La découverte d'exoplanètes, planètes orbitant autour d'une étoile autre que le Soleil, a constitué l'un des principaux événements astronomiques de la fin du XXe siècle. Cette section aborde la quête des exoplanètes sous deux angles : les propriétés de ces exoplanètes, et les techniques instrumentales utilisées pour les détecter et les étudier.
Effet Doppler, mécanique du point.
Ces pages présentent une grande découverte des années 90, les planètes extrasolaires, et décrivent :
Ces méthodes sont basées sur l'observation des perturbations produites sur le mouvement de l'étoile par ses compagnons planétaires, ou sur la baisse du flux stellaire occulté par un compagnon. C'est à partir de ces perturbations que l'on est capable d'obtenir certaines des caractéristiques de la planète.
Les tentatives de détection de compagnons planétaires ont été nombreuses... dès le début du XXe siècle, par astrométrie, et non moins nombreuses furent les tentatives infructueuses. Une planète est par essence très peu massive par rapport à son étoile, et excessivement moins lumineuse...
Diverses détections ont été annoncées en 1988 puis démenties. Certaines ont été confirmées depuis (autour de Ceph, Eri)... En 1989, Latham et ses collègues identifièrent un compagnon d'environ dix fois la masse de Jupiter, autour de HD 114762. Mais ces auteurs évoquèrent alors la détection d'une naine brune et non d'une planète.
En 1992, trois planètes furent détectées sans ambiguïté par Wolszczan & Frail, autour du pulsar PSR 1257+12. Mais l'environnement d'un pulsar ne laisse guère espérer que des planètes brûlées par l'évolution de leur étoile.
En 1995, on retient la découverte de la première planète extrasolaire autour d'une étoile semblable à notre Soleil, par Michel Mayor et Didier Queloz, de l'Observatoire de Genève. Elle fut détectée à l'Observatoire de Haute-Provence, et immédiatement confirmée par Geoff Marcy et Paul Butler, des Universités de San Francisco et Berkeley, qui eux l'avaient observée à l'Observatoire Lick en Californie.
Ces mesures ont vraiment lancé l'un des grands sujets de l'astrophysique actuelle : la quête des exoplanètes. Depuis, plusieurs milliers de planètes ont été recensées. Ce nombre est en constante augmentation, les projets de recherche se multipliant, si bien que tenir un décompte précis est impossible.
La découverte de ces planètes apporte aux astrophysiciens des données permettant de mieux comprendre la formation des systèmes planétaires, avec d'autres exemples que notre système solaire.
Plusieurs dizaines de planètes ont été vues directement, mais la plupart des découvertes sont basées sur des détections indirectes, soit la détection de l'influence gravitationnelle de la planète sur l'étoile soit la baisse de luminosité de l'étoile due au passage de la planète sur sa ligne de visée.
A ce jour (2018), cinq méthodes ont permis de découvrir ou redécouvrir l'essentiel des exoplanètes :
Les méthodes de vitesse radiale et transit, les plus productives, sont décrites plus loin, ainsi que la méthode par astrométrie.
Les exoplanètes sont un sujet à la mode, pour les raisons que l'on devine aisément. Désolé si ces pages n'annoncent pas en temps réel les dernières découvertes !
L'histogramme des masses montre que la très grande majorité des planètes découvertes sont des planètes géantes. Cela n'est pas dû au caractère unique de la présence de planètes telluriques dans notre système solaire, mais au fait que les méthodes de détection favorisent les fortes masses planétaires.
La limite à 13 fois la masse de Jupiter est une limite physique : au-delà, l'objet commence à brûler son deutérium, c'est alors une naine brune.
Stricto sensu, les masses ici considérées sont affectées d'un facteur de projection inconnu, égal au sinus de l'angle entre la normale au plan orbital et l'axe de visée. On parle non de masse , mais de .
L'histogramme des demi-grands axes montre qu'ont préférentiellement été découvertes des planètes orbitant très près de leur étoile, bien plus près que Mercure dans le cas du système solaire. Là encore, ce sont les méthodes de détection et la 3ème loi de Kepler qui favorisent cette situation. Une nouvelle classe d'objets a été mise en évidence : les planètes géantes chaudes.
L'histogramme des périodes orbitales aboutit à la même analyse.
L'histogramme des excentricités orbitales dévoile une très grande variabilité de ce paramètre. Contrairement au cas du système solaire, où les planètes présentent des excentricités quasi nulles, les exoplanètes peuvent suivre des orbites très excentrées. Et contrairement aux effets précédents, ceci est un phénomène réel et non un biais observationnel, qui dénote une grande variété dans la formation et l'évolution des systèmes planétaires.
L'histogramme de la métallicité de l'étoile hôte montre qu'une metallicité solaire favorise la présence d'une planète autour d'une étoile.
À ce jour, un grand nombre de systèmes planétaires ont été identifiés, présentant des caractéristiques différentes de notre système solaire. Les planètes les moins massives sont détectées par les perturbations qu'elles exercent sur les plus massives.
Considérons un système binaire constitué d'une étoile et d'une planète. Chacun des objets décrit une orbite elliptique dont le foyer est le centre de masse du système.
Les raies spectrales stellaires qui nous parviennent (à travers un spectromètre) sont en conséquence tantôt décalées vers le bleu (longueur d'onde plus courte), tantôt vers le rouge (longueur d'onde plus grande), par effet Doppler.
Pour toute la suite :
On suppose que, d'après les modèles stellaires, la mesure du spectre de l'étoile permet d'estimer sa masse . Mais une variable reste inconnue : l'inclinaison sous laquelle on voit le système orbital. Les principales caractéristiques de l'orbite de la planète peuvent être déduites de la mesure de décalage Doppler.
L'analyse du spectre de l'étoile modulé par effet Doppler fournit le graphe de la vitesse radiale de l'étoile en fonction du temps, . Ce type d'observation spectrométrique fournit deux observables :
Ces observables sont des caractéristiques liées à l'orbite du système. On ne sait toujours rien sur la planète elle-même. La loi de Kepler appliquée au couple planète-étoile relie le rayon de l'orbite à la période de rotation :
En utilisant la loi de conservation de la quantité de mouvement (le système est isolé), on peut accéder à la masse de la planète :
où est la masse de la planète affectée du facteur géométrique , inconnu. Le calcul complet est proposé en exercice.
Statistiquement, la probabilité d'avoir une inclinaison dépend de l'ouverture du cône de demi-angle au sommet : elle vaut . La probabilité de voir un système de face (i=0) est bien moindre que celle de le voir par la tranche (i=π/2). En effet, il y a une seule direction qui pointe de l'étoile vers la Terre, donc confondue avec l'axe de visée, mais une infinité qui lui sont perpendiculaires.
En moyenne, le paramètre vaut ; ce calcul est proposé en exercice.
Animation des mouvements orbitaux planétaires et stellaires, et signature spectrale due à la vitesse radiale de l'étoile.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
On s'intéresse à la distribution du facteur multiplicatif qui intervient dans la détermination de la masse .
Rappeler la définition de l'angle .
Statistiquement, trouve-t-on plus de systèmes avec ou bien ?
Montrer, en faisant un schéma, que la probabilité de voir un système sous une inclinaison est proportionnelle à .
Calculer la valeur moyenne de .
Difficulté : ☆☆ Temps : 45 min
Cette technique permet la détection de planètes, via la perturbation en vitesse (vitesse réflexe) qu'elles induisent sur leur étoile.
On observe un système constitué d'une planète de masse , en orbite circulaire autour d'une étoile de masse . La composante de vitesse de l'étoile , parallèle à l'axe de visée, ainsi que la période de rotation du système découlent de l'observation. La masse de l'étoile est supposée connue.
Définir la position du barycentre du système étoile-planète.
Montrer que, dans le référentiel barycentrique, les vitesses de l'étoile et de la planète satisfont à la relation :
Donner la relation liant au module de la vitesse de l'étoile et à l'angle entre l'axe de visée et la normale au plan de rotation du système. Faire un schéma.
Exprimer la 3ème loi de Kepler en fonction des variables et , puis montrer que la masse de la planète s'exprime en fonction des observables et par :
Quelle information inédite apporte cette relation?
Substituer à l'observable la variable , et montrer que l'on aboutit à l'égalité suivante entre les variables et :
La mesure de ce décalage spectral est traduite en une vitesse. Ce décalage, apparaissant comme un phénomène périodique et d'amplitude bien inférieure à ce que l'on attendrait d'une perturbation due à un compagnon stellaire, s'interprète comme la signature d'une perturbation due à la présence de la planète autour de l'étoile.
Lorsque l'orbite de la planète est quasi-circulaire, le graphe de la vitesse a la forme d'une sinusoïde. L'excentricité de l'orbite a pour effet de déformer cette sinusoïde.
Lorsque l'étoile réagit à plusieurs compagnons planétaires, la complexité de la courbe de vitesse radiale s'accroît.
Dans certain cas, comme pour le système observé autour de HD 82943, on observe une résonance, avec pour ce système des périodes orbitales planétaires dans un rapport 1:2.
La méthode des vitesses radiales ne permet d'obtenir qu'une limite inférieure de la masse des planètes, , car l'angle sous lequel le système est observé, , reste en général inconnu. Cela a bien sûr été un obstacle à l'interprétation du premier cas qui annonçait la découverte d'une d'exoplanète. Cependant, une centaine d'objets avec une masse les rangeant dans la catégorie des planètes ont été détectés, et, statistiquement, la masse réelle de la plupart d'entre eux est bien une masse planétaire. Cette méthode est biaisée, car elle favorise la détection des planètes massives et relativement proches de leur étoile. En effet :
Il est commode de réécrire sous la forme :
où et sont, respectivement, les masses de Jupiter et du Soleil.
On rappelle, qu'avec les mêmes unités :
où est exprimé en unité astronomique.
La limite de détection des instruments utilisés actuellement est de l'ordre de . Cela ne signifie qu'une planète similaire à la Terre autour d'une étoile de type solaire induisant une modulation de vitesse reste largement indétectable.
Néanmoins, il ne suffit pas que la vitesse réflexe de l'étoile soit supérieure à cette limite pour détecter une planète. En effet, une planète de masse égale à la masse de Jupiter va induire un effet Doppler de cet ordre pour une distance étoile-planète de UA. Cependant, la période de révolution d'une telle planète est de 1000 ans, et il est donc exclu de l'observer ! Notons que la même planète située à la distance de Jupiter entraîne , ce qui est largement observable.
Les mesures de vitesses radiales pour la recherche de planètes extrasolaires sont menées systématiquement depuis 1995. Ceci limite la détection aux planètes de période orbitale inférieure à 15 ans en 2010, 30 ans en 2025...
Jusqu'à ce jour, la plupart des planètes extrasolaires détectées l'ont été par cette méthode. Un exercice traite de cette limite de détection.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 45 min
Un exercice précédent a montré que la vitesse réflexe de l'étoile dépend de la masse et de l'orbite de la planète via la relation :
Un graphe ( - rayon orbital ) est utile afin de déterminer quel type de planète est détectable par vélocimétrie Doppler. La masse de l'étoile étant de l'ordre d'une masse solaire, le champ de planètes détectables dépend essentiellement de la sensibilité des instruments de recherche.
objet | masse (kg) |
---|---|
Soleil | |
Jupiter | |
la Terre | |
1 UA | km |
Les mesures en 2000 atteignaient une précision en vitesse de l'ordre de . En déduire la relation numérique entre les variables et correspondant à la limite de détection, et pour une étoile d'une masse solaire. Exprimer le résultat en UA et .
[3 points]
Reporter la relation trouvée sur le diagramme masse-distance, avec comme unités la masse de Jupiter pour , et l'unité astronomique pour . Quelles planètes de notre système solaire sont détectables au vu de cette ancienne performance de ) ?
[3 points]
Même question, si l'on parvient à détecter des amplitudes en vitesse de .
[1 points]
Montrer que Saturne, de période orbitale sidérale de l'ordre de 30 ans, ne pourrait tout de même pas être détecté avant l'année 2025.
[1 points]
Montrer que cette technique d'observation comporte un biais, car elle favorise la détection de planète ayant des paramètres orbitaux particuliers.
[1 points]
Le passage répété d'une planète devant son étoile provoque une diminution périodique de la luminosité de l'étoile. La forme de la figure de transit dépend du diamètre relatif de la planète par rapport à celui de l'étoile, de l'inclinaison du système par rapport à la ligne de visée, de l'épaisseur et de la composition de l'éventuelle atmosphère de la planète.
On retire des observations : la période orbitale, le demi-grand axe, et surtout l'inclinaison de l'orbite (voisine de 90°). Cette dernière n'est pas mesurable par la méthode des vitesses radiales.
Potentiellement, la comparaison des mesures spectroscopiques de l'étoile avant et pendant le transit peut donner accès à la composition de l'atmosphère planétaire.
Le transit de l'étoile HD 209458 a conduit à la détection d'une atmosphère planétaire étendue, qui explique l'allure de la courbe d'occultation dans la raie Lyman alpha de l'hydrogène.
Le passage récurrent d'une planète devant son étoile parente provoque une diminution périodique du flux reçu de l'étoile si le système est observé sous un angle adéquat, i.e. si la planète traverse la ligne de visée de l'observateur.
La diminution relative du flux émis par l'étoile dans la direction de l'observateur lors du transit de la planète est :
où est le rayon de la planète et celui de l'étoile. On suppose ici que le flux était uniforme à la surface de l'étoile (le détail du calcul est traité en exercice).
Les systèmes les plus facilement détectables, avec une planète de type Jupiter chaud, ont un rayon de l'ordre de 10 à 20% du rayon stellaire d'une étoile froide de la séquence principale. Ils induisent des baisses de flux de l'ordre de quelques pourcents.
La variation relative de flux pour un système de type Soleil-Jupiter est de 1%, et de pour un système tel que Soleil-Terre.
L'intérêt d'observer le transit d'une planète déjà détectée par la méthode des vitesses radiales est qu'on peut ainsi déterminer sa masse réelle. En effet, un transit ne se produit que si la ligne de visée de l'observateur est à peu près dans le plan orbital du système, i.e. pour . La masse est donc dans ce cas égale à la masse réelle . Le transit permet également de déterminer le rayon de la planète, le rayon de l'étoile étant estimé par une autre méthode.
Une information essentielle pourra également être apportée par cette méthode : la présence ou non d'une atmosphère autour de la planète, reliée à la pente de l'extinction du flux, progressive en présence d'une atmosphère. Cette détection est extrêmement importante, car on peut connaître la composition de cette atmosphère en comparant les mesures spectroscopiques de l'étoile avant et pendant le transit. Il est en principe possible de rechercher des signes d'activités exobiologiques en détectant des composants gazeux dont l'abondance est un indice de la présence d'organismes vivants... mais hors de portée des moyens actuels.
Animation reliant la courbe de lumière à l'évolution temporelle de la géométrie du système. L'inclinaison du plan orbital planétaire est un paramètre crucial. La signature photométrique diffère selon que l'inclinaison est très proche ou voisine de 90 degrés, ou trop éloignée.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
HD 209458 est une des nombreuses étoiles hébergeant une exoplanète. On cherche à caractériser le transit de cette dernière. Les notations sont les mêmes que celles des pages précédentes.
Retrouver l'expression de la diminution relative de luminosité :
On suppose le flux (équivalent à une luminosité, ou puissance, surfacique) stellaire uniforme :
.
Calculer le rayon de la planète HD 209458b, au vu des mesures reportées ci-dessous.
Masse de l'étoile | 1.03 | |
Rayon de l'étoile | 1.2 | |
Rayon de Jupiter | 0.1 | |
Rayon de Jupiter | ||
Masse de Jupiter | ||
Variation relative du flux | 1.58% |
Calculer la masse volumique de l'exoplanète, sachant que sa masse vaut . Quelle remarque vous inspire ce résultat ?
La probabilité de détection d'une planète étant faible, un programme de détection par transits doit nécessairement suivre simultanément un grand nombre de cibles, ce que permet la photométrie.
Un transit seul n'apporte pas d'information, et peut être confondu avec un événement non planétaire. Les séquences d'observation de CoRoT durent 5 mois, et la répétition de trois événements est attendue.
Distinguer un transit planétaire des multiples autres sources possibles de variation du flux stellaire n'est pas toujours simple. Les planètes les moins massives détectées, par transit et donc sans l'ambiguïté du facteur de projection , ont été observées par le satellite CoRoT puis Kepler.
La méthode de détection par transit n'est opérante que s'il y a ... transit. Pour qu'un transit ait lieu, il faut que la planète traverse la ligne de visée de l'observateur. La probabilité d'un tel événement vaut , étant le rayon stellaire, et le demi-grand axe de l'orbite planétaire. Ce résultat est démontré par un calcul complet en exercice ; un schéma permet de retrouver rapidement le résultat.
Si le rayon stellaire est égal au rayon solaire, alors la probabilité de détecter un transit vaut pour , c'est-à-dire pour les planètes détectées à ce jour qui sont sur les orbites les plus serrées. Cette probabilité décroît avec l'augmentation du demi-grand axe.
Le deuxième facteur limitant est photométrique. En effet, depuis le sol il est difficile d'obtenir une précision photométrique meilleure que 1 % (c'est-à-dire ) en raison de l'agitation atmosphérique. Les observations depuis l'espace, en revanche, permettent d'atteindre une précision aussi bonne que , et donc de détecter des planètes de type tellurique.
Il s'ensuit que, pour être efficace, les projets de détection d'exoplanètes par transit doivent observer un très grand nombre de cibles, avec la meilleure précision photométrique possible. De plus, pour éviter tout effet stroboscopique, il faut observer continûment. L'espace est l'endroit idéal pour ceci, comme l’ont démontré les mission CoRoT et Kepler.
Plusieurs artefacts observationnels peuvent imiter la signature d'un transit planétaire. Les plus courants sont l'observation d'un système stellaire double, ou d'une binaire à éclipses présente dans le champ d'observation de l'étoile principale. Dans ces deux cas, la baisse de flux peut être faible et confondue avec celle d'une hypothétique planète. Une vérification a posteriori s'impose pour déterminer les éventuels faux positifs, menée le plus souvent en vélocimétrie Doppler, et parfois par imagerie en optique adaptative.
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
Avant les missions spatiales CoRoT et Kepler, peu de transits avaient été observés ; leur nombre a ensuite explosé. L'exercice se propose de déterminer la probabilité d'un tel événement, fonction du rayon de l'étoile et du rayon orbital de la planète , et d'établir .
L'angle de visée est défini comme l'angle entre la normale au plan de révolution de l'orbite et la ligne de visée. Exprimer l'angle maximum pour lequel une éclipse peut être observée, en fonction de et , en supposant le rayon planétaire négligeable.
En vous aidant des propriétés de symétrie du système, déterminer de quelle(s) variable(s) dépend .
La probabilité de détecter un transit est égale à la probabilité que la ligne de visée ne se trouve pas dans le demi-cône d'axe perpendiculaire au plan de l'orbite et de demi-angle au sommet . Calculer la mesure de l'angle solide d'un hémisphère et d'un cône de demi-angle au sommet .
Exprimer en fonction de et .
Application numérique pour le cas l'exoplanète 51 Peg.
Données : km, et .
Il est possible de détecter le mouvement de l'étoile perpendiculairement à la ligne de visée, c'est-à-dire sur la sphère céleste, et d'en déduire les caractéristiques de la planète et de son orbite.
L'astrométrie s'intéresse à la position des astres sur la sphère céleste. Cette technique peut être sensible à la modulation de la position d'une étoile légèrement perturbée par la présence d'une planète.
Il est possible de détecter le mouvement de l'étoile perpendiculairement à la ligne de visée, c'est-à-dire sur la sphère céleste, et d'en déduire les caractéristiques de la planète et de son orbite.
On se limite au cas d'une orbite circulaire, mais bien sûr cette méthode s'applique aussi à la détection de planètes sur des orbites elliptiques. Le mouvement de l'étoile projeté sur le plan du ciel, c'est-à-dire sur le plan perpendiculaire à la ligne de visée, est une ellipse de demi-grand axe . Comme la distance à l'étoile est grande devant , la déviation angulaire correspondante est , ou encore :
avec exprimé seconde d'arc, le rayon de l'orbite de la planète (en UA) et la distance Soleil-étoile. La masse de l'étoile et sa distance à la Terre étant connues par ailleurs, on peut déduire de la périodicité du mouvement, et donc la masse de la planète de la mesure de .
En pratique, la variation de la position d'un astre sur la sphère céleste n'est pas mesurée de façon absolue, mais différentiellement par rapport à un objet du champ, angulairement proche mais très lointain en distance, dont la position reste fixe.
Les mesures faites à l'heure actuelle depuis le sol ont une précision d'une milliseconde d'arc (mas), et devraient atteindre 10 dans le futur proche sur des champs d'observation réduits. Il ne sera donc pas possible de détecter des planètes semblables à la Terre, orbitant dans des zones habitables (i.e. UA), puisque les étoiles observées sont à une distance d'au moins quelque parsecs de la Terre. L'astrométrie est plus adaptée à la détection de planètes géantes et de rayon orbital grand.
Difficulté : ☆ Temps : 30 min
Un astronome extraterrestre regarde notre système solaire à une distance de 10 AL de notre Soleil. On souhaite dimensionner le télescope dont il aurait besoin pour distinguer Jupiter autour du Soleil.
On suppose le pouvoir de résolution de l'appareil limité par la seule diffraction : la tache de diffraction vaut angulairement radian, où est le diamètre du télescope.
Pour la suite, on prendra .
Déterminer la distance angulaire maximale entre le soleil et Jupiter .
Déterminer , le diamètre minimum du collecteur nécessaire.
Cela est-il suffisant?
Difficulté : ☆☆ Temps : 40 min
Le mouvement apparent d'une étoile voisine du soleil, corrigé de la parallaxe annuelle, est a priori rectiligne uniforme en l'absence de perturbation. On cherche à quantifier l'influence d'un compagnon planétaire.
On observe un système binaire composé d'une étoile de masse et d'une planète de masse ( avec ) de rayon orbital .
Justifier le caractère rectiligne et uniforme du mouvement stellaire, en l'absence de compagnon.
Exprimer l'amplitude de la perturbation angulaire maximale de la position de l'étoile, située à une distance du Soleil.
Retrouver l'expression :
A quelle distance se situe l'étoile si sa parallaxe annuelle vaut 0.1" ?
Quelles planètes du système solaire, supposé vu à 10 pc, pourrait-on détecter, si l'on est capable de mesurer des variations de position à 0.01" ou 0.001" près ?
Compléter le diagramme ci-joint, positionnant les objets en fonction de leur masse et de leur demi-grand axe , en définissant la frontière qui marque la limite de détectabilité (rappel ).
A terme, on imagine être capable de mesurer des écarts de position avec une précision de l'ordre de 50 millionièmes de seconde d'arc. En déduire le domaine observable dans le diagramme , pour un système à 10 pc et .
Quelles planètes du système solaire deviennent ainsi détectables ?
Alors que les méthodes de détection par transit et vélocimétrie Doppler donnent de plus en plus de résultats, plusieurs objets ont été détectés en imagerie directe. Cette population comprend des planètes flottantes ou des naines brunes sans qu'il soit facile/possible de faire la différence.
Un des premier objets décourts est GQ Lupi b qui orbite autour de l'étoile QG Lupi A. A une distance d'environ 100 UA, 270 fois moins brillant que GQ Lupi A, GQ Lupi b a une masse entre une et 30 fois la masse du Jupiter. Ni les observations, ni leur modélisation ne permettent de conclure à l'heure actuelle sur la nature exacte de cet objet.
L'examen des différentes méthodes de détection montre qu'elles ne donnent pas accès aux mêmes observables, et qu'elles ne subissent pas les mêmes biais observationnels. Ces différentes méthodes (et il y en a d'autres) sont donc complémentaires : le sujet astrophysique est d'ailleurs suffisamment important pour motiver de nombreux projets observationnels, au sol ou spatiaux.
La méthode des vitesses radiales favorise la détection des planètes massives et proches de l'étoile, alors que l'astrométrie favorise les planètes massives et de grands rayons orbitaux. Là encore, les méthodes apparaissent complémentaires.
L'existence de spectromètres performants et stables a favorisé jusqu'à ce jour la détection par vitesse radiale. L'accroissement du nombre de projets de recherche par transit fait augmenter le nombre de telles détections.
Méthode | Planètes | Systèmes planétaires |
---|---|---|
Vitesse radiale | 771 | 574 |
Transit | 2847 | 2127 |
Microlentille | 82 | 79 |
Imagerie | 100 | 82 |
Chronométrage | 29 | 23 |
Difficulté : ☆ Temps : 30 min
Distinguer les différentes techniques en fonction de leurs biais respectifs portant sur 1) la masse de la planète 2) son demi-grand axe 3) l'inclinaison orbitale.
[3 points]
Quelle technique est à votre avis la plus facilement spatialisable ?
[1 points]
L'étude des exoplanètes, champ de l'astrophysique en pleine effervescence, appartient de plain-pied à ces domaines scientifiques qui éveillent en chacun un intérêt qui n'est pas que purement scientifique.
De nombreux grands projets sont développés pour mieux détecter ou, plus difficile, voir directement les exoplanètes (ce qui demande alors d'éteindre la lumière stellaire avec une excellente efficacité, et motive des projets instrumentaux alliant interférométrie et coronographie).
Deux grands projets spatiaux ont apporté une moisson importante d'observations par transits. Le suivi au sol des candidats exoplanétaires doit se poursuivre avec des observations au sol pour vérifier qu'il s'agit bien de planètes vues en transit et non d'autres objets.
Différents observatoires ont mené des campagnes intensives de recherche d'exoplanètes par vitesse radiale :
Lister tous les projets en cours et oeuvrant prochainement est une tâche ardue tant la discipline progresse rapidement. On note :
Une technique prometteuse pour l'observation directe d'une planète est l'interférométrie annulante, où l'étoile est éteinte par interférométrie (ou là) destructive, quand la planète apparaît en revanche en opposition de phase.
pages_vitesse-radiale-extrasolaire/vitesse-radiale-extrasolaire-sexercer.html
pages_exoplanete/vitesse-radiale-extrasolaire-sexercer.html
Revoir le cours !
C'est l'angle entre la normale au plan orbital et l'axe de visée.
Faire un schéma. A quelle condition sur le plan orbital a-t-on ou ?
Y'a-t-il autant de plans avec ou ?
Il y a un seul plan perpendiculaire à la ligne de visée (), mais une infinité qui la contiennent ().
Il faut estimer toutes les directions , et pour cela estimer l'angle solide compris entre les cônes centrés sur l'axe de visée et d'ouverture et .
La probabilité est mesurée par l'ouverture du cône de demi-angle au sommet . Son angle solide est . Le rayon d'ouverture du cône, proportionnel à , permet d'estimer comment la probabilité cherchée varie avec .
La différentielle de l'angle solide aboutit au même résultat.
On retrouve intuitivement que le cas est peu probable.
La définition d'une valeur moyenne conduit à :
avec la loi de probabilité associée.
Avec la loi de probabilité, la définition de la valeur moyenne de la variable conduit à :
Le numérateur vaut , car il est égal à la moyenne sur le même intervalle, de largeur , de , et que la somme des carrés des sinus et cosinus vaut 1.
Le dénominateur vaut 1.
La valeur moyenne est donc :
pages_exoplanete/vitesse-radiale-extrasolaire-sexercer.html
Définir la position du barycentre.
Le barycentre du système obéit à:
Différencier cette relation pour obtenir l'information en vitesse.
Par définition du barycentre, , avec O, un point fixe quelconque d'un repère galiléen. PG est la distance de la planète au centre de masse.
Dans le référentiel du centre de masse :
Commencer par faire le schéma, pour estimer dans les cas nul ou angle droit.
La relation entre , le module de et s'écrit :
La troisième loi de Kepler appliquée à la planète s'écrit :
Par ailleurs, la définition du périmètre de l'orbite donne le demi-grand axe en fonction de la période et de la vitesse :
On en déduit :
Et on en tire :
Reformulation de la question : quelle grandeur non directement observable peut finalement être ainsi mesurée ?
A partir des observables, et , et de la masse stellaire déduite des modèles stellaires, on a accès, au facteur près, à la masse de la planète... inaccessible par ailleurs.
Commencer par réécrire la 3ème loi de Kepler.
La 3ème loi de Kepler... toujours elle, permet d'écrire :
pages_exoplanete/limite-vitesse-radiale-sevaluer.html
Faire le calcul en SI, puis passer aux unités demandées.
Les axes du diagramme sont en échelle logarithmique décimale. Il faut prendre le logarithme de l'équation précédente pour tracer des droites sur le diagramme. En échelle log-log, l'origine du repère est en (a=1, et msin i=1).
Les observations ont vraiment débuté en 1995.
pages_exoplanete/methode-transit-sexercer.html
Estimer la différence de luminosité avec et sans éclipse, fonction de la surface stellaire visible, variable, et du flux surfacique, fixe.
avec , et . Donc :
Il s'agit d'une simple application numérique
En reliant la masse à la masse volumique et au volume, on trouve :
Cette planète est bien moins dense que Saturne (). C'est une géante gazeuse. Et si l'on trouvait un océan suffisamment grand, la planète y flotterait ...
pages_exoplanete/limite-methode-transit-sexercer.html
Faire un schéma, basé sur la figure de l'énoncé.
Le triangle étoile-diamètre planétaire permet d'écrire, le rayon de la planète étant supposé très petit :
Le problème est à symétrie de révolution. La position de la ligne de visée autour de l'étoile ne joue aucun rôle, la seule variable pertinente est l'angle .
Définition de la mesure d'un angle solide (unité stéradian):
avec et les angles d'Euler.
Dans le cas étudié, il y a symétrie de révolution autour de l'axe de révolution du système.
Mesure de l'angle solide d'un hémisphère :
Mesure de l'angle solide d'un cône de demi-angle au sommet :
La probabilité mesure la non-appartenance au cône précédemment défini.
Les angles et sont complémentaires : . On en tire :
Comme de plus le rayon stellaire est petit devant le rayon de la trajectoire de l'exoplanète, l'angle est petit, et l'on peut le confondre avec son sinus ou sa tangente.
Application numérique directe :
pages_exoplanete/astrometrie-extrasolaire-sexercer.html
Rappel : 1 AL = 63 000 UA.
Un objet est résolu spatialement si sa taille angulaire est supérieure à la taille de la tache de diffraction.
Le diamètre minimum du collecteur est atteint lorsque la tache de diffraction est égale la distance angulaire maximum entre le soleil et Jupiter :
Pour tout télescope de diamètre supérieur, l'astronome extraterrestre peut résoudre Jupiter autour du Soleil.
S'intéresser au rapport des flux respectifs du Soleil et de Jupiter.
Le rapport des flux est tellement disproportionné qu'il faut un meilleur pouvoir séparateur de l'instrument ou une plus grande distance entre les 2 objets pour espérer voir la planète.
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Un mouvement rectiligne uniforme est un mouvement non perturbé par quoi que ce soit.
L'étoile observée est isolée, et donc elle obéit au principe de Galilée.
Faire un schéma.
avec étant la distance du centre de l'étoile au centre de masse du système (étoile-planète)
Définir le centre de masse.
Etablir
D'après la définition du barycentre . Alors :
Le parsec est défini comme étant la distance d'une étoile ayant une parallaxe de 1".
Une étoile ayant une parallaxe de 0.1" est, par définition, à 10 pc.
Traduire la relation établie précédemment entre et , et l'exprimer dans le système d'unités (UA, masse de Jupiter).
Le produit , avec en pc et en seconde d'arc, donne directement une distance en UA.
On traite l'équation :
en tenant en compte que le produit , avec en pc et en " donne une distance en UA directement, par définition. En prenant directement en masse jovienne (), on obtient dans le système d'unités (UA, ), pour :
En échelle logarithmique, cette équation définit une droite de pente -1 ; elle passe par le point .
Pour une précision de 1 mas (1 millième de seconde d'arc), la courbe obtenue est définie par :
Parallèle à la précédente, elle contient le point .
Comme le montre le diagramme ci-joint, aucune planète du système solaire n'est ainsi détectable à ce niveau de précision astrométrique.
C'est la même chose que précédemment. Seule l'application numérique change.
Par rapport au cas précédent, le gain en précision d'un facteur 20 déplace la limite vers les faibles masses, passant p.ex. par le point .
Si les graphes ont été dressés, la réponse n'est plus qu'une question de domaine.
Planètes détectables : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Seules les planètes géantes sont donc détectables, pas la Terre !