Quand bien même les lois physiques décrivant l'interaction gravitationnelle entre 2 objets sont connues depuis 400 ans, elles participent aux découvertes astrophysiques les plus récentes, telle la mesure de la masse du trou noir qui prospère au centre de notre Galaxie. Ce sous-chapitre revisite les lois de Kepler, de Newton, avec également quelques incursions, pas nécessairement chronologiques, auprès de leurs collègues précurseurs.
Les 3 lois énoncées par Johannes Kepler il y a 4 siècles ont apporté une alternative au paradigme alors en vigueur, les épicycles de Ptolémée, pour décrire le mouvement des planètes.
Elles ont substitué à une version idéalisée du monde des lois physiques basées sur une idée fertile, l'héliocentrisme, développée par Nicolas Copernic, et un concept novateur, la primauté de l'observation (Tycho Brahe).
Un rappel du formalisme mathématique et physique des trajectoires rencontrées dans le problème à 2-corps est donné en fin de sous-chapitre.
Ptolémée (100-170) au deuxième siècle après J.-C., mettait la Terre au centre du système solaire (et donc au centre de l'Univers, à cette époque), et reproduisait le mouvement des planètes par une succession de mouvements circulaires emboîtés. Il contribua à faire admettre pendant plus de quatorze siècles l'idée que la Terre est immobile au centre de l'Univers.
Les travaux astronomiques de Ptolémée sont regroupés dans un ouvrage majeur, la grande syntaxe mathématique, plus connu sous le nom arabe de l'Almageste. L'Almageste reprend dans ses grandes lignes la vision aristotélicienne du monde physique, avec les mêmes dogmes et principes : dichotomie Terre/Univers, immobilité de la Terre, etc.
Ptolémée rejeta le modèle des sphères emboîtées et perfectionna grandement les modèles grecs en introduisant la notion de point équant, un point fictif symétrique de la Terre par rapport au centre excentrique de l'orbite d'une planète. Le système résultant est extrêmement complexe, mais d'une précision mathématique remarquable (le modèle de Ptolémée permet ainsi de prédire des éclipses de Soleil). La perfection de ce modèle fera qu'il ne sera globalement pas remis en cause avant le XVIème siècle.
Copernic (1473-1543), frappé par la complexité du système de Ptolémée, va bâtir une nouvelle représentation du monde, dans laquelle le Soleil est fixe au centre du système solaire. Cette révolution de pensée ne s'imposera qu'après les observations de Galilée.
Dans le système de Copernic, le Soleil remplace la Terre comme centre du monde.
Nicolas Copernic a publié son ouvrage De Revolutionibus orbium caelestium l'année de sa mort. Tous les mouvements planétaires sont centrés sur le Soleil, et la Terre n'est ni immobile, ni au centre du monde.
Elle est en effet animée de 2 mouvements : l'un sur elle-même en 24 h (qui remplace le mouvement de la sphère des fixes des Grecs anciens) et l'autre autour du Soleil en un an, faisant de la Terre une planète comme les autres.
Contrairement à ce que l'on croit parfois, Copernic ne va pas démontrer l'héliocentrisme, car il faudra attendre plus de 150 ans pour avoir une preuve du mouvement de la Terre. L'argument de Copernic est que son modèle est plus simple, plus logique et plus "harmonieux" que celui de Ptolémée (même si dans le détail le fonctionnement mathématique du système copernicien est assez complexe). Le De Revolutionibus, malgré son côté fondamentalement révolutionnaire, fut reçu avec relativement d'indifférence par les savants de l'époque. Les travaux de Copernic connurent dans un premier temps la célébrité grâce aux éphémérides des planètes qui en furent déduites.
Divers éléments d'histoire sont proposés au fil des pages, tel que le présente le tableau suivant.
Tycho Brahe a introduit une composante essentielle dans l'histoire de l'astronomie : des observations de qualité hors pair, menées pourtant sans l'aide d'aucun instrument optique.
Dans sa démarche, Tycho Brahe fut grandement aidé par le roi du Danemark, qui subventionna largement l'observatoire d'Uraniborg.
Jean Kepler est né en Allemagne en 1571. Elève brillant, il devient professeur de mathématiques en 1594 ; il a pour maître en astronomie l'astronome Michel Maestlin, qui l'initie au système de Copernic.
En dessinant une figure au tableau noir en juillet 1595, Kepler eut la révélation d'une idée à laquelle il attacha une importance considérable : pourquoi le système solaire comporte-t-il six planètes, et quel lien existe entre les dimensions de leurs orbes ? Euclide ayant montré qu'il existait cinq polyèdres réguliers, chacun inscriptible dans une sphère et circonscriptible à une autre sphère de même centre, les cinq intervalles qui existent entre les six planètes ne peuvent pas, aux yeux de Kepler, être le fruit du hasard : le Créateur a agi en géomètre et l'homme est en mesure de découvrir le plan et la perfection du monde créé.
Kepler publia ses théories en 1596, ce qui lui valu une certaine notoriété, notamment celle d'être appelé auprès du plus grand astronome-observateur de l'époque, Tycho Brahe. Lorsque Kepler arrive à Prague en février 1600, il se voit confier par Tycho Brahe l'étude de l'orbite de Mars. Cette planète présentait depuis l'Antiquité des anomalies dans son mouvement, alors impossibles à expliquer.
A partir des observations accumulées par Tycho Brahe, Kepler se rend compte qu'il faut rejeter la théorie des mouvements circulaires uniformes. Pour résoudre le problème de l'orbite de Mars, Kepler choisit quatre positions de la planète et, après de laborieux calculs entachés d'erreurs qui, par chance, se compensent, parvient à obtenir une orbite circulaire où le Soleil occupe le point équant. Ce point équant, inventé au IIe siècle de notre ère par l'astronome Ptolémée, est un point symétrique du Soleil par rapport au centre de l'orbite. Pourtant, si d'autres positions de Mars s'insèrent parfaitement dans la nouvelle orbite ainsi définie, deux observations s'écartent de près de 8' de la position théorique : cette différence est supérieure à la précision des mesures. Au lieu de les rejeter, Kepler renonce à son hypothèse : l'orbite ne peut pas être un cercle.
Avant de se replonger dans la quête du mouvement de Mars, Kepler décide de revoir dans le détail le mouvement de la Terre autour du Soleil. En effet, pour passer d'une position géocentrique à une position héliocentrique de Mars, il est nécessaire de traiter correctement le mouvement orbital de la Terre : si celui-ci est entaché d'erreurs, elles se répercuteront sur le mouvement de Mars.
La vision géocentrique est nécessaire - c'est ce que l'on voit - mais pas suffisante : elle ne permet pas une approche totalement raisonnée. Mettre le soleil au centre, comme l'a fait Copernic, permet non seulement de simplifier la forme de l'orbite, mais de plus a conduit Kepler à mesurer précisément la trajectoire de Mars.
En effet, si l'on observe Mars à des dates différentes, mais espacées d'un multiple de la période de révolution sidérale de Mars, alors la position de Mars par rapport au Soleil et aux étoiles est fixe. Il n'en est rien pour la Terre, qui en une durée non reliée à sa propre période de révolution a parcouru une portion de son orbite.
Cette situation permet d'observer Mars dans la même position par rapport au Soleil et aux étoiles, mais sous un angle différent. On peut alors mesurer la distance à Mars par triangulation.
Kepler imagine une méthode pour obtenir l'excentricité de l'orbite de Mars à partir de trois observations de Mars faites à 687 jours d'intervalle (période de révolution sidérale de Mars). Il sait en outre que plus les planètes sont proches du Soleil, plus elles se déplacent vite, tandis que plus elles s'en éloignent, plus leur mouvement ralentit. Kepler en déduit que l'action du Soleil doit varier en fonction de la distance de la planète au Soleil ; il la suppose inversement proportionnelle à la distance. Première erreur.
Kepler cherche ensuite à calculer la durée que met la Terre pour passer d'une position à une autre. Il décompose pour cela une portion de l'orbite en petits segments et s'aperçoit que la durée passée par la Terre sur de petits arcs est approximativement proportionnelle à la distance de ces arcs au Soleil. Il assimile donc une surface à une somme de lignes. Deuxième erreur.
Mais il transforme ces deux déductions en une loi correcte, la loi des aires : le rayon vecteur qui joint une planète au Soleil balaie des aires égales en des intervalles de temps égaux. Historiquement, Kepler découvrit donc en premier la loi que nous appelons la deuxième loi.
Kepler reprend alors son étude de l'orbite de Mars. En calculant avec son hypothèse des aires un grand nombre de positions, il obtient un ovale, qu'il assimile à une ellipse. Il constate alors que les positions de Mars sont correctement représentées. La trajectoire elliptique, appelée aujourd'hui la première loi, est découverte : les planètes décrivent autour du Soleil des ellipses dont ce dernier occupe l'un des foyers. Kepler publie ses découvertes en 1609 dans un ouvrage difficile, l'Astronomia nova ("l'Astronomie nouvelle").
Si la chance a favorisé Kepler dans ses recherches (forte excentricité de l'orbite de Mars, erreurs de principe qui se compensent), on doit reconnaître en lui un travailleur acharné et inspiré. On lui doit surtout l'abandon du mouvement circulaire uniforme -- principe remontant à l'Antiquité auquel Tycho Brahe accordait encore une valeur absolue -- et un souci constant de vérifier que les hypothèses s'accordent avec les observations (ce qui n'était pas le cas de Copernic), en quoi il mêle intimement faits et théories, deux composantes fondamentales de la démarche scientifique.
Toujours attaché à trouver des harmonies dans les orbites planétaires, Kepler essaye d'associer les intervalles musicaux aux diamètres des orbites planétaires. Cette idée qui nous semble aujourd'hui un peu étrange le conduit à la troisième loi en 1618 : les cubes des demi-grands axes sont proportionnels aux carrés des périodes de révolution. La troisième loi de Kepler contribuera à stimuler les découvertes ultérieures de Newton sur la gravitation universelle et le mouvement des deux corps.
Kepler a reconstruit l'orbite de Mars en analysant son orbite sous une double approche : le mouvement de Mars autour du Soleil est à considérer dans un référentiel héliocentrique ; l'observation de ce mouvement est réalisée depuis la Terre, et apporte un point de vue différent à chaque période sidérale de Mars.
L'appliquette ci-jointe explicite ce point de vue :
Reconstruire l'orbite de Mars
La première loi de Kepler énonce que la trajectoire des planètes est plane. C'est ce que dévoile la trace d'une orbite planétaire, lors d'une révolution sidérale.
Référentiels - Notion sur les coniques
Les 3 lois de Kepler expriment les conclusions que Kepler a tirées des observations de Tycho Brahe. Leur caractère empirique -- elles décrivent le mouvement d'une planète autour du soleil, mais ne l'expliquent pas -- n'obère en rien leur portée. Elles ont permis la formalisation par Newton de la loi de gravitation universelle.
Ces lois, obtenues dans le cas particulier du système solaire, se généralisent à tout système analogue, correspondant à un potentiel central. L'objet considéré, dans ce potentiel, ayant une masse très inférieure à la masse du potentiel central, et n'étant pas perturbé par d'autres satellites de , présente alors les propriétés suivantes :
La 2ème loi de Kepler, ou loi des aires, illustrée dans plusieurs cas.
Les différentes "aires balayées" par le rayon vecteur en des durées égales sont égales. Le secteur angulaire correspondant est donc bien plus grand au voisinage du périhélie que de l'aphélie, et cet effet est d'autant plus marqué que l'excentricité de la trajectoire est proche de 1.
La 2ème loi de Kepler permet la détermination de l'équation horaire du mouvement le long de la trajectoire de l'objet.
Les positions des objets (comète de Halley, satellite sur orbite de transfert géostationnaire) sont ici représentées à des dates équiréparties le long d'une période orbitale. Le mouvement est d'autant moins uniforme que l'excentricité de l'orbite est proche de 1 ; la vitesse orbitale est plus rapide au périastre qu'à l'apoastre.
La 3ème loi de Kepler entraîne une période d'autant plus rapide que la planète est proche de l'étoile. L'animation ci-jointe, supposant de manière uniquement illustrative qu'à une date donnée les planètes telluriques pourraient être en phase, montre leur avancée respective au bout d'une durée égale à la période de révolution de Mercure.
Vérifier à l'aide de l'appliquette la 3ème loi de Kepler pour les planètes du système solaire.
On remarque que la validité est moins bonne pour les planètes au-delà de Jupiter, qui ressentent en fait un champ de force moyen de masse totale la masse du Soleil complétée par celle de Jupiter.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Cet exercice vous propose une lecture commentée de l'histoire de l'obtention des lois de Kepler. Il se réfère au texte présentant les aspects historiques de l'oeuvre de J. Kepler.
Pourquoi 6 planètes seulement sont-elles citées ? Les identifier.
Que signifie "traduire correctement le mouvement orbital de la Terre" à l'époque de Kepler?
Que représentent 8' (8 minutes d'angle) dans le ciel ? Traduire cette distance angulaire en : fraction du diamètre lunaire, diamètre martien maximal, longueur rapportée sur l'orbite martienne, durée de parcours sur l'orbite martienne. On donne :
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Préciser les conditions dans lesquelles les lois de Kepler s'appliquent.
[1 points]
Que représente et signifie le terme "constante", dans l'équation
qui traduit la 3ème loi de Kepler.
[1 points]
A quelle(s) condition(s) pourrait-on appliquer les lois de Kepler à une étoile au sein d'un amas stellaire ?
[1 points]
Comme le montrent les observations de Kepler, le mouvement de Mars, vu de la Terre et décrit dans un référentiel géocentrique, n'est pas des plus simples à comprendre. Ce qui ne va pas ? Le référentiel !
Vue de la Terre, l'orbite apparente de Mars dessine une boucle. Cette vision géocentrique complique la perception du phénomène. Vue du Soleil, à la conjonction planétaire, la Terre se contente de doubler Mars.
Problème : comment avoir, lorsque l'on est observateur terrestre, autre chose qu'une vision géocentrique ?
Les astronomes Copernic et Kepler ont résolu ce problème, en conceptualisant ces mouvements, Copernic, en mettant le soleil au centre du système solaire, Kepler en décrivant les mouvements planétaires par ses 3 lois.
La page "Des lois de Newton aux lois de Kepler" montre comment l'on dérive aujourd'hui les lois de Kepler des lois de la gravitation et du formalisme de mécanique classique. Mais historiquement, les 3 lois de Kepler sont antérieures au formalisme newtonien, comme le plus souvent le fait observationnel précède la formalisation théorique. Il est important de voir comment les lois de Kepler portent en elles les germes de la loi de gravitation.
La 1ère loi de Kepler donne un rôle particulier au soleil, qui peut être doublement interprété.
Du point de vue dynamique, le rôle central du soleil est clairement énoncé. Si aujourd'hui la prépondérance du soleil au sein du système solaire est un fait avéré et reconnu, il n'en était rien au XVIIe siècle. Le Soleil est centre de force, et ce d'autant plus que toute masse dans le système solaire est négligeable devant la masse du soleil.
En terme de référentiel d'étude, la 1ère loi introduit clairement le référentiel héliocentrique, qui est le "bon" référentiel d'étude, car bien mieux galiléen que le référentiel géocentrique. La première loi identifie donc clairement un centre de force supposé immobile, ainsi que le bon référentiel associé.
La 2ème loi de Kepler énonce la loi des aires, càd la conservation du moment cinétique du système. Ceci est spécifique des forces centrales. Des 1ère et 2ème lois ressort donc l'idée que le soleil est centre de force. Cette force peut s'écrire , le vecteur étant un vecteur unitaire radial défini par rapport au centre de force.
Le lien entre la période et le demi-grand axe donné par la 3ème loi de Kepler est spécifique à une dépendance particulière du module de la force vis à vis de la variable radiale. Cette loi n'apparaît que pour une force variant en .
L'ensemble des lois de Kepler conduit finalement à une force s'écrivant de la forme :
Les lois de Kepler n'en disent pas plus sur ce paramètre . Ce sont les lois de la gravitation, dues à Isaac Newton, qui permettent d'expliciter sa forme.
En coordonnées polaires planes, définies dans le plan de l'orbite par rapport au foyer décrit par la 1ère loi de Kepler, on exprime les rayon vecteur, vitesse et accélération de l'objet par :
La composante orthoradiale de l'accélération s'identifie, à une constante près, à la dérivée temporelle du moment cinétique (perpendiculaire au plan de la trajectoire) :
La nullité de la composante orthoradiale de l'accélération est bien la signature d'une force centrale.
La démonstration de la 3ème loi de Kepler, dans le cas d'un mouvement circulaire, dérive du jeu d'écriture suivant, avec le rayon de l'orbite, la période et la vitesse de l'objet :
Si, historiquement, les lois de Newton ont été dérivées des lois de Kepler, on retrouve aujourd'hui les lois de Kepler comme application des lois de Newton.
L'examen des masses des principaux objets du système solaire dévoile un poids lourd, le soleil, entouré d'un cortèges de petits objets, les planètes. Ceci définit le cadre des approximations usuellement faites pour décrire le mouvement d'une planète : on la considère de masse négligeable par rapport à la masse du soleil, et l'on néglige les interactions interplanétaires.
Le problème se résume à l'interaction entre 2 corps, le soleil de masse et la planète de masse . Le référentiel d'étude est héliocentrique, de centre . On y repère la planète par le rayon vecteur . La planète subit de la part du soleil une force , exprimée par :
L'étude complète du mouvement est un peu technique. La résolution par les formules de Binet ne sera pas menée dans ce cours ; un autre mode de résolution, introduisant le vecteur excentricité, est proposé en exercice.
La relation fondamentale de la dynamique permet de retrouver que la trajectoire est plane. Si l'on note et les position et vitesse de la planète à un instant donné, et le plan défini par ces 2 vecteurs, la relation annonce que l'accélération , colinéaire à , est également dans ce plan. Aucun terme d'accélération ne conduisant hors de ce plan, toute la trajectoire s'y inscrit nécessairement.
Comme il suffit que la force soit centrale pour que le moment cinétique du système soit conservé, la dérivation de la 2ème loi de Kepler est immédiate.
On retrouve enfin facilement la 3ème loi de Kepler dans le cas particulier d'un trajectoire circulaire. La démonstration en proposée en exercice.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 40 min
Une façon très performante de faire de la physique consiste à associer à une loi physique un invariant.
Pour une particule dans un champ de force gravitationnel, le champ de force étant à circulation conservative (voir la signification de ces termes dans le cours de physique), l'énergie mécanique se conserve ; la force étant centrale, le moment cinétique se conserve.
Le but de cet exercice est de montrer quel invariant est associé au fait que le module de la force gravitationnel varie comme l'inverse du carré de la distance. Il permet par ailleurs de retrouver l'équation de la trajectoire elliptique d'un satellite dans un champ de force central, moyennant un peu de gymnastique calculatoire. On considère un satellite, de masse , dans le champ de force central d'un corps de masse . On repère sa position par le vecteur radial . On note le vecteur orthonormé normal au plan de la trajectoire, et portant le moment cinétique du satellite, tel que le trièdre forme un trièdre orthonomé direct.
Exprimer les vecteurs accélération et moment cinétique dans la base (, , ).
On construit le produit vectoriel . Donner son expression en fonction du vecteur .
Intégrer l'équation précédemment obtenue pour .
On multiplie scalairement l'équation précédemment obtenue par le vecteur position . Montrer que ceci permet de retrouver l'équation de la trajectoire
en choisissant pour origine de la variable angulaire la direction et le sens du vecteur excentricité
Faire un schéma, représentant le vecteur excentricité et la trajectoire.
L'observation des systèmes doubles est cruciale en astronomie, car elle donne accès à la mesure de la masse du système. On en voit deux exemples, à des échelles différentes :
La 3ème loi de Kepler porte en elle, comme toute loi physique, une potentialité énorme : généraliser le particulier, pour mieux comprendre comment fonctionne l'univers.
Il se trouve que sur ce point de vue, elle fonctionne extraordinairement bien. Elle permet de "peser" tout objet de l'Univers, à la seule condition qu'un objet moins massif tourne autour de lui.
Trajectoires elliptiques
Peser est à prendre ici non dans son sens physique (mesurer le poids), mais dans son sens de la vie courante : mesurer la masse. La mécanique newtonienne permet de préciser la constante intervenant dans la 3ème loi de Kepler appliquée à un système ressemblant au système solaire : un ou des objets peu massifs tournant dans le potentiel central d'un corps plus massif.
Cette loi implique 3 paramètres physiques : la période de révolution et le demi-grand axe de l'orbite, et la masse du corps central.
La mesure de 2 parmi ces 3 paramètres permet d'en déduire le 3ème : ceci est mis à profit pour déterminer la masse du centre de force à partir des paramètres orbitaux et . Ces 2 termes sont en effet observables, alors que la masse ne l'est pas.
La mesure de la période nécessite de repérer le mouvement le long de la trajectoire.
La mesure du demi-grand axe de l'orbite découle de la mesure de sa taille angulaire, et nécessite de connaître la distance du système. On voit une fois encore l'importance de la mesure des distances en astronomie.
Planète | |||||
UA | an | deg | |||
Mercure | 0.3871 | 0.2408 | 7.0 | 0.206 | 0.9996 |
Vénus | 0.7233 | 0.6152 | 3.4 | 0.007 | 1.0002 |
Terre | 1.0000 | 1.0000 | -- | 0.017 | 1 |
Mars | 1.5237 | 1.8808 | 1.8 | 0.093 | 1.0000 |
Jupiter | 5.2026 | 11.862 | 1.3 | 0.048 | 0.9992 |
Saturne | 9.5547 | 29.457 | 2.5 | 0.056 | 0.9948 |
Uranus | 19.218 | 84.020 | 0.8 | 0.046 | 0.9946 |
Neptune | 30.109 | 164.77 | 1.8 | 0.009 | 0.9946 |
Indépendamment de l'inclinaison sur l'écliptique et de l'excentricité de l'orbite de chacune des 8 planètes, la relation est vérifiée, avec la période de révolution sidérale. Les désaccords proviennent des écarts aux hypothèses de Kepler. Remarque : dans le système solaire, les masses des planètes et de la plupart de leurs satellites sont connues avec une précision relative de l'ordre de . Il s'agit de la précision à laquelle est mesurée la constante gravitationnelle . Le produit est souvent déterminé avec une précision bien meilleure.
Lorsque l'on choisit le système d'unités où les temps se comptent en année, les distances en unité astronomique, et les masses en masse solaire, la 3ème loi de Kepler se réécrit, pour le système solaire.
Sans mener aucun calcul, il suffit pour s'en convaince d'examiner le cas de l'orbite terrestre, pour lequel = 1 UA, = 1 an, qui valide le cas de tout autre planète.
Pour un autre système caractérisé par un centre de force de masse , la 3ème loi devient, toujours dans le système d'unités (UA, an, ) :
Une application de cette loi sur différents exemples illustre comment une loi physique peut étendre sa validité sur une très large gamme de valeurs.
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
Une équipe dirigée par W. Merline a observé en 1998 l'astéroïde (45)Eugénie avec l'optique adaptative du télescope CFH. Les observations ont mis en évidence la présence d'un petit satellite.
Période | 4.7 j |
Demi-grand axe | 1190 km |
Diamètre de Eugénie | 215 km |
Diamètre du satellite | 13 km |
Déterminer la masse de (45)Eugénie
En déduire la masse volumique moyenne de Eugénie. Estimer sa composition.
Peut-on estimer la masse du petit satellite ?
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Notre galaxie, la Voie Lactée, a la forme d'une galette d'environ 30000 pc de diamètre et 2000 pc d'épaisseur. La région centrale est formée d'un bulbe d'allure sphérique de 2 700 pc de rayon, qui contient l'essentiel de la masse galactique. Le Soleil orbite à 8000 pc du centre galactique. D'après les mesures Doppler effectuées sur la raie à 21 cm de l'hydrogène, l'orbite du Soleil est approximativement circulaire, et la vitesse orbitale du Soleil est d'environ .
Déterminer la période du mouvement du soleil autour du centre galactique. L'exprimer en années.
Estimer la masse du bulbe galactique, en unité de masse solaire .
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Retrouver l'expression de la 3ème loi de Kepler d'après le cas particulier d'une orbite circulaire, lorsque l'on suppose que les masses des 2 objets vérifient .
[1 points]
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
La comète de Halley a une période sidérale de 76 années. En déduire le demi-grand axe de son orbite.
[1 points]
Suite aux idées de Copernic, aux observations de Tycho Brahe, aux lois empiriques de Kepler et aux lois du mouvement de Galilée, Newton expose sa théorie de la gravitation. Incontournable, à plus d'un titre, pour comprendre les mouvements en astrophysique.
Un rappel du formalisme mathématique et physique des trajectoires rencontrées dans le problème à 2-corps est donné en fin de sous-chapitre.
Les epicycles de Ptolémée permettent de rendre compte de l'allure générale des mouvements planétaires vus depuis la Terre. Sans l'énoncer explicitement, l'introduction de ces epicycles permet rendre compte de 2 effets :
Par rapport à une vision géocentrique, dans le système héliocentrique la Terre cède sa position centrale au Soleil. Les orbites planétaires sont alors simplifiées, par rapport à une vue géocentrique : elles apparaissent à peu près circulaires, avec le Soleil au centre du système.
La combinaison des mouvements de la Terre et de Mars autour du Soleil introduit le phénomène de rétrogradation, lorsqu'à l'opposition la Terre "double" Mars, dans une vue géocentrique.
Reconsidérer l'orbite martienne dans le référentiel héliocentrique permet une description bien plus simple de la trajectoire. Cette "simplicité", synonyme d'un formalisme efficace et prédiction, a conduit au succès du système construit sur une vision héliocentrique, un cadre galiléen, une explication newtonienne de la gravitation.
Passer de Ptolémée à Newton représente un changement de paradigme. La vision du monde est changée. Le désir de comprendre le monde supplante une vision systématique du monde. L'observation prime sur l'idée préconçue, le formalisme suit les observations.
On peut résumer le passage de Ptolémée à Copernic par un changement de référentiel.
Un mouvement épicycloïdal est décrit par une succession de mouvement circulaires imbriqués. Différents cas sont possibles : roulement d'un cercle sur un autre, entraînement d'un cercle autour d'un autre.
La comparaison du mouvement de Jupiter vu par Ptolémée ou Copernic montre le gain qualitatif de l'approche copernicienne. Les épicycles décrivant l'orbite jovienne dans un référentiel géocentré ne sont jamais que la combinaison de 2 mouvements circulaires successifs.
La vision héliocentrique de Copernic a permis à Kepler de déterminer précisément l'orbite de Mars.
Galilée, ayant acquis une lunette précise (pour l'époque), l'a tournée vers le ciel. Il a remarqué combien le voisinage de Jupiter était changeant, avec le ballet des 4 satellites... galiléens.
Un bon cadre théorique, de bonnes observations, et beaucoup de patience... les ingrédients qui ont permis d'identifier une loi physique universelle.
Galilée (1564-1642) était un physicien. Il étudia la mécanique et la dynamique des corps en mouvement, démontra l'invariance du module du champ de pesanteur terrestre à la surface du globe, et établit la loi de l'inertie : tout corps isolé, non soumis à une force extérieure, est animé d'un mouvement rectiligne uniforme.
Durant l'hiver 1609/1610, Galilée pointa le ciel avec une lunette construite par ses soins. Ses nombreuses découvertes vont bouleverser la vision de l'univers de l'époque : il observa des taches sur le Soleil, des cratères sur la Lune, les phases de Vénus, une multitude d'étoiles dans la Voie lactée et des satellites autour de Jupiter. Cette dernière découverte donnait le coup de grâce au géocentrisme.
Isaac Newton (1643-1727) réussit à unifier les diverses théories de ses prédécesseurs. En 1687, il publia l'ensemble de ses travaux reliant la mécanique et l'astronomie dans son oeuvre majeure, Philosophiae Naturalis Principia Mathematica, désignée par "Les Principes".
Il montra le caractère universel de la loi de la gravitation, expliquant aussi bien la chute d'un corps sur Terre, l'oscillation du pendule que les mouvements de la Lune et des planètes. Il fut également l'inventeur du premier télescope à miroir exempt des aberrations des lunettes réfractrices utilisées jusqu'alors.
Le ballet des satellites galiléens (observations (sans interruption diurne !) et reconstruction du mouvement horaire) a montré à Galilée que décidément le Soleil n'était pas le seul centre de force.
En 1610, Galileo Galilei utilise, pour la première fois, une lunette pour l'observation du ciel. Il découvre un étrange ballet autour de Jupiter, qui évolue au fil des nuits. Cette découverte conforte les idées coperniciennes : il existe visiblement d'autres centres de force que le Soleil ou la Terre.
L'approximation du système à 2 corps consiste à supposer le système isolé du reste de l'univers, càd à négliger toute autre interaction. Cette approximation est souvent vérifiée, au moins en première approximation, à ne nombreuse échelles.
Cette prégnance du système à 2 corps est ici illustrée à diverses échelles :
Mécanique newtonienne ; interaction gravitationnelle
Le but de cette page n'est pas de reprendre le formalisme du système à 2 corps (se référer à un cours de physique), mais de voir en quoi il est fécond, et cerner son domaine de validité.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Le tableau ci-dessous présente les caractéristiques orbitales de la Lune et de la Terre, ainsi que
objet | masse | distance | distance |
(kg) | au soleil (km) | à la Terre (km) | |
Soleil | |||
Terre | |||
Lune |
Déterminer l'énergie potentielle et la force d'interaction gravitationnelle entre le Soleil et la Lune, puis entre la Terre et la Lune. Les calculer et les comparer.
Autour de quel corps la Lune tourne-t-elle ?
L'hypothèse 2-corps est bien commode... mais s'avère la plupart du temps trop restrictive, à toute échelle : systèmes planétaires, stellaires, galactiques...
La dynamique des anneaux planétaires nécessite un cadre formel plus complexe que le problème à 2 corps. Souvent, les satellites présentent des orbites résonantes, tels Prométhée et Pandore, gardiens de l'anneau F, avec une résonance 121:118 (Prométhée accomplit 121 révolutions quand Pandore n'en fait que 118).
Les perturbations du problème à 2-corps, typiquement lorsqu'un 3e s'en mêle, ont conduit à de beaux résultats, comme par exemple la découverte de Neptune.
L'orbite d'Uranus apparaissant perturbée par rapport au mouvement attendu (képlérien autour du Soleil, déjà perturbé par les géantes Jupiter et Saturne), le calcul a permis de localiser le perturbateur, en l'occurrence Neptune ainsi dévoilé.
L'écart entre les positions angulaires observée et prédite de Neptune résultait essentiellement de l'indétermination sur le demi-grand axe de sa trajectoire.
Mécanique newtonienne ; interaction gravitationnelle
Contrairement au problème à 2 corps, les problèmes à 3 corps et N-corps ne sont pas analytiquement solubles. Ils sont ici très simplement présentés.
On devine que le problème à 3 corps, c'est le problème à 2 corps avec un 3ème que l'on n'arrive pas à négliger.
P.ex., l'évolution à long terme du système Terre-Lune doit tenir compte du Soleil.
L'interaction entre 2 satellites autour d'une planète s'inscrit dans ce cadre également.
Le problème à N-corps va recouvrir tous les autres cas, où l'approximation 2 ou 3 corps ne marche pas.
On note par exemple :
Modélisations numériques et méthodes statistiques permettent une approche du problème à N-corps.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
La dynamique des satellites et anneaux planétaires présente de nombreux cas de résonance, lorsque les périodes orbitales des différents objets sont dans des rapports simples, souvent du type .
L'orbite du satellite Galatea de Neptune a un demi-grand axe de 61953 km. Les arcs d'anneaux de la planète Neptune occupent une orbite plus éloignée de 984 km.
Montrer que, si le rapport des demi-grands axes des anneaux et de Galatea s'écrit sous la forme , avec petit, alors le rapport des périodes vaut .
[1 points]
Déterminer la résonance en cause, en identifiant l'entier naturel tel que le rapport des périodes soit égal à . Montrer au préalable que .
[1 points]
Faire l'application numérique et identifier l'entier .
[1 points]
Que signifie universel dans l'expression gravitation universelle ? Que la loi semble s'appliquer à toute échelle dans l'Univers, de la pomme de Newton à la Lune et aux systèmes les plus lointains.
Aujourd'hui, on ne dirait plus universelle, mais unifiée.
Relation fondamentale de la dynamique ; notion de référentiel galiléen
L'interaction gravitationnelle entre deux corps et de masse et , séparés par la distance :
Un objet sphérique de masse , rayon , crée un potentiel gravitationnel :
Cette expression suppose implicitement un potentiel nul à l'infini. Cette convention, arbitraire comme toute convention, peut se justifier par divers arguments :
Il est commode de traduire les spécificités d'un problème physique en termes de grandeurs invariantes.
On peut ajouter un autre invariant, pour un système supposé isolé, la conservation de la quantité de mouvement totale du système.
Quatre termes rendent compte de la même réalité, avec quatre dimensions différentes. L'énergie potentielle gravitationnelle est bien évidemment une énergie, et la force gravitationnelle une force.
Exemples de trajectoires dans le système à 2 corps.
Retrouver rapidement les différentes trajectoires possibles dans un potentiel gravitationnel, en analysant le mouvement radial d'une particule test.
L'écriture explicite de la trajectoire est établie en exercice.
Dans un potentiel gravitationnel de masse , un objet de masse garde une énergie mécanique constante, somme des énergies cinétique et potentielle, égale à :
En coordonnées polaires, le carré de la vitesse s'écrit : .
Par ailleurs, la conservation du moment cinétique s'énonce :
Et la vitesse angulaire s'exprime donc en fonction de l'invariant et de la variable radiale par :
En éliminant la variable angulaire de l'équation de conservation de l'énergie, on aboutit à une équation reliant l'énergie cinétique radiale à un potentiel uniquement radial :
On décide alors d'étudier le mouvement radial du système muni de l'énergie potentielle effective :
On identifie la somme de 2 contributions :
Le mouvement radial s'étudie alors à l'aide de la courbe de potentiel effectif. Les différentes excursions radiales dépendent de l'énergie du système.
Les exemples de trajectoires quasi-circulaires autour d'un centre de force sont légions, et méritent d'être étudiés de près. D'autant plus que l'observation de paramètres liés au mouvement circulaire autour d'un centre de force est un des nombreux moyens de peser les objets de l'univers.
On considère un objet de masse négligeable, placé dans un potentiel central de masse , sur une orbite circulaire de rayon parcourue à la vitesse .
Le principe fondamental de la dynamique donne directement le lien entre la vitesse et le rayon , en évaluant l'accélération centrale :
D'où la relation entre la vitesse et le rayon orbital :
La relation donnant la vitesse orbitale en fonction du rayon d'une orbite circulaire permet, comme la 3e loi de Kepler, de "peser" la masse du centre de force. Rien d'étonnant à cela, il s'agit de la même loi réécrite sous une autre forme (voir exercice). La mesure des 2 observables et permet de déterminer la masse du centre de force, qui doit rendre compte de la relation:
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Le tableau ci-dessous présente les caractéristiques orbitales des 2 satellites de Mars, Phobos et Deimos.
Phobos | |
Deimos | |
Mars | |
Calculer les vitesses orbitales des 2 satellites.
En déduire leurs périodes orbitales. Comparer à la journée martienne (24.5 h) et conclure.
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
On cherche à évaluer la durée de transit d'un satellite artificiel en orbite basse. On suppose l'horizon totalement dégagé, et le satellite visible dès lors qu'il surmonte l'horizon. On donne :
rayon terrestre | |
masse de la Terre | |
altitude du satellite |
Estimer la vitesse et la période orbitale du satellite.
Faire un schéma montrant quelle portion de la trajectoire du satellite est visible.
Estimer la taille angulaire de cet arc de trajectoire. En déduire la durée de visibilité du satellite.
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
Reprendre les expressions de la 3e loi de Kepler et de la vitesse d'un objet en orbite circulaire autour d'un centre de force de masse , et montrer, comme il s'agit de la même physique, que l'on peut les déduire l'une de l'autre.
[2 points]
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 30 min
La recherche des objets lointains du système solaire, p.ex. les objets de Kuiper, est basée sur la détection de leur mouvement par rapport aux étoiles.
Déterminer les vitesses orbitales, linéaire puis angulaire, d'un objet de Kuiper sur une orbite circulaire à 40 UA. Donner sa période de révolution sidérale.
[2 points]
Cette question s'intéresse au mouvement orbital autour du Soleil. Déterminer la vitesse angulaire relative de l'objet par rapport à la Terre. Quel terme domine dans ce mouvement apparent ?
[3 points]
Déterminer le déplacement angulaire apparent sur fond de ciel de cet objet de Kuiper en 2 heures. Quel est l'intérêt d'observer à l'opposition ?
[3 points]
Difficulté : ☆☆ Temps : 40 min
Un grand nombre de galaxies présentent un profil de luminosité qui varie en loi de puissance en fonction de la distance au centre galactique :
Cette donnée observationnelle permet d'écrire le profil de masse volumique de la galaxie sous la forme:
Déduire du profil de masse volumique la masse de la sphère galactique de rayon . Montrer d'une part que la constante doit vérifier , d'autre part que le profil de masse volumique doit nécessairement être tronqué au delà d'un certain rayon.
[3 points]
Déduire de le champ gravitationnel , ainsi que la vitesse de rotation circulaire au sein de la galaxie s'écrit :
[2 points]
La plupart des galaxies montrent, pour large intervalle en rayon, un profil de vitesse plat. Quelle valeur de l'exposant cette donnée observationnelle privilégie-t-elle ? Quelle conséquence pour le champ gravitationnel et la masse au rayon ?
[2 points]
Dans le voisinage solaire, à 8.5 kpc du centre galactique, la vitesse de rotation est de l'ordre de 220 km.s. En déduire la valeur de la masse galactique comprise dans la sphère de rayon 8.5 kpc. La traduire en masse solaire. Cette valeur vous semble-t-elle plausible ?
[3 points]
De manière très pratique, la notion de vitesse de libération se pose dès lors que l'on veut quitter la Terre.
Qu'il s'agisse de lancer une sonde interplanétaire, de faire revenir cette sonde de Mars, d'estimer la vitesse d'entrée dans la haute atmosphère terrestre d'une "étoile filante", ....une notion importe : la vitesse de libération d'un corps.
La vitesse de libération d'un objet correspond à la vitesse à communiquer à un corps initialement à la surface de l'objet pour l'éloigner à l'infini.
La détermination de la vitesse de libération est aisée via la conservation de l'énergie mécanique de l'objet.
Le bilan énergétique au sol s'écrit :
avec et les masse et rayon du corps à quitter, la masse de la particule test, et l'origine des potentiels ayant été choisie nulle à l'infini.
Le bilan énergétique à l'infini s'écrit :
On demande juste au corps de pouvoir aller à l'infini, càd accepter une énergie potentielle nulle, et une énergie cinétique nulle également.
La conservation de l'énergie cinétique conduit alors à :
Seuls apparaissent dans cette expression de la vitesse de libération de l'objet ses masse et rayon. On voit que cette vitesse est égale à la vitesse de rotation à altitude nulle, multipliée par .
La vitesse de libération est une notion essentielle pour la dynamique dès lors qu'il s'agit d'extraire un objet (une sonde, un caillou martien) d'un champ de gravitation.
Le problème considéré à l'envers - venir de loin et arriver à la surface d'un astre -- permet d'estimer la vitesse de chute libre sur un corps.
Enfin, cette notion permet d'introduire tout naturellement ce qu'est un trou noir.
Difficulté : ☆ Temps : 30 min
Les fragments de la comète Shoemaker-Levy 9 ont brûlé dans l'atmosphère de Jupiter entre les 16 et 20 juillet 1994. Ils provenaient du noyau d'une comète capturée par la planète géante, fragmenté par effet de marée lors d'un premier passage à bas périjove (périastre, lorsque l'astre est Jupiter) en 1992. Pour la suite, on considère l'orbite très elliptique de la comète analogue, énergétiquement parlant, à une orbite parabolique.
Traduire la description de l'orbite en termes énergétiques.
Calculer la vitesse de collision.
Que vaut la vitesse de libération de Jupiter ?
L'environnement du centre de la Galaxie dévoile de nombreux objets en rotation képlérienne très rapide.
L'observation de l'étoile S2 autour du centre galactique, menée sur une dizaine d'années, permet de mesurer, via la 3e loi de Kepler, la masse concentrée autour de ce dernier (calculée en exercice). La concentration de masse, alliée à l'absence de rayonnement visible et infrarouge, laisse suspecter la présence d'un trou noir supermassif.
Il a été établi, pour tout corps de masse et rayon , une vitesse de libération . Plus un corps est massif et petit, plus sa vitesse de libération va être élevée. Or toute vitesse est physiquement limitée à la célérité de la lumière.
On définit un trou noir comme un objet dont la vitesse de libération vaut , la vitesse de la lumière.
Le trou noir de masse est limité par un horizon de rayon :
C'est peu dire que ce genre d'objet fait couler beaucoup d'encre. Que peut-on en dire, qui reste physique, juste et simple ?
Les mesures astrométriques dans la direction du centre de notre Galaxie ont mis en évidence des objets présentant de très rapides mouvements.
Difficulté : ☆ Temps : 30 min
L'observation du mouvement de l'étoile S2 autour du centre galactique permet de dégager les propriétés orbitales suivantes.
Il s'agit d'une ellipse de demi-grand axe 0.119", parcourue en une période de 15.2 ans, avec une excentricité de 0.87.
Pourquoi l'approximation du système à 2 corps semble-t-elle convenable ?
Le Soleil se situant à 8000 pc du centre galactique, estimer le demi-grand axe de l'orbite en UA
En déduire la masse du centre galactique, en masse solaire.
Estimer la valeur du péricentre , en UA
L'orbite de S2 apparaissant rigoureusement elliptique, comme le prévoit la mécanique képlerienne, on peut supposer que la taille caractéristique du corps central permet l'application de la mécanique du point. En d'autres termes, ce centre de force s'inscrit dans un rayon bien moindre que le péricentre... et serait un trou noir. Estimer alors l'horizon de ce trou noir de masse .
Estimer la vitesse de S2 au péricentre (le rayon de courbure de la trajectoire au péricentre est égal au paramètre de l'ellipse, soit ).
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Le tableau ci-dessous présente la masse et le rayon de différents objets.
Objet | Masse (kg) | Rayon (m) |
Soleil | ||
Vous | ||
Bulbe galactique |
Calculer leur vitesse de libération
[2 points]
Déterminer leur horizon s'ils étaient candidats trous noirs.
[2 points]
Dans le système à 2 corps, les orbites accessibles sont des coniques. Ce terme provient du fait que ces courbes correspondent aux intersections possibles d'un cône de révolution avec un plan.
Les orbites elliptiques observées n'ont aucune raison d'être dans le plan du ciel ; seule leur projection est accessible. Ceci pose problème, car ni l'excentricité ni le demi-grand axe sont conservés par projection. Retrouver ces paramètres nécessitent une reconstruction sérieuse.
Restent néanmoins invariant par projection : le centre, et le rapport OF/OP, qui donne l'excentricité de l'orbite dans son plan
Présentation des éléments définissant les trajectoires possibles dans le système à 2 corps.
excentricité | trajectoire | mouvement | énergie mécanique |
---|---|---|---|
cercle | lié | minimale et | |
ellipse | lié | ||
parabole | libre | ||
hyperbole | libre |
Nature de l'orbite selon l'excentricité, dans le cadre du système à 2 corps. La valeur de l'énergie mécanique suppose une référence des énergies potentielles nulle à l'infini.
Les trajectoires qui sont solution du problème à 2 corps dépendent de l'énergie mécanique totale du système et de son moment cinétique, et peuvent être circulaires, elliptiques, paraboliques ou hyperboliques.
En coordonnées polaires, la trajectoire d'un système dans le cadre du problème à 2 corps a pour équation paramétrique :
Cette expression peut être obtenue à partir des équations du mouvement du système à 2 corps par l'étude des équations de Binet (voir un cours de physique), ou par le vecteur excentricité.
Deux paramètres suffisent à définir la trajectoire dans son plan.
astre | périastre | apoastre |
---|---|---|
Soleil | périhélie | aphélie |
Terre | périgée | apogée |
Les animations ci-jointes permettent de visualiser l'évolution d'une conique en fonction de son excentricité
À retenir absolument de ces pages :
pages_enonce-loi-kepler/enonce-loi-kepler-sexercer.html
pages_vitesse-orbitale/vitesse-orbitale-sexercer.html
pages_conique/conique-sexercer.html
pages_lois-kepler/enonce-loi-kepler-sexercer.html
Lesquelles étaient connues en l'an 1600 ?
De Mercure à Saturne, on compte 6 planètes, Terre incluse. Kepler, suivant l'option de Copernic, compte la Terre comme planète : c'est une forte opinion héliocentrique.
Introduire la notion de référentiel.
Il s'agit de choisir le référentiel héliocentrique comme référentiel d'étude, afin de pouvoir proprement corriger tout mouvement du mouvement relatif de la Terre autour du Soleil.
Le diamètre lunaire couvre environ 1/2 degré.
L'erreur de 8', rapportée au diamètre de la Lune de l'ordre de 30', en représente un petit quart.
Le diamètre angulaire maximal de Mars est donné par le rapport de son diamètre linéaire à la distance minimale Terre-Mars, de l'ordre de 0.5 UA (parfois moins, en raison de l'excentricité de l'orbite martienne) :
Le diamètre angulaire, donné par le rapport du diamètre linéaire à la distance considérée, vaut :
.
Il est à comparer à 8' = 480" ; 8' représentent 26.5 diamètres angulaires martiens.
La distance linéaire sur l'orbite est donc de 26.5 diamètres linéaires martiens, soit 180 000 km.
La fraction de l'orbite correspondante s'élève à 8' / 360.60' = 1/2700. Elle est parcourue en 687 j/2700 0.25 j, soit 6 heures.
pages_lois-kepler/newton-kepler-sexercer.html
Revenir aux définitions. Revoir l'expression du moment cinétique.
Le vecteur accélération s'identifie au champ gravitationnel :
Le vecteur moment cinétique s'écrit par définition :
Et donc :
car est nul, et
Dans la base directe :
Le produit vectoriel donne sans piège :
Dans le premier terme, est constant.
Par définition, , et donc
L'intégration du produit vectoriel est immédiate, le moment cinétique étant un vecteur constant :
s'intègre en .
Intégration du 2e membre :
s'intègre en .
Et il ne faut pas oublier la constante d'intégration, vectorielle, ici dénommée :
Le vecteur est perpendiculaire au vecteur moment cinétique, donc dans le plan de la trajectoire.
On rappelle la relation concernant le produit mixte :
En permutant les termes du produit mixte : .
Par ailleurs : .
On en tire la relation demandée, avec le paramètre égal à .
Schémas pour des excentricités de 0.4 et 0.7. On peut par exemple appuyer le vecteur excentricité sur le bipoint OF, le point O étant le centre de l'ellipse, et F le foyer correspondant au centre de force.
pages_lois-kepler/peser-kepler-sexercer.html
Il s'agit d'une application de la 3ème loi de Kepler. On rappelle
Le calcul en unités SI avec les données:
, , et la constante gravitationnelle ,
aboutit par application de la 3e loi de Kepler à :
On suppose une forme sphérique de rayon , de volume
La masse volumique s'écrit : ,
avec le volume , on trouve :
kg.m.
L'astéroïde (45)Eugénie semble peu dense, avec vraisemblablement un empilement lacunaire de roches.
Une hypothèse sur la masse volumique du petit satellite est nécessaire.
C'est impossible par la 3ème loi de Kepler. Une estimation, supposant une masse volumique moyenne identique à celle de Eugénie, conduit à une masse dans le rapport du cube des rayons :
D'où : . On peut vérifier, a posteriori et dans le cadre de l'hypothèse posée, que cette masse est très petite devant la masse du satellite principale, et que donc la 3ème loi de Kepler s'applique bien pour déterminer la masse d'Eugénie (cf. question 1).
pages_lois-kepler/peser-kepler-sexercer.html
Commencer par déterminer le rayon de la trajectoire du soleil autour du centre galactique, avec .
La conversion du rayon des pc aux m donne :
La détermination de la période résulte alors de la simple cinématique :
, soit s : de l'ordre de 230 millions d'années.
Mener le calcul en unités UA, an et , avec .
La mesure du rayon en UA donne : .
La 3e loi de Kepler aboutit alors à .
Le bulbe galactique représente l'équivalent d'environ 85 milliards de soleils.
pages_lois-kepler/peser-kepler-sevaluer.html
Définir convenablement un système, et faire un bilan de force
Exprimer l'accélération radiale en fonction de la vitesse et du rayon de courbure de la trajectoire.
Relier la vitesse orbitale au rayon et à la période orbitale .
pages_lois-kepler/peser-kepler-sevaluer.html
Traiter le calcul directement en UA et années
En UA et années; = 1 dans le système solaire
Le lien entre demi-grand axe, excentricité, périhélie et aphélie s'exprime par :
pages_lois-newton/deux-corps-sexercer.html
Énergie d'interaction gravitationnelle : .
Force :
En calculant les expressions des énergies d'interaction gravitationnelle entre 2 corps A et B :
et de la force d'interaction gravitationnelle :
On peut remplir le tableau suivant :
Interaction | Énergie d'interaction | Force |
(J) | (N) | |
Soleil-Lune | ||
Terre-Lune |
Ne pas se laisser impressionner par la question.
Quel système apparaît le plus énergétiquement lié ?
La comparaison des énergies potentielles d'interaction gravitationnelle montre que la Lune est plus liée au Soleil qu'à la Terre. On en déduit que la Lune tourne autour du Soleil... comme la Terre. Et si l'on regarde plus dans le détail, elle tourne aussi autour de la Terre.
D'un point de vue "galiléen", la Lune est plus liée au Soleil qu'à la Terre. Et sa trajectoire dans le référentiel héliocentrique est très proche d'un cercle ().
D'un point de vue géocentrique, la Lune tourne autour de la Terre.
pages_lois-newton/vitesse-orbitale-sexercer.html
Application directe du cours ! Aller voir la page Vitesse orbitale.
Le calcul des rayons orbitaux conduit à km pour Phobos et km pour Deimos. Et leur vitesses orbitales sont alors respectivement, par application de la loi .
On en déduit les périodes sidérales de révolution : , respectivement 7h50 et 30h30. Phobos a une période orbitale plus courte que la période de rotation propre de la planète : Phobos se lève à l'ouest et se couche à l'est.
pages_lois-newton/vitesse-orbitale-sexercer.html
Voir le cours : c'est une des notions les plus importantes !
Le rayon de la trajectoire est , d'où la vitesse orbitale , et la période .
Représenter la Terre, circulaire, et l'horizon, plan, de l'observateur, puis l'orbite du satellite.
Le satellite est visible sur la portion de trajectoire située au-dessus de l'horizon.
Représenter la Terre, circulaire, et l'horizon de l'observateur.
L'extension angulaire est , avec vérifiant , d'où .
L'arc de cercle couvre , soit 28/360 = 7.8% de la trajectoire totale.
La durée du survol est donc de 7 minutes environ.
pages_lois-newton/vitesse-orbitale-sevaluer.html
Notez que la 3e loi de Kepler pour les objets du système solaire, exprimée en UA et en années, est , où est le rayon de l'orbite et est la période.
Faire un schéma du triangle et notez qu'à l'opposition, la vitesse de la Terre est perpendiculaire à la direction de l'objet.
pages_lois-newton/vitesse-orbitale-sevaluer.html
La masse d'une coquille de rayon et épaisseur s'écrit
Le champ est sensible à la masse .
Un profil plat est un profil indépendant de .
Quelle relation entre masse et rayon ?
Ce n'est ensuite qu'une application numérique !
pages_lois-newton/vitesse-liberation-sexercer.html
Une trajectoire parabolique est associée à une énergie mécanique totale nulle.
A grande distance de Jupiter, on peut considérer comme nulles les énergies cinétique et potentielle des fragments cométaires.
Raisonner sur l'énergie, non sur le mouvement.
L'énergie potentielle d'un fragment de masse est, à la surface de Jupiter,
La conservation de l'énergie mécanique assure : .
D'où la mise en équation :
et donc la vitesse de chute :
Ne pas se lancer dans de gros calculs. Réfléchir à ce que représente la vitesse de libération par rapport à la vitesse de collision.
Définition de la vitesse de libération
La vitesse de libération doit permettre de quitter Jupiter. Énergétiquement, le bilan est exactement identique à celui de la chute des fragments. La vitesse de libération est donc :
pages_lois-newton/trou-noir-sexercer.html
Quelle est la nature de l'orbite ?
L'orbite, elliptique, annonce un mouvement képlérien.
Application directe de la définition de la parallaxe
1" à 1 pc correspond à 1 UA
Comme 1" à 1 pc correspond à 1 UA, 0.119" à 8000 pc correspondent à environ 950 UA.
Application directe du cours sur la 3e loi de Kepler.
Écrire la 3e loi de Kepler dans le système d'unités : année, unité astronomique, masse du Soleil
La 3e loi de Kepler s'écrit, dans le système d'unités proposé :
L'application numérique donne : . L'étoile S2 orbite donc dans un potentiel central créé par une masse de l'ordre de 3.7 millions de fois la masse du Soleil.
Un peu d'aide sur les coniques.
Application du cours :
Application du cours, le lien entre périastre, demi-grand axe et excentricité s'écrit :
L'application numérique donne 123 UA.
Application du cours :
La vitesse de libération du trou noir vaut , par définition, donc :
La conversion de la masse en masse solaire donne, pour l'application numérique :
Au voisinage du péricentre, l'accélération de S2 n'est que normale.
L'accélération normale vaut , avec le rayon de courbure.
Appliquer la relation newtonienne liant force et accélération normale.
Au voisinage du péricentre , l'accélération de S2 n'est que normale. L'accélération normale est égale au champ gravitationnel, càd :
D'où l'expression de la vitesse :
L'application numérique donne alors, avec :
, soit 2.3 % de la vitesse de la lumière.