Notion de gaz parfait.
Une étoile peut exister sous réserve d'être dans un état d'équilibre. La compression d'origine gravitationnelle, qui tend à condenser l'étoile, doit être balancée par une autre source de pression : pression cinétique (ou thermique), pression de dégénérescence (ou quantique), pression de rayonnement.
Aussi appelée pression thermique, cette pression est celle du gaz parfait chaud. Dans le cas classique, non relativiste, cette pression s'exprime pour un gaz de masse volumique à la température , composé de particules de masse :
En fonction de la densité particulaire , la définition devient :
La pression de dégénérescence est la pression dans un gaz parfait dit froid. Dans un milieu froid ou dense, les termes cinétiques peuvent devenir négligeables et les interactions entre nuages électroniques des atomes présents prépondérantes. La pression est alors dominée par la pression de dégénérescence des électrons (s'il y a des électrons). Ce terme de pression révèle la nature quantique de la matière : les électrons sont des fermions. Quand ces effets quantiques apparaissent, c'est que la densité de matière devient suffisamment importante pour négliger dans un premier temps l'agitation cinétique.
La pression de dégénérescence s'écrit alors (dans le cas non relativiste) :
avec la masse volumique, et et respectivement la charge et le nombre de masse des atomes en présence. La constante est un nombre : le calcul précis donne .
Dans certains cas, tel l'intérieur d'une étoile à neutrons, il peut ne plus y avoir d'électrons pour assurer la pression. On trouve alors des neutrons, qui sont toujours des fermions, et la pression de dégénérescence des neutrons s'écrit :
La pression de radiation du gaz de photons à la température s'exprime par :
où est la constante de Stefan-Boltzmann : . La grandeur s'écrit : . En unité SI, vaut . La dépendance de cette pression avec la puissance quatrième de la température est bien sûr reliée au spectre du corps noir.
La nature est complexe, si bien que ce qui suit n'est pas toujours vrai, mais en général :
Dans tous les cas, l'un des 3 termes de pression, ou l'association de 2 d'entre eux, doit permettre d'équilibrer la compression gravitationnelle. Si, on le verra plus loin, la source énergétique essentielle pour l'étoile adulte, dans la séquence principale, est l'énergie nucléaire, c'est la gravitation qui pilote l'évolution stellaire via la masse de l'objet.
Les simulations suivantes donnent, pour une étoile de masse, rayon et température de corps fixés, les valeurs de la température centrale (en million de Kelvin) et de la masse volumique centrale (en unité ). Le but de la simulation est d'estimer le terme de pression dominant au centre de l'étoile, en fonction de sa masse. On mènera les calculs avec des pressions exprimées en unité 1 Gbar (1 milliard de fois la pression atmosphérique, soit ).
Estimer tout d'abord la compression gravitationnelle. [ ] pour avoir la bonne unité
Estimer les termes de pression (avec les constantes numériques pour rattraper la bonne unité de pression ci-dessus définie) :
Déterminer l'importance relative des 3 termes de pression. Dans quels cas la pression radiative est-elle négligeable ? Même question pour la pression de dégénérescence.
Montrer que les réservoirs de pression sont suffisants pour contrer la compression gravitationnelle.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 60 min
Cet exercice a pour but d'expliciter l'expression de la pression de Fermi, qui s'exerce lorsque la nature fermionique des composants est mise en évidence. Comme il s'agit de physique complexe, ce sont seulement les ordres de grandeur qui sont importants.
Rappeler la relation d'incertitude de Heisenberg entre la position d'une particule sur un axe et sa quantité de mouvement .
[1 points]
Relier l'incertitude de position à la densité particulaire .
[1 points]
Montrer que, pour un gaz avec une distribution de vitesse typique, maxwellienne, la distribution de vitesse donne une valeur moyenne et une largeur de distribution du même ordre de grandeur.
[1 points]
On rappelle que la pression est un flux de quantité de mouvement
De ce qui précède (en admettant aussi que ), montrer que pour un gaz classique la pression de dégénérescence s'écrit :
[2 points]
Montrer que la pression électronique domine par rapport à la pression des protons.
[1 points]
En déduire l'expression de la pression de dégénérescence donnée dans le cours.
[1 points]
pages_physique-evolution/pressions-sexercer.html
La relation de Heisenberg s'écrit, en notant et les incertitudes respectives.
Pour la suite, on considèrera le cas
Faire le lien entre la densité particulaire et le volume moyen par particule.
S'intéresser à l'encombrement au sein du gaz, en estimant qu'une particule occupe un volume de l'ordre de .
Une densité particulaire correspond à un volume par particule . Ce volume par particule est lui-même de l'ordre de . On en déduit :
La distribution de vitesse maxwellienne varie comme avec
Faire un schéma.
L'examen de la figure montre que vitesse moyenne et écart-type sont du même ordre de grandeur. On confond donc et .
Pour un gaz classique : .
Éliminer des relations précédentes les variables de quantité de mouvement et de position au profit de la densité particulaire.
Pour un gaz classique, la quantité de mouvement s'écrit .
De et on tire :
Puis
Comparer les masses en jeu.
Comme le rapport des masses entre le proton et l'électron vaut 2000, s'il y a des électrons, la pression électronique domine largement.
Se servir de la neutralité électrique.
L'essentiel de la masse se retrouve dans les nucléons.
La neutralité électrique assure .
L'essentiel de la masse se retrouve dans les nucléons : .
On retrouve alors le résultat du cours.