L'Astronomie dans l'apprentissage des Mathématiques
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- Algèbre

En savoir plus: Configurations d'équilibre de satellites co-orbitaux

Auteurs: S. Renner, Marc Fouchard

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Les équations du mouvement sont donc:

\left\{ \begin{array}{lr} \displaystyle  {\dot \phi_i}= -{3 \over 2} \xi_i \\ \\ \displaystyle {\dot \xi_i}= -2  \sum_{j \neq i} m_j f'(\phi_i - \phi_j) \end{array} \right.

avec

f(\phi)= \cos \phi - {1 \over 2|\sin \phi/2|}, f'(\phi)= \sin \phi \left[ -1 + {1 \over 8|\sin \phi/2|^3} \right],  f''(\phi)= -\cos \phi - {3 + \cos \phi \over 16|\sin \phi/2|^3} \cdot

Pour établir ces équations, on a fait les hypothèses suivantes:

  • chaque satellite a une masse négligeable devant celle du corps central : quelque soit i=1,...,N, 0 \leq m_i/M << 1, où m_i est la masse du i^{eme} satellite
  • l'excentricité des satellites est supposée nulle
  • les satellites ne s'approchent pas trop de leurs rayons de Hill mutuels, définis par r_H = r_0 \cdot \left[\left(m_i + m_j\right)/3M\right]^{1/3}. Ainsi on évite tout mouvement chaotique, et les satellites restent co-orbitaux. On ne considère pas en particulier les points stationnaires alignés avec le satellite et la planète (comme les points de Lagrange L_1 et L_2 dans le cas N=2).
  • pour simplifier et sans perte de généralité on a choisi n_0=1, r_0=1 et M=1

La première équation n'est rien d'autre que la vitesse keplerienne différentielle de chaque satellite par rapport à l'orbite de référence de rayon r_0. La seconde équation contient, sous forme dérivée, tous les termes résultant des interactions gravitationnelles mutuelles entre les satellites.

La fonction f(\phi) est la somme des potentiels direct et indirect exercé par un satellite donné sur les autres co-orbitaux. C'est une fonction paire, et son graphe est tracé ci-dessous avec ses dérivées première et seconde f'(\phi) et f''(\phi).

potentiel.jpgpotderiv1.jpgpotderiv2.jpg
La fonction f(\phi), décrivant le potentiel créé par un satellite sur une particule co-orbitale, avec ses dérivées première et seconde f'(\phi) et f''(\phi).
Crédit : Astrophysique sur Mesure / Renner

Puisque  f' est impaire, il est facile de montrer d'après les équations du mouvement que \displaystyle \sum_{i} m_i \xi_i = {\rm constante}. Le rayon de référence  r_0 étant arbitraire, il peut être choisi de telle manière que \displaystyle \sum_{i} m_i \xi_i = 0, sans perte de généralité. Ainsi le système possède les intégrales premières suivantes :

\left\{ \begin{array}{lr} \displaystyle \sum_{i} m_i  \xi_i  = 0  \\ \\ \displaystyle \sum_{i} m_i \phi_i  = {\rm constante},  \end{array} \right.

qui résultent de la conservation du moment cinétique total. Cette conservation résulte elle-même de l'invariance par rotation du problème. Il existe une autre intégrale première :

J= \sum_{i} m_i \left[ - {3 \over 4} \xi_i^2 + \sum_{j \neq i} m_j  f(\phi_i - \phi_j) \right]

Elle exprime la conservation de l'énergie dans le repère tournant, et est appelée constante de Jacobi.

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