Mettre en forme le signal

Auteur: Benoît Mosser

Introduction

L'information recherchée dans un signal s'exprime de diverses façons. Cette section présente les grands principes en oeuvre et les techniques instrumentales associées, pour traiter au mieux les photons selon :

spectro3dfintro.png
Principe de la spectrométrie intégrale de champ.
Crédit : CFHT

Principes


Observer

L'information portée par les photons peut être traitée de diverses façons, ainsi que le montrent les illustrations suivantes.

L'amas des Hyades
hyades.jpg
Le mouvement propre des étoiles de l'amas des Hyades a pu être reconstruit par le satellite Hipparcos.
Crédit : ESA
Cartographie grand champ
grandchamp.jpg
Le ciel profond vu par le télescope spatial. Remarquer la corrélation entre la couleur et la luminosité des objets.
Crédit : HST
bvri.png
Système de filtres BVRI normalisés permettant de mesurer précisément les magnitudesassociées.
Crédit : CFHT
filtrecyrilcavadoreeso.png
Assemblage de filtres pour des mesures dans le système BVRI
Crédit : ESO/Cyril Cavadore
Spectro 2-D
spectroim.png
Chaque point de la fente source est dispersée, dans une direction perpendiculaire à celle de la fente. Une dimension du CCD traduit la variable spatiale, l'autre la variable spectrale.
Crédit : ESO
procyonfts.png
Procyon, aux alentours de 1.08 {\,\mu\mathrm{m}}. Ce domaine spectral est sélectionné par un filtre étroit. Noter l'unité spectrale, inverse de la longueur d'onde.
Crédit : CFHT/ASM

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objectifsObjectifs

Distinguer différents principes instrumentaux.

Différents principes

Quels principes, pour quelle mesure ?

La liste qui précède est austère. Les pages qui suivent illustrent comment ces techniques sont mises en pratique, et dans quel but.


Astrométrie


Observer

hd49933image.jpg
Le champ stellaire analysé, autour de l'étoile HD 49933 (abondamment observée par une mission spatiale du CNES).
Crédit : CDS
hd49933carte.png
La carte des étoiles précédemment répertoriées, avec de plus leur mouvement propre.
Crédit : CDS
hd49933liste.png
Le catalogue des étoiles précédemment répertoriées.
Crédit : CDS

Un exemple : environnement d'une étoile

Les données astrométriques permettent une foultitude de choses, comme par exemple de précisément caractériser un champ autour d'un objet. Les figures ci-jointes décrivent de diverses manières l' environnement d'une étoile, une carte, ou par les coordonnées.

gaiapointage.png
Le satellite Gaia, au point de Lagrange L2, est animé d'un mouvement de rotation régulier, avec un axe (spin axis) orienté à 45 deg par rapport à la direction du Soleil. Il observe simultanément 2 régions du ciel (line of sight 1 et 2). Le mouvement de rotation induit le balayage de 2 grands cercles. La précession du mouvement de rotation induit l'évolution de ces grands cercles, pour observer tout le ciel.
Crédit : ESA
gaiaoptique.png
Le montage de Gaia repose sur une structure octogonale très stable, pour la définition de l'angle entre les 2 lignes de visée astrométriques. Une 3ème ligne de visée est utilisée pour des mesures spectrométriques. La collecte du signal sur chaque ligne de visée implique 3 miroirs : les miroirs primaire et tertiaire se situent dans un même plan, et font face au miroir secondaire et au détecteur. Vu le nombre gigantesque de cibles à mesurer, le plan focal est composé d'une mosaïque de plusieurs dizaines de CCD. Le mode de lecture des CCD est original : les lignes du CCD sont positionnées exactement parallèlement au déplacement apparent de l'image suite à la rotation propre du satellite, et la pose et le transfert des charges d'un pixel à l'autre suivent le déplacement de l'image stellaire le long de la ligne du CCD.
Crédit : EADS/Astrium

Le projet Gaia

Le principe de mesure de Gaia repose sur le balayage du ciel simultanément le long de deux lignes de visée. Le scénario de pointage met en oeuvre la rotation propre et la précession du satellite. Le montage optique s'appuie sur une structure stable.


Apprendre

definitionDéfinition

L'astrométrie a pour but de mesurer la position des astres, leur parallaxe et donc leur distance, leur mouvement propre. Elle opère un travail indispensable de repérage et d'arpentage.

Pourquoi l'astrométrie ?

Repérer précisément les astres, c'est avoir accès à leur distance, par l'étude de la parallaxe. Repérer leur mouvement propre, c'est avoir accès aux causes dynamiques du mouvement, et donc mesurer des masses.

Précision et performance des relevés astrométriques
date observationnombre d'objetsprécision (")
-150 Hipparque 1000 1100
1590 Tycho 1000 60
1690 Flamsteed 4000 10
1850 Argelander26000 1
1975 US Naval Observatory 58\,10^60.04
1995 Hipparcos 120000 0.001
2012Gaia10^9 10^{-5}

Comment ?

L'agence spatiale européenne a exploité le satellite Hipparcos durant les années 1990, et lancé la mission Gaia fin 2013. Ces 2 missions ont pour but principal l'arpentage de l'Univers, obtenu par une très grande précision astrométrique.

Hipparcos comme Gaia sont des missions spatiales. L'écran de l'atmosphère terrestre est évité, la déviation d'un rayon lumineux au travers des couches atmosphériques étant bien trop importante par rapport à la précision recherchée, de l'ordre de la milliseconde d'arc. La précision des missions Hipparcos et Gaia s'appuie sur le principe de l'observation simultanée de 2 champs stellaires, dans 2 directions faisant entre elles un angle fixé et stable (106.5 deg). Comme un compas sert à repérer des distances (linéaires ou angulaires), de proche en proche les positions relatives des objets sont fixées les unes par rapport aux autres.

Gaia doit mesurer la précision d'un milliard d'objets dans la galaxies (soit 1% de son contenu stellaire), avec une précision de quelques millionièmes secondes d'arc pour les cibles les plus brillantes.

Performances attendues avec Gaia, pour une étoile de type G2
magnitude 10 15 20
parallaxe (mas) 0.007 0.027 0.3

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Positions et mouvements

La simulation ci-dessous permet de lire les positions et mouvements repérés par le satellite européen Hipparcos dans l'amas ouvert des Hyades. Noter que la précision des positions effectivement repérées par Hipparcos est infiniment meilleure que celle restituée par l'appliquette.

application.png


S'évaluer

exercicePrécision astrométrique et inégalité de Heisenberg

Difficulté : ☆☆☆   Temps : 45 min

Cet exercice se propose de montrer que la précision astrométrique d'un satellite tel Hipparcos ou Gaia peut être estimée par l'application des inégalités de Heisenberg. On s'intéresse pour ceci à la propagation d'un photon, issu d'un objet ponctuel à l'infini, dont la trajectoire intercepte le miroir primaire de détection (!). On munit l'espace d'un repère orthonormé 0xyz telle que le plan 0xy corresponde au miroir primaire de la détection. La quantité de mouvement du photon incident est quasiment parallèle à 0z. On suppose que la formation d'image suit parfaitement les lois de l'optique géométrique.

Question 1)

On s'intéresse à l'interception du photon selon la direction 0x. Peut-on connaître la position de l'impact et de la réflexion du photon sur le miroir? En déduire que le front d'onde incident est découpé en tranche de largeur la dimension du miroir, que la position selon l'axe Ox est inconnue, et que donc elle est affublée d'une incertitude de position \delta x.

[2 points]

Question 2)

On rappelle qu'un échantillonnage par valeur entière correspond à un bruit de numérisation de 1/\sqrt{12}. En déduire l'incertitude de mesure de la composant selon 0y de la quantité de mouvement du photon.

[1 points]

Question 3)

Par inégalité de Heisenberg, les incertitudes de position et quantité de mouvement doivent vérifier :

\delta x \ \delta p_x \ge {h \over 4 \pi}

avec la quantité de mouvement totale p = h\nu / c = h / \lambda. En déduire que l'incertitude de repérage de l'angle d'incidence du photon vaut : \delta\theta \ge {\sqrt{3} \over 2 \pi} {\lambda \over a_x}

[3 points]

Question 4)

Faire l'application numérique pour Gaia, observant à la longueur d'onde moyenne de 600 nm, avec a_x = 1.4 \,\hbox{m}. Cela est-il compatible avec les performances annoncées, de l'ordre de 25\, \mu\hbox{as} à la magnitude m=15? Pourquoi ?

[1 points]

Question 5)

La question précédente dimensionne l'incertitude pour 1 photon. On montre plus loin dans le cours que pour N photons effectivement détectés, l'incertitude est divisée par \sqrt{N}. Combien de photons doivent être détectés pour aboutir à la performance annoncée.

[1 points]


Photométrie


Observer

megacam-filtre.png
Le système de filtres de la caméra MEGACAM du télescope CFH
Crédit : CFHT

Mesure de flux dans un système de filtres

Toute mesure photométrique doit s'appuyer sur un système de filtres précis, calibrés par rapport aux filtres des autres systèmes utilisés. Le projet MEGACAM au télescope CFH utilise le système ci-joint, couvrant du très proche UV au proche IR.

occultationsat.png
Courbe d'occultation : éclipse de l'étoile GSC5249-01240 par Saturne.
Crédit : NASA/IRTF

Mesure de variations de flux

Les occultations, qui réunissent sur un même axe un objet du système solaire et une étoile, comme une éclipse réunit la Lune et le Soleil, ne sont pas que de simples événements fortuits : leur observation est riche en enseignement (métrologie, sondage atmosphérique...).

serietemporellemost.png
Échantillon de la série temporelle de la variabilité d'une étoile observée par le micro-satellite canadien MOST. L'échelle des ordonnées représente les variations relatives comptée en pourmille. La courbe rouge donne une estimation des variations observées : elle s'interprète comme les battements entre différents modes de pulsation stellaire.
Crédit : MOST
corotexo7b.png
Transit de la planète CoRoT-exo-7b, détectée par le satellite CoRoT.
Crédit : CoRoT/CNES
pg1325_lc.png
Courbe de variabilité d'une naine blanche. Les oscillation stellaires modulent le signal. Le rapport signal à bruit est suffisant pour mettre en évidence directement les oscillations. Plusieurs (9 en fait) observatoires ont été mis à contribution pour éviter au mieux - aléa météorologique mis à part - les interruptions diurnes sur les 25 jours & nuits d'observation.
Crédit : WET
pg1325_as.png
Spectre de Fourier des variabilités photométriques d'une naine blanche.
Crédit : WET

Microvariabilité

Les mesures photométriques recherchent souvent des variabilités, dont l'étude ouvre de multiples champs d'investigation. Plusieurs satellites passent actuellement leur temps à mesurer des flux stellaires avec une précision de plus en plus grande. Le satellite CoRoT a ainsi découvert une très petite planète. La microvariabilité d'une naine blanche (PG1159) est étudiée pour l'analyse de ses oscillations : la série temporelle enregistrée sur 8 nuits aboutit au spectre de Fourier.


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definitionDéfinition

Photométrie : étude de la magnitude d'un astre dans un système de bandes spectrales.

Pourquoi la photométrie ?

Connaître précisément le nombre de photons de couleur donnée qui arrivent en un intervalle de temps donné permet de remonter à des considérations énergétiques.

Le problème est très souvent complexe, car il nécessite de tenir compte précisément de la transparence atmosphérique, de la fonction de transfert du collecteur et de l'instrument, de la réponse spectrale du détecteur...

Comment ?

Les effets mentionnés ci-dessus illustrent la complexité, voire l'impossibilité, d'une mesure photométrique absolue. Les mesures effectuées sont des mesures relatives, où la luminosité de l'objet, intégrée ou spectrale, est comparée à une référence.

Cette référence peut être une cible stellaire (telle l'étoile Véga p.ex, qui définit la magnitude apparente visuelle 0). Les mesures bolométriques, dans l'IR ou le submillimétrique, comparent le flux étudié à celui d'un corps noir calibré.

Variation photométrique

L'étude de la variabilité et de la microvariabilité est très fructueuse, pour observer des phénomènes à haute fréquence, associés à des variations intrinsèquement rapides ou bien dues à des phénomènes transitoires.


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application.png

Techniques

Mesurer un flux nécessite de la méthode, et cette dernière dépend du signal étudié. On peut pratiquer :


Imagerie


Observer

orionpillars.jpg
Nuage moléculaire sculpté par le rayonnement ultraviolet ionisant de jeune étoiles en formation. Les doigts de matière qui résistent à l'érosion UV sont dans l'ombre portée par des régions plus denses. Ces dernières sont les plus violemment illuminées, et apparaissent les plus brillantes.
Crédit : HST

Résolution spatiale, structures et détails

Imager permet de tracer la distribution de matière qui rayonne, qui absorbe... Une image en fausse couleur résulte de la superposition de 3 images prises dans 3 filtres différents.

application.png

Autrefois, avant l'introduction de la photographie à usage astronomique, à la fin du XIXe siècle, imager signifiait dessiner !

sextractor.gif
Champ stellaire, et identification des étoiles (points noirs) et des galaxies, via un logiciel de reconnaissance automatique de forme.
Crédit : IAP

Identification

L'imagerie permet d'identifier les objets, pour les classer, pour faire le lien entre diverses observations à diverses longueurs d'onde... Un problème courant est de distinguer les sources stellaires des sources galactiques.

kuiper.gif
Déplacement d'un objet de Kuiper au cours d'une nuit. C'est justement son mouvement propre qui permet d'identifier un tel objet, de magnitude typique supérieure à 20.
Crédit : CFHT
eros.gif
Rotation propre de l'astéroïde Eros, observée par la sonde NEAR.
Crédit : NEAR/Nasa

Mouvements

L'imagerie, répétée sur un même champ, permet la découverte des petits corps du système solaire, en mouvement apparent sur fond d'étoiles fixes. C'est p.ex. ainsi qu'ont été découverts les objets de Kuiper, éléments du système solaire situés au-delà des planètes géantes, en deçà des comètes, et s'en distinguant par des orbites relativement proche de l'écliptique et d'excentricité modérée.

rotjupi.gif
Rotation de Jupiter. Suivi des impacts des fragments de la comète SL9 sur Jupiter, en juillet 1994.
Crédit : ESO

Evolutions temporelles

Les séries temporelles d'images donnent accès aux cartes des objets enrotation, et à leurs variations

tachejup.jpgjupitertimmi.jpg
Observation d'une nouvelle tache sur Jupiter, par Cassini, en mars 1684. Et chute, observée en direct, d'un fragment cométaire sur Jupiter 3 siècles plus tard (juillet 1994, observation dans l'IR thermique à l'ESO) ; un fragment précédent a provoqué la tache à la même latitude que l'impact.
Crédit : Bibliothèque de l'Observatoire de Paris / ESO

Événements

L'imagerie permet aussi de repérer des événements particuliers, comme p.ex. l'apparition de taches sur Jupiter.


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objectifsObjectifs

Tentative, désespérée, de classification des divers et nombreux champs d'application de l'imagerie en astrophysique

definitionDéfinition 😁

Imagerie : fournir des images dans des systèmes de filtres standards, ou au-moins précisément référencés.

Pourquoi l'imagerie ?

L'imagerie fournit des images. Pour obtenir une image, il faut au préalable avoir reçu 10 bons points. On peut échanger 10 images contre un petit livre.

Les images en astrophysique apportent l'information spatiale, qui permet le traçage et l'identification de la matière lumineuse. Cette information dépend essentiellement de la longueur d'onde d'observation.

La résolution spatiale, couplée avec une faible résolution spectrale, donne par exemple accès à des informations de température ; avec une forte résolution spectrale : traçage fin d'un élément, mesures Doppler...

Comment ?

Obtenir une image est relativement trivial dans certains cas, pas du tout dans d'autres.

Ceci peut être dû à la mise en forme du signal. Dans les domaines X et surtout \gamma, la capacité d'imagerie des détecteurs est très limitée, et il est souvent difficile de bien localiser une source même intense. Du côté des très grandes longueurs d'onde, la tache d'Airy due à la diffraction peut atteindre une extension angulaire très grande ce qui limite la résolution spatiale.

La capacité d'imagerie dépend aussi de la technologie des détecteurs. Si en lumière visible les mosaïques CCD atteignent 2k x 4k, les performances sont bien plus limitées dans les longueurs d'onde infrarouges. En submillimétrique et radio, les détecteurs étant monopixels, les images sont construites par juxtaposition d'images élémentaires.

Systèmes de filtres

L'imagerie est le plus souvent menée dans des systèmes de filtres si possible référencées, afin de pouvoir mener des comparaisons entre diverses observations. Ces filtres couvrent continûment le spectre, en bande large.


Imagerie multispectrale


Observer

Spectrohéliogrammes
halphasolaire.png
Le disque solaire, dans diverses bandes spectrales : raie Halpha à 656.3 nm ; et raie K du calcium à 393.4 nm (K3 dans le minimum de la raie ; K1v dans l'aile de la raie côté violet). La morphologie des structures dépend intimement de la longueur d'onde d'observation.
Crédit : Observatoire de Paris
jupiterioeso328mu.jpg
Le disque jovien est quasiment éteint à la longueur d'onde 3.28 {\,\mu\mathrm{m}}, alors que Io apparaît bien plus brillant à cette longueur d'onde.
Crédit : ESO
titannaos.jpg
Titan observé en optique adaptative dans différentes domaines de longueur d'onde du proche infrarouge. Lorsque le domaine spectral est sensible à un élément dans la stratosphère, le limbe apparaît plus brillant.
Crédit : ESO

Objets brillants

L'imagerie multispectrale, gourmande en photons, est menée sur des objets brillants, comme typiquement les objets du système solaire. Selon la longueur d'onde d'observation, les disques solaire, jovien ou de Titan présentent différents aspects. Les domaines spectraux sont ici adaptés au phénomène étudié.

application.png

L'intérêt de l'imagerie multi-spectrale est de permettre une modélisation précise de l'objet observé. Par application de code de transfert de rayonnement, cette modélisation permet typiquement de contraindre la température et la composition de l'objet. Le diaporama ci-contre illustre une application sur la calotte martienne sud, observée par l'instrument OMEGA à bord de la sonde Mars Express.

La Voie Lactée
mwmg.jpg
Images reconstruites de la Voie Lactée en différentes bandes spectrales.
Crédit : NASA

La Voie Lactée

Selon la longueur d'onde d'observation, la Voie Lactée se présente sous différents aspects : chaque longueur d'onde apporte des informations complémentaires sur sa structure.


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Imagerie spectrale

L'imagerie spectrale, comme son nom l'indique, fournit des images enregistrées dans un domaine spectral bien précis, défini par un filtre adapté aux propriétés de l'objet. Cela permet de tracer la distribution de matière contribuant à une signature spectrale donnée.

Cette technique est coûteuse en photons, et l'utilisation de filtres étroits nécessite une source brillante (dans le cas du soleil, ce genre de problème ne se pose bien sûr pas).

Clair obscur

L'imagerie multispectrale combine les avantages de l'imagerie et de la spectrométrie. Comme le nombre de photons est divisé et spatialement et spectralement, la source se doit d'être lumineuse pour des observations avec un rapport signal à bruit suffisant.


S'exercer

qcmQCM

1)  Pourquoi l'imagerie spectrale est-elle une technique coûteuse en photons ?




S'évaluer

exerciceLa Voie Lactée en couleurs

Difficulté : ☆☆   Temps : 20 min

Exercice de synthèse, basé sur les images multi-spectrales de la Voie Lactée, en \gamma, X, visible, proche, moyen et lointain infrarouge, raie de \textrm{H}_2, H atomique, et radio.

Question 1)

Dans quel système de coordonnées ces cartes sont-elles représentées ?

[1 points]

Question 2)

Quels domaines spectraux sont dominés par, respectivement, des sources ponctuelles intenses, une émission de type corps noir, l'absorption par des molécules ou des poussières, la réémission de ces derniers ?

[3 points]


Spectrométrie à haute résolution


Observer

Spectre du Soleil à haute résolution
solarspectrum.jpg
Le spectre solaire à haute résolution spectrale, observée avec un spectromètre à dispersion croisée. Les différents ordres d'interférence du spectromètre à haute dispersion ont été désenchevêtrés par la dispersion croisée.
Crédit : NOAO
Dispersion croisée
specres.png
Schéma de principe : une double dispersion permet l'enregistrement du spectre entier sur une caméra CCD. Un réseau blazé disperse la lumière à haute résolution ; une dispersion à plus basse résolution, réalisée à l'aide d'un prisme, permet de distinguer les ordres entre eux. Le détecteur enregistre le signal dans les ordres élevés : chacun porte l'information spectrale, à haute résolution, dans un domaine de couleur différent. L'ensemble des ordres ainsi collectés permet de reconstituer le spectre entier. Le réseau est blazé de façon à optimiser le rendement énergétique instrumental.
Crédit : ASM
Réseau blazé
reseaublaze.png
Profil d'un réseau blazé. Le profil en crête permet de réfléchir l'énergie dans un ordre d'interférence non nul.
Crédit : ASM

Du bon usage des progrès technologiques

Les spectromètres pour la haute résolution spectrale ne datent pas d'hier. Mais l'avènement des caméras CCD, qui permettent d'enregistrer un signal sur 2 dimensions, a renouvelé le principe instrumental de la spectrométrie à haute résolution, en ajoutant à la dispersion principale une dispersion croisée, qui permet l'enregistrement simultané de tout le domaine spectral sur une caméra CCD.

Un spectromètre à réseau disperse la lumière dans ses ordres élevés, et les différents ordres sont séparés par une dispersion croisée obtenue à plus basse résolution. L'avantage d'une telle instrumentation est d'aboutir à un enregistrement simultané de tout le spectre, comme p.ex. ce spectre solaire.

Le spectromètre HARPS
harps1.jpg
Le spectromètre HARPS (High Accuracy Radial velocity Planet Searcher) est dédié à la recherche d'exoplanètes, par la méthode de mesure des vitesses radiales.
Crédit : ESO/HARPS
Spectre obtenu par HARPS
spectreharps.png
Image d'un spectre-échelle à haute résolution spectrale obtenu avec une caméra CCD. Le spectre de l'étoile apparaît ici sous l'aspect de bandes sombres. L'étalonnage en longueur d'onde est apporté par les raies en émission d'une lampe spectrale (Thorium Argon), dont le spectre est intercalé avec celui de l'étoile, et enregistré simultanément.
Crédit : ESO/HARPS
harpsblaze.png
Spectre blazé obtenu avec le spectromètre Harps : la diffraction par chaque trait du réseau est responsable du profil d'étalement du flux.
Crédit : ESO/HARPS

Le spectromètre HARPS

Le spectromètre HARPS dédié à la recherche d'exoplanètes est à l'heure actuelle le meilleur instrument de sa catégorie. Il atteint la résolution \mathcal{R} = 120\,000, en proposant une excellente stabilité. Les mesures sont stables et reproductibles, sur une durée de plusieurs années, à mieux que le milliardième près. Les spectres de HARPS sont obtenus avec les différents ordres d'interférences repliés sur une image ; l'image, traitée, conduit au spectre.


Apprendre

definitionDéfinition

Spectrométrie : étude des spectres.

iso-saturne3.png
Spectre IR thermique de Saturne observé par le satellite ISO de l'Agence Spatiale Européenne, et interprétation des raies dues aux hydrocarbures présents dans la troposphère.
Crédit : ESA

Pourquoi la spectrométrie à haute résolution ?

Bien distinguer l'identité spectrale des photons permet de remonter à la nature des éléments construisant le rayonnement, par absorption ou par émission. La spectrométrie à haute résolution permet aussi, via l'analyse Doppler, des mesures très précises de vitesses radiales, comme p.ex. celles qui ont conduit à la découverte des planètes extrasolaires.

Comment ?

Parmi les disperseurs efficaces, l'instrumentation astrophysique s'appuie couramment sur les spectromètres à réseau ou par transformée de Fourier.


Simuler

Le principe

Le principe du spectromètre HARPS (ESO/Observatoire de Genève) est expliqué ci-joint.

Principe du spectromètre HARPS application.png


S'exercer

exerciceLe spectromètre HARPS

Difficulté : ☆☆☆   Temps : 45 min

Le spectromètre HARPS, mis en service au printemps 2003 à La Silla, l'un des sites chiliens de l'ESO, a pour but la recherche des exoplanètes. On se propose ici de retrouver quelques-unes des qualités qui lui permettent d'atteindre les objectifs scientifiques fixés.

Question 1)

Le spectromètre est installé derrière le télescope de 3.6 m de l'ESO. Sa pièce principale, le réseau, présente une hauteur h de 20 cm. Déterminer le grossissement G du montage afocal permettant un éclairement optimum du réseau, en supposant un faisceau non divergent.

Question 2)

Montrer qu'une déviation i_0 dans le champ objet se traduit par une variation G\ i_0 de l'angle dispersé.

Question 3)

Rappeler l'expression donnant les variations {\mathrm{d}} i' de l'angle de dispersion i' en fonction des variations de longueur d'onde {\mathrm{d}} \lambda, du pas p du réseau, et selon l'ordre d'interférence m.

Question 4)

On cherche à déterminer le champ objet maximal, qui permette d'atteindre un pouvoir de résolution \mathcal{R} = 120\,000. Montrer que cette performance nécessite un faisceau émergeant du spectromètre de taille angulaire limitée à

{\delta i'} \ = \ {m\over p}\ {\lambda \over \mathcal{R} } {1\over \cos i'}

et conclure. On fera l'application numérique avec les données :

p = 31.6 {\,\mu\mathrm{m}}, \tan i'=4 et un ordre d'interférence m=110 à \lambda = 0.5 {\,\mu\mathrm{m}} :

Question 5)

Justifier a posteriori l'hypothèse de non-divergence du faisceau. On pourra considérer un faisceau optique de longueur 8 m dans l'instrument.


Spectro-imagerie


Observer

Plusieurs techniques permettent de réaliser la spectro-imagerie, càd une information spectrales pour plusieurs objets, plusieurs points du champ ou bien tout un champ.

spectrofente.png
La fente sélectionne les objets du champ. La mosaïque CCD enregistre un spectre de chaque objet du champ.
Crédit : ASM

Spectrométrie à longue fente

La fente du spectromètre sélectionne les objets du champ. La dispersion, perpendiculaire à la fente, apporte un spectre pour chacun de ses objets .

Découpe d'image
decoupe.png
Le découpeur d'image permet, à partir d'une source étendue, d'illuminer la fente du spectromètre. Le champ entier est préservé, à un réarrangement près. Le découpeur correspond simplement à une collage de prismes, avec l'équivalent de 2 prismes croisés par tranche découpée. L'étape intermédiaire (avec les tiretés) a été représentée uniquement à des fins didactiques.
Crédit : ASM

Découpage d'image

L'image est optiquement découpée en tranches, afin de couvrir la fente d'entrée du spectro. L'analyse des images monochromatiques de la fente d'entrée permettra de reconstituer chacune des régions initiales.

anamorphose.png
Sélection des objets par le faisceau de fibres, et alimentation de la fente d'entrée.
Crédit : ASM
meduse.jpg
Une image intermédiaire est formée au niveau du système ici visualisé. Les têtes de fibre, chacune positionnable à l'extrémité d'un bras mobile, peuvent aller chercher le flux de tout point du champ. L'instrument doit également fonctionner en imageur, pour repérer très précisément au préalable les positions des objets sélectionnés.
Crédit : ESO
uves7galaxies.png
Les 7 cibles sélectionnés sont 7 galaxies d'un amas : les décalages des spectres donnent la dispersion des vitesses des différentes galaxies.
Crédit : ESO

Spectrométrie multi-objets

La fente du spectromètre est alimentée par un faisceau de fibres. Ces fibres sélectionnent les objets du champ à étudier, qui donc n'ont pas besoin d'être alignés.

Les champs sélectionnés peuvent être imagés sur un petit nombre de pixels à l'aide de galettes de microlentilles alimentant des fibres optiques.

spectroflames.jpg
Spectroscopie multi-objet avec l'instrument FLAMES au VLT.
Crédit : ESO
spectroflamesmicro.jpg
Concept optique pour la spectroscopie multi-objets : les 20 microlentilles irriguent 20 fibres optiques.
Crédit : ESO

Apprendre

definitionDéfinition

Spectro-imagerie : spectrométrie sur un champ non limité à un seul point source.

Spectrométrie à fente longue

La spectrométrie à fente longue a pour objet l'enregistrement simultané de spectres à basse résolution pour les différentes sources sélectionnées par la fente. Le flux issu de chaque sous-région de la fente est dispersé. La dispersion étant perpendiculaire à la fente, l'image bidimensionnelle finale résulte du produit de 2 dimensions : l'une est spectrale, l'autre est spatiale.

Spectrométrie multi-objets

La spectrométrie multi-objets réalise l'enregistrement simultané de spectres à basse résolution pour plusieurs régions d'une image. Les flux de ces régions sont collectés via des fibres, qui organisent une anamorphose de l'image. En entrée, les sources sont réparties indifféremment dans le champ ; en sortie, leurs images par les fibres, sources pour le spectromètre, sont alignées le long de la fente.

Le flux issu de chaque fibre est dispersé. Comme pour la spectrométrie à fente longue, l'image bidimensionnelle finale résulte du produit de 2 dimensions : l'une spectrale, l'autre spatiale. Mais la correspondance entre les pixels et le champ est à considérer selon l'anamorphose effectuée.

Par rapport à la spectrométrie à longue fente, la souplesse des fibres permet de sélectionner plus pertinemment les sources.

Spectrométrie intégrale de champ

La spectrométrie intégrale de champ propose l'enregistrement simultané de spectres à basse résolution de tout un champ objet. L'objet est découpé en un certain nombre de régions, chacune étant alors considérée comme une source ponctuelle, ensuite dispersée.

L'espace entre les images de chacune de ces sources ponctuelles est suffisant pour permettre d'enregistrer, pour chacune, un spectre à basse résolution.


Simuler

Spectrométrie multi-objets

La fente du spectromètre UVES de l'ESO, fonctionnant en spectrométrie multi-objets, est illuminée par 8 fibres. Sept d'entre elles visent 7 cibles, la 8ème est réservée à la référence spectrale (une lampe à vapeur spectrale, dont on voit les raies en émission).

Spectrométrie multi-objets application.png

Spectrométrie intégrale de champ application.png

Spectrométrie intégrale de champ

La résolution spatiale est dégradée, pour permettre l'enregistrement de spectre sur une grille de régions du champ. Le réseau de microlentilles découpe le faisceau, et crée autant d'images ponctuelles qu'il y a de microlentilles. Ces images ponctuelles sont ensuite autant de sources pour un spectrographe. On récupère en sortie un spectre de résolution moyenne pour chaque région de l'objet découpée par la microlentille (cf instrument CFHT/Observatoire de Lyon).


S'exercer

exerciceSpectrométrie intégrale de champ : résolutions spatiale et spectrale

Difficulté : ☆☆   Temps : 20 min

Cet exercice a pour but d'estimer l'ordre de grandeur des performances d'un spectromètre intégral de champ, qui donne des images sur un CCD de 2k \times 2k (2000 fois 2000 pixels). On note \mathcal{R} le pouvoir de résolution spectrale visé, \mathcal{N} _{\mathrm{spec}} le nombre d'éléments spectraux correspondant, \mathcal{N} _{\mathrm{spa}} le nombre d'informations spatiales souhaité.

Question 1)

Montrer que, si l'intervalle spectral est large, alors en ordre de grandeur \mathcal{N} _{\mathrm{spec}} \simeq \mathcal{R}. On se place par la suite dans le cadre de cette hypothèse.

Question 2)

Montrer que le produit \mathcal{N} _{\mathrm{spa}} \mathcal{R} est nécessairement borné.

Question 3)

On considère pour la suite qu'entre le codage, l'étalonnage, la séparation des spectres..., une information élémentaire nécessite 20 pixels. On souhaite une résolution spectrale de 200. En déduire le nombre d'informations spatiales maximal.


Interférométrie


Observer

Antenne millimétrique
irambure.jpginterfbure.jpg
Réseau des 6 antennes millimétriques de l'observatoire du Pic de Bure de l'IRAM. L'extension maximale de l'interféromètre atteint 408 m sur la branche Est-Ouest, et 232 m en Nord-Sud.
Crédit : IRAM
VLA
vla2nrao.jpg
Réseau d'antenne VLA (Very Large Array) du NRAO (National Radio Astronomy Observatory), travaillant aux longueurs d'onde de 1.2, 2, 6 et 21 cm. 27 antennes sont disposées sur 3 branches en Y, s'étendant sur 19 \times 21 km
Crédit : NRAO

Dans les domaines radio et submillimétrique

Aux grandes longueurs d'onde, submillimétriques ou radio, les techniques interférométriques s'imposent pour un gain en résolution angulaire (voir l'exercice correspondant).

resolution.jpg
Séquence illustrant le gain en résolution spatiale entre une image non corrigée par optique adaptative, corrigée, ou enregistrée en mode interférométrique.
Crédit : ESO/Max Planck Society
vlti.jpg
Les 4 télescopes du VLT. La configuration VLTI, interférométrique, s'obtient en recombinant les faisceaux via les galeries enterrées qui apparaissent sur la photo.
Crédit : ESO
Ligne à retard du VLTI
vltidelay.jpg
Le faisceau issu du collecteur le plus proche de la source doit être rallongé, pour interférer avec l'autre faisceau à différence de marche quasi-nulle. Cela nécessite des lignes à retard de grande longueur (extension maximale de 60 m, pour un retard double après un aller-retour), dans le tunnel interférométrique.
Crédit : ESO
rayonstel.png
Schéma à l'échelle du rayon de différentes étoiles naines de la séquence principale. Rayons mesurés avec le VLTI.
Crédit : ASM

Le VLTI

On nomme VLTI la configuration interférométrique des télescopes du VLT. La longueur de cohérence pour une source astronomique étant limitée, l'obtention de franges d'interférence nécessite des lignes à retard pour mélanger les faisceaux des différents collecteurs. Une des premières opérations du VLTI a consisté en la mesure de diamètres stellaires d'étoiles de la séquence principale. La mesure de ces diamètres angulaires est impossible sans la haute résolution apportée par l'interférométrie.

frangesmidi.png
Enregistrement de franges d'interférence. La cohérence spatiale est limitée par la taille angulaire de la source.
Crédit : ESO
coherencealphaboo.png
La mesure du diamètre angulaire de l'étoile \alpha du Bouvier (Arcturus) résulte de la visibilité des franges d'interférence obtenues par interférométrie.
Crédit : ESO

Interférométrie visible : principe

Les mesures effectuées sont des mesures de visibilité de franges d'interférence. Plus la source est étendue, moins la visibilité des franges est marquée.


Apprendre

objectifsObjectifs

Augmenter la résolution angulaire, ultimement limitée par la diffraction d'un collecteur, en faisant interférer les faisceaux de plusieurs collecteurs.

prerequisPrérequis

Diffraction, interférence ; la notion de cohérence spatiale est nécessaire pour justifier les techniques d'interférométrie.

Recombinaison
diffracinterf2.png
La tache de diffraction d'un seul télescope de diamètre collecteur a est en 1/a ; la tache image résultant de l'interférence sur la base b est en 1/b.
Crédit : ASM
Configuration de Fizeau
fizeau.png
Interféromètre dans la configuration de Fizeau. Les différentes surfaces collectrices sont des sous-parties d'une unique surface. Les faisceau convergent en phase au foyer commun.
Crédit : ASM
Configuration de Michelson
michelson.png
Interféromètre dans la configuration de Michelson. Une ligne à retard doit assurer le cophasage des faisceaux recombinés.
Crédit : ASM

Le principe

Les faisceaux issus de 2 collecteurs pointant le même objet sont recombinés, de manière cohérente, pour interférer.

definitionDéfinition

La ligne de base entre 2 collecteurs étant notée b, la résolution angulaire de la tache image des faisceaux interférant à la longueur d'onde \lambda vaut \lambda /b.

Exemple de valeur numérique : dans le proche infrarouge, pour une base de 100 m : \lambda / b = 10^{-6}/100 = 10^{-8} {\,\mathrm{rad}} = 0.002".

Exemple de recombinaison : interféromètre de type Michelson, ou bien Fizeau. Dans ce dernier cas, les surfaces collectrices sont des éléments disjoints d'une surface collectrice unique.

Vers la haute résolution angulaire

L'interférométrie s'est développée dans un premier temps dans le domaine radio. Dans ce domaine de fréquence, la détection cohérente permet une recombinaison du signal plus aisément qu'aux fréquences optiques. La phase du signal étant enregistrée, cette recombinaison n'a même pas à être nécessairement menée en temps réel. L'interférométrie dans le domaine des grandes longueurs d'onde apparaît par ailleurs le plus souvent indispensable, la taille de la tache de diffraction dans ce domaine conduisant, malgré les grands diamètres collecteurs, à une résolution angulaire médiocre. L'interférométrie est aujourd'hui développée jusque dans le domaine visible : en l'absence de pupille de grande taille, c'est la seule technique donnant accès à la haute résolution angulaire.

Technique d'observation

On s'intéresse aux interférences construites entre paires de collecteurs. Le problème se ramène à une situation de type trous d'Young, avec l'analogie entre les trous d'Young et les collecteurs.

La longueur de cohérence du faisceau stellaire est limitée. Réaliser des interférences ne se limite pas à une sommation des intensités lumineuses : observer des franges d'interférence nécessite d'égaler les chemins optiques des 2 voies à quelques longueurs d'onde près avant leur recombinaison. Des lignes à retard optiques permettent de réaliser ceci.

De la même façon que le paramètre pertinent pour visualiser les franges d'interférences issus des trous d'Young est l'écart angulaire u par rapport à l'image géométrique, il est utile de faire la correspondance entre la projection des lignes de bases de l'interféromètre, projetées sur le plan d'onde. Une configuration donnée, à une date donnée, va conduire à la mesure de la visibilité des franges d'interférences pour un vecteur angulaire donné (u, v).

La courbe de visibilité dépend de la taille angulaire de la source, dès lors que celle-ci est résolue par l'interféromètre. Plus la source sera étendue, plus les franges d'interférence apparaîtront brouillées dès lors que l'on s'éloigne angulairement de la direction de l'optique géométrique.


Simuler

Base

La ligne de base correspond à la projection sur le plan du ciel, donc orthogonale à la ligne de visée, de la position des télescopes. Du fait de la rotation de la Terre, elle varie au cours de l'observation.

planuv4.gif
La ligne de base, en rouge, varie en cours de la nuit. Le trajet supplémentaire de la lumière sur l'un des voies est à compenser par une ligne à retard.
Crédit : ASM

Synthèse d'ouverture

Les animations ci-jointes montrent comment évoluent, au cours d'une séquence d'observation, les lignes de base d'un site avec 3 télescopes interférant, avec les fréquences spatiales sur le plan du ciel.

Si l'objet ne varie pas rapidement dans le temps, il est possible de prendre le temps de nombreuses configurations interférométriques, au besoin avec des changements de positions des télescopes (lorsque cela est possible), pour reconstituer suffisamment de fréquences spatiales et imager en détail l'objet.

planuv2.gif
Au cours d'une nuit d'observation, une source donnée voit le plan de 3 télescopes d'un interféromètre sous un angle variable. A 3, ils construisent 2 lignes de base indépendantes, et donnent accès à 2 fréquences spatiales différentes (croix orange).
Crédit : ASM

S'exercer

qcmQCM

1)  Que vaut le diamètre angulaire de l'étoile \alpha-Cen, située à 4.2 AL du Soleil, de rayon linéaire voisin de celui du soleil (750 000 km)?



2)  Quelle base b est nécessaire pour mesurer le diamètre d'une étoile de type analogue à \alpha-Cen mais située à 10 pc, en faisant la mesure à une longueur d'onde de 1 micron ?



3)  La résolution maximale d'un interféromètre constitué de 2 collecteurs de diamètre D sur une base b est définie par :



4)  Le champ de vue du même interféromètre dépend de :



exerciceL'interféromètre du plateau de Bure

Difficulté :    Temps : 10 min

Les antennes de l'IRAM du plateau de Bure ont un diamètre de 15 m.

Question 1)

Déterminer la tache d'Airy, pour une observation menée à 230 GHz.

Question 2)

Que devient cette résolution pour une observation interférométrique avec une ligne de base de 400 m ? Déterminer le gain en éléments de résolution sur un objet.


Observatoire virtuel


Observer

vizircatalogue.jpg
Carte du ciel en coordonnées galactiques, avec représentation de la densité des régions les plus étudiées et accessible dans le catalogue Vizir tenu par le Centre de Données Stellaires de l'Observatoire de Strasbourg.
Crédit : CDS

Catalogues

Les différents programmes d'observations des différents télescopes ont conduit à l'accumulation de très nombreuses données, compilées dans de non moins nombreux catalogues. Aujourd'hui, soit ces catalogues sont devenus obsolètes, soit ils sont accessibles en ligne pour être accessibles, pour profiter à la plus large communauté, pour être intercroisés avec d'autres observations...

archivesn.jpg
C'est par comparaison avec une image d'archive que peut être mis en évidence un événement tel une supernova.
Crédit : ESO

Exemple d'intérêt : archive

Un intérêt majeur d'un observatoire virtuel consiste à fournir des archives, p.ex. pour détecter un phénomène nouveau, tel l'apparition d'une supernova.

m20cds.jpg
Aperçu d'un outil permettant de comparer des clichés dûment catalogués d'un même objet à différentes longueurs d'onde.
Crédit : CDS

Exemple d'intérêt : analyse multispectrale

Approche multispectrale de M20 proposée par le Centre de Données Stellaires de l'Observatoire de Strasbourg. Les outils permettent de retrouver des informations, les comparer...


Apprendre

definitionDéfinition

Un observatoire virtuel correspond à un centre de données, donnant accès à des observations passées classées, archivées, ainsi que des outils spécifiquement développés pour travailler ces observations.

simbad1.png
Une page, parmi tant d'autres, de la base de donnée SIMBAD. Renseignements sur une cible donnée : coordonnées, articles de référence, et liens vers ses multiples dénominations, différant les unes des autres selon le catalogue d'observation.
Crédit : CDS

Base de données

Les évolutions technologies ne permettent pas seulement d'avoir des instruments plus performants, pilotés par des interfaces efficaces. Elles ouvrent aussi la possibilité de mettre à la disposition de la communauté des chercheurs les observations menées par les différents programmes.

Les bases de données classent et organisent dans des formats facilement portables les résultats obtenus par les grands observatoires, leurs programmes majeurs d'atlas et d'observation de régions précises, les missions spatiales...

Vers les observatoires virtuels

Un observatoire virtuel, c'est une base de données suffisamment bien achalandée, organisée et agencée pour permettre non de réaliser une observation, mais d'accéder à des observations passées susceptibles de fournir les renseignements cherchés.

Un observatoire virtuel doit ainsi permettre :

Pour en savoir plus, voir p.ex. le site du Centre de Données astronomiques de Strasbourg (CDS).


Conclusion

Cette section a exposé les principales mises en forme du signal astronomique. Chacune correspond à une instrumentation spécifique.

Une bonne part de la recherche astrophysique concerne le développement d'instruments encore plus puissants, efficaces, sensibles, précis, stables... sachant qu'il est impossible de tout faire simultanément.

amber.jpg
Instrument AMBER, spectromètre du VLTI observant dans le proche infrarouge avec un pouvoir de résolution pouvant monter jusqu'à 10 000.
Crédit : ESO

Réponses aux QCM

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QCM

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QCM


Réponses aux exercices

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Exercice 'Précision astrométrique et inégalité de Heisenberg'


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Exercice 'Le spectromètre HARPS'


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Exercice 'Spectrométrie intégrale de champ : résolutions spatiale et spectrale'


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Exercice 'L'interféromètre du plateau de Bure'