Le Soleil présente un âge bien plus avancé que le temps de Kelvin-Helmholtz. Il possède une source d'énergie interne qui explique son rayonnement.
Différentes étapes conduisent à la fusion de 4 protons en un noyau d'hélium, ne faisant intervenir que des paires de réactifs à chaque étape élémentaire.
L'étape limitante de la réaction consiste en la fusion de 2 protons vers un noyau de deutérium, avec émission d'un positron, donc un bilan réduit . L'interaction faible mise en jeu induit un très faible taux de réaction.
A plus haute température (car les noyaux impliquées sont plus lourds, donc plus chargés), le cycle CNO peut s'avérer plus rapide que la chaîne proton-proton. Il est à l'oeuvre dans les étoiles massives. Les noyaux C, N et O participent au cycle, mais n'apparaissent pas dans le bilan final, qui reste la transformation de 4 protons en 1 noyau d'hélium.
Définir dans quelles conditions microphysiques la fusion de l'hydrogène va s'amorcer.
Montrer que la fusion nécessite une température élevée, de l'ordre de .
L'examen des constantes de temps dynamiques et de Kelvin Helmholtz a montré que l'effondrement d'un nuage est relativement bref, et que la puissance rayonnée ne va pas durer éternellement.
La réaction qui de 4 protons conduit à un noyau d'hélium présente un bilan de perte de masse de par proton. L'énergie nucléaire disponible, par fusion de l'hydrogène, est donc de , soit 7 MeV, par nucléon, et a priori de pour toute l'étoile.
En fait, seule la région centrale de l'étoile, la plus chaude, permet la fusion. Dans le cas d'une étoile comme le Soleil, seule une masse est concernée.
La durée de vie à ce régime, pour une étoile comme le Soleil, est alors :
L'application numérique, avec la luminosité solaire mesurée aujourd'hui , le taux de conversion par nucléon et la masse concernée donne :
Une réaction chimique, dégageant typiquement 1 eV par nucléon, soit 1 million de fois moins que la fusion de l'hydrogène, conduirait à une durée de vie de seulement.
L'estimation de 10 milliards d'année pour le Soleil est très proche de ce que donne une modélisation plus poussée. Actuellement, avec un âge de 4.56 milliards d'années, le Soleil est à mi-parcours sur la séquence principale.
Au sein d'une étoile, l'hydrogène est totalement ionisé : la matière se présente sous la forme d'un gaz de protons et d'électrons essentiellement. La réaction entre 2 protons nécessite leur rencontre à très courte distance, car l'interaction nucléaire forte n'a qu'une très courte portée, de l'ordre du femtomètre. Ceci nécessite de vaincre la répulsion électrostatique.
La barrière de potentiel pour une distance de 1 fm entre les 2 protons, peut se traduire en température : de l'ordre de . Traduite en masse stellaire, ceci nécessiterait un minimum de 30 fois la masse du Soleil.
Deux phénomènes se conjuguent pour faciliter la fusion :
Ces points sont quantifiés en exercice.
En pratique, la température limite de fusion de l'hydrogène est de l'ordre de 10 millions de Kelvin. Pour des températures plus faibles, seule la fusion du deutérium peut s'amorcer.
La fusion par le cycle pp domine lorsque la température n'excède pas . Au delà de , le cycle CNO est prépondérant.
Plus les noyaux sont lourds, plus leur fusion nécessite une température élevée. En fonction du nombre de charge de l'élément considéré :
Difficulté : ☆☆ Temps : 40 min
Cet exercice a pour but de quantifier, dans un cadre classique, la température minimale qui doit régner au centre d'une étoile pour que s'amorcent les réactions nucléaires. Il se base sur la figure donnant le potentiel d'interaction entre 2 protons.
Mener un bilan d'énergie, pour déterminer l'énergie cinétique minimale conduisant à la fusion.
[1 points]
En déduire l'expression de la température minimale pour que la fusion puisse avoir lieu.
[2 points]
Faire l'application numérique. On donne en unité SI, et . Qu'en pensez-vous ?
[2 points]
Comment s'écrit cette température s'il s'agit de faire fusionner non pas 2 protons, mais 2 noyaux d'une élément de charge .
En déduire que la température de fusion des éléments lourds nécessite une température bien plus élevée que celle pour l'hydrogène.
[1 points]
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 60 min
Sans effet tunnel, la fusion de l'hydrogène nécessiterait des températures très élevées (et p.ex. non atteintes dans l'intérieur du Soleil). Cet exercice a pour but de décrire le rôle de l'effet tunnel dans le cadre d'un modèle très simplifié. On note la position d'un proton par rapport à un autre et la quantité de mouvement du proton incident. L'effet tunnel relie les incertitudes sur la position et la quantité de mouvement d'une particule par la relation :
Relier la distance minimale d'approche des 2 protons à la quantité de mouvement incidente, puis à la température du milieu.
[1 points]
Faire l'application numérique dans le cas d'une distance d'approche de 1 fm, nécessaire pour arriver à une interaction forte entre les protons.
[1 points]
Dans le problème étudié, la loi de distribution des vitesses permet de confondre et avec leurs incertitudes. On se place dans ce cadre là pour traiter cette question.
On suppose que le proton incident ne sait pas localiser l'autre proton, avec une incertitude dépendant de sa quantité de mouvement incidente précédemment calculée (notée simplement ).
Déterminer alors cette incertitude de position.
[3 points]
Faire l'application numérique (on donne en unité SI). En déduire que la température du milieu peut être plus basse pour aboutir à la fusion.
[2 points]
La distribution des quantités de mouvement assure qu'il existe une population avec des protons 3 fois plus rapide que la valeur moyenne. En déduire la température minimale pour la fusion.
[1 points]
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Exprimer l'énergie de la barrière coulombienne.
Exprimer la condition énergétique limite à remplir en
L'énergie totale d'un proton s'écrit :
Pour passer la barrière coulombienne en , le proton doit avoir une énergie vérifiant :
(énergie potentielle nulle à l'infini, énergie cinétique nulle au niveau de la barrière).
Faire le lien entre l'énergie cinétique et la température.
La température minimale vérifie :
Soit :
Avec les valeurs proposées, on trouve :
Cette valeur est surestimée, car ne prend pas en compte les phénomènes quantiques qui relaxent considérablement les conditions de fusion.
Réécrire le potentiel électrostatique en fonction de .
L'effet varie comme
Les équations précédentes se réécrivent avec la nouvelle énergie potentielle
Il s'ensuit une température de fusion :
La valeur de la température est encore plus élevée que pour l'hydrogène.
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Déterminer les expressions des énergies cinétique et potentielle, ainsi que leurs valeurs particulières à grande distance ou à la distance minimale d'approche.
Voir l'exercice précédent
L'exercice consacré à ce raisonnement donne la solution. Avec les notations ici proposées :
L'application numérique donne :
La relation d'incertitude présentée ici se traduit par
L'égalité entre l'énergie cinétique à grande distance et l'énergie potentielle à distance minimale donne une autre relation entre ces 2 variables.
En notant simplement la distance minimale d'approche, et la quantité de mouvement incidente, l'équation énergétique dit :
La relation d'incertitude présentée ici se traduit par On en déduite la valeur de , en éliminant :
Et donc on aboutit à la nouvelle position (ou incertitude de position, d'après la présentation de l'énoncé) :
L'application numérique donne :
Cette distance est plus grande que 1 fm. Les protons peuvent donc se "tromper", et se croire en train de fusionner alors qu'ils sont 14 fois trop éloignés.
La température de fusion décroît de ce même facteur 14, soit de l'ordre de .
Estimer les conséquences de ces protons rapides en termes énergétiques, puis de température.
Un proton 3 fois plus rapide est 9 fois plus énergétique que la moyenne. On gagne donc ainsi un facteur 9 sur la température, soit la possibilité de fusion dès .
Ceci reste trop élevé, car la modélisation de l'effet tunnel est trop simpliste, mais montre comment l'estimation purement classique de la température de fusion est déjà surdimensionnée d'un facteur 120.