Calendrier grégorien - 2 |
La deuxième des conditions fut remplie comme suit : l'année julienne avait accumulé un retard de près de 10 jours. Pour le compenser, Grégoire XIII ordonna la suppression de dix quantièmes dans le calendrier de l'année, de sorte qu'à Rome, le jeudi 4 octobre 1582 fut immédiatement suivi du vendredi 15 octobre. En France, la suppression de 10 jours eut lieu en décembre 1582 par lettres patentes du roi Henri III et le dimanche 9 décembre 1582 eut pour lendemain le lundi 20 décembre. Si dans les pays catholiques, la réforme grégorienne fut vite adoptée, parce que cette réforme avait été créée par un pape, il n'en fut pas de même dans les pays d'une autre religion, c'est à dire les pays protestants, orthodoxes et musulmans. Comme le faisait remarquer Voltaire avec dérision, "Il vaut mieux avoir tort contre le pape que raison avec lui". En Grande-Bretagne, c'est seulement en 1752 qu'aboutit la réforme grégorienne : le mercredi 2 septembre fut suivi du jeudi 14 septembre, le retard du calendrier julien ayant encore augmenté d'un jour.
Dates d'adoption du calendrier grégorien dans différents pays : 1582 : Italie, Espagne, Portugal, France, Pays-Bas catholiques ; 1584 : Autriche, Allemagne catholique, Suisse catholique; 1586 : Pologne ; 1587 : Hongrie ; 1610 : Prusse ; 1700 : Allemagne protestante, Pays-Bas protestants, Danemark, Norvège ; 1752 : Grande-Bretagne, Suède ; 1753 : Suisse protestante ; 1873 : Japon ; 1912 : Chine ; 1917 : Bulgarie ; 1918 : URSS ; 1919 : Roumanie, Yougoslavie ; 1923 : Eglises orthodoxes orientales ; 1924 : Turquie.
A cause du retard pris par le calendrier russe, ce qu'on coutume d'appeler "la Révolution d'Octobre" a en fait eu lieu en novembre. Lors de courrier avec l'étranger, les Russes vivant avant 1919 utilisaient les deux dates, russe et occidentale. Le calendrier julien est encore utilisé dans l'église orthodoxe, au moins pour la date de Pâques, comme cela peut être facilement remarqué lors des informations télévisées.