Auteur : Jérôme Thiébaut
L'idée de base de la relativité générale est que la matière, par sa masse, courbe l'espace. Ainsi, une planète orbitant autour d'une étoile n'est pas soumise à une force de gravitation mais circule librement sur un espace courbé par l'étoile. Il s'ensuit que la lumière, bien que dépourvue de masse, est également déviée par la présence d'un corps massif. Si un corps massif se situe entre une galaxie lointaine et un observateur, celui ci va donc dévier la lumière de la galaxie et déformer son image. C'est ce qu'on appelle une lentille gravitationnelle. Dans le cas où les trois objets sont parfaitement alignés, l'image de la galaxie se déforme pour former un anneau autour de la lentille appelé anneau d'Einstein. Le but de cet exercice est de déterminer le diamètre angulaire de cet anneau en fonction des caractéristiques du système (masse et distances).
Difficulté : ☆ Temps : 30 min
La figure montre le schéma du principe d'une lentille gravitationnelle. La source, S, est déviée par la lentille, L, et son image, I, est donc vue par l'observateur, O, selon un angle au lieu de .
Exprimer les distances AS et AI en fonction des angles et et de la distance OS.
Les calculs relativistes montrent que la distance SI vaut où l'angle de déviation, , vaut , avec G la constante de gravitation, M la masse de la lentille et c la vitesse de la lumière. Dans l'approximation des petits angles, déterminer l'équation du second degré à laquelle obéit en fonction de , et des grandeurs caractéristiques du système, LS, OS, OL et M.
Dans le cas où la source, la lentille et l'observateur sont parfaitement alignés, déterminer le rayon angulaire (rayon d'Einstein) sous lequel sera vu la source toujours en fonction des grandeurs caractéristiques du système.
Auteur : S. Renner
Date de création: 30 novembre 2009
On propose ici un exercice en lien avec le passage des coordonnées locales (ou horizontales) aux coordonnées horaires (angle horaire et déclinaison).
Il est donc préférable de se familiariser avec les systèmes de coordonnées utilisés en astronomie pour le repérage des étoiles dans le ciel, ainsi qu'avec les formules de base de la trigonométrie sphérique.
Difficulté : ☆☆ Temps : 1h
Dans le triangle sphérique PZM (voir la fiche de résolution du triangle sphérique), on obtient des relations qui permettent de passer des coordonnées horizontales aux coordonnées horaires, et inversement.
La distance zénithale dépendant seulement de la variable (angle horaire), démontrer que , puis .
En déduire qu'au voisinage du passage au méridien d'un astre, sa distance zénithale varie comme le carré de l'angle horaire (en se limitant au 2ème ordre).
Auteur : Marc Fouchard
Dans le problème de deux corps (voir cet exercice), on sait que le déplacement d'un corps par rapport à l'autre se fait sur une conique dont le deuxième corps occupe l'un des foyers (voir aussi cet . Une fois la conique fixée il ne reste alors qu'à positionner le corps sur son orbite. Pour cela on utilise une quantité qu'on appelle anomalie. On définie trois types d'anomalie: l'anomalie moyenne, l'anomalie vraie et l'anomalie excentrique.
L'animation ci-dessus montre le lien entre les 3 anomalies. Comme on peut le voir, l'anomalie moyenne correspond en fait à un temps. Il n'existe pas de relation géométrique entre l'anomalie moyenne et les autres anomalies. En revanche, il existe une relation (voir cet exercice), appelée équation de Kepler, qui relie l'anomalie moyenne à l'anomalie excentrique. Cette relation est:
,
où est l'anomalie moyenne, l'anomalie excentrique et l'excentricité de la trajectoire.
On voit que connaissant il est facile d'avoir , mais en revanche connaissant il n'est pas possible d'avoir sous forme analytique. L'objet de cette exercice est justement de déterminer un algorithme puissant d'inversion de cette équation.
Difficulté : ☆☆ Temps : 1h30
On souhaite résoudre une équation du type . Soit une solution à l'équation. On supposera dans la suite que, sur un intervalle contenant , ne s'annulle jamais et que est de classe sur cet intervalle. Soit , la suite définie par :
,
avec , la solution de ( étant fixé).
On souhaite montrer que si la suite converge vers , alors elle converge au moins avec l'ordre .
Calculer en fonction de et un nombre .
Soit l'erreur de définie par . Cacluler en fonction de , et un nombre .
Montrer que:
, avec un nombre entre et .
En déduire que .
En déduire que , et que la suite converge vers au moins à l'ordre .
Il nous faut maintenant calculer la solution de l'équation qui le défini. Avant tout, jusitfier pourquoi il suffit d'avoir une solution approxée à près.
Montrer que pour , on a:
Montrer qu'en utilisant la séquance suivante:
,
,
,
on obtient une approximation de à près. On pourra procéder par étape en montrant que , puis que et enfin que .
Montrer que l'on peut appliquer l'algorithme précédent pour inverser l'équation de Kepler sur l'intervalle . Aplliquer l'algorithme à quelque exemple et remarquer qu'on obtient une erreur inférieure à en moins de 4 itérations.
Auteur : S. Renner
Date de création: 31 janvier 2011
On cherche à déterminer la distance, que l'on notera , en dessous de laquelle un satellite commence à se disloquer sous l'action des forces de marée causées par la planète autour de laquelle il orbite.
Cette distance théorique s'appelle la limite de Roche. Elle tire son nom de l'astronome français qui l'a formulée en 1850.
Difficulté : ☆☆ Temps : 1h
On se place dans un référentiel galiléen centré sur la planète, supposée sphérique, homogène, de masse , rayon , et masse volumique .
On suppose que le satellite est constitué de deux sphères homogènes identiques (de masse , de rayon et de masse volumique ), et qu'il est en orbite circulaire de rayon autour de la planète.
En appliquant le principe fondamental de la dynamique (PFD) au système des deux masses , montrer qu'au premier ordre en la vitesse angulaire de la comète est .
Appliquer le PFD à l'une des masses , et trouver un critère de fragmentation du satellite (contact rompu entre les deux sphères) au premier ordre en .
En déduire l'expression de la limite de Roche en fonction de , , , puis en fonction de , , .
Retrouver l'expression de la limite de Roche en écrivant que la différence de force entre les deux masses due à l'attraction gravitationnelle de la planète est supérieure à la force de gravitation mutuelle entre les deux sphères.
Auteur : Marc Fouchard
Date de création: 8 Mai 2013
En astronomie on a souvent besoin de reproduire le mouvement des objets en effectuant des intégraitons numériques. Quelque soit la méthode, elle repose toujours sur des approximations et elle nécessite un certain temps de calcul. Ainsi l'objectif d'une méthode est de trouver le meilleur compromis entre temps de calcul et précision.
Une méthode très performante est la méthode dite de Taylor.
Soit l'équation différentielle suivante :
.
Soit , un pas d'intégration. Le but est de trouver avec la meilleure précision possible.
La méthode de Taylor repose sur le développement de en :
Le problème principal est donc d'estimer les coefficients du développement de Taylor de la solution.
Difficulté : ☆☆ Temps : 30mn
Soit , une fonction analytique. On note , le ème coefficient de Taylor de la fonction en défini par :
.
Soit et , deux fonctions analytiques, déterminer et
Déterminer .
Montrer que :
Auteur : Stéphane Erard
Date de création: 30 Mai 2013
La loi de Planck donne l'expression exacte du spectre du corps noir. Historiquement elle a été dérivée après des approximations valables aux grandes et courtes longueurs d'onde, qui sont toujours utilisées dans certaines situations. L'exercice propose de retrouver ces approximations à partir de la loi complète.
Difficulté : ☆ Temps : 30 min
On connaît la luminance du corps noir en fonction de la longueur d'onde, donnée par la loi de Planck (voir par exemple l'exercice sur la loi de Wien) :
où est la vitesse de la lumière dans le vide, la constante de Planck, la constante de Boltzmann, la longueur d'onde et la température du corps noir.
Cette expression donne la luminance directionnelle, en , du corps noir à toutes les longueurs d'onde.
Donner une expression de cette loi à courtes longueurs d'onde. Cette expression est connue sous le nom de loi ou distribution de Wien.
Donner une expression de cette loi à grandes longueurs d'onde. Cette expression est connue sous le nom de loi de Rayleigh-Jeans. Commentaire ?
Tracer les graphiques de ces deux expressions et de la loi de Planck en échelle log/log, comparer. Quel problème pose l'approximation de Rayleigh-Jeans ?
pages_dl/lensing-ex.html
AI=AS+SI
Dans le cas d'un alignement, .
pages_dl/exo-reperage-astre.html
Donc (formule des sinus).
Finalement, .
D'autre part, d'après la formule des sinus, .
On dérive par rapport à H: .
On a aussi: .
Donc , et finalement .
Au passage au méridien: .
Donc et .
Or .
Donc , et finalement: .
pages_dl/eq-kepler-exo.html
On a, d'après la formule de Taylor avec reste, , avec compris entre et . D'après la définition de , on obtient:.
On a , avec un nombre entre et . En combinant avec l'expression de obtenue précédemment, et sachant que d'après nos hypothèses , on obtient:
.
On a avec compris entre et . En remplaçant par dans l'équation définissant et en divisant par (ce que l'on peut faire puisque, d'après nos hypothèses, ) on obtient l'expression voulue.
On sait par hypothèse que . Donc d'après la définition de , on a aussi . Comme est de classe sur , sa dérivée première est continue, donc . Dautre part on a donc, d'après l'expression obtenue précedemment pour , on a bien la limite demandée.
On a:
.
La première égalité vient de l'expression de en fonction de calculée prcédemment et la deuxième découle de la continuité des dérivées successives de et de la définition de et .
La conlusion découle de la définition de la convergence à l'ordre .
En effectuant la différence entre les deux équations définissant et on a:
,
avec . Comme on a vu que et sont équivalents, on a bien:
,
ainsi il suffit bien d'avoir une solution approchée à près.
Il suffit d'inverser l'équation qui définie pour en l'écrivant sous la forme:
.
On a:
où on a omis la variable pour simplifier.
En utilisant le dévelopement limité de , on a:
.
Or, d'après la définition de : , donc .
De même:
,
qui, d'après le résultat précédent nous donne .
Enfin, on a:
,
En utilisant les résutlats précédents, on trouve bien:.
Inverser l'équation de Kepler, revient à résoudre avec , avec l'excentricité et l'anomalie moyenne , des paramètres de l'équation. est évidement de classe , et , ne s'annule effectivement jamais d'apèrs l'intervalle dans lequel peut prendre ses valeurs. L'application numérique est laissée au lecteur.
pages_dl/exo-limite-roche.html
PFD appliqué au système des 2 masses : (les caractères en gras désignent des vecteurs)
,
,
où est un vecteur unitaire radial. On obtient alors :
Au premier ordre en , et
Donc au premier ordre en . On retrouve la troisième loi de Kepler.
, avec et .
Donc
Le satellite se détruit si , i.e. lorsque .
En tenant compte des masses volumiques de la planète et du satellite, et , on obtient :
.
Différence de force entre les 2 masses due à la planète: .
Force de cohésion du satellite :
Le satellite se détruit si .
pages_dl/exo-coef-taylor.html
Soit . Ainsi on a . D'après le résultat précédent on en déduit que .
Ainsi :
On pourra développer de deux manière différentes
On a .
De même, on a:
En identifant les deux expressions et en isolant le terme avec dans la première somme on trouve bien le résultat demandé.
pages_dl/exo-dl-planck.html
L'approximation de Wien est valable pour les objets chauds (étoiles…) dans le visible ou le proche infrarouge.
L'approximation de Rayleigh-Jeans donne une luminance proportionnelle à la température, valable dans le domaine submillimétrique et radio (milieu interstellaire…).
On voit que les deux approximations ajustent la courbe de Planck de part et d'autre comme attendu, mais qu'elles s'en éloignent notablement de l'autre côté.
L'approximation de Rayleigh-Jeans n'est pas intégrable à courtes longueurs d'onde, elle donnerait un flux total infini pour le corps noir. C'est ce qu'on appelait la "catastrophe ultra-violette" à la fin du XIX siècle, qui a conduit Planck à chercher une expresssion plus satisfaisante - à l'origine de l'hypothèse des quantas.