen" et "normal" en leur donnant la même signification. En statistique, la moyenne d'un jeu de donnée ne signifie pas qu'il représente un phénomène normal (dans la norme).
La moyenne est un "indicateur de position" : nombre unique qui caractérise, à lui seul, un grand nombre d'individus ou d'objets … à ne pas confondre avec la normalité, qui revient à interpréter que seuls les individus caractérisés par ce nombre sont dans la normale et les autres sont "anormaux" ! Par exemple :
Hors contexte, le fait de confondre moyenne et normale mène à de fausses conclusions et à des conséquences dans l'usage que l'on fait des statistiques, qui peuvent être utilisée à mauvais escient.
Il arrive qu'on présente, par exemple, un résultat de sondage en insistant sur la précision des résultats. En effet, il est plus facile d'estimer la dispersion des résultats que leur exactitude, puisqu'on ne sait pas à priori où se trouve le résultat (!).
Question : Vaut-il mieux un résultat précis et faux ou exact et imprécis??
Attention : Qu'il y ait corrélation entre deux phénomènes ne veut pas dire que l'un est la cause de l'autre.
Le nombre de fleurs dans les champs est corrélé au nombre d'hirondelles mais la pousse des fleurs n'est pas due à la présence des hirondelles ! Les deux phénomènes sont dus à l'arrivée du printemps.
Un coefficient de corrélation élevé n'induit pas obligatoirement une relation de causalité entre les deux phénomènes mesurés. Les deux phénomènes peuvent être corrélés à un même phénomène-source : une troisième variable non mesurée, et dont dépendent les deux autres, comme le montre l'exemple précédent.
L'état dispose de services destinés à réaliser des études statistiques. Les résultats peuvent être détournés au service de messages politiques.
Tous les trois ans, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) organise une grande enquête pour mesurer les acquis des élèves de 15 ans dans 57 pays: Ce "Programme international pour le Suivi des Acquis" des élèves (PISA) doit être lu avec précaution.
Les définitions et les techniques statistiques sont nombreuses et varient selon les domaines dans lesquels elles sont utilisées. Les notions concernant les variables aléatoires en probabilité sont les mêmes que les notions de variables statistiques en statistique.
Sur un ensemble de N valeurs ou tirages, on peut définir les concepts suivants :
si l'événement A se produit N(A) fois sur les N, la "fréquence de l'événement A" est
quand le nombre de tirages augmente, on passe de la statistique à la probabilité, on remplace la fréquence par la probabilité de l'événement i, p(i). La somme des N valeurs de p(i) vaut 1:
Quand les événements i sont des valeurs numériques, f(i), ou xi , on définit la Variable Aléatoire (v.a.) X, qui prend les valeurs f(i) avec une probabilité p(i). La valeur moyenne, <f>, ou l'Espérance Mathématique E(X) de la variable X, est
A coté de la Moyenne, on peut définir le Mode, qui est la valeur dont la probabilité est le maximum des valeurs p(i). La Médiane est la valeur M qui partage les N valeurs en deux populations de taille égale; La probabilité dans le premier (deuxième) groupe est inférieure (supérieur) à M.
Attention au choix de l'utilisation de l'une ou l'autre de ces valeurs qui peuvent être significativement différentes!
Il est souvent intéressant de savoir si les valeurs sont très dispersées ou si elles sont proches de la moyenne E(X). On est tentés de calculer la moyenne des valeurs de xi-E(X), de la même façon qu'on calcule la moyenne des valeurs, c'est à dire .
Les valeurs de xi-E(X) peuvent être négatives ou positives, donc cette moyenne peut valoir 0 même si les valeurs sont très dispersés. La solution est de calculer la moyenne des (xi-E(X))2 , qui sont toujours positive :
La Variance est V(X) ou . On peut voir que c'est aussi la différence entre la moyenne des carrés des valeurs et le carré de la moyenne des valeurs,
(standard deviation en anglais), σ, est la racine carré de la Variance: .
La loi binomiale est la loi de probabilité de l'expérience de N épreuves à deux choix (gagné/perdu, pile/face...). Si les deux choix ne sont pas équivalents, et que la probabilité de l'un est p , la probabilité de l'autre choix est donc (1-p). On dit qu'il s'agit d'une loi binomiale de paramètres N et p. La v.a. X qui définit la probabilité d'avoir k fois le choix de probabilité p (et donc N-k fois le choix de probabilité (1-p)), est donnée par où est la combinaison de k éléments parmi N.
Quand N devient grand, on remplace la variable aléatoire entière par une variable aléatoire réelle. La loi binomiale devient la loi normale.
Il est important, dans les calculs de statistiques, de savoir combien on peut faire de combinaisons différentes de N éléments.
Par exemple, combien y a-t-il de permutations de 3 éléments, a, b et c ?
Il y a 3 choix pour la première lettre, 2 choix pour la deuxième lettre et 1 seul choix pour la troisième. Le nombre total de choix est 3x2x1 = 6 possibilités : (a-b-c), (a-c-b), (b-a-c), (b-c-a), (c-a-b), (c-b-a).
Combien y a-t-il de classements possibles de 52 cartes? Il y a 52 choix pour la première carte, puis 51 choix pour la deuxième carte, etc.... Le nombre de classements possibles est 52x51x50x49.........x3x2x1 qui s'écrit 52! (factorielle 52)
S'il n'y a que deux sortes d'éléments dans les N, par exemple k fois G (Gagné) et N-k fois P (Perdu), il y aura N! permutations mais beaucoup seront semblables. Combien y aura-t-il de permutations distinctes?
Parmi les N! permutations, celles qui échangent seulement les G sont identiques. Il y a k! permutations de cette sorte. De même, il y a (n-k)! permutations qui sont identiques parce-qu'elles permutent des P.
Il y aura donc permutations distinctes de N éléments avec k éléments d'une sorte et N-k d'une autre sorte.
s'écrit
Par exemple, si en tirant 10 fois à Pile ou Face, on trouve 7 Pile et 3 Face, il y a permutations distinctes.
Un autre type de combinaisons est le nombre de "mains" de 13 cartes quand on distribue 52 cartes entre 4 joueurs, au bridge par exemple. Avec le même raisonnement qu'au dessus, on compte 52x51x...43x42x40 soit combinaisons possibles si elles sont rangées. Si on ne tient pas compte de l'ordre, il faut diviser par , le nombre de mains avec les mêmes cartes rangées dans des ordres différents. On obtient , soit 635 013 559 600.
Si les valeurs possibles de X sont réparties de façon continue sur un intervalle, X est une variable aléatoire continue. Dans ce cas, on ne considère plus la probabilité que la v.a. prenne une valeur donnée mais que sa valeur soit comprise dans un intervalle donné. C'est la cas quand on veut tester une valeur qualitative (la taille, la température...).
On définit la fonction de répartition de la variable aléatoire . Donc . Un cours sur les variables aléatoires continues
Si la fonction de répartition est continue et peut s'écrire , p(u) s'appelle la densité de probabilité. P(x) est un nombre compris entre 0 et 1. cela correspond aux pourcentages. De plus, il faut que la somme des cas possibles fasse 1, c'est à dire 100%, soit
La loi de probabilité la plus utilisée en statistique est la loi normale, encore appelée loi de Gauss, ou de Laplace-Gauss. La v.a. X suit une loi normale si sa densité de probabilité suit la courbe en cloche d'équation : Si la v.a. binomiale X a comme moyenne μ et comme écart-type σ, on dit qu'elle suit la loi N(μ,σ)
Afin de rechercher s'il y a autre chose que du hasard dans une prédiction (astrologique ou autre), il est possible d'utiliser une technique statistique appelée le test d'hypothèse.
Si un dé est pipé, certaines faces auront plus de chances de sortir que d'autres. Pour savoir si le dé est parfaitement équilibré, il faudrait faire un nombre infini de tirages. Dans la "réalité", on fait un nombre fini de tirages. La technique du test d'hypothèse permet d'interpréter le résultat de ces tirages et de quantifier la qualité du dé.
L'approche par test d'hypothèse consiste à
Dans un test statistique il y a deux façons de se tromper :
Les tests d'hypothèse peuvent porter sur la comparaison entre 2 populations, ou comparer la population à un modèle dépendant d'un paramètre. Certaines techniques statistiques permettent de faire une hypothèse sur le paramètre, d'évaluer la probabilité d'observer cette valeur (croyance à priori), puis d'améliorer la valeur de ce paramètre (révision des croyances).
Pour ces études, la population est représentée par un histogramme de fréquences. Le modèle est représenté par une loi de probabilité.
Les tests d'ajustement comparent une population et un modèle. Voici des exemples de tests d'ajustement.
Les tests d'indépendance servent à savoir si deux variables sont indépendantes. Exemples de test d'indépendance.
On peut aussi chercher à savoir si deux échantillons proviennent de la même population (tests d'homogénéité). Exemples de tests d'homogénéité.
Il existe de très nombreux tests statistiques adaptés au domaine dans lequel ils sont utilisés. Ils servent à rejeter ou ne pas rejeter une hypothèse sur une population en testant un jeu de données observées. Il est très important de remarquer que ces tests sont toujours associés à des seuils de confiance qui estiment le risque de se tromper. Les catégories de tests et la liste des tests usuels sont décrits là.
Le test du χ 2 (prononcer « khi-deux » ou « khi carré », qu'on écrit également à l'anglaise « chi-deux » ou « chi carré ») est particulièrement utilisé comme test d'ajustement d'une loi de probabilité à un échantillon d'observations supposées indépendantes et de même loi de probabilité.
Son usage est très répandu notamment en génétique où il permet de déterminer, à un seuil donné, la validité d'une hypothèse. Le test du chi2 fournit une méthode pour déterminer la nature d'une répartition, qui peut être continue ou discrète.
Prenons par exemple l'expérience définie par 1000 tirages à pile-ou-face. Pour chaque expérience (de 1000 tirages), on note le nombre de tirages « pile ». Ce chiffre est appelé la réalisation de l'expérience.
Une réalisation à 530 « pile » (et donc 470 "face") a 16% de chances d’arriver par pur hasard. Ce résultat est donc très probable.
Pour une réalisation à 620 "pile" (et 380 "face"), la probabilité de réalisation dans le cas de l'hypothèse nulle est de 0,003% <5%. L'hypothèse nulle est rejetée: Cela suggère une loi : La pièce est fausse....
La statistique est une méthode et une technique, utiliser cet outil mathématique pour étudier une variable sur un jeu de données, consiste à suivre un protocole :
Les méthodes statistiques sont maintenant facilement exploitables via l’utilisation de logiciels "libres", à la portée de tous. Voici quelques exemples de logiciels libres et multiplateforme (Mac, Windows, Linux) qui vous permettront de "faire des statistiques à la maison" :