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La démarche scientifique |
Dans le cas général, la science part d’observations à partir desquelles on déduit un modèle qui prédit, puis une théorie qui explique les causes des phénomènes.
Prenons comme exemple les marées : Les heures et hauteurs des marées varient aussi avec la forme des côtes, la profondeur de la mer... Pour un endroit donné, on peut faire un modèle à partir des mesures des marées et ce modèle permet de prédire les heures et hauteurs des marées dans les mois qui suivent. Ce modèle n'explique pas pourquoi les marées suivent ces rythmes.
La cause principale des marées est la force gravitationnelle de la Lune et du Soleil sur les océans. Des forces de frottement de la terre et la pression de l'atmosphère sont aussi importantes. Les équations de la dynamique permettent de calculer les mouvements d'une masse d'eau à partir de toutes les forces qu'elle subit et d'en déduire la hauteur des marées sur de longues périodes de temps.
La cause d'un phénomène peut prendre des siècles avant d'être trouvée et des sciences tout à fait respectables restent au stade des modèles. Certains traitements médicaux sont très efficaces sans que les médecins ne comprennent vraiment les mécanismes d'action. Cela n'empêche pas les protocoles de traitements d'être définis scientifiquement sur la base d'études statistiques de tous les paramètres qui gouvernent l'effet du médicament.
Que les astrologues soient incapables de dire comment les positions des planètes agissent sur les hommes leurs enlève déjà toute crédibilité, mais ce qui pose vraiment problème est l'incapacité de trouver de corrélation statistique entre un thème astral ou une prédiction d'astrologue et ce qui advient à une personne, malgré les nombreuses études menées.
Dans les années 1930, le philosophe des sciences, Karl Popper définit la réfutabilité comme critère de démarcation entre science et pseudoscience. Une hypothèse scientifique est réfutable si on peut imaginer une expérience qui, si elle est réalisée, serait en contradiction avec cette hypothèse. Si une seule prédiction n'est pas vérifiée, la théorie est fausse ou incomplète.
la science a toujours progressé. Elle a certes connu des à-coups ou même des crises, plus ou moins graves. Mais elle a toujours su se remettre en cause, et elle a ainsi convergé vers un corpus de connaissances universellement accepté.
Au 19ième siècle, la gravitation classique explique très exactement la position des planètes, sauf un écart de 43 secondes d'arc par siècle dans l'orientation de l'orbite de Mercure. Ce minuscule "défaut" de la loi de la gravitation disparaît dans le cadre de la Relativité Générale.
Une des forces de la science est qu’elle est en général très mathématisée. Ainsi, les sciences « dures », ou sciences « exactes » disposent d’un langage commun à tous les scientifiques. Avec les sciences humaines et sociales, les connaissances s'appuient alors sur le consensus dans la communauté scientifique.
Aujourd'hui, la science est collective. Le chercheur solitaire a presque disparu au profit d’équipes où les rapports sont étroits et fréquents, ce qui est très favorable aux idées nouvelles, mais aussi assure que les méthodes utilisées sont correctes.
Les résultats sont toujours publiés dans des revues spécialisées dotées d’un « comité de lecture ». Le rôle de ces comités de lecture n’est pas de censurer les résultats, mais de vérifier que la méthode scientifique a été respectée. Ils sont composés de pairs, parfois de "concurrents" (au sens scientifique) de l'équipe qui soumet l'article. Ce mode de fonctionnement réduit au maximum les possibilités d'erreurs ou d'escroquerie.