Astrophysique, astrologie et superstitions
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Les frontières du domaine scientifique

L'avancée des connaissances scientifiques a apporté de nombreuses réponses dans des domaines qui relevaient auparavant de la religion ou de la superstition. Au Moyen-Age, l'astrologie médicale cherchait à diagnostiquer les maladies en établissant des correspondances entre les parties du corps et le cosmos et les alchimistes cherchaient l'ultime remède avec la pierre philosophale. Aujourd'hui, la médecine a considérablement amélioré les conditions de vie des hommes et des femmes. Un domaine de la médecine, la chronobiologie, s'intéresse aux relations entre les rythmes de vie et la santé et aborde ainsi des phénomènes du domaine astrologique.

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La chronobiologie

La chronobiologie étudie l'impact des rythmes sur les êtres vivants et donc en particulier des rythmes diurnes, mensuels et annuels, et donc indirectement gouvernés par le Soleil et la Lune. Ainsi, les saisons ont un impact important sur les fonctions biologiques. La saison modifie la durée du jour, la température, la luminosité, l'alimentation... Les premiers apprentissages de l'enfant se font dans un environnement lié à la saison de naissance. Cet effet se traduit par des "traits de caractère" liés à la saison de naissance, du moins dans les pays où les différences de saison sont marquées. Une étude du Royal College of Psychiatry montre un lien entre une naissance au printemps et un risque d'anorexie chez chez les enfants. Une autre étude montre que la saison de naissance serait aussi une des causes, multiples, de l'intolérance au gluten.

Une autre étude, menée en France, concerne l'impact de la saison de naissance sur les résultats scolaires. L'inscription à l'école, et donc les apprentissages scolaires se font à âge fixe, que les enfants soient nés en début ou en fin d'année. Cela se traduit par des difficultés scolaires pour les enfants nés en fin d'année, qui ont une maturité moindre que les élèves nés en début d'année. Cet effet, très faible, n'est décelable que par des études statistiques portant sur un grand nombre d'élèves.

La date de naissance a donc un impact sur la vie d'une personne, mais il n'est pas besoin d'aller chercher les positions des planètes dans le ciel pour étudier cela.

Le "Désenchantement du Monde"

Le monde occidental est entré dans un processus de rationalisation de l'univers. Les connaissances scientifiques ont évacué la pensée magique. En se fondant sur l'expérimentation, la science a abandonné, depuis le 19ème siècle, la spéculation métaphysique. La science est de plus en plus complexe et hyperspécialisée, de plus les connaissances scientifiques progressent plus vite qu'elles ne sont transmises dans la société. L'harmonie et la beauté du monde révélées par la science ne sont accessibles qu'à une petit caste de l'humanité. D'où la perte apparente de sens global qui a été nommée, par le sociologue et économiste allemand Max Weber (1864-1920) : "Désenchantement du Monde par la Science" !

Une limite importante de la science est liée à la rigueur nécessaire à sa démarche. Un résultat scientifique est toujours assorti d'un domaine d'application et de marges d'erreurs.

Or, la société réclame des certitudes.

Les messages des scientifiques ont du mal à être entendus quand ils sont porteurs d'inquiétudes sur l'avenir du monde. Les scientifiques décrivent les dangers potentiels du réchauffement climatique. Or la prise en compte de ce danger nécessite des évolutions radicales des modes de vie. Mais la marge d'incertitude sur les résultats est souvent prise comme prétexte pour retarder les prises de décision.

Certains astrologues ne prétendent pas avoir une approche scientifique, et parlent de la symbolique des signes astrologiques. Ce discours n'a pas de prétention scientifique. Il contient alors un message semblable à celui de la symbolique des couleurs, des fleurs ou des nombres, qui sort du domaine scientifique.

Négationnisme et relativisme

Le "négationnisme", qui existe en histoire, touche aussi les découvertes scientifiques, quand elles remettent en cause des croyances, des modes de vie, des modèles économiques. Il y a alors une tentation de nier la vérité de ces découvertes. Cela a été le cas avec le géocentrisme. Aujourd'hui, l'impact de l'activité humaine sur l'évolution du climat donne lieu à un "négationnisme" qui associe attitude réactionnaire et intérêts économiques et qui freine la prise de conscience sociétale et les évolutions nécessaires.

Ce négationnisme est dangereux quand il aboutit à refuser d'affronter les problèmes soulevés. Les scientifiques tirent aujourd'hui la sonnette d'alarme dans plusieurs domaines comme celui du changement climatique (du aux gaz à effet de serre générés par l'activité humaine), de la disparition d'espèces animales (rôle des insecticides dans la disparition des abeilles), les pollutions chimiques (perturbateurs endocriniens dans les produits dits "lights")...

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Dans les années 1970, les scientifiques découvrent que l'ozone, présent dans la haute atmosphère de la Terre forme une couche qui filtre les rayonnements Ultra Violet (UV) et nous en protège. Les observations montrent que cette couche protectrice se dégrade rapidement, et les études montrent que les coupables sont en particulier les chlorofluocarbure ou fréons (CFC) utilisés dans par de nombreuses industries. Les gaz émis montent dans la haute atmosphère et y catalysent la destruction de l’ozone en le transformant en dioxygène, ce qui est à l’origine du trou dans la couche d’ozone. Une réaction internationale amène les états à proposer progressivement l'interdiction de la mise sur le marché et de l'utilisation de ces molécules.

A partir des années 1980, le "relativisme" a remis en question la valeur intrinsèque et l’objectivité de la science, considérée comme comparable à toute autre « croyance ». Un des arguments du relativisme est que nos propres biais cognitifs et culturels ne nous rendent pas objectifs. Ainsi certains chrétiens refusent de "croire" que la race humaine est issue d'une évolution d'espèces animales et revendiquent de mettre le créationnisme sur le même plan que l'évolutionnisme dans les programmes scolaires.

Le scepticisme scientifique, proche du rationalisme, cherche à s'opposer aux pseudo-sciences. Cependant, certains mouvements sceptiques, comme les climato-sceptiques qui refusent de voir une origine humaine dans le changement climatique, se rapprochent du négationnisme.

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