Les 3 lois énoncées par Johannes Kepler il y a 4 siècles ont apporté une alternative au paradigme alors en vigueur, les épicycles de Ptolémée, pour décrire le mouvement des planètes.
Elles ont substitué à une version idéalisée du monde des lois physiques basées sur une idée fertile, l'héliocentrisme, développée par Nicolas Copernic, et un concept novateur, la primauté de l'observation (Tycho Brahe).
Un rappel du formalisme mathématique et physique des trajectoires rencontrées dans le problème à 2-corps est donné en fin de sous-chapitre.
Ptolémée (100-170) au deuxième siècle après J.-C., mettait la Terre au centre du système solaire (et donc au centre de l'Univers, à cette époque), et reproduisait le mouvement des planètes par une succession de mouvements circulaires emboîtés. Il contribua à faire admettre pendant plus de quatorze siècles l'idée que la Terre est immobile au centre de l'Univers.
Les travaux astronomiques de Ptolémée sont regroupés dans un ouvrage majeur, la grande syntaxe mathématique, plus connu sous le nom arabe de l'Almageste. L'Almageste reprend dans ses grandes lignes la vision aristotélicienne du monde physique, avec les mêmes dogmes et principes : dichotomie Terre/Univers, immobilité de la Terre, etc.
Ptolémée rejeta le modèle des sphères emboîtées et perfectionna grandement les modèles grecs en introduisant la notion de point équant, un point fictif symétrique de la Terre par rapport au centre excentrique de l'orbite d'une planète. Le système résultant est extrêmement complexe, mais d'une précision mathématique remarquable (le modèle de Ptolémée permet ainsi de prédire des éclipses de Soleil). La perfection de ce modèle fera qu'il ne sera globalement pas remis en cause avant le XVIème siècle.
Copernic (1473-1543), frappé par la complexité du système de Ptolémée, va bâtir une nouvelle représentation du monde, dans laquelle le Soleil est fixe au centre du système solaire. Cette révolution de pensée ne s'imposera qu'après les observations de Galilée.
Dans le système de Copernic, le Soleil remplace la Terre comme centre du monde.
Nicolas Copernic a publié son ouvrage De Revolutionibus orbium caelestium l'année de sa mort. Tous les mouvements planétaires sont centrés sur le Soleil, et la Terre n'est ni immobile, ni au centre du monde.
Elle est en effet animée de 2 mouvements : l'un sur elle-même en 24 h (qui remplace le mouvement de la sphère des fixes des Grecs anciens) et l'autre autour du Soleil en un an, faisant de la Terre une planète comme les autres.
Contrairement à ce que l'on croit parfois, Copernic ne va pas démontrer l'héliocentrisme, car il faudra attendre plus de 150 ans pour avoir une preuve du mouvement de la Terre. L'argument de Copernic est que son modèle est plus simple, plus logique et plus "harmonieux" que celui de Ptolémée (même si dans le détail le fonctionnement mathématique du système copernicien est assez complexe). Le De Revolutionibus, malgré son côté fondamentalement révolutionnaire, fut reçu avec relativement d'indifférence par les savants de l'époque. Les travaux de Copernic connurent dans un premier temps la célébrité grâce aux éphémérides des planètes qui en furent déduites.
Divers éléments d'histoire sont proposés au fil des pages, tel que le présente le tableau suivant.
Tycho Brahe a introduit une composante essentielle dans l'histoire de l'astronomie : des observations de qualité hors pair, menées pourtant sans l'aide d'aucun instrument optique.
Dans sa démarche, Tycho Brahe fut grandement aidé par le roi du Danemark, qui subventionna largement l'observatoire d'Uraniborg.
Jean Kepler est né en Allemagne en 1571. Elève brillant, il devient professeur de mathématiques en 1594 ; il a pour maître en astronomie l'astronome Michel Maestlin, qui l'initie au système de Copernic.
En dessinant une figure au tableau noir en juillet 1595, Kepler eut la révélation d'une idée à laquelle il attacha une importance considérable : pourquoi le système solaire comporte-t-il six planètes, et quel lien existe entre les dimensions de leurs orbes ? Euclide ayant montré qu'il existait cinq polyèdres réguliers, chacun inscriptible dans une sphère et circonscriptible à une autre sphère de même centre, les cinq intervalles qui existent entre les six planètes ne peuvent pas, aux yeux de Kepler, être le fruit du hasard : le Créateur a agi en géomètre et l'homme est en mesure de découvrir le plan et la perfection du monde créé.
Kepler publia ses théories en 1596, ce qui lui valu une certaine notoriété, notamment celle d'être appelé auprès du plus grand astronome-observateur de l'époque, Tycho Brahe. Lorsque Kepler arrive à Prague en février 1600, il se voit confier par Tycho Brahe l'étude de l'orbite de Mars. Cette planète présentait depuis l'Antiquité des anomalies dans son mouvement, alors impossibles à expliquer.
A partir des observations accumulées par Tycho Brahe, Kepler se rend compte qu'il faut rejeter la théorie des mouvements circulaires uniformes. Pour résoudre le problème de l'orbite de Mars, Kepler choisit quatre positions de la planète et, après de laborieux calculs entachés d'erreurs qui, par chance, se compensent, parvient à obtenir une orbite circulaire où le Soleil occupe le point équant. Ce point équant, inventé au IIe siècle de notre ère par l'astronome Ptolémée, est un point symétrique du Soleil par rapport au centre de l'orbite. Pourtant, si d'autres positions de Mars s'insèrent parfaitement dans la nouvelle orbite ainsi définie, deux observations s'écartent de près de 8' de la position théorique : cette différence est supérieure à la précision des mesures. Au lieu de les rejeter, Kepler renonce à son hypothèse : l'orbite ne peut pas être un cercle.
Avant de se replonger dans la quête du mouvement de Mars, Kepler décide de revoir dans le détail le mouvement de la Terre autour du Soleil. En effet, pour passer d'une position géocentrique à une position héliocentrique de Mars, il est nécessaire de traiter correctement le mouvement orbital de la Terre : si celui-ci est entaché d'erreurs, elles se répercuteront sur le mouvement de Mars.
La vision géocentrique est nécessaire - c'est ce que l'on voit - mais pas suffisante : elle ne permet pas une approche totalement raisonnée. Mettre le soleil au centre, comme l'a fait Copernic, permet non seulement de simplifier la forme de l'orbite, mais de plus a conduit Kepler à mesurer précisément la trajectoire de Mars.
En effet, si l'on observe Mars à des dates différentes, mais espacées d'un multiple de la période de révolution sidérale de Mars, alors la position de Mars par rapport au Soleil et aux étoiles est fixe. Il n'en est rien pour la Terre, qui en une durée non reliée à sa propre période de révolution a parcouru une portion de son orbite.
Cette situation permet d'observer Mars dans la même position par rapport au Soleil et aux étoiles, mais sous un angle différent. On peut alors mesurer la distance à Mars par triangulation.
Kepler imagine une méthode pour obtenir l'excentricité de l'orbite de Mars à partir de trois observations de Mars faites à 687 jours d'intervalle (période de révolution sidérale de Mars). Il sait en outre que plus les planètes sont proches du Soleil, plus elles se déplacent vite, tandis que plus elles s'en éloignent, plus leur mouvement ralentit. Kepler en déduit que l'action du Soleil doit varier en fonction de la distance de la planète au Soleil ; il la suppose inversement proportionnelle à la distance. Première erreur.
Kepler cherche ensuite à calculer la durée que met la Terre pour passer d'une position à une autre. Il décompose pour cela une portion de l'orbite en petits segments et s'aperçoit que la durée passée par la Terre sur de petits arcs est approximativement proportionnelle à la distance de ces arcs au Soleil. Il assimile donc une surface à une somme de lignes. Deuxième erreur.
Mais il transforme ces deux déductions en une loi correcte, la loi des aires : le rayon vecteur qui joint une planète au Soleil balaie des aires égales en des intervalles de temps égaux. Historiquement, Kepler découvrit donc en premier la loi que nous appelons la deuxième loi.
Kepler reprend alors son étude de l'orbite de Mars. En calculant avec son hypothèse des aires un grand nombre de positions, il obtient un ovale, qu'il assimile à une ellipse. Il constate alors que les positions de Mars sont correctement représentées. La trajectoire elliptique, appelée aujourd'hui la première loi, est découverte : les planètes décrivent autour du Soleil des ellipses dont ce dernier occupe l'un des foyers. Kepler publie ses découvertes en 1609 dans un ouvrage difficile, l'Astronomia nova ("l'Astronomie nouvelle").
Si la chance a favorisé Kepler dans ses recherches (forte excentricité de l'orbite de Mars, erreurs de principe qui se compensent), on doit reconnaître en lui un travailleur acharné et inspiré. On lui doit surtout l'abandon du mouvement circulaire uniforme -- principe remontant à l'Antiquité auquel Tycho Brahe accordait encore une valeur absolue -- et un souci constant de vérifier que les hypothèses s'accordent avec les observations (ce qui n'était pas le cas de Copernic), en quoi il mêle intimement faits et théories, deux composantes fondamentales de la démarche scientifique.
Toujours attaché à trouver des harmonies dans les orbites planétaires, Kepler essaye d'associer les intervalles musicaux aux diamètres des orbites planétaires. Cette idée qui nous semble aujourd'hui un peu étrange le conduit à la troisième loi en 1618 : les cubes des demi-grands axes sont proportionnels aux carrés des périodes de révolution. La troisième loi de Kepler contribuera à stimuler les découvertes ultérieures de Newton sur la gravitation universelle et le mouvement des deux corps.
Kepler a reconstruit l'orbite de Mars en analysant son orbite sous une double approche : le mouvement de Mars autour du Soleil est à considérer dans un référentiel héliocentrique ; l'observation de ce mouvement est réalisée depuis la Terre, et apporte un point de vue différent à chaque période sidérale de Mars.
L'appliquette ci-jointe explicite ce point de vue :
Reconstruire l'orbite de Mars
La première loi de Kepler énonce que la trajectoire des planètes est plane. C'est ce que dévoile la trace d'une orbite planétaire, lors d'une révolution sidérale.
Référentiels - Notion sur les coniques
Les 3 lois de Kepler expriment les conclusions que Kepler a tirées des observations de Tycho Brahe. Leur caractère empirique -- elles décrivent le mouvement d'une planète autour du soleil, mais ne l'expliquent pas -- n'obère en rien leur portée. Elles ont permis la formalisation par Newton de la loi de gravitation universelle.
Ces lois, obtenues dans le cas particulier du système solaire, se généralisent à tout système analogue, correspondant à un potentiel central. L'objet considéré, dans ce potentiel, ayant une masse très inférieure à la masse du potentiel central, et n'étant pas perturbé par d'autres satellites de , présente alors les propriétés suivantes :
La 2ème loi de Kepler, ou loi des aires, illustrée dans plusieurs cas.
Les différentes "aires balayées" par le rayon vecteur en des durées égales sont égales. Le secteur angulaire correspondant est donc bien plus grand au voisinage du périhélie que de l'aphélie, et cet effet est d'autant plus marqué que l'excentricité de la trajectoire est proche de 1.
La 2ème loi de Kepler permet la détermination de l'équation horaire du mouvement le long de la trajectoire de l'objet.
Les positions des objets (comète de Halley, satellite sur orbite de transfert géostationnaire) sont ici représentées à des dates équiréparties le long d'une période orbitale. Le mouvement est d'autant moins uniforme que l'excentricité de l'orbite est proche de 1 ; la vitesse orbitale est plus rapide au périastre qu'à l'apoastre.
La 3ème loi de Kepler entraîne une période d'autant plus rapide que la planète est proche de l'étoile. L'animation ci-jointe, supposant de manière uniquement illustrative qu'à une date donnée les planètes telluriques pourraient être en phase, montre leur avancée respective au bout d'une durée égale à la période de révolution de Mercure.
Vérifier à l'aide de l'appliquette la 3ème loi de Kepler pour les planètes du système solaire.
On remarque que la validité est moins bonne pour les planètes au-delà de Jupiter, qui ressentent en fait un champ de force moyen de masse totale la masse du Soleil complétée par celle de Jupiter.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Cet exercice vous propose une lecture commentée de l'histoire de l'obtention des lois de Kepler. Il se réfère au texte présentant les aspects historiques de l'oeuvre de J. Kepler.
Pourquoi 6 planètes seulement sont-elles citées ? Les identifier.
Que signifie "traduire correctement le mouvement orbital de la Terre" à l'époque de Kepler?
Que représentent 8' (8 minutes d'angle) dans le ciel ? Traduire cette distance angulaire en : fraction du diamètre lunaire, diamètre martien maximal, longueur rapportée sur l'orbite martienne, durée de parcours sur l'orbite martienne. On donne :
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Préciser les conditions dans lesquelles les lois de Kepler s'appliquent.
[1 points]
Que représente et signifie le terme "constante", dans l'équation
qui traduit la 3ème loi de Kepler.
[1 points]
A quelle(s) condition(s) pourrait-on appliquer les lois de Kepler à une étoile au sein d'un amas stellaire ?
[1 points]
Comme le montrent les observations de Kepler, le mouvement de Mars, vu de la Terre et décrit dans un référentiel géocentrique, n'est pas des plus simples à comprendre. Ce qui ne va pas ? Le référentiel !
Vue de la Terre, l'orbite apparente de Mars dessine une boucle. Cette vision géocentrique complique la perception du phénomène. Vue du Soleil, à la conjonction planétaire, la Terre se contente de doubler Mars.
Problème : comment avoir, lorsque l'on est observateur terrestre, autre chose qu'une vision géocentrique ?
Les astronomes Copernic et Kepler ont résolu ce problème, en conceptualisant ces mouvements, Copernic, en mettant le soleil au centre du système solaire, Kepler en décrivant les mouvements planétaires par ses 3 lois.
La page "Des lois de Newton aux lois de Kepler" montre comment l'on dérive aujourd'hui les lois de Kepler des lois de la gravitation et du formalisme de mécanique classique. Mais historiquement, les 3 lois de Kepler sont antérieures au formalisme newtonien, comme le plus souvent le fait observationnel précède la formalisation théorique. Il est important de voir comment les lois de Kepler portent en elles les germes de la loi de gravitation.
La 1ère loi de Kepler donne un rôle particulier au soleil, qui peut être doublement interprété.
Du point de vue dynamique, le rôle central du soleil est clairement énoncé. Si aujourd'hui la prépondérance du soleil au sein du système solaire est un fait avéré et reconnu, il n'en était rien au XVIIe siècle. Le Soleil est centre de force, et ce d'autant plus que toute masse dans le système solaire est négligeable devant la masse du soleil.
En terme de référentiel d'étude, la 1ère loi introduit clairement le référentiel héliocentrique, qui est le "bon" référentiel d'étude, car bien mieux galiléen que le référentiel géocentrique. La première loi identifie donc clairement un centre de force supposé immobile, ainsi que le bon référentiel associé.
La 2ème loi de Kepler énonce la loi des aires, càd la conservation du moment cinétique du système. Ceci est spécifique des forces centrales. Des 1ère et 2ème lois ressort donc l'idée que le soleil est centre de force. Cette force peut s'écrire , le vecteur étant un vecteur unitaire radial défini par rapport au centre de force.
Le lien entre la période et le demi-grand axe donné par la 3ème loi de Kepler est spécifique à une dépendance particulière du module de la force vis à vis de la variable radiale. Cette loi n'apparaît que pour une force variant en .
L'ensemble des lois de Kepler conduit finalement à une force s'écrivant de la forme :
Les lois de Kepler n'en disent pas plus sur ce paramètre . Ce sont les lois de la gravitation, dues à Isaac Newton, qui permettent d'expliciter sa forme.
En coordonnées polaires planes, définies dans le plan de l'orbite par rapport au foyer décrit par la 1ère loi de Kepler, on exprime les rayon vecteur, vitesse et accélération de l'objet par :
La composante orthoradiale de l'accélération s'identifie, à une constante près, à la dérivée temporelle du moment cinétique (perpendiculaire au plan de la trajectoire) :
La nullité de la composante orthoradiale de l'accélération est bien la signature d'une force centrale.
La démonstration de la 3ème loi de Kepler, dans le cas d'un mouvement circulaire, dérive du jeu d'écriture suivant, avec le rayon de l'orbite, la période et la vitesse de l'objet :
Si, historiquement, les lois de Newton ont été dérivées des lois de Kepler, on retrouve aujourd'hui les lois de Kepler comme application des lois de Newton.
L'examen des masses des principaux objets du système solaire dévoile un poids lourd, le soleil, entouré d'un cortèges de petits objets, les planètes. Ceci définit le cadre des approximations usuellement faites pour décrire le mouvement d'une planète : on la considère de masse négligeable par rapport à la masse du soleil, et l'on néglige les interactions interplanétaires.
Le problème se résume à l'interaction entre 2 corps, le soleil de masse et la planète de masse . Le référentiel d'étude est héliocentrique, de centre . On y repère la planète par le rayon vecteur . La planète subit de la part du soleil une force , exprimée par :
L'étude complète du mouvement est un peu technique. La résolution par les formules de Binet ne sera pas menée dans ce cours ; un autre mode de résolution, introduisant le vecteur excentricité, est proposé en exercice.
La relation fondamentale de la dynamique permet de retrouver que la trajectoire est plane. Si l'on note et les position et vitesse de la planète à un instant donné, et le plan défini par ces 2 vecteurs, la relation annonce que l'accélération , colinéaire à , est également dans ce plan. Aucun terme d'accélération ne conduisant hors de ce plan, toute la trajectoire s'y inscrit nécessairement.
Comme il suffit que la force soit centrale pour que le moment cinétique du système soit conservé, la dérivation de la 2ème loi de Kepler est immédiate.
On retrouve enfin facilement la 3ème loi de Kepler dans le cas particulier d'un trajectoire circulaire. La démonstration en proposée en exercice.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 40 min
Une façon très performante de faire de la physique consiste à associer à une loi physique un invariant.
Pour une particule dans un champ de force gravitationnel, le champ de force étant à circulation conservative (voir la signification de ces termes dans le cours de physique), l'énergie mécanique se conserve ; la force étant centrale, le moment cinétique se conserve.
Le but de cet exercice est de montrer quel invariant est associé au fait que le module de la force gravitationnel varie comme l'inverse du carré de la distance. Il permet par ailleurs de retrouver l'équation de la trajectoire elliptique d'un satellite dans un champ de force central, moyennant un peu de gymnastique calculatoire. On considère un satellite, de masse , dans le champ de force central d'un corps de masse . On repère sa position par le vecteur radial . On note le vecteur orthonormé normal au plan de la trajectoire, et portant le moment cinétique du satellite, tel que le trièdre forme un trièdre orthonomé direct.
Exprimer les vecteurs accélération et moment cinétique dans la base (, , ).
On construit le produit vectoriel . Donner son expression en fonction du vecteur .
Intégrer l'équation précédemment obtenue pour .
On multiplie scalairement l'équation précédemment obtenue par le vecteur position . Montrer que ceci permet de retrouver l'équation de la trajectoire
en choisissant pour origine de la variable angulaire la direction et le sens du vecteur excentricité
Faire un schéma, représentant le vecteur excentricité et la trajectoire.
L'observation des systèmes doubles est cruciale en astronomie, car elle donne accès à la mesure de la masse du système. On en voit deux exemples, à des échelles différentes :
La 3ème loi de Kepler porte en elle, comme toute loi physique, une potentialité énorme : généraliser le particulier, pour mieux comprendre comment fonctionne l'univers.
Il se trouve que sur ce point de vue, elle fonctionne extraordinairement bien. Elle permet de "peser" tout objet de l'Univers, à la seule condition qu'un objet moins massif tourne autour de lui.
Trajectoires elliptiques
Peser est à prendre ici non dans son sens physique (mesurer le poids), mais dans son sens de la vie courante : mesurer la masse. La mécanique newtonienne permet de préciser la constante intervenant dans la 3ème loi de Kepler appliquée à un système ressemblant au système solaire : un ou des objets peu massifs tournant dans le potentiel central d'un corps plus massif.
Cette loi implique 3 paramètres physiques : la période de révolution et le demi-grand axe de l'orbite, et la masse du corps central.
La mesure de 2 parmi ces 3 paramètres permet d'en déduire le 3ème : ceci est mis à profit pour déterminer la masse du centre de force à partir des paramètres orbitaux et . Ces 2 termes sont en effet observables, alors que la masse ne l'est pas.
La mesure de la période nécessite de repérer le mouvement le long de la trajectoire.
La mesure du demi-grand axe de l'orbite découle de la mesure de sa taille angulaire, et nécessite de connaître la distance du système. On voit une fois encore l'importance de la mesure des distances en astronomie.
Planète | |||||
UA | an | deg | |||
Mercure | 0.3871 | 0.2408 | 7.0 | 0.206 | 0.9996 |
Vénus | 0.7233 | 0.6152 | 3.4 | 0.007 | 1.0002 |
Terre | 1.0000 | 1.0000 | -- | 0.017 | 1 |
Mars | 1.5237 | 1.8808 | 1.8 | 0.093 | 1.0000 |
Jupiter | 5.2026 | 11.862 | 1.3 | 0.048 | 0.9992 |
Saturne | 9.5547 | 29.457 | 2.5 | 0.056 | 0.9948 |
Uranus | 19.218 | 84.020 | 0.8 | 0.046 | 0.9946 |
Neptune | 30.109 | 164.77 | 1.8 | 0.009 | 0.9946 |
Indépendamment de l'inclinaison sur l'écliptique et de l'excentricité de l'orbite de chacune des 8 planètes, la relation est vérifiée, avec la période de révolution sidérale. Les désaccords proviennent des écarts aux hypothèses de Kepler. Remarque : dans le système solaire, les masses des planètes et de la plupart de leurs satellites sont connues avec une précision relative de l'ordre de . Il s'agit de la précision à laquelle est mesurée la constante gravitationnelle . Le produit est souvent déterminé avec une précision bien meilleure.
Lorsque l'on choisit le système d'unités où les temps se comptent en année, les distances en unité astronomique, et les masses en masse solaire, la 3ème loi de Kepler se réécrit, pour le système solaire.
Sans mener aucun calcul, il suffit pour s'en convaince d'examiner le cas de l'orbite terrestre, pour lequel = 1 UA, = 1 an, qui valide le cas de tout autre planète.
Pour un autre système caractérisé par un centre de force de masse , la 3ème loi devient, toujours dans le système d'unités (UA, an, ) :
Une application de cette loi sur différents exemples illustre comment une loi physique peut étendre sa validité sur une très large gamme de valeurs.
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
Une équipe dirigée par W. Merline a observé en 1998 l'astéroïde (45)Eugénie avec l'optique adaptative du télescope CFH. Les observations ont mis en évidence la présence d'un petit satellite.
Période | 4.7 j |
Demi-grand axe | 1190 km |
Diamètre de Eugénie | 215 km |
Diamètre du satellite | 13 km |
Déterminer la masse de (45)Eugénie
En déduire la masse volumique moyenne de Eugénie. Estimer sa composition.
Peut-on estimer la masse du petit satellite ?
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Notre galaxie, la Voie Lactée, a la forme d'une galette d'environ 30000 pc de diamètre et 2000 pc d'épaisseur. La région centrale est formée d'un bulbe d'allure sphérique de 2 700 pc de rayon, qui contient l'essentiel de la masse galactique. Le Soleil orbite à 8000 pc du centre galactique. D'après les mesures Doppler effectuées sur la raie à 21 cm de l'hydrogène, l'orbite du Soleil est approximativement circulaire, et la vitesse orbitale du Soleil est d'environ .
Déterminer la période du mouvement du soleil autour du centre galactique. L'exprimer en années.
Estimer la masse du bulbe galactique, en unité de masse solaire .
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Retrouver l'expression de la 3ème loi de Kepler d'après le cas particulier d'une orbite circulaire, lorsque l'on suppose que les masses des 2 objets vérifient .
[1 points]
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
La comète de Halley a une période sidérale de 76 années. En déduire le demi-grand axe de son orbite.
[1 points]
pages_enonce-loi-kepler/enonce-loi-kepler-sexercer.html
pages_lois-kepler/enonce-loi-kepler-sexercer.html
Lesquelles étaient connues en l'an 1600 ?
De Mercure à Saturne, on compte 6 planètes, Terre incluse. Kepler, suivant l'option de Copernic, compte la Terre comme planète : c'est une forte opinion héliocentrique.
Introduire la notion de référentiel.
Il s'agit de choisir le référentiel héliocentrique comme référentiel d'étude, afin de pouvoir proprement corriger tout mouvement du mouvement relatif de la Terre autour du Soleil.
Le diamètre lunaire couvre environ 1/2 degré.
L'erreur de 8', rapportée au diamètre de la Lune de l'ordre de 30', en représente un petit quart.
Le diamètre angulaire maximal de Mars est donné par le rapport de son diamètre linéaire à la distance minimale Terre-Mars, de l'ordre de 0.5 UA (parfois moins, en raison de l'excentricité de l'orbite martienne) :
Le diamètre angulaire, donné par le rapport du diamètre linéaire à la distance considérée, vaut :
.
Il est à comparer à 8' = 480" ; 8' représentent 26.5 diamètres angulaires martiens.
La distance linéaire sur l'orbite est donc de 26.5 diamètres linéaires martiens, soit 180 000 km.
La fraction de l'orbite correspondante s'élève à 8' / 360.60' = 1/2700. Elle est parcourue en 687 j/2700 0.25 j, soit 6 heures.
pages_lois-kepler/newton-kepler-sexercer.html
Revenir aux définitions. Revoir l'expression du moment cinétique.
Le vecteur accélération s'identifie au champ gravitationnel :
Le vecteur moment cinétique s'écrit par définition :
Et donc :
car est nul, et
Dans la base directe :
Le produit vectoriel donne sans piège :
Dans le premier terme, est constant.
Par définition, , et donc
L'intégration du produit vectoriel est immédiate, le moment cinétique étant un vecteur constant :
s'intègre en .
Intégration du 2e membre :
s'intègre en .
Et il ne faut pas oublier la constante d'intégration, vectorielle, ici dénommée :
Le vecteur est perpendiculaire au vecteur moment cinétique, donc dans le plan de la trajectoire.
On rappelle la relation concernant le produit mixte :
En permutant les termes du produit mixte : .
Par ailleurs : .
On en tire la relation demandée, avec le paramètre égal à .
Schémas pour des excentricités de 0.4 et 0.7. On peut par exemple appuyer le vecteur excentricité sur le bipoint OF, le point O étant le centre de l'ellipse, et F le foyer correspondant au centre de force.
pages_lois-kepler/peser-kepler-sexercer.html
Il s'agit d'une application de la 3ème loi de Kepler. On rappelle
Le calcul en unités SI avec les données:
, , et la constante gravitationnelle ,
aboutit par application de la 3e loi de Kepler à :
On suppose une forme sphérique de rayon , de volume
La masse volumique s'écrit : ,
avec le volume , on trouve :
kg.m.
L'astéroïde (45)Eugénie semble peu dense, avec vraisemblablement un empilement lacunaire de roches.
Une hypothèse sur la masse volumique du petit satellite est nécessaire.
C'est impossible par la 3ème loi de Kepler. Une estimation, supposant une masse volumique moyenne identique à celle de Eugénie, conduit à une masse dans le rapport du cube des rayons :
D'où : . On peut vérifier, a posteriori et dans le cadre de l'hypothèse posée, que cette masse est très petite devant la masse du satellite principale, et que donc la 3ème loi de Kepler s'applique bien pour déterminer la masse d'Eugénie (cf. question 1).
pages_lois-kepler/peser-kepler-sexercer.html
Commencer par déterminer le rayon de la trajectoire du soleil autour du centre galactique, avec .
La conversion du rayon des pc aux m donne :
La détermination de la période résulte alors de la simple cinématique :
, soit s : de l'ordre de 230 millions d'années.
Mener le calcul en unités UA, an et , avec .
La mesure du rayon en UA donne : .
La 3e loi de Kepler aboutit alors à .
Le bulbe galactique représente l'équivalent d'environ 85 milliards de soleils.
pages_lois-kepler/peser-kepler-sevaluer.html
Définir convenablement un système, et faire un bilan de force
Exprimer l'accélération radiale en fonction de la vitesse et du rayon de courbure de la trajectoire.
Relier la vitesse orbitale au rayon et à la période orbitale .
pages_lois-kepler/peser-kepler-sevaluer.html
Traiter le calcul directement en UA et années
En UA et années; = 1 dans le système solaire
Le lien entre demi-grand axe, excentricité, périhélie et aphélie s'exprime par :