Ceintures de piégeage
Les planètes sont donc entourées de particules
chargées, d'énergies assez variées (de quelques
eV a quelques MeV, voire plus), oscillant
entre des points miroir conjugués et dérivant
(lentement) azimutalement (Figure ??). Elles
constituent une sorte de ceinture de particules
piégées tout autour de la planète, centrée
autour des basses latitudes.
Les particules piégées de haute énergie
(quelques MeV ou plus) qui évoluent autour
de la Terre ont été découvertes par Mr Van
Allen et son équipe, lors d'une des premières
missions satellitaires américaines à bord de
laquelle avait été embarqué un compteur
Geiger. La ceinture de particules énergétiques
piégées porte donc le nom de ceintures
de Van Allen. On sait maintenant que
d'autres particules de moindre énergie sont
également piégées le long des lignes de champ
fermées. Mais on réserve le terme de ceintures
de piégeage pour les particules de haute
énergie, dont l'origine et les conséquences
sur les environnement planétaires sont assez
différents.
Les ceintures de piégeage de Jupiter sont
observées, notament grâce aux rayonnement
synchrotron des particules de hautes énergies
qui y sont piégées. La modélisation des
ceintures de piégeage de Jupiter est plus
complexe que dans le cas de la Terre car le
champ magnétique de cette planète est plus
complexe, et mal connu, et parce que les
nombreux satellites de Jupiter interagissent
avec les ceintures de piégeage, en capturant
les particules qui les rencontrent.
Les ceintures de piégeage de la Terre et de
Jupiter contiennent des particules dont les
énergie sont très nettement relativistes. En
toute rigueur, on ne peut pas leur appliquer
la théorie des centres guides présentée dans
ce cours, car celle-ci est non relativiste.
Néanmoins, il existe une théorie relativiste
des centres guides, et on y retrouve un grand
nombre des résultats présentés ici.
Notons que les ceintures de piégeage de la
Terre, qui s'étendent jusqu'à 5 ou 6 rayons
terrestres sont bien en deçà de l'orbite lunaire
qui est à 60 rayons terrestres.
Il y a plusieurs sources qui alimentent les
ceintures de piégeage en particules de haute
énergie (jusqu'au GeV). Parmi elles, il y
a la capture de rayons cosmiques. Ceux-ci
ne peuvent être capturés directement : le
champ magnétique des planètes est assez fort
pour dévier leur trajectoire, mais pas pour
les capturer. Un des processus est l'arrivée
d'un rayon cosmique dans l'atmosphère. Il
s'ensuit une réaction nucléaire qui produit
un neutron assez rapide qui part en ligne
droite. Supposons qu'il partent vers l'espace.
En cours de route, il se désitègre et produit
un proton de haute énergie et un électron.
Ces particules sont ionisées, et si elles sont
produites assez près de la planète, la où le
champ magnétique a des lignes de champ
fermées, ces particules sont piégées.
Les particules des ceintures de piégeages
s'échappent principalement si leur angle
d'attaque se réduit, ce qui peut provoquer
leur précipitation dans l'ionosphère. Les
phénomènes capables de modifier l'angle
d'attaque de ces particules sont complexes.
Ils peuvent être liés à une reconfiguration
du champ magnétique ambiant sous l'effet de
variations du vent solaire (orages magnétiques
par exemple), ou à des interactions avec des
ondes.
Les particules des ceintures de radiation
précipitées vers la planète ne sont pas à
l'origine des aurores polaires. En effet, les
aurores polaires se produisent essentiellement
du coté nuit, à des latitudes magnétiques
de l'ordre de 70 degrés. Elles sont dues à
des particules dont l'énergie est de l'ordre
de quelques kEV (cela a été mesuré in situ
par des sondes spatiales en orbite polaire, et
par des fusées d'exploration ionosphérique).
Les régions aurorales ont des lignes de champ
magnétiques en grande parties ouvertes. Les
particules précipitées hors des ceintures de
radiation heurtent l'ionosphère à de plus
basses latitudes, elles correspondent, par
l'essence même des ceintures de piégeage,
à des lignes de champ fermées. Leurs
énergies sont supérieures au kEV de plusieurs
ordre de grandeur. Par contre, on a pu
mesurer des émissions de rayons X émis
dans l'ionosphère lors de la précipitation
de particules des ceintures de piégeage. Il
faut aussi noter que les flux de particules
précipités hors des ceintures de piégeage sont
considérablement plus faible que les flux
de particules magnétosphériques causant les
aurores polaires.
Ce qui sème la confusion entre les particules
des ceintures de piégeage (typiquement de
haute énergie, quelques MeV ou quelques
GeV, dont l'origine est surtout due à
des rayons cosmiques), et les particules
de la magnétosphère (quelques keV, venant
du vent solaire et de l'ionosphère), c'est
que les ceintures de piégeage sont dans
la magnétosphère, donc mélangées à des
particules magnétosphériques, et que toutes
ces particules sont capable de subir des
mouvement de rebond si elles se trouvent le
long de lignes de champ magnétique fermées.