Auteur: Alain Vienne
Beaucoup de modèles dynamiques, après maintes transformations (hypothèses simplificatrices, moyennisations, ...), ressemblent au modèle du pendule (masse à une distance constante d'un point fixe sous l'effet de la pesanteur). Ici nous allons nous intéresser à un type d'équation du pendule correspondant à l'équation de Mathieu:
Si 
 est nul, c'est l'équation d'un pendule simple pour de petites oscillations. Dans ce cas, 
 est inversement proportionnel à la longueur du pendule. On rappelle que la période 
 est alors 
.
Ici 
 est un petit paramètre. On dit que le modèle du pendule simple est perturbé. L'équation de Mathieu est un cas particulier de l'équation
où 
 est une fonction périodique de période 
 qui est utilisée en Mécanique Céleste pour l'étude du mouvement de la Lune.
De manière plus ludique, ces équations peuvent modéliser le mouvement d'une balançoire dont le passager se lève et s'assied (périodiquement) afin de s'élancer. Le fait de se lever et de s'assoir régulièrement revient à déplacer le centre de gravité du passager et donc, revient à faire varier périodiquement la longueur du pendule (ici la balançoire).
L'exercice qui suit ne résoud pas l'équation différentielle. Il cherche simplement à savoir dans quelles conditions la solution est bornée ou non (problème de stabilité). Il est insipré du théorème de Gustave Floquet (1847-1920).
Difficulté : ☆☆ Temps : 2h30
On considère l'équation différentielle suivante (équation de Mathieu):
Où 
 est une fonction du temps 
. Cette équation dépend des paramètres 
, 
 et 
.
On souhaite déterminer dans quelles conditions la solution est bornée ou non.
Ecrire l'équation de Mathieu comme une équation différentielle du premier ordre:
où 
 est une matrice 
 réelle. Donner la signification de la nouvelle inconnue 
 (par rapport à 
).
On se donne une condition initiale 
 (on a 
). D'après le théorème de Cauchy l'équation différentielle a alors une solution unique que l'on note 
Monter que l'application 
 est linéaire.
Ainsi, à 
 donné, cette application va de 
 dans 
. Il existe donc une matrice 
 de 
 telle que 
 ou encore 
 . Explciter la matrice 
 seulement dans le cas 
.
Pouvoir expliciter 
, revient à obtenir toutes les solutions de l'équation différentielle. 
 est donc une inconnue. Montrer que 
 vérifie le système suivant:
où 
 est la matrice identité.
Montrer que pour tout système de la forme
, on a le résultat suivant:
où 
 est le déterminant (d'ordre 2) de 
 et 
 (somme des éléments diagonaux).
Reprendre la question précédente, pour une système 
. C'est-à-dire pour 
 et 
 étant des matrices 
.
Montrer que:
où 
La matrice 
 s'appelle la matrice de Floquet.
Montrer que les valeurs propres 
 et 
 de la matrice de Floquet vérifient:
Ainsi, si ces valeurs propres sont réelles, l'une d'elle en valeur absolue est supérieure à 
. Donc avec 
 et une condition initale prise dans la direction du vecteur propre associé à cette valeur propre, la solution tendera vers l'infini.
Montrer que sinon (valeurs propres complexes), les solutions sont bornées.
Dans notre cas (équation de Mathieu), 
 est petit. On peut alors montrer que la somme des valeurs propres de 
 est la trace de la matrice 
 (ie: correspondant à celle trouvée dans le cas de perturbation nulle). Donc
Montre que des solutions non bornées sont possibles que si la période 
 du forçage est telle que
où 
 est un entier relatif.
Auteur: Arnaud Beck
Un plasma est une collection de particules chargées. Pour simplifier, considérons qu'il n'est composé que d'électrons de charge 
 et d'ions de charge 
. 
Un ion, considéré comme ponctuel, lorsqu'il est dans le vide crée autour de lui un potentiel 
 où 
 est la distance à l'ion. Ce potentiel est appelé le potentiel Coulombien.
Dans un plasma, il en va différemment. En effet, il va attirer autour de lui des charges de signe opposé (les électrons) qui vont écranter son potentiel. La sphère d'électrons qui se forme autour de l'ion est appelée la sphère de Debye et son rayon est appelé la longueur de Debye. C'est un paramètre fondamental en physique des plasmas.
Dans cet exercice, on propose de retrouver la valeur de ce rayon et la forme du potentiel à l'intérieur de la sphère de Debye.
On considère un ion en 
 et soit 
 la densité ionique moyenne dans le plasma. Si le plasma est suffisamment chaud, on peut montrer que la densité électronique est égal à 
où 
 est le potentiel en 
, 
 la température du plasma et 
 la constante de Boltzmann.
Par ailleurs, l'équation de Poisson relie la densité de charge 
 et le potentiel 
 de la manière suivante:
1) Écrire l'équation différentielle vérifiée par le potentiel 
 sous la forme 
2) Trouver un changement de variable 
 tel que l'équation différentielle du second ordre vérifiée par 
 soit à coefficients constants.
3) Trouver la forme du potentiel 
. Les conditions aux limites sont que le potentiel 
 doit tendre vers 0 lorsque 
 tend vers l'infini et il doit être équivalent au potentiel Coulombien lorsque 
 tend vers 0. En déduire la distance caractéristique d'écrantage de la charge centrale (longueur de Debye) dans ce cas.
Auteur : Marc Fouchard
En mécanique céleste le premier problème à résoudre est le problème de deux corps. Ce problème consiste à trouver les trajectoires de deux corps s'attirant l'un l'autre suivant le principe universelle de la gravitation établi par Newton.
Si on considère deux corps ponctuels 
 et 
 de masses respectives 
 et 
, isolés de toute autre influence, alors l'équation du mouvement de 
 par rapport à 
 est:
où 
 avec 
 la constante universelle de la gravitation, et 
 avec 
 et 
 désignant les vecteurs positions des corps 
 et 
 dans un repère inertiel.
Le but de l'exercice est donc de résoudre cette équation.
De nombreux exercices sur le problème de 2 corps existent sur ce site. On en trouvera, entre autres, sur l'équation de Kepler et son inversion, sur les solutions géométriques du problème de 2 corps, sur le problème de 2 corps perturbé et sur l'excentricité limite dans les développements du problème de 2 corps.
Difficulté : ☆☆ Temps : 2h
Montrer que 
 est une constante du mouvement. Cette constante s'appelle l'intégrale du moment angulaire.
En utilisant les coordonnées polaires 
 où 
 est la norme de 
 et 
 est l'angle en radian entre une direction fixe et 
 compté positivement dans le sens trigonométrique, montrer que la norme du moment angulaire s'écrit 
, où le point 
 désigne la première dérivée par rapport au temps. Cette équation correspond à la deuxième loi de Kepler.
En multipliant scalairement l' équation du mouvement par 
 (qui n'est rien d'autre que le vecteur vitesse), montrer que 
est une constante du mouvement (
 désignant la norme du vecteur vitesse). 
 s'appelle l'intégrale de l'énergie.
En utilisant les coordonnées polaires montrer que l' équation du mouvement revient à résoudre le système :
On remarquera que la deuxième équation correspond à l'intégrale du moment angulaire.
Soit 
 , exprimer 
 et 
 en fonction de 
, 
, et les dérivées première et seconde de 
 par rapport à 
 que l'on notera 
 et 
.
En faisant le changement de variable 
 dans l'équation différentielle du second ordre obtenue pour 
, écrire une équation linéaire du second ordre pour 
 en considérant 
 comme une fonction de 
. 
Résoudre l'équation obtenue en donnant une solution sous la forme 
 où 
 et 
 sont des constantes que l'on déterminera et 
 et 
 des constantes d'intégrations.
Montrer que la solution génrérale de cette équation peut s'écrire:
avec 
, 
 et 
 et 
 sont deux constantes d'intégration.
Pour 
, on pourrait montrer que dans ce cas la solution correspond à une ellipse d'excentricité 
 et de demi-grand axe 
 mais ceci fait l'objet d'un autre exercice.
On peut cependant remarquer que dans ce cas les valeurs minimale et maximale de 
 sont 
 et 
 et sont obtenues pour 
 et 
 respectivement. Ces positions sont appelées péricentre et apocentre respectivement. Elles sont à l'oposées l'une de l'autre, 
 donnant la direction du pericentre et 
 celle de l'apocentre.
La distance séparant ces deux positions est donc 
, où 
 est ce qu'on appelle le demi-grand axe. 
Auteur: S. Renner
Date de création: 14 décembre 2009
L'accélération de la pesanteur dépend de la distance au centre de la Terre. Dans l'exercice qui suit, on va utiliser cette propriété pour imaginer un moyen de transport très rapide: en perçant un tunnel rectiligne entre 2 points A et B quelconques de la surface terrestre, un train roulant sans frottement dans ce tunnel pourrait parcourir très rapidement la distance entre A et B. La durée du trajet, de 42 minutes environ, est même indépendante des points A et B choisis.
Difficulté : ☆ Temps : 1h
On assimile la Terre à une sphère sans rotation de rayon 
 km et de masse volumique uniforme 
 
. Soit 
 S.I. la contante de gravitation universelle. On imagine un tunnel rectiligne entre 2 points A et B quelconques de la surface terrestre, et un train roulant sans frottement dans ce tunnel. Partant de A sous l'action de la pesanteur, le wagon va accélérer jusqu'au milieu du tunnel, puis décélérer une fois atteinte la distance de moindre approche du centre 0 de la Terre (voir figure). Le train atteindra-t-il le point B, et si oui, en combien de temps? 

, sa distance au centre de la Terre est notée 
. 
Soit 
 la distance du train au milieu du tunnel. Exprimer 
 en fonction de la distance au centre de la Terre 
 et de l'angle 
.
Donner l'expression de la force gravitationnelle 
 agissant sur le train en fonction de la masse du train 
, de la masse volumique de la Terre 
 et de la distance au centre de la Terre 
. 
En déduire l'équation du mouvement du train dans le tunnel.
Le train peut-il atteindre le point B, et si oui, en combien de temps?
Florent Deleflie & Alain Vienne
Date de création: 21décembre 2010
Le pendule de Foucault est une expérience conçue pour mettre en évidence la rotation de la Terre, depuis un site terrestre d'observation. Son principe est basé sur la force de Coriolis qui existe dans tout réferentiel non galiléen, comme le référentiel terrestre d'observation. La réalisation de l'expérience est facilitée si la longueur du pendule est grande, comme sous le dôme d'une cathédrale par exemple. La première démonstration publique a eu lieu en 1851, sous la voûte du Panthéon, à Paris.
L'animation ci-dessous tient compte de toutes les forces sans les approximations qui seront faites dans l'exercice suivant.
Pendule de Foucault 
Difficulté : ☆☆ Temps : 1h
Le but de cet exercice est de reprendre la modélisation du pendule en tenant compte du fait que le repère terrestre n'est pas galiléen, mais est animé d'un mouvement de rotation de la Terre elle-même. La véritable motivation de l'exercice est la résolution de l'équation différentielle du mouvement.
On considère un pendule constitué d'un fil 
 accroché en 
 de longueur 
 et d'une boule 
de masse 
. L'espace est rapporté au système d'axes 
 fixe dans le réferentiel lié à la Terre, l'axe 
 passant par 
 et le centre de la Terre (voir figures).
On se place dans le cas de faibles oscillations. On rappelle que dans ce cas, le mouvement de la boule 
 de coordonnées 
 se fait dans le plan 
 et que le module de la tension du fil 
 est 
 où 
 est l'accélération de la pesanteur. On note 
 le vecteur rotation de la Terre et 
 la latitude du lieu.
Le bilan des forces doit faire intervenir la force d'inertie de Coriolis, dont l'expression est 
 où 
 désigne la vitesse dans le repère 
. Par contre, il n'y a pas lieu de tenir compte de la force d'inertie d'entrainement, car celle-ci est déjà incluse dans la définiton de la pesanteur, i.e. dans l'expression de 
.
Une fois le bilan des forces effectué, on peut montrer que les composantes de la tension du fil dans 
 sont 
 et que les composantes de la force de Coriolis sont 
. D'après l'hypothèse faite sur la petitesse des oscillations, il n'y a pas lieu de considérer l'équation obtenue par projection sur 
, celle-ci pouvant être considérée comme un terme correctif. On ne considère donc que les projections selon les deux autres directions, et en posant 
 où 
, et en posant aussi 
 on peut montrer que l'équation du mouvement, complexe, se met sous la forme : 
. 

L'équation différentielle du mouvement qu'on se propose de résoudre est :
Ecrire le discriminant réduit de cette équation.
Déterminer les solutions de l'équation caractéristiques, et en déduire la forme générale de la solution de l'équation différentielle.
Particulariser la solution précédente en considérant qu'à l'instant initial, le mobile se trouve en 
 avec une vitesse initiale nulle.
Dans les conditions de l'expérience de Foucault faite au Panthéon en 1851, on a les valeurs suivantes: 
m, 
 m/s2, et 
 Nord. Justifier que 
. 
Simplifier l'expression de la solution trouvée en négligeant 
 devant 
. Interpréter.
pages_ed-02/exo-eqmathieu.html
où 
 (qui est positive pour 
 assez petit)
Soit 2 réels 
 et 
 et soit 2 conditions initiales 
 et 
 (de 
). L'équation différentielle est linéaire donc 
 est bien UNE solution de celle-ci.
Par ailleurs,
Ainsi on a bien 
L'équation différentielle (du second ordre) à considérer est:
La solution générale est donc
et donc:
 et 
 sont des constantes arbitraires que l'on va déterminer pour chacun des vecteur de la base canonique.
La première colonne de 
 correspond à la solution de condition initiale 
 dans la notation matricielle:
 
Ce qui donne 
 et 
. Soit 
La deuxième colonne de 
 correspond à la solution de condition initiale 
 dans la notation matricielle:
 
Ce qui donne 
 et 
. Soit 
Ainsi 
Comme 
 , en 
 on a: 
 . Or, par définition, 
. Ainsi, 
.
Par ailleurs, en remplaçant 
 dans l'équation de Mathieu (notée matriciellement), on a:
Comme cela est vrai pour tout 
 de 
, on a bien 
.
Pour un déterminant d'ordre 2, un développement direct est facile et suffit à la démonstration.
Développons 
:
Posons 
 , on a:
Or
De même
On a ainsi: 
 qu'il reste à intégrer. CQFD.
On pose encore 
. On a:
Par la forme mutilinéaire du déterminant, on 
 , avec
On "développe" 
, soit:
Ainsi la ligne 
 de 
 est :
Cette ligne est donc une combinaison linéaire des lignes de 
. Or dans un déterminant, on peut remplacer une ligne par cette même ligne à laquelle on ajoute une combinaison linéaire des autres lignes. On a ainsi:
 
Ainsi, on a bien : 
 
En multipliant à droite chaque membre de la relation 
 par 
, on obtient
Donc 
 est solution de l'équation de Mathieu (sous forme matricielle: 
) de condition initiale 
.
Il reste à montrer que 
 est solution aussi (avec la même condition initiale 
).
car 
 est solution de 
. De plus la matrice 
 est périodique de période 
. On a finalement:
On a 
. Donc 
 et 
Dans ce cas, 
 et 
 . Elles sont conjuguées car la matrice est réelle. De plus, 
, donc 
. C'est donc une matrice de rotation. Or 
 est borné sur l'intervalle borné 
. Par la relation 
, on en déduit que 
 est borné sur l'ensemble des réels.
Le polynôme caractéristique est
soit
Le discrimant réduit est 
. La seule manière d'éviter des valeurs propres complexes est donc que le discriminant soit nul.
pages_ed-02/exo-ed-02.html
1)
En coordonnée sphérique:
Soit 
, 
, 
.
2)
On pose 
 et donc 
 et 
Il vient 
3)
pages_ed-02/exo-pb-22-corps.html
or 
 et le produit vectoriel de deux vecteurs colinéaires est nul donc 
.
Soit 
 un repère orthonormal direct du plan tel que les angles sont mesurés à partir du vecteur 
. Dans ce repère on a 
 et 
. 
Ainsi, sachant que 
 et que 
 on a 
.
On a :
.
Sachant que 
 et 
, on remarque que :
 et 
 .
De la deuxième relation on obtient :
Ainsi, en substituant dans l'équation de départ, on obtient :
,
ce qui revient à montrer que 
 est bien une constante du mouvement.
On a vu que 
 et 
. 
Ainsi 
.
L'équation du mouvement est équivalente au système:
En mutlipliant la première équation par 
 et la deuxième par 
 et en sommant les deux équations obtenues d'une part ; et en multipliant la première équation par 
 et la deuxième par 
 et en soustrayant les deux équations obtenues d'autre part ; on obtient le système suivant:
On montre facilement que la deuxième équation correspond bien à 
.
On a 
 or l'intégrale du moment angulaire implique que 
, ainsi 
 ;
que l'on peut aussi noter 
. 
De même 
, que l'on peut écrire 
D'après la question précédente on voit que l'équation différentielle pour 
 devient:
C'est une équation linéaire du second ordre avec second membre et à coefficients constants. 
On commence par résoudre l'équation sans second membre:
. Le polynôme caractéristique de l'équation est 
, qui a deux solutions complexes conjuguées 
 et 
 (où 
 est tel que 
). Ainsi la solution générale de l'équation sans second membre s'écrit: 
 
où 
 et 
 sont des constantes du mouvement dépendant des conditions initiales. 
Une solution particulière de l'équation est 
.
On en déduit la solution générale de notre équation:
 
De la question précédente on en déduit que :
 
pages_ed-02/exo-train-gravitationnel.html
, où 
 est la masse contenue à l'intérieur de la sphère de rayon 
. 
Donc 
. 
.
On reconnaît l'équation d'un pendule de pulsation 
. 
Le train peut donc atteindre le point B, la solution est périodique de période 
. 
La durée du trajet est 
 = 42 min 14 s, quels que soient les points A et B. 
pages_ed-02/exo-pendule-foucault.html
Le discriminant réduit de l'équation caractéristique est 
Les racines sont 
 et 
 où 
. La solution générale de l'équation différentielle est donc 
A 
 on a 
. De plus 
. On en déduit, la vitesse initiale étant nulle, que 
 et 
. Donc 
 
Les périodes associées respectivement à 
 et à 
 sont de 16,4 s et 31h40min.
Après simplifications, on trouve 
Géométriquement, on bien un pendule qui oscille avec la fréquence 
 dont le plan d'oscillation tourne avec la fréquence 
.