Les très grands télescopes du futur


Observer

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Projet du grand télescope CELT (California extremely large telescope). L'échelle est donnée par les personnes sur la plateforme. Ce projet présente les caractéristiques des grands télescopes du futur : monture azimutale, diamètre collecteur segmenté de l'ordre de 30 m, instrumentation aux foyers Nasmyth.
Crédit : CELT
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Projet du grand télescope OWL de l'ESO (overwhelmingly large telescope ; overwhelming = de façon écrasante), abandonné en 2006. Le miroir primaire (1), de diamètre 100 m, est segmenté et sphérique. Le miroir secondaire (2) est plan. Le système des miroirs 4 et 5 assure la correction de la sphéricité du miroir primaire, ainsi que l'optique adaptative ; ces miroirs ont un diamètre de 8.2 m, càd autant que les miroirs primaires du VLT de l'ESO.
Crédit : ESO

Vers les très grandes surfaces collectrices

Les diamètres collecteurs ont régulièrement augmenté au cours du temps, pour collecter plus, et plus précisément, de photons. Divers projets de télescopes optiques de miroir primaire de 30 à 50 m sont dans les cartons. Des structures de telles dimensions existent déjà, mais dans le domaine radio, avec des longueurs d'onde centimétriques et non submicrométriques.

Le projet CELT illustre les caractéristiques des futurs projets. Le projet OWL de l'ESO, préparant la classe des télescopes de 100 m, n'a pas abouti, car il supposait un trop radical changement d'échelle. Il a été remplacé par un projet de télescope de 39 mètres de diamètre, l'Extremely Large Telescope (ELT) de l'Observatoire Européen Austral, dont la première lumière est prévue en 2024.


Apprendre

objectifsObjectifs

Dévoiler les grandes lignes des projets de grands observatoires.

Pourquoi une grande surface collectrice

Certains besoins scientifiques (pas tous) nécessitent la collecte de flux de plus en plus faible, et donc des collecteurs encore plus grands que ceux de la classe 10 m entrés en action dans les années 1990.

Quelques principes

Les télescope de cette classe 10 m ont montré des changements importants par rapport à leurs prédécesseurs, induits simplement par leur taille.

Ces principes sont conservés pour les projets de télescope de la classe 30 m, avec en plus la généralisation des miroirs segmentés.

Difficultés pratiques

Si le principe des très grands télescopes est mûr, leur réalisation pratique pose de nombreux problèmes. Par exemple :

Hypertélescope
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Schéma de principe d'un hypertélescope. Une surface collectrice, ici modélisée par une lentille équivalente, est partiellement reconstituée par divers segments non jointifs pour une focalisation d'un faisceau parallèle au foyer commun F1. Ce foyer est réimagé en F2, chaque voie étant individuellement élargie par un système afocal grossissant : ceci conduit à la densification de la pupille. La taille du système optique entre F1 et F2 a été agrandie pour la clarté du schéma.
Crédit : ASM

Hypertélescope

Une solution alternative aux très grands télescopes pourrait consister à réaliser une surface collectrice avec plusieurs pupilles reconstituant une seule surface collectrice, mais non entièrement pavée ; un système optique apporte la densification de pupilles, et conduit au principe de l'hypertélescope. La réalisation pratique d'un hypertélescope n'est pas prévue dans un futur proche, un certain nombre de points durs techniques subsistant encore.


S'exercer

exerciceHypertélescope

Difficulté : ☆☆☆   Temps : 60 min

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Télescope de Fizeau. Une surface collectrice, ici modélisée par une lentille équivalente, est partiellement reconstituée par divers éléments non jointifs partageant un même foyer F1. a mesure le diamètre d'une sous-pupille, b l'écartement entre 2 sous-pupilles et d le diamètre total.
Crédit : ASM
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Schéma de principe d'un hypertélescope. Les morceaux de paraboles collectrices ont été remplacées par leur équivalent lentille. a mesure le diamètre d'une sous-pupille ; b leur écartement.
Crédit : ASM

La première figure donne le schéma de principe d'un hypertélescope. L'équivalent du miroir primaire est constitué de sous-pupilles, reconstituant de façon incomplète une surface collectrice correspondant à une immense parabole. a mesure le diamètre d'une sous-pupille ; b leur écartement.

La deuxième figure présente le montage du densificateur de pupille. Les lentilles L2 et L5 sont supposées identiques, si bien que le grossissement du système constitué de ces lentilles vaut -1 ; le grossissement angulaire du système afocal constitué des lentilles l3 et l4 est noté \gamma\ \mathrm{avec\ :\ } \gamma <1).

Cet exercice est à résoudre sans gros calcul ! Pour simplifier l'approche, on travaille sur une seule dimension, comme le montre la figure (sans chercher à reconstituer la surface collectrice).

Question 1)

On s'intéresse juste à l'optique en amont de F1. Quels paramètres dimensionnent la taille angulaire de la tache image en F1 d'une sous-pupille, de l'ensemble des sous-pupilles ? Mener l'analogie avec un réseau d'interférence composé de fentes de largeur a séparées d'une distance b, s'étalant sur une longueur totale d.

Question 2)

Déterminer l'action du système (l3, l4), en comparant les situations en F1 et F2.

Question 3)

Quel est l'intérêt du système ? Que se passe-t-il lorsque \gamma = a/b ?

Question 4)

Qu'a-t-on gagné, qu'a-t-on perdu avec cette opération ?


Réponses aux exercices

pages_collecter/elt-sexercer.html

Exercice 'Hypertélescope'