L'astrophysique d'aujourd'hui s'appuie sur des outils instrumentaux de pointe.
Le but de ce chapitre est de parcourir quelques-uns des grands principes instrumentaux, qui permettent de mesurer les informations spatiale, spectrale, temporelle... présentes dans les signaux astrophysiques. Il montre comment recueillir, décortiquer, investiguer, redresser et interpréter ces derniers.
Le sous-chapitre Outils rappelle des notions d'optique (géométrique et physique) indispensables.
Le sous-chapitre Chaîne de mesure raconte le chemin des photons, de leur collecte au traitement du signal qu'ils transportent.
Le sous-chapitre Techniques et instruments dévoile plus en détail différents types d'instruments, dont l'optique adaptative.
Le chapitre Outils reprend quelques grandes lignes de l'optique géométrique et de l'optique physique, dans une approche clairement astrophysique (les objets sont p.ex. vraiment à l'infini !), nécessaires à la compréhension de la formation des images en astrophysique.
Quelques notions d'optique de base sont rappelées, afin de comprendre dans les grandes lignes les principes instrumentaux les plus couramment mis en oeuvre pour acquérir une image en astronomie.
Les images de grands champs stellaires sont typiquement obtenues par observation au foyer primaire d'un télescope, càd au foyer du miroir primaire collecteur de photons.
Pour en savoir plus : projet MEGACAM du télescope CFH
Optique géométrique : vocabulaire de l'optique géométrique, image d'un objet à l'infini.
Formation d'image au foyer primaire d'un télescope.
Le collecteur de photons le plus couramment utilisé est le miroir parabolique, qui convertit après réflection une onde plane en une onde sphérique convergente. Un miroir parabolique conjugue ainsi les sources de lumière situées à l'infini au foyer de la parabole. Un tel collecteur est équivalent à une lentille de diamètre et focale identique. Une lentille fonctionne en transmission et non en réflexion comme un miroir, mais le principe de fonctionnement est le même. Une lentille transforme une onde plane en onde sphérique, et concentre ainsi la lumière provenant d'une étoile lointaine située sur son axe optique en son foyer.
Un objet à l'infini, s'il est résolu, se caractérise par une taille angulaire . Au foyer du miroir primaire du télescope, cet objet donne une image de taille linéaire telle que , avec la focale du collecteur. L'angle est le plus souvent très petit, et donc confondu avec sa tangente. On garde, avec compté en radian :
L'analogie avec une lentille est directe.
Tous les systèmes optiques donnant une image réelle d'un objet réel peuvent se résumer en un système comprenant une seule lentille, équivalant au système entier. Dans le cas de l'observation astronomique où, mis à part l'observation in situ apportée par les atterrisseurs des sondes planétaires, l'objet est à l'infini, l'observation a donc lieu au foyer image de cette lentille équivalente.
Localisation du foyer primaire, et donnée de quelques éléments d'un télescope en monture équatoriale.
La parabole a pour propriété de ramener l'ensemble des rayons lumineux en provenance d'une source située à l'infini sur son axe optique (l'onde incidente est alors plane) en un même point : son foyer. On parle alors de conjugaison optique entre le foyer de la parabole et l'infini.
Ceci n'est en fait rigoureusement vrai que pour un rayon incident parallèle à l'axe de la parabole. Un faisceau de rayons parallèles inclinés sur l'axe optique ne va pas converger en un foyer unique, ce qui conduit à l'aberration de sphéricité : le plan focal est en fait incurvé.
L'appliquette ci-jointe montre comment déterminer la lentille simple équivalente à un montage optique recueillant un faisceau provenant de l'infini. Elle se situe à l'intersection des rayons incidents d'une part, et convergeant vers le détecteur d'autre part.
L'appliquette ci-jointe rappelle, si besoin est, les règles pour localiser l'image par une lentille d'un objet à distance finie.
Image d'un objet à l'infini, image d'un objet au foyer.
L'étude d'un montage optique particulièrement utile en astronomie, le montage afocal, montre que la taille angulaire du champ sur le ciel (champ objet) et le diamètre du faisceau lumineux en sortie de l'instrument sont liés de façon simple au grossissement du système.
Que ce soit pour observer à l'oeil nu, ou pour alimenter un spectromètre, le collecteur a pour fonction de transformer un faisceau à l'infini en un autre faisceau à l'infini.
L'objectif (la lentille ou le miroir côté objet) forme de l'objet à l'infini une image au foyer. L'oculaire (si le détecteur est l'oeil) ou l'optique de chambre permet de regarder cet objet à l'infini.
L'association de 2 optiques, l'objectif (côté objet) et l'oculaire (côté oeil) de foyer commun, transforme un faisceau parallèle en un autre faisceau parallèle.
Les focales équivalentes de l'objectif et de l'oculaire étant respectivement et , le grossissement du faisceau, égal au rapport des tailles angulaires des image et objet , vaut en valeur absolue :
En effet, l'image intermédiaire au foyer commun a pour taille linéaire .
Les focales équivalentes de l'objectif et de l'oculaire étant respectivement et , le rapport des tailles du faisceau en entrée et en sortie vaut, en valeur absolue :
En effet, l'inclinaison du faisceau entre les foyers s'écrit, dans l'hypothèse des petits angles (pour laquelle ) : .
Le diamètre du faisceau en sortie est d'autant plus important que le champ objet est grand.
De ce qui précède, on déduit qu'en sortie d'un montage afocal, une instrumentation de taille réduite (dimensionnée par ) va nécessiter un grossissement élevé, et donc ne pourra porter que sur un champ objet de taille restreinte.
La notion d'étendue de faisceau généralise cette idée.
Viser un objet, c'est arriver à positionner précisément un collecteur et son instrument d'analyse. Ensuite, selon les objectifs scientifiques, on s'intéresse à un champ plus ou moins grand. La taille du champ est reliée aux propriétés du collecteur et de l'instrumentation.
L'angle d'ouverture d'un collecteur de lumière mesure le rapport entre le diamètre du collecteur et la focale résultante. Les instruments anciens et les lunettes présentent des angles d'ouverture fermés : le tube focal, de longueur très voisine de la focale résultante, est long et grand devant le diamètre collecteur. Les collecteurs récents et/ou de grand diamètre présentent de grands angles d'ouverture, pour limiter leur longueur. Il en est de même des antennes submillimétriques.
L'observation sur un grand champ nécessite un grand détecteur. Ceci est aujourd'hui réalisé par la juxtaposition de plusieurs détecteurs bidimensionnels de lumière comme les CCD ou les CMOS.
Optique géométrique
Former une image dans de 'bonnes' conditions nécessite de bien dimensionner une optique ; le champ est l'une des grandeurs importantes à considérer. Il dépend des propriétés d'ouverture du collecteur.
Un télescope se caractérise par sa focale résultante et par le diamètre du collecteur.
L'angle d'ouverture d'un instrument est le rapport entre le diamètre et la focale résultante, soit, avec les notations proposées, .
Le nombre d'ouverture d'un télescope est le rapport inverse.
Comme en photographie, on parle d'un instrument ouvert à avec respectivement les nombres d'ouverture .
Exemples typiques d'ouverture : de à .
Plus le nombre d'ouverture est petit, plus le télescope est ouvert (grand angle d'ouverture) et admet des rayons de grande inclinaison. Un petit nombre d'ouverture correspond à une courte focale, ou à un grand diamètre.
Les télescopes les plus récents (télescopes optiques, radiotélescopes), de par leur grand diamètre collecteur, sont en général très ouverts, afin de limiter la longueur de leur focale, et donc leur encombrement.
Le champ objet est la région du ciel effectivement observée dans de bonnes conditions (stigmatisme suffisant pour la qualité d'image requise ; éclairement du champ uniforme, sans vignetage). Son extension dépend du collecteur, et de l'instrumentation et de son grossissement.
Avec la focale résultante d'un collecteur et la taille du détecteur effectivement éclairée, le champ objet s'écrit simplement (dans l'approximation des petits angles) :
Comme l'angle d'ouverture, le champ objet décroît si la focale du télescope augmente.
L'animation illustre comment l'ouverture géométrique d'un télescope varie avec la focale d'un collecteur. Plus le télescope est ouvert, plus l'inclinaison des rayons dans le télescope est importante.
L'animation illustre comment la taille du champ objet varie avec la focale du collecteur.
Les données de l'appliquette ci-jointe reportent les mesures effectuées par un groupe d'étudiants observant au télescope de 60 cm du campus de Meudon de l'Observatoire de Paris. Le but de l'observation, premier contact avec le télescope, consiste à prendre conscience que le champ accessible au pointage est restreint, et qu'il est nécessaire pour pouvoir pointer un objet de garantir une précision angulaire, exprimée en seconde de temps et non d'angle, meilleure que 30 s.
Traversée du champ
L'entraînement du télescope étant arrêté, les étoiles défilent dans le champ : les durées T1 et T2 mesurent la traversée du diamètre du champ par des étoiles brillantes, pour deux grossissements différents.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
Déterminer la focale équivalente d'un télescope de diamètre ouvert à f/3.75.
L'image est formée sur une matrice CCD de pixels, avec des pixels carrés de côté . Quel champ voit un pixel ? Déterminer le champ de vue total dans le ciel.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Le télescope T60, installé sur la table équatoriale du campus de Meudon de l'Observatoire de Paris, présente un miroir primaire de diamètre =60 cm.
Déterminer son nombre d'ouverture, sachant que sa focale résultante vaut F = 9 m.
Quel grossissement est obtenu avec des oculaires de distance focale 45 ou 30 mm ?
L'ouverture du faisceau image étant de toutes façons inférieure au champ de vision de l'oeil (environ 60 degrés), déterminer le diamètre maximal du champ objet pour un oculaire de focale 45 ou 30 mm.
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
Cet exercice s'appuie sur les données de l'appliquette "mesure du champ". Il est préférable d'avoir auparavant traité la section Systèmes de coordonnées .
Montrer par un schéma qu'une étoile de déclinaison possède, du fait de la rotation diurne, une vitesse angulaire proportionnelle à .
[2 points]
L'étoile traverse le champ de l'instrument, de diamètre angulaire en une durée . Montrer que l'on a :
si le champ est mesuré en seconde d'arc et la durée en seconde de temps.
[2 points]
Vérifier la relation précédente avec les données de l'appliquette (pour tracer la fonction : sélectionner la 1ère ligne de la 3ème colonne (C1), et demander le calcul : = 1./15./cos(pi * B1 / 180.))
[1 points]
Avec les données de l'appliquette, déterminer dans les 2 cas (avec des grossissements différents) le diamètre angulaire du champ objet.
[1 points]
Les grossissements, dépendants de l'oculaire utilisé, valent respectivement 140 et 300. Montrer que les champs images ont une taille analogue au champ de vue de l'oeil humain, de l'ordre de 60 degrés.
[1 points]
Que l'observation astrophysique serait facile si l'image d'un point était un point ! Dans le meilleur des cas, l'image d'une étoile est une tache de diffraction, mais le plus souvent, c'est une structure spatialement et temporellement bien plus complexe.
Le but de cette section est de comprendre et d'interpréter la structure spatiale d'une image simple.
L'astrophysique nous apprend que les étoiles sont des sphères gazeuses, tellement lointaines qu'il est impossible dans la plupart des cas de les résoudre spatialement. Pourquoi alors les représente-t-on et les voit-on avec diverses formes tellement différentes d'un point ou d'un cercle, mais le plus souvent proches du symbole ?
En fait, plusieurs phénomènes se conjuguent pour aboutir à ces formes et les expliquer :
L'image d'un objet ponctuel, non ponctuelle, est donnée par la fonction de transfert de la chaîne de détection. Cette fonction de transfert, dans ce cas précis, s'appelle fonction d'étalement du point, soit FEP en français ou PSF en anglais (point spread function).
Connaître ou estimer la fonction d'étalement du point est une étape indispensable pour le traitement d'image. Autre exemple : la FEP d'une image obtenue par le satellite CoRoT.
On rend compte d'une fonction d'étalement du point simple par sa largeur à mi-hauteur. Souvent, les images obtenues dans les longueurs d'onde millimétriques ou radio mentionnent explicitement l'extension à mi-hauteur de la tache image élémentaire.
La résolution spatiale dépend intimement de la FEP : distinguer les détails d'un champ s'avère impossible aux échelles plus petites que la largeur à mi-hauteur de la FEP.
La fonction de transfert, l'image d'un objet ponctuel, transcrit la qualité de la formation d'image.
La fonction de transfert de la chaîne de collecte du signal, ou fonction d'étalement du point, rend compte de l'image non ponctuelle d'un objet ponctuel. Cette fonction de transfert relate toutes les modifications apportées à l'image idéale.
Par définition, l'image d'une source ponctuelle est la fonction de transfert, au bruit près.
L'image d'une source non ponctuelle est son image géométrique idéale convoluée par la fonction de transfert. Au mieux, la fonction de transfert rend compte de la diffraction. Mais elle inclut aussi tous les autres défauts de la chaîne de détection.
Le lien entre la fonction de transfert et la résolution est immédiat : il n'est pas possible d'obtenir de détails plus fins que la fonction de transfert.
Il est souvent suffisant de rendre compte de la fonction de transfert, si elle présente la symétrie circulaire, par sa largeur à mi-hauteur.
Les pages suivantes décrivent la contribution de la diffraction à la fonction de transfert. Les aberrations optiques ne sont pas abordées. Le rôle de la turbulence atmosphérique est traité dans une section à part.
L'animation ci-dessous décompose, dans un cas unidimensionnel, la transformation d'un objet en son image via la FPE.
L'image d'un point n'est pas un point, mais une tache. Au mieux, la tache de diffraction, ou alors une tache élargie par la turbulence.
Le plus souvent, le miroir secondaire occulte le faisceau incident. Le front d'onde initial n'est pas seulement découpé par le miroir primaire, il est aussi amputé de sa partie centrale. La tache de diffraction d'un télescope possédant un miroir secondaire sur son axe optique est moins lumineuse mais plus étendue que celle du miroir primaire considéré seul. La perte de flux lumineux est due à l'occultation par le miroir secondaire d'une partie du faisceau.
L'araignée, le support du miroir secondaire, occulte également la pupille. Sa signature apparaît clairement pour une source brillante.
Sur une image, certains objets semblent soumis à la diffraction, avec de belles aigrettes de diffraction, alors que d'autres non. Les premiers sont des objets non résolus (typiquement une étoile), alors que les seconds sont étendus (typiquement une galaxie). Les contributions des différents points sources d'un objet étendu, non superposées, sont diluées et ne se distinguent pas.
Diffraction de Fraunhofer. Diffraction par une fente rectiligne.
Déterminer et dimensionner le rôle de la diffraction dans la formation d'image.
La demi-largeur angulaire de la tache centrale de diffraction obtenue à la longueur d'onde pour un collecteur de diamètre vaut :
Le facteur 1.22 est d'origine géométrique (dans le cas d'une fente rectiligne de largeur , le facteur est 1) ; c'est la première valeur qui annule la fonction de Bessel qui rend compte de la diffraction par une pupille circulaire.
Il est physiquement impossible de distinguer des détails plus petits que cette tache image : la diffraction fixe la résolution ultime d'un collecteur unique.
Pour comparer la tache de diffraction au diamètre angulaire des objets étudiés, il est utile de connaître l'ordre de grandeur :
et aussi
La relation entre la taille angulaire de la tache image et le diamètre du collecteur montre directement l'intérêt d'augmenter ce dernier : cela permet d'avoir des images angulairement mieux résolues.
L'appliquette ci-jointe montre la diffraction d'une vague de surface par une ouverture étroite.
Le support du miroir secondaire, appelé araignée, occulte le faisceau primaire, et rajoute sa signature à la figure de diffraction, surtout pour les objets brillants.
L'appliquette ci-dessous calcule la tache image de divers collecteurs. Visualiser l'influence, avec un seul collecteur (avec circulaire comme choix de pupille) :
Visualiser l'influence, avec un collecteur et une occultation du secondaire (avec circ+ obst. second. comme choix de pupille) :
Visualiser l'influence, avec plusieurs collecteurs (avec 2 circulaires ou bien croix d'Angel):
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
L'appliquette ci-jointe montre l'étoile double Mizar, dont les 2 composantes sont séparées de 14.4", observées dans le rouge à 800 nm, par un télescope de la classe 1-m.
Déterminer l'échelle de l'image, en "/pixel.
Déterminer le rayon des anneaux concentriques entourant chaque étoile.
Ces anneaux peuvent-ils être dus à la diffraction par le miroir primaire, secondaire (ces anneaux se situent à ) ?
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Les figures ci-jointes montrent le miroir primaire et l'ancien foyer (utilisé jusqu'en 2000) du grand radiotélescope de Nançay (Observatoire de Paris).
L'antenne principale a une taille de . Estimer le profil de la tache angulaire de diffraction, pour les trois longueurs d'onde de travail 9, 18 et 21 cm (raie de couplage spin-orbite de l'hydrogène atomique).
[2 points]
Pourquoi y'a-t-il 3 cornets de détection ?
[1 points]
Discuter de la forme et de l'orientation de ces cornets.
[1 points]
Deux motifs se conjuguent pour privilégier les collecteurs de grand diamètre : la taille de la tache de diffraction et le flux collecté. Comme le montre la table ci-joint, le flux reçu par unité d'élément d'image résolvant varie comme la puissance quatrième du diamètre collecteur, lorsque la taille de la tache image est limitée par la diffraction et que le détecteur échantillonne cette tache image. Le gain obtenu provient d'une part de l'accroissement de la surface collectrice, d'autre part d'une meilleure finesse de la tache de diffraction.
diamètre collecteur | flux total | surface tache image | flux/pixel |
1 | 1 | 1 | 1 |
Il est utile de s'attacher à récupérer une forte densité de flux sur les pixels, comme le montre cet exemple de traitement par optique adaptative.
Les schémas ci-joints illustrent le critère de Rayleigh, qui définit la condition pour distinguer 2 objets de magnitude identique angulairement voisins.
Diffraction de Fraunhofer.
Montrer le lien entre la diffraction et la résolution ultime d'un système optique.
La résolution limite dépend de la taille de la pupille et de la longueur d'onde. L'amélioration de cette valeur limite motive la construction de collecteurs de diamètre le plus grand possible, surtout à grande longueur d'onde.
Le tableau ci-dessous présente diverses taches images, en les traduisant également en distance à laquelle une pomme (de diamètre de l'ordre de 10 cm) présente la taille angulaire correspondante.
Instrument | pomme | ||||
" d'arc | (distance en km) | ||||
oeil | 7 | mm | vis. | 18 | 1.1 |
petit télescope | 12 | cm | vis. | 1 | 20 |
ISO, spatial | 60 | cm | IR | 8 | 2.6 |
VLT, Chili | 8 | m | vis. | 0.015 | 1400 |
VLT, Chili | 8 | m | 20 μm | 0.6 | 33 |
antenne VLBI | 70 | m | 21 cm | 12' | 27 m |
réseau VLBI | km | 21 cm | 0.005 | 4000 |
Le critère de Rayleigh permet de préciser à quelle condition on peut distinguer 2 sources ponctuelles : il faut que le premier zéro de la figure de diffraction de l'une corresponde au maximum de l'autre.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
On cherche à résoudre différents objets, en lumière visible. Déterminer le diamètre minimal du collecteur nécessaire, la résolution angulaire étant limitée par la diffraction, dans les cas suivants.
Un cratère de 20 km sur la Lune (distante de 380 000 km).
Une étoile double, dont les composantes sont séparées de 0.2".
L'apparence d'un objet dépend intimement de la finesse des détails les plus fins. Ainsi, l'identité des anneaux de Saturne n'a été dévoilée que lorsque des observations de qualité suffisante ont permis de trancher parmi les multiples interprétations alors discutées.
Le gain en résolution angulaire permet une meilleure identification des images ; par exemple pour la Lune observée avec un petit collecteur, ou bien un grand collecteur corrigé des premiers ordres de la turbulence.
A grande longueur d'onde, la diffraction empêche une vision spatialement bien résolue, sauf à avoir un collecteur de très grande taille. Pour une antenne radio unique, circulaire de diamètre correspondant à un nombre limité de longueurs d'onde, le lobe d'antenne apparaît très étendu.
Il est important, pour enregistrer une image en respectant sa résolution angulaire, d'avoir des éléments d'image ou pixels convenablement dimensionnés.
La quête de résolution angulaire de plus en plus fine nécessite des bases de collecte d'observation de plus en plus étendues. Comme la taille d'un élément collecteur est limitée (en 2018 : à 8 m en mono-pupille pour les télescopes du VLT, Gemini Nord et Sud, Subaru ; 10 m en pupille segmentée pour les 2 télescopes Keck; bientôt 39 mètres pour l'ELT européen de l'ESO), on se tourne vers l'interférométrie.
La résolution angulaire ne dépend pas uniquement des conditions de collecte du signal, avec un collecteur de diamètre plus ou moins grand ; elle dépend aussi de la façon dont l'image est finalement enregistrée. L'enregistrement du signal, aujourd'hui quasi uniquement sous forme numérique, doit être adapté à la résolution.
Afin que la taille finie des pixels ne limite pas la résolution, le critère de Shannon énonce qu'il faut au moins 2 pixels par élément de résolution.
Par exemple, si la résolution visée est de 0.4", un pixel doit couvrir 0.2". S'il est plus gros, sa taille va limiter la résolution. S'il est plus petit, le signal sera suréchantillonné spatialement, sans gain d'information spatiale.
La résolution dépend de bien d'autres paramètres. On peut citer : la qualité de l'atmosphère, les aberrations géométriques...
L'aspect de galaxie M31 (d'Andromède) dépend de la résolution angulaire instrumentale. Plus elle est élevée, plus les détails observables sont fins.
La résolution est également limitée par la pixélisation, qui conditionne la FEP.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Dans le cadre du développement d'un instrument, on cherche à choisir la caméra optimale, càd celle qui réalisera les performances demandées, pour un coût minimal. Un constructeur propose des caméras de taille 1k1k (1000 px par 1000 px), 1k2k, 2k2k, et 2k4k, avec pixels carrés de 20, 15 ou 9 micromètres de côté.
Le collecteur présente un diamètre de 3.6 m, pour une ouverture f/3.3 En déduire la focale équivalente, puis le lien entre la taille physique du pixel et le champ qu'il couvre.
Le champ doit couvrir , avec une résolution de . En déduire la caméra appropriée.
Difficulté : ☆☆ Temps : 15 min
L'identification de la nature des anneaux de Saturne ne fut pas sans peine. Le but de l'exercice est de déterminer la résolution angulaire nécessaire permettant de le faire.
A l'opposition, Saturne s'approche à 8.5 UA de la Terre. Le rayon planétaire vaut 60 000 km, les rayons interne et externe des principaux anneaux respectivement 90 000 et 140 000 km. On suppose que les anneaux sont observés sous grand incidence (l'incidence maximale est de l'ordre de 26 deg), pour être dans un cas favorable (lorsque la Terre passe dans le plan des anneaux... on ne les voit simplement pas). Néanmoins, pour simplifier les calculs, on s'intéresse au seul problème 1-D portant sur la seule variable radiale, selon la géométrie de la figure jointe.
Refaire à l'échelle schéma de Saturne et de ses anneaux. Déterminer le plus petit élément bien contrasté à observer pour pouvoir identifier les anneaux.
[1 points]
La résolution devant être au-moins d'un facteur 2 plus précis que la taille du plus petit élément à identifier, déterminer la résolution nécessaire.
[2 points]
Analyser spectralement la lumière est à la base de l'astrophysique. Cette section a pour but de rappeler quelques principes de physique permettant une analyse spectrale efficace. L'instrumentation nécessaire s'appuie sur le réseau de diffraction, bien plus efficace pour disperser la lumière qu'un prisme. Mais la mise en oeuvre du réseau nécessite un environnement précis.
Plus la résolution d'un spectre stellaire théorique est élevée :
Définir les notions de résolution spectrale : élément de résolution ; pouvoir de résolution ; intervalle spectral élémentaire.
Le pouvoir de résolution spectrale mesure la capacité à distinguer deux longueurs d'onde différentes et . Il est mesuré par la quantité :
Le pouvoir de résolution est d'autant plus élevé que l'élément de résolution (également appelé résolution spectrale élémentaire ou élément spectral) est petit.
Le pouvoir de résolution peut être exprimé avec les diverses grandeurs spectrales (longueur d'onde , fréquence ) :
Il peut également être traduit en une vitesse, via l'équivalent Doppler:
Instrument | Pouvoir de résolution typique | @ 500 nm (nm) | vitesse (km/s) |
Prisme | 500 | 1 | 600 |
Réseau | 5000 | 0.1 | 60 |
Réseau blazé | 50000 | 0.01 | 6 |
La justification de ce qui précède procède en 2 étapes :
Selon la résolution spectrale, des raies bien marquées, comme celles du sodium à 589.0 et 589.6 nm, apparaîtront plus ou moins clairement, avec l'identification de raies fines entre les 2 éléments du doublet, ou bien noyées dans le flux continu.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
Un spectromètre assure un pouvoir de résolution 25 000 dans le visible à 500 nm.
Déterminer la largeur d'un élément spectral élémentaire.
Le spectromètre en question, par transformée de Fourier, travaille en unité de nombre d'onde, exprimée en . Exprimer le nombre d'onde et la résolution dans ce système d'unité.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Le spectre ci-joint (voir l'appliquette) a été enregistré aux alentours de 440.5 nm. Il s'agit d'estimer sa résolution, en fait limitée par la résolution instrumentale.
Vaut-il mieux effectuer la mesure sur une raie fine ou une raie large ?
Estimer alors la résolution instrumentale
Même s'il reprend les bases théoriques, ce cours suppose que le réseau a déjà été étudié en physique. Un réseau est alimenté en faisceau parallèle par une fente source, et en donne une série d'images colorées.
Caractériser les interférences constructives d'un réseau ; voir la distribution de l'énergie dans la figure d'interférence.
On note la période du réseau, le nombre de traits, la longueur d'onde étudiée. La condition d'interférences constructives s'écrit :
avec , entier, l'ordre d'interférence. Le signe dans cette relation concerne un réseau par transmission, le signe un réseau par réflexion. C'est ce dernier cas qui nous intéresse, car il correspond au cas du réseau blazé.
Cette condition rend compte que le déphasage entre les amplitudes complexes issues de 2 traits consécutifs, vaut (ou bien, de façon équivalente, que la différence de marche vaut ).
La diffraction par une fente du réseau détermine les différentes directions vers lesquelles la lumière est envoyée, chacun des fentes du réseau se comportant comme une source secondaire.
Les interférences entre ces différentes sources secondaires construisent les franges d'interférences, d'autant plus fines que le réseau comporte un nombre important de traits (cf. calcul de l'intensité de la figure d'interférence).
L'intensité de la figure d'interférence est issue du double effet de la diffraction par une seule fente et des interférences par fentes. On s'intéresse dans un premier temps au phénomène d'interférence seul. On note le déphasage entre 2 fentes consécutives, et l'amplitude complexe. On mène les calculs dans l'approximation de Fraunhofer, pour montrer que l'intensité diffractée vaut :
La sommation des amplitudes conduit à :
Le traitement de la somme des termes d'une suite en progression géométrique donne :
On calcule l'intensité en factorisant le numérateur et le dénominateur par l'exponentielle complexe de l'angle moitié (de module unité), pour aboutir à :
Le terme d'intensité est important uniquement lorsque le dénominateur s'annule. Dans ce cas, le numérateur s'annule également et, par continuité du rapport, le pic d'intensité tend vers . Chaque pic correspond à un ordre d'interférence. La largeur de ce pic est donnée par les variations du numérateur, qui oscille fois plus rapidement que le dénominateur ; elle est donc fois inférieure à la largeur entre 2 ordres consécutifs.
L'inconvénient du réseau par transmission ici décrit est qu'il n'est a priori pas efficace : l'essentiel de l'énergie passe dans l'ordre 0, inintéressant pour la dispersion. Un concept technologique spécifique pare cet inconvénient : le réseau blazé.
La déviation des ordres diffractés par le réseau dépend de l'ordre d'interférence.
La déviation des ordres diffractés par le réseau dépend de la longueur d'onde de l'onde plane incidente.
La déviation des ordres diffractés par le réseau dépend du pas du réseau (ou nombre de traits par millimètre).
Etude du réseau en physique.
Caractériser la dispersion d'un réseau, càd sa capacité à distinguer les différentes couleurs.
Rappel : la condition d'interférences constructives s'écrit :
avec l'ordre d'interférence (entier), le pas du réseau, la longueur d'onde d'étude.
La dispersion angulaire relie, à incidence fixée, les variations de l'angle de sortie avec . Elle est obtenue par différentiation de la relation du réseau :
La dispersion croît avec l'ordre et la fréquence spatiale du réseau . La résolution dépend des paramètres du réseau, mais aussi de la précision avec laquelle on peut déterminer l'angle .
A couleur fixée, mais ordre d'interférence variable, la différentiation de la relation constitutive du réseau s'écrit :
Un pas d'interférence, correspondant à , correspond à un intervalle angulaire :
Ce pas varie directement avec la couleur de l'onde considérée.
Le nombre de traits du réseau fixe la largeur angulaire de la tache image : la figure d'interférence envoie la lumière de façon significative dans un intervalle angulaire fois moindre qu'un ordre :
Le pouvoir de résolution théorique du réseau s'écrit, s'il est limité par la seule diffraction, en application de ce qui précède :
Le pouvoir de résolution théorique augmente avec le nombre de traits éclairés et avec l'ordre d'interférence.
AN : avec un réseau blazé de 100 mm, 100 traits/mm et travaillant à l'ordre 40, le pouvoir de résolution théorique atteint 400 000.
L'inconvénient du réseau par transmission ici décrit est qu'il n'est toujours pas efficace : la dispersion spectrale est d'autant plus grande que l'ordre du réseau est élevé, mais l'essentiel de l'énergie reste dans l'ordre 0, inintéressant pour la dispersion. De plus, la superposition des ordres mélange les couleurs.
Les animations montrent la création des ordres d'interférence par interférences constructives, pour différents ordres et couleurs. Attention : ces animations supposent indûment valide à courte distance l'approximation de Fraunhofer, qui décrit la diffraction uniquement à grande distance de l'objet diffractant.
Voir comme la déviation varie avec :
Un réseau-échelle ou réseau blazé (a blaze of color = resplendissant de couleur) traite efficacement la dispersion : il envoie la puissance lumineuse incidente dans des ordres élevés du spectre, avec une grande dispersion spectrale. Il s'agit d'un réseau par réflexion, très couramment utilisé en instrumentation astrophysique.
Une deuxième dispersion, dite dispersion croisée, des ordres diffractés par un réseau blazé permet d'obtenir un spectre sur un large intervalle spectral divisé en plusieurs ordres. L'intensité dans chaque ordre est modulée par la fonction d'Airy de la fente d'entrée.
Introduire les propriétés du réseau blazé, dont l'intérêt est d'envoyer l'énergie diffractée dans un ordre d'interférence non nul.
Le réseau par transmission n'est pas efficace. La diffraction envoie essentiellement l'énergie dans l'ordre 0, qui n'est pas dispersif, ce qui n'est guère intéressant. L'intérêt du réseau blazé est d'envoyer le flux dans un ordre d'interférence non nul dans les conditions de l'optique géométrique (les conditions usuelles d'utilisation sont proches du cas , où est l'angle de blaze). Cet ordre dépend de la couleur étudié.
D'un point de vue énergétique, le montage optique d'un réseau blazé s'arrange pour voir essentiellement la tache de diffraction du réseau (déterminée par une facette élémentaire).
Par rapport au réseau par transmission, le réseau blazé permet un travail dans un ordre d'interférence élevé, assurant un pouvoir de résolution théorique élevé. Mais, à lui seul, le réseau blazé n'assure pas une dispersion optimale : les ordres restent superposés, aboutissant à la confusion des couleurs si chèrement dispersées. Il faut adjoindre au réseau blazé un deuxième élément dispersif, assurant une dispersion dans une direction perpendiculaire, qui permet de distinguer les différents ordres.
Avec 2 dispersions à angle droit, la source doit nécessairement être ponctuelle (en pratique, souvent une fibre).
Le réseau est alimenté en faisceau parallèle par une fente source ou un trou source. Le montage de principe est donc simplement un montage conjuguant la source à son image en passant via 2 lentilles équivalentes par un faisceau parallèle. Le réseau donne en fait une série d'images colorées de la fente source.
En pratique, c'est évidemment plus complexe.
L'insertion du réseau dans le spectromètre nécessite :
L'appliquette ci-joint permet de lire le schéma optique de l'instrument CRIRES (CRyogenic high-resolution IR Echelle Spectrometer) du VLT.
Un montage optique couramment utilisé avec un réseau blazé est celui de type Littrow, où une optique unique alimente le réseau en lumière parallèle et collecte le faisceau dispersé. Les facettes du réseau blazé sont éclairées sous une incidence quasi-nulle (mais correspondant à une incidence élevée par rapport au plan du réseau).
Etude du réseau en physique.
Lier le pouvoir de résolution spectrale d'un instrument disperseur avec réseau aux conditions de formation d'image.
Le rôle de l'optique géométrique ne doit pas être oublié : il peut dimensionner la résolution effective du réseau. Avec la largeur de la fente et la focale du miroir collimateur, la taille angulaire de la fente vue dans l'espace image est :
Le pouvoir de résolution limité par la largeur de la fente d'entrée s'écrit :
où subsistent les conditions géométriques de l'éclairement du réseau. Dans les conditions d'un réseau blazé éclairé quasi normalement aux facettes, et avec le signe + correspondant au réseau par réflexion :
Un pouvoir de résolution optimal nécessite une source de petite taille et une grande focale. Avec une focale de l'ordre du mètre, une fente de 100 micromètres (en fait une fibre), et , le pouvoir de résolution géométrique vaut 40 000.
La finesse de la fente d'entrée assure la finesse des images monochromatiques ; mais fermer la fente est réalisé au détriment de la luminosité. Assurer une longue focale nécessite un grand réseau, ce qui a un coût.
Le pouvoir de résolution réel est conditionné par la plus petite valeur du pouvoir théorique ou limité par l'image géométrique de la fente d'entrée :
Un instrument bien dimensionné est conçu de façon à accorder la taille de la fente et la résolution optimale définie par la diffraction. Des informations sur le réseau, on conclut que le pouvoir de résolution du réseau, inférieur au pouvoir de résolution théorique, dépend :
Un pouvoir de résolution élevé nécessite une fente d'entrée très étroite.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Le montage du spectromètre HARPS assure un pouvoir de résolution de l'ordre de 120 000. La focale de l'optique de chambre valant 1.56 m, en déduire la taille de la fente d'entrée, sachant que par ailleurs l'illumination du réseau a lieu dans les conditions .
[1 points]
Le flux collecté par le télescope a un diamètre de 3.6 m, qui devient dans l'instrument 20 cm. En déduire le grossissement.
[1 points]
Déduire de ce qui précède l'ordre de grandeur du champ de vue sur le ciel.
[2 points]
Cette section propose des développements plus ardus, au-delà d'un programme de niveau L2 ou L3, mais bien utiles, concernant divers points d'optique.
Un miroir sphérique est beaucoup plus simple à tailler qu'un miroir parabolique. Mais il ne rend pas les mêmes services, car il concentre la lumière imparfaitement ; plus le rayon est éloigné de l'axe optique, plus il va converger en avant du foyer. On parle d'aberration de sphéricité.
Notion de stigmatisme.
Brièvement décrire les aberrations géométriques
La définition de la justesse de la formation d'image s'appelle le stigmatisme. Le stigmatisme idéal est atteint lorsque tous les rayons issus d'un point de l'objet convergent en un seul point de l'image.
Cette situation idéale n'est pas opérationnelle : il faut en pratique définir les conditions dans lesquelles la convergence est suffisante (p.ex. avec une précision dans le plan focal meilleure que la taille d'un pixel). Ces conditions sont d'autant mieux réalisées que l'on est proche de l'axe optique du système.
Les aberrations primaires correspondent à la décomposition des aberrations dans le champ image. Elles proviennent des écarts au stigmatisme lié d'une part aux rayons inclinés sur l'axe optique, d'autre part aux rayons ayant traversé le système optique loin de l'axe optique.
Les aberrations dépendent alors de 2 variables : la distance angulaire entre un point de l'objet et le point de l'objet centré sur l'axe optique ; la distance , sur la pupille d'entrée entre les traces du rayon et de l'axe optique sur la pupille d'entrée.
L'aberration chromatique apparaît pour une lentille simple : comme l'indice du matériau varie avec la longueur d'onde, la focale varie également. En règle générale, l'indice bleu, plus élevé donne une distance focale bleue plus courte.
Cette aberration est corrigée par l'utilisation de systèmes de lentilles (doublet, triplet...), avec des verres d'indices différents pour obtenir une focale équivalent quasiment identique pour toutes les longueurs d'onde considérées.
Les miroirs présentent l'avantage de ne pas induire d'aberrations chromatiques (la lumière ne traverse pas le miroir). Leur coefficient de réflexion, qui dépend intimement du traitement de surface, est néanmoins chromatique.
Aberrations
Les différents défauts géométriques cohabitent joyeusement, et les distinguer n'est pas toujours facile, comme le montre le diaporama ci-joint.
Notion d'angle solide.
Définir l'étendue de faisceau ; mais surtout montrer la conservation de l'étendue de faisceau.
Un montage afocal transforme un faisceau plan en un autre faisceau plan. Les rapports des diamètres des faisceaux et des inclinaisons en entrée et sortie sont intimement liés au grossissement.
Le produit est un invariant, ce qui relate une relation physique plus générale : la conservation de l'énergie du faisceau.
La puissance (ou luminosité ) transportée par un faisceau lumineux, émise par l'élément de surface S et reçue par S' se conserve (sorte de tautologie, le faisceau étant défini par l'ensemble des rayons lumineux, càd la totalité de la puissance lumineuse). Cette puissance est proportionnelle à la luminance , à l'élément de surface émetteur et à l'élément d'angle solide d'émission.
Un jeu d'écriture sur les grandeurs photométriques, avec les données de la figure, conduit à exprimer la conservation de la puissance lumineuse comme la conservation de l'étendue géométrique de faisceau. On définit cette étendue de faisceau, pour un faisceau traversant sans être collimaté (= sans perte d'énergie) un élément optique de section , occupant un angle solide , dans un milieu d'indice unité (comme le vide ou comme l'air à peu de chose près), par le produit , qui se conserve le long du faisceau.
Pour les systèmes stigmatiques (càd, très grossièrement, donnant des images avec des aberrations limitées), la conservation de l'énergie se traduit par la conservation de l'étendue de faisceau :
Le passage de la luminance à la puissance lumineuse nécessite de s'appuyer sur le produit d'un élément de surface émetteur et d'un angle solide d'émission . La luminosité élémentaire s'écrit :
L'angle solide 'regarde' une surface réceptrice à la distance telle que :
La luminosité élémentaire se réécrit donc :
Avec l'angle solide sous lequel est vue la source depuis la surface réceptrice. On remarque que le rôle des éléments émetteur et récepteur est symétrique. Le produit introduit l'étendue géométrique élémentaire.
L'intégration sur le faisceau entier au travers d'une pupille, menée dans l'espace objet ou depuis l'espace image, garde la symétrie du produit surface angle solide .
Un faisceau conique d'ouverture totale couvre un angle solide :
Si l'angle est petit, cet angle solide se réécrit simplement :
Au travers d'une optique de diamètre , la conservation du produit devient, pour ce faisceau conique :
On retrouve donc le résultat obtenu dans le cadre du montage afocal.
Comme conséquences importantes, on note que :
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Le but d'une caméra est de réaliser un programme de cartographie, par imagerie grand champ. Les caractéristiques du détecteur sont fixées (taille du capteur CCD et caractéristiques de son optique), que l'on traduit par le produit . Le but de l'exercice est de déterminer quel collecteur optimal utiliser pour réaliser ce programme.
Comment varie la taille angulaire du champ objet en fonction de la surface du collecteur ?
Le temps de pose est fixé par le rapport signal à bruit des observations, qui dépend essentiellement du nombre de photons collectés. Comment le temps de pose varie-t-il avec la surface du collecteur ?
Y'a-t-il un intérêt particulier à utiliser un grand collecteur pour réaliser cette cartographie ? Quel usage peut-on conseiller à un télescope de la classe 4-m qui doit motiver son existence par rapport aux télescopes de nouvelle génération plus grands ?
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
CoRoT est un satellite du CNES lancé en décembre 2006, qui poursuit 2 objectifs scientifiques : la recherche d'exoplanètes par la méthode des transits d'une part, l'étude sismique de quelques étoiles de type solaire d'autre part. Ces 2 objectifs s'appuient sur la capacité de CoRoT à mener des observations de photométrie très précises. Le montage optique retenu consiste en l'association de 2 miroirs paraboliques confocaux (confocal même foyer) hors axe, suivis par une optique de chambre conjuguant le faisceau issu des 2 paraboles avec le détecteur CCD. En pratique, pour les respecter les specifications de la formation d'image, cette optique de chambre est constituée de 6 lentilles.
Faire à l'échelle un schéma de principe le plus simple possible du système équivalent à l'ensemble miroirs + optique de chambre avec 3 lentilles équivalentes pour respectivement les 2 miroirs et l'optique de chambre.
Le diamètre du premier miroir vaut 30 cm ; les focales des miroirs primaire et secondaire sont dans un rapport de 3 à 1. Que peut-on en déduire concernant les lentilles de l'optique de chambre ? En quoi consiste l'un des intérêts de ce montage ?
Reprendre le schéma de principe, en respectant l'ouverture du faisceau à vu par la caméra, Calculer la focale équivalente et la focale de l'optique de chambre.
La question précédente met en évidence un gain sur l'optique de chambre. Mettre en évidence la contrainte associée, qui dérive de la conservation de l'étendue de faisceau. Conclure.
Difficulté : ☆☆ Temps : 10 min
Un collecteur de diamètre délivre une tache de diffraction d'ouverture (définie comme largeur à mi-hauteur) . On cherche à en déduire l'étendue de faisceau cohérente.
Justifier que l'étendue cohérente correspond au pic central de la diffraction.
Déterminer l'étendue de faisceau cohérente. Montrer qu'elle est très voisine de .
Difficulté : ☆ Temps : 5 min
Un instrument du VLT (collecteur de diamètre est alimenté par un faisceau de fibres de diamètre .
L'alimentation optimale de la fibre se fait à . En déduire l'ouverture angulaire du faisceau en entrée de fibre.
[1 points]
Que vaut le champ objet admissible sur le ciel ? L'exprimer en seconde d'angle.
[1 points]
Difficulté : ☆☆ Temps : 15 min
On se propose de retrouver par l'application de la conservation de l'étendue de faisceau l'expression de la taille linéaire de l'image d'un objet à l'infini de diamètre angulaire par un collecteur de diamètre et de focale . On considère le seul cas où l'angle est petit. On note ladite taille linéaire.
Exprimer le produit côté source, en fonction des données.
[1 points]
Rappeler l'expression de l'ouverture angulaire du collecteur, et exprimer le produit côté détecteur.
[2 points]
Exprimer la conservation de l'étendue de faisceau. Retrouve-t-on le résultat attendu ? L'objet ayant une taille angulaire , quelle est la taille linéaire de son image.
[2 points]
Le vignetage apparaît lorsque qu'un diaphragme coupe indûment le faisceau optique. Les bords de l'image ne sont alors plus suffisamment éclairés.
Optique géométrique ; tracé de rayons.
Bien accepter ou bien stopper les photons (sans trop rentrer dans les détails).
Le champ d'un instrument d'optique est la partie de l'espace dont cet instrument fournit une image acceptable.
Un diaphragme, c'est par définition ce qui limite un faisceau. En pratique, les montures des pièces optiques, la taille d'un détecteur sont des diaphragmes. La suite précise cette notion.
Un diaphragme de champ limite la taille angulaire du faisceau. Il est dimensionné pour assurer :
Le détecteur, de taille finie, peut jouer le rôle de diaphragme de champ.
Dans un système optique centré, le diaphragme d'ouverture est le diaphragme matériel qui limite l'ouverture d'un faisceau centré. C'est donc le diaphragme vu de puis l'objet sous le plus petit angle ; c'est souvent la monture de la première lentille.
Un diaphragme d'ouverture limite l'éclairement. Il est essentiellement dimensionné pour assurer le niveau d'éclairement voulu. Il joue sur l'extension linéaire du faisceau : un grand diaphragme nécessite des pièces optiques de grande taille... dont la qualité doit suivre.
La pupille d'entrée d'un instrument est l'image géométrique du diaphragme d'ouverture par les lentilles placées en avant ce diaphragme.
La pupille de sortie est l'image géométrique de la pupille d'entrée. C'est aussi l'image géométrique du diaphragme d'ouverture par les lentilles placées après ce diaphragme.
Un diaphragme de champ limite l'ouverture angulaire du faisceau. Dans l'animation proposée, c'est la taille du détecteur qui limite le champ accessible : le détecteur joue le rôle de diaphragme de champ.
Un diaphragme d'ouverture limite l'éclairement. Dans l'animation proposée, le diaphragme d'ouverture limite l'éclairement au foyer.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
On propose d'utiliser un montage afocal, avec les lentilles L1 et L2 de caractéristiques respectives (focales et diamètres) : ; .
Sous quelle ouverture sont vues les lentilles depuis leur foyer commun ?
[1 points]
En déduire la lentille qui joue le rôle de diaphragme d'ouverture.
[1 points]
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
La figure représente le montage optique du collecteur du satellite CoRoT. Il comporte un baffle de grande taille dont le rôle est de protéger le signal de toute perturbation extérieure, pour une étude photométrique extrêmement précise. Le montage collecteur (miroirs M1 et M2) est hors-axe, afin d'éviter toutes les réflexions parasites qu'apporterait le miroir secondaire M2 avec sa structure dans le cas d'un montage axial.
D'après le schéma optique, à quelle configuration correspond l'ensemble des miroirs collecteurs M1 et M2 ? Quelles sont les propriétés du faisceau après passage par M2, en terme de diamètre, ouverture et étendue de faisceau comparées aux mêmes valeurs en amont de M1 ?
[2 points]
Le diaphragme est positionné en aval de M2, à une distance du miroir égale à la focale de M2. En déduire la position de la pupille d'entrée . Faire un schéma justifiant la réponse.
[2 points]
Que peut-on dire d'un photon qui passe par la pupille d'entrée ?
[1 points]
En fonction de ce qui précède, reformuler le rôle du baffle de protection.
[1 points]
La figure de diffraction d'une pupille circulaire introduit les fonctions de Bessel.
L'intensité diffractée par une pupille circulaire est donnée par , avec , avec le diamètre de la pupille, la longueur d'onde et la direction d'observation.
Diffraction de Fraunhofer.
(Page à n'aborder qu'en deuxième lecture). Introduire, pour une pupille circulaire, les fonctions de Bessel, qui justifient le facteur qui dimensionne la tache de diffraction.
On considère une pupille, modélisée par une ouverture plane centrée en , et l'on note un point de la pupille. Cette pupille est éclairée par une onde plane uniforme, monochromatique, en incidence normale. L'amplitude de l'onde diffractée dans une direction repérée par le vecteur directeur s'écrit :
La pupille étant circulaire, de rayon , il est préférable de décrire les coordonnées du point et de la direction de diffraction en coordonnées polaires, avec les notations suivantes :
( est le vecteur normal au plan de la pupille). L'amplitude de l'onde diffractée dans la direction faisant un angle avec l'axe optique s'écrit alors, en supposant l'amplitude incidente uniforme :
On introduit les fonctions de Bessel, dont les 2 premiers termes sont, par définition :
L'amplitude diffractée dans une direction faisant un petit angle par rapport à l'axe optique, devient :
Les calculs passent par les changements de variables
L'intensité diffractée dans la direction s'écrit donc :
Pour voisin de 0, . Par ailleurs, le premier zéro de la fonction est pour . La largeur à mi-hauteur du pic central de diffraction, supposée égale à la demi-largeur entre les 2 zéros de part et d'autre du pic central, s'écrit en fonction du diamètre de la pupille et de la longueur d'onde :
La figure de diffraction s'annule ensuite pour les rayons 2.23, 3.23, 4.24, 5.24.... en unité . Les anneaux lumineux ont comme rayon, dans la même unité : 1.63, 2.68, 3.70, 4.71, 5.71...
La figure de diffraction d'une pupille, quelle qu'elle soit, est identique à sa transformée de Fourier.
Cours sur la diffraction de Fraunhofer.
(Page à n'aborder qu'en 2eme lecture.) Mettre en regard le formalisme décrivant la diffraction à l'infini par une pupille et le formalisme de la transformation de Fourier.
En repérant un point de la pupille par la variable , la fonction caractérisant l'éclairement sur la pupille, l'amplitude diffractée dans une direction angulaire de vecteur directeur s'écrit :
Avec le terme introduit pour normaliser l'élément de surface , et la pupille d'entrée, qui limite la fraction de l'onde plane émise par la source à l'infini. Pour un éclairement uniforme en incidence normale, est typiquement une fonction porte à 2 dimensions.
Par ailleurs, le formalisme de la transformation de Fourier s'écrit :
On se doute que l'air de ressemblance entre ces 2 dernières égalités vaut plus qu'un simple hasard.
Si l'on peut supposer l'éclairement uniforme, l'amplitude diffractée dans une direction est donnée par la transformée de Fourier de la fonction de pupille , la variable de position étant normalisée en unité de longueur d'onde :
Les variables conjuguées sont la direction angulaire, repérée par le vecteur , et la variable spatiale décrivant la pupille rapportée à la longueur d'onde.
On peut utiliser les propriétés de la TF pour réécrire les caractéristiques de la diffraction. Une pupille de taille caractéristique filtre les hautes fréquences, càd l'information angulaire plus fine typiquement que .
Plus la pupille est grande, moins elle filtre angulairement.
La tache image due à la seule diffraction dépend du diamètre du télescope. Plus ce dernier est grand, plus la tache d'Airy est piquée.
Un interféromètre de Michelson permet de tracer l'interférogramme d'une source, càd la figure d'interférence obtenue après déphasage de l'une des 2 voies de l'interféromètre d'une différence de marche . L'interférogramme du spectre d'une source réelle, délimitée par un intervalle spectral fini, illustre le phénomène de cohérence temporelle : le signal d'interférence chute dès lors que la différence de marche devient grande.
La cohérence temporelle décroît d'autant plus rapidement que le spectre de la source présente une gamme de longueurs d'onde importante.
Le cas d'une source rigoureusement ponctuelle et monochromatique est souvent évoqué pour aborder l'optique géométrique et physique. Une source ne sera jamais totalement monochromatique, même si son spectre présente des raies d'émission très étroites, ou si par dispersion ou filtrage on sélectionne un très fin domaine spectral. La cohérence temporelle d'une onde rend compte de sa chromaticité.
Une approche rigoureuse passe par le théorème de Wiener-Khintchine.
Interféromètre de Michelson
Tout phénomène d'interférence avec une source monochromatique conduit à une modulation de l'amplitude résultante fonction de la longueur d'onde du rayonnement.
Pour une source polychromatique, mélanger les couleurs revient donc à mélanger des périodes différentes : la cohérence temporelle du signal est prise en défaut.
(Ne pas hésiter à aller voir les pages dédiées au spectromètre par TF).
L'exemple d'un interféromètre par transformée de Fourier (réglé en anneau) présente la problématique : la visibilité des franges décroît d'autant plus rapidement que le domaine spectral accepté est vaste.
Pour une raie monochromatique, l'interférogramme se développe, en fonction de la différence de marche, comme :
Pour une raie réelle, présentant une largeur non infiniment fine, il faut tenir compte de la contribution des différentes composantes spectrales.
L'intégration, fonction du profil spectral de la raie, conduit à :
L'expression de la fonction de visibilité des franges dépend de l'intégration du profil spectral , et n'est pas nécessairement simple. La visibilité :
Un exemple de démonstration, dans un cas simplifié, est donné en exercice.
Dans le cas général, le degré de cohérence d'une source polychromatique, complexe, s'écrit :
La démonstration résulte du théorème de Wiener-Khintchine.
La longueur de cohérence , qui mesure l'étendue du degré de cohérence, vérifie approximativement :
La visibilité des franges d'interférences dépend de la largeur de l'intervalle spectral considéré. La superposition de franges de couleurs différentes, donc de périodes différentes, conduit à un signal d'interférence en moyenne nulle.
Un interféromètre enregistre des franges d'interférence, pour en déterminer la visibilité. Celle-ci décroît rapidement dès que l'interférogramme s'écarte de la différence de marche correspondant au déphasage nul entre les 2 signaux.
La cohérence spatiale entre 2 points d'un écran dépend de l'étendue angulaire de la source.
L'image d'une source ponctuelle n'est pas un point : c'est la diffraction qui le veut... c'est un cas particulier de la notion de cohérence spatiale.
Le cas d'une source rigoureusement ponctuelle et monochromatique est souvent évoqué pour aborder l'optique (géométrique ou physique). Une source réelle en astrophysique peut être approximativement ponctuelle, du fait d'un très grand éloignement, mais ce n'est pas toujours le cas.
La cohérence spatiale rend compte de l'étendue angulaire de la source. Une analyse détaillée des phénomènes peut se traiter par une formalisme mathématique et s'appuie sur le théorème Zernike Van-Cittert.
Les sources astrophysiques ne sont pas naturellement cohérentes. Leur étendue angulaire va conduire à dégrader la cohérence du rayonnement : l'onde collectée mélange diverses directions incidentes, présentant différentes phases, dont le mélange dégrade la cohérence.
Pour modéliser ce phénomène, on s'intéresse à la cohérence du champ sur un écran illuminé par une source à grande distance ; cet écran illustre le rôle que joue un plan d'onde intermédiaire ou bien une pupille.
On repère un point de la source par le rayon vecteur de coordonnées et . On compare la cohérence entre 2 points et de l'écran. Pour une source à grande distance ( très grand par rapport aux autres dimensions), on définit le degré de cohérence comme une fonction du profil de brillance :
Le facteur de cohérence complexe correspond à la transformée de Fourier de la distribution spatiale d'intensité de la source (théorème de Zernike - Van Cittert).
On modélise le rayonnement stellaire par une source circulaire de diamètre , de brillance uniforme, observée à distance . La brillance peut être représentée par une fonction porte . On traite alors ce cas particulier en s'appuyant sur sa géométrie cylindrique, et l'on réécrit la cohérence entre le centre de l'écran (centre repéré sur la normale à l'écran vers la source) et un point tel :
où l'on retrouve la fonction de Bessel .
Le résultat précédent ressemble furieusement à celui de la diffraction. Est-ce un hasard ?
La tache d'Airy résultant de la diffraction par une pupille circulaire rend compte de la contribution de toutes les sources secondaires à considérer sur la pupille. Plus la pupille est grande, plus les déphasages s'accumulent dès lors que l'on s'éloigne de la position centrale de l'image géométrique. Il s'ensuit que la tache de diffraction est d'autant plus piquée que la pupille est grande.
En terme de cohérence, plus une pupille est grande, plus le degré de cohérence entre 2 points de cette pupille diminue.
Une autre manière de reformuler ceci dérive de l'analyse de Fourier : plus on possède d'information sur un signal, moins ce signal est localisé. Le principe d'incertitude de Heisenberg ne dit pas autre chose : la détermination précise d'une grandeur nécessite que sa grandeur conjuguée soit étendue, la moins localisée possible.
La source de rayon angulaire est vue depuis l'écran sous un angle solide . Une surface de l'écran correspond à une étendue de faisceau telle que :
La valeur à mi-hauteur du facteur de cohérence correspond à : on choisit cette valeur pour définir le rayon de l'étendue de cohérence.
L'étendue de cohérence du faisceau monochromatique vaut .
La visibilité du signal d'interférence dépend des déphasages entre les faisceaux issus des différents points de la source. Plus ces déphasages augmentent, moins le signal est cohérent.
L'immense majorité des disques stellaires ne peut pas être résolue par imagerie avec un seul collecteur. Il est nécessaire, pour pallier cet effet, de recourir à la technique d'interférométrie. La visibilité des franges d'interférence d'une source stellaire conduit alors de à la mesure de son diamètre.
Nombre de sources astrophysiques présentent un diamètre angulaire qui ne peut pas être résolu par une pupille unique. Mais l'interférométrie permet d'affiner la résolution angulaire, et de mesurer des diamètres stellaires.
Le diamètre d'une étoile du proche environnement solaire sous-tend un angle de l'ordre d'une milliseconde d'arc. Ce diamètre est, sauf exception, très inférieur à la largeur de la tache de diffraction dans le visible d'un télescope, même de grand diamètre. En revanche, par interférométrie, on peut avoir accès indirectement à ce diamètre, si l'on dispose d'une base suffisamment grande.
On suppose une source de brillance uniforme, circulaire de diamètre angulaire , observée par 2 télescopes identiques séparés d'une base (base projetée dans le plan perpendiculaire à la source) que l'on fait interférer.
Le facteur de cohérence établi dans le cas général est usuellement dénommé visibilité. La fonction de visibilité s'écrit :
où est la fréquence spatiale.
Chaque base conduit à une mesure de la visibilité pour la fréquence spatiale . Dans le cadre du modèle, où une étoile est un disque de brillance uniforme, la visibilité s'annule pour , et donc pour une relation entre le diamètre angulaire stellaire et la fréquence spatiale telle que :
Finalement, une mesure du diamètre stellaire revient à une mesure de visibilité de la figure d'interférence.
Le calcul précédent a supposé que la source présente un profil de brillance uniforme : en fait le phénomène d'assombrissement centre-bord complique un peu l'analyse. Le rôle de la diffraction ne peut bien sûr pas être négligé : toute mesure de visibilité doit être corrigée de la fonction d'appareil des collecteurs (dont la diffraction), que l'on détermine expérimentale sur une source vraiment ponctuelle (en pratique : très lointaine).
Une pupille unique est un filtre passe-bas, coupant à la fréquence spatiale , et donnant une résolution angulaire de .
Un interféromètre est donc un filtre passe-bande, qui fournit une information à la fréquence ; sa résolution angulaire est .
On retrouve ces propriétés par une analyse en terme de Fourier : le théorème de Wiener-Khintchine relie la fonction de transfert optique à la TF inverse de l'autocorrélation de la pupille.
Une mesure du facteur de cohérence complexe fournit une composante de fréquence spatiale de la source. La mesure de ce facteur à plusieurs fréquences spatiales permet la reconstruction de la distribution spatiale d'intensité de la source.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Les figures ci-jointes illustrent la mesure de visibilité de franges d'interférence.
Déduire des courbes le diamètre angulaire des sources stellaires Phe et Boo.
Quelle raison physique peut expliquer que la courbe de visibilité de d'Hercule ne s'annule pas.
Les parallaxes de Phe, Boo et Her sont estimées à respectivement 10.1, 88.2, 8.5 mas. En déduire la distance de chaque étoile, puis son diamètre linéaire.
Discuter les courbes de la figure concernant l'étoile Cep.
On peut diviser la chaîne de mesure en plusieurs étapes. Parfois, il peut être difficile de distinguer aisément leur rôle : d'une part, elles sont intimement liées dans la qualité de l'observation ; d'autre part, leur intégration dans une outil d'observation efficace peut les solidariser intimement. L'ambition de ce chapitre : mettre un peu d'ordre dans cette complexité.
Collecter le signal, c'est assurer que les photons arrivent nombreux et en bon ordre aux différents foyers d'un télescope. Qualités optique et mécanique se conjuguent pour accomplir cette tâche.
Le miroir primaire est le ... premier miroir vu par les photons. Il présente généralement un profil parabolique. Le deuxième, s'il y en a un, est appelé ... secondaire.
Les 2 télescopes Keck, plus grands collecteurs dans le visible depuis le début des années 1990, ont des miroirs segmentés (càd en plusieurs morceaux), et illuminent les foyers Cassegrain et Nasmyth. Ce dernier, après passage du faisceau sur l'axe en altitude, est découplé du télescope.
Une configuration classique est la combinaison de 2 miroirs, l'un parabolique, l'autre hyperbolique convexe, dans la configuration Cassegrain. Les miroirs ne sont plus nécessairement monoblocs ; c'est le cas du télescope optique le plus grand en service actuellement, le télescope Keck.
Dans le domaine radio, il est nécessaire d'avoir une antenne de grande taille :
Le domaine des courtes longueurs d'onde présente de nombreuses particularités. Entre autres :
Optique géométrique. Formation d'image au foyer primaire d'un télescope.
Quelques notions sur les collecteurs de photons en astronomie.
Le signal d'un objet très lointain, non résolu spatialement, est une onde plane. Observer cette onde plane, c'est la focaliser en un point. Une surface mathématique sait faire cette opération : le paraboloïde de révolution (révolution d'une parabole autour de son axe).
Mathématiquement, la parabole conjugue l'infini à un point ; optiquement, elle permet de transformer une onde plane en onde sphérique. Ceci n'est rigoureusement vrai que pour un rayon parallèle à l'axe optique. L'aberration de sphéricité apparaît pour les rayons inclinés sur l'axe.
Les lois de l'optique permettent de caractériser les qualités de la collecte.
Les collecteurs de photons s'appuient sur de multiples configurations optiques. On note principalement :
Optique géométrique. Formation d'image au foyer primaire d'un télescope. Montures des télescopes.
Aperçu des diverses configurations optiques pour un télescope.
Plusieurs configurations optiques permettent de réaliser pratiquement la convergence d'une onde plane en un foyer. Selon l'usage, astronomie amateur ou professionnelle, elles diffèrent, par leur performances et leurs coûts.
Un télescope professionnel, usuellement de type Cassegrain ou Ritchey-Chrétien, présentera plusieurs combinaison de foyers.
La transformation d'une onde plane en onde sphérique, puis de l'onde sphérique en une autre onde sphérique convergeant au foyer du télescope, est une application directe des propriétés des coniques.
VLT
Pour un télescope en monture azimutale, telles les 4 unités du VLT, plusieurs trains optiques permettent d'illuminer les différents foyers : Cassegrain, Nasmyth, coudé.
L'appliquette ci-dessous décompose différents éléments d'une des unités du VLT.
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
La figure ci-jointe, proposée en appliquette, montre un montage de type Cassegrain. Le diamètre du miroir primaire vaut 128 cm.
Positionner graphiquement la lentille équivalente du télescope, et déterminer ensuite sa focale équivalente.
[2 points]
Calculer le nombre d'ouverture du télescope.
[1 points]
La forme des miroirs doit s'approcher au mieux de la forme idéale (parabolique, hyperbolique, plane...). A grande comme à petite échelle, aucun défaut ne doit excéder une limite, dont la valeur dépend des performances souhaitées.
Plutôt que de confier la forme idéale du collecteur à une position statique et rigide, l'optique active préfère inclure une chaîne de correction commandant la forme idéale du miroir au moyen d'actuateurs positionnant idéalement chaque sous-élément du miroir.
Cette technique est employée p.ex. pour les miroirs de 8.2 m du VLT. Si leur forme idéale devait découler de leur seule rigidité, ces miroirs auraient une épaisseur supérieure à 2 m : solution inadaptée. Les miroirs sont minces (18 cm) ; leur faible épaisseur leur assure une certaine souplesse, et quelle que soit leur position, des actuateurs les repositionnent pour une forme idéale.
Dans le domaine radio, caractérisé par des longueurs d'onde relativement grandes, un grillage peut suffire à constituer un bon miroir. Il est vu par l'onde tel une surface pleine, et sa forme rapportée à la longueur d'onde considérée est suffisamment précise.
L'étude technologique des qualités optiques des éléments des collecteurs astronomiques s'appuie sur de multiples domaines non ici explorés. On s'intéresse essentiellement à la forme géométrique idéale des collecteurs, en laissant de côté : les aberrations, les propriétés thermomécaniques des miroirs et de leurs supports, les propriétés de réflexion des surfaces ; la transmission dans les verres des lentilles...
Un miroir optique diffère d'un miroir usuel. Un miroir usuel est constitué d'une plaque de verre protégeant une feuille métallique réfléchissante. Le faisceau optique traverse par 2 fois cette vitre, avant et après la réflexion métallique.
Un miroir astronomique est constitué d'un support vitreux, précisément taillé, recouvert d'une très fine couche métallique réfléchissante (aluminium, argent ou or principalement, selon le domaine de longueurs d'onde utilisé), éventuellement protégée d'une mince couche d'oxyde. Le faisceau optique ne traverse pas le verre.
Le substrat en verre est typiquement du zérodur, verre se caractérisant par un très faible coefficient de dilatation thermique.
La qualité des optiques de toute la chaîne de détection est essentielle. Elle se traduit par la fonction d'étalement du point, qui rend compte de l'image d'un objet ponctuel à l'infini.
Cette qualité, pour un miroir, se résume souvent à un paramètre : à grande ou à petit échelle, le miroir ne doit pas s'écarter de sa forme idéale de plus d'une fraction de longueur d'onde (typiquement de pour un dioptre usuel à pour une optique d'interféromètre).
On appelle optique active un système restituant la forme idéale des surfaces collectrices non de façon statique, avec des miroirs très rigides, mais dynamique, avec des miroirs minces positionnés par des actuateurs. L'optique active corrige les déformations lentes d'origine thermique et mécanique.
L'optique adaptative corrige en temps réel les défauts du front d'onde induits par la turbulence. Voir les pages dédiées à l'optique adaptative.
Les diamètres collecteurs ont régulièrement augmenté au cours du temps, pour collecter plus, et plus précisément, de photons. Divers projets de télescopes optiques de miroir primaire de 30 à 50 m sont dans les cartons. Des structures de telles dimensions existent déjà, mais dans le domaine radio, avec des longueurs d'onde centimétriques et non submicrométriques.
Le projet CELT illustre les caractéristiques des futurs projets. Le projet OWL de l'ESO, préparant la classe des télescopes de 100 m, n'a pas abouti, car il supposait un trop radical changement d'échelle. Il a été remplacé par un projet de télescope de 39 mètres de diamètre, l'Extremely Large Telescope (ELT) de l'Observatoire Européen Austral, dont la première lumière est prévue en 2024.
Dévoiler les grandes lignes des projets de grands observatoires.
Certains besoins scientifiques (pas tous) nécessitent la collecte de flux de plus en plus faible, et donc des collecteurs encore plus grands que ceux de la classe 10 m entrés en action dans les années 1990.
Les télescope de cette classe 10 m ont montré des changements importants par rapport à leurs prédécesseurs, induits simplement par leur taille.
Ces principes sont conservés pour les projets de télescope de la classe 30 m, avec en plus la généralisation des miroirs segmentés.
Si le principe des très grands télescopes est mûr, leur réalisation pratique pose de nombreux problèmes. Par exemple :
Une solution alternative aux très grands télescopes pourrait consister à réaliser une surface collectrice avec plusieurs pupilles reconstituant une seule surface collectrice, mais non entièrement pavée ; un système optique apporte la densification de pupilles, et conduit au principe de l'hypertélescope. La réalisation pratique d'un hypertélescope n'est pas prévue dans un futur proche, un certain nombre de points durs techniques subsistant encore.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 60 min
La première figure donne le schéma de principe d'un hypertélescope. L'équivalent du miroir primaire est constitué de sous-pupilles, reconstituant de façon incomplète une surface collectrice correspondant à une immense parabole. mesure le diamètre d'une sous-pupille ; leur écartement.
La deuxième figure présente le montage du densificateur de pupille. Les lentilles L2 et L5 sont supposées identiques, si bien que le grossissement du système constitué de ces lentilles vaut -1 ; le grossissement angulaire du système afocal constitué des lentilles l3 et l4 est noté .
Cet exercice est à résoudre sans gros calcul ! Pour simplifier l'approche, on travaille sur une seule dimension, comme le montre la figure (sans chercher à reconstituer la surface collectrice).
On s'intéresse juste à l'optique en amont de F1. Quels paramètres dimensionnent la taille angulaire de la tache image en F1 d'une sous-pupille, de l'ensemble des sous-pupilles ? Mener l'analogie avec un réseau d'interférence composé de fentes de largeur séparées d'une distance , s'étalant sur une longueur totale .
Déterminer l'action du système (l3, l4), en comparant les situations en F1 et F2.
Quel est l'intérêt du système ? Que se passe-t-il lorsque ?
Qu'a-t-on gagné, qu'a-t-on perdu avec cette opération ?
L'information recherchée dans un signal s'exprime de diverses façons. Cette section présente les grands principes en oeuvre et les techniques instrumentales associées, pour traiter au mieux les photons selon :
L'information portée par les photons peut être traitée de diverses façons, ainsi que le montrent les illustrations suivantes.
Distinguer différents principes instrumentaux.
La liste qui précède est austère. Les pages qui suivent illustrent comment ces techniques sont mises en pratique, et dans quel but.
Les données astrométriques permettent une foultitude de choses, comme par exemple de précisément caractériser un champ autour d'un objet. Les figures ci-jointes décrivent de diverses manières l' environnement d'une étoile, une carte, ou par les coordonnées.
Le principe de mesure de Gaia repose sur le balayage du ciel simultanément le long de deux lignes de visée. Le scénario de pointage met en oeuvre la rotation propre et la précession du satellite. Le montage optique s'appuie sur une structure stable.
L'astrométrie a pour but de mesurer la position des astres, leur parallaxe et donc leur distance, leur mouvement propre. Elle opère un travail indispensable de repérage et d'arpentage.
Repérer précisément les astres, c'est avoir accès à leur distance, par l'étude de la parallaxe. Repérer leur mouvement propre, c'est avoir accès aux causes dynamiques du mouvement, et donc mesurer des masses.
date | observation | nombre d'objets | précision (") |
---|---|---|---|
-150 | Hipparque | 1000 | 1100 |
1590 | Tycho | 1000 | 60 |
1690 | Flamsteed | 4000 | 10 |
1850 | Argelander | 26000 | 1 |
1975 | US Naval Observatory | 0.04 | |
1995 | Hipparcos | 120000 | 0.001 |
2012 | Gaia |
L'agence spatiale européenne a exploité le satellite Hipparcos durant les années 1990, et lancé la mission Gaia fin 2013. Ces 2 missions ont pour but principal l'arpentage de l'Univers, obtenu par une très grande précision astrométrique.
Hipparcos comme Gaia sont des missions spatiales. L'écran de l'atmosphère terrestre est évité, la déviation d'un rayon lumineux au travers des couches atmosphériques étant bien trop importante par rapport à la précision recherchée, de l'ordre de la milliseconde d'arc. La précision des missions Hipparcos et Gaia s'appuie sur le principe de l'observation simultanée de 2 champs stellaires, dans 2 directions faisant entre elles un angle fixé et stable (106.5 deg). Comme un compas sert à repérer des distances (linéaires ou angulaires), de proche en proche les positions relatives des objets sont fixées les unes par rapport aux autres.
Gaia doit mesurer la précision d'un milliard d'objets dans la galaxies (soit 1% de son contenu stellaire), avec une précision de quelques millionièmes secondes d'arc pour les cibles les plus brillantes.
magnitude | 10 | 15 | 20 |
parallaxe (mas) | 0.007 | 0.027 | 0.3 |
La simulation ci-dessous permet de lire les positions et mouvements repérés par le satellite européen Hipparcos dans l'amas ouvert des Hyades. Noter que la précision des positions effectivement repérées par Hipparcos est infiniment meilleure que celle restituée par l'appliquette.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 45 min
Cet exercice se propose de montrer que la précision astrométrique d'un satellite tel Hipparcos ou Gaia peut être estimée par l'application des inégalités de Heisenberg. On s'intéresse pour ceci à la propagation d'un photon, issu d'un objet ponctuel à l'infini, dont la trajectoire intercepte le miroir primaire de détection (!). On munit l'espace d'un repère orthonormé telle que le plan corresponde au miroir primaire de la détection. La quantité de mouvement du photon incident est quasiment parallèle à . On suppose que la formation d'image suit parfaitement les lois de l'optique géométrique.
On s'intéresse à l'interception du photon selon la direction . Peut-on connaître la position de l'impact et de la réflexion du photon sur le miroir? En déduire que le front d'onde incident est découpé en tranche de largeur la dimension du miroir, que la position selon l'axe est inconnue, et que donc elle est affublée d'une incertitude de position .
[2 points]
On rappelle qu'un échantillonnage par valeur entière correspond à un bruit de numérisation de . En déduire l'incertitude de mesure de la composant selon de la quantité de mouvement du photon.
[1 points]
Par inégalité de Heisenberg, les incertitudes de position et quantité de mouvement doivent vérifier :
avec la quantité de mouvement totale . En déduire que l'incertitude de repérage de l'angle d'incidence du photon vaut :
[3 points]
Faire l'application numérique pour Gaia, observant à la longueur d'onde moyenne de 600 nm, avec . Cela est-il compatible avec les performances annoncées, de l'ordre de à la magnitude ? Pourquoi ?
[1 points]
La question précédente dimensionne l'incertitude pour 1 photon. On montre plus loin dans le cours que pour photons effectivement détectés, l'incertitude est divisée par . Combien de photons doivent être détectés pour aboutir à la performance annoncée.
[1 points]
Toute mesure photométrique doit s'appuyer sur un système de filtres précis, calibrés par rapport aux filtres des autres systèmes utilisés. Le projet MEGACAM au télescope CFH utilise le système ci-joint, couvrant du très proche UV au proche IR.
Les occultations, qui réunissent sur un même axe un objet du système solaire et une étoile, comme une éclipse réunit la Lune et le Soleil, ne sont pas que de simples événements fortuits : leur observation est riche en enseignement (métrologie, sondage atmosphérique...).
Les mesures photométriques recherchent souvent des variabilités, dont l'étude ouvre de multiples champs d'investigation. Plusieurs satellites passent actuellement leur temps à mesurer des flux stellaires avec une précision de plus en plus grande. Le satellite CoRoT a ainsi découvert une très petite planète. La microvariabilité d'une naine blanche (PG1159) est étudiée pour l'analyse de ses oscillations : la série temporelle enregistrée sur 8 nuits aboutit au spectre de Fourier.
Photométrie : étude de la magnitude d'un astre dans un système de bandes spectrales.
Connaître précisément le nombre de photons de couleur donnée qui arrivent en un intervalle de temps donné permet de remonter à des considérations énergétiques.
Le problème est très souvent complexe, car il nécessite de tenir compte précisément de la transparence atmosphérique, de la fonction de transfert du collecteur et de l'instrument, de la réponse spectrale du détecteur...
Les effets mentionnés ci-dessus illustrent la complexité, voire l'impossibilité, d'une mesure photométrique absolue. Les mesures effectuées sont des mesures relatives, où la luminosité de l'objet, intégrée ou spectrale, est comparée à une référence.
Cette référence peut être une cible stellaire (telle l'étoile Véga p.ex, qui définit la magnitude apparente visuelle 0). Les mesures bolométriques, dans l'IR ou le submillimétrique, comparent le flux étudié à celui d'un corps noir calibré.
L'étude de la variabilité et de la microvariabilité est très fructueuse, pour observer des phénomènes à haute fréquence, associés à des variations intrinsèquement rapides ou bien dues à des phénomènes transitoires.
Mesurer un flux nécessite de la méthode, et cette dernière dépend du signal étudié. On peut pratiquer :
Imager permet de tracer la distribution de matière qui rayonne, qui absorbe... Une image en fausse couleur résulte de la superposition de 3 images prises dans 3 filtres différents.
Autrefois, avant l'introduction de la photographie à usage astronomique, à la fin du XIXe siècle, imager signifiait dessiner !
L'imagerie permet d'identifier les objets, pour les classer, pour faire le lien entre diverses observations à diverses longueurs d'onde... Un problème courant est de distinguer les sources stellaires des sources galactiques.
L'imagerie, répétée sur un même champ, permet la découverte des petits corps du système solaire, en mouvement apparent sur fond d'étoiles fixes. C'est p.ex. ainsi qu'ont été découverts les objets de Kuiper, éléments du système solaire situés au-delà des planètes géantes, en deçà des comètes, et s'en distinguant par des orbites relativement proche de l'écliptique et d'excentricité modérée.
Les séries temporelles d'images donnent accès aux cartes des objets enrotation, et à leurs variations
L'imagerie permet aussi de repérer des événements particuliers, comme p.ex. l'apparition de taches sur Jupiter.
Tentative, désespérée, de classification des divers et nombreux champs d'application de l'imagerie en astrophysique
Imagerie : fournir des images dans des systèmes de filtres standards, ou au-moins précisément référencés.
L'imagerie fournit des images. Pour obtenir une image, il faut au préalable avoir reçu 10 bons points. On peut échanger 10 images contre un petit livre.
Les images en astrophysique apportent l'information spatiale, qui permet le traçage et l'identification de la matière lumineuse. Cette information dépend essentiellement de la longueur d'onde d'observation.
La résolution spatiale, couplée avec une faible résolution spectrale, donne par exemple accès à des informations de température ; avec une forte résolution spectrale : traçage fin d'un élément, mesures Doppler...
Obtenir une image est relativement trivial dans certains cas, pas du tout dans d'autres.
Ceci peut être dû à la mise en forme du signal. Dans les domaines X et surtout , la capacité d'imagerie des détecteurs est très limitée, et il est souvent difficile de bien localiser une source même intense. Du côté des très grandes longueurs d'onde, la tache d'Airy due à la diffraction peut atteindre une extension angulaire très grande ce qui limite la résolution spatiale.
La capacité d'imagerie dépend aussi de la technologie des détecteurs. Si en lumière visible les mosaïques CCD atteignent 2k x 4k, les performances sont bien plus limitées dans les longueurs d'onde infrarouges. En submillimétrique et radio, les détecteurs étant monopixels, les images sont construites par juxtaposition d'images élémentaires.
L'imagerie est le plus souvent menée dans des systèmes de filtres si possible référencées, afin de pouvoir mener des comparaisons entre diverses observations. Ces filtres couvrent continûment le spectre, en bande large.
L'imagerie multispectrale, gourmande en photons, est menée sur des objets brillants, comme typiquement les objets du système solaire. Selon la longueur d'onde d'observation, les disques solaire, jovien ou de Titan présentent différents aspects. Les domaines spectraux sont ici adaptés au phénomène étudié.
L'intérêt de l'imagerie multi-spectrale est de permettre une modélisation précise de l'objet observé. Par application de code de transfert de rayonnement, cette modélisation permet typiquement de contraindre la température et la composition de l'objet. Le diaporama ci-contre illustre une application sur la calotte martienne sud, observée par l'instrument OMEGA à bord de la sonde Mars Express.
Selon la longueur d'onde d'observation, la Voie Lactée se présente sous différents aspects : chaque longueur d'onde apporte des informations complémentaires sur sa structure.
L'imagerie spectrale, comme son nom l'indique, fournit des images enregistrées dans un domaine spectral bien précis, défini par un filtre adapté aux propriétés de l'objet. Cela permet de tracer la distribution de matière contribuant à une signature spectrale donnée.
Cette technique est coûteuse en photons, et l'utilisation de filtres étroits nécessite une source brillante (dans le cas du soleil, ce genre de problème ne se pose bien sûr pas).
L'imagerie multispectrale combine les avantages de l'imagerie et de la spectrométrie. Comme le nombre de photons est divisé et spatialement et spectralement, la source se doit d'être lumineuse pour des observations avec un rapport signal à bruit suffisant.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Exercice de synthèse, basé sur les images multi-spectrales de la Voie Lactée, en , X, visible, proche, moyen et lointain infrarouge, raie de , H atomique, et radio.
Dans quel système de coordonnées ces cartes sont-elles représentées ?
[1 points]
Quels domaines spectraux sont dominés par, respectivement, des sources ponctuelles intenses, une émission de type corps noir, l'absorption par des molécules ou des poussières, la réémission de ces derniers ?
[3 points]
Les spectromètres pour la haute résolution spectrale ne datent pas d'hier. Mais l'avènement des caméras CCD, qui permettent d'enregistrer un signal sur 2 dimensions, a renouvelé le principe instrumental de la spectrométrie à haute résolution, en ajoutant à la dispersion principale une dispersion croisée, qui permet l'enregistrement simultané de tout le domaine spectral sur une caméra CCD.
Un spectromètre à réseau disperse la lumière dans ses ordres élevés, et les différents ordres sont séparés par une dispersion croisée obtenue à plus basse résolution. L'avantage d'une telle instrumentation est d'aboutir à un enregistrement simultané de tout le spectre, comme p.ex. ce spectre solaire.
Le spectromètre HARPS dédié à la recherche d'exoplanètes est à l'heure actuelle le meilleur instrument de sa catégorie. Il atteint la résolution , en proposant une excellente stabilité. Les mesures sont stables et reproductibles, sur une durée de plusieurs années, à mieux que le milliardième près. Les spectres de HARPS sont obtenus avec les différents ordres d'interférences repliés sur une image ; l'image, traitée, conduit au spectre.
Spectrométrie : étude des spectres.
Bien distinguer l'identité spectrale des photons permet de remonter à la nature des éléments construisant le rayonnement, par absorption ou par émission. La spectrométrie à haute résolution permet aussi, via l'analyse Doppler, des mesures très précises de vitesses radiales, comme p.ex. celles qui ont conduit à la découverte des planètes extrasolaires.
Parmi les disperseurs efficaces, l'instrumentation astrophysique s'appuie couramment sur les spectromètres à réseau ou par transformée de Fourier.
Le principe du spectromètre HARPS (ESO/Observatoire de Genève) est expliqué ci-joint.
Principe du spectromètre HARPS
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 45 min
Le spectromètre HARPS, mis en service au printemps 2003 à La Silla, l'un des sites chiliens de l'ESO, a pour but la recherche des exoplanètes. On se propose ici de retrouver quelques-unes des qualités qui lui permettent d'atteindre les objectifs scientifiques fixés.
Le spectromètre est installé derrière le télescope de 3.6 m de l'ESO. Sa pièce principale, le réseau, présente une hauteur de 20 cm. Déterminer le grossissement du montage afocal permettant un éclairement optimum du réseau, en supposant un faisceau non divergent.
Montrer qu'une déviation dans le champ objet se traduit par une variation de l'angle dispersé.
Rappeler l'expression donnant les variations de l'angle de dispersion en fonction des variations de longueur d'onde , du pas du réseau, et selon l'ordre d'interférence .
On cherche à déterminer le champ objet maximal, qui permette d'atteindre un pouvoir de résolution . Montrer que cette performance nécessite un faisceau émergeant du spectromètre de taille angulaire limitée à
et conclure. On fera l'application numérique avec les données :
, et un ordre d'interférence à :
Justifier a posteriori l'hypothèse de non-divergence du faisceau. On pourra considérer un faisceau optique de longueur 8 m dans l'instrument.
Plusieurs techniques permettent de réaliser la spectro-imagerie, càd une information spectrales pour plusieurs objets, plusieurs points du champ ou bien tout un champ.
La fente du spectromètre sélectionne les objets du champ. La dispersion, perpendiculaire à la fente, apporte un spectre pour chacun de ses objets .
L'image est optiquement découpée en tranches, afin de couvrir la fente d'entrée du spectro. L'analyse des images monochromatiques de la fente d'entrée permettra de reconstituer chacune des régions initiales.
La fente du spectromètre est alimentée par un faisceau de fibres. Ces fibres sélectionnent les objets du champ à étudier, qui donc n'ont pas besoin d'être alignés.
Les champs sélectionnés peuvent être imagés sur un petit nombre de pixels à l'aide de galettes de microlentilles alimentant des fibres optiques.
Spectro-imagerie : spectrométrie sur un champ non limité à un seul point source.
La spectrométrie à fente longue a pour objet l'enregistrement simultané de spectres à basse résolution pour les différentes sources sélectionnées par la fente. Le flux issu de chaque sous-région de la fente est dispersé. La dispersion étant perpendiculaire à la fente, l'image bidimensionnelle finale résulte du produit de 2 dimensions : l'une est spectrale, l'autre est spatiale.
La spectrométrie multi-objets réalise l'enregistrement simultané de spectres à basse résolution pour plusieurs régions d'une image. Les flux de ces régions sont collectés via des fibres, qui organisent une anamorphose de l'image. En entrée, les sources sont réparties indifféremment dans le champ ; en sortie, leurs images par les fibres, sources pour le spectromètre, sont alignées le long de la fente.
Le flux issu de chaque fibre est dispersé. Comme pour la spectrométrie à fente longue, l'image bidimensionnelle finale résulte du produit de 2 dimensions : l'une spectrale, l'autre spatiale. Mais la correspondance entre les pixels et le champ est à considérer selon l'anamorphose effectuée.
Par rapport à la spectrométrie à longue fente, la souplesse des fibres permet de sélectionner plus pertinemment les sources.
La spectrométrie intégrale de champ propose l'enregistrement simultané de spectres à basse résolution de tout un champ objet. L'objet est découpé en un certain nombre de régions, chacune étant alors considérée comme une source ponctuelle, ensuite dispersée.
L'espace entre les images de chacune de ces sources ponctuelles est suffisant pour permettre d'enregistrer, pour chacune, un spectre à basse résolution.
La fente du spectromètre UVES de l'ESO, fonctionnant en spectrométrie multi-objets, est illuminée par 8 fibres. Sept d'entre elles visent 7 cibles, la 8ème est réservée à la référence spectrale (une lampe à vapeur spectrale, dont on voit les raies en émission).
Spectrométrie multi-objets
Spectrométrie intégrale de champ
La résolution spatiale est dégradée, pour permettre l'enregistrement de spectre sur une grille de régions du champ. Le réseau de microlentilles découpe le faisceau, et crée autant d'images ponctuelles qu'il y a de microlentilles. Ces images ponctuelles sont ensuite autant de sources pour un spectrographe. On récupère en sortie un spectre de résolution moyenne pour chaque région de l'objet découpée par la microlentille (cf instrument CFHT/Observatoire de Lyon).
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Cet exercice a pour but d'estimer l'ordre de grandeur des performances d'un spectromètre intégral de champ, qui donne des images sur un CCD de 2k 2k (2000 fois 2000 pixels). On note le pouvoir de résolution spectrale visé, le nombre d'éléments spectraux correspondant, le nombre d'informations spatiales souhaité.
Montrer que, si l'intervalle spectral est large, alors en ordre de grandeur . On se place par la suite dans le cadre de cette hypothèse.
Montrer que le produit est nécessairement borné.
On considère pour la suite qu'entre le codage, l'étalonnage, la séparation des spectres..., une information élémentaire nécessite 20 pixels. On souhaite une résolution spectrale de 200. En déduire le nombre d'informations spatiales maximal.
Aux grandes longueurs d'onde, submillimétriques ou radio, les techniques interférométriques s'imposent pour un gain en résolution angulaire (voir l'exercice correspondant).
On nomme VLTI la configuration interférométrique des télescopes du VLT. La longueur de cohérence pour une source astronomique étant limitée, l'obtention de franges d'interférence nécessite des lignes à retard pour mélanger les faisceaux des différents collecteurs. Une des premières opérations du VLTI a consisté en la mesure de diamètres stellaires d'étoiles de la séquence principale. La mesure de ces diamètres angulaires est impossible sans la haute résolution apportée par l'interférométrie.
Les mesures effectuées sont des mesures de visibilité de franges d'interférence. Plus la source est étendue, moins la visibilité des franges est marquée.
Augmenter la résolution angulaire, ultimement limitée par la diffraction d'un collecteur, en faisant interférer les faisceaux de plusieurs collecteurs.
Diffraction, interférence ; la notion de cohérence spatiale est nécessaire pour justifier les techniques d'interférométrie.
Les faisceaux issus de 2 collecteurs pointant le même objet sont recombinés, de manière cohérente, pour interférer.
La ligne de base entre 2 collecteurs étant notée , la résolution angulaire de la tache image des faisceaux interférant à la longueur d'onde vaut .
Exemple de valeur numérique : dans le proche infrarouge, pour une base de 100 m : .
Exemple de recombinaison : interféromètre de type Michelson, ou bien Fizeau. Dans ce dernier cas, les surfaces collectrices sont des éléments disjoints d'une surface collectrice unique.
L'interférométrie s'est développée dans un premier temps dans le domaine radio. Dans ce domaine de fréquence, la détection cohérente permet une recombinaison du signal plus aisément qu'aux fréquences optiques. La phase du signal étant enregistrée, cette recombinaison n'a même pas à être nécessairement menée en temps réel. L'interférométrie dans le domaine des grandes longueurs d'onde apparaît par ailleurs le plus souvent indispensable, la taille de la tache de diffraction dans ce domaine conduisant, malgré les grands diamètres collecteurs, à une résolution angulaire médiocre. L'interférométrie est aujourd'hui développée jusque dans le domaine visible : en l'absence de pupille de grande taille, c'est la seule technique donnant accès à la haute résolution angulaire.
On s'intéresse aux interférences construites entre paires de collecteurs. Le problème se ramène à une situation de type trous d'Young, avec l'analogie entre les trous d'Young et les collecteurs.
La longueur de cohérence du faisceau stellaire est limitée. Réaliser des interférences ne se limite pas à une sommation des intensités lumineuses : observer des franges d'interférence nécessite d'égaler les chemins optiques des 2 voies à quelques longueurs d'onde près avant leur recombinaison. Des lignes à retard optiques permettent de réaliser ceci.
De la même façon que le paramètre pertinent pour visualiser les franges d'interférences issus des trous d'Young est l'écart angulaire par rapport à l'image géométrique, il est utile de faire la correspondance entre la projection des lignes de bases de l'interféromètre, projetées sur le plan d'onde. Une configuration donnée, à une date donnée, va conduire à la mesure de la visibilité des franges d'interférences pour un vecteur angulaire donné .
La courbe de visibilité dépend de la taille angulaire de la source, dès lors que celle-ci est résolue par l'interféromètre. Plus la source sera étendue, plus les franges d'interférence apparaîtront brouillées dès lors que l'on s'éloigne angulairement de la direction de l'optique géométrique.
La ligne de base correspond à la projection sur le plan du ciel, donc orthogonale à la ligne de visée, de la position des télescopes. Du fait de la rotation de la Terre, elle varie au cours de l'observation.
Les animations ci-jointes montrent comment évoluent, au cours d'une séquence d'observation, les lignes de base d'un site avec 3 télescopes interférant, avec les fréquences spatiales sur le plan du ciel.
Si l'objet ne varie pas rapidement dans le temps, il est possible de prendre le temps de nombreuses configurations interférométriques, au besoin avec des changements de positions des télescopes (lorsque cela est possible), pour reconstituer suffisamment de fréquences spatiales et imager en détail l'objet.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
Les antennes de l'IRAM du plateau de Bure ont un diamètre de 15 m.
Déterminer la tache d'Airy, pour une observation menée à 230 GHz.
Que devient cette résolution pour une observation interférométrique avec une ligne de base de 400 m ? Déterminer le gain en éléments de résolution sur un objet.
Les différents programmes d'observations des différents télescopes ont conduit à l'accumulation de très nombreuses données, compilées dans de non moins nombreux catalogues. Aujourd'hui, soit ces catalogues sont devenus obsolètes, soit ils sont accessibles en ligne pour être accessibles, pour profiter à la plus large communauté, pour être intercroisés avec d'autres observations...
Un intérêt majeur d'un observatoire virtuel consiste à fournir des archives, p.ex. pour détecter un phénomène nouveau, tel l'apparition d'une supernova.
Approche multispectrale de M20 proposée par le Centre de Données Stellaires de l'Observatoire de Strasbourg. Les outils permettent de retrouver des informations, les comparer...
Un observatoire virtuel correspond à un centre de données, donnant accès à des observations passées classées, archivées, ainsi que des outils spécifiquement développés pour travailler ces observations.
Les évolutions technologies ne permettent pas seulement d'avoir des instruments plus performants, pilotés par des interfaces efficaces. Elles ouvrent aussi la possibilité de mettre à la disposition de la communauté des chercheurs les observations menées par les différents programmes.
Les bases de données classent et organisent dans des formats facilement portables les résultats obtenus par les grands observatoires, leurs programmes majeurs d'atlas et d'observation de régions précises, les missions spatiales...
Un observatoire virtuel, c'est une base de données suffisamment bien achalandée, organisée et agencée pour permettre non de réaliser une observation, mais d'accéder à des observations passées susceptibles de fournir les renseignements cherchés.
Un observatoire virtuel doit ainsi permettre :
Pour en savoir plus, voir p.ex. le site du Centre de Données astronomiques de Strasbourg (CDS).
Cette section a exposé les principales mises en forme du signal astronomique. Chacune correspond à une instrumentation spécifique.
Une bonne part de la recherche astrophysique concerne le développement d'instruments encore plus puissants, efficaces, sensibles, précis, stables... sachant qu'il est impossible de tout faire simultanément.
Plus de dix ordres de grandeurs séparent les énergies des photons à radio auxquels s'intéressent les astrophysiciens. Les techniques de détection, tout comme les détecteurs, sont évidemment bien différentes selon le domaine spectral.
Cette section présente des caractéristiques générales, et explore préférentiellement le domaine spectral visible ainsi que les domaines proches du visibles où les détecteurs présentent des propriétés semblables.
Une section est spécialement dédiée aux détecteurs CCD et aux observations avec une caméra CCD. Une autre s'intéresse aux observations dans l'infrarouge thermique.
La réponse spectrale d'un détecteur indique son rendement en fonction de la longueur d'onde. Sans l'instrumentation appropriée, un détecteur ne fournit pas d'information sur la couleur précise d'un photon détecté.
La taille et le nombre des pixels est un paramètre important. Une photodiode est monopixel ; les mosaïque CCD pour l'astronomie peuvent compter jusqu'à 2k 4k pixels, les plus grands CCD actuels (2003) atteignant la taille 8k 8k pixels.
Exemple de détecteur saturé, en raison d'une trop grande dynamique entre les signaux à enregistrer. La saturation conduit à élargir démesurément la tache image, car les trop nombreux photo-électrons ont débordé du puits de potentiel où ils auraient dû être stockés.
On peut synthétiser les propriétés d'un détecteur selon différentes caractéristiques, chacune associée à une dimension physique particulière.
Les principales caractéristiques sont traitées avec plus de détail dans des pages dédiées.
Exemple de caractéristiques d'un détecteur : mosaïque de la caméra CFH12k du télescope CFH.
Retenir qu'un détecteur quantique voit les photons alors qu'un détecteur cohérent voir le champ électromagnétique, ou .
On peut distinguer 3 grands type de détection :
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
La détection hétérodyne compare le signal scientifique à un signal de référence délivré par un oscillateur local à haute fréquence. On note la pulsation du signal scientifique, et celle de la référence, cette dernière étant voisine de .
Un mélangeur fournit le signal produit des signaux observé et de référence. Montrer que ce signal est composé de 2 fréquences bien distinctes.
On applique au signal un filtre passe-bas, pour éliminer les hautes fréquences. Montrer l'intérêt du mélange des signaux.
Illustrer comment l'interaction matière-rayonnement permet de transférer l'information utile d'un photon à un photo-électron.
L'absorption d'un photon permet à un électron du détecteur de changer d'état. Cette création d'un photo-électron par absorption d'un photon caractérise les détecteurs quantiques.
La conversion photon + électron photo-électron s'appuie sur différents effets.
Effet | Description | Récepteur |
Effet photochimique | Changement d'état chimique | Plaques photo, plus guère employées aujourd'hui. Les photo-électrons activés par le rayonnement réduisent les ions Ag+ en argent métallique. |
Effet photoélectrique | Extraction d'un électron d'un métal vers le vide | Phototube, photomultiplicateur |
Effet photoconducteur | Au sein d'un semi-conducteur, l'absorption d'un photon permet à un électron de franchir le gap de la bande de valence vers la bande de conduction | Photodiode |
Effet photovoltaïque | Effet photoconducteur dans une jonction PN. Un photon crée une paire électron-trou, qui se traduit pas une différence de potentiel aux bornes de la jonction ; IR lointain radio |
La probabilité de création d'un photoélectron, souvent appelée rendement quantique, dépend de différents paramètres, et varie fortement avec la longueur d'onde :
Avec les définitions suivantes :
coefficient de réflexion à la surface du détecteur ; les photons réfléchis, repartant vers la source, ne risquent pas de créer un photo-électron | |
fraction de porteurs de charge participant au courant mesuré | |
coefficient d'absorption du matériau : un détecteur se doit d'être absorbant. | |
épaisseur du détecteur ; plus le produit augmente, plus la probabilité d'absorption d'un photon est grande |
On demande à une mesure physique de fournir une mesure en liaison avec l'observable voulue. Une propriété importante est la linéarité : si elle n'est pas assurée, la relation entre le signal mesuré et le signal observé est complexe.
L'effet de seuil peut introduire un décalage sur une faible mesure. Le niveau de signal doit être suffisant pour sortir du bruit propre du détecteur. A faible niveau, la définition du signal nul (offset) peut également affecter le signal. La saturation affecte les fortes valeurs de signal.
Un bon détecteur est linéaire sur une grande dynamique, et propose un seuil de sensibilité bas.
Un récepteur sera d'autant plus sensible que... son seuil de sensibilité est bas. Ceci nécessite le plus souvent son refroidissement, afin de diminuer le bruit d'agitation thermique.
La linéarité assure une réponse proportionnelle au signal incident.
C'est une propriété importante pour convertir une observable en mesure. Si le détecteur est linéaire, il est possible par un simple facteur d'échelle de convertir le signal électrique enregistré en signal photométrique.
La saturation limite le flux maximum observable. Un niveau de saturation élevé assure une grande dynamique.
La réponse spectrale d'un CCD dépend du matériau semi-conducteur utilisé et des caractéristiques géométriques du sandwich de détection.
Un bolomètre ne discrimine pas les longueurs d'onde... mais cela ne signifie pas qu'il est également sensible à toutes les longueurs d'onde. Le signal délivré est en fait intégré selon une fenêtre spectrale donnée.
Un détecteur n'est sensible que dans une gamme spectrale donnée. Il n'a en général aucune sélectivité spectrale intrinsèque, sauf s'il est muni de filtre adéquat.
De ce qui précède, on déduit que la résolution spectrale dépend essentiellement des filtres ou de l'instrumentation associés au détecteur.
La rapidité de lecture d'un CCD dépend de la fréquence d'horloge de l'électronique et du nombre de pixel. Le fait de n'avoir qu'un nombre de registre de lecture limité (1 à 4 typiquement) ralentit considérablement la réponse temporelle d'un détecteur composé de millions de pixels.
Un obturateur mécanique est souvent nécessaire pour stopper l'arrivée des photons durant le temps de lecture de la caméra. Dans certains cas, cet élément peut limiter la cadence d'observation.
L'observation astronomique se caractérise souvent par des poses très longues, nécessaires pour l'obtention d'un signal intrinsèquement très faible. Mais il est aussi utile de pouvoir compter sur des détecteurs rapides. La réponse temporelle prend son importance pour l'observation d'un phénomène périodique rapide, comme p.ex. le clignotement d'un pulsar, ou pour un phénomène transitoire, tel une occultation stellaire.
Un détecteur a un temps de réponse, propre ou dépendant de l'électronique de contrôle et de lecture, qui n'est pas infiniment bref. Par exemple, un bolomètre, qui convertit l'énergie des photons en échauffement, ne peut pas réponde instantanément. De même que la lecture d'une matrice CCD de plusieurs millions de pixels ne peut pas être instantanée, mais prendra jusqu'à une minute.
Il s'ensuit que le signal d'un détecteur est échantillonné dans le temps.
De ce qui précède, on en déduit qu'un détecteur fonctionne comme un filtre passe-bas : les hautes fréquences temporelles sont filtrées.
Certains phénomènes astronomiques présentent de rapides variations temporelles, soit parce qu'intrinsèquement variables, soit parce que correspondant à un phénomène transitoire. L'observation de tels phénomènes demande un temps de réponse rapide, et donc une stratégie de détection appropriée.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
Une observation astérosismique avec le spectromètre HARPS nécessite la lecture d'une caméra de 2k×4k. Par ailleurs, l'échantillonnage du signal temporel nécessite l'acquisition d'une image par minute.
Déterminer le temps de pose en fonction de la magnitude, sachant que le détecteur sature à partir de photo-électrons par pixel, est que cette saturation est atteinte en environ 1 s pour une étoile de magnitude 0.
Le temps de lecture de la caméra est de 20 s. Pour quelle magnitude minimale l'observation reste-t-elle pertinente, avec au-moins la moitié du temps passée sur la source et non à lire la caméra ?
L'observation demande un échantillonnage plus rapide que 3 minutes. Montrer qu'une cible peu brillante ne sera pas observée dans de bonnes conditions. Estimer la limite en magnitude dans le cas où l'on accepte de remplir les pixels à 1/10 de la valeur optimale.
Les CCD actuels pour l'astronomie ont des tailles limitées à 2k4k. Pour augmenter la capacité de détection, on pave le plan focal de plusieurs détecteurs, comme par exemple pour la caméra MEGACAM du télescope CFH mise en service à l'été 2003.
Un pixel, pour picture element, est un élément d'image. Par extension, un pixel d'une caméra CCD correspond à l'entité physique qui aboutit à un élément d'image.
Le nombre de pixels court de 1 à plusieurs millions ; on note couramment 1 kpx = 1000 px.
Les caméras actuelles ont typiquement des formats de 256 256 px (dans l'infrarouge thermique) à 2k 4k pixels (dans le visible).
Le format est la seule caractéristique où la détection par plaque photographique fut plus performante. Les détecteurs de type CCD comptent un nombre de pixels bien inférieur à celui atteint par les plus grandes plaques photos.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
La caméra MEGACAM du télescope CFH, mise en service à l'été 2003, comprend 40 mosaïques CCD, de 2k 4.5k pixels. L'information d'un pixel est codé sur 16 bits. Le temps de lecture d'une image totale est de 30 secondes.
Les 36 CCD centraux, couvrent une surface carrée de 0.94 degré par 0.94 degré. Déterminer le champ de vue d'un pixel.
Déterminer la capacité de stockage nécessaire pour 1 champ observé en 3 couleurs.
Une nuit moyenne aboutit à une dizaine de champs, chacun pris dans 3 filtres. A raison de 100 nuits d'observation par an, déterminer le volume de données au bout de 5 années de fonctionnement.
Le simple fait de numériser un signal analogique, càd de le coder sur une échelle de valeurs discrétisée (typiquement, sur bits, ce qui permet de coder valeurs), peut rajouter du bruit au signal.
La température du détecteur conditionne le signal d'obscurité d'un détecteur. Suite à l'agitation thermique, des porteurs de charge apparaissent aléatoirement, d'autant plus que la température est élevée.
Le bruit de fond représente le bruit de photons de la lumière parasite.
Apprendre à distinguer un signal d'un bruit.
Plusieurs pages sont spécifiquement dédiées au bruit dans la section Analyser le signal : (bruit gaussien, bruit de photons, rapport signal à bruit...)
Au signal scientifique se superposent des signaux parasites et des bruits. Un bruit sera caractérisé par son caractère aléatoire, et les propriétés statistiques correspondantes.
Un signal parasite possède, comme son nom l'indique, les propriétés d'un signal et non celles d'un bruit.
La nature du rayonnement, quantique par excellence, montre le hiatus à décrire une intensité lumineuse par une quantité analogique, alors que les porteurs de ce rayonnement sont quantifiés.
On montre que la statistique d'arrivée des photons est poissonnienne. Lorsque l'on attend photons, la valeur moyenne observée est et la fluctuation autour de cette valeur moyenne. Il s'ensuit un rapport signal à bruit déterminé par le flux de photons égal à :
En électronique, on parle de bruit de grenaille, et de bruit de photons en optique.
Le bruit de fond représente le bruit de photons de la lumière parasite qui se superpose au signal scientifique. Comme le bruit quantique, il est lié aux sources (ici parasites) et non au détecteur. Dans l'infrarouge, il est dominé par l'environnement chaud que voit le détecteur.
Le bruit thermique provient de l'agitation thermique des porteurs de charge du détecteur. Il est à moyenne nulle, son écart-type augmente avec la température.
Ce bruit, comme les suivants, dépend du détecteur et de la chaîne de détection.
Le processus de lecture contribue au bruit de lecture, par exemple dans un CCD lorsque les photo-électrons sont transférés le long d'une colonne vers un registre de lecture. On quantifie le bruit de lecture par son écart-type en nombre de photoélectrons par pixel. Une valeur typique de est de l'ordre de quelques photo-électrons par pixel
L'électronique d'amplification introduit un gain , dont la valeur n'est pas fixe mais sujette à différents bruits.
Le signal analogique est finalement converti en signal numérique, codé sur éléments d'information (bit), ce qui permet uniquement valeurs de codage.
Un signal évoluant sur une plage de 0 à présentera, de par le codage sur éléments d'information, une résolution minimale de .
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
On souhaite numériser le signal photométrique d'un détecteur dédié à une étude de la microvariabilité. Ce signal est composé d'un fort continu, de diverses modulations et bruit, et du signal scientifique. Les amplitudes respectives sont données dans le tableau ci-dessous.
continu | |
variations | |
microvariabilité |
Sans traitement préalable, sur combien de bits faut-il coder le signal afin de ne pas introduire de bruit lors de cette opération (si besoin, voir les pages sur l'échantillonnage d'un signal) ?
Même question, après filtrage permettant de séparer les composantes continue et lentement variable d'une part, et la microvariabilité se distinguant du fond variable de l'autre.
Lorsque l'on décompte toutes les pertes de transmission des différents éléments d'une chaîne instrumentale, on s'aperçoit que le rendement final n'est pas nécessairement bon. Pour 100 photons collectables au sommet de l'atmosphère, la plupart des instruments ne travailleront finalement qu'avec une poignée de photoélectrons.
On peut considérer comme partie intégrante du rendement celui de la couverture temporelle durant laquelle la météo est favorable. L'image satellite illustre le fait que le Chili offre de bien meilleurs sites d'observations que l'Argentine, avec un ciel parfaitement dégagé.
Lorsque les photons sont rares, pour des sources faiblement lumineuses, il faut viser l'efficacité lors de chacune des étapes participant à la chaîne de mesure, et ce bien avant le détecteur.
atmosphère | 60 à 80%, dépend de la masse d'air (mesure la quantité d'atmosphère traversée, càd , avec la hauteur sur l'horizon de l'objet visé) |
miroir | jusqu'à 99%, en fonction du traitement réfléchissant de surface |
fibre | de l'ordre de 80% |
dioptre | une réflexion verre-air a un coefficient de transmission typiquement de 96%. Un traitement antireflet permet d'accroître ce coefficient jusque vers 99% |
Difficulté : ☆ Temps : 5 min
Un instrument comprend en tout 10 lentilles. Sans traitement antireflet, chaque dioptre a une transmission de 96%. Déterminer la transmission globale.
[2 points]
Un traitement antireflet permet de porter le coefficient de transmission à 99%. Que devient la transmission globale ?
[1 points]
Conclure.
[1 points]
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
Les données de l'appliquette ci-jointe montrent l'évolution de la transmission atmosphérique avec la longueur dans le domaine visible, pour 2 altitudes d'observation : au niveau de la mer et au sommet du Mauna Kea (Hawaï, 4200 m d'altitude).
Tracer, pour les 2 altitudes d'observation, les transmissions en fonction de la longueur d'onde, et commenter l'allure des courbes.
[2 points]
La relation de l'extinction avec la masse d'air de l'objet visé , l'angle mesurant la distance angulaire entre le zénith et la direction de visée, est de la forme :
Commenter et justifier cette relation.
[1 points]
Montrer, en calculant l'extinction au CFH, que la courbe d'extinction est compatible avec la diffusion Rayleigh, qui varie comme l'inverse de la puissance quatrième de la longueur d'onde
[1 points]
Pour en savoir plus sur les thématiques de cette section ; voir p.ex. le livre Méthodes physiques de l'observation, de Pierre Léna, CNRS éditions.
L'instrumentation astrophysique conduit souvent à des observations à la pointe de ce qui est faisable. Les signaux, obtenus après des heures d'observations chèrement acquises, doivent exprimer toute leur substantifique moelle. Une étape très importante est donc l'analyse du signal.
Cette section expose diverses pistes pour :
Quelques-unes des sources de bruit physique sont répertoriées à la page bruits de détection.
La détection d'un phénomène, comme par exemple une raie spectrale, nécessite de pouvoir distinguer le signal par rapport à ce qui n'est pas du signal, appelé bruit s'il présente un caractère aléatoire. On exprime ceci par un rapport, le rapport signal à bruit, d'autant plus important que le signal est fort par rapport au bruit.
Il ne faut pas confondre un signal parasite, ou biais observationnel, avec un bruit. Le biais qui affecte le signal possède des propriétés qui le distinguent tout à fait d'un bruit.
Un biais très commun est un offset, càd un décalage du signal dû au fait que le niveau zéro du signal physique et le niveau zéro de sa traduction en signal électrique ne coïncident pas.
L'astronomie regorge d'exemple de bruits devenus des signaux célèbres à partir du moment où leurs caractéristiques ont été identifiées.
Distinguer signaux et bruits.
Le bruit de la circulation qui vous empêche d'entendre ce que dit votre ami(e) dans la rue, c'est du bruit... et ce que vous dit votre ami(e) a priori du signal. Mais une voiture qui accélère, est-ce vraiment un bruit, ou un signal parasite ? Par analogie, la lumière du ciel diurne qui empêche de voir les étoiles de jour est-elle un bruit, un signal parasite ?
Tout observation va comporter, en plus du signal, des perturbations à ce signal. Ces dernières résultent principalement de deux causes, intrinsèques et extrinsèques :
Exemple de biais : le niveau de biais d'une image numérique prise avec une caméra CCD peut provenir du signal généré par la tension d'alimentation appliquée au détecteur.
Un bruit est un phénomène aléatoire.
On découvre par la suite deux types de bruit plus spécialement importants, obéissant à des statistiques poissonniennes ou gaussiennes.
La distinction entre bruit et signal parasite est parfois complexe. On peut prendre l'exemple du courant d'obscurité d'un détecteur, qui se superpose au flux observé.
Sa valeur moyenne est parfaitement quantifiable (tant de photoélectrons par pixel et par seconde), ce qui montre qu'il s'agit là d'un signal, parasite certes mais avec les propriétés d'un signal.
La vraie composante de bruit concerne les fluctuations de ce courant d'obscurité.
A l'aide de l'appliquette, estimer l'offset affectant cette image de Jupiter dans l'infrarouge thermique.
Solution
Les figures ci-jointes illustrent quelques lois de probabilités :
Une loi de probabilité est déterministe. Mais ses réalisations sont ... aléatoires. C'est seulement avec un nombre élevé de réalisations que l'ensemble de ces réalisations retrace fidèlement la loi de probabilité. Si le nombre de réalisations est petit, on n'observe rien d'identifiable.
Estimation de la moyenne et de l'écart type d'une loi. La moyenne peut être estimée de diverses façons, et la meilleure façon d'estimer une moyenne dépend de la loi de probabilité.
Notions élémentaires de statistiques
La définition d'un bruit repose sur ses propriétés statistiques. Cette page rappelle des notions simples de statistiques, en distinguant les lois de probabilité, leurs réalisations, et l'estimation de paramètres statistiques.
La loi de probabilité d'une variable aléatoire va être donnée par sa densité de probabilité, ou bien sa fonction de répartition .
Parmi les moments centrés associés, la moyenne et l'écart-type sont respectivement définis par :
et :
( est la variance).
Une loi statistique possède des propriétés particulières, qui caractérisent tel ou tel phénomène : une loi poissonnienne (discrète) rend compte de l'arrivée d'événements indépendants, une loi gaussienne est souvent issue de l'addition d'un grand nombre de phénomènes indépendants...
La réalisation d'une loi de probabilité est aléatoire : un tirage de dés, réalisé 6 fois, ne conduira pas nécessaire à l'obtention une fois et une seule de chaque chiffre de 1 à 6. Plus le nombre de réalisations est grand, meilleur est l'accord entre l'observation de ces réalisations et la loi de probabilité.
En pratique, il faut distinguer d'une part la valeur moyenne de la densité de probabilité de sa mesure . Avec les réalisations d'une variable aléatoire, on a accès seulement à :
Et il n'y a aucune raison que . En fait, c'est de mieux en mieux réalisé lorsque devient très grand.
La variance est mesurable par :
avec au dénominateur car a déjà été obtenu à l'aide des mesures, et il ne reste plus que valeurs indépendantes pour estimer .
L'écart entre et vaut typiquement .
L'animation ci-joint montre comment est réalisée en pratique une distribution normale. Ce n'est qu'avec un très grand nombre de tirages que l'histogramme des réalisations ressemble vraiment à la distribution statistique.
Les appliquettes ci-jointes dévoilent des signaux temporels bruités, affectés ou non d'une lente dérive. On se propose d'en mesurer le bruit et le rapport signal à bruit.
Se servir des appliquettes pour :
Le rapport signal à bruit conditionne toute observation. S'il est faible, on ne voit que du ... bruit.
La détection d'un phénomène, comme par exemple une raie spectrale, nécessite un rapport signal à bruit typiquement supérieur à 3.
Notions de probabilités et statistiques
On définit le rapport signal à bruit d'un signal comme le rapport des énergies du signal et du bruit. L'énergie du signal est représentée par sa valeur moyenne , et celle du bruit par l'écart-type . Le rapport signal à bruit est donc :
Si le signal est affecté d'un biais systématique , il faut en tenir compte dans l'estimation de ce rapport, et retirer au préalable sa contribution :
La composante de biais peut être p.ex., pour un signal évoluant dans le temps, un signal parasite apparaissant à plus basse fréquence.
Si les différents bruits contribuant à un signal sont indépendants les uns des autres, leurs écarts-types s'ajoutent quadratiquement pour construire l'écart-type total :
Il s'ensuit le rapport signal à bruit :
Identifier un spectre est d'autant plus aisé que le rapport signal à bruit est bon. En pratique, une raie a priori inconnue devient détectable pour un rapport signal à bruit supérieur à 5.
Si le bruit est dominé par le bruit de photons, le rapport signal à bruit augmente avec la durée d'observation, comme le montre cette simulation.
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
On recueille le signal d'une cible stellaire. Le rapport signal à bruit s'écrit :
avec le nombre de photoélectrons reçus, relié à un signal de fond, la taille angulaire de la cible, et le bruit de lecture
Identifier précisément les différents termes de bruit contribuant au rapport signal à bruit, en précisant leur écart-type.
Simplifier l'expression du rapport signal à bruit pour le cas d'un objet très brillant, puis pour un objet très peu lumineux. Identifier l'exposant qui caractérise la dépendance en du rapport signal à bruit.
Déterminer comment le rapport signal à bruit varie avec le diamètre du collecteur ou le temps de pose .
La superposition de plusieurs variables aléatoires indépendantes les unes des autres conduit à une loi normale. C'est l'une des conséquences du théorème de la limite centrale. L'animation ci-jointe en montre un exemple.
Exemples de distributions gaussiennes.
Si un bruit est gaussien, la probabilité qu'il s'écarte de plus ou moins de la valeur moyenne est très faible. Cette propriété est mise à profit pour identifier le signal du bruit, mais ne marche que si le bruit est vraiment gaussien.
Loi de probabilité ; éléments de statistique
Le théorème de la limite central implique qu'un bruit résultant de l'action indépendante de différents facteurs physiquesobéit à la loi de probabilité, dite loi normale :
avec la moyenne et l'écart-type. Un tel bruit est dit gaussien.
Pour une loi gaussienne, la probabilité d'observer un signal s'écartant de par rapport à la valeur moyenne décroît rapidement avec ; 99.7 % des réalisations du signal s'écartent de moins de de la moyenne.
n | 1 | 2 | 3 | 4 |
% | 69.2 | 95.4 | 99.7 | 99.99 |
Probabilité d'avoir une valeur dans l'intervalle pour un bruit gaussien.
De ce qui précède, peut-on dire qu'un événement qui s'écarte de plus de de la moyenne est sûrement dû à un signal et non à un bruit, et l'identifier comme tel ?
On considère une détection sûre lorsqu'elle dépasse un seuil de 4 ou 5 fois l'écart-type. Mais, la difficulté réside souvent dans le fait que la nature d'un bruit n'est pas exactement gaussienne, ou que des signaux parasites non identifiés compliquent l'interprétation d'un signal.
L'analyse fréquentielle d'un bruit gaussien ne montre aucune composante privilégiée. Pour cette raison, on parle d'un bruit blanc.
L'ivrogne et son lampadaire sont des acolytes précieux du physicien statisticien. L'ivrogne est supposé partir du lampadaire et accomplir un certain nombre de pas par unité de temps, mais dans n'importe quelle direction.
Au bout de pas, il se sera éloigné du lampadaire d'une distance moyenne de .
A l'aide de l'appliquette, estimer le niveau de bruit affectant cette image de Jupiter dans l'infrarouge thermique. L'exprimer en fonction du niveau maximal du signal (conseil : faire une coupe non sur la planète mais sur le fond de ciel).
Lorsqu'une moyenne de quanta par unité de temps est attendue, un détecteur idéal (rendement unité) en comptera un nombre plus ou moins voisin de . La distribution des valeurs dépend du nombre N : 10, 100, 1000. Plus est grand, plus la distribution apparaît piquée en valeur relative, quand bien même elle est plus étalée en valeur absolue.
La statistique de Poisson concerne un phénomène régulier quantifié.
La détection d'un rayonnement électromagnétique en est un exemple concret, l'arrivée d'énergie étant quantifiée en photons.
Plus le nombre de photons attendus est grand, mieux on pourra préciser la valeur moyenne observée.
La statistique de Poisson va être abordée via un cas concret. L'analyse de l'arrivée de photons d'une signal lumineux de moyenne constante.
Un rayonnement monochromatique de fréquence de luminosité , observé pendant une durée , apporte une énergie . Ce rayonnement est véhiculé par un nombre moyen de photons obéissant à :
La discrétisation du flux en quanta d'énergie implique que le nombre de photons arrivant par intervalle de temps fluctue autour de cette valeur moyenne.
La probabilité de détecter photons lorsque sont attendus en moyenne s'écrit :
C'est la loi de Poisson de moyenne . Il faut retenir que :
En découpant l'intervalle de temps en parties, suffisamment petites pour assurer qu'un seul photon peut arriver pendant l'intervalle de temps , on peut estimer la probabilité de voir arriver photons, en les rangeant dans les cases.
La probabilité d'avoir un photon par case temporelle est , et la probabilité opposée . Comme il y a façons de ranger photons dans les cases, on obtient finalement en développant le coefficient de combinaison :
Avec un très grand nombre d'intervalles, on retrouve la loi énoncée :
vu les approximations pour grand et :
Pour les grandes valeurs de , on peut montrer que cette loi se confond très rapidement avec la gaussienne :
On en conclut alors, en se basant sur la statistique gaussienne, que pour une valeur moyenne , l'écart-type vaut .
Il en résulte un point important : lorsque croît, l'écart-type croît, mais le rapport écart-type/moyenne du signal décroît.
A l'aide de l'appliquette : tracer une distribution de Poisson, et identifier les variations majeures lorsque la moyenne varie.
Une bonne détection, par exemple l'identification d'une raie spectrale, nécessite l'enregistrement d'un nombre suffisant de photoélectrons, afin que la statistique d'arrivée des photons, de type poissonnien, n'empêche pas la détection.
Le bruit de photons est en fait un bruit... de photoélectrons. L'arrivée dispersée des photons, conjuguée à la conversion aléatoire d'un photon en photoélectron, construisent la statistique de création de photoélectrons, qui dépend bien sûr du nombre de photons.
Statistique de Poisson : le bruit de photons obéit à la statistique de Poisson.
Evaluer le bruit et le rapport signal à bruit du bruit de photons.
La statistique d'arrivée des photons est poissonnienne, vu que les photons sont par définition des quanta d'énergie. Lorsque l'on attend photons par intervalle de temps, la valeur moyenne observée est ... et sa fluctuation autour de cette valeur moyenne vaut .
Le bruit de photons, sur une mesure de photons, est .
Il s'ensuit un rapport signal à bruit déterminé par le flux de photons égal à :
Ce rapport signal à bruit croît avec la racine carrée du nombre de photons collectés.
Les photons que l'on observe sont le plus souvent traduits par le détecteurs en photoélectrons, qui suivent la même statistique que les photons, à un facteur de rendement près inférieur à l'unité.
Avec le rendement, le nombre de photoélectrons détectés vaut en fonction du nombre de photons incidents sur le détecteur :
Le bruit de photoélectrons et le rapport signal à bruit résultant valent en pratique .
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
En supposant que le rendement de la chaîne de détection vaut l'unité, combien de photons doivent être enregistrés pour que le bruit de photons permette une détection à 1 ppm
Le rendement de la chaîne de détection est de 25% seulement. Par quel facteur doit on corriger le nombre de photons à collecter.
Le nombre de photons requis est collecté en 5 jours. En déduire le nombre de photons accumulés en une pose élémentaire de 1 minute, et la performance atteinte sur une pose élémentaire.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
La figure ci-jointe représente la courbe de lumière de l'étoile HD 49933, l'une des cibles principales du satellite CoRoT. Le signal stellaire est composé de multiples signaux (activité, oscillations...) et bien sûr du bruit de photons. On admet que celui-ci domine à haute fréquence.
Estimer l'amplitude totale du bruit du signal stellaire.
[1 points]
Estimer l'écart-type du bruit
[1 points]
Montrer que le bruit mesuré est du même ordre de grandeur que le bruit de photons.
[1 points]
Les bruits instrumentaux sont souvent dus à des dérives thermiques. L'exemple ci-joint montre la dérive enregistrée par un astérosismomètre, observant de jour une source de laboratoire délivrant un signal de référence absolument fixe, mais dont la température de travail n'est pas fixée.
L'effet de mémoire occasionne un bruit instrumental dit en 1/f. Son évolution temporelle se distingue d'un bruit blanc par une sensible dérive. Comme le montre l'analyse de Fourier, son spectre de puissance se caractérise alors par une forte contribution aux basses fréquences, qui apparaît clairement pour un spectre tracé en échelle logarithmique.
Le bruit instrumental est un bruit qui "a de la mémoire". Sa signature spectrale est intense à basse fréquence.
Le bruit dit en 1/f, avec une dépendance spectrale variant en raison inverse de la fréquence, est typiquement d'origine instrumentale. Il apparaît lorsque les fluctuations induites sur le signal ne sont pas indépendantes, mais corrélées. C'est typiquement le cas des fluctuations thermiques : une perturbation en température à l'instant aura des conséquences à tout instant suivant.
La transformée de Fourier de l'évolution temporelle d'un tel bruit montre un spectre en , l'exposant dépendant, phénoménologiquement, de la nature des corrélations au cours du temps.
L'analyse de Fourier d'un bruit en 1/f se caractérise, comme son l'indique, par une forte contribution aux basses fréquences. Ceci apparaît clairement pour un spectre tracé en échelle logarithmique.
Un signal continu n'existe pas : décrire le continu nécessite une infinité de valeurs. Tout signal est échantillonné, càd décrit sur un nombre discret de valeurs.
Un détecteur ayant une résolution limite (spatiale ou temporelle), un signal physique est nécessairement échantillonné. Même si une observation avec ce détecteur semble prendre des valeurs continues, elle peut être traduite par une série finie de valeurs, correspondant à un échantillonnage discret.
Une bonne observation nécessite de ne pas dégrader la résolution du signal par ce phénomène d'échantillonnage, ce qu'exprime la condition d'échantillonnage de Shannon, qui s'applique aussi pour un signal 2-D.
Le pas d'échantillonnage détermine la résolution maximale en fréquence. Au delà de la fréquence de coupure, échantillonnée sur 2 points par période, l'information est perdue. Autrement dit, la fréquence de coupure définie selon Fourier et le théorème de Shannon rendent compte du même phénomène.
Tout signal, spatial ou temporel, est limité en fréquence, à cause du processus d'observation. Il peut être codé sur une distribution discrète de valeurs. Ce processus de discrétisation est nommé échantillonnage.
Le critère de Shannon énonce qu'un signal doit avoir sa fréquence maximale échantillonnée sur au-moins 2 pixels afin de ne subir aucune dégradation. En pratique, il faut :
La justification de ce critère est liée à l'analyse fréquentielle, par transformée de Fourier : en appliquant le critère de Nyquist, les fréquences sont restituées convenablement jusqu'à la fréquence de coupure.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
Un télescope de la classe 4-m, dans une configuration ouverte à f/2, est installé dans un site dont le meilleur seeing est aux alentours de 0.5" en lumière visible. Une caméra CCD installée pour des programmes d'imagerie est spécifiée pour imager sans perdre d'éléments d'information.
Quel paramètre de la caméra est crucial pour satisfaire la spécification donnée ?
Sur catalogue, on trouve des caméras avec des pixels de 9, 15 ou 25 microns. Quel choix effectuer ?
Un système d'optique adaptative permet d'atteindre la limite théorique de diffraction dans l'IR à 2 microns. Sachant qu'il n'existe pas de caméra avec des pixels plus petits que 9 micromètres, quel paramètre de la chaîne de collecte du signal doit évoluer ?
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
On cherche à caractériser un spectre d'oscillations stellaires. La période minimale des oscillations stellaires est de 4 minutes, et on souhaite distinguer des fréquences avec une résolution de .
Estimer la durée totale nécessaire pour ce programme.
[1 points]
Déterminer l'échantillonnage temporel optimal, qui permette de ne pas filtrer les hautes fréquences et minimise le nombre final de données.
[1 points]
Les séquences d'observation du satellite COROT (projet CNES) sont-elles en accord, avec un point de mesure toutes les 32 s et 150 jours d'observation continue sur une cible stellaire ?
[1 points]
Les signaux recherchés méritent, pour donner les meilleurs mesures possibles, des traitement appropriés. Cette section se propose d'étudier plus précisément quelques-unes des techniques de base de traitement du signal.
Dans la chaîne de traitement du signal, des observations brutes au résultat final, une étape souvent essentielle consiste à s'affranchir de signaux parasites. C'est possible lorsque ces derniers présentent des caractéristiques différentes de celles du signal, comme p.ex. un signal à basse fréquence qui contamine un signal sismique.
Un filtre par moyenne glissante substitue à une valeur donnée la moyenne des valeurs aux alentours, dans un intervalle de largeur . Plus l'intervalle est grand, plus le filtrage est efficace.
Ce filtrage présente des inconvénients que dévoile la transformée de Fourier.
Un filtre par moyenne médiane substitue à une valeur donnée la médiane des valeurs aux alentours, dans un intervalle de largeur . Ce filtrage est efficace pour gommer les valeurs aberrantes.
Réaliser une estimation linéaire d'une distribution de pont, c'est finalement ne décrire ce nuage de points que par 2 valeurs (ordonnée à l'origine et pente)
La correction de valeurs aberrantes est typiquement une opération de filtrage. Un filtrage par moyenne glissante ou par la médiane n'y parvient pas avec la même efficacité.
Toute série de données, dépendant de quelque paramètre que ce soit (temps, variable d'espace, autre variable), à n'importe quelle dimension, peut être décrite par ses composantes fréquentielles. Un filtrage ad hoc peut permettre de faire ressortir le signal des autres composantes.
Analyse par transformée de Fourier
Aborder quelques-uns des (nombreux) aspects de la transformée de Fourier.
Il est souvent indispensable de séparer les différentes composantes en fréquences qui constituent une observation, pour extraire le signal de la contribution du bruit ou d'autres signaux, ce qui constitue un filtrage du signal. Le but n'est pas de présenter sous forme de cours les multiples filtres possibles, mais plutôt quelques-uns de leurs effets.
Toute acquisition de données, caractérisée par un pas de temps , filtre les fréquences temporelles plus rapides que .
On peut reconsidérer la diffraction d'une onde plane monochromatique de longueur d'onde par une ouverture comme un filtrage des fréquences angulaires supérieures à .
Les animations ci-jointes décortiquent le processus de filtrage par moyenne glissante ou par la médiane.
L'opération de filtrage n'est pas bégnine, et un filtre inadapté peut conduire à un mauvais résultat. Par exemple, le filtrage par moyenne glissante convient très mal pour un signal oscillant.
La série temporelle ci-jointe est filtrée par filtrage numérique (algorithme de filtre à trous), avec séparation des hautes et basses fréquence. Les domaines de fréquence sont définis par rapport à une fréquence de valeur arbitraire ou mûrement réfléchie...
Les appliquettes ci-dessous dévoilent l'intérêt du filtrage. Elles représentent des cartes de Jupiter dans l'infrarouge thermique. Sans filtrage, c'est la structure en bandes parallèles à l'équateur qui domine l'image ; après filtrage de cette structure dominante, on voit apparaître des motifs de type ondulatoire, avec une dizaine de motifs répartis en longitude, couvrant une extension en latitude plus vaste que les bandes.
Utiliser les appliquettes pour dévoiler ces structures.
A l'aide de l'appliquette ci-jointe, on se propose d'illustrer l'évolution du bruit en sommant différentes images d'un même champ.
Correction du champ plat
Approche mathématique de la transformation de Fourier
Présentation de la transformation de Fourier, et rappel de quelques propriétés.
La transformation de Fourier associe à une fonction sa transformée~:
Les variables et sont conjuguées. A la variable temporelle est associée la variable fréquentielle ; à la variable d'espace , la fréquence spatiale .
La TF est dotée de multiples propriétés (linéarité...) : se référer à un cours de maths.
L'opération inverse de la TF est notée : et .
Il ne s'agit rien d'autre que de la conservation de l'énergie, qui ici s'exprime par :
Autrement dit, l'énergie d'un signal ne peut pas dépendre de la description de ce signal, directe ou fréquentielle.
grandeur | notation | unité | exemple |
---|---|---|---|
variable | X | temps, en s | |
variable conjuguée | 1/X | fréquence, en Hz | |
signal | Y | vitesse, en m/s | |
spectre | XY | m | |
spectre d'amplitude | XY | m | |
spectre de puissance |
La définition de la transformation, continue, se doit d'être amendée pour tenir compte du fait qu'un signal réel est échantillonné. L'analyse de Fourier discrète s'appuie sur un nombre fini de réalisations du signal, et donne un nombre finie de fréquences pour le décrire. La discrétisation s'opère en douceur, car la TF d'une fonction peigne (succession équidistance de Dirac), fonction retranscrivant l'échantillonnage du signal, est une fonction peigne.
L'analyse de Fourier rapide (fast Fourier transform, ou FFT) est une une forme spécifique de programmation de la transformation de Fourier. Une routine de calcul fft est présente dans toute bonne bibliothèque de programmation.
L'usage d'une FFT implique:
L'appliquette ci-dessous permet de calculer et visualiser le spectre de puissance de certaines fonctions. La transformée de Fourier peut calculée soit directement, soit par FFT.
Avec comme signal une sinusoïde, comme méthode la fft, visualiser les effets :
Vérifier le lien entre la résolution en fréquence et la durée totale d'observation ; vérifier le lien entre le nombre de points et la fréquence de coupure.
Difficulté : ☆☆ Temps : 40 min
Vérifier l'homogénéité de la conservation de l'énergie énoncée par le théorème de Parseval-Plancherel.
Pour des raisons physiques, il est commode de poser la définition de la TF d'une série temporelle bornée sur un intervalle de temps comme :
avec le changement de notation pour préciser la différence par rapport à la TF classique. Montrer l'intérêt physique de cette notation, en s'appuyant p.ex. sur un signal purement sinusoïdale.
Pour d'autre raisons, il peut être commode de poser la définition de la TF d'une série temporelle discrète d'une manière différente :
avec le changement de notation pour préciser la différence par rapport à la TF classique. Réécrire la relation de Parseval-Plancherel, et montrer que
où et sont respectivement les écarts-types de la série temporelle et du spectre.
La TF permet la recherche de composantes périodiques dans un signal. Les signaux ci-contre sont équivalents. L'un correspond à une série temporelle, l'autre à son spectre de Fourier.
L'astérosismologie est un sujet en plein développement, dont les observations se basent sur de longues séries temporelles, pour l'identification des modes propres d'oscillations dans le spectre de Fourier.
Utiliser la TF pour la recherche de phénomènes périodiques.
Si l'on enregistre une série temporelle de signaux, sur une durée totale , l'analyse par transformée de Fourier se réécrit :
avec les dates individuelles et . Si l'enregistrement est suffisamment régulier :
Les durées et définissent les principales propriétés de l'analyse de Fourier.
Un signal observé durant une durée totale permet une résolution en fréquence .
Un signal observé avec un échantillonnage permet de suivre les fréquences jusqu'à la coupure . Le facteur 2 provient de la nécessité d'observer sur 2 mesures distinctes une demi-période négative et une demi-période positive.
L'observation de phénomènes variables doit permettre :
Si l'on enregistre une série temporelle de signaux, sur une durée totale et avec un échantillonnage , on peut alors distinguer sans ambiguïté fréquences, entre et .
Pour une série temporelle, la résolution en fréquence du spectre est d'autant meilleure que la base de temps d'observation est plus longue.
Pour une image, on relie la fréquence de coupure spatiale à la résolution spatiale .
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
On échantillonne un signal temporel avec un pas de temps . On définit la pulsation .
Montrer qu'il y a confusion entre les spectres de puissance des signaux périodiques de pulsation et ou , où est un entier
En déduire l'expression de la pulsation de coupure
Une analyse par TF va traiter différemment un signal, avec un spectre donné, d'un bruit, sans signature spectrale caractéristique.
Un bruit gaussien ne montre aucune fréquence privilégiée, contrairement à un bruit en 1/f.
Utiliser la TF pour distinguer signaux et bruits
La dialectique est simple : un bruit ne mérite ce titre qu'en l'absence de signature spectrale définie (un bruit blanc ne présente aucune particularité spectrale; un bruit instrumental, par effet de mémoire, présente plus d'énergie aux basses fréquences qu'aux fréquences plus élevées).
La TF permet par son principe, en classant et en analysant les fréquences constitutives d'une suite de données, de distinguer la part du signal de celle du bruit. En pratique, cela nécessite un rapport signal-à-bruit suffisant (mais qui peut être très faible).
Lorsque le nombre de données observationnelles augmente, un signal cohérent va garder une signature bien précise. En revanche, un bruit va voir son énergie diluée dans une multitude de fréquences.
La TF permet de faire ressortir du bruit un signal bien cohérent.
En augmentant la durée totale de la série temporelle de données, un signal périodique cohérent (càd de durée de vie supérieure à la durée d'observation) ressort peu à peu du bruit.
A l'aide de l'appliquette ci-dessous, on se propose d'évaluer comment le bruit évolue dans un spectre
Avec comme signal une sinusoïde, comme méthode la FT, et points dans l'échantillon, faire varier le niveau de bruit , et montrer que le signal est identifiable dans le spectre si son amplitude excède largement .
Si besoin, zoomer sur les hautes fréquences du spectre pour s'affranchir du fort signal à basse fréquence.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 30 min
La documentation de HARPS indique qu'un rapport signal à bruit de 500 sur un spectre correspond à une incertitude, exprimée en vitesse, de 45 cm/s. Par ailleurs, une cible de magnitude 5.5 conduit à un rapport signal à bruit de 200 avec des poses de 3 min. A quelle vitesse cela correspond-il ?
Combien de poses élémentaires sur une telle étoile sont nécessaires pour aboutir à un bruit résiduel de 5 cm/s. A quelle durée cela correspond-il ?
Sur la cible alphaCen B, très brillante, HARPS délivre un signal bruité à 2 cm/s, après 7 h d'observation. Les poses élémentaires étant de 1 min, quelle est la performance en vitesse sur une pose ?
Ce chapitre se propose de développer divers principes instrumentaux, et de découvrir quelques instruments, plus en détail que dans les chapitres précédents, mais donc aussi avec un plus grand niveau de difficulté.
Dès leur introduction, les caméras CCD ont très rapidement remplacé les plaques photographiques pour l'observation en astronomie. Plus sensibles, de réponse plus linéaire, fournissant un signal digitalisé, avec une réponse spectrale plus modulable, spatialisables... elles offrent des perspectives que la plaque photographique n'ouvrait pas.
Les propriétés élémentaires des caméras CCD sont tout d'abord décrites, en lien avec les propriétés générales des détecteurs déjà présentées, et reprenant essentiellement les propriétés des caméras CCD aujourd'hui.
Les dernières pages de cette section se concentrent sur diverses notions relatives aux observations, en détaillant diverses sources de bruit. Elles ont pour but la compréhension physique de certains phénomènes (et ne satisferont pas entièrement l'astronome amateur confronté à des problèmes bien pratiques).
Le détecteur CCD, pour l'anglais charge coupled device, assure la conversion d'un signal lumineux en un signal électrique. Cette technique introduite en 1969 est en usage en astronomie depuis la fin des années 70, fournissant des détecteurs pour les domaines visible, infrarouge et proche UV.
Le fonctionnement d'un détecteur CCD peut être ainsi résumé :
Une caméra CCD comprend des lignes et des colonnes, définissant les pixels. Le principe de lecture d'une CCD conduit à définir les bornes des colonnes par un dopage p gravé dans le silicium. En revanche, les bornes des lignes sont définies par une polarisation commandée. Le puits de potentiel qu'est un pixel est statique dans la phase d'acquisition du signal scientifique, puis variable pendant la lecture des pixels.
Comment, dans un détecteur CCD, un photon éveille un photo-électron, et comment celui-ci devient signal.
Principe de détection
Les étapes de l'enregistrement et de la lecture d'une image CCD sont décrites dans l'animation ci-jointe :
Le signal d'obscurité, enregistré alors qu'aucune source n'éclaire le détecteur, rend compte de divers signaux et bruits affectant toute image délivrée par une caméra CCD.
Divers artefacts dégradent la réponse idéale d'un CCD.
Le signal numérisé est proportionnel au nombre de photo-électrons :
avec le facteur de conversion exprimé en ADU par électron.
Le signal numérisé est codé sur un nombre de bits en accord avec la dynamique du signal.
Pour une caméra sans obturateur, le phénomène de traînée est la signature de la lecture des images par transfert de trame.
Les caractéristiques des 12 CCD d'une caméra à grand champ du télescope CFH sont présentées par l'appliquette ci-dessous. L'unité ADU signifie analog to digital unit (et kADU = 1000 ADU) ; RN = read-out noise = bruit de lecture ; lin = domaine de linéarité. Le rendement quantique, exprimé en pourcentage, est donnée pour les bandes B, V, R, I et Z'.
L'enregistrement d'une image du courant d'obscurité comporte nécessairement les bruits d'obscurité et de transfert. Le transfert est responsable du gradient de signal sur cette image de courant d'obscurité.
Le champ plat rend compte du caractère non uniforme du signal collecté en réponse à une source uniforme.
Examiner les étapes générant les bruits les plus importants pour une image enregistrée. L'agitation thermique du capteur et le transfert des électrons vers les registres de lecture comptent parmi les étapes les plus bruyantes d'une séquence d'observation.
Après la phase d'acquisition du signal scientifique, l'horloge qui pilote l'électronique du CCD commande le transfert des photoélectrons collectés dans les pixels vers un registre de lecture. Le registre, de taille égale à une ligne du CCD, est lui-même lu séquentiellement.
Le déplacement des électrons, qui se vident d'un pixel dans un autre, est provoqué par une bascule des tensions de polarisation du CCD.
Pour chacun des pixels lus, les électrons vont charger un condensateur ; la tension aux bornes du condensateur, proportionnelle à la charge collectée, est ensuite amplifiée analogiquement, puis convertie en un signal numérique.
Le courant d'obscurité est associé à la création de charges par agitation thermique, sans intervention de quelque signal lumineux. Le nombre de charges créées dépend fortement de la température : typiquement en moyenne 0.1 électron par pixel par seconde. Le courant d'obscurité est un signal parasite. Comme il s'agit d'un processus poissonnien, ce signal est bruité : le bruit du processus varie comme la racine carrée du nombre de charges créées.
Les charges accumulées dans un pixel doivent transiter le long d'une colonne vers un registre, avant d'être amplifiées. L'efficacité de ce processus, quoique très bonne, n'est pas idéale. Le nombre de charges créées ainsi dépend du nombre d'électrons par pixel à transférer, de l'inefficacité d'un transfert et du nombre total de transferts. Le bruit dû aux imperfections du transfert se monte à :
Le facteur 2 provient du fait que 2 pixels sont affectés : celui qui a perdu un électron, et celui qui l'a malencontreusement gagné.
Avec p.ex. un signal à hauteur de la moitié du puits quantique d'un pixel, de l'ordre de 50000 e-, une efficacité de transfert typiquement de , et donc une inefficacité de , et un millier de transferts en moyenne pour une colonne de 2k pixels, le bruit lié au transfert est de 32 e-/pixel.
Le processus d'amplification du signal, qui permet aux circuits électroniques de travailler avec de plus forts signaux, est également peu bruité. On peut le négliger dans la grande majorité des cas devant les autres sources de bruit.
La conversion du signal analogique vers un codage numérique est menée avec un gain tel que le bruit de numérisation (lié à la nature quantique du codage) soit également négligeable. Ce gain vaut typiquement quelques électrons par ADU (analog to digital unit).
La lecture de la caméra va être entachée des bruits du courant d'obscurité, du transfert de charge et d'amplification. Selon les conditions, l'un ou l'autre des bruits domine :
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
On s'intéresse à quelques caractéristiques d'une caméra CCD KAF-0400. Un pixel présente une capacité de charges de 80000 électrons. La numérisation se fait sur 14 bits. Le bruit de lecture annoncé vaut 13 électrons.
Déterminer le rapport signal à bruit maximal par pixel.
Déterminer le gain de la conversion ADU.
On montre que le bruit de quantification vaut . Montrer qu'il est effectivement négligeable.
La tension en sortie de l'amplification s'écrit par sommation sur la bande passante :
On suppose que le gain est constant sur la bande passante, et que le bruit est blanc, avec , et . Calculer le bruit en sortie d'amplificateur, en déduire le bruit équivalent en entrée d'amplificateur, puis l'exprimer en nombre d'électrons, sachant que le facteur de conversion de l'étage de sortie du CCD vaut . Conclure.
Le champ plat mesure la réponse du CCD d'une chaîne instrumentale à un éclairement uniforme. Cette réponse, idéalement uniforme, ne l'est bien sûr pas tout à fait dans la pratique. Les différences à une réponse uniforme proviennent du champ de variations de la réponse des pixels, des défauts de la galette CCD, et aussi des conditions d'éclairement qui peuvent être modulées par le montage instrumental en amont du détecteur.
Obtenir un champ plat n'est pas toujours facile, car il faut disposer d'une source la plus uniforme possible. Différentes techniques permettent d'aboutir à un résultat performant :
Comme son nom l'indique, le signal d'obscurité correspond au signal enregistré alors qu'aucune source n'éclaire le détecteur. Il correspond à la création de porteur de charges (typiquement 1 électron par pixel toutes les 10 secondes) par simple agitation thermique.
Obtenir une bonne image du courant d'obscurité nécessite de poser aussi longtemps que pour la pose scientifique. Ceci peut prendre du temps... mais n'a heureusement pas besoin d'être mené sur le ciel.
Le courant d'obscurité est modulé sur le champ de la caméra selon la technologie de fabrication des détecteurs. Des pixels abimés peuvent produire un grand nombre de charges parasites : on parle de pixels chauds.
Les corrections d'obscurité et de champ plat redressent l'information photométrique d'une image.
Deux étapes sont indispensables dans le traitement d'une image CCD. La correction d'un offset lié à divers signaux parasites dont le courant d'obscurité, et la correction de champ plat.
Au signal astrophysique se superposent différentes contributions, additives, dont principalement le courant d'obscurité.
En raison du bruit thermique, le détecteur délivre un courant en l'absence de toute puissance lumineuse, appelé courant d'obscurité. Sa contribution , additive, est à retrancher.
La réponse de la chaîne instrumentale, y compris la caméra, n'est pas uniforme. Une pose sur une source uniforme fournit le champ plat : la réponse normalement uniforme à une excitation uniforme, en fait potentiellement déformée par les divers éléments, et modulée par la réponse non uniforme des pixels.
On note la réponse à cette excitation uniforme. Cet effet est multiplicatif.
On passe de l'image brute à l'image finale par soustraction des effets additifs et division par les effets multiplicatifs :
Idéalement, la réponse du champ plat est normalisée, de moyenne 1. En pratique, il est indispensable d'acquérir une image de champ plat avec le meilleur rapport signal à bruit. De toutes façons, l'étalonnage de la réponse nécessite des sources de référence.
A l'aide de l'appliquette ci-jointe, assurer la correction du champ plat.
Correction du champ plat
A l'aide de l'appliquette ci-jointe, assurer la correction du courant d'obscurité. La correspondance entre les noms de fichiers et les images est la suivante, selon le rang des lettres :
Correction du courant d'obscurité
Le signal d'obscurité doit être enregistré avec un rapport signal à bruit meilleur que celui des images à traiter.
Les étapes de correction des signaux de courant d'obscurité et de champ plat ne se font pas sans bruit. Le but de cette page est d'estimer les performances de ces opérations, et de montrer que les signaux de courant d'obscurité et de champ plat doivent être connus avec un rapport signal à bruit (bien) meilleur que celui du signal seul.
La correction consiste à soustraire au signal le signal d'obscurité. Ce dernier est acquis lors d'une pose longue, sans source. Cette soustraction s'exprime par :
Les bruits des signaux d'entrée sont respectivement et (le bruit de la source comprend le bruit de photons). Non corrélés, il s'additionnent quadratiquement pour donner le bruit de la différence :
Le rapport signal à bruit s'écrit donc :
Ceci montre que le rapport signal à bruit après correction du courant d'obscurité est moindre qu'avant correction :
Cette correction reste néanmoins nécessaire pour corriger certains effets structurels de la caméra.
Le cas où le bruit de courant d'obscurité domine apparaît très inintéressant : la performance de la correction sera d'autant bruitée. En revanche, si le signal d'obscurité est bien moins bruité que le signal astrophysique, càd , on récupère :
Le rapport signal à bruit est très peu dégradé. Il est donc indispensable d'acquérir une bonne image très peu bruitée du courant d'obscurité.
La correction de champ plat consiste à diviser le signal par le signal de champ plat normalisé (et éventuellement corrigé du courant d'obscurité). Le champ plat est acquis lors d'une pose sur une source la plus uniforme possible. La division s'exprime :
Les bruits en entrée sont respectivement et . Le bruit final dépend des bruits et signaux initiaux via :
Pour s'en convaincre, il suffit de différencier logarithmiquement la relation définissant . On peut donc réécrire le rapport signal à bruit :
On remarque que cette correction dégrade nécessairement le rapport signal à bruit, car de toutes façons :
Il est inintéressant d'avoir un champ plat très bruité, car la performance sera limitée au rapport signal à bruit du champ plat dans ce cas. En revanche, si le champ plat est peu bruité , on obtient :
Il est donc indispensable d'acquérir une image de champ plat la moins bruitée possible. Ceci peut nécessiter une longue durée d'observation sur une source artificielle uniforme.
Enfin, on remarque dans cette opération qu'un signal bruité est moins dégradé qu'un signal peu bruité. En effet, corriger un signal peu bruité nécessite une correction de qualité meilleure encore.
A l'aide de l'appliquette ci-jointe, assurer la correction du signal d'obscurité sur les images de Jupiter. La correspondance entre les noms de fichiers et les images est la suivante, selon le rang des lettres :
Correction de l'image Jovienne
Réaliser les opérations de corrections du courant d'obscurité et du champ plat, et comparer les résultats par des coupes d'images. Voir le mode d'emploi de l'appliquette donné précédemment.
Le tableau de l'appliquette ci-jointe donne les signaux moyens, par pixel, du courant d'obscurité (dark) et du champ plat (flat), ainsi que de diverses sources plus ou moins brillantes. On cherche à déterminer le rapport signal à bruit des observations. Le bruit de lecture est estimé à 20 e-.
En fonction de ce qui précède, comparer l'évolution des rapports signaux à bruits des diverses sources.
L'oeil humain est un instrument très évolué : focale variable, diaphragme ajustable, vision stéréoscopique pour la perception du relief et des distances, transmission correcte dans le visible....
La courbe de réponse spectrale de l'oeil humain est centrée sur le maximum du spectre solaire, et décroît très rapidement vers le bleu et le rouge.
L'oeil est un instrument très perfectionné, mais malheureusement non adapté à l'observation d'objets très lointains, et donc de petite taille angulaire et de luminosité réduite.
Ouverte au maximum, après de longues minutes d'adaptation au noir le plus complet, la pupille atteint un diamètre maximal de l'ordre de 6 mm. La tache de diffraction qui en résulte ne permet pas de résoudre, en lumière jaune, des détails angulaires plus fins que 20".
L'oeil humain construit de l'ordre de 20 images par seconde. Cette cadence n'est pas "réglable" : impossible de poser pour scruter un objet fixe mais faiblement lumineux, comme le fait une plaque photo ou tout autre détecteur.
L'oeil peut distinguer un très grand nombre de couleurs, dans un domaine spectral de 400 à 700 nm principalement. Mais l'impression des couleurs reste toute relative, et dépend de nombreux paramètres, parmi lesquels l'intensité lumineuse.
La réponse de l'oeil humain dans le bleu évolue très fortement, et très défavorablement, avec l'age.
L'optique adaptative est née dans les années 1990. Elle répond à un besoin crucial : corriger, au moins pour partie, la dégradation du signal optique qui a traversé l'atmosphère.
L'atmosphère terrestre trouble la vision que l'on a des objets célestes. Pour une étoile, cela conduit à une image scintillante, mobile. Pour un objet étendu comme le soleil, que l'on s'attend à voir tel un disque, la traversée d'une large couche atmosphérique, au lever, et encore plus au coucher en présence d'importants gradients thermiques, conduit à une image très déformée et variable.
Pour l'observation astronomique, ces perturbations sont fortement gênantes (mais on les élimine en ne menant pas d'observations sur l'horizon... sauf si les circonstances l'imposent).
Dans le vide ou tout milieu homogène, la lumière d'un objet non résolu à l'infini, par exemple une étoile, se propage comme une onde plane. Les surfaces d'onde se déplacent sans perturbation jusqu'à la pupille d'entrée du collecteur, qui transforme l'onde plane en onde sphérique.
Dans un milieu inhomogène ou turbulent, les variations d'indice le long du trajet optique déphasent tout rayon par rapport à ses voisins. Ceci conduit à la déformation progressive du front d'onde collecté : initialement plan, pour un objet à l'infini, il se bosselle peu à peu.
Les variations de phase correspondant rendent la pupille partiellement incohérente. La figure de diffraction en est modifiée : des tavelures apparaissent, animées de mouvements également aléatoires.
A l'aide du simulateur ci-joint, visualiser l'effet séparé de chacune des contributions à la turbulence :
Une étoile observée à l'oeil nu scintille. Une caméra rapide permet des poses très courtes, qui vont arriver à figer la turbulence. La sommation de plusieurs de ces poses courtes conduit au phénomène de tavelures, aussi appelées "speckles": les images quasi ponctuelles, à la diffraction près, sont dispersées sur un disque bien plus large.
Le seeing définissant la qualité des images, il est systématiquement enregistré dans les grands sites d'observation, et les valeurs du seeing stockées parmi les multiples paramètres qui caractérisent une image.
Son évolution au cours de la nuit dépend de multiples paramètres : gradient de température, vent, humidité...
Les couches turbulentes de l'atmosphère dégradent la qualité d'image. On peut caractériser cette dégradation par différents termes :
Un bon seeing dans un bon site astronomique est de l'ordre de 0.5". Un seeing typique en lumière visible est de 1". L'ordre de grandeur du seeing mesure également celui de l'agitation.
On caractérise le seeing par un paramètre, le diamètre de cohérence . A cause de la turbulence, un grand télescope (de diamètre ) a une résolution angulaire identique à celle d'un télescope de diamètre qui ne serait pas affecté par la turbulence. A la longueur d'onde , le seeing vaut :
Dans le visible, un seeing moyen se caractérise par , et un très bon seeing par . Le paramètre est fortement chromatique :
L'augmentation de dans l'infrarouge conduit à une dégradation de l'image moindre que dans le visible.
Le temps de cohérence associé à est tel que :
où est la vitesse caractéristique du vent. Une application numérique dans un cas moyen , conduit à . Le traitement de la turbulence par optique adaptative va devoir être mené plus rapidement que cette échelle de temps.
Le seeing résulte de l'agitation de l'image due à la déformation de la surface d'onde, ici visualisée sans scintillation.
A l'agitation se superpose la scintillation de l'image due à la dispersion de l'énergie, ici visualisée sans agitation.
L'agitation et la scintillation conduisent au seeing. Cette animation plus réaliste découle d'un vrai simulateur de seeing développée en laboratoire, pour tester les performances d'une optique adaptative.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Déterminer un ordre de grandeur d'un diamètre angulaire (étoile de type solaire à 1.3 pc, comme l'étoile voisine du Centaure) ou planétaire (Jupiter).
Pourquoi observe-t-on à l'oeil nu le phénomène de scintillation sur une étoile et non sur une planète ?
Difficulté : ☆☆ Temps : 40 min
Un spectromètre est nourri par une fibre qui recueille un champ de 1" sur le ciel. On s'intéresse au flux recueilli par la fibre, et on propose un modèle pour l'estimer.
Ce modèle suppose que, le seeing valant , le flux stellaire se répartit autour de l'image géométrique selon la distribution radiale :
mesure l'écart angulaire à l'image géométrique ; est un facteur sans dimension proche de l'unité.
Déterminer le flux total et calculer le flux reçu par une fibre qui sélectionne un rayon .
[3 points]
On souhaite étudier la fraction du signal collecté en fonction du seeing : . Représenter en fonction du seeing (en considérant ). Expliquer le comportement pour un bon seeing ou un mauvais seeing (avec respectivement ou ).
[2 points]
Avec un système d'optique adaptative (OA), les images sont bien mieux piquées et résolues. L'image y gagne en résolution spatiale ainsi qu'en dynamique. L'OA remet les speckles en bon ordre.
Le principe de l'optique adaptative consiste en l'analyse et correction du front d'onde, en boucle fermée. La boucle de rétroaction consiste en l'activation de senseurs commandés d'après les informations des capteurs de déformation du front d'onde.
Selon que la boucle de rétroaction est ouverte ou fermée, l'OA fait son oeuvre ou non. Elle commande alors un miroir plan orientable, de correction de tip-tilt et un miroir déformable pour corriger les fréquences spatiales plus élevées.
Depuis 2001, un système d'optique adaptative est en service régulier au VLT à l'ESO, alors même que cette technique n'a émergé que dans les années 90.
Optique géométrique.
L'optique adaptative (AO) a pour but la correction en temps réel des déformations du front d'onde incident, dues à la turbulence atmosphérique, en leur opposant la contre-déformation d'un miroir déformable.
La boucle de rétroaction de l'optique adaptative comprend les éléments suivants :
L'OA permet de récupérer la tache de diffraction, de diamètre angulaire défini par le collecteur primaire. Cette performance dépend du nombre d'éléments d'images analysés sur le front d'onde, du nombre d'actuateurs mis en oeuvre, ainsi que de la fréquence de correction.
Corriger la surface d'onde en un plan d'onde idéal nécessite en général une source ponctuelle de référence, de luminosité suffisante, dans le proche voisinage de la cible étudiée.
La correction est limitée dans une région spatiale restreinte, de l'ordre de 30", et la correction est aujourd'hui réalisable dans le visible et avec d'excellentes performances dans l'infrarouge (instrument SPHERE du VLT), où les effets de la turbulence sont moindres (cf page consacrée au seeing). Le front d'onde lumineux est souvent analysé dans le visible et corrigé dans le proche IR. La correction est aujourd'hui réalisable dans le visible et avec d'excellentes performances dans l'infrarouge (instrument SPHERE du VLT), où les effets de la turbulence sont moindres (cf page consacrée au seeing). Le front d'onde lumineux est souvent analysé dans le visible et corrigé dans le proche IR.
En boucle fermée, la chaîne de rétroaction de l'optique adaptative ne mesure que les erreurs résiduelles de phase du front d'onde. La déformation du miroir doit toujours compenser toutes les erreurs.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Les performances en optique adaptative à 2.2 ou 5 microns, pour le VLT (8 m), sont limitées par la diffraction du collecteur primaire. Comparer, en prenant dans le visible, les résolutions angulaires avec et sans OA, et le gain apporté par l'OA.
Pourquoi la tache image à plus courte longueur d'onde n'est-elle pas fixée par la diffraction du primaire ?
Un réseau de microlentilles assure la segmentation de la pupille en sous-pupilles. En l'absence de déformation du front d'onde, à chaque sous-pupille correspond une image centrée sur l'axe optique de la microlentille. La déformation du plan d'onde par la turbulence, et son inclinaison locale au niveau de chaque sous-pupilles, est directement retranscrite en un déplacement de l'image sous-pupillaire.
L'analyse de ces déplacements permet de remonter à la déformation du front d'onde, et se voit traduite en termes correctifs à apporter au miroir déformable.
Sur 4 quadrants, l'analyse de Shack-Hartmann permet de mettre en évidence les défauts les plus simples :
A chacune des micro-lentilles est associé un signal d'erreur.
L'optique adaptative ne sert pas qu'à faire de belles images ; l'augmentation de résolution spatiale permet aussi d'augmenter les performances spectrométriques. Maximiser le flux envoyé au travers de la fente d'un spectromètre permet de réduire la taille de la fente, et donc d'augmenter les résolutions spatiale et spectrale.
Il est possible de traiter une image observée avec OA pour retrouver cette information, en déconvoluant l'image de la PSF (fonction de transfert de l'image).
L'optique adaptative corrige les images, mais cette correction reste imparfaite. Comme elle apporte de l'information jusqu'à la limite théorique de diffraction, et donc une finesse bien au-delà du seeing, il est possible de traiter une image observée avec OA pour retrouver cette information, en déconvoluant l'image de la PSF (fonction de transfert de l'image).
Les performances atteintes avec l'optique adaptative permettent de concurrencer les observations menées dans l'espace. La comparaison d'observations spatiales et au sol méritent d'être effectuée avec soin. Dans le cas exposé, les résultats sont semblables, le moindre diamètre du télescope Hubble étant compensé par une observation à longueur d'onde moindre également.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Combien faudrait-il d'actuateurs pour corriger par OA une pupille de 8 m, en lumière visible, avec une turbulence caractérisée par = 10cm.
Comment évolue cette estimation, pour une observation menée à 2.5 micromètres.
Montrer que la fréquence de travail du système est également moins contraignante dans l'infrarouge par rapport au visible.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
L'optique adaptative au VLT, NACO, analyse le front d'onde en 144 points, et comporte 185 actuateurs.
Déterminer le diamètre caractéristique de chaque zone corrigée.
[1 points]
Déterminer l'ordre de grandeur de la longueur d'onde la plus basse potentiellement totalement corrigée. On suppose .
[1 points]
L'observation dans l'infrarouge thermique ou à des fréquences plus basses obéit à des règles particulières, dès lors que tout le rayonnement de corps noir de l'environnement s'ajoute au signal. Il en résulte une technique d'observation particulière, pour distingue la source des autres contributions.
Dans le domaine radio se rajoutent les difficultés à obtenir une résolution spatiale précise, dues à la diffraction, et la spécificité de la détection cohérente : les collecteurs deviennent des antennes directement sensibles au champ électromagnétique.
L'observation sur Terre à toute longueur d'onde supérieure à environ est perturbée par le rayonnement thermique terrestre. Elle nécessite la capacité de discriminer les photons issus de la source céleste de ceux correspondant à l'environnement chaud : le ciel, le collecteur, l'instrument (le détecteur est nécessairement refroidi, sinon il s'auto-éblouirait et toute détection serait impossible).
L'observation de Jupiter, aux alentours de 10 microns, conduit à une image où la contribution essentielle provient du ciel.
Il apparaît nécessaire de soustraire le fond de ciel. Ceci est réalisé en déplaçant très rapidement (à une fréquence de plusieurs Hz) un miroir dans la chaîne d'acquisition du télescope (typiquement le miroir secondaire, dit secondaire vibrant), afin de pointer alternativement la cible et le ciel juste à côté.
Cette opération permet de faire apparaître Jupiter, mais il subsiste alors des gradients sur l'image, selon que l'on soustrait le ciel d'un côté ou de l'autre de la cible.
La soustraction du fond de ciel moyen permet d'aboutir à une image de meilleure qualité. Cette image est obtenue en dépointant le télescope entier, à une cadence plus basse.
Corps noir
Les observations dans l'infrarouge thermique doivent tenir compte de tous les éléments qui participent au signal, en plus de la source : ciel, télescope, environnement du détecteur.
Pour observer dans un certain domaine spectral, la température du détecteur doit absolument être inférieure à la température de rayonnement associée, via la loi de déplacement de Wien, à la longueur d'observation.
On peut justifier ceci très brièvement en évoquant le deuxième principe de la thermodynamique : si le détecteur est plus chaud que la source, l'énergie s'écoule du détecteur vers la source, et cette dernière ne risque pas de beaucoup impressionner le détecteur.
Sur Terre, la température ambiante (de l'ordre de 300~K) correspondant à un rayonnement maximal à selon la loi de Wien. Toute observation à une longueur d'onde supérieure à doit s'affranchir du flux infrarouge ambiant.
De ce qui précède, il s'ensuit que toute mesure d'un faible flux dans l'infrarouge thermique se doit d'être une mesure différentielle, où l'on cherche à distinguer une source sur un fond brillant, à moyenner et à soustraire, car il surpasse le signal.
Les différentes étapes pour l'imagerie infra-rouge sont résumées dans l'appliquette ci-jointe.
Images IR
Utiliser les appliquettes ci-jointes pour visualiser les étapes du traitement des images IR (Jupiter à 10 microns, ESO).
Etudier en coupe, sur chaque image : le fond de ciel, une coupe de Jupiter parallèle aux bandes, une coupe orthogonale.
La loi du corps noir permet de comprendre l'appellation infrarouge thermique, domaine privilégié d'émission des corps (noirs ou approchés) de température de l'ordre de plusieurs dizaines à quelques centaines de Kelvin, lorsque le visible est le domaine privilégié d'information des corps stellaires plus chauds.
Imagerie IR
Difficulté : ☆☆ Temps : 15 min
La figure ci-jointe montre la planète Saturne et ses anneaux, dans l'infrarouge thermique à .
Etudier la carte de température des anneaux. Que met en évidence cette observation ?
La période orbitale des anneaux étant de l'ordre de 10 h, estimer l'ordre de grandeur de la durée de réchauffement des anneaux.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
On cherche à observer dans l'infrarouge aux longueurs d'onde suivantes : 2, 5, 20, 60 microns. Indiquer les températures maximales du détecteur, pour éviter qu'il soit saturé par son propre signal (on prendra une marge d'un facteur 10 par rapport à la loi de Wien).
[2 points]
Proposer des solutions pour le refroidissement nécessaire.
[2 points]
La diffraction d'une part, et la faible énergie transportée par le rayonnement radio nécessitent de grands radiotélescopes.
L'interféromètre VLA permet d'imager par interférométrie à diverses longueurs d'onde radio.
Aux grandes longueurs d'onde, lorsque la détection du signal est cohérente, la tache image s'appelle lobe d'antenne. Pour une antenne seule, c'est directement la tache de diffraction, égale par définition à l'étendue de faisceau cohérente, qui fixe la résolution angulaire, dans ce cas égale au champ objet.
Le signal radio se caractérise par :
Cf. pages sur l'interférométrie.
Un spectromètre par transformée de Fourier ne décrit pas directement les raies d'un spectre, mais les fréquence spatiales qui transcrivent ces raies, dans un interférogramme. Il réalise physiquement une opération équivalente à une transformation de Fourier ; l'interférogramme donne ensuite la mesure du spectre par une transformation de Fourier inverse, calculée.
Un spectromètre par transformée de Fourier est un instrument basé sur un interféromètre de Michelson.
Un spectromètre par transformée de Fourier correspond à un interféromètre de Michelson réglé en anneau : les 2 miroirs sont, à une image via la séparatrice près, parallèles, séparés de la différence de marche.
Les interférences sont localisées à l'infini. Les voir nécessite de regarder à l'infini, p.ex. au foyer d'une lentille.
Principe de l'interféromètre de Michelson ; transformation de Fourier.
Expliciter en quoi un interféromètre est dit de Fourier.
On note la différence de marche entre les 2 faisceaux monochromatiques interférant à l'infini, et le déphasage. La relation entre et s'exprime, à la longueur d'onde :
On notera par la suite, en fonction du nombre d'onde :
Issus de la même source, ces faisceaux sont cohérents, et leurs amplitudes vont s'additionner. En notation complexe :
L'intensité diffractée, pour une différence de marche entre les 2 miroirs, sur l'axe, càd dans l'anneau central, constitue l'interférogramme. En lumière monochromatique de nombre d'onde , le signal d'interférence s'écrit à la différence de marche :
Les unités couramment employées sont, pour le spectre, les nombres d'onde, comptés en et la différence de marche, comptée en cm. La période spatiale de l'interférogramme est , soit tout simplement la longueur d'onde .
Pour une source non-monochromatique de densité spectrale , dans la bande spectrale , l'interférogramme prend la valeur :
Sans cohérence temporelle entre les différentes couleurs, il y a sommation des intensités spectrales . La partie modulée (càd qui dépend de la différence de marche ) de l'interférogramme, correspond à la partie réelle de la TF de la densité spectrale :
En fait, l'interférogramme réalise la TF de la distribution spectrale de la source. Il s'ensuit que la TF inverse de l'interférogramme permet de remonter au spectre :
Cette dernière étape est réalisée par calcul (et l'essor des spectromètres par transformée de Fourier a accompagné celui des ordinateurs).
Un spectromètre par transformée de Fourier comprend un interféromètre à 2 ondes, de type interféromètre de Michelson.
FTS du CFHT
L'appliquette ad-hoc décrit le FTS (Fourier Transform Spectrometer) du télescope CFH.
L'interféromètre est de type Mach-Zehnder, plus efficace que l'interféromètre de Michelson car il peut récupérer, sur 2 voies en opposition de phase, 2 interférogrammes : la totalité des photons émis est ainsi utilisée (aux réflexions et transmissions près), contrairement à l'interféromètre de Michelson qui renvoie la moitié des photons vers la source.
Un filtre est nécessaire pour sélectionner une bande passante limitée du spectre étudié. L'interférogramme associé à cet exemple va comprendre des motifs liés au signal spectral dans le filtre.
Au proche voisinage de la différence de marche nulle, les franges restent bien contrastées. Le contraste des franges baisse rapidement au fur et à mesure de l'éloignement de la différence de marche nulle.
L'interférogramme complet comprend divers motifs, construits selon les interférences entre les raies sélectionnées par le filtre.
La visualisation d'un train de franges de l'interférogramme montre une belle portion de sinusoïde modulée par l'enveloppe du train de franges.
Décrire l'allure de l'interférogramme.
Le spectre comprend les données en entrée :
L'avantage de travailler avec une telle unité spectrale est d'avoir des variables directement conjuguées entre le spectre et l'interférogramme :
Ces unités employées, quoique hors SI, présentent l'avantage d'être inverses l'une de l'autre.
L'interférogramme calculé représente la quantité :
où l'on reconnaît la partie réelle de la TF de la densité spectrale .
L'interférogramme réalise physiquement la TF de la distribution spectrale de la source. La TF inverse de l'interférogramme, calculée, permet de remonter au spectre.
L'interféromètre étant réglé en anneaux, le principe instrumental ne nécessite pas l'introduction d'une fente d'entrée, contrairement à un spectromètre à réseau. L'étendue de faisceau n'est donc pas drastiquement limitée par une fente ; en pratique, elle est limitée par la nécessité de travailler dans un coeur de frange.
Ceci est convenablement dimensionné dans un exercice.
L'animation ci-jointe montre comme évolue l'interférogramme en fonction de la différence de marche, pour une onde strictement monochromatique.
Les miroirs étant parallèles, les franges d'interférence présentent la symétrie de révolution autour de l'axe optique ; ce sont des anneaux. On remarque que, par stationnarité de la différence de marche , avec l'inclinaison, autour de l'inclinaison nulle, la tache centrale est relativement plus large que les autres anneaux.
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
On illumine un interféromètre de Fourier avec une source ponctuelle présentant un doublet, aux nombres d'onde et voisins. Chacune des raies est supposée monochromatique, et leurs intensités égales.
Déterminer l'expression de l'interférogramme . Mettre en évidence deux périodes caractéristiques de l'interférogramme.
Déterminer la période des battements et représenter l'allure de l'interférogramme, pour le doublet du sodium : et .
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
Les 2 miroirs d'un interféromètre de type Michelson sont réglés parallèles (au rôle de la séparatrice près). On note la différence de marche à incidence nulle.
Montrer que la différence de marche pour un faisceau d'incidence devient . Faire un schéma.
[1 points]
A quelle condition la différence de marche varie-t-elle de moins d'une fraction de longueur de longueur d'onde ?
[1 points]
Faire l'application numérique pour une ddm de 1 cm, et une fraction limitée à 10%, à 1 micron.
[1 points]
Un interférogramme présente une modulation, de période égale à la longueur d'onde moyenne sélectionnée par le filtre.
L'interférogramme présente à plus grande différence de marche des motifs liés à la nature du signal. A très grande différence de marche, il perd tout contraste.
Introduire la notion de contraste, qui rend compte d'une modulation amoindrie dans l'interférogramme d'une raie réelle, qui n'est pas strictement monochromatique.
Le contraste représente globalement l'allure de l'interférogramme, avec des trains de franges plus ou moins contrastés (chaque frange n'étant localement qu'essentiellement un bout de sinusoïde de période égale à la longueur d'onde moyenne sélectionnée par le filtre d'entrée.
Un laser présente une bonne réalisation pratique d'une raie monochromatique. Sa longueur de cohérence peut être tellement grande que la réalisation de son interférogramme conduit effectivement à un signal également modulé à toute différence de marche :
Mais une source réelle ne présente pas un telle cohérence (autrement dit, elle est moins monochromatique), et cela modifie les propriétés de l'interférogramme, qui apparaît moins contrasté.
Le contraste des franges est le rapport entre l'amplitude de modulation de la frange à l'énergie totale collectée dans le filtre.
Le contraste se mesure localement dans l'interférogramme par :
Dans l'interférogramme d'une source avec une seule raie plus ou moins large, il intervient comme :
La visibilité des franges, ou leur contraste, dépend de la largeur des raies du spectre. Une approche simple est proposée en exercice.
Des animations montrent comment la visibilité évolue avec la largeur des raies, mais aussi avec la largeur du filtre.
La visibilité des franges dépend de la largeur spectrale des raies étudiées. Plus les raies sont larges, moins les franges sont visibles à grande différence de marche.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 45 min
On alimente un spectromètre par TF par un spectre avec une seule raie, non monochromatique, de largeur . On note l'intensité spectrale, et l'intensité dans la raie. Pour simplifier les calculs, on ne s'intéresse pas à un profil réaliste, mais à un profil de raie en émission idéalisé par :
Justifier le fait que l'intensité totale enregistrée à la différence de marche est la somme de toutes les intensités spectrales reçues.
[3 points]
Mener le calcul de l'interférogramme.
[3 points]
Montrer la relation :
et exprimer la fonction de visibilité des franges en fonction de et .
[1 points]
Représenter schématiquement la fonction . Déterminer la première valeur qui annule la fonction de visibilité.
[2 points]
Décortiquer le fonctionnement d'un spectromètre par transformée de Fourier, en s'appuyant sur les propriétés d'une TF en lien avec les caractéristiques souhaitées du spectre.
Une observation par spectrométrie de Fourier nécessite le choix de paramètres de Fourier efficaces pour l'enregistrement rapide de l'interférogramme. La comparaison entre le spectre initial et le spectre calculé à partir d'un interférogramme simulé permet de jauger la pertinence des choix effectués.
L'interférogramme, obtenu par pas de différences de marche équidistants de , admet une fréquence de coupure . La valeur de cette fréquence, donc la valeur de , ne peuvent pas être prises au hasard.
Le spectre étant recalculé à partir de l'interférogramme par transformée de Fourier rapide (fft), la validité du principe suppose que les bornes de l'intervalle spectral libre, multiples entiers consécutifs de , encadrent entièrement le domaine spectral défini par le filtre d'entrée.
Quand bien même la largeur de l'intervalle spectral libre est suffisante, mais avec un spectre distribué sur 2 intervalles, le résultat ne sera pas correct, par suite du repliement des fréquences lors de la fft. Le nombre de points de l'interférogramme doit être optimisé. S'il diffère légèrement de la valeur optimale, le mauvais échantillonnage du signal conduit à retrouver un spectre à l'aspect tordu, par suite du repliement indu de fréquences mal séparées.
La résolution spectrale varie en fonction de la différence de marche maximale explorée. Elle s'exprime simplement :
Exemple : pour une raie à et , et le pouvoir de résolution vaut donc .
Rien ne sert de suréchantillonner l'interférogramme dès lors que le nombre de points a été optimisé au sens des propriétés de la transformée de Fourier rapide.
Montrer comment les paramètres d'un interférogramme doivent être choisis pour une optimisation de son acquisition respectant la résolution spectrale désirée.
Le but de l'interférométrie consiste à obtenir une information spectrale avec les éléments désirés. Les paramètre de l'interférogramme doivent donc obéir à cette contrainte.
Le spectre est essentiellement caractérisé par :
Deux paramètres construisent l'interférogramme :
Le lien entre les paramètres du spectre et de l'interférogramme dérivent des relations suivantes :
Le principe même de la spectrométrie par transformée de Fourier nécessite de sélectionner une région spectrale pas trop large, par un filtre adéquat, autour des raies à étudier. Ceci peut se comprendre de diverses manières : d'un point de vue expérimental, un filtre large va conduire à une teinte plate très rapidement, de laquelle plus aucune information ne sera extractible ; du point de vue de Fourier, il s'agit de pouvoir travailler dans une région limitée du spectre afin qu'un échantillonnage limité, conduisant à un intervalle spectral libre limité, suffise à recouvrer toute l'information spectrale.
On note respectivement les bornes inférieure et supérieure de la bande passante utile. La largeur de la bande passante détermine le domaine des nombres d'onde dans lequel il ne doit pas y avoir confusion spectrale.
En d'autres termes, l'échantillonnage doit assurer une fréquence de coupure spatiale telle que la largeur spectrale du filtre soit comprise dans l'intervalle spectral libre :
avec un entier naturel.
Il apparaît immédiatement la condition : . Si l'on suppose la différence de marche maximale fixée, et donc la résolution fixée, on peut préciser le choix du nombre de points optimal , résultant des 2 conditions ci-dessus.
En omettant tout d'abord que et doivent être entiers, leurs solutions réelles doivent vérifier :
Comme ces 2 solutions ne sont pas nécessairement entières, il s'agit de déterminer les entiers et assurant de façon optimale :
C'est à dire :
et simultanément
Les 2 inégalités concernant les entiers successifs et assurent la validité de l'intervalle spectral défini par .
paramètres | symbole | unité | |
---|---|---|---|
borne min. | |||
borne max. | |||
largeur du filtre | |||
ddm maximale | cm | ||
pas en ddm | cm | ||
nombre de ddm | |||
résolution | |||
largeur interv. spectr. libre |
Reproduire le spectre nécessite le choix d'une résolution spectrale suffisante, ainsi que le choix en accord d'un nombre de points suffisant.
Pour la simulation il s'agit :
La simulation propose la valeur de adaptée à l'intervalle spectral et à la résolution proposée.
Vérifier alors :
Sur une source brillante, la spectrométrie par transformée de Fourier permet d'atteindre des résolutions inégalées. Ceci peut s'avérer nécessaire pour des objectifs scientifiques tels la reconnaissance d'isotopes, ou l'identification complète d'un spectre de roto-vibration
L'étendue de faisceau admissible par un interféromètre de Fourier permet de réaliser un spectre sur un champ étendu. L'avantage de ce principe est de pouvoir analyser toute une région spatiale dans une raie donnée, ou d'observer un point du champ à diverses longueurs d'onde, en ayant un grand choix possible de résolutions spectrales. Ce genre d'observation a été réalisé avec le FTS du télescope CFH, sur différents objets : les poles de Jupiter montrant des aurores, des enveloppes d'hydrogène circumstellaires, des environnements stellaires.
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Application de la définition de l'ouverture d'un télescope.
Par définition, la focale d'un télescope muni d'un miroir primaire de diamètre ouvert à vaut :
et donc
Faire un schéma de l'image au foyer d'un faisceau incliné d'un angle .
Un pixel voit un champ vérifiant :
L'application numérique donne :
Le champ total, 2000 px, couvre une largeur de 120", soit 2'.
pages_optiquegeo/champ-ouverture-sexercer.html
Application directe de la définition de l'ouverture.
L'ouverture est f/15, car .
Si l'on parle d'oculaire, c'est pour observer à l'oeil, ceci conditionne le montage optique.
Le montage doit être afocal.
Le montage étant afocal, le grossissement est simplement :
avec le focale de l'oculaire.
L'application numérique donne 200 et 300 respectivement, pour les oculaires de focale 45 et 30 mm.
Revoir l'expression du grossissement.
Dans le montage afocal, avec un angle du champ image , l'angle du champ objet vérifie :
Les applications numériques donnent :
et
Ceci représente respectivement un peu plus ou un peu moins de la moitié du diamètre lunaire.
pages_diffraction/diffraction-image-sexercer.html
Établir l'échelle en se repérant par rapport au système double.
Le seul repère donné est la séparation des 2 composantes. Une mesure seule est entachée d'erreur. Plusieurs mesures, avec l'outil ligne donnent en pixels : 60.4 ; 59.5 ; 59.8 ; 58.2 ; 59.5 ... soit de l'ordre de .
On en déduit l'échelle 0.24"/pix, ou 4.13 pix/".
Travailler avec l'outil cercle
Les mesures, avec l'outil cercle, donnent en pixels, pour l'anneau entourant la composante faible pour les anneaux entourant la composante brillante , soit respectivement 2.6, 4.1 et 7.3".
Calculer la tache de diffraction.
La tache de diffraction vaut .
Elle est bien inférieure aux anneaux mesurés. Ils ne peuvent pas être dus à la diffraction par le miroir primaire. Ils ne semblent pas être liés à la diffraction par le miroir secondaire (de diamètre caractéristique 10 cm dans ce cas, pour coïncider au premier anneau), car leurs rayons ne progressent pas de la bonne manière. De toutes façons, la diffraction ne peut pas expliquer le fort contraste du grand anneau entourant la composante brillante ; par conséquent, des réflexions parasites sont suspectées.
pages_diffraction/diffraction-resolution-sexercer.html
Estimer la taille angulaire du cratère, et la comparer à la résolution limitée par la seule diffraction :
La taille angulaire du cratère représente 20/380 000 rad, soit , soit environ 11".
Cette valeur est à comparer à ; soit le diamètre :
Le cheminement pour arriver au résultat est analogue à la question précédente. Il faut un collecteur de diamètre 60 cm.
pages_diffraction/resolution-spatiale-sexercer.html
Revoir la relation entre ouverture, focale et diamètre.
Si est la focale, alors
Une ouverture de pour un collecteur de 3.6 m représente une focale de .
Déterminer la taille angulaire d'un pixel.
Bien échantillonner la résolution nécessite un pixel couvrant 0.3" (la moitié de la résolution de 0.6").
Le champ de , ou , devient, traduit en pixel, .
Avec la focale résultante , la résolution de 0.3", cad , correspond à une dimension physique de .
D'où la caméra choisie : 1k 2k, avec des pixels de .
pages_interference/resolution-spectrale-sexercer.html
Appliquer la définition.
L'application numérique donne :
soit 0.02 nm.
Pour calculer , c'est simple. Pour , il faut revenir à la définition.
Avec , calculer la différentielle .
La définition de donne :
Mais écrire
est faux (faire l'application numérique pour s'en convaincre !). En revanche, la différentiation logarithmique s'écrit :
Et alors l'application de la définition donne :
On en déduit :
pages_interference/resolution-spectrale-sexercer.html
Réfléchir aux causes d'élargissement de la raie.
La raie large est élargie par d'autres phénomènes que la résolution spectrale de l'instrument. La résolution instrumentale doit être mesurée sur une raie fine.
Estimer la largeur d'une raie à mi-hauteur
La solution est graphique.
La largeur à mi-hauteur est de l'ordre de 0.020 nm, la résolution est donc de l'ordre de :
pages_rayon/etendue-faisceau-sexercer.html
Se servir la conservation de l'étendue de faisceau
Si l'optique est bien conçue (sans diaphragme gênant), l'étendue de faisceau se conserve. La traduction de donne un angle solide objet
. Plus la surface du collecteur est grande, plus le champ objet est réduit.
Comment varie le nombre de photons collectés avec la surface collectrice ?
Le nombre de photons collectés varie linéairement avec la surface collectrice. Le temps de pose varie donc en raison inverse :
. Plus la surface du collecteur est grande, plus le temps de pose est réduit.
Se servir des 2 questions précédentes.
Comparer la dépendance vis à vis de la surface collectrice de la taille du champ élémentaire et du temps de pose élémentaire.
La taille angulaire du champ élémentaire accessible varie comme , la surface collectrice. Le temps de pose élémentaire varie comme . Pour couvrir un champ donné, la durée totale ne dépend donc pas de la taille du télescope : le champ couvert en 1 pose de durée avec un petit collecteur sera observée par poses de durées avec un grand.
Notons que le télescope CFH, ouvert en 1980 avec un diamètre du collecteur de 3.6 m, s'est converti à partir des années 2000 vers l'imagerie grand champ.
pages_rayon/etendue-faisceau-sexercer.html
Revoir la page sur le montage afocal.
Le schéma équivalent correspond à un montage afocal suivi de l'optique de chambre
Remarque : pourquoi l'emploi des deux adjectifs, afocal et confocal, pour un même concept ? En fait, tout dépend du point de vue : si l'on s'intéresse aux dioptres, ils partagent un même foyer, d'où la dénomination confocale. Mais si l'on s'intéresse au faisceau, il passe de l'infini à l'infini, d'où la dénomination afocale.
Revoir (encore !) la page sur le montage afocal.
Par application directe des propriétés du montage afocal, le diamètre de la 2ème parabole comme celui des lentilles vaut le tiers de celui du primaire, soit 10 cm. Ce montage permet de réduire la taille des 6 lentilles de l'optique de chambre (intéressant en terme de poids et de coût). Mais, par conservation de l'étendue de faisceau, ces optiques travaillent sur des rayons d'inclinaison triplée.
Le schéma équivalent demande . L'étendue du faisceau s'écrit dont de 2 façons différentes, selon que l'on considère le montage réel ou le montage équivalent :
L'application numérique donne :
Simple application de la conservation de l'étendue de faisceau.
Par conservation de l'étendue de faisceau, la diminution du diamètre du faisceau par un facteur 3 s'accompagne par un accroissement dans un même facteur de l'ouverture.
Ainsi, le gain en taille doit être compensée par une meilleure qualité optique de ces lentilles travaillant avec rayons plus inclinés sur l'axe optique.
pages_rayon/etendue-faisceau-sexercer.html
Pourquoi le premier anneau de la tache de diffraction est-il noir? Que cela signifie-t-il ?
Le premier anneau sombre de diffraction est dû à une anticoïncidence de l'information collectée. Le faisceau est donc juste cohérent sur le pic central de diffraction.
Revenir à la définition : exprimer et .
La tache de diffraction, de taille angulaire , couvre un angle solide de l'ordre de :
(dans l'approximation, éminemment valide, des petits angles). Elle résulte de la collecte via un collecteur de surface :
L'étendue de faisceau s'écrit alors :
Ce qui est bien du même ordre de grandeur que .
pages_rayon/diaphragmes-sexercer.html
Faire un schéma.
Revoir la notion de nombre d'ouverture.
En confondant un angle et sa tangente, la lentille L1 est vue sous un nombre d'ouverture , la lentille L2 sous .
La question précédente suffit pour apporter la réponse.
La lentille L2 est vue sous un angle plus fermé. C'est elle qui limite l'ouverture du faisceau.
pages_rayon/diaphragmes-sevaluer.html
Examiner le tracé de rayons.
Identitifier la nature des rayons incidents, émergents. Que se passe-t-il entre les miroirs M1 et M2?
Le diaphragme est un diaphragme d'ouverture.
Se rappeler la définition de la pupille d'entrée, et le lien avec le diaphragme .
Quel lien encore entre diaphragme d'ouverture et diaphragme de champ ?
pages_rayon/coherence-interferometrie-sexercer.html
Rechercher le premier minimum de la fonction de visibilité.
Les diamètres stellaires sont respectivement :
Phe : 1/147 = 6.8 mas
Boo : 1/61 = 16.4 mas
Quelle hypothèse sous-tend le résultat ?
Un profil de type d'Airy suppose que le disque stellaire présente une brillance uniforme. Ici, ce n'est visiblement pas le cas.
donne directement la distance en parsec si la parallaxe est mesurée en seconde d'arc.
Les distances de ces étoiles, sont alors, en parsec puis en unité métrique :
Phe : 99 pc, .
Boo : 11 pc, 3.5 ...
Her : 118 pc, 36 ...
On en déduit ensuite les diamètres, en unité , puis en diamètre solaire et unité astronomique :
Phe : 10.4, soit 74 fois le diamètre solaire, ou 0.70 UA.
Boo : 2.9, ... 20.5 ... 0.19
Her : 42, ... 300 ... 2.8
Il s'agit là d'étoiles géantes ou supergéantes, et non de naines.
Est-ce normal d'avoir 2 courbes de visibilité différentes à 2 longueurs d'onde différentes ?
Que signifie la détermination de 2 diamètres stellaires différents pour 2 longueurs d'onde différentes ?
La visibilité dépend a priori de la longueur d'onde d'observation. Mais, dans la cas représenté, l'abscisse du graphe étant la fréquence spatiale, plus aucun paramètre ne dépend de la longueur d'onde. On en déduit que le diamètre stellaire sondé varie avec la longueur d'onde.
Pour cette étoile, la photosphère, de diamètre de l'ordre de 14 mas, est entourée d'une couche de diamètre 18.6 mas transparente à mais opaque à .
pages_collecter/elt-sexercer.html
Réfléchir au rôle de la diffraction par une sous-pupille, à celui des interférences entres sous-pupilles.
Mener l'analogie avec un réseau.
L'analogie avec un réseau de diffraction est immédiate. Une sous-pupille se comportant comme une fente individuelle d'un réseau de diffraction. Chaque sous-pupille diffracte le faisceau pour une tache image individuelle ; les interférences entre les sous-faisceaux conduisent à une taille angulaire .
Pour une comparaison aisée, imaginer que L2 et L5 ont les mêmes diamètre et focale que L1.
La recombinaison des faisceaux par L5 conduit à un système qui aurait des caractéristiques identiques à L1, mais en remplaçant par , c'est-à-dire, de façon équivalente, en remplaçant par . Tout se passe comme si on avait un gruyère avec moins de trous.
En exagérant la taille des lentilles L2 et L5, jusqu'à celle de L1, on peut comparer directement les situations de
Mener un raisonnement géométrique s'appuyant sur la figure.
S'intéresser à la localisation de l'énergie dans les pics d'interférence.
Lorsque , tout se passe comme si l'on avait réuni des collecteurs de diamètre plus important et qu'il n'y avait plus de trous dans le miroir équivalent. La pupille a été densifiée.
S'intéresser à la tache de diffraction.
S'intéresser au champ accessible, dimensionné par une tache de diffraction élémentaire
Que devient la tache de diffraction d'une sous-pupille ?
Le gain en termes de formation d'image est clair : on a reconstitué un plus grand miroir, et donc les images sont plus piquées (la fonction d'étalement du point est moins... étalée). Mais, comme la tache de diffraction d'une sous-pupille a été divisée par . Il en est de même du champ : le champ accessible par l'instrument a été réduit. Il y a toujours des compromis à faire.
pages_former/astrometrie-sevaluer.html
Réfléchir (!) à la formation d'image. Considérer une lentille équivalente pour se simplifier la vie.
L'échantillonnage en position se fait ici par pas de largeur .
Déterminer d'abord .
Déterminer en fonction de .
pages_former/spectrometrie-hr-sexercer.html
Rappel du montage afocal
Le grossissement du télescope doit transformer un faisceau parallèle de diamètre en un autre faisceau parallèle de diamètre . Le grossissement doit donc vérifier :
Relier la déviation de à celle de
Vu le grossissement, une déviation dans le champ objet se traduit par une variation dans le champ image. Le spectromètre, attaqué par une onde incidente déviée, renvoie la lumière dans une direction déviée d'autant. On retrouve donc pour cette déviation .
Le réseau envoie la lumière préférentiellement dans la direction obéissant à :
Différencier l'expression précédente.
Le réseau envoie la lumière préférentiellement dans la direction obéissant à :
A incidence fixée, la différentiation de la relation précédente donne :
D'où la relation de dispersion :
Faire le lien entre , et le grossissement .
La dispersion du réseau énonce :
La résolution souhaitée entraîne la nécessité de distinguer des éléments spectraux de largeur :
Par ailleurs, des variations de l'angle d'injection se traduisent par des variations de à hauteur de . On en déduit que les variations de l'angle doivent être contraintes par :
Et donc doit satisfaire :
L'application numérique donne (avec ) :
On en déduit que le champ objet doit être extrêmement réduit. La fibre du spectromètre HARPS sélectionne ainsi uniquement 1" sur le ciel.
Estimer la divergence en fonction de la longueur proposée et de l'angle .
Une déviation angulaire avec un bras de levier de longueur se traduit par une déviation linéaire .
L'application numérique donne . Ces 0.5 mm sont totalement négligeables devant la hauteur du faisceau de 20 cm.
pages_former/spectro-imagerie-sexercer.html
Pour fixer les ordres de grandeur, on peut traduire large intervalle spectral comme .
Les définitions de et sont :
En supposant , on vérifie bien que
Réfléchir à la signification du mot pixel. Combien d'informations spatiales élémentaires un CCD de 2k 2k peut-il traiter?
En supposant un rendement optimal, le nombre de pixels fournit le nombre d'éléments spectraux et spatiaux. Au mieux, pour un détecteur 2k 2k :
Mais comme on va souhaiter échantillonner une information spatiale ou spectrale sur au moins 2 pixels, et qu'il est prudent de laisser des pixels non éclairés entre chaque spectre, il faut plutôt compter :
Montrer que, vu les hypothèses :
Avec 20 pixels par information élémentaire, on a :
L'application numérique donne un nombre d'informations spatiales indépendantes limité à :
Le nombre de pixels étant limité, on ne peut pas simultanément gagner en résolutions spatiale et spectrale.
pages_former/interferometrie-spatiale-sexercer.html
Revoir le cours sur la diffraction
Une fréquence de 230 GHz correspond à une longueur d'onde de 1.3 mm.
Avec la correspondance 230 GHz / 1.3 mm, on calcule l'extension angulaire de la diffraction :
Avec une base :
Un objet étendu de diamètre 21" est dans le premier cas visualisé sur 1 élément de résolution, et sur dans le second.
pages_detecter/detection-physique-sexercer.html
On rappelle :
Avec le déphasage inconnu à un instant de référence choisi comme origine, le produit des signaux est proportionnel à :
Les 2 pulsations étant voisines, la deuxième composante a une fréquence bien plus basse que la première.
Que reste-t-il du signal précédent après élimination des hautes fréquences ?
La partie à basse fréquence, qui porte l'information du signal scientifique, à une translation en fréquence près, devient analysable à l'aide de l'électronique ad hoc, et peut être détectée en amplitude.
pages_detecter/reponse-temporelle-sexercer.html
Rappel : magnitude et luminosité varient dans le rapport :
Par application de la définition de la magnitude, le flux d'une étoile de magnitude vaut par rapport à celui d'une étoile de magnitude nulle.
Le temps de pose étant limité par le flux optimal sur un pixel, une pose de durée pour une magnitude nulle sera multipliée par pour une magnitude .
Soit 10 s pour une magnitude 2.5, 100 s pour une magnitude 5.
En application de ce qui précède, une pose de 20 s correspond à la magnitude vérifiant , càd .
Le temps de pose pour une étoile plus brillante que la magnitude 3.25 est plus court que 20 s : le temps est majoritairement dépensé à lire le détecteur.
La pose sur l'objet est nécessairement limitée à 160 s.
En application de ce qui précède (avec des pixels bien remplis), une pose de 160 s correspond à la magnitude vérifiant , càd .
Le temps de pose pour une étoile moins brillante que la magnitude 5.5 dépasse 160 s. En acceptant de remplir les pixels de façon très incomplète, le gain d'un facteur 10 en nombre de photoélectrons, donc de photons, correspond à un surcroît de 2.5 magnitudes. La limite en magnitude est donc de l'ordre de 8.
pages_detecter/reponse-geometrie-sexercer.html
Déterminer le nombre total de pixels pour 36 CCD.
1 CCD comporte 9 Mpx. Soit un côté équivalent de 3 kpx, s'il était de forme carrée. Donc, 6 CCD par côté représente 18 kpx.
Comme 0.94 deg vaut 3384", chaque pixel voit un champ de 0.188" de côté.
1 pixel codé sur 16 bits nécessite 2 octets pour le stockage.
Le nombre total de pixels vaut , soit 360 Mpx, d'où un taille de 720 Mo par image.
D'après la question précédente, 3 images pour 3 poses dans différents filtres. donnent 2.16 Go.
Le volume de données représentera finalement , soit 10.8 téraoctets.
pages_detecter/reponse-bruits-sexercer.html
L'échantillonnage du signal requiert de coder le niveau de signal à la moitié de la plus petite variation.
Déterminer l'amplitude relative du signal entre le niveau de codage et la valeur maximale
Ne pas introduire de bruit nécessite de coder comme niveau de signal minimal la moitié de la plus petite variation, soit 0.05.
Le rapport entre cette valeur et l'amplitude maximale vaut .
Le nombre de bits nécessaire vérifie :
(avec E codant le symbole partie-entière). Il faudrait donc coder le signal sur 25 bits, ce qui est beaucoup.
Même démarche que précédemment.
Le niveau de quantification requis est identique, mais l'amplitude maximale est cette fois-ci de 1000, et le rapport de 20000.
Un codage sur 15 bits suffit à rendre compte du signal filtré du continu.
pages_detecter/detection-rendement-sevaluer.html
Faire un schéma montrant les couches d'atmosphère traversées avant la détection.
Dans l'appliquette :
- sélectionner la 1ère case de la colonne 1-T (D1) et réaliser : =100-C1
- sélectionner la 1ère case de la colonne (lambda^-4) (E1) et réaliser : =(1000/A1)^4
pages_analyser/rapport-signal-bruit-sexercer.html
Au numérateur, on a tout simplement le signal, au dénominateur les bruits.
Il reste à identifier le terme et à interpréter la somme du dénominateur.
Les 3 termes du dénominateur sont :
- le bruit de photons ,
- le bruit de fond, , avec le nombre de photoélectrons par unité d'angle solide dus au fond,
- le bruit de lecture.
Déterminer l'importance relative des différents bruits.
Pour un objet très brillant, le bruit de photons de la source va dominer devant les autres bruits :
Dans le cas d'un objet peu lumineux, le bruit de photons de la source est négligeable. En l'absence d'autres données, il n'est pas possible de discriminer parmi les 2 autres sources de bruit.
Dans un cas, , dans l'autre .
Comment le nombre de photoélectrons collectés varie-t-il avec le diamètre du collecteur ou le temps de pose ?
Si l'on note le diamètre du collecteur et le temps de pose, il est immédiat que varie comme la surface collectrice et comme .
On en déduit les dépendances respectives :
diamètre collecteur | temps de pose | |
source lumineuse | ||
source faible |
Dépendance envers ou du rapport signal à bruit.
pages_analyser/bruit-photons-sexercer.html
Avec photons, le rapport signal à bruit du bruit de photons vaut .
Le rapport signal à bruit et la performance requise sont tous deux exprimés dans le même système d'unité relative. Le nombre de photons doit donc vérifier :
COROT doit collecter au-moins photons pour atteindre la sensibilité requise.
Avec photons, on obtient seulement photoélectrons.
Avec photons, on obtient seulement photoélectrons. L'égalité précédente doit donc être vérifiée par et non par . Il faut donc collecter photons.
1 jour = 86400 s = 1440 min
Le nombre de photons en 1 min, par rapport à celui détecté en 5 jours, vaut :
Avec un nombre de photo-électrons en accord, tenant compte du rendement de 25% (soit photo-électrons), la performance devient .
pages_analyser/bruit-photons-sevaluer.html
Repérer un intervalle de temps où le signal n'évolue pas à basse fréquence, et mesurer l'amplitude crête à crête.
Revoir les propriétés du bruit poissonnien.
pages_analyser/shannon-sexercer.html
L'ouverture du faisceau est déterminée, ainsi que la résolution angulaire. Ceci permet de déterminer la résolution spatiale dans le plan focal.
L'ouverture du faisceau étant déterminée, la focale du télescope est connue (8 m) ainsi que la résolution angulaire, limité par le seeing , la taille linéaire dans le plan focal est fixée :
La taille des pixels doit être au moins moitié moindre que la tache de seeing, il faut donc des pixels de .
Déterminer la tache de diffraction à 2 micromètres.
Identifier les paramètres fixes, de ceux qui le sont moins...
La tache de diffraction vaut . Le gain en résolution linéaire dans le plan focal est donc d'un facteur 5.
Comme le diamètre du télescope est fixée, de même que la taille minimale des pixels, la seule variable d'ajustement est l'ouverture du faisceau. Elle doit être diminuée d'un facteur au-moins 5, passant de f/4 à f/20.
pages_traiter/analyse-tf-sexercer.html
Avec les notations du cours. Poser la dimension de la variable , celle de la fonction . Et en déduire les dimensions de et
Avec les notations du cours, et en notant entre crochets les dimensions. , donc la définition de la TF donne : .
On en déduit l'homogénéité :
Passer à la limite des grandes valeurs de .
Avec un signal purement sinusoïdal d'amplitude et de fréquence , la définition donne :
Pour grand devant , si est différent de , l'intégrale tend vers 0, alors que pour , on retrouve :
Au facteur 1/2 près, dû au fait que la TF en est également non nul, la normalisation en par rapport à la définition de la TF usuelle permet de retrouver dans le spectre l'amplitude du signal sinusoïdal.
Ecrire la relation de Parseval-Plancherel et faire le changement de variable de à .
Avec les notations analogues au cours , et en tenant compte des propriétés de la TF, on a :
en se servant de la relation de Perseval, et du fait que l'énergie est rapportée sur fréquences réelles entre les fréquences nulle et . Avec le changement de notation : , et en tenant compte de :
On en déduit :
Le bruit dans le spectre de Fourier diminue comme la racine carrée du nombre de points de mesure.
pages_traiter/analyse-tf-signal-sexercer.html
Courage, ce n'est qu'un peu de calculs sur les sinus.
Estimer à une date de l'échantillonnage
Supposer
On suppose, sans restreindre la généralité, que le signal est de forme sinusoïdale, et l'on choisit l'origine des temps de façon à avoir la p-ième date de l'échantillon vérifiant .
On en déduit :
Au signe près, auquel n'est pas sensible le spectre de puissance (TF), cette égalité est assurée à toute date de l'échantillonnage.
Jusqu'à quelle fréquence n'y aura-t-il pas de confusion?
La 1ère confusion va apparaître pour les pulsations telles que , càd bien-sûr juste au voisinage supérieur de la fréquence de coupure.
pages_traiter/analyse-tf-bruit-sexercer.html
L'incertitude en vitesse correspond à un niveau de bruit.
Le niveau de bruit et le rapport signal à bruit sont simplement ... inversement proportionnels
Le niveau de signal est inversement proportionnel au rapport signal à bruit. La performance avec un rapport signal à bruit de 200 vérifie donc :
D'où le niveau de bruit : 110 cm/s.
Le rapport signal à bruit évole comme la racine carrée du nombre de pose élémentaire,
Le rapport signal à bruit évoluant comme la racine carrée du nombre de pose élémentaire, ce dernier doit vérifier :
Soit 484 poses élémentaires de 3 minutes, soit environ 24 h de données. Elles ne pourront être atteintes qu'en 3 nuits environ.
7 h font combien de minutes ?
La nuit d'observation de 7 h comprend 420 poses élémentaires de 1 min. Le rapport signal à bruit évoluant comme la racine carrée du nombre de pose élémentaire, la performance en 1 min vaut :
pages_ccd/ccd-signal-bruit-sexercer.html
Identifier le signal maximal, le bruit minimal.
Le rapport maximal est fixé par le signal maximal, 80000, et le bruit minimal. Les 13 électrons de lecture sont négligeables devant le bruit de photoélectrons. Il vaut donc environ .
Déterminer l'entier maximal qui peut être codé sur 14 bits.
Un signal numérisé sur 14 bits est limité à . Le gain vaut 80000 / 16384 = 4.9 électrons/ADU.
Il s'agit simplement d'une application numérique !
Le bruit de quantification vaut électrons. Il est effectivement négligeable.
Le bruit en entrée de l'amplificateur vaut le bruit en sortie divisé par le gain de l'amplificateur.
Le bruit en sortie vaut, par application de la définition intégrale et avec les hypothèses simplificatrices :
Le bruit en entrée vaut donc :
Traduit en électron, cela donne, avec un facteur de conversion , 2 électrons.
Ce bruit est négligeable devant le bruit de lecture.
pages_oa/seeing-sexercer.html
Le Soleil est une étoile moyenne. Quant à Jupiter : et .
Traduire le diamètre solaire en UA peut-être utile.
Le diamètre du Soleil, traduit en UA, vaut . A 1.3 pc, le diamètre angulaire vaut donc ".
Pour Jupiter, le diamètre angulaire vaut .
Le seeing dans le visible est de l'ordre de 1"
Les diamètres angulaires stellaire et planétaire valent typiquement respectivement 10" et 40". Ces valeurs sont à comparer au seeing de l'ordre de 1".
Il apparaît que le seeing reste bien inférieur au diamètre angulaire planétaire : l'image planétaire ne va pas être sensiblement perturbée. Autrement dit : comme , pas de scintillation dans le cas planétaire.
pages_oa/optique-adaptative-sexercer.html
Diamètre angulaire de la tache de diffraction :
Diamètre de cohérence :
La table ci-dessous résume les résultats. Le gain comptabilise l'accroissement en résolution, qui varie comme .
longueur d'onde | diam cohérence | sans OA | avec OA | gain |
---|---|---|---|---|
(cm) | ||||
2.2 | 60 | 0.90" | 0.067" | 183 |
5.0 | 150 | 0.77" | 0.152" | 25 |
Réfléchir d'une part aux caractéristiques de la turbulence, d'autre part aux propriétés de la tache de diffraction.
A plus courte longueur d'onde, d'une part la résolution ultime par la diffraction du primaire devient très fine, d'autre part le diamètre de cohérence de l'atmosphère décroît. Actuellement, les systèmes d'OA ne comportent pas assez d'actuateurs pour corriger efficacement dans le visible et le très proche IR.
pages_oa/optique-adaptative-resultats-sexercer.html
Que dit le théorème d'échantillonnage de Shannon ?
Le théorème d'échantillonnage de Shannon énonce qu'il faut 2 informations par élément de diamètre 10 cm. Pour une pupille de diamètre 800 cm, le nombre d'actuateurs est donc de l'ordre de .
évolue comme
Avec une dépendance chromatique pour évoluant comme , le diamètre de cohérence passe à 70 cm. Le nombre d'actuateurs nécessaires est alors de l'ordre de 130, ce qui est à l'heure actuelle faisable (2003).
S'intéresser au temps de cohérence.
Le temps de cohérence évolue comme . Par conséquent, il est bien plus long dans l'infrarouge par rapport au visible, et donc la fréquence de fonctionnement de l'OA peut être moindre.
pages_infra-rouge/observation-infrarouge-sexercer.html
Interpréter la figure en s'appuyant sur le codage de couleur de la température.
Sur ce cliché, les anneaux tournent dans le sens horaire. Le codage de couleur indique une température de l'ordre de 83 K. Après leur passage dans l'ombre de la planète, ils émergent à une température inférieure, d'ordre de 80 K.
Estimer la mesure du secteur angulaire sur lequel la température des anneaux retrouvent la valeur chaude d'équilibre.
Très grossièrement, le secteur angulaire sur lequel la température des anneaux retrouve la valeur d'équilibre représente de l'ordre de 45 degrés, soit 1/8 de période. La constante de temps du réchauffement est donc de l'ordre de grandeur de l'heure.
pages_fourier/fts-interferogramme-sexercer.html
Les 2 ondes peuvent-elles être cohérentes ?
On rappelle :
Les 2 ondes monochromatiques sont incohérentes entre elles. Le signal d'interférence s'écrit donc, pour les raies supposées monochromatiques, comme somme des intensités :
On en déduit :
On y reconnaît un terme d'interférence, de fréquence spatiale , modulé par une enveloppe de fréquence .
Les nombres d'ondes respectifs valent 16961 et 16978 , soit une demi-différence de .
La fréquence spatiale des battements, d'après ce qui précède, vaut , la période spatiale est donc :
D'où l'allure de l'interférogramme :