Ce chapitre se propose de développer divers principes instrumentaux, et de découvrir quelques instruments, plus en détail que dans les chapitres précédents, mais donc aussi avec un plus grand niveau de difficulté.
Dès leur introduction, les caméras CCD ont très rapidement remplacé les plaques photographiques pour l'observation en astronomie. Plus sensibles, de réponse plus linéaire, fournissant un signal digitalisé, avec une réponse spectrale plus modulable, spatialisables... elles offrent des perspectives que la plaque photographique n'ouvrait pas.
Les propriétés élémentaires des caméras CCD sont tout d'abord décrites, en lien avec les propriétés générales des détecteurs déjà présentées, et reprenant essentiellement les propriétés des caméras CCD aujourd'hui.
Les dernières pages de cette section se concentrent sur diverses notions relatives aux observations, en détaillant diverses sources de bruit. Elles ont pour but la compréhension physique de certains phénomènes (et ne satisferont pas entièrement l'astronome amateur confronté à des problèmes bien pratiques).
Le détecteur CCD, pour l'anglais charge coupled device, assure la conversion d'un signal lumineux en un signal électrique. Cette technique introduite en 1969 est en usage en astronomie depuis la fin des années 70, fournissant des détecteurs pour les domaines visible, infrarouge et proche UV.
Le fonctionnement d'un détecteur CCD peut être ainsi résumé :
Une caméra CCD comprend des lignes et des colonnes, définissant les pixels. Le principe de lecture d'une CCD conduit à définir les bornes des colonnes par un dopage p gravé dans le silicium. En revanche, les bornes des lignes sont définies par une polarisation commandée. Le puits de potentiel qu'est un pixel est statique dans la phase d'acquisition du signal scientifique, puis variable pendant la lecture des pixels.
Comment, dans un détecteur CCD, un photon éveille un photo-électron, et comment celui-ci devient signal.
Principe de détection
Les étapes de l'enregistrement et de la lecture d'une image CCD sont décrites dans l'animation ci-jointe :
Le signal d'obscurité, enregistré alors qu'aucune source n'éclaire le détecteur, rend compte de divers signaux et bruits affectant toute image délivrée par une caméra CCD.
Divers artefacts dégradent la réponse idéale d'un CCD.
Le signal numérisé est proportionnel au nombre de photo-électrons :
avec le facteur de conversion exprimé en ADU par électron.
Le signal numérisé est codé sur un nombre de bits en accord avec la dynamique du signal.
Pour une caméra sans obturateur, le phénomène de traînée est la signature de la lecture des images par transfert de trame.
Les caractéristiques des 12 CCD d'une caméra à grand champ du télescope CFH sont présentées par l'appliquette ci-dessous. L'unité ADU signifie analog to digital unit (et kADU = 1000 ADU) ; RN = read-out noise = bruit de lecture ; lin = domaine de linéarité. Le rendement quantique, exprimé en pourcentage, est donnée pour les bandes B, V, R, I et Z'.
L'enregistrement d'une image du courant d'obscurité comporte nécessairement les bruits d'obscurité et de transfert. Le transfert est responsable du gradient de signal sur cette image de courant d'obscurité.
Le champ plat rend compte du caractère non uniforme du signal collecté en réponse à une source uniforme.
Examiner les étapes générant les bruits les plus importants pour une image enregistrée. L'agitation thermique du capteur et le transfert des électrons vers les registres de lecture comptent parmi les étapes les plus bruyantes d'une séquence d'observation.
Après la phase d'acquisition du signal scientifique, l'horloge qui pilote l'électronique du CCD commande le transfert des photoélectrons collectés dans les pixels vers un registre de lecture. Le registre, de taille égale à une ligne du CCD, est lui-même lu séquentiellement.
Le déplacement des électrons, qui se vident d'un pixel dans un autre, est provoqué par une bascule des tensions de polarisation du CCD.
Pour chacun des pixels lus, les électrons vont charger un condensateur ; la tension aux bornes du condensateur, proportionnelle à la charge collectée, est ensuite amplifiée analogiquement, puis convertie en un signal numérique.
Le courant d'obscurité est associé à la création de charges par agitation thermique, sans intervention de quelque signal lumineux. Le nombre de charges créées dépend fortement de la température : typiquement en moyenne 0.1 électron par pixel par seconde. Le courant d'obscurité est un signal parasite. Comme il s'agit d'un processus poissonnien, ce signal est bruité : le bruit du processus varie comme la racine carrée du nombre de charges créées.
Les charges accumulées dans un pixel doivent transiter le long d'une colonne vers un registre, avant d'être amplifiées. L'efficacité de ce processus, quoique très bonne, n'est pas idéale. Le nombre de charges créées ainsi dépend du nombre d'électrons par pixel à transférer, de l'inefficacité d'un transfert et du nombre total de transferts. Le bruit dû aux imperfections du transfert se monte à :
Le facteur 2 provient du fait que 2 pixels sont affectés : celui qui a perdu un électron, et celui qui l'a malencontreusement gagné.
Avec p.ex. un signal à hauteur de la moitié du puits quantique d'un pixel, de l'ordre de 50000 e-, une efficacité de transfert typiquement de , et donc une inefficacité de , et un millier de transferts en moyenne pour une colonne de 2k pixels, le bruit lié au transfert est de 32 e-/pixel.
Le processus d'amplification du signal, qui permet aux circuits électroniques de travailler avec de plus forts signaux, est également peu bruité. On peut le négliger dans la grande majorité des cas devant les autres sources de bruit.
La conversion du signal analogique vers un codage numérique est menée avec un gain tel que le bruit de numérisation (lié à la nature quantique du codage) soit également négligeable. Ce gain vaut typiquement quelques électrons par ADU (analog to digital unit).
La lecture de la caméra va être entachée des bruits du courant d'obscurité, du transfert de charge et d'amplification. Selon les conditions, l'un ou l'autre des bruits domine :
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
On s'intéresse à quelques caractéristiques d'une caméra CCD KAF-0400. Un pixel présente une capacité de charges de 80000 électrons. La numérisation se fait sur 14 bits. Le bruit de lecture annoncé vaut 13 électrons.
Déterminer le rapport signal à bruit maximal par pixel.
Déterminer le gain de la conversion ADU.
On montre que le bruit de quantification vaut . Montrer qu'il est effectivement négligeable.
La tension en sortie de l'amplification s'écrit par sommation sur la bande passante :
On suppose que le gain est constant sur la bande passante, et que le bruit est blanc, avec , et . Calculer le bruit en sortie d'amplificateur, en déduire le bruit équivalent en entrée d'amplificateur, puis l'exprimer en nombre d'électrons, sachant que le facteur de conversion de l'étage de sortie du CCD vaut . Conclure.
Le champ plat mesure la réponse du CCD d'une chaîne instrumentale à un éclairement uniforme. Cette réponse, idéalement uniforme, ne l'est bien sûr pas tout à fait dans la pratique. Les différences à une réponse uniforme proviennent du champ de variations de la réponse des pixels, des défauts de la galette CCD, et aussi des conditions d'éclairement qui peuvent être modulées par le montage instrumental en amont du détecteur.
Obtenir un champ plat n'est pas toujours facile, car il faut disposer d'une source la plus uniforme possible. Différentes techniques permettent d'aboutir à un résultat performant :
Comme son nom l'indique, le signal d'obscurité correspond au signal enregistré alors qu'aucune source n'éclaire le détecteur. Il correspond à la création de porteur de charges (typiquement 1 électron par pixel toutes les 10 secondes) par simple agitation thermique.
Obtenir une bonne image du courant d'obscurité nécessite de poser aussi longtemps que pour la pose scientifique. Ceci peut prendre du temps... mais n'a heureusement pas besoin d'être mené sur le ciel.
Le courant d'obscurité est modulé sur le champ de la caméra selon la technologie de fabrication des détecteurs. Des pixels abimés peuvent produire un grand nombre de charges parasites : on parle de pixels chauds.
Les corrections d'obscurité et de champ plat redressent l'information photométrique d'une image.
Deux étapes sont indispensables dans le traitement d'une image CCD. La correction d'un offset lié à divers signaux parasites dont le courant d'obscurité, et la correction de champ plat.
Au signal astrophysique se superposent différentes contributions, additives, dont principalement le courant d'obscurité.
En raison du bruit thermique, le détecteur délivre un courant en l'absence de toute puissance lumineuse, appelé courant d'obscurité. Sa contribution , additive, est à retrancher.
La réponse de la chaîne instrumentale, y compris la caméra, n'est pas uniforme. Une pose sur une source uniforme fournit le champ plat : la réponse normalement uniforme à une excitation uniforme, en fait potentiellement déformée par les divers éléments, et modulée par la réponse non uniforme des pixels.
On note la réponse à cette excitation uniforme. Cet effet est multiplicatif.
On passe de l'image brute à l'image finale par soustraction des effets additifs et division par les effets multiplicatifs :
Idéalement, la réponse du champ plat est normalisée, de moyenne 1. En pratique, il est indispensable d'acquérir une image de champ plat avec le meilleur rapport signal à bruit. De toutes façons, l'étalonnage de la réponse nécessite des sources de référence.
A l'aide de l'appliquette ci-jointe, assurer la correction du champ plat.
Correction du champ plat
A l'aide de l'appliquette ci-jointe, assurer la correction du courant d'obscurité. La correspondance entre les noms de fichiers et les images est la suivante, selon le rang des lettres :
Correction du courant d'obscurité
Le signal d'obscurité doit être enregistré avec un rapport signal à bruit meilleur que celui des images à traiter.
Les étapes de correction des signaux de courant d'obscurité et de champ plat ne se font pas sans bruit. Le but de cette page est d'estimer les performances de ces opérations, et de montrer que les signaux de courant d'obscurité et de champ plat doivent être connus avec un rapport signal à bruit (bien) meilleur que celui du signal seul.
La correction consiste à soustraire au signal le signal d'obscurité. Ce dernier est acquis lors d'une pose longue, sans source. Cette soustraction s'exprime par :
Les bruits des signaux d'entrée sont respectivement et (le bruit de la source comprend le bruit de photons). Non corrélés, il s'additionnent quadratiquement pour donner le bruit de la différence :
Le rapport signal à bruit s'écrit donc :
Ceci montre que le rapport signal à bruit après correction du courant d'obscurité est moindre qu'avant correction :
Cette correction reste néanmoins nécessaire pour corriger certains effets structurels de la caméra.
Le cas où le bruit de courant d'obscurité domine apparaît très inintéressant : la performance de la correction sera d'autant bruitée. En revanche, si le signal d'obscurité est bien moins bruité que le signal astrophysique, càd , on récupère :
Le rapport signal à bruit est très peu dégradé. Il est donc indispensable d'acquérir une bonne image très peu bruitée du courant d'obscurité.
La correction de champ plat consiste à diviser le signal par le signal de champ plat normalisé (et éventuellement corrigé du courant d'obscurité). Le champ plat est acquis lors d'une pose sur une source la plus uniforme possible. La division s'exprime :
Les bruits en entrée sont respectivement et . Le bruit final dépend des bruits et signaux initiaux via :
Pour s'en convaincre, il suffit de différencier logarithmiquement la relation définissant . On peut donc réécrire le rapport signal à bruit :
On remarque que cette correction dégrade nécessairement le rapport signal à bruit, car de toutes façons :
Il est inintéressant d'avoir un champ plat très bruité, car la performance sera limitée au rapport signal à bruit du champ plat dans ce cas. En revanche, si le champ plat est peu bruité , on obtient :
Il est donc indispensable d'acquérir une image de champ plat la moins bruitée possible. Ceci peut nécessiter une longue durée d'observation sur une source artificielle uniforme.
Enfin, on remarque dans cette opération qu'un signal bruité est moins dégradé qu'un signal peu bruité. En effet, corriger un signal peu bruité nécessite une correction de qualité meilleure encore.
A l'aide de l'appliquette ci-jointe, assurer la correction du signal d'obscurité sur les images de Jupiter. La correspondance entre les noms de fichiers et les images est la suivante, selon le rang des lettres :
Correction de l'image Jovienne
Réaliser les opérations de corrections du courant d'obscurité et du champ plat, et comparer les résultats par des coupes d'images. Voir le mode d'emploi de l'appliquette donné précédemment.
Le tableau de l'appliquette ci-jointe donne les signaux moyens, par pixel, du courant d'obscurité (dark) et du champ plat (flat), ainsi que de diverses sources plus ou moins brillantes. On cherche à déterminer le rapport signal à bruit des observations. Le bruit de lecture est estimé à 20 e-.
En fonction de ce qui précède, comparer l'évolution des rapports signaux à bruits des diverses sources.
L'oeil humain est un instrument très évolué : focale variable, diaphragme ajustable, vision stéréoscopique pour la perception du relief et des distances, transmission correcte dans le visible....
La courbe de réponse spectrale de l'oeil humain est centrée sur le maximum du spectre solaire, et décroît très rapidement vers le bleu et le rouge.
L'oeil est un instrument très perfectionné, mais malheureusement non adapté à l'observation d'objets très lointains, et donc de petite taille angulaire et de luminosité réduite.
Ouverte au maximum, après de longues minutes d'adaptation au noir le plus complet, la pupille atteint un diamètre maximal de l'ordre de 6 mm. La tache de diffraction qui en résulte ne permet pas de résoudre, en lumière jaune, des détails angulaires plus fins que 20".
L'oeil humain construit de l'ordre de 20 images par seconde. Cette cadence n'est pas "réglable" : impossible de poser pour scruter un objet fixe mais faiblement lumineux, comme le fait une plaque photo ou tout autre détecteur.
L'oeil peut distinguer un très grand nombre de couleurs, dans un domaine spectral de 400 à 700 nm principalement. Mais l'impression des couleurs reste toute relative, et dépend de nombreux paramètres, parmi lesquels l'intensité lumineuse.
La réponse de l'oeil humain dans le bleu évolue très fortement, et très défavorablement, avec l'age.
L'optique adaptative est née dans les années 1990. Elle répond à un besoin crucial : corriger, au moins pour partie, la dégradation du signal optique qui a traversé l'atmosphère.
L'atmosphère terrestre trouble la vision que l'on a des objets célestes. Pour une étoile, cela conduit à une image scintillante, mobile. Pour un objet étendu comme le soleil, que l'on s'attend à voir tel un disque, la traversée d'une large couche atmosphérique, au lever, et encore plus au coucher en présence d'importants gradients thermiques, conduit à une image très déformée et variable.
Pour l'observation astronomique, ces perturbations sont fortement gênantes (mais on les élimine en ne menant pas d'observations sur l'horizon... sauf si les circonstances l'imposent).
Dans le vide ou tout milieu homogène, la lumière d'un objet non résolu à l'infini, par exemple une étoile, se propage comme une onde plane. Les surfaces d'onde se déplacent sans perturbation jusqu'à la pupille d'entrée du collecteur, qui transforme l'onde plane en onde sphérique.
Dans un milieu inhomogène ou turbulent, les variations d'indice le long du trajet optique déphasent tout rayon par rapport à ses voisins. Ceci conduit à la déformation progressive du front d'onde collecté : initialement plan, pour un objet à l'infini, il se bosselle peu à peu.
Les variations de phase correspondant rendent la pupille partiellement incohérente. La figure de diffraction en est modifiée : des tavelures apparaissent, animées de mouvements également aléatoires.
A l'aide du simulateur ci-joint, visualiser l'effet séparé de chacune des contributions à la turbulence :
Une étoile observée à l'oeil nu scintille. Une caméra rapide permet des poses très courtes, qui vont arriver à figer la turbulence. La sommation de plusieurs de ces poses courtes conduit au phénomène de tavelures, aussi appelées "speckles": les images quasi ponctuelles, à la diffraction près, sont dispersées sur un disque bien plus large.
Le seeing définissant la qualité des images, il est systématiquement enregistré dans les grands sites d'observation, et les valeurs du seeing stockées parmi les multiples paramètres qui caractérisent une image.
Son évolution au cours de la nuit dépend de multiples paramètres : gradient de température, vent, humidité...
Les couches turbulentes de l'atmosphère dégradent la qualité d'image. On peut caractériser cette dégradation par différents termes :
Un bon seeing dans un bon site astronomique est de l'ordre de 0.5". Un seeing typique en lumière visible est de 1". L'ordre de grandeur du seeing mesure également celui de l'agitation.
On caractérise le seeing par un paramètre, le diamètre de cohérence . A cause de la turbulence, un grand télescope (de diamètre ) a une résolution angulaire identique à celle d'un télescope de diamètre qui ne serait pas affecté par la turbulence. A la longueur d'onde , le seeing vaut :
Dans le visible, un seeing moyen se caractérise par , et un très bon seeing par . Le paramètre est fortement chromatique :
L'augmentation de dans l'infrarouge conduit à une dégradation de l'image moindre que dans le visible.
Le temps de cohérence associé à est tel que :
où est la vitesse caractéristique du vent. Une application numérique dans un cas moyen , conduit à . Le traitement de la turbulence par optique adaptative va devoir être mené plus rapidement que cette échelle de temps.
Le seeing résulte de l'agitation de l'image due à la déformation de la surface d'onde, ici visualisée sans scintillation.
A l'agitation se superpose la scintillation de l'image due à la dispersion de l'énergie, ici visualisée sans agitation.
L'agitation et la scintillation conduisent au seeing. Cette animation plus réaliste découle d'un vrai simulateur de seeing développée en laboratoire, pour tester les performances d'une optique adaptative.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Déterminer un ordre de grandeur d'un diamètre angulaire (étoile de type solaire à 1.3 pc, comme l'étoile voisine du Centaure) ou planétaire (Jupiter).
Pourquoi observe-t-on à l'oeil nu le phénomène de scintillation sur une étoile et non sur une planète ?
Difficulté : ☆☆ Temps : 40 min
Un spectromètre est nourri par une fibre qui recueille un champ de 1" sur le ciel. On s'intéresse au flux recueilli par la fibre, et on propose un modèle pour l'estimer.
Ce modèle suppose que, le seeing valant , le flux stellaire se répartit autour de l'image géométrique selon la distribution radiale :
mesure l'écart angulaire à l'image géométrique ; est un facteur sans dimension proche de l'unité.
Déterminer le flux total et calculer le flux reçu par une fibre qui sélectionne un rayon .
[3 points]
On souhaite étudier la fraction du signal collecté en fonction du seeing : . Représenter en fonction du seeing (en considérant ). Expliquer le comportement pour un bon seeing ou un mauvais seeing (avec respectivement ou ).
[2 points]
Avec un système d'optique adaptative (OA), les images sont bien mieux piquées et résolues. L'image y gagne en résolution spatiale ainsi qu'en dynamique. L'OA remet les speckles en bon ordre.
Le principe de l'optique adaptative consiste en l'analyse et correction du front d'onde, en boucle fermée. La boucle de rétroaction consiste en l'activation de senseurs commandés d'après les informations des capteurs de déformation du front d'onde.
Selon que la boucle de rétroaction est ouverte ou fermée, l'OA fait son oeuvre ou non. Elle commande alors un miroir plan orientable, de correction de tip-tilt et un miroir déformable pour corriger les fréquences spatiales plus élevées.
Depuis 2001, un système d'optique adaptative est en service régulier au VLT à l'ESO, alors même que cette technique n'a émergé que dans les années 90.
Optique géométrique.
L'optique adaptative (AO) a pour but la correction en temps réel des déformations du front d'onde incident, dues à la turbulence atmosphérique, en leur opposant la contre-déformation d'un miroir déformable.
La boucle de rétroaction de l'optique adaptative comprend les éléments suivants :
L'OA permet de récupérer la tache de diffraction, de diamètre angulaire défini par le collecteur primaire. Cette performance dépend du nombre d'éléments d'images analysés sur le front d'onde, du nombre d'actuateurs mis en oeuvre, ainsi que de la fréquence de correction.
Corriger la surface d'onde en un plan d'onde idéal nécessite en général une source ponctuelle de référence, de luminosité suffisante, dans le proche voisinage de la cible étudiée.
La correction est limitée dans une région spatiale restreinte, de l'ordre de 30", et la correction est aujourd'hui réalisable dans le visible et avec d'excellentes performances dans l'infrarouge (instrument SPHERE du VLT), où les effets de la turbulence sont moindres (cf page consacrée au seeing). Le front d'onde lumineux est souvent analysé dans le visible et corrigé dans le proche IR. La correction est aujourd'hui réalisable dans le visible et avec d'excellentes performances dans l'infrarouge (instrument SPHERE du VLT), où les effets de la turbulence sont moindres (cf page consacrée au seeing). Le front d'onde lumineux est souvent analysé dans le visible et corrigé dans le proche IR.
En boucle fermée, la chaîne de rétroaction de l'optique adaptative ne mesure que les erreurs résiduelles de phase du front d'onde. La déformation du miroir doit toujours compenser toutes les erreurs.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Les performances en optique adaptative à 2.2 ou 5 microns, pour le VLT (8 m), sont limitées par la diffraction du collecteur primaire. Comparer, en prenant dans le visible, les résolutions angulaires avec et sans OA, et le gain apporté par l'OA.
Pourquoi la tache image à plus courte longueur d'onde n'est-elle pas fixée par la diffraction du primaire ?
Un réseau de microlentilles assure la segmentation de la pupille en sous-pupilles. En l'absence de déformation du front d'onde, à chaque sous-pupille correspond une image centrée sur l'axe optique de la microlentille. La déformation du plan d'onde par la turbulence, et son inclinaison locale au niveau de chaque sous-pupilles, est directement retranscrite en un déplacement de l'image sous-pupillaire.
L'analyse de ces déplacements permet de remonter à la déformation du front d'onde, et se voit traduite en termes correctifs à apporter au miroir déformable.
Sur 4 quadrants, l'analyse de Shack-Hartmann permet de mettre en évidence les défauts les plus simples :
A chacune des micro-lentilles est associé un signal d'erreur.
L'optique adaptative ne sert pas qu'à faire de belles images ; l'augmentation de résolution spatiale permet aussi d'augmenter les performances spectrométriques. Maximiser le flux envoyé au travers de la fente d'un spectromètre permet de réduire la taille de la fente, et donc d'augmenter les résolutions spatiale et spectrale.
Il est possible de traiter une image observée avec OA pour retrouver cette information, en déconvoluant l'image de la PSF (fonction de transfert de l'image).
L'optique adaptative corrige les images, mais cette correction reste imparfaite. Comme elle apporte de l'information jusqu'à la limite théorique de diffraction, et donc une finesse bien au-delà du seeing, il est possible de traiter une image observée avec OA pour retrouver cette information, en déconvoluant l'image de la PSF (fonction de transfert de l'image).
Les performances atteintes avec l'optique adaptative permettent de concurrencer les observations menées dans l'espace. La comparaison d'observations spatiales et au sol méritent d'être effectuée avec soin. Dans le cas exposé, les résultats sont semblables, le moindre diamètre du télescope Hubble étant compensé par une observation à longueur d'onde moindre également.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Combien faudrait-il d'actuateurs pour corriger par OA une pupille de 8 m, en lumière visible, avec une turbulence caractérisée par = 10cm.
Comment évolue cette estimation, pour une observation menée à 2.5 micromètres.
Montrer que la fréquence de travail du système est également moins contraignante dans l'infrarouge par rapport au visible.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
L'optique adaptative au VLT, NACO, analyse le front d'onde en 144 points, et comporte 185 actuateurs.
Déterminer le diamètre caractéristique de chaque zone corrigée.
[1 points]
Déterminer l'ordre de grandeur de la longueur d'onde la plus basse potentiellement totalement corrigée. On suppose .
[1 points]
L'observation dans l'infrarouge thermique ou à des fréquences plus basses obéit à des règles particulières, dès lors que tout le rayonnement de corps noir de l'environnement s'ajoute au signal. Il en résulte une technique d'observation particulière, pour distingue la source des autres contributions.
Dans le domaine radio se rajoutent les difficultés à obtenir une résolution spatiale précise, dues à la diffraction, et la spécificité de la détection cohérente : les collecteurs deviennent des antennes directement sensibles au champ électromagnétique.
L'observation sur Terre à toute longueur d'onde supérieure à environ est perturbée par le rayonnement thermique terrestre. Elle nécessite la capacité de discriminer les photons issus de la source céleste de ceux correspondant à l'environnement chaud : le ciel, le collecteur, l'instrument (le détecteur est nécessairement refroidi, sinon il s'auto-éblouirait et toute détection serait impossible).
L'observation de Jupiter, aux alentours de 10 microns, conduit à une image où la contribution essentielle provient du ciel.
Il apparaît nécessaire de soustraire le fond de ciel. Ceci est réalisé en déplaçant très rapidement (à une fréquence de plusieurs Hz) un miroir dans la chaîne d'acquisition du télescope (typiquement le miroir secondaire, dit secondaire vibrant), afin de pointer alternativement la cible et le ciel juste à côté.
Cette opération permet de faire apparaître Jupiter, mais il subsiste alors des gradients sur l'image, selon que l'on soustrait le ciel d'un côté ou de l'autre de la cible.
La soustraction du fond de ciel moyen permet d'aboutir à une image de meilleure qualité. Cette image est obtenue en dépointant le télescope entier, à une cadence plus basse.
Corps noir
Les observations dans l'infrarouge thermique doivent tenir compte de tous les éléments qui participent au signal, en plus de la source : ciel, télescope, environnement du détecteur.
Pour observer dans un certain domaine spectral, la température du détecteur doit absolument être inférieure à la température de rayonnement associée, via la loi de déplacement de Wien, à la longueur d'observation.
On peut justifier ceci très brièvement en évoquant le deuxième principe de la thermodynamique : si le détecteur est plus chaud que la source, l'énergie s'écoule du détecteur vers la source, et cette dernière ne risque pas de beaucoup impressionner le détecteur.
Sur Terre, la température ambiante (de l'ordre de 300~K) correspondant à un rayonnement maximal à selon la loi de Wien. Toute observation à une longueur d'onde supérieure à doit s'affranchir du flux infrarouge ambiant.
De ce qui précède, il s'ensuit que toute mesure d'un faible flux dans l'infrarouge thermique se doit d'être une mesure différentielle, où l'on cherche à distinguer une source sur un fond brillant, à moyenner et à soustraire, car il surpasse le signal.
Les différentes étapes pour l'imagerie infra-rouge sont résumées dans l'appliquette ci-jointe.
Images IR
Utiliser les appliquettes ci-jointes pour visualiser les étapes du traitement des images IR (Jupiter à 10 microns, ESO).
Etudier en coupe, sur chaque image : le fond de ciel, une coupe de Jupiter parallèle aux bandes, une coupe orthogonale.
La loi du corps noir permet de comprendre l'appellation infrarouge thermique, domaine privilégié d'émission des corps (noirs ou approchés) de température de l'ordre de plusieurs dizaines à quelques centaines de Kelvin, lorsque le visible est le domaine privilégié d'information des corps stellaires plus chauds.
Imagerie IR
Difficulté : ☆☆ Temps : 15 min
La figure ci-jointe montre la planète Saturne et ses anneaux, dans l'infrarouge thermique à .
Etudier la carte de température des anneaux. Que met en évidence cette observation ?
La période orbitale des anneaux étant de l'ordre de 10 h, estimer l'ordre de grandeur de la durée de réchauffement des anneaux.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
On cherche à observer dans l'infrarouge aux longueurs d'onde suivantes : 2, 5, 20, 60 microns. Indiquer les températures maximales du détecteur, pour éviter qu'il soit saturé par son propre signal (on prendra une marge d'un facteur 10 par rapport à la loi de Wien).
[2 points]
Proposer des solutions pour le refroidissement nécessaire.
[2 points]
La diffraction d'une part, et la faible énergie transportée par le rayonnement radio nécessitent de grands radiotélescopes.
L'interféromètre VLA permet d'imager par interférométrie à diverses longueurs d'onde radio.
Aux grandes longueurs d'onde, lorsque la détection du signal est cohérente, la tache image s'appelle lobe d'antenne. Pour une antenne seule, c'est directement la tache de diffraction, égale par définition à l'étendue de faisceau cohérente, qui fixe la résolution angulaire, dans ce cas égale au champ objet.
Le signal radio se caractérise par :
Cf. pages sur l'interférométrie.
Un spectromètre par transformée de Fourier ne décrit pas directement les raies d'un spectre, mais les fréquence spatiales qui transcrivent ces raies, dans un interférogramme. Il réalise physiquement une opération équivalente à une transformation de Fourier ; l'interférogramme donne ensuite la mesure du spectre par une transformation de Fourier inverse, calculée.
Un spectromètre par transformée de Fourier est un instrument basé sur un interféromètre de Michelson.
Un spectromètre par transformée de Fourier correspond à un interféromètre de Michelson réglé en anneau : les 2 miroirs sont, à une image via la séparatrice près, parallèles, séparés de la différence de marche.
Les interférences sont localisées à l'infini. Les voir nécessite de regarder à l'infini, p.ex. au foyer d'une lentille.
Principe de l'interféromètre de Michelson ; transformation de Fourier.
Expliciter en quoi un interféromètre est dit de Fourier.
On note la différence de marche entre les 2 faisceaux monochromatiques interférant à l'infini, et le déphasage. La relation entre et s'exprime, à la longueur d'onde :
On notera par la suite, en fonction du nombre d'onde :
Issus de la même source, ces faisceaux sont cohérents, et leurs amplitudes vont s'additionner. En notation complexe :
L'intensité diffractée, pour une différence de marche entre les 2 miroirs, sur l'axe, càd dans l'anneau central, constitue l'interférogramme. En lumière monochromatique de nombre d'onde , le signal d'interférence s'écrit à la différence de marche :
Les unités couramment employées sont, pour le spectre, les nombres d'onde, comptés en et la différence de marche, comptée en cm. La période spatiale de l'interférogramme est , soit tout simplement la longueur d'onde .
Pour une source non-monochromatique de densité spectrale , dans la bande spectrale , l'interférogramme prend la valeur :
Sans cohérence temporelle entre les différentes couleurs, il y a sommation des intensités spectrales . La partie modulée (càd qui dépend de la différence de marche ) de l'interférogramme, correspond à la partie réelle de la TF de la densité spectrale :
En fait, l'interférogramme réalise la TF de la distribution spectrale de la source. Il s'ensuit que la TF inverse de l'interférogramme permet de remonter au spectre :
Cette dernière étape est réalisée par calcul (et l'essor des spectromètres par transformée de Fourier a accompagné celui des ordinateurs).
Un spectromètre par transformée de Fourier comprend un interféromètre à 2 ondes, de type interféromètre de Michelson.
FTS du CFHT
L'appliquette ad-hoc décrit le FTS (Fourier Transform Spectrometer) du télescope CFH.
L'interféromètre est de type Mach-Zehnder, plus efficace que l'interféromètre de Michelson car il peut récupérer, sur 2 voies en opposition de phase, 2 interférogrammes : la totalité des photons émis est ainsi utilisée (aux réflexions et transmissions près), contrairement à l'interféromètre de Michelson qui renvoie la moitié des photons vers la source.
Un filtre est nécessaire pour sélectionner une bande passante limitée du spectre étudié. L'interférogramme associé à cet exemple va comprendre des motifs liés au signal spectral dans le filtre.
Au proche voisinage de la différence de marche nulle, les franges restent bien contrastées. Le contraste des franges baisse rapidement au fur et à mesure de l'éloignement de la différence de marche nulle.
L'interférogramme complet comprend divers motifs, construits selon les interférences entre les raies sélectionnées par le filtre.
La visualisation d'un train de franges de l'interférogramme montre une belle portion de sinusoïde modulée par l'enveloppe du train de franges.
Décrire l'allure de l'interférogramme.
Le spectre comprend les données en entrée :
L'avantage de travailler avec une telle unité spectrale est d'avoir des variables directement conjuguées entre le spectre et l'interférogramme :
Ces unités employées, quoique hors SI, présentent l'avantage d'être inverses l'une de l'autre.
L'interférogramme calculé représente la quantité :
où l'on reconnaît la partie réelle de la TF de la densité spectrale .
L'interférogramme réalise physiquement la TF de la distribution spectrale de la source. La TF inverse de l'interférogramme, calculée, permet de remonter au spectre.
L'interféromètre étant réglé en anneaux, le principe instrumental ne nécessite pas l'introduction d'une fente d'entrée, contrairement à un spectromètre à réseau. L'étendue de faisceau n'est donc pas drastiquement limitée par une fente ; en pratique, elle est limitée par la nécessité de travailler dans un coeur de frange.
Ceci est convenablement dimensionné dans un exercice.
L'animation ci-jointe montre comme évolue l'interférogramme en fonction de la différence de marche, pour une onde strictement monochromatique.
Les miroirs étant parallèles, les franges d'interférence présentent la symétrie de révolution autour de l'axe optique ; ce sont des anneaux. On remarque que, par stationnarité de la différence de marche , avec l'inclinaison, autour de l'inclinaison nulle, la tache centrale est relativement plus large que les autres anneaux.
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
On illumine un interféromètre de Fourier avec une source ponctuelle présentant un doublet, aux nombres d'onde et voisins. Chacune des raies est supposée monochromatique, et leurs intensités égales.
Déterminer l'expression de l'interférogramme . Mettre en évidence deux périodes caractéristiques de l'interférogramme.
Déterminer la période des battements et représenter l'allure de l'interférogramme, pour le doublet du sodium : et .
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
Les 2 miroirs d'un interféromètre de type Michelson sont réglés parallèles (au rôle de la séparatrice près). On note la différence de marche à incidence nulle.
Montrer que la différence de marche pour un faisceau d'incidence devient . Faire un schéma.
[1 points]
A quelle condition la différence de marche varie-t-elle de moins d'une fraction de longueur de longueur d'onde ?
[1 points]
Faire l'application numérique pour une ddm de 1 cm, et une fraction limitée à 10%, à 1 micron.
[1 points]
Un interférogramme présente une modulation, de période égale à la longueur d'onde moyenne sélectionnée par le filtre.
L'interférogramme présente à plus grande différence de marche des motifs liés à la nature du signal. A très grande différence de marche, il perd tout contraste.
Introduire la notion de contraste, qui rend compte d'une modulation amoindrie dans l'interférogramme d'une raie réelle, qui n'est pas strictement monochromatique.
Le contraste représente globalement l'allure de l'interférogramme, avec des trains de franges plus ou moins contrastés (chaque frange n'étant localement qu'essentiellement un bout de sinusoïde de période égale à la longueur d'onde moyenne sélectionnée par le filtre d'entrée.
Un laser présente une bonne réalisation pratique d'une raie monochromatique. Sa longueur de cohérence peut être tellement grande que la réalisation de son interférogramme conduit effectivement à un signal également modulé à toute différence de marche :
Mais une source réelle ne présente pas un telle cohérence (autrement dit, elle est moins monochromatique), et cela modifie les propriétés de l'interférogramme, qui apparaît moins contrasté.
Le contraste des franges est le rapport entre l'amplitude de modulation de la frange à l'énergie totale collectée dans le filtre.
Le contraste se mesure localement dans l'interférogramme par :
Dans l'interférogramme d'une source avec une seule raie plus ou moins large, il intervient comme :
La visibilité des franges, ou leur contraste, dépend de la largeur des raies du spectre. Une approche simple est proposée en exercice.
Des animations montrent comment la visibilité évolue avec la largeur des raies, mais aussi avec la largeur du filtre.
La visibilité des franges dépend de la largeur spectrale des raies étudiées. Plus les raies sont larges, moins les franges sont visibles à grande différence de marche.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 45 min
On alimente un spectromètre par TF par un spectre avec une seule raie, non monochromatique, de largeur . On note l'intensité spectrale, et l'intensité dans la raie. Pour simplifier les calculs, on ne s'intéresse pas à un profil réaliste, mais à un profil de raie en émission idéalisé par :
Justifier le fait que l'intensité totale enregistrée à la différence de marche est la somme de toutes les intensités spectrales reçues.
[3 points]
Mener le calcul de l'interférogramme.
[3 points]
Montrer la relation :
et exprimer la fonction de visibilité des franges en fonction de et .
[1 points]
Représenter schématiquement la fonction . Déterminer la première valeur qui annule la fonction de visibilité.
[2 points]
Décortiquer le fonctionnement d'un spectromètre par transformée de Fourier, en s'appuyant sur les propriétés d'une TF en lien avec les caractéristiques souhaitées du spectre.
Une observation par spectrométrie de Fourier nécessite le choix de paramètres de Fourier efficaces pour l'enregistrement rapide de l'interférogramme. La comparaison entre le spectre initial et le spectre calculé à partir d'un interférogramme simulé permet de jauger la pertinence des choix effectués.
L'interférogramme, obtenu par pas de différences de marche équidistants de , admet une fréquence de coupure . La valeur de cette fréquence, donc la valeur de , ne peuvent pas être prises au hasard.
Le spectre étant recalculé à partir de l'interférogramme par transformée de Fourier rapide (fft), la validité du principe suppose que les bornes de l'intervalle spectral libre, multiples entiers consécutifs de , encadrent entièrement le domaine spectral défini par le filtre d'entrée.
Quand bien même la largeur de l'intervalle spectral libre est suffisante, mais avec un spectre distribué sur 2 intervalles, le résultat ne sera pas correct, par suite du repliement des fréquences lors de la fft. Le nombre de points de l'interférogramme doit être optimisé. S'il diffère légèrement de la valeur optimale, le mauvais échantillonnage du signal conduit à retrouver un spectre à l'aspect tordu, par suite du repliement indu de fréquences mal séparées.
La résolution spectrale varie en fonction de la différence de marche maximale explorée. Elle s'exprime simplement :
Exemple : pour une raie à et , et le pouvoir de résolution vaut donc .
Rien ne sert de suréchantillonner l'interférogramme dès lors que le nombre de points a été optimisé au sens des propriétés de la transformée de Fourier rapide.
Montrer comment les paramètres d'un interférogramme doivent être choisis pour une optimisation de son acquisition respectant la résolution spectrale désirée.
Le but de l'interférométrie consiste à obtenir une information spectrale avec les éléments désirés. Les paramètre de l'interférogramme doivent donc obéir à cette contrainte.
Le spectre est essentiellement caractérisé par :
Deux paramètres construisent l'interférogramme :
Le lien entre les paramètres du spectre et de l'interférogramme dérivent des relations suivantes :
Le principe même de la spectrométrie par transformée de Fourier nécessite de sélectionner une région spectrale pas trop large, par un filtre adéquat, autour des raies à étudier. Ceci peut se comprendre de diverses manières : d'un point de vue expérimental, un filtre large va conduire à une teinte plate très rapidement, de laquelle plus aucune information ne sera extractible ; du point de vue de Fourier, il s'agit de pouvoir travailler dans une région limitée du spectre afin qu'un échantillonnage limité, conduisant à un intervalle spectral libre limité, suffise à recouvrer toute l'information spectrale.
On note respectivement les bornes inférieure et supérieure de la bande passante utile. La largeur de la bande passante détermine le domaine des nombres d'onde dans lequel il ne doit pas y avoir confusion spectrale.
En d'autres termes, l'échantillonnage doit assurer une fréquence de coupure spatiale telle que la largeur spectrale du filtre soit comprise dans l'intervalle spectral libre :
avec un entier naturel.
Il apparaît immédiatement la condition : . Si l'on suppose la différence de marche maximale fixée, et donc la résolution fixée, on peut préciser le choix du nombre de points optimal , résultant des 2 conditions ci-dessus.
En omettant tout d'abord que et doivent être entiers, leurs solutions réelles doivent vérifier :
Comme ces 2 solutions ne sont pas nécessairement entières, il s'agit de déterminer les entiers et assurant de façon optimale :
C'est à dire :
et simultanément
Les 2 inégalités concernant les entiers successifs et assurent la validité de l'intervalle spectral défini par .
paramètres | symbole | unité | |
---|---|---|---|
borne min. | |||
borne max. | |||
largeur du filtre | |||
ddm maximale | cm | ||
pas en ddm | cm | ||
nombre de ddm | |||
résolution | |||
largeur interv. spectr. libre |
Reproduire le spectre nécessite le choix d'une résolution spectrale suffisante, ainsi que le choix en accord d'un nombre de points suffisant.
Pour la simulation il s'agit :
La simulation propose la valeur de adaptée à l'intervalle spectral et à la résolution proposée.
Vérifier alors :
Sur une source brillante, la spectrométrie par transformée de Fourier permet d'atteindre des résolutions inégalées. Ceci peut s'avérer nécessaire pour des objectifs scientifiques tels la reconnaissance d'isotopes, ou l'identification complète d'un spectre de roto-vibration
L'étendue de faisceau admissible par un interféromètre de Fourier permet de réaliser un spectre sur un champ étendu. L'avantage de ce principe est de pouvoir analyser toute une région spatiale dans une raie donnée, ou d'observer un point du champ à diverses longueurs d'onde, en ayant un grand choix possible de résolutions spectrales. Ce genre d'observation a été réalisé avec le FTS du télescope CFH, sur différents objets : les poles de Jupiter montrant des aurores, des enveloppes d'hydrogène circumstellaires, des environnements stellaires.
pages_seeing/seeing-sexercer.html
pages_ccd/ccd-signal-bruit-sexercer.html
Identifier le signal maximal, le bruit minimal.
Le rapport maximal est fixé par le signal maximal, 80000, et le bruit minimal. Les 13 électrons de lecture sont négligeables devant le bruit de photoélectrons. Il vaut donc environ .
Déterminer l'entier maximal qui peut être codé sur 14 bits.
Un signal numérisé sur 14 bits est limité à . Le gain vaut 80000 / 16384 = 4.9 électrons/ADU.
Il s'agit simplement d'une application numérique !
Le bruit de quantification vaut électrons. Il est effectivement négligeable.
Le bruit en entrée de l'amplificateur vaut le bruit en sortie divisé par le gain de l'amplificateur.
Le bruit en sortie vaut, par application de la définition intégrale et avec les hypothèses simplificatrices :
Le bruit en entrée vaut donc :
Traduit en électron, cela donne, avec un facteur de conversion , 2 électrons.
Ce bruit est négligeable devant le bruit de lecture.
pages_oa/seeing-sexercer.html
Le Soleil est une étoile moyenne. Quant à Jupiter : et .
Traduire le diamètre solaire en UA peut-être utile.
Le diamètre du Soleil, traduit en UA, vaut . A 1.3 pc, le diamètre angulaire vaut donc ".
Pour Jupiter, le diamètre angulaire vaut .
Le seeing dans le visible est de l'ordre de 1"
Les diamètres angulaires stellaire et planétaire valent typiquement respectivement 10" et 40". Ces valeurs sont à comparer au seeing de l'ordre de 1".
Il apparaît que le seeing reste bien inférieur au diamètre angulaire planétaire : l'image planétaire ne va pas être sensiblement perturbée. Autrement dit : comme , pas de scintillation dans le cas planétaire.
pages_oa/optique-adaptative-sexercer.html
Diamètre angulaire de la tache de diffraction :
Diamètre de cohérence :
La table ci-dessous résume les résultats. Le gain comptabilise l'accroissement en résolution, qui varie comme .
longueur d'onde | diam cohérence | sans OA | avec OA | gain |
---|---|---|---|---|
(cm) | ||||
2.2 | 60 | 0.90" | 0.067" | 183 |
5.0 | 150 | 0.77" | 0.152" | 25 |
Réfléchir d'une part aux caractéristiques de la turbulence, d'autre part aux propriétés de la tache de diffraction.
A plus courte longueur d'onde, d'une part la résolution ultime par la diffraction du primaire devient très fine, d'autre part le diamètre de cohérence de l'atmosphère décroît. Actuellement, les systèmes d'OA ne comportent pas assez d'actuateurs pour corriger efficacement dans le visible et le très proche IR.
pages_oa/optique-adaptative-resultats-sexercer.html
Que dit le théorème d'échantillonnage de Shannon ?
Le théorème d'échantillonnage de Shannon énonce qu'il faut 2 informations par élément de diamètre 10 cm. Pour une pupille de diamètre 800 cm, le nombre d'actuateurs est donc de l'ordre de .
évolue comme
Avec une dépendance chromatique pour évoluant comme , le diamètre de cohérence passe à 70 cm. Le nombre d'actuateurs nécessaires est alors de l'ordre de 130, ce qui est à l'heure actuelle faisable (2003).
S'intéresser au temps de cohérence.
Le temps de cohérence évolue comme . Par conséquent, il est bien plus long dans l'infrarouge par rapport au visible, et donc la fréquence de fonctionnement de l'OA peut être moindre.
pages_infra-rouge/observation-infrarouge-sexercer.html
Interpréter la figure en s'appuyant sur le codage de couleur de la température.
Sur ce cliché, les anneaux tournent dans le sens horaire. Le codage de couleur indique une température de l'ordre de 83 K. Après leur passage dans l'ombre de la planète, ils émergent à une température inférieure, d'ordre de 80 K.
Estimer la mesure du secteur angulaire sur lequel la température des anneaux retrouvent la valeur chaude d'équilibre.
Très grossièrement, le secteur angulaire sur lequel la température des anneaux retrouve la valeur d'équilibre représente de l'ordre de 45 degrés, soit 1/8 de période. La constante de temps du réchauffement est donc de l'ordre de grandeur de l'heure.
pages_fourier/fts-interferogramme-sexercer.html
Les 2 ondes peuvent-elles être cohérentes ?
On rappelle :
Les 2 ondes monochromatiques sont incohérentes entre elles. Le signal d'interférence s'écrit donc, pour les raies supposées monochromatiques, comme somme des intensités :
On en déduit :
On y reconnaît un terme d'interférence, de fréquence spatiale , modulé par une enveloppe de fréquence .
Les nombres d'ondes respectifs valent 16961 et 16978 , soit une demi-différence de .
La fréquence spatiale des battements, d'après ce qui précède, vaut , la période spatiale est donc :
D'où l'allure de l'interférogramme :