Auteur: Alain Vienne
Souvent, lorsque l'on considère le problème des 2 corps et quand l'excentricité de l'orbite est petite, on a besoin de l'approximation suivante:
et sont les coordonnées polaires du corps, étant compté à partir du péricentre (anomalie vraie). est le temps ou plus précisément c'est l'anomalie moyenne avec la période, le temps et l'instant de passage au péricentre. et sont respectivement le demi-grand axe et l'excentricité de l'orbite.
Dans l'exercice qui est proposé ci-après, on utilisera en plus des anomalies moyennes et vraies, l'anomalie excentrique. L'animation qui est donnée ici visualise leur évolution dans le cas d'une excentricité de 0,7.
Si l'existence des développements ci-dessus est admise, l'astronome s'autrorise alors une démarche pragmatique pour les obtenir. Sa démarche n'a pas la rigueur du mathématicien. Dans le cas présenté ici, elle n'a pas non plus une grande efficacité si on souhaite "pousser" le développement plus loin en ordre.Elle a le seul avantage de pouvoir "se tirer d'affaire" dans le cas qui le préoccupe.
Dans l'exercice qui est proposé, on utilisera au besoin le développement de Taylor, l'intégration d'un développement, la substitution de développements.
Pour la recherche de la solution du problème des 2-corps, on peut voir cet exercice. Il y aussi celui qui utilse le théorème de Lagrange. D'autres exercices sur le problème de 2 corps existent sur ce site. On en trouvera, entre autres, sur l'équation de Kepler et son inversion, sur les solutions géométriques du problème de 2 corps, sur le problème de 2 corps perturbé et sur l'excentricité limite dans les développements du problème de 2 corps.
Difficulté : ☆☆ Temps : 1h
Quand on intègre le problème des 2-corps, la loi des aires permet d'écrire:
On utilisant cette relation et en négligeant les termes d'ordre supérieur ou égal à 3 en excentricité, montrer que l'on a:
On sait que et ( est l'anomalie excentrique). En déduire le développement de en puissance de et en fonction de (limité à l'ordre 2)
A partir du développement obtenu à la première question, déduire celui qui donne en fonction de (limité à l'ordre 2 en ).
Dans cette dernière question, le calcul est fait "en crabe", il faut donc veiller à la discussion sur l'ordre en excentricité. Plus généralement, tous ces calculs supposent l'existence des développements recherchés. Cette supposition et l'unicité ont permis d'éviter de se soucier des conditions d'application des théorèmes utilisés.
Auteur: S. Renner
Date de création: 10 avril 2013
Dans le problème des 2 corps, lorsque l'excentricité de l'orbite est petite, on peut écrire :
,
où est l'angle entre la direction du péricentre et la position du corps sur son orbite (anomalie vraie), est le temps ou plus précisément l'anomalie moyenne , avec la période, le temps et l'instant de passage au péricentre.
L'animation donnée ci-après montre l'évolution des anomalies vraie et moyenne (et excentrique) dans le cas d'une excentricité .
Dans l'exercice proposé, on établit le développement ci-dessus à l'aide du théorème d'inversion de Lagrange.
Difficulté : ☆☆ Temps : 1h
On utilisant cette relation et en négligeant les termes d'ordre supérieur ou égal à 3 en excentricité, montrer que l'on a:
Utiliser le théorème d'inversion de Lagrange pour montrer que .
Auteur: S. Renner
Date de création: 3 février 2010
Souvent en dynamique du système solaire, l'excentricité est très faible, et il est donc utile de considérer des approximations au premier ordre en excentricité, en particulier pour des systèmes vus dans des repères tournants. Cette approche est par exemple intéressante pour décrire la dynamique des anneaux planétaires, ou les effets de l'aplatissement d'une planète sur les orbites de satellites.
On propose ici un exercice qui porte sur la description du mouvement keplerien par des épicycles : le mouvement elliptique d'une particule P autour d'un foyer F est vu dans un repère centré sur un point G (le centre guide) en orbite circulaire uniforme autour de F (de rayon a égal au demi-grand axe de la particule, et de vitesse angulaire égale au moyen mouvement , où est la période orbitale de P).
L'exercice est largement inspiré du livre Solar System Dynamics (C.D. Murray & S.F. Dermott, 1999).
Difficulté : ☆☆ Temps : 2h
Dans le problème à deux corps, on considère le mouvement d'une particule sur une ellipse de foyer et de demi-grand axe . On note le moyen mouvement de la particule, et son anomalie vraie.
Soit un point fictif tournant autour du foyer sur une orbite circulaire de rayon égal au demi-grand axe de , avec une vitesse angulaire égale au moyen mouvement de la particule. On note l'angle entre la ligne et la direction du péricentre de la particule (c'est donc l'anomalie moyenne de et on a ).
Les questions 5 à 8 correspondent exactement à la représentation de Ptolémée du mouvement du Soleil autour de la Terre : un mouvement circulaire de rayon avec la Terre au foyer , et uniforme par rapport à (appelé l'équant). Le modèle de Ptolémée était donc du premier ordre en excentricité, et le triomphe de Kepler fut d'élaborer une théorie à l'ordre 2.
Ecrire les coordonnées de dans le repère orthonormé (,,) tel que .
A partir de la loi des aires, montrer que: .
Ainsi en intégrant on obtient: . Montrer à l'aide de cette relation que .
En déduire que par rapport à , la particule suit une orbite elliptique de demi-grand axe et de demi-petit axe . Dans quel sens s'effectue ce mouvement et avec quelle période?
Soit la distance entre et le centre de l'ellipse. Montrer que .
Montrer qu'au premier ordre en excentricité, la trajectoire de est alors un cercle centré sur , et que l'angle est confondu avec l'anomalie excentrique .
On note l'angle , où est le second foyer (vide) de l'ellipse. Ecrire et en déduire que . On rappelle que , et on utilisera le développement: (voir cet exercice).
Ainsi, le mouvement de la particule , vu du foyer , est uniforme avec une vitesse angulaire égale au moyen mouvement . Que peut-on dire des droites et ?
Auteur: S. Renner et A. Vienne
Date de création: 3 mars 2010
Nous allons définir la notion de sphère d'influence en s'intéressant au problème à trois corps Soleil + Jupiter + satellite, de masses respectives (qui constitue ce que l'on appelle un problème de Kepler perturbé).
Difficulté : ☆☆ Temps : 3h
On considère le système gravitationnel formé du Soleil de masse , de Jupiter de masse petite devant 1 () et d'un troisième corps de masse petite devant (par exemple un astéroïde ou une sonde spatiale). On note la constante de gravitation universelle, , , et .
Ecrire les équations du mouvement héliocentrique de (c'est-à-dire de ).
Quelle est la nature du mouvement de si la quantité est négligeable?
On suppose désormais que le mouvement de est circulaire (c'est-à-dire que est négligeable et que est constant). Montrer que l'équation du mouvement héliocentrique de (c'est-à-dire de ) est .
Montrer que l'équation du mouvement jovicentique de (c'est-à-dire de ) est .
Dans la suite, on cherche à étudier la surface définie par . On va voir notamment qu'elle a presque la forme d'une sphère, appelée sphère d'influence de Jupiter. Justifier cette appellation en expliquant ce qui se passe pour le mouvement de lorsque celui-ci est respectivement très à l'intérieur ou très à l'extérieur de cette sphère.
On pose et . Montrer que l'on a .
Montrer que l'on a .
En exprimant et en fonction de et , montrer que .
En déduire que l'équation de la surface peut s'écrire , et donner l'expression de .
Puisque est petit devant 1, on peut considérer que, sur la surface , est également petit. Montrer que le développement de suivant les puissances de , limité à son terme de plus bas degré vaut . Justifier alors le mot sphère dans l'expression sphère d'influence qui désigne la surface .
Calculer le rayon de la sphère d'influence de Jupiter sachant que UA.
pages_develop-appli/exo-series-2corps.html
Développer d'abord et intégrer le développement obtenu. Mutiplier enfin par celui de . Dans ces calculs, on prend soin de se limiter à l'ordre 2.
Utiliser le développement de Taylor de en au voisinage de , c'est-à-dire, écrire: .
Le développement de n'est utile que jusque l'ordre 1 !
Ne pas oublier de linéariser .
Faire d'abord l'ordre 0 puis l'ordre 1 et enfin l'ordre 2.
A l'ordre 0:
A l'ordre 1, il suffit d'avoir à l'ordre 0 (obtenu précédemment).
A l'ordre 2, il suffit d'avoir à l'ordre 1 et à l'ordre 0 (obtenus précédemment).
L'ordre 1 pour est obtenu de la manière suivante: . Attention à la discussion sur l'ordre à chaque étape du calcul.
pages_develop-appli/exo-series-2corps-lagrange.html
Développer d'abord et intégrer le développement obtenu. Mutiplier enfin par celui de . Dans ces calculs, on prend soin de se limiter à l'ordre 2.
D'après la question précédente, on a donc : .
Le théorème d'inversion de Lagrange permet d'écrire : .
On obtient ainsi en développant la formule ci-dessus au second ordre.
pages_develop-appli/exo-epicycle-kepler.html
,
On lira tout d'abord l'énoncé de cet exercice.
Loi des aires : , avec .
D'autre part: .
Pour trouver l'expression demandée, on développe donc .
La réponse est donnée dans cet exercice.
Ainsi , et .
Lorsque est en orbite circulaire autour de , est en orbite autour de dans le sens opposé. La période est la même .
donc .
A l'ordre , la trajectoire de est ainsi un cercle de centre et l'angle anomalie excentrique.
Donc .
D'après le développement de , .
Donc et à l'ordre .
Elles sont parallèles.
pages_develop-appli/exo-sphere-influence.html
Si O est l'origine d'un repère galiléen on a, avec : .
De même : et .
Donc .
L'équation devient : . C'est le problème de Kepler et le mouvement de est une conique de foyer parcourue selon la loi des aires.
et donc
De même on trouve .
Voir ce cours de mécanique céleste page 327.
La relation se déduit de et .
On pose . On remarque que et . Donc en développant jusqu'au terme , on obtient .
, , UA.