Détecter le signal

Auteur: B. Mosser

Introduction

Plus de dix ordres de grandeurs séparent les énergies des photons \gamma à radio auxquels s'intéressent les astrophysiciens. Les techniques de détection, tout comme les détecteurs, sont évidemment bien différentes selon le domaine spectral.

Cette section présente des caractéristiques générales, et explore préférentiellement le domaine spectral visible ainsi que les domaines proches du visibles où les détecteurs présentent des propriétés semblables.

Une section est spécialement dédiée aux détecteurs CCD et aux observations avec une caméra CCD. Une autre s'intéresse aux observations dans l'infrarouge thermique.

ccdcfh12k.jpg
Fragment d'image, brute, obtenue par la caméra CFH12k du télescope CFH
Crédit : CFHT

Propriétés générales


Observer

Réponse spectrale

La réponse spectrale d'un détecteur indique son rendement en fonction de la longueur d'onde. Sans l'instrumentation appropriée, un détecteur ne fournit pas d'information sur la couleur précise d'un photon détecté.

transmisccd.png
Réponse spectrale d'un CCD éclairé par l'arrière. Un tel détecteur ne voit ni les photons UV ni les photons IR. Il n'est pas non plus capable de distinguer un photon rouge d'un photon bleu s'il n'est pas précédé de l'instrumentation appropriée (filtre ou spectrographe).
Crédit : ASM

Pixels

La taille et le nombre des pixels est un paramètre important. Une photodiode est monopixel ; les mosaïque CCD pour l'astronomie peuvent compter jusqu'à 2k \times 4k pixels, les plus grands CCD actuels (2003) atteignant la taille 8k \times 8k pixels.

pixelseeing07ascfh12k.jpg
La résolution atteinte sur cet objet du voisinage de NGC3486, observé en bande B et I dans des conditions de seeing de 0.7", met clairement en évidence la pixélisation de la caméra grand champ.
Crédit : CFHT

Saturation

Exemple de détecteur saturé, en raison d'une trop grande dynamique entre les signaux à enregistrer. La saturation conduit à élargir démesurément la tache image, car les trop nombreux photo-électrons ont débordé du puits de potentiel où ils auraient dû être stockés.

gl229b.jpg
Système binaire Gliese 229. La composante Gb299A est totalement saturée, pour mettre en évidence le compagnon Gl229B, de masse substellaire, qui est une naine brune.
Crédit : HST

Apprendre

Propriétés d'un détecteur

On peut synthétiser les propriétés d'un détecteur selon différentes caractéristiques, chacune associée à une dimension physique particulière.

Les principales caractéristiques sont traitées avec plus de détail dans des pages dédiées.


Simuler

Caractéristiques

Exemple de caractéristiques d'un détecteur : mosaïque de la caméra CFH12k du télescope CFH.

application.png


Phénomène physique de détection


Apprendre

objectifsObjectifs

Retenir qu'un détecteur quantique voit les photons h\nu alors qu'un détecteur cohérent voir le champ électromagnétique, \mathbf{E} ou \mathbf{B}.

Détecteurs

On peut distinguer 3 grands type de détection :


S'exercer

exercicePrincipe de la détection hétérodyne

Difficulté :    Temps : 15 min

La détection hétérodyne compare le signal scientifique à un signal de référence délivré par un oscillateur local à haute fréquence. On note \omega la pulsation du signal scientifique, et \omega_0 celle de la référence, cette dernière étant voisine de \omega.

Question 1)

Un mélangeur fournit le signal produit des signaux observé et de référence. Montrer que ce signal est composé de 2 fréquences bien distinctes.

Question 2)

On applique au signal un filtre passe-bas, pour éliminer les hautes fréquences. Montrer l'intérêt du mélange des signaux.


Détection quantique


Apprendre

objectifsObjectifs

Illustrer comment l'interaction matière-rayonnement permet de transférer l'information utile d'un photon à un photo-électron.

Photo-électron

L'absorption d'un photon permet à un électron du détecteur de changer d'état. Cette création d'un photo-électron par absorption d'un photon caractérise les détecteurs quantiques.

Du signal lumineux au signal enregistrable

La conversion photon + électron \to photo-électron s'appuie sur différents effets.

Effet Description Récepteur
Effet photochimique Changement d'état chimiquePlaques photo, plus guère employées aujourd'hui. Les photo-électrons activés par le rayonnement réduisent les ions Ag+ en argent métallique.
Effet photoélectriqueExtraction d'un électron d'un métal vers le vide Phototube, photomultiplicateur
Effet photoconducteurAu sein d'un semi-conducteur, l'absorption d'un photon permet à un électron de franchir le gap de la bande de valence vers la bande de conduction Photodiode
Effet photovoltaïqueEffet photoconducteur dans une jonction PN. Un photon crée une paire électron-trou, qui se traduit pas une différence de potentiel aux bornes de la jonction ; IR lointain \to radio

Rendement quantique

La probabilité \eta de création d'un photoélectron, souvent appelée rendement quantique, dépend de différents paramètres, et varie fortement avec la longueur d'onde :

\eta (\lambda) \ = \ (1-r) \ \varepsilon\ \bigl[1-\exp(-\alpha_\lambda \ell)\bigr]

Avec les définitions suivantes :

r coefficient de réflexion à la surface du détecteur ; les photons réfléchis, repartant vers la source, ne risquent pas de créer un photo-électron
\varepsilon fraction de porteurs de charge participant au courant mesuré
\alpha_\lambda coefficient d'absorption du matériau : un détecteur se doit d'être absorbant.
\ell épaisseur du détecteur ; plus le produit \alpha_\lambda\ell augmente, plus la probabilité d'absorption d'un photon est grande

S'exercer

qcmQCM

1)  La surface d'un bon détecteur se caractérise par un coefficient de réflexion



2)  Un bon détecteur se caractérise par une fraction de porteur de charge participant au courant mesuré



3)  Un bon détecteur se caractérise par un coefficient d'absorption




Détection : dynamique


Observer

Linéarité

On demande à une mesure physique de fournir une mesure en liaison avec l'observable voulue. Une propriété importante est la linéarité : si elle n'est pas assurée, la relation entre le signal mesuré et le signal observé est complexe.

courbelinearite.png
Courbe de linéarité typique d'une caméra CCD. Ici, la linéarité est assurée d'environ 500 à 25000 ADU (unités de signal numérisé), puis le détecteur sature.
Crédit : CFHT

Seuil et saturation

L'effet de seuil peut introduire un décalage sur une faible mesure. Le niveau de signal doit être suffisant pour sortir du bruit propre du détecteur. A faible niveau, la définition du signal nul (offset) peut également affecter le signal. La saturation affecte les fortes valeurs de signal.

seuil.png
L'excitation est en abscisse, la réponse en ordonnée (échelle log-log). La ligne tiretée en bleu donne une réponse idéale, identique à l'excitation, sans seuil ni saturation, de rendement unité. En deçà du seuil, la réponse d'un détecteur réel est mauvaise ; au-delà d'une certaine valeur, le détecteur sature. Noter que le rendement n'est pas 1.
Crédit : ASM


Apprendre

objectifsObjectifs

Un bon détecteur est linéaire sur une grande dynamique, et propose un seuil de sensibilité bas.

Seuil de sensibilité

Un récepteur sera d'autant plus sensible que... son seuil de sensibilité est bas. Ceci nécessite le plus souvent son refroidissement, afin de diminuer le bruit d'agitation thermique.

Linéarité

La linéarité assure une réponse proportionnelle au signal incident.

C'est une propriété importante pour convertir une observable en mesure. Si le détecteur est linéaire, il est possible par un simple facteur d'échelle de convertir le signal électrique enregistré en signal photométrique.

Saturation

La saturation limite le flux maximum observable. Un niveau de saturation élevé assure une grande dynamique.


Réponse spectrale


Observer

Réponse spectrale d'un CCD

La réponse spectrale d'un CCD dépend du matériau semi-conducteur utilisé et des caractéristiques géométriques du sandwich de détection.

spectralresponse.png
Réponse spectrale d'un CCD, selon le traitement de surface (=coating), optimisé vers l'IR, l'UV, ou bien plus une plus grande bande spectrale visible. CCD30-11 de Marconi Applied Technologies
Crédit : Marconi

Réponse spectrale d'un bolomètre pour la radioastronomie

Un bolomètre ne discrimine pas les longueurs d'onde... mais cela ne signifie pas qu'il est également sensible à toutes les longueurs d'onde. Le signal délivré est en fait intégré selon une fenêtre spectrale donnée.

mambo.png
Courbe de réponse spectrale de l'instrument Mambo de l'IRAM (Max Planck Millimetre Bolometer).
Crédit : IRAM

Apprendre

Sensibilité spectrale

Un détecteur n'est sensible que dans une gamme spectrale donnée. Il n'a en général aucune sélectivité spectrale intrinsèque, sauf s'il est muni de filtre adéquat.

Résolution spectrale

De ce qui précède, on déduit que la résolution spectrale dépend essentiellement des filtres ou de l'instrumentation associés au détecteur.


Réponse temporelle


Observer

temporelle.png
Fréquence de lecture d'une caméra CCD. Plus elle est rapide, plus le bruit de lecture augmente.
Crédit : ANDOR technologies

Réponse temporelle

La rapidité de lecture d'un CCD dépend de la fréquence d'horloge de l'électronique et du nombre de pixel. Le fait de n'avoir qu'un nombre de registre de lecture limité (1 à 4 typiquement) ralentit considérablement la réponse temporelle d'un détecteur composé de millions de pixels.

shutter.jpg
Obturateur géant (1 m) de la caméra Megacam du CFHT.
Crédit : CEA/CFHT

Obturateur

Un obturateur mécanique est souvent nécessaire pour stopper l'arrivée des photons durant le temps de lecture de la caméra. Dans certains cas, cet élément peut limiter la cadence d'observation.

occultationsat.png
La réponse temporelle devient un paramètre important pour l'observation d'un phénomène rapidement variable. Ici : occultation d'une étoile brillante par Saturne.
Crédit : NASA/IRTF
sevenpulsars.pngm1pulsaronoff.png
Variations temporelles d'un signal émis par un pulsar. Echantillonner un signal très rapide est souvent orthogonal aux capacités d'imagerie : le détecteur le plus rapide sera mono-pixel.
Crédit : NASA/CGRO (Compton Gamma Ray Observatory)

De la nécessité d'observer avec une bonne cadence

L'observation astronomique se caractérise souvent par des poses très longues, nécessaires pour l'obtention d'un signal intrinsèquement très faible. Mais il est aussi utile de pouvoir compter sur des détecteurs rapides. La réponse temporelle prend son importance pour l'observation d'un phénomène périodique rapide, comme p.ex. le clignotement d'un pulsar, ou pour un phénomène transitoire, tel une occultation stellaire.


Apprendre

Temps de réponse, temps de lecture

Un détecteur a un temps de réponse, propre ou dépendant de l'électronique de contrôle et de lecture, qui n'est pas infiniment bref. Par exemple, un bolomètre, qui convertit l'énergie des photons en échauffement, ne peut pas réponde instantanément. De même que la lecture d'une matrice CCD de plusieurs millions de pixels ne peut pas être instantanée, mais prendra jusqu'à une minute.

Il s'ensuit que le signal d'un détecteur est échantillonné dans le temps.

Filtrage

De ce qui précède, on en déduit qu'un détecteur fonctionne comme un filtre passe-bas : les hautes fréquences temporelles sont filtrées.

Pose longue ou échantillonnage rapide

Certains phénomènes astronomiques présentent de rapides variations temporelles, soit parce qu'intrinsèquement variables, soit parce que correspondant à un phénomène transitoire. L'observation de tels phénomènes demande un temps de réponse rapide, et donc une stratégie de détection appropriée.


S'exercer

exerciceTemps de réponse

Difficulté :    Temps : 10 min

Une observation astérosismique avec le spectromètre HARPS nécessite la lecture d'une caméra de 2k×4k. Par ailleurs, l'échantillonnage du signal temporel nécessite l'acquisition d'une image par minute.

Question 1)

Déterminer le temps de pose en fonction de la magnitude, sachant que le détecteur sature à partir de 10^5 photo-électrons par pixel, est que cette saturation est atteinte en environ 1 s pour une étoile de magnitude 0.

Question 2)

Le temps de lecture de la caméra est de 20 s. Pour quelle magnitude minimale l'observation reste-t-elle pertinente, avec au-moins la moitié du temps passée sur la source et non à lire la caméra ?

Question 3)

L'observation demande un échantillonnage plus rapide que 3 minutes. Montrer qu'une cible peu brillante ne sera pas observée dans de bonnes conditions. Estimer la limite en magnitude dans le cas où l'on accepte de remplir les pixels à 1/10 de la valeur optimale.


Géométrie des détecteurs


Observer

Format

Les CCD actuels pour l'astronomie ont des tailles limitées à 2k\times4k. Pour augmenter la capacité de détection, on pave le plan focal de plusieurs détecteurs, comme par exemple pour la caméra MEGACAM du télescope CFH mise en service à l'été 2003.

megacam-cryo.jpg
Les 40 CCD de la caméra MEGACAM du télescope CFH.
Crédit : CFHT

Apprendre

Pixel

definitionDéfinition

Un pixel, pour picture element, est un élément d'image. Par extension, un pixel d'une caméra CCD correspond à l'entité physique qui aboutit à un élément d'image.

Le nombre de pixels court de 1 à plusieurs millions ; on note couramment 1 kpx = 1000 px.

Format

Les caméras actuelles ont typiquement des formats de 256 \times 256 px (dans l'infrarouge thermique) à 2k \times 4k pixels (dans le visible).

Le format est la seule caractéristique où la détection par plaque photographique fut plus performante. Les détecteurs de type CCD comptent un nombre de pixels bien inférieur à celui atteint par les plus grandes plaques photos.


S'exercer

exerciceProjet MEGACAM du télescope CFH

Difficulté :    Temps : 10 min

megacam-flat.jpg
Champ plat des 40 CCD de la caméra MEGACAM du CFH
Crédit : CFHT

La caméra MEGACAM du télescope CFH, mise en service à l'été 2003, comprend 40 mosaïques CCD, de 2k \times 4.5k pixels. L'information d'un pixel est codé sur 16 bits. Le temps de lecture d'une image totale est de 30 secondes.

Question 1)

Les 36 CCD centraux, couvrent une surface carrée de 0.94 degré par 0.94 degré. Déterminer le champ de vue d'un pixel.

Question 2)

Déterminer la capacité de stockage nécessaire pour 1 champ observé en 3 couleurs.

Question 3)

Une nuit moyenne aboutit à une dizaine de champs, chacun pris dans 3 filtres. A raison de 100 nuits d'observation par an, déterminer le volume de données au bout de 5 années de fonctionnement.


Bruits de détection


Observer

quantif.png
Signal analogique et numérisé sur 8 bits (64 valeurs possibles). La différence entre les valeurs réelles et codées introduit un bruit de numérisation.
Crédit : ASM

Bruit de numérisation

Le simple fait de numériser un signal analogique, càd de le coder sur une échelle de valeurs discrétisée (typiquement, sur n bits, ce qui permet de coder 2^n valeurs), peut rajouter du bruit au signal.

darkcurrent.png
Le signal d'obscurité est un bruit d'origine thermique. Données pour une caméra CCD, en fontions de la température. A -15 deg, 1 électron thermique est généré par pixel par seconde ; à -65 deg, il faut attendre 1000 s pour qu'un moyenne un électron thermique apparaisse par pixel.
Crédit : ANDOR

Bruit d'origine thermique

La température du détecteur conditionne le signal d'obscurité d'un détecteur. Suite à l'agitation thermique, des porteurs de charge apparaissent aléatoirement, d'autant plus que la température est élevée.

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Bruit de fond
Crédit : ESO

Bruit de fond

Le bruit de fond représente le bruit de photons de la lumière parasite.


Apprendre

objectifsObjectifs

Apprendre à distinguer un signal d'un bruit.

Plusieurs pages sont spécifiquement dédiées au bruit dans la section Analyser le signal : (bruit gaussien, bruit de photons, rapport signal à bruit...)

Signaux parasites et bruits

Au signal scientifique se superposent des signaux parasites et des bruits. Un bruit sera caractérisé par son caractère aléatoire, et les propriétés statistiques correspondantes.

Un signal parasite possède, comme son nom l'indique, les propriétés d'un signal et non celles d'un bruit.

Bruit quantique

La nature du rayonnement, quantique par excellence, montre le hiatus à décrire une intensité lumineuse par une quantité analogique, alors que les porteurs de ce rayonnement sont quantifiés.

On montre que la statistique d'arrivée des photons est poissonnienne. Lorsque l'on attend N= E/h\nu photons, la valeur moyenne observée est N et la fluctuation \sqrt{N} autour de cette valeur moyenne. Il s'ensuit un rapport signal à bruit déterminé par le flux de photons égal à :

\mathrm{rsb}\ = \ {N\over \sqrt N}\ =\ \sqrt{N}

En électronique, on parle de bruit de grenaille, et de bruit de photons en optique.

Bruit de fond

Le bruit de fond représente le bruit de photons de la lumière parasite qui se superpose au signal scientifique. Comme le bruit quantique, il est lié aux sources (ici parasites) et non au détecteur. Dans l'infrarouge, il est dominé par l'environnement chaud que voit le détecteur.

Bruit thermique

Le bruit thermique provient de l'agitation thermique des porteurs de charge du détecteur. Il est à moyenne nulle, son écart-type augmente avec la température.

Ce bruit, comme les suivants, dépend du détecteur et de la chaîne de détection.

Bruit de lecture

Le processus de lecture contribue au bruit de lecture, par exemple dans un CCD lorsque les photo-électrons sont transférés le long d'une colonne vers un registre de lecture. On quantifie le bruit de lecture par son écart-type en nombre de photoélectrons par pixel. Une valeur typique de \sigma _{\mathrm{lec}} est de l'ordre de quelques photo-électrons par pixel

Bruit d'amplification

L'électronique d'amplification introduit un gain G, dont la valeur n'est pas fixe mais sujette à différents bruits.

Bruit de quantification

Le signal analogique est finalement converti en signal numérique, codé sur n éléments d'information (bit), ce qui permet uniquement 2^n valeurs de codage.

Un signal évoluant sur une plage de 0 à I _{\mathrm{max}} présentera, de par le codage sur n éléments d'information, une résolution minimale de I _{\mathrm{max}}/2^n.


S'exercer

exerciceNumérisation

Difficulté :    Temps : 15 min

On souhaite numériser le signal photométrique d'un détecteur dédié à une étude de la microvariabilité. Ce signal est composé d'un fort continu, de diverses modulations et bruit, et du signal scientifique. Les amplitudes respectives sont données dans le tableau ci-dessous.

continu 10^6
variations 10^3
microvariabilité 10^{-1} \to 1
Question 1)

Sans traitement préalable, sur combien de bits faut-il coder le signal afin de ne pas introduire de bruit lors de cette opération (si besoin, voir les pages sur l'échantillonnage d'un signal) ?

Question 2)

Même question, après filtrage permettant de séparer les composantes continue et lentement variable d'une part, et la microvariabilité se distinguant du fond variable de l'autre.


Rendement de la chaîne de détection


Observer

Diverses contributions au rendement

Lorsque l'on décompte toutes les pertes de transmission des différents éléments d'une chaîne instrumentale, on s'aperçoit que le rendement final n'est pas nécessairement bon. Pour 100 photons collectables au sommet de l'atmosphère, la plupart des instruments ne travailleront finalement qu'avec une poignée de photoélectrons.

transmis.png
Transmissions des différentes contributions d'une chaîne instrumentale : l'atmosphère (au niveau de la mer, pour une observation au zénith), du télescope, de l'instrument, du détecteur CCD, et finalement transmission totale.
Crédit : ASM

Choix d'un site

On peut considérer comme partie intégrante du rendement celui de la couverture temporelle durant laquelle la météo est favorable. L'image satellite illustre le fait que le Chili offre de bien meilleurs sites d'observations que l'Argentine, avec un ciel parfaitement dégagé.

meteochili.jpg
Image satellite de l'Amérique du Sud, dans la fenêtre à 10 micromètres, sensible à la couverture nuageuse. Les courants froids du Pacifique Sud sont responsables du faible taux moyen d'humidité au Chili. Les bons sites comme dans la Cordillère des Andes au Chili offrent plus de 300 nuits claires par an.
Crédit : GEOS

Apprendre

Rendement de la chaîne de détection

Lorsque les photons sont rares, pour des sources faiblement lumineuses, il faut viser l'efficacité lors de chacune des étapes participant à la chaîne de mesure, et ce bien avant le détecteur.

Transmissions

Valeurs typiques de transmission de différentes composantes d'une chaîne de mesure
atmosphère 60 à 80%, dépend de la masse d'air (mesure la quantité d'atmosphère traversée, càd 1/\sin h, avec h la hauteur sur l'horizon de l'objet visé)
miroirjusqu'à 99%, en fonction du traitement réfléchissant de surface
fibre de l'ordre de 80%
dioptreune réflexion verre-air a un coefficient de transmission typiquement de 96%. Un traitement antireflet permet d'accroître ce coefficient jusque vers 99%

S'exercer

qcmQCM

1)  Que vaut la transmission d'un train optique avec 4 lentilles, chaque dioptre ayant une transmission de 96%.



2)  Même question, avec un traitement antireflet donnant une transmission de 99% pour chaque dioptre.




S'évaluer

exerciceDe l'intérêt d'un traitement de surface

Difficulté :    Temps : 5 min

Question 1)

Un instrument comprend en tout 10 lentilles. Sans traitement antireflet, chaque dioptre a une transmission de 96%. Déterminer la transmission globale.

[2 points]

Question 2)

Un traitement antireflet permet de porter le coefficient de transmission à 99%. Que devient la transmission globale ?

[1 points]

Question 3)

Conclure.

[1 points]

exerciceTransmission atmosphérique

Difficulté :    Temps : 15 min

Les données de l'appliquette ci-jointe montrent l'évolution de la transmission atmosphérique avec la longueur dans le domaine visible, pour 2 altitudes d'observation : au niveau de la mer et au sommet du Mauna Kea (Hawaï, 4200 m d'altitude).

application.png

Question 1)

Tracer, pour les 2 altitudes d'observation, les transmissions en fonction de la longueur d'onde, et commenter l'allure des courbes.

[2 points]

Question 2)

La relation de l'extinction avec la masse d'air de l'objet visé 1/\cos\theta, l'angle \theta mesurant la distance angulaire entre le zénith et la direction de visée, est de la forme :

{\cal A} (\theta) = {{\cal A} (0) \over \cos \theta}

Commenter et justifier cette relation.

[1 points]

Question 3)

Montrer, en calculant l'extinction au CFH, que la courbe d'extinction est compatible avec la diffusion Rayleigh, qui varie comme l'inverse de la puissance quatrième de la longueur d'onde

[1 points]


Conclusion

Pour en savoir plus sur les thématiques de cette section ; voir p.ex. le livre Méthodes physiques de l'observation, de Pierre Léna, CNRS éditions.

yeux.png
Crédit : ASM

Réponses aux QCM

pages_detection-quantique/detection-quantique-sexercer.html

QCM

pages_detection-rendement/detection-rendement-sexercer.html

QCM


Réponses aux exercices

pages_detecter/detection-physique-sexercer.html

Exercice 'Principe de la détection hétérodyne'


pages_detecter/reponse-temporelle-sexercer.html

Exercice 'Temps de réponse'


pages_detecter/reponse-geometrie-sexercer.html

Exercice 'Projet MEGACAM du télescope CFH'


pages_detecter/reponse-bruits-sexercer.html

Exercice 'Numérisation'


pages_detecter/detection-rendement-sevaluer.html

Exercice 'Transmission atmosphérique'