Après l'étude des positions et distances des objets, puis de leur masse, ce chapitre traite de phénomènes qui peu ou prou ont à voir avec un paramètre plus intime des objets, leur température. Il aborde, entre autres questions :
La question de l'évolution stellaire - comment les étoiles naissent, vivent et meurent - est alors abordée.
Le sous-chapitre outils introduit des notions de spectroscopie, des outils physiques tels le rayonnement du corps noir ou l'effet Doppler, et des outils propres à l'astrophysique telle la Magnitude.
Le sous-chapitre diagramme HR propose de mettre de l'ordre dans le bestiaire stellaire, grâce à une représentation selon 2 paramètres : la température et la luminosité.
Le sous-chapitre évolution stellaire plonge dans l'intimité du milieu interstellaire, y déniche les étoiles en formation et les interroge sur leur évolution.
Le but de ce sous-chapitre consiste à introduire les outils qui permettront de comprendre la figure ci-dessous.
Les rappels sur le corps noir définissent les paramètres importants de ce modèle : lorsque l'on parle sans plus de précision de la température d'une étoile, c'est que l'on s'appuie sur le corps noir.
La notion de magnitude est incontournable en astrophysique : cette grandeur énergétique propre à l'astrophysique est très couramment utilisée pour mesurer un éclat lumineux. Elle se décline sous de nombreuses identités : magnitude absolue, apparente, monochromatique...
Les compléments sont à lire en 2ème lecture.
L'analyse de la lumière émise ou absorbée par les atomes d'un gaz nous renseigne sur la composition, la température et la densité de ce gaz. Cette analyse de la lumière en ses différentes longueurs d'ondes constitue ce qu'on appelle la spectroscopie.
Lorsque l'on décompose la lumière blanche du Soleil à l'aide d'un prisme on observe un évantail de couleurs. On dit que la lumière blanche possède un spectre continu, car on passe d'une couleur à une autre sans interruption dans la succession des couleurs.
Expérimentalement on constate que tout corps (gazeux ou solide) sous haute pression et à haute température, donne naissance à un spectre continu de lumière.
Si on analyse la lumière émise par une lampe à vapeur de sodium (gaz peu dense et chaud) à l'aide d'un prisme, on constate que le spectre de la lumière émise est constitué de deux raies fines très intenses dans la partie jaune du spectre, se détachant sur fond noir. Le spectre obtenu est discontinu et il est constitué d'un nombre limité de radiations.
Un gaz, à basse pression et à température élevée, émet une lumière constituée d'un nombre restreint de radiations : on obtient un spectre de raies d'émission.
Les couleurs et les positions des raies dans le spectre sont caractéristiques des atomes du gaz qui émettent ces radiations, autrement dit chaque élément chimique à l'état gazeux possède son propre spectre de raies.
Les atomes peuvent non seulement émettre de la lumière mais également en absorber. On peut constater ceci en faisant passer de la lumière blanche à travers un gaz froid avant de la disperser par un prisme. Lorsqu'un gaz à basse pression et à basse température est traversé par de la lumière blanche, le spectre de la lumière transmise est constitué de raies noires se détachant sur le fond coloré du spectre de la lumière blanche : c'est un spectre de raies d'absorption. La propriété importante de ce spectre de raies d'absorption est que ses raies se produisent au même endroit que les raies d'émission : le gaz absorbe les radiations qu'il serait capable d'émettre s'il était chaud.
Les conditions de formation des différents spectres sont regroupées sous forme de lois, que l'on appelle les lois de Kirchoff.
Ces lois sont fondamentales pour la spectroscopie et nous permettent ainsi de comprendre les spectres des astres. En effet, le Soleil et les étoiles émettent un spectre continu : on en déduit alors que les étoiles sont formées d'un gaz sous pression, à température élevée. Ils rayonnent comme les corps noirs.
Le spectre du Soleil présente des raies d'absorption, qui caractérisent les éléments chimiques constituant son atmosphère. En effet sa température varie de plusieurs millions de degrés, au centre, à quelques 5800 K en surface. Ainsi le rayonnement continu émis par le gaz chaud subit une absorption par le gaz qui constitue son atmosphère et qui est plus froid. On a ainsi accès la composition de son atmosphère car l'absorption est sélective, elle est caractéristique des éléments chimiques contenus dans celle-ci. On peut en conclure que l'atmosphère du Soleil est constituée d'un gaz sous basse pression.
Dans une grande variété de corps célestes, telles les comètes et certaines étoiles, on peut également observer des spectres d'émission. On en déduit que ces objets sont composés de gaz chaud à basse pression.
Difficulté : ☆ Temps : 5 min
Le spectre de la lumière émise par une lampe à vapeur de sodium présente deux raies très rapprochées. On les appelle doublet du sodium. Elles ont pour longueur d'onde 589,0 nm et 589,6 nm.
Quelle est la couleur de la lumière émise par cette lampe ?
Comment peut-on réaliser le spectre d'émission de cette vapeur et le spectre d'absorption de cette vapeur ?
Décrire l'aspect de ces deux spectres
Dans le modèle de Bohr semi-classique, l'électron tourne autour du noyau dans une orbite circulaire, comme une planète autour du Soleil. Un électron en orbite autour du noyau devrait rayonner et, perdant son énergie par rayonnement, tomber sur le noyau. Or ceci ne se produit pas, puisque les atomes sont stables. Bohr supposa alors qu'il existe certaines orbites où l'électron n'émet pas de rayonnement. Ceci arrive chaque fois que le moment de la quantité de mouvement de l'électron est un multiple entier de h/2π (où h est la constante de Planck ): on numérote par 1, 2, ...., n les orbites successives ainsi permises.
Considérons l'atome d'hydrogène. Son électron ne peut se trouver que sur l'une de ces orbites. Chaque orbite correspond à un niveau d'énergie donné de l'atome: le niveau d'énergie le plus bas, dit niveau fondamental, correspond à l'orbite la plus proche du noyau, qui porte le numéro n=1. Plus n est grand et plus l'orbite a un grand rayon, ce qui veut dire que l'énergie de l'atome est plus élevée. La valeur de n infinie correspond à une orbite de rayon infini, c'est-à-dire à l'ionisation de l'atome. L'énergie correspondante est de 13,6eV.
L'atome d'hydrogène ne peut absorbe ou émettre qu'un photon d'énergie bien définie.
Lorsque l'électron retombe d'un niveau excité dans un niveau de plus basse énergie, il y a émission d'un rayonnement qui transporte exactement l'énergie correspondant à la différence d'énergie entre les deux niveaux. Pour qu'il y ait émission il faut que l'énergie du niveau initial soit supérieur à l'énergie du niveau final c'est-à-dire que En > Em, n étant le niveau initial et m le niveau final. Or la mécanique quantique montre que pour l'atome d'hydrogène, l'énergie des différents niveaux est définie par l'expression :
où n est un entier (il s'agit des différents niveaux), et E0 l'énergie nécessaire pour ioniser l'atome d'hydrogène à partir de son niveau fondamental, (valeur est égale à 13,6 eV).
Le photon ainsi émis a une énergie égale à la différence d'énergie entre les deux orbites soit Em-En. Cette énergie correspond, par l'équation de Planck (E=hν), à une onde électromagnétique de fréquence ν bien définie. Le saut d'énergie se manifeste donc par une raie d'émission dans le spectre de l'atome. On en déduit alors :
ou encore
avec la constante de Rydberg :
L'atome d'hydrogène peut aussi absorber de l'énergie, ceci lui permettant de passer d'un niveau inférieur à un niveau supérieur, par exemple en absorbant un photon. Mais ceci n'est possible que si le photon possède exactement l'énergie nécessaire, c'est-à-dire la différence d'énergie entre le niveau d'arrivée et le niveau de départ.
Difficulté : ☆ Temps : 10 minutes
Calculer les énergies (en eV) des quatre premiers niveaux de l'atome d'hydrogène et donner le diagramme des niveaux d'énergie.
Difficulté : ☆☆ Temps : 15 minutes
Connaissant l'énergie d'ionisation E0=13,6eV, calculer la valeur de RH dans l'expression :
Difficulté : ☆ Temps : 5 min
Dans la lumière d'une lampe à vapeur de mercure on trouve les trois radiations monochromatiques caractérisées par leur longueur d'onde λ1=578 nm ; λ2=546 nm; λ3=436 nm
A quel domaine spectral appartiennent-elles ?
Calculer la fréquence de ces trois radiations.
Les premières raies spectrales de l'hydrogène qui furent étudiées sont situées dans le domaine visible du spectre, bien qu'elles aillent en se resserrant vers une limite située dans le proche ultraviolet. Cette série de raies s'appelle la série de Balmer. Les premières raies sont numérotées au moyen de l'alphabet grec. La première raie, Hα a une longueur d'onde 656,2 nm, elle est donc rouge; la seconde, Hβ, est bleue à 486,1 nm, la troisième, Hγ, est violette à 434,0 nm, et ainsi de suite, jusqu'à 364,6 nm. Cette dernière est la longueur d'onde limite de la série de Balmer.
L'hydrogène, constituant majoritaire, présente des signatures spectrales bien précises.
L'atome le plus simple est celui de l'hydrogène, et c'est également celui qui possède le spectre le plus simple. On va décrire le spectre de cet élément, qui est par ailleurs l'élément le plus répandu dans l'univers.
Les premières raies spectrales de l'hydrogène qui furent étudiées sont situées dans le domaine visible du spectre, bien qu'elles aillent en se resserrant vers une limite située dans le proche ultraviolet. Cette série de raies s'appelle la série de Balmer. Les premières raies sont numérotées au moyen de l'alphabet grec. La première raie, Hα a une longueur d'onde 656,2 nm, elle est donc rouge; la seconde, Hβ, est bleue à 486,1 nm, la troisième, Hγ, est violette à 434,0 nm, et ainsi de suite, jusqu'à 364,6 nm. Cette dernière est la longueur d'onde limite de la série de Balmer.
Quand le niveau inférieur est le niveau fondamental, la série de raies porte le nom de série de Lyman. Cette série de raies est située dans l'ultraviolet. La série de raies correspondant à un niveau inférieur de rang n=2 est située dans le visible et porte le nom de série de Balmer. La série de raies correspondant à un niveau inférieur de rang n=3 est située dans l'infrarouge : on l'appelle la série de Paschen.
Difficulté : ☆ Temps : 15 minutes
Calculer la longueur d'onde des premières et dernières raies de Lyman, Balmer et Paschen de l'hydrogène et indiquer dans quel domaine du spectre électromagnétique ces ondes se situent.
La notion de corps noir est simultanément simple et complexe.
Simple, car la situation du corps noir représente une situation d'équilibre thermodynamique entre la matière et son rayonnement. Et l'Univers comme les étoiles sont de bons corps noirs. Complexe, par les pièges du langage - rien de moins noir qu'un corps noir - et par les multiples accrocs à l'équilibre précédemment cité : l'étude d'un spectre stellaire est justement intéressante par ses écarts au corps noir.
D'où vient le terme corps noir? L'étude de quelques documents permet de comprendre cette dénomination. Notons tout d'abord que l'examen du spectre visible, qui ne comporte aucune partie noire et brillante, rappelle que le noir est, plutôt qu'une couleur, une absence de couleur.
Un corps absorbant apparaît noir.
La photo d'une façade montre des murs violemment éclairés, et des fenêtres très sombres dès lors que les vitres sont ouvertes. Il apparaît que les photons solaires sont bien réfléchis dans un cas, mais dans l'autre ont singulièrement disparu. Diffusés dans la pièce derrière la vitre, bien peu de ces photons sont ressortis, et ceci explique le contraste de luminosité entre la façade et les fenêtres ouvertes.
Les différents détecteurs, qui ont pour fonction de capter la lumière visible, apparaissent noirs : ils ne réfléchissent guère la lumière !
Les détecteurs optiques ont pour mission de rendre compte de l'information lumineuse. Cette opération nécessite l'absorption des photons. La figure de quelques détecteurs, dont la pupille de l'oeil humain, montre qu'effectivement ils apparaissent noirs.
Une étoile, le Soleil par exemple, est présenté comme un corps noir. A basse résolution spectrale, le spectre du soleil se superpose à celui d'un corps noir de température 5777 K. Et pourtant rien n'est moins noir que le soleil. Il apparaît donc nécessaire de donner une définition précise de ce qu'est un corps noir... qui peut être coloré.
On trouve comme définitions usuelles du corps noir :
Ces définitions n'aident pas directement à comprendre pourquoi un corps tel une étoile est un corps noir. Le lien peut déjà apparaître, si l'on compare comme dans le chapitre structure interne le rapport de 2 durées : celle prise par un photon pour traverser directement un rayon stellaire, et celle mesurant qu'effectivement l'énergie produite au sein du soleil est évacuée en surface.
La traversée directe du rayon solaire à la vitesse de la lumière prend à peine plus de 2 secondes, alors qu'il faut près d'un million d'années pour que l'énergie soit extraite du soleil. Cette durée est incomparablement plus longue, car le trajet de l'énergie est une marche au hasard entrecoupée d'incessantes absorptions et réémissions de photons.
En ce sens on comprend que le soleil est très absorbant pour ses propres photons. Son spectre a l'allure de celui d'un corps noir. Il est vrai que s'y superposent des raies d'absorption :
Il en résulte qu'un corps noir est défini par l'équilibre intime entre sa matière et son rayonnement. Sa température d'équilibre explicite à elle seule la distribution spectrale de son rayonnement.
Plusieurs phénomènes sont irréductibles au corps noirs :
L'observation de spectres stellaires, à basse résolution spectrale montre que l'allure de ces spectres suit effectivement celle d'un corps noir.
Cela n'est vrai que pour l'allure du spectre : à plus haute résolution, il apparaît clairement que se superposent à l'enveloppe du corps noir des raies en absorption. Si le spectre de corps noir ne dépend que de la température d'équilibre du corps, les raies signent la présence des éléments constitutifs de l'atmosphère stellaire.
Le spectre des étoiles chaudes s'écarte significativement de la courbe du corps noir, en raison de l'ionisation de l'hydrogène par des photons de longueur d'onde inférieure à 360 nm.
La loi de Planck décrit l'émission d'un corps noir de température :
Interviennent dans cette relation la constante de Planck , la constante de Boltzmann , et la célérité de la lumière dans le vide. Ceci indique que la loi de Planck est à l'intersection, respectivement, de la physique quantique, statistique et relativiste.
Dans le système d'unités international, s'exprime en , ou en unité dérivée ; est une luminance spectrale, càd une puissance rayonnée par unités d'angle solide, de surface et spectrale.
Le dénominateur de la loi de Planck est caractéristique d'une loi statistique de Bose-Einstein, à laquelle obéit un gaz de photons. Comme tout vecteur d'interaction fondamentale (l'interaction électromagnétique), le photon est un boson, une particule de spin entier.
La fonction dépend de la température comme de la longueur d'onde. Elle est notée ainsi, et non , pour mettre en évidence la variable spectrale, ici la longueur d'onde. Cette dépendance spectrale peut également s'exprimer en fonction non de la longueur d'onde, mais de la fréquence. La loi de Planck se réécrit alors dans ce cas (justification donnée en exercice).
L'unité de est alors : .
A l'aide de l'appliquette ci-dessous, vous pouvez tracer un spectre de corps noir en fonction de sa température.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
On considère la luminance du corps noir, dans un domaine spectral de largeur autour de la longueur d'onde . Exprimer les fréquence et intervalle de fréquence correspondant.
Exprimer la luminance du corps noir de 2 manières différentes, en fonction de ce qui précède.
La représentation de la superposition de plusieurs spectres de corps noir permet de faire le lien entre la température du corps noir et la longueur d'onde où a lieu l'émission maximale. On peut vérifier que les maxima sont simplement alignés, dans un diagramme en échelle logarithmique.
On en déduit la relation reliant , abscisse du maximum, et la température , en tenant compte de l'échelle logarithmique de la figure : en relation affine avec implique que ces 2 termes sont fonction monomiales l'un de l'autre, en fait inverse l'un de l'autre.
Le calcul du maximum d'intensité de la courbe de luminance spectrale du corps noir passe par une dérivation de cette fonction. Sans calcul, la présence au dénominateur, sous l'exponentielle, du produit , qui seul introduit la température, implique que la condition d'extremum va être une fonction de ce produit .
En notant la longueur d'onde du maximum de luminance spectrale, il apparaît donc :
Le calcul de cette constante donne :
Cette relation fait le lien entre une température et une longueur d'onde, et crée un lien entre une température et une couleur, ce qui permet de définir la température liée à la couleur de l'objet.
objet ( corps noir) | température (K) | domaine spectral | |
étoile type O | 50 000 | 60 nm | UV |
soleil | 6 000 | 0.5 | visible |
Terre | 300 | 10 | IR |
nuage moléculaire | 20 | 0.15 mm | submm |
fond cosmologique | 3 | 1 mm | mm |
La relation entre température et longueur d'onde du maximum d'émission, permet de définir une relation entre température et couleur, via la correspondance entre longueur d'onde et couleur.
On dispose ainsi d'un thermomètre : une étoile bleue est plus chaude qu'une étoile rouge.
La couleur apparente d'une étoile ne va pas exactement correspondre à la température de son maximum d'émission. En effet, la couleur perçue par le détecteur va intégrer une bonne part de l'énergie rayonnée, et pas seulement celle au maximum d'émission.
Il ne faut pas oublier que la perception des couleurs dépend intimement de la détection : derrière un filtre rose, on voit la vie en rose ! Les couleurs restituées par une image en couleur, obtenue par composition de 3 images dans 3 filtres différents, vont le plus souvent être très vives (pour des raisons esthétiques) que celles vues à l'oeil nu.
On peut néanmoins dégager quelques impressions générales :
La loi de Wien associe, via la relation précédente, une couleur à une température, par la relation entre la longueur d'onde et une couleur.
objet ( corps noir) | température (K) | couleur de température | |
étoile type O | 50 000 | 60 nm | UV |
soleil | 6 000 | 0.5 | visible |
Terre | 300 | 10 | IR thermique |
Attention, ceci n'a de sens que pour un corps dont le rayonnement est de type corps noir. La mer, même bleue, n'est pas à 8000 K !
Difficulté : ☆☆ Temps : 5 min
Le pull de votre voisin est jaune, quelle est sa température ?
[1 points]
La question précédente est-elle bien posée ?
[1 points]
Tracer l'allure du spectre de ce pull, à très basse résolution spectrale. Ne pas oublier que votre voisin en bonne santé a une température corporelle de C.
[2 points]
Etablir le bilan de la puissance rayonnée par un corps noir stellaire.
Quelle puissance rayonne une étoile de température d'équilibre , assimilable à un corps noir de température , supposée sphérique de rayon ? La réponse nécessite d'intégrer la luminance spectrale du corps noir sur toute sa surface, dans toutes les directions, à toute longueur d'onde.
Le calcul aboutit à la puissance :
avec la constante de Stefan : .
On peut justifier rapidement la présence des termes et dans cette puissance totale rayonnée. En effet, l'intégration de la luminance spectrale, spatiale, angulaire et spectrale :
implique, pour la dépendance en fonction du rayon, un terme proportionnel à la surface stellaire, variant donc comme , et pour le terme de température, un terme proportionnel à , mis en évidence par le changement de variable , qui conduit à :
Les termes non explicités dans cette équation ne dépendent pas de la température, pas plus que l'intégrale sur la variable , qui n'est plus qu'un simple nombre .
La loi en entraîne une grande diversité dans la vie des étoiles. Deux étoiles de rayons analogues mais avec des températures variant du simple au quintuple (4000 - 20000 K p.ex.) vont avoir des luminosités dans un rapport de 625, donc déjà des couleurs et luminosités très différents. Mais il s'ensuit également des conséquences très fortes sur leurévolution.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 45min
La puissance rayonnée par une étoile, assimilée à un corps noir de rayon et température , varie comme :
avec , et respectivement les rayon, température effective et luminosité du soleil.
Rappeler les valeurs de et
Une naine blanche présente une luminosité 100 fois inférieure à celle du Soleil, pour une température . Estimer son rayon , en fonction des données solaires et de .
Calculer pour = 30000 K, et .
Représenter sur le diagramme ci-joint les lignes iso-rayon, pour les étoiles de respectivement 0.1, 1 et .
Situer sur ce diagramme une supergéante rouge de rayon et une naine blanche de rayon , de température respective 4000 et 30 000 K.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
La loi de Stefan permet de calculer la température d'un corps noir à partir de sa luminosité et de sa taille. La difficulté est que ces deux termes dépendent de la distance de l'objet. L'exercice se propose de voir comment pallier cette difficulté, dès lors que l'on peut connaître, par interférométrie, le rayon angulaire de l'étoile. Par la suite, on note le flux relatif de l'étoile et le rayon angulaire de l'étoile.
Comment s'exprime-t-il en fonction du rayon et de la distance ?
[1 points]
Réécrire la relation de luminosité du corps noir en fonction des observables et . En déduire que l'on peut relier la température de corps noir à des grandeurs directement mesurables.
[2 points]
Le corps correspond à un équilibre entre un corps de température et un rayonnement de corps noir à cette même température.
L'exemple du soleil permet de définir la température effective d'un corps noir, ou température d'équilibre, ou température de brillance.
Le parcours de l'énergie au sein du soleil est, jusqu'aux couches supérieures, une succession ininterrompue d'absorption et de réémission des photons initialement produits par les réactions nucléaires au centre de l'étoile, dans le domaine , jusqu'aux photons finalement émis, majoritairement dans les domaines UV, visible et IR.
Arrivés dans la photosphère, les photons peuvent quitter le soleil, avec une distribution énergétique qui est celle du corps noir, de température donnée, que l'on appelle température effective.
En raison de l'équilibre entre le rayonnement de corps noir et la matière du corps noir, il y a concordance entre cette température et celle du milieu émetteur. D'après le second principe de la thermodynamique, les couches atmosphériques plus profondes qui ont fourni l'énergie ne peuvent être qu'à une température plus élevée. Il s'ensuit un certain nombre de conséquences :
Difficulté : ☆☆ Temps : 60 min
On s'intéresse au bilan radiatif d'une planète en orbite circulaire de rayon autour de son étoile. On suppose l'espace interplanétaire vide, ce qui entraîne la conservation du flux stellaire intégrée sur toute surface entourant l'étoile. La rotation propre de la planète est suffisamment rapide pour que l'on puisse considérer sa température comme uniforme sur toute la surface. On néglige toute autre source d'énergie que stellaire.
La planète réfléchit une fraction du rayonnement solaire, et en absorbe une fraction , où est l'albédo. On peut, en première approximation à basse résolution spectrale, considérer ce spectre comme la superposition du spectre de 2 corps noirs, dont on cherche à déterminer les températures. On note la composante énergétique directement réfléchie, et la composante absorbée puis rerayonnée.
Montrer que la puissance interceptée par la planète vaut :
où représente le rayon planétaire.
Calculer le rapport dans le cas de Jupiter et de la Terre.
Objet | (UA) | (km) |
Jupiter | 5.2 | 71000 |
Terre | 1 | 6400 |
Pour mémoire .
La planète étant à l'équilibre thermodynamique, exprimer et en fonction de la luminosité totale et de l'albédo .
Quelle est la température associée au rayonnement réfléchi , assimilé à un rayonnement de corps noir ?
Montrer que la température associée à la composante , voisine de la température d'équilibre de la planète, est alors:
Faire l'application numérique pour une exoplanète avec une albédo et un demi-grand axe . Pour l'étoile, on prendra : et .
En déduire la longueur d'onde correspondant au maximum de l'émission planétaire. A quel domaine spectral cette température correspond-elle?
Un spectre stellaire présente, superposées à un spectre continu de type corps noir, des raies en absorption. Leur présence conduit à répartir l'énergie différemment du spectre du corps noir, dont on retrouve néanmoins la trace dans l'allure générale du spectre à basse résolution.
La plupart des spectres des objets astrophysiques résultent de la somme des contributions spectrales superposées au corps noir. Sur la mosaïque d'images infrarouges de Jupiter ci-jointe, contributions spectrales et de corps noir s'entremêlent.
À 1.60 micromètres, le rayonnement de corps noir (le spectre solaire réfléchi) domine. À 3.41 micromètres, minimum entre les corps noirs jovien et solaire réfléchi, la contribution prépondérante provient de l'émission stratosphérique de l'ion . À plus haute longueur d'onde, le spectre de corps noir de Jupiter prend de l'importance, et révèle les inhomogénéités de la troposphère jovienne.
Un spectre stellaire présente, superposé à un spectre continu de type corps noir, des raies en absorption.
La température d'équilibre correspond à la température de la photosphère, d'où s'échappent les photons, qui correspond à un minimum local de température.
Un spectre planétaire présente, superposé à un spectre continu de type corps noir, des raies en absorption ou en émission. Contrairement à un spectre stellaire, le spectre planétaire voit 2 sources chaudes : son étoile et sa structure interne.
Le minimum de température correspond à la tropopause.
Les raies en absorption signalent un déficit énergétique par rapport au corps noir, et signent la présence d'un absorbant dans la troposphère : région où la température décroît avec l'altitude. Cet élément a ponctionné une partie de l'énergie dans la raie considérée. Dans cette région plus profonde que la tropopause, l'énergie est redistribuée à toute longueur d'onde, suite aux multiples interaction matière-rayonnement.
Les raies en émission signalent un surcroît énergétique par rapport au corps noir, et signent la présence d'un absorbant dans la stratosphère : région où la température croît avec l'altitude. Cet élément a ponctionné une partie de l'énergie solaire incidente dans la raie considérée, et la réémet.
L'observation spectroscopique du rayonnement du fond cosmologique met en évidence un rayonnement de corps noir, le corps noir cosmologique. Sa température d'équilibre est de l'ordre de 3 K (2.728 K pour être très précis).
La loi de déplacement de Wien associe cette température à un maximum d'émission dans les longueurs d'onde millimétrique.
L'allure d'un spectre planétaire montre une courbe "à 2 bosses". Les 2 maximas locaux piquent à 0.5 et , soit à des températures effectives de 6000 et 300 K approximativement.
Les 2 contributions du spectre ont clairement 2 origines distinctes :
Dans le cadre de la théorie du big-bang, l'Univers est en expansion et se refroidit. Il est passé dans le passé par des phases plus chaudes, et a connu diverses étapes, correspondant à des ruptures d'équilibre.
Pour des température de plus 3000 K, la matière et le rayonnement était à l'équilibre, suite à l'interaction entre les électrons, libres, et les photons. Aux températures plus faibles, la recombinaison des électrons avec les protons pour former l'hydrogène atomique a occasionné le découplage de la matière et du rayonnement.
Ce dernier garde une distribution énergétique de corps noir, mais s'est refroidi suite à l'expansion de l'univers. Il présente aujourd'hui une température, très homogène, de 2.728 K.
En première approximation, on peut distinguer 2 composantes dans un spectre planétaire :
Stricto sensu, le rayonnement n'est plus un rayonnement de corps noir. En fait, les 2 composantes sont proches de 2 corps noirs, l'un à la température du rayonnement stellaire, l'autre à la température d'équilibre planétaire.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 45 min
Il a été vu que la luminance spectrale du corps noir s'exprime, en fonction de la fréquence par :
Dans cet exercice, on se propose de montrer comment cela conduit les radio-astronomes à exprimer une luminosité radio comme une température, et donc à l'exprimer en Kelvin.
Les conditions d'observation de l'image, définies par la diffraction, énoncent que le faisceau élémentaire observable a une étendue égale à , et que la mesure ne peut donner accès qu'à une seule direction de polarisation. L'intégration sur et sur permet de passer de la luminance spectrale à la puissance spectrale.
La surface représente ici la surface collectrice, et l'angle solide sous lequel est vue la source élémentaire.
Montrer que, dans le domaine des radiofréquences, la fréquence d'observation , typiquement de l'ordre du GHz, vérifie pour les températures, même froides, rencontrées dans l'Univers :
On donne , et . On considère comme objet un nuage moléculaire à 10 K, et un rayonnement aux longueurs d'onde supérieures à 1 cm.
En déduire l'approximation de la loi de rayonnement dans le domaine radio :
Montrer que l'intégration de la luminance spectrale , vis à vis des variables angulaires et de surface, conduit à une densité spectrale de puissance égale à
Déterminer alors la puissance reçue dans l'intervalle de fréquence .
Difficulté : ☆☆ Temps : 10 min
Interpréter la figure ci-jointe, simulant un spectre exoplanétaire.
[1 points]
Estimer les températures effectives associées à ce spectre.
[2 points]
Cette planète est supposée de type tellurique, de rayon égal à celui de la Terre et située à 1 UA de son étoile, laquelle est de type à peu près solaire. Comparer sa température d'équilibre à celle de la Terre. Subit-elle un effet de serre important ?
[1 points]
L'application des lois concernant le corps (loi du rayonnement, loi de Wien, loi de Planck) est très souvent féconde... mais il faut tout d'abord retenir de ces pages les conditions physiques dans lesquelles peut s'appliquer le modèle du corps noir : le rayonnement doit traduire l'équilibre thermique de l'objet considéré. Sans cette hypothèse, l'application des lois précédentes reste vaine, et peut conduire à de gros contresens (que l'on retrouve souvent dans la littérature, lorsque la notion de température de couleur est utilisée tellement loin de son domaine de validité qu'elle en perd tout son sens).
En première approximation, les étoiles rayonnent comme des corps noirs... mais les nombreuses raies d'absorption peuvent conduire à un profil de rayonnement bien déformé. Le rayonnement du fond cosmologique est quant à lui un excellent corps noir.
Mesurer une grandeur énergétique n'est pas des plus simples. En fonction des besoins de l'astronomie et de l'astrophysique s'est développée la notion de magnitude.
Les pages qui suivent définissent cette échelle énergétique, et justifient son emploi en fonction des mesures effectuées.
Il n'y a pas de lien univoque entre la luminosité d'une étoile et sa taille. Dans le langage commun, une "grosse" étoile est une étoile lumineuse, et une "petite" une étoile moins lumineuse.
Historiquement est apparue la notion de grandeur, ici rendue par la représentation d'un champ stellaire.
Pour coder les magnitudes, souvent les cartes reprennent cette image (voir le cours corps noir pour la relation entre rayon et flux stellaires).
La magnitude exprime une mesure photométrique dans un système d'unités approprié à l'usage astrophysique. On peut ainsi comparer les étoiles les unes par rapport aux autres d'un point de vue énergétique.
Le père de la magnitude est Hipparque (2e siècle avant J-C) : les étoiles les plus brillantes étaient classées dans la catégorie "étoiles de première grandeur", les autres se répartissaient ensuite sur 5 échelons, jusqu'aux "étoiles de sixième grandeur" qui étaient les plus faibles visibles à l'œil nu.
L'utilisation d'instruments capables de mesurer les intensités lumineuses plus précisément qu'à l'oeil nu permit de préciser et de développer la notion de magnitude : la définition historique de la magnitude a été traduite en une échelle logarithmique, car l'oeil est un récepteur logarithmique. La limite de détection à l'oeil nu, correspond à des étoiles de magnitude 6.
La magnitude apparente mesure l'"éclat" apparent d'une étoile, c'est à dire la façon dont on la voit de la Terre.
Objet | Magnitude apparente |
---|---|
Soleil | -26,7 |
Lune | -12,7 |
Vénus | -4,4 |
Sirus | -1,4 |
Véga | 0 |
Antarès | 1 |
Etoile polaire | 2 |
Limite de perception à l'oeil nu | 6 |
Limite de perception aux jumelles | 10 |
Limite de perception au sol | 27 |
Limite de perception du télescope spatial Hubble | 30 |
Plus un objet est brillant, plus sa magnitude est petite. Une différence de magnitude de 2.5 unités correspond à un contraste de luminosité de 10.
La magnitude est une grandeur qui permet de mesurer la luminosité des astres.
La magnitude apparente d'une étoile est définie conventionnellement à partir de son flux par la relation :
où représente le flux d'une étoile de référence de magnitude nulle.
Le facteur 2.5 et la base logarithmique décimale ont été choisis afin de respecter la définition historique.
La définition du flux ici introduit n'est pas primordiale, vu que la définition se contente d'introduire un rapport de cette grandeur. On peut se référer à un tableau récapitulatif des grandeurs photométriques utilisées.
La différence de magnitude de deux étoiles, et , s'exprime par :
Elle est égale à 2.5 en valeur absolue si le rapport de leurs flux est 10.
La magnitude apparente ne nous renseigne en rien sur la luminosité réelle de l'astre et ne donne aucune indication sur sa nature, car la définition de la magnitude apparente :
Des définitions plus circonstanciées permettent de préciser la notion de magnitude. On introduit la magnitude absolue , qui indique la luminosité d'un objet rapporté à une distance de 10 parsec.
De même, la définition précédente néglige toute information sur la couleur de l'objet. Pour cela, on introduit la magnitude monochromatique et les indices de couleur.
Plus un détecteur est sensible, plus il va pouvoir observer d'objets, pour 2 raisons :
Décompte d'étoiles en fonction de lamagnitude
Le tableau ci-joint dénombre les objets stellaires en fonction de leur magnitude apparente. Plus précisément, en fonction de la magnitude , décompte du nombre d'étoiles de magnitude comprise dans l'intervalle , et total cumulé jusqu'à la magnitude .
On cherche à estimer la relation , et à montrer qu'elle est du type :
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
La luminosité correspond à la puissance totale rayonnée par l'étoile. Lorsque cette puissance est considérée par unité de surface, on parle de puissance surfacique. On définit l'éclairement d'une étoile comme la puissance reçue d'une étoile par unité de surface, au sommet de l'atmosphère terrestre.
La luminosité intrinsèque d'une étoile de type solaire étant , en déduire l'éclairement de cette étoile située à une distance de la Terre.
Calculer la puissance surfacique reçue sur Terre d'une étoile de type solaire située à la distance de Proxima de Centaure, de parallaxe annuelle = 0.76". On donne .
De même, calculer la puissance surfacique du Soleil reçu sur Terre.
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
Rappeler la définition de la magnitude apparente d'une étoile.
Deux étoiles ont des éclairements apparents et . Exprimer leur différence de magnitude.
Comparer les flux d'objets de magnitudes -26.7 (soleil), -2.55 (Jupiter), +6 (étoiles juste visibles à l'oeil nu), +27 (magnitude limite accessible au sol).
Difficulté : ☆ Temps : 25 min
En vision nocturne, le diamètre de notre pupille vaut de l'ordre de 6 mm, et la magnitude limite visible à l'oeil nu est .
On rappelle l'expression de , la magnitude apparente d'un objet :
avec pour le domaine visible.
Exprimer , le flux (puissance par unité de surface) rayonné traversant la pupille, en fonction de et , respectivement la puissance totale reçue et le diamètre de la pupille.
Calculer et pour une étoile de magnitude 6.
Montrer qu'avec un collecteur de diamètre , l'oeil a accès aux magnitudes jusqu'à :
avec exprimé en m. Identifier
Calculer , pour
Comment procède-t-on pour observer les objets de magnitude supérieure?
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Le but de cet exercice est de compter les étoiles en fonction de leur magnitude. Pour se faire, on pose deux hypothèses :
Déterminer la magnitude apparente d'une étoile à la distance .
Dénombrer le nombre d'étoiles dans une sphère de rayon autour du soleil.
A partir des deux relations précédemment établies, montrer que le nombre d'étoiles jusqu'à la magnitude évolue comme :
Identifier le coefficient de l'exposant
Estimer , sachant que l'on peut dénombrer environ 6000 étoiles à l'oeil nu, càd de magnitude inférieure à 6.
Ce résultat apparaît-il en accord avec le nombre d'étoiles plus brillantes que la magnitude 0
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Deux étoiles d'un système double présentent une différence de magnitude . Exprimer le rapport de leurs luminosités et
[2 points]
Faire l'application numérique pour = 1, = 10
[1 points]
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Le projet OWL (overwhelmingly large telescope) de l'ESO s'est attaché à étudier le concept d'un télescope avec un collecteur de diamètre . Devant l'accumulation de points durs techniques, le concept a été remplacé en 2006 par un projet moins démesuré, avec un collecteur de diamètre 42 m.
Estimer le gain attendu en magnitude limite observable avec un télescope de 100 m, par rapport à un télescope de 10 m.
[1 points]
Ce télescope étant muni d'une optique adaptative, il donnera accès à une résolution angulaire proche de la limite de diffraction . Calculer cette limite pour le visible.
[1 points]
Les étoiles présentent des couleurs différentes, ce qu'il va falloir retranscrire sur leur magnitude.
Les étoiles rayonnent pratiquement comme des corps noirs. Elles ont un maximum d'intensité lumineuse qui varie avec la température de leur couche externe. L'échelle de magnitude UBVRI (UV, Bleu, Visible, Rouge, Infrarouge), correspond aux magnitudes d'une étoile dans une gamme de longueur d'onde de l'UV à l'IR.
Imager dans différents domaines spectraux permet de distinguer des objets avec une couleur particulière.
Les variations de luminosité d'un objet permettent de remonter à la couleur de cet objet... à moins que le milieu interstellaire ne soit pas transparent.
Comme on peut le voir sur l'image de la constellation d'Orion, les étoiles ne sont pas de la même couleur. Il est nécessaire de tenir compte de la dépendance en fonction de la couleur.
On définit l'éclairement monochromatique, comme étant le rapport de l'éclairement dans un domaine spectral précis à la largeur de ce domaine, l'intervalle spectral étant divisé selon la longueur d'onde .
On obtient ainsi :
si l'intervalle spectral est décrit par la longueur d'onde.
On définit la magnitude monochromatique en comparant la densité spectrale de flux à une référence :
et sont exprimés en .
domaine spectral | indice de couleur | Référence | ||
UV | U | 0.36 | 0.068 | |
bleu | B | 0.44 | 0.098 | |
visible | V | 0.55 | 0.089 | |
rouge | R | 0.70 | 0.22 | |
proche IR | I | 0.90 | 0.24 | |
proche IR | J | 1.25 | 0.30 | |
IR | H | 1.65 | 0.35 | |
IR | K | 2.20 | 0.40 | |
IR | L | 3.40 | 0.55 | |
IR | M | 5.0 | 0.3 |
L'indice de couleur est la différence des magnitudes monochromatiques et . On codifie la couleur selon le standard UBVRI, correspondant aux intervalles spectraux définis ci-dessus.
Objet | B-V | |
soleil | -26.7 | 0.65 |
Sirius | -1.45 | 0.00 |
Véga | 0.00 | 0.00 |
Antarès | 1.00 | 1.80 |
Mimosa | 1.26 | -0.24 |
Adhara | 1.50 | -0.22 |
La magnitude et l'indice de couleur de Véga sont nuls, non pas par hasard, mais par choix : Véga a été choisi comme standard de référence.
Les étoiles chaudes (bleues) ont un indice de couleur B-V négatif, alors que les étoiles plus froides (rouges) ont un indice positif élevé.
Le centre galactique dans diverses couleurs
L'analyse multispectrale est indispensable pour caractériser complètement un objet : ce qui apparaît en émission dans un domaine spectral peut être absorbant dans un autre.
L'indice de couleur, corrigé de toute absorption, permet de remonter à la température de l'objet.
Magnitude et indice de couleur
A l'aide du tableau, identifier les températures d'un lot d'étoiles.
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
La magnitude apparente en fonction de l'indice de couleur , notée , est reliée à la densité spectrale de flux , reçue dans la gamme de couleur centrée sur la longueur d'onde et de largeur , par :
avec les constantes données dans la partie de cours. On assimile l'oeil à un récepteur de diamètre . La magnitude maximum détectable à l'oeil est
A quel domaine de longueur d'onde l'oeil humain est-il sensible ? A quelle puissance minimale l'oeil est-il sensible ?
À combien de photons l'oeil réagit-il, sachant qu'une image se forme en de seconde?
Difficulté : ☆ Temps : 45 min
Détecter une source lumineuse, quelqu'elle soit, nécessite la collecte d'un nombre suffisant de photons, ce qui requiert un temps de pose adapté à la magnitude. On se place dans des conditions d'observation en bande V (largeur spectrale ), avec une chaîne de rendement total . Ce rendement tient compte de la collecte des photons jusqu'à leur transformation en photo-électrons. On note le diamètre collecteur.
Rappeler l'expression qui relie l'éclairement monochromatique à la magnitude de la source. Quelles grandeurs de la chaîne de collecte interviennent pour traduire cet éclairement monochromatique en puissance ?
[1 points]
Montrer que le nombre de photons à collecter s'exprime, en fonction des données et du temps de pose .
[2 points]
Faire l'application numérique avec les données concernant la bande V, pour une source de magnitude 10, un télescope de la classe 8 m, une pose de 1 s, un rendement de 10%.
[1 points]
Que devient le temps de pose pour une source de magnitude 20 ? Quel temps de pose faut-il viser pour collecter 1000 photons sur une source de magnitude 25 ? Et pour collecter 100 photons/pixel sur une source (supposée uniforme) de magnitude 25 étendue sur 100 pixels ?
[2 points]
La magnitude apparente, comme son nom l'indique, n'est qu'apparente pour un observateur donnée. Elle dépend de la source et de son identité, mais aussi de l'observateur : ce point est gênant si l'on s'intéresse à l'objet pour ses seules propriétés. Pour faire de la physique et ainsi s'affranchir de l'effet de distance, on utilise la notion de magnitude absolue.
La magnitude absolue est la magnitude conventionnelle qu'aurait l'étoile si sa distance était ramenée, par définition à 10 pc.
Il faut lier l'éclairement apparent de l'étoile à sa distance à la Terre, ce que l'on fait avec la luminosité de l'étoile, mesurant la puissance totale rayonnée par l'étoile :
Le flux d'une étoile varie comme l'inverse du carré de la distance, donc dans un système de magnitude donné, la relation entre magnitudes absolue et apparente s'écrit :
Objet | (pc) | ||
soleil | -26.7 | 4.9 | |
Sirius | -1.45 | 1.4 | 2.7 |
Véga | 0.00 | 0.5 | 8.1 |
Antarès | 1.00 | -4.8 | 130 |
Mimosa | 1.26 | -4.7 | 150 |
Adhara | 1.50 | -5.0 | 200 |
La quantité porte le nom de module de distance. En reliant la distance à une différence de magnitude, ce module indique la distance en échelle logarithmique.
Objet | module de distance | distance au Soleil (pc) |
référence | 0 | 10 |
L'amas des Hyades | 3.3 | 48 |
Les Nuages de Magellan | 18.5 | 50 000 |
La galaxie d'Andromède | 24.1 | 890 000 |
Le module de distance est nul, par définition, pour une distance de 10 pc ; il vaut 5 pour une distance de 100 pc, 10 pour une distance de 1000 pc.
Pour passer de la magnitude apparente à la magnitude absolue, on est amené à corriger, en plus de la distance, les effets dus à une éventuelle absorption interstellaire. Cette absorption est provoquée par divers éléments (poussières, gaz) présent sur la ligne de visée. Alors, la magnitude absolue s'exprime en fonction de la magnitude apparente par :
Le terme d'absorption ne peut être que positif ; ne pas en tenir compte conduit à surestimer la magnitude absolue, càd à sous-estimer la luminosité de l'objet.
A l'opposé de la magnitude monochromatique, la magnitude bolométrique mesure l'énergie rayonnée sur l'ensemble du spectre électromagnétique. Mesurer une telle magnitude n'est pas chose aisée, et s'obtient le plus souvent par extrapolation à partir de la magnitude absolue mesurée dans quelques bandes spectrales.
Etoiles proches et brillantes
On cherche à estimer les magnitudes absolues des étoiles les plus brillantes du ciel, leur distance étant mesurée par ailleurs.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Rappeler la définition de la magnitude absolue d'un objet. Quelle relation lie la magnitude relative à la magnitude absolue et à la distance de l'étoile, exprimée en parsec?
La magnitude apparente visible du soleil est de -26.7. Que vaut sa magnitude absolue?
Que vaudrait la magnitude apparente du Soleil à la distance de Proxima du Centaure (1.33 pc)? A la distance du centre galactique (8 kpc)?
L'oeil humain peut distinguer les magnitudes inférieures à 6. Jusqu'à quelle distance une étoile de type solaire reste-t-elle visible à l'oeil nu?
Difficulté : ☆☆ Temps : 15 min
Rappeler la relation définissant la magnitude absolue, tenant compte de l'absorption .
[1 points]
Ne pas tenir compte de l'absorption revient-il à surestimer ou sous-estimer la magnitude absolue d'un objet?
[1 points]
Ne pas tenir compte de l'absorption revient-il à surestimer ou sous-estimer la distance d'un objet?
[1 points]
Sans tenir compte de l'absorption, on déduit pour une Céphéïde, d'après la relation magnitude absolue-période, une distance au soleil = 20 kpc. Comment est corrigée cette distance si l'on tient compte d'un coefficient d'absorption de 0.2 magnitude ? Conclure.
[1 points]
La magnitude apparente, qui mesure l'éclat apparent de l'étoile, est le paramètre observable ; mais elle ne renseigne pas sur le paramètre intrinsèque de celle-ci, qui est sa luminosité. Cette grandeur est retranscrite par la magnitude absolue.
Une étoile de magnitude absolue donnée apparaît à une magnitude apparente d'autant plus grande (= moins lumineuse) qu'elle est plus éloignée.
Enfin, s'il est possible d'attribuer une magnitude absolue à une étoile, à partir de critères d'observation, on peut déterminer sa distance en mesurant sa magnitude apparente et en la comparant à la magnitude absolue.
La luminosité et l'éclat apparente des objets tels que les planètes, les satellites et autres petits corps peuvent aussi être exprimées via la notion de magnitude. Comme la luminosité visible provient en grande partie de la réflexion du flux solaire, la magnitude de tels objets est très complexe, car elle dépend des distances objet-Soleil et objet-Terre, de la surface du corps, de la présence ou non d'une atmosphère, etc...
Plusieurs échelles énergétiques cohabitent en astrophysique, certaine classiques (eV et multiples...), d'autres spécifiques (Jansky, magnitude, K ...). Si d'une part les termes en usage en astronomie ne correspondent pas nécessairement aux définitions radiométriques, rien ne garantit dans un document donné l'adéquation exacte entre le sens local et la définition plus générale !
Pour s'y retrouver, il faut le plus souvent veiller à la cohérence d'un terme par rapport à sa définition donnée, et s'appuyer sur son unité.
Définitions, à propos du rayonnement d'une étoile :
Grandeur | (terme en radiométrie) | Définition | Unité |
---|---|---|---|
Puissance, luminosité | (flux) | Puissance | W |
Radiance | (émittance) | Puissance émise par unité de surface normale à la propagation | |
Eclairement, flux | (irradiance) | Puissance reçue par unité de surface normale à la propagation | |
Luminance, brillance | (radiance) | Puissance par unité de surface normale à la propagation, et par unité d'angle solide | |
Eclairement monochromatique | Puissance par unité de surface et par unité spectrale | ||
Intensité, luminance monochromatique | Puissance transportée par unité spectrale, par unité d'angle solide, et par unité d'élément de surface |
avec comme unité spectrale la longueur d'onde exprimée en micromètre.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Reprendre les unités du tableau définissant les grandeurs photométriques, et les redéfinir dans le cas où l'unité spectrale choisie pour le rayonnement est la fréquence, en Hertz, et non le micromètre.
Magnitude apparente, monochromatique... toutes ces définitions prennent leur importance pour rendre compte des observations et donner accès à des mesure telle la magnitude absolue, corrigée de la distance d'observation, et propriété intrinsèque de l'objet.
L'effet Doppler-Fizeau est une conséquence directe de la relativité restreinte : la perception d'un signal dépend de la vitesse relative entre la source et le récepteur. En pratique, l'effet Doppler est mis à profit pour mesurer les vitesses radiales de multiples objets, à toutes les échelles dans l'Univers.
L'effet Doppler module les positions des raies spectrales. En cela, il constitue un traceur de vitesse.
L'effet Doppler-Fizeau est un effet relativiste, au sens qu'il ne s'explique que dans le cadre de la relativité restreinte. La perception d'un phénomène électromagnétique dépend de la vitesse relative entre la source et le récepteur.
La composante radiale de la vitesse relative entre l'émetteur et l'observateur étant notée , comptée positivement pour un éloignement de la source au récepteur, l'effet Doppler relie la longueur d'onde reçue à la longueur d'onde émise par :
avec la notation relativiste usuelle du terme .
Le terme au numérateur correspond à la translation relative entre l'émetteur et l'observateur ; le dénominateur introduit la correction relativiste. Pour des vitesses non relativistes (typiquement inférieures à c/10), les termes d'ordre supérieur à sont négligeables et l'on a simplement :
soit le décalage :
Un éloignement rougit la longueur d'onde perçue, un rapprochement la bleuit.
A faible vitesse, l'effet Doppler est du 1er ordre dans sa composante radiale, mais du 2e ordre en vitesse transversale.
Difficulté : ☆ Temps : 5 min
Pourquoi l'animation du champ de vitesse Doppler montre-t-elle un gradient de vitesse dans la photosphère ?
L'abondance en hydrogène atomique dans une galaxie peut être mesurée par l'observation de raies de l'hydrogène . Ces raies étant modulées par la vitesse relative entre la source et l'observateur, la mesure de la modulation donne accès au champ de vitesse de l'hydrogène dans la galaxie.
Historiquement, la vitesse de fuite des objets lointains, due à l'expansion de l'Univers, a été mise en évidence par le décalage vers le rouge de leurs raies spectrales. Ce décalage augmente avec la distance, selon la loi de Hubble.
C'est ainsi que l'on peut aujourd'hui sonder l'Univers à grande échelle avec les quasars.
Les champs d'application pratiques de l'effet Doppler en astrophysique sont nombreux : forts décalages spectraux (ex : loi de Hubble) ; modulation d'un champ de vitesse, temporelle (ex : astérosismologie) ou spatiale (ex : champ de rotation galactique).
L'effet Doppler permet de mesurer des vitesses radiales, càd alignées sur la ligne de visée. Si l'on dispose d'une observable spectrale adéquate, on bénéfie par l'effet Doppler d'un traceur de vitesse, l'effet Doppler reliant la longueur d'onde reçue à la longueur d'onde émise par :
avec la définition usuelle : .
On note le décalage vers le rouge des objets lointains ("redshift"). Sa définition est relié à la translation en longueur d'onde :
Ceci conduit par exemple au déplacement vers le visible de la raie d'objets très lointains.
Fin 2008, le plus grand décalage spectral mesuré approche la valeur 7. En 2009, l'observation d'une éruption gamma par le satellite Swift de la NASA fut suivie par l'observation à l'ESO du spectre infrarouge de l'objet en cause, qui a mis en évidence un décalage spectral de 8.2. Ce décalage correspondrait à un objet observé dans l'Univers âgé de seulement 600 millions d'années.
Voir la page dédiée aux exoplanètes.
L'astérosismologie étudie la propagation d'ondes mécaniques (ondes sonores, ondes de gravité) dans l'intérieur d'une étoile. Le champ de vitesse sismique dans la photosphère stellaire module les raies spectrales, comme le montre l'animation ci-contre.
Remarquer que vitesse d'oscillation et amplitude sont en quadrature. Les amplitudes et les couleurs codant la modulation par effet Doppler sont très exagérées.
A l'aide de l'appliquette, estimer la vitesse de rotation de Saturne, ainsi que la vitesse moyenne des anneaux. Le spectre a été obtenu en lumière solaire réfléchi, avec un fente sélectionnant la région équatoriale de Saturne et les anneaux de part et d'autre. Les raies d'émission en bordure du spectre correspondent à une lampe spectrale de référence.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
La raie du quasar PKS 2000-330 est observée à la longueur d'onde , et non à la longueur d'onde au repos .
Déterminer le module de ce quasar, ainsi que son facteur relativiste .
En déduire sa distance , en appliquant la relation de Hubble . avec .
Difficulté : ☆ Temps : 25 min
Le fond cosmologique présente actuellement une température de l'ordre de 3 K, alors qu'elle était de 3000 K à l'époque de la recombinaison. A cette époque, les électrons et les protons se sont recombinés pour former les atomes neutres d'hydrogène. Avant, l'agitation thermique liée à des températures plus élevées interdisait cette recombinaison et l'Univers était un plasma principalement composé de protons et d'électrons.
Déterminer le décalage spectral à l'époque de la recombinaison.
Déterminer le facteur correspondant.
Difficulté : ☆ Temps : 25 min
Le spectre ci-joint montre les raies de 7 galaxies différentiellement dispersées.
Spectres de galaxies
Etalonner le spectre, en pm/pixel, en sachant que les 3 raies principales sont identifiées à 580.0, 582.1 et 585.5 nm.
En déduire l'échelle en par pixel.
En déduire les dispersion en vitesse radiale de chacune des galaxies, par rapport au groupe des 3 galaxies homocinétiques.
Difficulté : ☆ Temps : 25 min
Le spectre ci-joint montre la raie à 21 cm de l'hydrogène d'une galaxie lointaine s'éloignant du Soleil. L'axe des abscisses suppose, ici, qu'une vitesse négative correspond à un éloignement.
Estimer la vitesse d'éloignement global de cette galaxie, puis sa distance (avec ).
[2 points]
A quelle position a été mesurée pour cette galaxie la raie (au repos : 486 nm) ?
[1 points]
Estimer la vitesse de rotation moyenne de la galaxie (en précisant le critère de mesure).
[1 points]
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
Le spectre ci-joint montre la raie Lyman alpha d'un quasar très lointain (longueur d'onde au repos : 121.6 nm). Abscisse : longueur d'onde en nm ; ordonnée : flux en unité arbitraire.
Estimer le décalage spectral de ce quasar.
[1 points]
Traduire le décalage spectral en vitesse d'éloignement.
[1 points]
Difficulté : ☆ Temps : 30 min
Les quasars sont des sources extrêmement lumineuses et éloignées (), de diamètre apparent non-mesurable. Elles émettent un spectre continu, avec peu de raies d'émission. Les nuages de gaz intergalactique froid se trouvant sur la ligne de visée signent leur présence par un spectre de raies d'absorption.
Le constituant principal de ce gaz intergalactique étant l'hydrogène, dont le spectre est parfaitement connu (raies , ...) rend possible l'identification pour chaque nuage, de son décalage spectral et sa profondeur optique. Il faut évidemment pour cela un spectromètre à haute résolution.
Le quasar HE 2217-2818 présente une forêt de raies en absorption (voir l'appliquette basée sur des données de l'instrument UVES du VLT, avec en abscisse la longueur d'onde en nm et en ordonnée le flux en unité arbitraire), correspondant aux nuages d'hydrogène rencontrés sur la ligne de visée.
Déterminer les principales raies d'absorption, et en déduire les décalages spectraux de ces nuages, en supposant que la raie au repos est la raie de longueur d'onde au repos . En déduire les vitesses de fuite.
[3 points]
Quelle information apporte la profondeur optique du nuage (retranscrite par la profondeur de la raie), et que peut-on en tirer ?
[2 points]
La rotation de l'étoile mélange, sauf à résoudre spatialement ou spectralement l'objet, les diverses régions qui toutes contribuent au flux stellaire. Il s'ensuit un élargissement des raies.
L'élargissement des raies due à la rotation de l'étoile modifie drastiquement l'allure d'un spectre, comme le montre les simulations d'observation à faible ou grande résolution spectrale.
La largeur des raies stellaires est liée aux champs de vitesse Doppler.
Dans le cadre de la théorie cinétique du gaz parfait, la distribution de vitesse est donnée par :
avec la masse atomique moyenne et la constante de Boltzmann.
La largeur à mi-hauteur de cette distribution est de l'ordre de , du même ordre de grandeur que les vitesses moyenne ou la plus probable.
Avec une température stellaire entre typiquement 4000 et 40000 K, les vitesses d'agitation thermique sont de l'ordre de 8 à 25 km/s : elles concourent à un sensible élargissement des raies.
La rotation stellaire participe également à l'élargissement des raies stellaires. Le paramètre important pour mesurer cet effet est donné par la projection du vecteur vitesse de rotation équatorial sur la ligne de visée : . Les valeurs typiques de rotation varient de quelques km/s (rotateurs lents, tels le Soleil) à plusieurs centaines de km/s. Dans ce dernier cas, les signatures spectrales deviennent très peu marquées.
En effet, une raie fine à vitesse rotationnelle non nulle s'élargit par effet Doppler. Par application de la conservation de l'énergie, le manque de photons dans la raie est conservé, et donc l'élargissement de la raie s'accompagne d'une moindre profondeur.
La conservation de l'énergie (l'énergie qui manque dans la raie) entraîne une très nette diminution de la profondeur de la raie lorsque la vitesse rotationnelle augmente. Pour les rotateurs rapides, une raie fine devient invisible.
L'animation montre comme varie l'élargissement rotationnel des raies stellaires avec l'angle d'inclinaison . Lorsque l'axe de rotation de l'étoile se confond avec la ligne de visée, il n'y a pas d'élargissement rotationnel.
Les sondages radar permettent de mesurer la rotation d'un corps, comme le montre l'animation ci-jointe. L'onde plane incidente parcourt l'objet du point subterrestre jusqu'au limbe, en une durée ( est le rayon de l'objet, la célérité de la lumière) et donc scanne le champ de vitesse rotationnel.
Difficulté : ☆☆ Temps : 1.5 heure
Le but de l'exercice est d'interpréter les observations radio de la planète Mercure, menées au radio-télescope d'Arecibo en 1965 (Dyce et al. 1965, Astronomical Journal 72, 351-359). Il s'agissait alors de mesurer la période de rotation propre de Mercure, et de déterminer si elle était égale ou non à la période de rotation orbitale.
demi-grand axe | 0.39 UA | |
révolution sidérale | 88 j | |
rayon | 2420 km | |
diamètre du radiotél. | 305 m | |
fréquence émise | 430 MHz |
Propagation : L'écho d'un signal radio émis par le télescope d'Arecibo et réfléchi par Mercure est réceptionné 616.125 s après son émission. En déduire la distance Terre-Mercure lors de l'observation, et représenter la position relative de ces 2 planètes et du Soleil. Les observations effectuées pourraient-elles être menées en lumière visible ?
Le champ de vitesse : On repère un point de la surface visible de Mercure par ses coordonnées cartésiennes dans le repère , où est le barycentre de la planète, pointe vers la Terre et est parallèle à l'axe de rotation de la planète. On note le rayon de la planète Mercure, sa période de révolution sidérale, et sa période de rotation propre.
Donner les coordonnées du point sub-terrestre [i.e. le point de Mercure qui voit la Terre au zénith].
Montrer que la composante radiale (colinéaire à l'axe Terre-Mercure) de la vitesse d'entraînement de rotation ne dépend que de l'une des composantes de la position de .
L'analyse temps-fréquence de l'écho radar : Quelles régions de la surface contribuent au début () et à la fin () du signal d'écho. Déterminer la durée totale théorique de l'écho ? Représenter l'allure des lignes d'iso-retard sur la carte de Mercure [].
On note le décalage Doppler du signal réfléchi au point subterrestre. Quelles régions contribuent à l'élargissement Doppler extrêmal du signal ? Représenter sur la carte de Mercure l'allure des lignes d'iso-fréquence (à près).
Calculer, pour un point de Mercure de coordonnées , le retard de l'écho et son décalage spectral . Montrer que l'on a :
L'écho : Le document ci-joint (Dyce et al. 1965) montre l'étalement en fréquence de l'écho en fonction du retard à la réception. Comparer le retard maximal théorique à celui enregistré, et interpréter le désaccord. En déduire, que la relation entre et se réduit, pour les mesures effectuées, à Comment interpréter les variations temporelles d'intensité du signal ?
Estimer , la période de rotation propre de Mercure.
On pose . Quelle signification donner à ? De quelle fraction simple est-il proche ? Est-ce un hasard ?
Pourquoi les données présentant un plus fort retard ne sont-elles pas facilement exploitables ?
La puissance de l'écho : Quelle fraction du signal Mercure intercepte-t-il ? [on se contentera d'un ordre de grandeur grossier, en supposant que le flux radar est homogène dans un champ d'angle solide égal au lobe principal de diffraction ; un calcul précis est hors de portée de la modélisation proposé].
Estimer, à l'aide d'un modèle simple, le nombre de photons incidents nécessaires pour réceptionner 1 photon en retour après réflexion au point subterrestre.
Une puissance d'émission de 2 MW vous étonne-t-elle ? [l'impulsion radar incidente est très brève : ; on se contentera également d'un ordre de grandeur grossier]
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
La figure ci-jointe donne une portions des spectres observé et théorique d'une étoile de type F2, classe V.
Expliquer les différences entre les 2 spectres
[1 points]
Donner un ordre de grandeur de 2 vitesses caractéristiques du spectre observé.
[2 points]
Retenir de cette section les multiples domaines où l'effet Doppler-Fizeau influence très sensiblement la signature spectrale des objets. Comme à l'accoutumée, les astrophysiciens en ont tiré parti pour avoir accès à des observables inaccessibles par ailleurs.
La relation (à faible vitesse) est tellement prégnante que l'on peut très bien, en l'appliquant, définir une grandeur spectrale en vitesse et non en longueur d'onde.
L'utilisation de l'effet Doppler pour avoir accès à la cinématique des objets a motivé le développement de différentes catégories de spectromètres (voir la section dédiée à l'instrumentation).
La comparaison du ciel terrestre et du ciel lunaire montre dans un cas une couleur bleutée, dans l'autre un ciel noir. Il s'agit du même ciel... vu dans des conditions différentes.
Sur Terre l'atmosphère diffuse la lumière solaire, préférentiellement dans les courtes longueurs d'onde. S'il fait beau : le ciel est bleu. En revanche sur la Lune, sans atmosphère, le ciel apparaît noir.
Plus le soleil est bas sur l'horizon, plus il apparaît rouge (c'est valable pour la Lune aussi). Par projection, plus le chemin optique est long, plus la diffusion Rayleigh retire du rayonnement incident les composantes bleues, plus par complémentarité le soleil apparaît rouge.
Les nuages, ou toute autre condensation, apparaissent le plus souvent blancheâtres. Les particules liquides en suspension écrantent toutes les longueurs d'onde visible, sans distinction de couleur.
Toute charge accélérée rayonne de l'énergie. Un électron, élastiquement lié à son noyau, va réagir au champ électrique d'un rayonnement incident, et rayonner en conséquence.
Le moment électrique associé à l'électron va réagir au champ électrique, de pulsation . On montre que le champ électrique induit varie comme , et donc comme . La puissance rayonnée varie elle comme le carré du champ électrique, et donc comme .
Ce qui précède n'est valable que pour les particules diffusantes très petites devant la longueur d'onde. De plus grosses particules bloquent uniformément toutes les couleurs, et donnent un aspect blanchâtre au milieu : tel un nuage dans l'atmosphère terrestre (d'apparence grise si vraiment beaucoup de lumière est interceptée).
La diffusion Rayleigh varie donc comme . Elle est bien plus forte dans le bleu, à 400 nm, que dans le rouge à 650 nm. Ceci explique pourquoi le ciel est bleu, et le soleil rouge au couchant : les molécules de l'atmosphère éclairée en lumière blanche diffusent préférentiellement la lumière bleue ; cette composante, ôtée du rayonnement solaire incident, le rougit d'autant plus que l'épaisseur d'atmosphère traversée est importante.
Le bestiaire stellaire est vaste, de l'étoile géante à peine née et déjà presque supernova, à la naine rouge qui va briller modestement des dizaines de milliards d'années, en passant par le Soleil.
Le but de ce sous-chapitre est de présenter différents outils qui permettent d'ordonner et comprendre cette classe d'objets et, avec Corneille, appréhender cette obscure clarté qui tombe des étoiles.
Un spectre stellaire porte la signature des éléments constituant la photosphère de l'étoile.
La spectroscopie, ou l'art de regarder les photons selon leur couleur, fut introduite à la fin du XIXe siècle, profitant de l'essor de la photographie.
Le spectre du soleil observé à très haute résolution spectrale présente de très nombreuses raies d'absorption. On remarque entre autres que la densité de raies spectrales est plus élevée dans le bleu que dans le rouge ; des raies telluriques dues à l'absorption dans l'atmosphère terrestre, se superposent aux raies stellaires, mais restent minoritaires.
La modélisation d'un spectre nécessite la compréhension des conditions thermodynamique (température), mécanique (pression, en réponse au champ gravitationnel) et chimique (abondances) dans la photosphère stellaire, d'où sont issus les photons.
Toute la puissance de la spectrométrie réside dans cette finesse d'analyse, p.ex. pour aller dénicher à haute résolution spectrale de fines raies, et en sachant les interpréter.
Un exemple illustre la puissance de l'information spectroscopique : une preuve de vie exoplanétaire serait apportée via l'étude spectrale IR, sensible à la présence d'ozone. L'ozone est liée à la présence d'oxygène, et donc à une chimie particulière qui est, au-moins dans un cas connu, propice à la vie.
Un cours complet de transfert de rayonnement, nécessaire pour comprendre les tenants et aboutissants du bon usage des données spectrométriques, est ici hors de propos, car trop complexe. Contentons-nous de récapituler quelques-uns des ingrédients qui permettent de comprendre un spectre.
On en déduit que l'interprétation d'un spectre apporte des informations sur les grandeurs qui précèdent : température, gravité, abondance des éléments.
Dans l'atmosphère stellaire, deux phénomènes contribuent essentiellement à élargir les raies, conduisant à des largeurs bien supérieures à la largeur naturelle.
Si l'étoile est en rotation rapide, le profil de vitesse rotationnel est source d'un nouvel élargissement des raies, encore par effet Doppler .
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 20 min
Déterminer la durée moyenne entre deux collisions, en fonction du libre parcours moyen (la distance moyenne entre 2 collisions) et de la vitesse moyenne des atome .
[1 points]
Déterminer le libre parcours moyen d'un atome en fonction de la section efficace de collision et de la densité particulaire . En déduire que le libre parcours moyen varie comme l'inverse de la masse volumique dans l'atmosphère de l'étoile.
[3 points]
On suppose que l'élargissement de la raie par pression varie comme , inverse de la durée moyenne entre 2 collisions. En déduire la dépendance de en fonction de la température et de la masse volumique :
[2 points]
Montrer que, si l'élargissement des raies par pression est sensible, il permet, à type spectral donné, de distinguer les différentes classes stellaires.
[1 points]
L'hydrogène neutre est omniprésent dans l'Univers. Dans le milieu interstellaire, sa signature apparaît à diverses fréquence (visible, submillimétriques, radio...). La signature radio correspond à l'inversion du spin de l'électron : sa fréquence au repos vaut 1420 MHz, pour une longueur d'onde de 21 cm.
Raie H beta
L'hydrogène est le constituant majoritaire des étoiles. La dépendance en température d'une raie de l'hydrogène apparaît clairement, pour des étoiles de type spectral chaud, beaucoup moins pour des températures d'équilibre plus basses. L'appliquette montre l'intervalle spectral correspondant à la raie H beta de l'hydrogène dans des étoiles de type A6 à K7 (température effective : 8000 à 4000 K). Le flux est normalisé à 1 dans le continu.
Des centaines de raies sont visibles dans le spectre d'un quasar éloigné, ce qui signe la présence sur la ligne de visée de matériel absorbant.
Les raies de Balmer du deutérium apparaissent au voisinage de celles de l'hydrogène. Le décalage entre les raies de H et D est dû à un effet isotopique : l'électron n'a pas la même masse réduite autour du noyau de H (1 proton) et celui de D (de masse double, avec 1 proton et 1 neutron). [Rappel : la masse réduite est définie par , et s'approxime par ].
Comme l'hydrogène représente presque 9 atomes sur 10 dans l'Univers, sa signature spectrale est omniprésente en absorption, en émission, dans diverses gammes du domaine spectral (raies de Balmer, raie à 21 cm...).
L'hydrogène du milieu interstellaire, sous forme moléculaire ou atomique froide, est à une température variant de 10 à 1000 K. L'hydrogène atomique neutre émet dans une fréquence radio particulière correspondant à la longueur d'onde 21 cm. L'intensité de la raie d'émission dépend de la densité totale d'hydrogène atomique neutre le long de la ligne de visée. La mesure de cette intensité de la raie observée permet donc de connaître la répartition bi-dimensionnelle des nuages d'hydrogène atomique.
Après l'hydrogène, l'hélium est le deuxième constituant le plus abondant dans l'Univers (environ 25%, par masse, soit 10% en concentration).
Mais la signature spectrale de l'hélium, gaz rare, est fort discrète. Comme l'hélium est difficilement ionisable, il faut une température élevée pour mettre en évidence les raies de l'hélium correspondant au spectre d'ionisation. En l'absence de moment dipolaire, l'atome He ne présente pas de spectre de vibration ni rotation.
La classification des spectres stellaires s'appuie sur l'étude morphologique du spectre visible. Elle rend compte essentiellement de la température effective et du champ gravitationnel stellaire.
Les progrès instrumentaux à la fin du XIXe siècle permettent de mesurer les spectres des étoiles les plus brillantes. L'astronome Secchi met alors en évidence différents types, se distinguant par leur caractéristiques spectrales.
En effet, les spectres de différentes étoiles diffèrent sensiblement, tant pour la répartition des raies d'absorption que pour leur morphologie.
Les spectres stellaires ne sont aujourd'hui plus enregistrées sur film, mais sur caméra CCD. L'étalonnage en longueur d'onde est fourni par une lampe spectrale de référence.
L'intensité spectrale, après étalonnage en longueur d'onde, découle des enregistrements, pour prendre la forme d'un graphe.
Des spectres d'étoiles avec des positions de raies similaires peuvent montrer des largeurs de raies très différentes. Notez les largeurs des raies de la série de Balmer .
La classification spectrale est une analyse qualitative des spectres stellaires. Cette analyse repose sur le fait qu'une simple inspection visuelle d'un grand nombre de spectres montre qu'ils peuvent être regroupés en quelques familles : c'est la classification spectrale, qui ne considère que l'aspect du spectre dans le domaine visible et qui est fondée sur la morphologie du spectre de raies d'absorption, sans référence explicite aux causes physiques de cette apparence.
Les premières classifications spectrales, par exemple celle d'Angelo Secchi établie en 1863, ne comprenait que quatre classes. Secchi avait néanmoins remarqué que cette classification ne résultait pas du hasard, mais avait un sens physique, chaque classe regroupant des étoiles ayant des températures effectives voisines.
Les bases de la classification spectrale telle que nous l'utilisons aujourd'hui, furent ainsi définies en 1901 à l'Observatoire de Harvard.
A partir des travaux antérieurs, sept classes principales furent définies représentée par les lettres O, B, A, F, G, K, M. Cette classification correspond à une séquence de température effective décroissante.
C'est, paraît-il, l'astrophysicien Henry Norris Russell qui inventa le moyen mnémotechnique "O Be A Fine Girl Kiss Me" pour retenir l'ordre des classes.
Au sein de chaque classe, une subdivision décimale a été introduite afin de rendre compte de différences d'aspects entre les spectres d'une même famille. Ainsi le type spectral d'une étoile est-il représenté par un chiffre de 0 à 9 :
... A8, A9, F0, F1, F2 ... F8, F9, G0, G1...
où un spectre de type F9 présentera des caractères plus proches de ceux de type G0 que de ceux du type F0.
Quelques types spectraux
Utiliser l'appliquette ci-jointe pour identifier les principaux groupes de raies spectrales.
Utiliser l'appliquette ci-jointe pour identifier les principaux groupes de raies spectrales.
Les caractéristiques des spectres stellaires varient continûment lorsque l'on balaye les différents types spectraux. Les différents types spectraux seront dominés par différentes raies de différents éléments.
Raie H beta
Les raies de Balmer sont plus ou moins marquées dans un spectre, selon le type spectral. La dépendance en température d'une raie de l'hydrogène apparaît clairement, pour des étoiles les plus chaudes, beaucoup moins pour celles de températures effectives plus faibles, comme le montrent les spectres synthétiques de différents types spectraux (de A6 à K7, le flux est normalisé à 1 dans le continu).
Le type spectral rend compte de la température effective d'une étoile.
Le type spectral d'une étoile dépend essentiellement de la température effective, et correspond à des caractéristiques génériques telles l'importance de raies spectrales données.
Les principales classes, de O à M, couvrent les températures effectives de 50 000 à 3000 K. En 2000 deux nouvelles classes spectrales, L et T, ont été introduites. Elles décrivent les spectres des étoiles les plus froides (température effective entre 1000 et 2000 K) ne comportant quasiment que des raies moléculaires.
Les caractères du spectre stellaire utilisés pour établir la classification spectrale sont la présence ou l'absence des raies de certains éléments, présence ou absence qui n'est pas due à des différences de composition chimique entre les atmosphères des étoiles, mais qui reflètent seulement les différences en température de ces atmosphères.
Ainsi, l'hydrogène, qui est l'élément le plus abondant dans l'univers, et dont l'abondance est à peu près la même dans toutes étoiles, présente un spectre de raies prédominant pour les étoiles dont la température effective avoisine les 10 000 K, par suite des conditions d'excitation de l'atome d'hydrogène à cette température, qui favorise au maximum la formation des raies dans le domaine visible.
Les étoiles de type O, les plus chaudes, présentent dans leur spectre des raies d'hélium ionisé, mais pas de raies de l'hydrogène. En allant du type B0 au type A0, l'intensité des raies de l'hélium décroît car les conditions de température ne sont plus favorables à leur formation alors que celle des raies de l'hydrogène augmente progressivement pour atteindre un maximum vers le type A0. L'intensité des raies de l'hydrogène va ensuite décroître alors que celle des raies dues aux métaux va augmenter pour les types spectraux correspondant à des températures effectives moins élevées.
Dans le spectre des étoiles froides - de type K par exemple - les atomes d'hydrogène sont dans l'état neutre, presque tous dans le niveau fondamental. Le spectre produit appartient surtout au domaine de l'ultraviolet et les raies de l'hydrogène sont très faibles dans le visible.
Pour les étoiles les plus froides, les raies des métaux neutres deviennent de plus en plus intenses alors que les bandes caractéristiques des molécules apparaissent.
La première appliquette de cette page permet d'identifier les raies marquantes de l'intervalle spectral [365 - 415 nm], qui sont à la base de la classification spectrale.
Spectre de 365 à 415 nm, étoile B6V
Spectre de 395 à 399 nm, étoile B6V
Spectre de 365 à 415 nm, étoile F6V
Spectre de 395 à 399 nm, étoile F6V
Difficulté : ☆ Temps : 10 min
Classer les spectres par température décroissante.
[2 points]
Classer la série des spectres digitalisés par température croissante.
Pourquoi dans l'atmosphère des étoiles les plus chaudes (type O) les raies d'hydrogène sont-elles aussi peu intenses ?
[2 points]
Il est rapidement apparu qu'il existe une variation de l'intensité des raies au cours d'une même séquence spectrale d'étoiles. On note dans une même classe spectrale des étoiles aux spectres sensiblement différents : ainsi Rigel ( Orionis) et Régulus ( Léonis) sont de type spectral B8 mais Rigel présente des raies fines et Régulus des raies larges.
Pour tenir compte de cette différence, il est nécessaire d'introduire un second paramètre dans la classification spectrale.
Spectre UVES (ESO) d'étoiles de type A2, de classes I à V.
Les classes de luminosité rendent compte de la taille d'une étoile.
Dès 1913, les travaux de Hertzsprung et Russell permirent de montrer que les différentes largeurs de raies au sein d'une même classe spectrale correspondent à des différences de luminosité pour des étoiles de même température effective, et reflètent donc une différence de rayon.
Une lettre en préfixe : d ou g, initiale des mots anglais "dwarf" (naine) et "giant" (géante) fut ajoutée à la classification spectrale de Harvard. La luminosité d'une étoile de rayon et température effective est donnée par la relation :
Si deux étoiles ont le même type spectral, elles ont même température effective ; leur différence de luminosité provient donc des valeurs différentes de leurs rayons, d'où la terminologie.
Indépendamment de l'intensité des raies et de leur largeur, on note dans le spectre des étoiles dites "géantes" la présence de raies d'éléments ionisés, raies absentes dans le spectre d'une étoile naine de même type spectral.
Ces propriétés spectrales sont la conséquence des conditions physiques régnant dans l'atmosphère de l'étoile. Bien que la température soit le facteur prépondérant dans la détermination des caractères d'un spectre, d'autres paramètres ont une influence non négligeable, telle la masse volumique. Ainsi l'état d'ionisation d'un atome, fonction de la température, dépend aussi de la masse volumique du gaz : si elle est élevée, les particules sont proches les unes des autres, les recombinaisons entre ions et électrons sont facilitées et, à un instant donné, le nombre d'atomes ionisés est plus petit que dans un milieu de même température, mais de densité plus faible.
La masse volumique du gaz est proportionnelle à la pression, et celle-ci résulte du poids de l'atmosphère, c'est-à-dire du champ gravitationnel dans l'atmosphère stellaire. Or la gravité est proportionnelle à la masse de l'étoile, mais inversement proportionnelle au carré du rayon de l'étoile. Les rayons stellaires varient dans un domaine beaucoup plus étendu que celui des masses, et c'est ce qui fait toute la différence.
Une densité élevée dans l'atmosphère a donc pour effet de modifier la largeur des niveaux d'énergie des atomes et de modifier l'intervalle de longueur d'onde des photons correspondant à une transition entre deux niveaux. Les niveaux étant plus serrés pour une densité plus faible, il s'ensuit dans ce cas des raies plus fines.
Ainsi pour un même type spectral, une étoile de grand rayon, et donc plus faible densité dans la photosphère, présente des raies plus fines et donc plus intenses pour les éléments ionisés.
Cinq classes de luminosité ont été définies correspondant, pour un type spectral donné, essentiellement à la largeur des raies. Ces classes sont notées I, II, III IV et V.
A l'aide de l'appliquette, il vous est proposé de :
Classe I :
Classe III :
Classe V :
Difficulté : ☆ Temps : 5 min
Classer les spectres stellaires par... classe.
Identifier sur la figure les raies des éléments ionisés caractéristiques d'une étoile supergéante.
Les sections Magnitude et Distance ont montré comment mesurer la luminosité intrinsèque d'une étoile. La section Classification Spectrale a défini le type spectral d'une étoile, fonction essentiellement de la température d'une étoile. A partir de la température et de la luminosité, le diagramme Hertzsprung-Russell montre comment s'organise la physique stellaire.
En 1911, l'ingénieur et astronome amateur danois Ejnar Hertzsprung traçait un diagramme type spectral-magnitude absolue pour des étoiles appartenant à un même amas stellaire. Il remarqua que les points ne se répartissaient pas de manière aléatoire dans ce diagramme.
Deux ans plus tard, l'astronome américain Henry Norris Russell construisait, indépendamment, un diagramme similaire en utilisant un échantillon d'étoiles dont il connaissait la magnitude absolue grâce à leur parallaxe.
Le diagramme qui représente pour un groupe d'étoiles le type spectral et la magnitude absolue est appelé diagramme de Hertzsprung-Russell, ou en abrégé diagramme HR (se prononce : diagramme hache-ère).
Les deux astronomes mettaient en évidence une relation très importante entre la luminosité intrinsèque et la température de surface des étoiles. Le diagramme de Hertzsprung-Russell devint rapidement un élément incontournable de l'étude de l'évolution et de la physique stellaire.
Le diagramme HR historique montrait déjà que la majorité des étoiles se retrouvent sur une bande précise, plus tard appelée séquence principale.
La statistique évoluant, cet état de fait subsiste, comme le montrent les données Hipparcos.
Définir la séquence principale : elle regroupe les étoiles de classe V, à l'état "adulte".
La plupart des étoiles se retrouvent sur une séquence donnée du diagramme HR.
La séquence principale représente les étoiles du diagramme HR en train de brûler leur hydrogène en hélium.
Les étoiles évoluent sur la séquence principale, leur coeur s'appauvrissant en hydrogène et s'enrichissant en hélium. Les étoiles justes formées sont situées sur l'extrémité inférieure de la séquence.
Comme l'ont montré Hertzsprung et Russell, la physique stellaire conduit à une répartition non aléatoire des étoiles dans un diagramme température-magnitude absolue.
Différents paramètres peuvent permettre de construire un diagramme HR, pourvu qu'ils rendent compte de la température en abscisse et de la magnitude absolue en ordonnée.
Le diagramme Herztsprung-Russell classe les étoiles par température et luminosité.
Dans le diagramme HR, avec la température en abscisse et la luminosité en ordonnée, les étoiles ne se répartissent pas au hasard, mais peuplent au contraire des zones bien définies. Ainsi, on distingue la région de la séquence principale, une longue bande diagonale s'étirant des étoiles lumineuses et chaudes (bleues) vers les étoiles peu brillantes et froides (rouges); au-dessus, les branches des géantes et des supergéantes ; et en-dessous une région peuplées d'étoiles chaudes mais très peu lumineuses, les naines blanches.
Les différentes classes de luminosité se retrouvent dans le diagramme HR. Les lignes qui dessinent les différentes classes de luminosité correspondent à des valeurs moyennes de la magnitude absolue pour un ensemble d'étoiles ayant même classe de luminosité. La classe I des supergéantes est subdivisée en deux classes, Ia et Ib, de luminosités distinctes.
Les grandeurs physiques définissant les axes du diagramme HR peuvent être mesurées par différents paramètres, donnant ainsi lieu à différentes formes du diagramme HR.
Le type spectral d'une étoile est une mesure qualitative de sa température effective aussi, ce paramètre est-il utilisé en abscisse. Plus directement issu de l'observation, l'indice de couleur rend simplement compte de la température. Le diagramme résultant est alors appelé diagramme couleur-magnitude.
En ordonnée, magnitude absolue et luminosité jouent un rôle équivalent.
Abscisse | Température effective - Indice de couleur - Type spectral... |
Ordonnée | Luminosité (en W ou en luminosité solaire) - Magnitude absolue ... |
Les différents paramètres en abscisse et ordonnée d'un diagramme HR
La représentation en diagramme HR présente de multiples intérêts :
Le diagramme HR met en avant la luminosité et la température d'une étoile. Par ailleurs, la loi de rayonnement du corps noir relie la luminosité d'une étoile à sa température et à son rayon.
On en déduit que la répartition des rayons stellaires dans le diagramme HR ne relève pas du hasard. La relation :
implique que, dans un diagramme HR en coordonnées les lignes d'isorayon stellaire sont des droites de pente 4 (qui apparaissent avec une pente négative si l'on oublie de tenir compte que l'axe des températures croît vers la gauche dans un diagramme HR).
Ce qui précède est bien en accord avec les classes de luminosités. On remarque que la séquence principale correspond à des étoiles naines, toutefois de rayon un peu plus important pour les étoiles chaudes.
Voir les exercices de la page corps noir.
La représentation dans le diagramme HR d'un amas d'étoiles peut se faire directement en magnitude apparente. Comme la dimension de l'amas est petite devant sa distance, les étoiles sont toutes quasiment à même distance, et ce dernier paramètre devient transparent pour l'intercomparaison des étoiles de l'amas.
L'évolution stellaire montre que les étoiles les plus massives évoluent très rapidement. Les étoiles de l'amas s'étant formées quasiment simultanément, on ne peut pas trouver des étoiles jeunes dans un amas contenant des étoiles vieilles.
Les diagrammes pour l'amas des Pléiades, et l'amas M67, dont les étoiles sont respectivement jeunes et vieilles, présentent donc des aspects fort différents.
Une région du diagramme HR réunit la plupart des étoiles variables. On l'appelle bande d'instabilité. Dans cette bande, les conditions thermodynamiques de l'enveloppe stellaire sont telles qu'un mouvement de relaxation conduit à une pulsation, le plus souvent radiale, des couches stellaires externes. Cette pulsation se traduit par une variation de luminosité périodique.
Une représentation dans le diagramme HR peut être trompeuse, si les données sont biaisées. Les diagrammes HR des étoiles les plus proches ou de celles les plus brillantes ne sont pas représentatifs. Dans un cas, on sélectionne les étoiles les plus fréquentes, dans l'autre, uniquement les plus brillantes.
Diagramme HR des étoiles les plus brillantes
L'appliquette ci-dessus propose divers paramètres des étoiles les plus brillantes du ciel.
Diagramme HR des étoiles les plus proches
L'appliquette ci-dessus propose divers paramètres des étoiles les plus proches du ciel.
Les pages qui précèdent illustrent l'intérêt très large de la représentation des objets stellaires dans le diagramme HR. Connaître une étoile nécessite la donnée des paramètres primaires, au premier rang desquels figurent la luminosité et la température effective. Ensuite, on peut s'intéresser à la métallicité, la masse, le rayon, la structure interne....
A ce titre, le diagramme HR est un outil et un mode de représentation très courant en astrophysique. Des diagrammes HR ou portions de diagramme HR apparaissent dans nombre de publications. La figure ci-dessous illustre par exemple le gain de précision apportée par des obervations (astérosismologiques en l'occurrence) permettant de définir la position dans le diagramme HR d'une vieille étoile du disque galactique. Les incertitudes de mesure sur la luminosité et la température définissent une boîte d'erreur, d'autant plus petite que les mesures gagnent en précision.
Le but de ce sous-chapitre est de présenter différents outils qui permettent de comprendre les bases de l'évolution des étoiles, avec de la physique simple et juste. Simplicité et justesse n'impliquent malheureusement pas la précision nécessaire pour rendre compte des phénomènes observées. Elles donnent néanmoins des idées qualitativement correctes, quantitativement raisonnables, que l'on sera amener à préciser en tenant compte des résultats obtenus par des moyens autrement plus précis... mais impossibles à présenter dans ce cours.
La première section introduit des notions physiques utiles pour la suite, dont une est essentielle : la compression gravitationnelle.
En 3 étapes sont ensuite abordées la naissance, la vie et la mort des étoiles, essentiellement sous l'angle des processus physiques à l'oeuvre. La dernière section introduit les résultats de physique stellaire induits par les processus précédemment décrits, pour décrire l'évolution stellaire à partir de modélisations plus précises.
Différents éléments physiques sont introduits, qui vont conduire à comprendre dans quelles conditions fonctionne une étoile, et à montrer le rôle crucial de la gravitation.
C'est la masse de l'étoile qui pilote son évolution, mais il n'y a pas incohérence avec le plan total du cours ; on entre dans un domaine où la masse, si elle conditionne l'essentiel, n'explique pas tout. On est bien... dans le chapitre Température.
Éléments de théorie cinétique du gaz parfait.
Gaz parfait
Rappel : un gaz est dit parfait si les interactions entre particules se réduisent à des chocs élastiques.
Pour un gaz parfait usuel, non dégénéré (c'est à dire non soumis à des effets quantique) et classique (c'est à dire non relativiste), l'équation d'état s'écrit :
avec la masse volumique, et la masse d'une particule élémentaire du gaz.
Un gaz parfait est dit chaud s'il est dominé par l'agitation thermique. Les effets quantiques sont dans ce cas négligeables.
Un gaz parfait est dit froid lorsque les effets thermiques ne jouent plus aucun rôle. Son incompressibilité provient du tassement de la matière : les cortèges électroniques se repoussent en raison de la nature quantique (fermionique) des électrons.
Pour que la température d'un système soit définie, il faut que ce système soit à l'équilibre, et que ses composantes échangent assez d'informations, via des collisions, pour se thermaliser.
Dans un milieu non collisionnel, il y a peu de chances que l'on puisse définir une température qui vaille... mais on ne s'intéresse pas la suite qu'à des milieux à l'équilibre thermodynamique local, où localement la température est bien définie.
La densité particulaire est une grandeur couramment utilisée pour mesurer l'abondance de matériau disponible dans un milieu. Elle est comptée en particules (souvent des électrons, ou des atomes ou molécules d'hydrogène) par unité de volume. Par exemple : .
L'énergie d'une particule vaut par degré de liberté. L'énergie cinétique de translation vaut . Pour une collection de particules, l'énergie cinétique totale se monte tout simplement à .
Selon la théorie cinétique du gaz parfait, la pression, qui dimensionnellement est une densité d'énergie, correspond un flux de quantité de mouvement. En effet, l'énergie cinétique, fonction de la température, peut s'écrire en tenant compte de l'équation d'état du gaz parfait : . avec la masse d'une particule et la densité particulaire. On en déduit : avec la composante de la vitesse selon un seul axe (le milieu étant supposé homogène et isotrope : . On retrouve bien le flux de quantité de mouvement .
Une étoile présente une forme sphérique, pas évidente à voir vu la petitesse du rayon stellaire devant la distance entre elle et le Soleil. Le disque stellaire d'une étoile ne peut être imagé que si cette étoile est une géante du proche voisinage solaire.
Un noyau de comète, tel celui de la comète de Halley, n'est pas assez massif pour être façonné par sa propre gravitation. Sa forme n'est pas sphérique.
Exprimer sous forme d'une pression (la pression centrale) l'autogravitation d'une étoile.
On qualifie d'autogravitant un objet soumis à sa propre gravitation et façonné par elle. Le Soleil, la Terre sont des objets autogravitants. Toi, lecteur, tu n'es pas un objet auto-gravitant (tout au plus sujet à un peu d'embonpoint).
Rien n'interdit à un objet autogravitant de graviter autour d'un autre astre, comme la Terre autour du Soleil ou la Lune autour de la Terre. Un objet autogravitant est de forme sphérique si sa rotation propre n'est pas trop importante, ou ovoïde aplatie dans le cas contraire.
L'analyse dimensionnelle fournit un ordre de grandeur de la pression interne à supporter au sein d'objet autogravitant et à symétrie sphérique de masse et rayon . Elle vaut :
La démonstration est immédiate, étant homogène à une force.
Une valeur plus précise nécessite de modéliser l'allure du profil de masse volumique. Si l'on suppose p.ex. que la masse volumique est uniforme, on trouve un facteur de proportionnalité de ; comme vérifié en exercice.
Mais l'hypothèse d'uniformité n'est pas satisfaisante pour un corps de type stellaire, fortement condensé en son centre. On garde l'ordre de grandeur précédent, acceptable comme le montre le tableau suivant, qui compare l'estimation de la pression centrale et la valeur communément admise (précisément mesurée pour le Soleil et la Terre, via l'étude sismique de ces objets).
objet | (kg) | (km) | (Pa) | Pression réelle (Pa) |
Soleil | ||||
Jupiter | ||||
Terre |
Comme cette pression rend compte de l'interaction gravitationnelle, attractive, on l'appellera par la suite compression. Il va falloir lui trouver, au sein d'un astre, une contrepartie répulsive pour assurer l'équilibre d'une étoile.
La rotation de Saturne est suffisamment rapide pour conduire à un aplatissement sensible.
Le mesurer à l'aide de l'appliquette ci-contre, en déterminant le rapport .
Montrer que l'inclinaison sous laquelle on voit la planète, estimée à partir des anneaux, ne perturbe pas significativement la mesure précédente.
Saturne
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 30 min
Le but de l'exercice est d'estimer la constante de proportionnalité de la compression gravitationnelle. Pour dépasser l'approximation d'une masse volumique uniforme, et rendre compte d'une distribution de masse volumique plus piquée vers le centre, tout en gardant des calculs acceptablement légers, on suppose le modèle suivant : .
On s'intéresse à des exposants légèrement négatifs, conduisant à une singularité au centre, qui ne prête pas à conséquence.
Déterminer la relation entre la masse totale et le rayon extérieur . En déduire l'expression du coefficient en fonction de ces grandeurs.
[2 points]
En déduire la masse et le champ gravitationnel en un point de rayon . Quelle condition sur l'exposant garantit que le champ ne diverge pas ?
[2 points]
L'équilibre hydrostatique donne le gradient de pression :
En déduire la pression centrale.
[2 points]
Discuter de la forme du résultat précédent. Que se passe-t-il pour une distribution uniforme ?
[1 points]
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
Le but de cet exercice est de modéliser la hauteur limite d'une montagne sur une planète de masse et rayon , pour en déduire la transition entre un objet sphérique et un autre ressemblant plutôt, comme les noyaux cométaires, à une grosse cacahuète.
On suppose très hardiment la montagne de forme cylindrique, section et hauteur , dans le champ gravitationnel uniforme de la planète.
Rappeler l'expression du champ gravitationnel . Déterminer l'énergie supplémentaire pour rajouter au sommet une masse , en fonction de et .
[2 points]
En déduire la valeur limite de la hauteur , pour laquelle la couche rajoutée au sommet va conduire à faire fondre une couche équivalente à la base de la montagne. L'exprimer en fonction de la chaleur latente de fusion des roches . Faire l'application numérique pour la Terre, avec .
[2 points]
Les plus hautes montagnes atteignent 8.8 km sur Terre (l'Everest) et 27 sur Mars (le Mont Olympe). A l'aide des données du calcotron, vérifier si l'estimation précédente est correcte.
[1 points]
En supposant toujours valable le résultat précédent, et en notant la masse volumique uniforme de la planète, en déduire le rayon minimum d'une planète sphérique, défini pour des montagnes de hauteur égale au rayon de la planète. Faire l'application numérique avec une masse volumique crustale (de la croûte terrestre) de .
[2 points]
Notion de gaz parfait.
Une étoile peut exister sous réserve d'être dans un état d'équilibre. La compression d'origine gravitationnelle, qui tend à condenser l'étoile, doit être balancée par une autre source de pression : pression cinétique (ou thermique), pression de dégénérescence (ou quantique), pression de rayonnement.
Aussi appelée pression thermique, cette pression est celle du gaz parfait chaud. Dans le cas classique, non relativiste, cette pression s'exprime pour un gaz de masse volumique à la température , composé de particules de masse :
En fonction de la densité particulaire , la définition devient :
La pression de dégénérescence est la pression dans un gaz parfait dit froid. Dans un milieu froid ou dense, les termes cinétiques peuvent devenir négligeables et les interactions entre nuages électroniques des atomes présents prépondérantes. La pression est alors dominée par la pression de dégénérescence des électrons (s'il y a des électrons). Ce terme de pression révèle la nature quantique de la matière : les électrons sont des fermions. Quand ces effets quantiques apparaissent, c'est que la densité de matière devient suffisamment importante pour négliger dans un premier temps l'agitation cinétique.
La pression de dégénérescence s'écrit alors (dans le cas non relativiste) :
avec la masse volumique, et et respectivement la charge et le nombre de masse des atomes en présence. La constante est un nombre : le calcul précis donne .
Dans certains cas, tel l'intérieur d'une étoile à neutrons, il peut ne plus y avoir d'électrons pour assurer la pression. On trouve alors des neutrons, qui sont toujours des fermions, et la pression de dégénérescence des neutrons s'écrit :
La pression de radiation du gaz de photons à la température s'exprime par :
où est la constante de Stefan-Boltzmann : . La grandeur s'écrit : . En unité SI, vaut . La dépendance de cette pression avec la puissance quatrième de la température est bien sûr reliée au spectre du corps noir.
La nature est complexe, si bien que ce qui suit n'est pas toujours vrai, mais en général :
Dans tous les cas, l'un des 3 termes de pression, ou l'association de 2 d'entre eux, doit permettre d'équilibrer la compression gravitationnelle. Si, on le verra plus loin, la source énergétique essentielle pour l'étoile adulte, dans la séquence principale, est l'énergie nucléaire, c'est la gravitation qui pilote l'évolution stellaire via la masse de l'objet.
Les simulations suivantes donnent, pour une étoile de masse, rayon et température de corps fixés, les valeurs de la température centrale (en million de Kelvin) et de la masse volumique centrale (en unité ). Le but de la simulation est d'estimer le terme de pression dominant au centre de l'étoile, en fonction de sa masse. On mènera les calculs avec des pressions exprimées en unité 1 Gbar (1 milliard de fois la pression atmosphérique, soit ).
Estimer tout d'abord la compression gravitationnelle. [ ] pour avoir la bonne unité
Estimer les termes de pression (avec les constantes numériques pour rattraper la bonne unité de pression ci-dessus définie) :
Déterminer l'importance relative des 3 termes de pression. Dans quels cas la pression radiative est-elle négligeable ? Même question pour la pression de dégénérescence.
Montrer que les réservoirs de pression sont suffisants pour contrer la compression gravitationnelle.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 60 min
Cet exercice a pour but d'expliciter l'expression de la pression de Fermi, qui s'exerce lorsque la nature fermionique des composants est mise en évidence. Comme il s'agit de physique complexe, ce sont seulement les ordres de grandeur qui sont importants.
Rappeler la relation d'incertitude de Heisenberg entre la position d'une particule sur un axe et sa quantité de mouvement .
[1 points]
Relier l'incertitude de position à la densité particulaire .
[1 points]
Montrer que, pour un gaz avec une distribution de vitesse typique, maxwellienne, la distribution de vitesse donne une valeur moyenne et une largeur de distribution du même ordre de grandeur.
[1 points]
On rappelle que la pression est un flux de quantité de mouvement
De ce qui précède (en admettant aussi que ), montrer que pour un gaz classique la pression de dégénérescence s'écrit :
[2 points]
Montrer que la pression électronique domine par rapport à la pression des protons.
[1 points]
En déduire l'expression de la pression de dégénérescence donnée dans le cours.
[1 points]
L'observation de groupes stellaires formant apparemment un système lié semble indiquer une origine commune. L'estimation des énergies cinétique et potentielle permet d'estimer l'énergie mécanique totale. Si les termes cinétiques dominent, l'amas est ouvert.
Mesurer l'énergie que représente l'accrétion d'un corps dense.
On s'intéresse à un corps autogravitant de masse et rayon . Quelle énergie peut-on lui associer de par sa gravitation ?
L'analyse dimensionnelle apporte une première réponse à cette question. Avec les caractéristiques de l'objet et la constante gravitationnelle :
Pour s'en convaincre, il suffit de revenir à la définition de l'interaction gravitationnelle.
Avec un peu de physique, on peut se convaincre d'un supplément d'information :
L'interaction en jeu étant attractive, nécessairement l'énergie associée à un corps dense est négative : en effet, pour défaire ce corps, il faudrait lui fournir un travail positif, pour éparpiller très loin chacune de ses particules.
L'énergie potentielle d'interaction gravitationnelle d'un objet est d'autant plus négative qu'il est massif et/ou condensé. Le calcul complet de cette énergie potentielle est proposé en exercice.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 45 min
Cet exercice un peu technique s'adresse surtout aux étudiants en licence ou maîtrise scientifique ; sinon, se contenter de suivre l'approche qualitative.
L'exercice s'attelle à la construction d'un objet stellaire. On part de rien. On y met un chouïa de matière, puis un peu plus, puis encore plus, jusqu'à constituer un corps de rayon et masse . Dans cette modélisation, on suppose qu'à tout moment la masse volumique est uniforme.
On imagine être à une étape intermédiaire caractérisée par un rayon et une masse . Déterminer cette masse, ainsi que son champ gravitationnel.
[2 points]
Déterminer le travail d'un opérateur qui amènerait un surcroît de masse depuis l'infini jusqu'à la surface de cet objet. On définit ce travail par une étape élémentaire (déplacement ):
[2 points]
Cette masse sert à construire l'objet. L'exprimer en fonction de l'accroissement de rayon . Pour simplifier, on suppose ces 2 grandeurs petites, et l'on utilise en conséquence la notation différentielle . Exprimer alors et en fonction de la masse totale finale , des rayons et , et l'accroissement .
[2 points]
En déduire le travail total pour créer le corps, somme de toutes les contributions.
[2 points]
Le milieu interstellaire montre des régions de matière très froide (typiquement 10 K) et très peu dense (quelques particules ), qui contrastent singulièrement avec les étoiles, objets chauds (typiquement en surface, et plusieurs millions de degrés à l'intérieur) et dense (densité particulaire de typiquement ).
Comble du contraste : les étoiles jeunes se situent au sein de ces régions, ou ce qu'il en reste dès lors que le rayonnement de l'étoile parvient à percer.
Un modèle simple permet d'expliquer qu'avec un peu de matière et sans énergie, on peut construire un objet dense et chaud.
Montrer que la contraction d'une masse de gaz conduisant à un corps condensé de rayon donne une température centrale variant comme , d'autant plus élevée que le corps est massif et dense.
On suppose le nuage initialement très peu dense et très froid. Il ne possède ni énergie cinétique (il est trop froid), ni énergie potentielle d'interaction (la matière est beaucoup trop diluée). On résume la situation par une énergie mécanique totale quasi nulle (plus précisément : ces énergies sont initialement totalement négligeables par rapport aux énergies cinétiques et potentielles à venir) :
Dans un état condensé, l'énergie cinétique qui relate l'agitation thermique n'est plus négligeable. Si atomes d'hydrogène sont concernés, l'énergie cinétique (thermique) vaut, à compter de par nucléon :
L'énergie potentielle rend compte de la très énergique interaction gravitationnelle des atomes rassemblés. Cette énergie est négative, car l'interaction gravitationnelle est attractive. On se contente d'un ordre de grandeur, donné par l'analyse dimensionnelle, avec toujours la masse concernée, et le rayon final de l'objet condensé.
L'énergie totale s'exprime alors :
Si l'énergie reste sous forme mécanique, le bilan d'énergie donne, entre les états initial et final :
On en déduit l'ordre de grandeur de la température finale du corps formé par accrétion, ici écrite via l'énergie thermique.
Chaque atome d'hydrogène tombé dans le puits de potentiel stellaire a gagné en énergie thermique ce qu'il a perdu en énergie potentielle.
Le tableau qui suit dont l'ordre de grandeur de la température centrale pour différents objets, et compare l'estimation de cette température et la valeur communément admise suite à une modélisation plus poussée.
objet | M (kg) | R (km) | T estimée | T réelle (K) |
---|---|---|---|---|
Soleil | ||||
Jupiter | ||||
Terre |
On s'aperçoit qu'à partir d'une énergie totale nulle s'est construit un objet condensé, avec donc une énergie d'interaction potentielle gravitationnelle `très négative' (il faudrait dépenser beaucoup d'énergie pour redisperser cet objet), et une énergie cinétique `très positive'.
Remarque : dans ce qui précède, on a négligé toute forme d'énergie autre que mécanique... et cette hypothèse n'est pas tenable. Le corps s'échauffant, il est amené à rayonner. Le théorème du viriel met ceci en musique. Il ne remet pas en cause l'ordre de grandeur établi, mais précise juste les conditions de conservation de l'énergie.
La conservation du moment cinétique et les collisions entre particules conduit à aplatir le système. En effet, par suite des collisions, les composantes de vitesse parallèles au moment cinétique vont peu à peu s'annuler, en gardant une valeur moyenne nulle, quand les vitesses perpendiculaires se thermalisent. Ceci est traité plus en détail à la page consacrée aux disques d'accrétion.
La contraction du nuage l'échauffe en son centre, et donc la proto-étoile se met à rayonner. De l'énergie, initialement sous forme uniquement mécanique, a été convertie en énergie lumineuse.
Par rapport au modèle d'effondrement purement mécanique, il faut tenir compte du rayonnement de la proto-étoile qui s'effondre et s'échauffe. Le théorème du viriel montre que la moitié seulement de l'énergie gagnée par l'effondrement est convertie en énergie thermique, l'autre moitié est directement rayonnée par l'objet condensé qui se réchauffe.
Le modèle étudié précédemment suppose, à juste titre, la conservation de l'énergie, mais à tort que toute cette énergie est sous forme mécanique. Le milieu qui se densifie s'échauffe, et rayonne de l'énergie.
Le théorème du viriel, ici accepté, énonce que l'énergie interne thermique ne représente que la moitié de l'énergie interne gravitationnelle : un bilan énergétique de l'évolution vers un état à l'équilibre hydrostatique implique que la moitié de l'énergie interne est évacuée par radiation.
Lors de la formation d'une étoile, il y a échauffement et obligatoirement perte d'énergie par radiation, à parts égales : .
On peut donc réécrire la loi de conservation de l'énergie :
Avec l'égalité entre les énergies rayonnée et cinétique :
Ceci conduit à une estimation de la température interne de moitié moindre à celle obtenue en omettant l'énergie rayonnée.
La luminosité de l'étoile est reliée au taux de variation de l'énergie rayonnée :
Il s'ensuite que :
De manière plus générale, à tout champ de force correspond une forme particulière du viriel. Pour un champ linéaire (de type ressort), énergies potentielle et cinétique moyennes sont égales. Pour un champ newtonien, elles sont respectivement dans un rapport -2.
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 1 h
Cet exercice a pour but d'établir le théorème du viriel, dans un cas simple. On suppose qu'à tout instant, l'astre, sous forme déjà condensée de rayon , obéit à l'équation d'état du gaz parfait classique. On suppose également qu'il possède la symétrie sphérique. La pression est à l'équilibre hydrostatique.
Dans le cadre du modèle, avec les notations du cours, on écrit l'énergie cinétique comme une intégrale : . Réécrire cette intégrale en fonction de la pression.
[1 points]
L'équilibre hydrostatique énonce que le gradient de la pression évolue comme :
Montrer, à l'aide de cette égalité, que l'énergie gravitationnelle peut s'écrire sous la forme d'une intégrale du gradient de la pression.
[3 points]
Estimer le lien entre et en procédant à l'intégration par parties du terme :
[2 points]
En déduire l'égalité vérifiée entre et .
[2 points]
Difficulté : ☆☆ Temps : 20 min
Le but de cet exercice est d'estimer le rayonnement d'une planète géante encore en train de se contracter. On supposera, dans le cas d'un objet de masse volumique uniforme. L'énergie potentielle est :
Relier la luminosité de l'objet à sa vitesse de contraction.
[2 points]
Quelle puissance rayonne une planète comme Jupiter qui se contracterait de 1 mm/an ? On donne : et . Comparer le résultat à la puissance lumineuse reçue du Soleil par Jupiter, de l'ordre de .
[1 points]
N'est-il pas émouvant de se pencher sur le berceau de jeunes êtres débutant sur la scène de la vie ?
Cette section s'intéresse aux mécanismes qui expliquent la formation des étoiles. Le critère de Jeans fournit la condition d'effondrement d'un nuage. L'estimation du temps de Kelvin-Helmholtz mesure la durée cette phase, pendant laquelle une étoile se forme et commence à rayonner.
Bien des points sont laissés de côté par cette étude, tels la distribution de masse des étoiles juste formées, la formation de systèmes binaires ou multiples (2 étoiles sur 3 sont dans un système multiple), qui insistent sur les mécanismes physiques de base pour expliquer les grandes étapes de la formation stellaire.
Le milieu interstellaire, bien visible sur un image de galaxie, contient des poussières et du gaz concentrés dans un disque étroit marquant le plan moyen de la galaxie. La composante gazeuse est principalement constituée d'hydrogène, l'élément le plus abondant de l'Univers ; ce dernier existe sous forme atomique ou moléculaire. Le gaz interstellaire contient aussi quelques traces d'éléments plus lourds, également sous la forme d'atomes ou de molécules.
La poussière interstellaire, fortement absorbante, correspond à des régions sombres en lumière visible, ou bien brillantes en infrarouge. Elle se présente sous la forme de grains extrêmement petits, d'une taille typique de l'ordre d'une fraction de micron. La composition chimique de ces grains est variée : graphite, silicates, carbonates.
Les nuages moléculaires ont une masse qui peut se chiffrer en millions de masse solaire. De ce fait, ils contiennent une grande partie de la masse du milieu interstellaire. Leur taille, qui peut dépasser 50 pc (150 années de lumière), s'accompagne d'une densité de l'ordre de la centaine de molécules par centimètre cube, pour une température interne de seulement de 10 K environ.
Principalement constitués de gaz et de poussières, ces nuages moléculaires peuvent héberger des étoiles en formation ou bien juste formées.
Les étoiles en formation se retrouvent cachées au sein de leur nuage. Les régions de gaz denses qui hébergent ces nouvelles étoiles apparaissent sombres. On les appelle globules de Bok, du nom de l'astronome qui a imaginé leur rôle. Un globule de Bok représente typiquement une dizaine de masses solaires, concentrée en environ 1 AL.
Le fort rayonnement ultraviolet des étoiles jeunes et chaudes conduit à ioniser le gaz environnant. L'émission est dominée par la raie H de l'hydrogène, à 656.3 nm. Il en découle la couleur rougeâtre caractéristique de ces régions.
Les différents stades d'évolution stellaire se côtoient couramment. Des globules de Bok avoisinent des régions HII, le tout balayé par le rayonnement des étoiles déjà formées.
Distinguer les principales composantes du milieu interstellaire (MIS).
Le milieu interstellaire (MIS), composé essentiellement de gaz (99%) et de poussières (1%), se caractérise, loin des sources stellaires, par des températures plutôt froides par rapport aux étoiles et des densités particulaires très faibles. Mais le MIS est intimement associé aux étoiles, soit qu'il en constitue le cocon au sein de laquelle elles se forment et évoluent, soit qu'il corresponde à de la matière éjectée par une étoile en fin de vie.
La principale source de poussières sont les étoiles géantes rouges, sur la branche asympotique. À ce stade d'évolution, ces étoiles synthétisent des éléments lourds, les expulsent par des vents violents, où ces éléments lourds s'agrègent en poussières.
Les nuages protostellaires et les enveloppes circumstellaires peuvent présenter des différences notables. Le but de cette page n'est pas d'en décrire les géographies complexes, mais au-moins de mettre un peu d'ordre. Les composantes sont présentées par densité croissante.
Cette composante du MIS correspond à des régions froides et peu denses essentiellement composés d'hydrogène atomique (forme neutre HI).
La matière froide et dense y est présente sous forme moléculaire. On y décèle la molécule CO et des poussières, jouant un rôle important dans l'équilibre thermique du nuage.
Aux alentours des étoiles en formation, le gaz est chauffé sous l'action du rayonnement stellaire, et ionisé (forme ionisée HII de l'hydrogène). Les régions HII ne sont pas confinées sous leur propre gravitation, mais en expansion.
hydrogène | densité particulaire | température (K) | |
---|---|---|---|
atomique | HI froid | 100 | |
HI tiède | 8000 | ||
moléculaire | |||
ionisé | HII | 10000 | |
diffus | 10000 | ||
chaud | 500 000 |
Ordre de grandeur de la température et de la densité particulaire.
Les appliquettes ci-jointes décrivent différentes régions du milieu interstellaire.
L'allure d'un nuage dépend de la longueur d'onde d'observation.
L'estimation des masse, taille et densité d'un nuage peut dévoiler qu'il n'est pas à l'équilibre. Sa contraction va conduire à une genèse stellaire.
La formation des étoiles est un phénomène de groupe. Un nuage de matière interstellaire donne naissance à de multiples étoiles. La contraction de ce nuage est un phénomène complexe, dans un milieu hétérogène, turbulent...
À quelles conditions un nuage se condense-t-il ? Le critère de Jeans donne une réponse liant la masse ou le rayon limite du nuage à sa densité particulaire et sa température.
Un nuage s'effondre si, perturbé, son énergie mécanique devient négative :
On en déduit une relation sur la masse limite du nuage, fonction de la température (pour l'agitation cinétique) et de la densité (pour la tendance à la contraction). Une masse supérieure à cette masse limite va conduire à la contraction du nuage.
On suppose le milieu homogène et uniforme, et donc le lien entre masse et rayon est simplement . On en déduit, quand il y a effondrement, l'inégalité sur les énergies cinétique et potentielle :
On poursuit le calcul en ne s'intéressant qu'à la dépendance en fonction des variables (ceci permet d'alléger les calculs, et de s'affranchir des constantes numériques qui ne sont de toutes façons pas correctement estimées dans une approche simplifiée). En substituant à , le cas limite de l'égalité précédente donne une dépendance :
On en déduit la masse limite du nuage, appelée masse de Jeans, qui dépend de la température et de la densité du nuage, au-delà de laquelle un nuage est amené à s'effondrer :
Plus le nuage est chaud, plus il peut être massif avant de s'effondrer : la pression cinétique l'aide à se maintenir. A contrario, plus il est dense, plus la masse de Jeans baisse, en raison d'un potentiel gravitationnel, attractif, croissant avec la masse.
En unité de masse solaire, la masse de Jeans devient :
La limite d'effondrement peut également s'exprimer via le rayon du nuage, toujours en fonction de la température du nuage et de sa densité.
Difficulté : ☆ Temps : 20 min
Exprimer le rayon de Jeans en fonction de la masse de Jeans et de la masse volumique d'un nuage.
[2 points]
En déduire comment le rayon de Jeans varie en fonction de la température et de la densité particulaire.
[2 points]
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
On s'intéresse au nuage Barnard 68, ici vu en infrarouge. Sa température est estimée à 16 K, sa masse à 2 fois la masse du Soleil, pour un diamètre de 12500 UA.
Déterminer la densité particulaire moyenne du nuage (nombre d'atome H par unité de volume).
[2 points]
En déduire que ce nuage est à la limite de stabilité.
[2 points]
On s'intéresse à différents temps caractéristiques d'un nuage de matière protostellaire. Le temps de chute libre mesure la durée caractéristique de l'accrétion d'un nuage ; le temps de Kelvin-Helmholtz mesure la durée maximale pendant laquelle un objet peut rayonner par simple contraction gravitationnelle.
En supposant que le nuage s'effondre sans rencontrer de résistance, le temps de chute libre correspond à la durée d'effondrement sous l'effet de l'autogravitation du nuage. Le nuage parcourt son rayon sous son propre champ gravitationnel en une durée vérifiant :
Pour un corps autogravitant de masse et rayon , l'analyse dimensionnelle impose :
où est la masse volumique moyenne du corps. Comme l'on considère seulement l'interaction gravitationnelle, en négligeant toute résistance, la température du nuage ne joue aucun rôle. En fonction de la densité particulaire, le temps de chute libre s'exprime :
La contraction d'un nuage s'accompagne, d'après le théorème du viriel d'une puissance rayonnée correspondant au taux de variation de l'énergie potentielle d'interaction gravitationnelle :
La phase de luminosité uniquement due à la contraction gravitationnelle peut se poursuivre sur une durée, appelée temps de Kelvin-Helmholtz, définie par le rapport :
En fonction de ce qui précède, on en déduit que cette constante de temps caractéristique s'exprime :
Elle augmente avec la masse (le réservoir d'énergie) et diminue avec la puissance rayonnée (la perte d'énergie).
Pour le Soleil (avec une puissance rayonnée et les masse et rayon actuels) la constante de temps est de l'ordre de 30 millions d'années. Ceci signifie que, par simple contraction gravitationnelle, le Soleil peut rayonner pendant cette durée, sans autre source d'énergie.
Difficulté : ☆☆ Temps : 10 min
Que mesure la constante de temps de Kelvin-Helmholtz ? De quel phénomène important rend-elle compte
[1 points]
A toute échelle dans l'Univers, on observe des objets présentant une morphologie plutôt bidimensionnelle ou bien plutôt sous forme de tridimensionnelle. Cette morphologie dévoile l'histoire du système, avec un rôle important ou non des collisions.
Le processus d'effondrement d'un nuage et de formation stellaire n'échappe pas à cette règle. Le nuage s'aplatit et forme un disque d'accrétion, qui entoure la jeune étoile.
Le plus souvent, le phénomène d'accrétion s'accompagne de l'émission de jets, émis depuis la région centrale et perpendiculairement au plan du disque.
On observe que la distribution des principaux objets du système solaire est plane. Ce plan coïncide avec le plan équatorial du Soleil : il a été défini lors de sa phase d'accrétion. Seuls les objets ayant peu interagi par collisions avec les autres - les comètes - présentent une distribution sphérique.
Expliquer simplement la tendance des systèmes à s'aplatir dans la phase d'accrétion.
Le mécanisme à l'oeuvre résulte de la conservation du moment cinétique.
Suite aux nombreuses collisions, le nuage s'aplatit dans sa dimension parallèle au moment cinétique, pour former un disque perpendiculaire au moment cinétique initial.
Ce n'est finalement pas un hasard si les principaux composants d'un système planétaire se retrouve dans une distribution relativement plane. Seuls les membres ayant le moins participé à l'accrétion, les plus petits, les comètes, gardent une distribution sphérique uniforme.
Une autre conséquence de la conservation du moment cinétique conduit à la créations de jets, collimatés parallèlement perpendiculairement au disque, et donc parallèlement au moment cinétique.
L'aplatissement d'un système suppose l'interaction et l'accrétion de ces composants. Un système qui ne collisionne pas et n'a jamais été en régime collisionnel reste essentiellement sphérique. C'est le cas des amas globulaires, des galaxies elliptiques.
Les collisions conduisent à l'aplatissement du système, par annulation des composantes de vitesse parallèles au moment cinétique.
L'observation d'une concentration d'étoiles bien regroupées laisse à penser que les objets sont gravitationnellement liées. Nées ensemble d'un même nuage interstellaire, elles évoluent ensemble. Il s'agit d'un amas fermé, regroupant un grand nombre d'étoiles avec une symétrie sphérique et une forte densité stellaire piquée au centre de l'amas.
Les étoiles d'un amas ouvert ne présentent pas cette forte densité stellaire. Les étoiles ne sont plus liées et s'éloignent peu à peu les unes des autres.
La formation d'un système double dans un amas peut changer son identité : le système double pouvant phagocyter l'essentiel de l'énergie de liaison gravitationnelle, libérant ainsi les autres membres du groupes.
Les étoiles naissent en groupe. Elles évoluent ensuite chacune selon leur masse. Dans un amas fermé, elles restent proches les unes des autres.
Potentiel gravitationnel, énergie mécanique.
Un nuage donne naissance à plusieurs étoiles : en effet, en raison de la turbulence et des inhomogénéités du nuage initial, des sous-régions plus denses sont apparues. Les conditions très variées de masse, température et densité du nuage initial conduisent à des étoiles aux masses très différentes, et aux amas de tailles très variées également.
Les amas fermés présentent une énergie mécanique totale négative : leurs étoiles, gravitationnellement liées comme l'était le nuage initial, sont amenées à subir un avenir commun. Le fait d'observer une distribution sphérique indique que, malgré la forte densité d'étoiles, les collisions sont très improbables. En effet, un régime collisionnel conduirait à l'aplatissement du disque.
La dénomination 'amas fermé' a une explication physique. La dénomination 'amas globulaire' provient simplement de leur aspect.
Un amas ouvert possède une énergie mécanique totale positive. Cela peut paraître surprenant, vu qu'il est issu d'un nuage qui, pour exister, devait être gravitationnellement lié, donc avec une énergie mécanique totale initiale négative.
En fait, un amas peut devenir ouvert lorsque une part importante de son énergie d'interaction gravitationnelle, négative, est accaparée lors de la formation d'une binaire très serrée. Le reste de l'énergie à distribuer pour le reste de l'amas est alors positif.
En distinguant a priori les 2 étoiles qui vont évoluer en système binaire :
Si le système binaire est serré :
Les composantes de l'amas vont alors peu à peu se quitter. Le mécanisme est complexe, car lié à la dynamique d'un système à N corps. On comprend que, pour former une binaire serrée, les 2 composantes ont besoin d'interagir avec le groupe. Sinon, dans le cadre du système à 2 corps décrit par la mécanique képlérienne, l'orbite des 2 étoiles n'a aucune raison d'évoluer.
Les raisons motivant l'étude des amas stellaires sont très nombreuses :
Difficulté : ☆☆ Temps : 10 min
Pourquoi les amas ouverts sont-ils en moyenne plus jeunes que les amas fermés ?
La phase de formation ne représente qu'une courte étape dans la vie de la plupart des étoiles. Ensuite, l'étoile doit trouver une autre source d'énergie.
Avec une masse stellaire suffisante, de l'ordre du douzième de la masse du Soleil, la fusion de l'hydrogène peut s'amorcer, et l'étoile entre sur la séquence principale.
Le Soleil présente un âge bien plus avancé que le temps de Kelvin-Helmholtz. Il possède une source d'énergie interne qui explique son rayonnement.
Différentes étapes conduisent à la fusion de 4 protons en un noyau d'hélium, ne faisant intervenir que des paires de réactifs à chaque étape élémentaire.
L'étape limitante de la réaction consiste en la fusion de 2 protons vers un noyau de deutérium, avec émission d'un positron, donc un bilan réduit . L'interaction faible mise en jeu induit un très faible taux de réaction.
A plus haute température (car les noyaux impliquées sont plus lourds, donc plus chargés), le cycle CNO peut s'avérer plus rapide que la chaîne proton-proton. Il est à l'oeuvre dans les étoiles massives. Les noyaux C, N et O participent au cycle, mais n'apparaissent pas dans le bilan final, qui reste la transformation de 4 protons en 1 noyau d'hélium.
Définir dans quelles conditions microphysiques la fusion de l'hydrogène va s'amorcer.
Montrer que la fusion nécessite une température élevée, de l'ordre de .
L'examen des constantes de temps dynamiques et de Kelvin Helmholtz a montré que l'effondrement d'un nuage est relativement bref, et que la puissance rayonnée ne va pas durer éternellement.
La réaction qui de 4 protons conduit à un noyau d'hélium présente un bilan de perte de masse de par proton. L'énergie nucléaire disponible, par fusion de l'hydrogène, est donc de , soit 7 MeV, par nucléon, et a priori de pour toute l'étoile.
En fait, seule la région centrale de l'étoile, la plus chaude, permet la fusion. Dans le cas d'une étoile comme le Soleil, seule une masse est concernée.
La durée de vie à ce régime, pour une étoile comme le Soleil, est alors :
L'application numérique, avec la luminosité solaire mesurée aujourd'hui , le taux de conversion par nucléon et la masse concernée donne :
Une réaction chimique, dégageant typiquement 1 eV par nucléon, soit 1 million de fois moins que la fusion de l'hydrogène, conduirait à une durée de vie de seulement.
L'estimation de 10 milliards d'année pour le Soleil est très proche de ce que donne une modélisation plus poussée. Actuellement, avec un âge de 4.56 milliards d'années, le Soleil est à mi-parcours sur la séquence principale.
Au sein d'une étoile, l'hydrogène est totalement ionisé : la matière se présente sous la forme d'un gaz de protons et d'électrons essentiellement. La réaction entre 2 protons nécessite leur rencontre à très courte distance, car l'interaction nucléaire forte n'a qu'une très courte portée, de l'ordre du femtomètre. Ceci nécessite de vaincre la répulsion électrostatique.
La barrière de potentiel pour une distance de 1 fm entre les 2 protons, peut se traduire en température : de l'ordre de . Traduite en masse stellaire, ceci nécessiterait un minimum de 30 fois la masse du Soleil.
Deux phénomènes se conjuguent pour faciliter la fusion :
Ces points sont quantifiés en exercice.
En pratique, la température limite de fusion de l'hydrogène est de l'ordre de 10 millions de Kelvin. Pour des températures plus faibles, seule la fusion du deutérium peut s'amorcer.
La fusion par le cycle pp domine lorsque la température n'excède pas . Au delà de , le cycle CNO est prépondérant.
Plus les noyaux sont lourds, plus leur fusion nécessite une température élevée. En fonction du nombre de charge de l'élément considéré :
Difficulté : ☆☆ Temps : 40 min
Cet exercice a pour but de quantifier, dans un cadre classique, la température minimale qui doit régner au centre d'une étoile pour que s'amorcent les réactions nucléaires. Il se base sur la figure donnant le potentiel d'interaction entre 2 protons.
Mener un bilan d'énergie, pour déterminer l'énergie cinétique minimale conduisant à la fusion.
[1 points]
En déduire l'expression de la température minimale pour que la fusion puisse avoir lieu.
[2 points]
Faire l'application numérique. On donne en unité SI, et . Qu'en pensez-vous ?
[2 points]
Comment s'écrit cette température s'il s'agit de faire fusionner non pas 2 protons, mais 2 noyaux d'une élément de charge .
En déduire que la température de fusion des éléments lourds nécessite une température bien plus élevée que celle pour l'hydrogène.
[1 points]
Difficulté : ☆☆☆ Temps : 60 min
Sans effet tunnel, la fusion de l'hydrogène nécessiterait des températures très élevées (et p.ex. non atteintes dans l'intérieur du Soleil). Cet exercice a pour but de décrire le rôle de l'effet tunnel dans le cadre d'un modèle très simplifié. On note la position d'un proton par rapport à un autre et la quantité de mouvement du proton incident. L'effet tunnel relie les incertitudes sur la position et la quantité de mouvement d'une particule par la relation :
Relier la distance minimale d'approche des 2 protons à la quantité de mouvement incidente, puis à la température du milieu.
[1 points]
Faire l'application numérique dans le cas d'une distance d'approche de 1 fm, nécessaire pour arriver à une interaction forte entre les protons.
[1 points]
Dans le problème étudié, la loi de distribution des vitesses permet de confondre et avec leurs incertitudes. On se place dans ce cadre là pour traiter cette question.
On suppose que le proton incident ne sait pas localiser l'autre proton, avec une incertitude dépendant de sa quantité de mouvement incidente précédemment calculée (notée simplement ).
Déterminer alors cette incertitude de position.
[3 points]
Faire l'application numérique (on donne en unité SI). En déduire que la température du milieu peut être plus basse pour aboutir à la fusion.
[2 points]
La distribution des quantités de mouvement assure qu'il existe une population avec des protons 3 fois plus rapide que la valeur moyenne. En déduire la température minimale pour la fusion.
[1 points]
Définir dans quelles conditions la fusion de l'hydrogène va s'amorcer.
Pression au centre de l'étoile.
La compression gravitationnelle peut être équilibrée par 3 termes de pression :
respectivement pression du gaz de matière chaud, pression de Fermi et présence du gaz de photons.
La compression gravitationnelle au centre de l'objet varie en fonction de sa masse et de son rayon comme :
Lors de la contraction de l'objet, la température centrale varie en fonction du rayon comme :
(avec la masse du proton). Lorsque décroît, la température augmente, et la pression aussi. La température limite d'enclenchement des réactions nucléaires peut-elle être atteinte ?
La pression cinétique présente la même dépendance en masse et rayon que la compression gravitationnelle :
Avec ces variables, la pression de dégénérescence varie elle comme :
Lorsque l'objet se contracte, cette pression augmente plus vite que la compression gravitationnelle. Elle peut donc bloquer la compression, en atteignant un équilibre caractérisé par :
Dans ces conditions, la température atteinte au centre vaut (en éliminant la variable rayon des équations qui précèdent) :
Si la température centrale atteint 10 millions de Kelvin, une étoile est née. Sinon, il s'agit d'un astre dégénéré sans amorçage des réactions nucléaires.
Il est nécessaire d'avoir une masse initiale suffisante pour atteindre une température permettant d'initier la fusion de l'hydrogène. Un modèle précis donne la masse minimale pour la combustion de l'hydrogène :
Entre 13 et 80 , l'objet ne peut brûler que son deutérium : il s'agit alors d'une naine brune.
La pression de radiation varie comme , donc :
à comparer à la compression gravitationnelle .
Si la masse est trop importante, la pression de radiation va conduire à souffler l'étoile. La limite d'équilibre est atteinte lorsque :
Une modélisation précise donne la valeur numérique :
Difficulté : ☆☆ Temps : 30 min
L'astérosismologie, l'étude de la vibration des étoiles, est une branche récente de la physique stellaire qui apporte de nouvelles observables. La description globale d'un spectre d'oscillation introduit deux fréquences caractéristiques et , respectivement appelées grande séparation et fréquence du maximum de signal sismique. Elles dépendent de la masse , du rayon et de la température effective de l'étoile via les définitions :
avec les valeurs solaires m, kg, Hz, Hz, et K.
Ordonner les valeurs de pour deux étoiles de même type spectral mais présentant un champ gravitationnel très différent.
[2 points]
Quelle mesure intéressante apporte , grandeur mesurée à une précision de l'ordre de quelques pourcents ?
[1 points]
Ordonner les valeurs de la grande séparation pour deux étoiles présentant une masse volumique moyenne très différente.
[1 points]
Calculer et pour une géante rouge, de masse égale à la masse du Soleil, de rayon égal à et de température effective 4 800 K.
[1 points]
Montrer que l'on peut déduire de la mesure de , et une estimation des masse et rayon stellaires. Donner ces expressions ; les exprimer en fonction des valeurs solaires.
[2 points]
Énoncer un des intérêts de l'astérosismologie ?
[1 points]
Difficulté : ☆☆ Temps : 5 min
Pourquoi peut-on penser qu'il n'y aura pas de découvertes de nouvelles classes spectrales même si l'on met en service de nouveaux télescopes de sensibilité encore plus grande ?
Estimer quelques dimensionnements des objets sur la séquence principale à partir de la relation masse-luminosité sur séquence principale ().
En faisant de la physique avec les mains, on démontre rapidement que la luminosité d'une étoile est reliée à sa masse par la relation :
La démonstration complète est hors de portée de ce cours, car elle introduit des éléments de transfert radiatif, qui aboutissent à la relation entre masse et rayon stellaires. Notons les étapes principales.
La luminosité d'une étoile, commensurable à une puissance, est égale au quotient de l'énergie interne du gaz de photons à la constante de temps radiative :
L'énergie interne du gaz de photons est proportionnelle au volume stellaire , ainsi qu'à selon la loi de rayonnement du corps noir). La constante de temps radiative mesure le durée d'échappement des photons, qui résulte d'un phénomène stochastique.
On suppose que le libre parcours moyen d'un photon est uniforme dans tout l'intérieur stellaire. Le processus de marche au hasard demande alors, pour parcourir une distance par étapes de longueur élémentaire , un nombre d'étapes variant comme . On en déduit la constante de temps radiative :
Comme le libre parcours est en fait inversement proportionnel à l'encombrement, donc à la masse volumique, on a :
et
Dans les pages précédentes, des éléments de physique simples ont permis de calibrer les masse volumique et pression internes :
ainsi que la relation donnant la température centrale :
La luminosité du corps noir stellaire vérifie donc :
Observationnellement, l'exposant s'avère être 3.3 :
Cette relation, avec un exposant élevé, signifie qu'une étoile massive va être très lumineuse. Son réservoir de matière étant limité, elle évoluera et mourra beaucoup plus vite qu'une étoile moins massive. Les étoiles les plus massives évoluent en une dizaine de millions d'années. En revanche, une étoile très peu massive a une espérance de vie très longue, se chiffrant en dizaines de milliards d'années.
Avec le réservoir d'énergie donnée par la masse, et la luminosité variant comme , la durée de vie stellaire varie comme :
étoile | (ans) | ||
naine de type M | 0.08 | 100 fois l'âge de l'Univers | |
Soleil | 1 | le Soleil est à mi-vie | |
naine de type O | 40 | très court ! |
Ordre de grandeur de la durée de vie d'une étoile en fonction de sa masse.
Différents modèles stellaires ont été synthétisés. La masse, le rayon et la luminosité sont données en unités solaires, la température de corps noir en Kelvin (on remarquera que le modèle correspondant à 1 masse solaire n'a pas un rayon solaire : la série a été déterminée pour des conditions d'âge et de composition différentes de celles de notre Soleil).
A l'aide de l'appliquette, calculer la luminosité de corps noir Lcn, et vérifier qu'elle correspond à la luminosité modélisée.
Calculer ensuite les luminosités, masses et rayons en échelle logarithmique, et vérifier les exposants des relations de proportionnalité entre la luminosité et la masse d'une part, la luminosité et le rayon d'autre part.
Difficulté : ☆☆ Temps : min
L'amplitude des oscillations de type solaire dépendent du rapport , la luminosité donnant la mesure de l'énergie transportée par convection, et la masse mesurant l'inertie de la réponse. Ces deux grandeurs ne peuvent être mesurées qu'indirectement : la mesure de la luminosité dépend de la distance, et la mesure de la masse nécessite un modèle de structure interne.
Montrer que l'amplitude croît avec le type spectral.
[1 points]
Déterminer la dépendance , avec la température effective (déduit du spectre) et le champ gravitationnel (déduit des profils de raies).
[1 points]
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
Le long de la séquence principale, la luminosité d'une étoile varie approximativement comme la puissance 6 de la température, comme le rappelle le diagramme HR ci joint.
Montrer que l'on peut en déduire une relation masse-rayon le long de la séquence principale du type:
[2 points]
Que peut-on en déduire pour le champ gravitationnel d'une étoile de la séquence principale ?
[1 points]
Quels objets d'un champ stellaire sont effectivement des étoiles, et pour quelles raisons ?
Dans les années 1990, des objets présentant une très faible luminosité et un indice de couleur très rouge ont été clairement identifiés comme naines brunes : objet de masse insuffisante pour amorcer la fusion de l'hydrogène mais de masse suffisante pour la fusion de deuterium. Les moyens observationnels actuels permettent de les détecter en grand nombre, par exemple dans un amas. Les modèles de structure interne montrent qu'ils présentent un rayon de l'ordre de celui de Jupiter, pour une température effective de 1000 à 1500 K pour les plus chauds.
La nature du Soleil et des étoiles a été un sujet continu de questionnement au cours de l'histoire :
La question énergétique se pose dès le XVIIIe siècle. Comment le Soleil compense-t-il la perte d'énergie par rayonnement (Herschel, 1795) ? Pour une Terre de 6000 ans (création du monde selon la tradition biblique, ou de quelques millions d'années (Buffon), le mécanisme de Kelvin-Helmholtz convient ; mais lorsque la géologie, par datation des roches terrestres, conduit à un âge supérieur au milliard d'années, les choses se compliquent.
Établir les éléments de définition d'une étoile.
Une étoile passe par une phase adulte, sur la séquence principale, où elle tire son énergie de la fusion de l'hydrogène.
La masse de l'étoile étant apparue comme le paramètre crucial gouvernant sa formation puis son devenir, on récapitule ici comment varient la nature et le rayon d'un objet en fonction de sa masse.
Aux faibles masses (comme celle de la Terre), la matière solide est très peu compressible. La relation masse-rayon d'un simple empilement de masse volumique uniforme donne :
Le rayon croît avec la masse (cas d'une planète de masse inférieure à celle de Jupiter).
Avec l'augmentation de la masse au-dela d’une masse critique proche de la masse de Jupiter, la pression de dégénérescence variant comme l'emporte. L'équilibre de la compression gravitationnelle par la pression de dégénérescence conduit à la relation masse-rayon :
Le rayon de l'objet décroît avec la masse. Ceci n'est bien sûr pas intuitivement évident, mais c'est bien ce que l'on modélise pour les (exo)planètes géantes plus massives que Jupiter.
Pour les étoile de la séquence principale, on a vu :
L'étude à suivre montre l'avenir des étoiles une fois achevée leur vie sur la séquence principale.
Temps : 30 min
Les observations photométriques menées par le satellite CoRoT ont conduit à identifier des populations d'étoiles peu brillantes pour lesquelles peu d'informations sont disponibles. Ici, on travaille avec une estimation de leurs températures effectives et gravités obtenues par suivi spectroscopique au sol. Ces estimations sont compilées dans un graphe (les logarithmes sont calculés pour des gravités exprimées en cm.s-2). Le graphe montre deux populations, que l'on souhaite caractériser.
Déterminer l'expression du champ de gravité de surface d'une étoile de masse et rayon .
Faire l'application numérique pour une étoile comme le Soleil et pour une géante rouge de masse identique, mais rayon . Exprimer les résultats par la valeur .
Positionner les deux types d'objets dans le graphe et en déduire la nature des étoiles observées.
La température effective du Soleil vaut 5777 K. Compter 4800 K pour une géante de
Identifier les deux populations.
Estimer l'ordre de grandeur des plus grandes géantes observées dans l'échantillon.
La mort des étoiles survient lorsque le carburant nucléaire principal, l'hydrogène, fait défaut au centre.
Le stade de géante rouge est atteint par une étoile telle le Soleil en fin de vie. La contraction du noyau, à la recherche d'une source d'énergie autre que la fusion de l'hydrogène, s'accompagne de l'extension de l'enveloppe externe, et de vents stellaires importants, conduisant à l'apparition d'un nuage de poussières circumstellaires.
Une nébuleuse planétaire n'a rien à voir avec une planète, sinon qu'historiquement ce nom a été donnée par confusion observationnelle due à un manque de résolution angulaire.
Une étoile de masse inférieure à 1.5 masse solaire ayant fini de consommer tout son hydrogène, puis son hélium, voit son cœur s'effondrer et se transforme en naine blanche. Les couches externes, expulsées par la pression de radiation, s'étendent autour de l'étoile à une vitesse d'expansion de plusieurs dizaines de kilomètres par seconde. Cette région est ionisée sous l'action des photons ultraviolets émis par l'étoile devenue très chaude ().
Les étoiles les plus massives atteignent le stade de supergéante rouge, telle Bételgeuse. Leur atmosphère, réagissant à la fusion des éléments de plus en plus lourds, atteint des tailles considérables, d'où leur dénomination.
Décrire l'évolution d'une étoile de faible masse (comme le Soleil).
En fin de séquence principale, la plupart des enveloppes stellaires autour du noyau ne sont pas convectives, mais radiatives : l'énergie est évacuée par les photons, sans transport de matière, donc sans mélange. Dès lors, il est inéluctable que, l'hydrogène central arrive à épuisement. L'étoile quitte la séquence principale.
En fait durant cette phase, comme la suivante, l'hydrogène continue à brûler, mais en une fine couche autour du noyau d'hélium.
L'étoile se déplace dans le diagramme HR vers les faibles températures. La baisse de température et l'augmentation du rayon se compensent approximativement : l'évolution a lieu à luminosité quasi constante. C'est la phase de sous-géante.
La rupture de production d'énergie conduit à un déséquilibre de structure, et le noyau d'hélium se contracte pour tenter de retrouver un équilibre. En se contractant, il se réchauffe, et par réaction l'enveloppe extérieure s'étend, et bien sûr la détente s'accompagne d'un refroidissement.
Les étoiles de masse comparable à celle du Soleil voient leur atmosphère se dilater de plusieurs ordres de grandeur (en réponse au cœur d'hélium inerte qui se contracte, et toujours avec une couche d'hydrogène en fusion entre le cœur et l'enveloppe). La luminosité s'accroît considérablement : l'étoile parcourt la branche des géantes rouges.
Durant cette phase, l'étoile redevient entièrement convective, ce qui extrait les éléments lourds produits dans les couches internes vers les couches extérieures. C'est aussi une phase d'instabilité atmosphérique, s'accompagnant au sommet de la branche des géantes d'un fort taux d'éjection de masse, qui peut atteindre par an avec des vitesses d'éjection de l'ordre de 5 à . Cette perte de masse apparaît quand la gravité de surface de l'étoile est devenue très faible : les couches périphériques de l'enveloppe stellaire ne sont plus que très (trop) faiblement liées à l'étoile. L'étoile résiduelle a d'autant plus maigri qu'elle était peu massive au départ, ce qui conduit à des géantes rouges aussi peu massive 0.6 masse solaire après la perte de masse.
Au sommet de la branche des étoiles, les étoiles ont un rayon typiquement entre 100 et 200 fois le rayon solaire, un cœur d'hélium de plus en plus dense et chaud, et une masse allégée.
La contraction du noyau d'hélium conduit à son fort réchauffement. Dès , la fusion de l'hélium peut conduire au carbone, par la réaction bilan : . L'étoile, retrouvant une source d'énergie, retrouve donc une situation d'équilibre. L'apport d'énergie de fusion de l'hélium provoque la dilatation du cœur et l'effondrement de l'enveloppe.
La fusion de l'hélium démarre dans des conditions différentes selon la masse de l'étoile. Une étoile peu massive présente un cœur dégénéré. Cette dégénérescence bloque la fusion de l'hélium, qui ne peut démarrer que dans des conditions brutales, le flash de l'hélium, dès lors qu'une température critique est atteinte. Les étoiles plus massives (de l'ordre de 2 fois la masse du Soleil) ont un cœur plus chaud, non dégénéré, et peuvent commencer la fusion de l'hélium graduellement.
Les étoiles qui brûlent leur hélium central s'accumulent sur le clump, l'extrémité la plus froide de la branche horizontale des géantes. Leur rayon vaut typiquement .
Lorsque l'hélium est épuisé dans le cœur, l'équilibre de l'étoile est perturbé. Sans source d'énergie interne, le cœur se contracte, et donc l'enveloppe recommence à s'étendre. Le mécanisme qui associe le contraction (dilatation) du cœur et la dilatation (contraction) conjointe de l'enveloppe est identique à celui à l'œuvre sur la branche des géantes.
Ce mécanisme de miroir comporte trois ingrédients : un cœur qui produit peu ou pas de l'énergie, une enveloppe essentiellement convective, et à l'interface une couche d'hydrogène en fusion. Si le cœur se contracte, la couche d'hydrogène voit sa température augmenter, et ceci provoque la dilation de l'enveloppe, et réciproquement.
Dans le diagramme HR, la branche asymptotique est parallèle à la branches des géantes rouges, un peu plus chaude. L'avenir de l'étoile dépend de sa masse. La perte de masse est aussi cruciale pour cette phase d'évolution.
La perte de masse pouvant durer jusqu'à un million d'années, ces étoiles de la branche asymptotique s'entourent progressivement d'une enveloppe qui peut atteindre plusieurs masses solaires, et des dimensions importantes, de l'ordre d'une année de lumière, contribuant ainsi à l'enrichissement du milieu interstellaire, avec des éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium.
Si la masse de l'étoile (plus précisément, de ce qu'il en reste, car la perte de masse est importante au sommet de la branche asymptotique) est assez importante, le cœur pourra se contracter, à l'épuisement des éléments les plus légers, pour démarrer la fusion des éléments plus lourds.
La fusion du carbone ensuite conduit au néon, à l'oxygène. Tous les éléments jusqu'au fer peuvent ainsi être produits par fusion dans les étoiles les plus massives : une étoile massive est une usine à éléments lourds.
Si la masse de l'étoile n'est pas trop importante, arrive un moment où la température centrale limitée ne permet plus de trouver de nouvelle source d'énergie. Seule subsiste la pression de dégénérescence des électrons pour soutenir l'étoile. Ses régions internes se contractent jusqu'à former une naine blanche, tandis que les couches externes expulsées par la pression de radiation donnent naissance à une nébuleuse planétaire.
La perte de masse des étoiles géantes rouges est perceptible dans un diagramme rayon-masse obtenu par les données astérosismiques, d'après lesquelles on peut distinguer les étoiles montant la première branche des géantes rouges de celles qui, passées par le sommet de la branche des géantes et l'épisode correspondant de perte de masse, se retrouvent sur le clump et brûlent l'hélium. Alors que les étoiles qui montent la branche ont des masses de 1 à 2 fois la masse du Soleil, celles du clump peuvent avoir des masses plus petites. C'est la signature de la perte de masse.
Evolution d'une supergéante
L'énergie gravitationnelle des étoiles les plus massives leur permet d'aborder la fusion des éléments les plus lourds.
L'examen d'un champ stellaire peut mettre en évidence des objets de très petit rayon mais très chauds, des naines blanches. Le contraste de luminosité avec une étoile de la séquence principale est très marqué.
Caractériser les naines blanches dans l'évolution stellaire : l'état de naine blanche constitue l'étape ultime de l'évolution des étoiles peu massives.
En l'absence de carburant nucléaire, l'hydrogène étant épuisé au centre de l'étoile, le noyau se contracte, pour atteindre une température centrale plus élevée par le processus de Kelvin-Helmholtz. L'étoile atteint le stage de naine blanche : blanche, car très chaude, et naine car réduite par rapport au rayon qu'elle avait sur la séquence principale.
Le rayon d'une naine blanche provient de l'équilibre entre la compression gravitationnelle et la pression de dégénérescence électronique, qui s'écrit :
Le rayon d'une naine blanche devient :
Ce rayon décroît avec la masse ! Pour une étoile de masse solaire, en s'appuyant sur un modèle précis, on trouve que le rayon est de l'ordre de 7000 km (soit environ 1/100 du rayon initial et de l'ordre de grandeur du rayon terrestre).
Dans ces conditions, la masse volumique d'une naine blanche de masse solaire atteint , ce qui représente environ 1 million de fois la masse volumique initiale.
Dans un système double, l'accrétion de la matière du compagnon par une naine blanche donne le phénomène de nova.
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
Déterminer le champ gravitationnel d'une naine blanche de masse et de rayon .
[2 points]
Déterminer sa vitesse de libération.
[2 points]
Lorsque la masse du noyau de l'étoile dépasse , il arrive un stade de l'évolution où la pression de Fermi des électrons ne parvient plus à soutenir l'étoile.
Lorsque la masse d'une naine blanche croît, et donc avec un rayon de plus en plus petit, sa masse volumique et sa température croissent également. Il faut alors considérer les électrons comme relativistes. Leur pression, toujours définie comme flux de quantité de mouvement, devient dans ce cas (avec ) :
On en déduit l'expression de la pression de dégénérescence relativiste.
où représente la charge volumique, et le nombre de masse des atomes en présence.
L'équilibre de l'objet doit être réalisé entre la pression de dégénérescence relativiste et la compression gravitationnelle :
Ces 2 termes présentent la même dépendance en fonction du rayon : contrairement au cas classique, une diminution de rayon ne permet plus à la pression de Fermi de soutenir l'étoile. En revanche, la dépendance en fonction de la masse est en défaveur de la pression de Fermi : si la masse de l'objet devient trop importante, cette pression ne fait plus l'affaire pour soutenir l'étoile.
L'application numérique montre qu'au-delà de , l'étoile n'est plus soutenue. Un calcul plus précise donne pour cette masse limite, dite masse de Chandrasekhar, au-delà de laquelle l'étoile va s'effondrer faute du soutien de la pression de dégénérescence des électrons, la valeur :
Une étoile dont la masse du noyau central est supérieure à cette valeur s'effondre vers une étoile à neutrons.
Un objet simultanément très chaud (plusieurs centaines de milliers de Kelvin, soit bien plus qu'une étoile de la séquence principale) et très peu lumineux ne peut être, d'après la loi de rayonnement du corps noir, qu'extrêmement petit. C'est ainsi qu'ont été identifiées les étoiles à neutrons, rayonnant l'essentiel de leur énergie dans les domaines X et gamma.
Un pulsar (de l'anglais pulsating radio source) correspond à une étoile à neutrons dont on observe le rayonnement électromagnétique modulé par la rotation rapide. La rapidité de la période de rotation observée provient du très petit rayon de l'étoile à neutrons.
Le faisceau du pulsar correspond au rayonnement synchrotron des électrons accélérés le long des lignes de champ magnétique. C'est ce phénomène de pulsar qui a conduit à la découverte des premières étoiles à neutrons.
Décrire simplement cet objet hors du commun qu'est une étoile à neutrons.
L'existence des étoiles à neutrons a été supposée dès l'identification du neutron, comme résidus de supernova.
Au delà de la masse de Chandrasekhar, la pression de Fermi des électrons ne peut plus soutenir l'étoile. La contraction conduit les électrons à flirter intensément avec les protons. L'interaction nucléaire faible est alors sollicitée : elle transforme un proton et un électron en un neutron.
Néanmoins, la réaction de neutronisation :
est impossible au repos, car le bilan de masse ne lui est pas favorable. En effet, l'énergie de masse de l'électron (0.5 MeV) apparaît bien inférieure à la différence d'énergie de masse entre proton et neutron (1.3 MeV).
Néanmoins, lorsque les électrons deviennent relativistes, leur énergie totale peut dépasser ce niveau nécessaire de 1.3 MeV (atteint pour une vitesse de 0.92 c). La réaction de neutronisation devient alors possible. C'est cette condition sur la vitesse des électrons qui se traduit par le seuil de masse correspondant à la masse de Chandrasekhar.
Les neutrons, qui sont aussi des fermions, prennent la relève pour assurer l'équilibre de l'étoile. En effet, comme ils sont beaucoup plus massifs, ils ne sont pas relativistes, et leur pression de Fermi s'exprime comme :
Elle varie donc en fonction du rayon comme . On assiste alors à un nouvel équilibre, atteint pour un rayon bien plus petit que pour une naine blanche, en raison du facteur .
Ce nouvel équilibre se caractérise par un rayon, estimé en km :
Dans ces conditions, la masse volumique atteint des valeurs gigantesques :
On retrouve en fait la masse volumique de la matière nucléaire. L'étoile à neutrons est analogue à une noyau surdimensionné de nombre de masse .
De temps à autre, un point extrêmement brillant apparaît dans une galaxie lointaine. Un noyau stellaire s'effondre.
Chaque supernova sème dans le milieu interstellaire l'essentiel de son enveloppe stellaire.
Le passage d'une naine blanche à une étoile à neutrons s'accompagne d'une débauche d'énergie : une supernova de type II.
La réaction de neutronisation s'accompagne d'un effondrement de l'étoile :
La chute libre de l'objet qui se retrouve hors équilibre se déroule en une durée très brève,
de l'ordre de quelques secondes.
L'énergie mise en jeu lors de l'effondrement est gigantesque ; le rapport des rayons est tellement disproportionné que l'on peut écrire :
Soit une débauche de l'ordre de :
L'essentiel du pic lumineux est émis en un mois. Il s'ensuit qu'une supernova de type II rayonne durant ce laps de temps quasiment autant qu'une galaxie entière.
Une supernova de type I correspond à un autre événement violent, au sein d'une binaire évoluée où l'un des membres (la primaire) a déjà atteint le stade de naine blanche. Lorsque l'étoile secondaire atteint le stade de géante rouge, un violent transfert de masse peut se créer vers la primaire. Si le taux d'accrétion est suffisamment grand, la primaire atteint la masse limite de Chandrasekhar et finit par exploser en fusionnant carbone et oxygène jusqu'à former les éléments du pic du fer. Contrairement à une supernova de type II, aucun débris ne subsiste : la totalité des éléments produits va enrichir le milieu interstellaire.
Supernova | Type I | Type II |
Cause | accrétion | effondrement du cœur |
Magnitude absolue | -19.5 | -18.5 |
Spectre | métaux | hydrogène et continu |
Régions | systèmes stellaires âgés | régions de formation d'étoiles |
Précurseur | naine blanche dans un système binaire | étoile très massive |
Déclenchement | transfert de masse du compagnon | effondrement du cœur stellaire |
Mécanisme | explosion thermonucléaire du cœur carbone/oxygène qui fusionne pour former du fer | onde de choc de rebond de la surface de l'étoile à neutrons |
Résidu | rien | étoile à neutrons ou trou noir |
Débris expulsés | principalement du fer | tous les éléments lourds et beaucoup d'hydrogène |
Distinction entre supernova de type I ou II
Les trous noirs stellaires se cachent mieux que les trous noirs au centre d'une galaxie. De nombreux candidats trous noirs stellaire sont recensés. Leur observation reste difficile, associée en fait à des régions d'émissions très énergétiques, mais cachées car de très petit volume.
Le premier candidat, Cygnus X-1, fut découvert par le satellite Uhuru en lumière X.
Une étoile de masse centrale supérieure à environ 3 fois la masse du Soleil évolue vers le stade trou noir.
Le rayon d'une étoile à neutrons diminuant avec la masse
il s'ensuit une masse volumique et une vitesse de libération énormes. La limite correspond au rayon dit de Schwarzschild
.
Le stade de trou noir est atteint : le rayonnement est piégé par le champ gravitationnel. Un trou noir se signale alors par le formidable gradient de champ gravitationnel qu'il induit dans son entourage.
Pour arriver au stage de trou noir stellaire, une étoile doit au-moins posséder un noyau de masse centrale supérieure à 3 masses solaires. Ceci correspond à une masse progénitrice initialement bien plus élevée (), mais diminuée des pertes par vent stellaire.
Les étoiles les plus massives quittent la séquence principale alors même qu'elles ne sont pas sorties du nuage de matière interstellaire qui les a créées.
Un spectre stellaire montre une abondance de raies, avec la signature chimique de tous les éléments de la classification périodique. Ces éléments ont été pour l'essentiel créés lors de l'évolution des étoiles les plus massives, qui les essaiment sous l'influence d'un fort vent stellaire accéléré par la pression de radiation.
Un exemple d'étoiles avec fort vent stellaire est la classe des étoiles de Wolf-Rayet, de type spectral O, très chaudes. L'intense pression radiative souffle leur enveloppe d'hydrogène et génère une perte de masse importante. L'enveloppe très chaude d'une Wolf-Rayet produit un spectre en émission. La diversité des vitesses des couches sondées donne des raies très élargies par effet Doppler-Fizeau.
Aperçu sur les réactions nucléaires à l'oeuvre dans une étoile très massive.
Les hautes températures rencontrées durant les phases énergétiques de la fin de vie des étoiles les plus massives permettent la fusion des éléments jusqu'au fer. Ainsi, la synthèse triple conduit, à partir de 3 noyaux d'hélium, à un noyau de carbone.
La température d'ignition augmente avec le nombre de charge des réactifs de la fusion. En revanche, les réactions sont de moins en moins exothermiques, jusqu'au fer.
Etape | Température (K) | Masse volumique (kg/m3) | Durée |
---|---|---|---|
Fusion H | 5000 | ans | |
Fusion He | ans | ||
Fusion C | 600 ans | ||
Fusion O | 6 mois | ||
Fusion Si | 1 jour | ||
Effondrement du cœur | 1/4 s |
Les étapes de fusion sont de plus en plus courtes, et à forte température.
Au delà du fer (Z=26, A =56), le bilan des énergies de liaison entre nucléons est défavorable : d'exothermique, la fusion devient endothermique. La forte stabilité du noyau du fer conduit à son pic d'abondance.
Les éléments plus lourds que le fer résultent de phénomène d'addition de neutrons, transmuant des noyaux déjà massifs en éléments encore plus massifs (plomb, or, jusqu'à l'uranium). La lenteur du processus, et les conditions thermodynamiques défavorables, expliquent la faible abondance relative de ces éléments plus lourds que le fer.
La pression de radiation générée par les températures élevées conduit à un fort vent stellaire, qui souffle l'enveloppe extérieur (comme pour les étoiles Wolf-Rayet par exemple), et donc conduit à essaimer les matériaux lourds synthétisés dans la forge stellaire. Peu à peu, l'Univers s'enrichit en éléments plus lourds que l'hydrogène et l'hélium créés lors du big-bang.
Les sections précédentes ont décrit les processus physiques à l'oeuvre au sein des étoiles au cours de leur évolution. Celle-ci présente des résultats issus de modélisations numériques détaillées, et s'intéresse à l'évolution des étoiles de différentes masses dans le diagramme HR.
Lorsqu'une étoile naît à partir de l'effondrement gravitationnel d'un nuage de gaz et que les premières réactions nucléaires démarrent en son coeur et fournissent son processus de rayonnement, elle se retrouve très rapidement sur la séquence principale.
On décrit alors l'étoile comme un système en équilibre entre la gravitation (force d'attraction en direction du centre de l'étoile) et la pression du gaz et du rayonnement (qui pousse vers l'extérieur). Plus l'étoile est massive, plus elle est chaude et lumineuse (en haut à gauche du diagramme), et plus elle est petite, plus elle se trouve au contraire dans la partie basse, sur la droite du diagramme.
Pour des étoiles de masse inférieure à la moitié de la masse du Soleil, également appelées naines froides, il n'y a pas de fusion d'éléments plus lourds après la fusion de l'hydrogène. La durée de vie de ces étoiles sur la séquence principale est supérieure à l'âge actuel de l'Univers (environ 14 milliards d'années). Les modèles d'évolution stellaire prévoient que ces étoiles finissent en naines blanches d'hélium... mais il est encore trop tôt pour en observer.
Entre 0,5 et 7 masses solaires, seuls l'hydrogène puis l'hélium vont pouvoir fusionner dans l'étoile. Sur la séquence principale, il y aura d'abord fusion de l'hydrogène dans le coeur. Puis l'hydrogène va fusionner dans une couche autour du coeur d'hélium. L'enveloppe de l'étoile se dilate et refroidit : l'étoile devient une géante rouge. La diminution de la température est suffisamment compensée par l'augmentation simultanée du rayon pour faire croître la luminosité. L'étoile monte dans le diagramme HR.
La fusion de l'hélium du coeur peut alors démarrer. L'étoile se recontracte. La fusion de l'hélium va alors produire du carbone et de l'oxygène d'abord dans le coeur. L'étoile redescend dans le diagramme HR. La fusion du carbone nécessite une température centrale d'environ , non atteinte pour ces masses intermédiaires.
L'étoile finit en nébuleuse planétaire avec formation au centre d'une naine blanche de carbone et d'oxygène.
À partir de la séquence principale, les éléments de plus en plus massifs fusionnent au coeur de l'étoile. Les éléments moins massifs continuent de fusionner en couches, enrichissant les couches plus profondes en produits de fusion. De forts vents stellaires sont observés.
Lorsque le noyau de fer dépasse la masse limite de Chandrasekhar, il s'effondre. Le vide créé aspire la matière de l'étoile qui rebondit et crée une onde de choc qui expulse violemment toutes les couches externes : c'est une supernova de type II. Le résidu du coeur de fer effondré forme une étoile à neutrons ou un trou noir selon sa masse.
La rapidité de l'évolution et des différentes phases de fusion nucléaire dépend essentiellement de sa masse et de sa composition chimique initiale. Ainsi une étoile de 1 masse solaire passera environ 10 milliards d'années sur la séquence principale, contre 20 à 30 milliards d'années pour une étoile d'un dixième de masse solaire, et seulement quelques millions d'années pour une étoile très massive de 50 masses solaires.
Masse initiale (en unité de masse solaire) | Fusion | Evolution | Stade final |
D | Naine brune, et non étoile | Naine brune | |
0.08 - 0.5 | H | Evolution très lente, sur une durée de vie supérieure à l'âge de l'Univers | Naine blanche d'hélium (?) |
0.5 - 7 | H, puis He | Fin en nébuleuse planétaire | Naine blanche C, O |
8 - 25 | H, puis He, puis C et O | Fusion de H sur la séquence principale puis fusion He, C, O... lors de la phase de supergéante rouge. Structure en couche avec un coeur de fer entouré d'éléments de plus en plus légers en train de fusionner | Supernova de type II, puis étoile à neutrons |
25+ | idem | idem | Supernova de type II, puis trou noir |
Récapitulatif de l'évolution stellaire.
L'appliquette ci-jointe décrit les étapes de l'évolution d'une étoile en fonction de sa masse : séquence principale de l'âge 0 à la contraction du noyau d'hélium, stade géante rouge...
Le trajet d'évolution d'une étoile dans le diagramme HR dépend intimement de sa masse. Plusieurs cas sont représentés, pour diverses masses (unité = masse solaire) : 0.8, 1.5, 2, 4, 7, 25 .
L'échelle de temps, adaptée à chaque cas en fonction de la rapidité de l'évolution, n'est pas linéaire. Les étoiles, sauf les plus massives, vont longtemps stationner sur la séquence principale, puis plus rapidement évoluer vers les stades ultimes lorsque la réserve d'énergie s'épuise.
Difficulté : ☆ Temps : 15 min
Le satellite CoRoT observe différents champs stellaires. Une modélisation des cibles conduit aux histogrammes de leur température effective et de leur champ de gravité de surface (traduit par la valeur (avec en cm s).
Rappeler comment sont déterminées observationnellement les paramètres considérés.
[2 points]
Identifier les 2 populations stellaires qui dominent les observations.
[2 points]
On s'intéresse au pic principal de la distribution. Expliquer les raisons de la décroissance aux plus faibles et plus fortes températures.
[2 points]
Les étoiles d'un amas, nées simultanément, évoluent différentiellement selon leur masse. Les courbes isochrones (de même âge) le montrent clairement : les plus massives atteignent très rapidement leur stade ultime, et donc quittent rapidement la séquence principale, quand les moins massives y restent sur une durée plus longue que l'âge actuel de l'Univers. Un amas âgé ne contiendra donc pas d'étoiles jeunes, contrairement à un amas jeune.
L'allure du diagramme HR d'un amas renseigne donc sur son âge. L'absence d'étoiles bleues et chaudes signe un âge avancé.
Les étoiles d'un amas ayant le même âge. Par ailleurs elles évoluent en fonction de leur masse. L'étude de la population des amas permet la détermination de leur âge.
Au cours de leur évolution, les amas se dépeuplent des étoiles les plus massives. Il s'ensuit que le diagramme HR d'un amas âgé montre une séquence principale uniquement peuplée d'étoiles froides, et de géantes rouges : plus un amas est âgé, plus il est dépeuplé en étoiles chaudes.
Les étoiles d'un amas, nées simultanément, évoluent différentiellement selon leur masse. Les plus massives atteignent très rapidement leur stade ultime, quand les moins massives ne quittent pas la séquence principale.
Voir les simulations proposées à la page.
pages_spectres-stellaires/spectres-stellaires-sexercer.html
pages_raies-hydrogene/raies-hydrogene-sexercer.html
pages_absorbant/absorbant-sexercer.html
pages_loi-de-wien/loi-de-wien-sexercer.html
pages_temperature-couleur/temperature-couleur-sexercer.html
pages_flux-noir/flux-noir-sexercer.html
pages_magnitude-apparente/magnitude-apparente-sexercer.html
pages_magnitude-absolue/magnitude-absolue-sexercer.html
pages_effet-doppler/effet-doppler-sexercer.html
pages_effet-doppler-raie/effet-doppler-raie-sexercer.html
pages_type-spectral/type-spectral-sexercer.html
pages_classe-de-luminosite/classe-de-luminosite-sexercer.html
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pages_milieu-interstellaire/milieu-interstellaire-sexercer.html
pages_critere-jeans/critere-jeans-sexercer.html
pages_temps-evolution/temps-evolution-sexercer.html
pages_spectroscopie/spectres-stellaires-sevaluer.html
Les limites en longueurs d'onde des couleurs du spectre d'une lumière blanche sont les suivantes, en nm: Violet : 400-424 ; Bleu : 424-491 ; Vert : 491-575 ; Jaune:575-585 ; Orange : 585-647 ; Rouge : 647-700.
Aller prendre l'air le soir en ville, dans un coin avec éclairage public.
Pour le spectre d'émission... recommencer la balade de nuit.
Demander aux spectres et autres fantômes rencontrés durant vos précédentes balades nocturnes.
pages_spectroscopie/modele-bohr-sexercer.html
Il suffit d'utiliser la relation :
où E0=13,6 eV
Pour le premier niveau n=1 d'où .
Pour le deuxième niveau n=2 d'où
Pour le troisième niveau n=3 d'où
Pour le quatrième niveau on a n=4 d'où
Le diagramme des niveaux d'énergie est le suivant:
pages_spectroscopie/modele-bohr-sexercer.html
1eV = 1,6.10-19J
pages_spectroscopie/modele-bohr-sevaluer.html
c=3.108ms-1.
pages_spectroscopie/raies-hydrogene-sexercer.html
L'expression suivante vous sera utile :
où n est l'état final c'est-à-dire 1 pour les raies de Lyman, 2 pour les raies de Balmer et 3 pour les raies de Paschen; m étant l'état initial (pour Lyman la première raie m = 2 et la dernière raie m = ∞).
Pour la série de Lyman :
Pour la série de Balmer :
Pour la série de Paschen:
pages_corps-noir/spectre-corps-noir-sexercer.html
La relation entre fréquence et longueur d'onde du rayonnement s'écrit :
La relation entre et donne celle entre les intervalles spectraux et , par différentiation.
La relation entre fréquence et longueur d'onde du rayonnement s'exprime : . On en déduit :
Le signe négatif rappelle que les échelles en longueur d'onde et fréquence sont inversées. Par la suite, avec une définition adéquate des bornes de l'intervalle, on écrit :
La luminance correspond à la luminance spectrale intégrée sur un intervalle spectral
La conservation de l'énergie conduit à égaler les expressions trouvées pour la luminance, fonction de ou .
Rappel
La luminance, intégrée sur l'intervalle spectral, s'écrit donc de 2 façons différentes, qui doivent rendre compte de la même énergie dans l'intervalle spectral considéré :
d'où
La correspondance est établie.
pages_corps-noir/flux-noir-sexercer.html
Voir la définition de la puissance rayonnée par un corps noir sphérique de rayon et de température
La puissance du corps noir étant proportionnelle à et , il sort simplement :
Il s'agit d'une simple application de la question précédente
L'égalité des luminosités se traduit par :
On en déduit :
L'application numérique de la question précédente donne
Le diagramme est en échelle log-log. Plutôt que de représenter les valeurs de température 1000, 10000 K par les logarithmes décimaux 3 et 4 selon une échelle linéaire, il présente 1000 et 10000 en échelle logarithmique.
Avec une telle échelle, une loi de puissance se traduit linéairement par
Une ligne iso-rayon relie dans le diagramme des étoiles de températures et luminosités variables, mais rayons identiques.
On s'intéresse à la ligne iso-rayon de rayon solaire. Elle est caractérisée par l'équation reliant température et luminosité s'exprimant :
L'exposant 4 se traduit par une pente de 4 dans le diagramme log-log. La droite de pente 4 relie par exemple les points et . Attention : la pente apparaît négative car l'axe des températures est orienté vers la gauche dans le diagramme HR usuel.
L'application de l'expression donnant la luminosité
conduit, pour la géante rouge, à :
et pour la naine blanche :
pages_corps-noir/flux-noir-sevaluer.html
L'approximation des petits angles est amplement justifiée.
pages_corps-noir/temperature-effective-sexercer.html
Faire un schéma, et estimer la surface interceptée par la planète
Au niveau de la planète, le flux stellaire est dilué sur une sphère de surface . La section occultée par la planète, avec , correspond à celle d'un disque de surface .
Le rapport de ces 2 aires vaut :
d'où le résultat proposé.
Calculette !
Les applications numériques donnent :
Objet | (UA) | (km) | |
Jupiter | 5.2 | 71000 | |
Terre | 1 | 6400 |
L'énergie se conserve !
La conservation de l'énergie impose
Toute l'énergie reçue sera rerayonnée, soit directement, soit après thermalisation. D'après la définition de l'albédo, il s'ensuit le partage :
Aucun calcul à mener !
Le rayonnement directement réfléchi correspond au rayonnement solaire. Sa température de corps noir est donc .
Associer au rayonnement de type corps noir .
Le rayonnement thermique de la planète correspond, par hypothèse, à un rayonnement de corps noir de température .
Il vérifie :
Par ailleurs :
On en déduit :
D'où le résultat à démontrer :
Re-calculette !
L'application numérique donne environ 1000 K.
Aller voir la loi de Wien
La loi de Wien donne :
On en déduit que le maximum de rayonnement se situe aux alentours de .
pages_corps-noir/spectres-thermiques-sexercer.html
Ce n'est qu'une application numérique !
L'énergie thermique est :
L'énergie d'un photon vaut .
L'inégalité stricte demandée est bien vérifiée.
On rappelle le développement limité : , pour petit.
Avec l'approximation , valide vu l'hypothèse posée, on trouve :
Faire le lien entre les termes de l'étendue de faisceau et les termes énergétiques.
Intégrer simultanément la densité spectrale de luminance sur la surface collectrice , et sur tout l'angle solide , avec la propriété admise : .
La densité spectrale de luminance vaut :
Intégrée sur la variable de surface et celle d'angle solide , on trouve, avec , une puissance monochromatique :
Il ne reste plus qu'à intégrer sur l'intervalle spectral, sans oublier qu'une seule des deux polarisations est visible.
L'antenne n'est sensible qu'à une seule direction du champ électrique : la moitié de l'énergie est donc perdue. En supposant la densité spectrale de puissance uniforme sur l'intervalle de fréquence, on trouve une puissance :
Cette valeur apparaît directement proportionnelle à la largeur de l'intervalle spectral, fixée par la détection, et à la température de la source.
C'est pourquoi les radioastronomes définissent la puissance reçue par une température. Cette température correspond directement à celle du corps s'il rayonne comme un corps noir. Mais, toute énergie devenant ainsi une température (température de bruit du détecteur, ou de température d'antenne) par une simple règle de proportionnalité, cette température ne peut pas être considérée, dans la plupart des cas, comme une température thermodynamique.
pages_luminosite/magnitude-apparente-sexercer.html
est une puissance et une puissance surfacique
La luminosité est uniformément répartie sur la sphère de rayon :
Calcul de :
Comme une parallaxe de 1" correspond à une distance de 1 pc, alors une étoile ayant une parallaxe de 0.76" est à une distance de 1.3 pc, soit .
Calcul de :
pages_luminosite/magnitude-apparente-sexercer.html
Définition magnitude apparente d'une étoile.
La magnitude apparente s'écrit :
où est l'éclairement apparent de référence.
Revoir la définition de la magnitude apparente d'une étoile.
Objet A | Objet B | Rapport des éclairements apparents () |
---|---|---|
Soleil | Jupiter | |
étoile = 6 | ||
limite de détection | ||
Jupiter | étoile = 6 | |
étoile = 6 | Limite de détection |
pages_luminosite/magnitude-apparente-sexercer.html
Par définition, l'éclairement découle de la luminosité :
Par définition, l'éclairement découle de la luminosité :
La définition de la magnitude, , conduit à :
D'où la luminosité :
On applique la définition, avec le flux identiquement égal à .
L'application numérique donne :
6 cm | 11 |
60 cm | 16 |
6 m | 21 |
(mais un télescope de 6 m n'est pas conçu pour se rincer l'oeil).
Pour qu'une étoile soit visible, il faut que suffisamment de photons émis par celle-ci arrivent à l'observateur pendant un laps de temps. Pour voir des objets peu lumineux, il est alors nécessaire d'augmenter le temps de pose des instruments de mesure.
pages_luminosite/magnitude-apparente-sexercer.html
Revoir le cours, et la définition de la magnitude absolue.
Par définition de la magnitude absolue :
Le volume d'une sphère de rayon est... allons, un petit effort
...
Le volume de la sphère de rayon multiplié par la densité stellaire donne le nombre d'étoiles :
Eliminer la variable des équations précédentes
D'après ce qui précède, le rayon , exprimé en parsec, s'exprime en fonction des magnitudes par
De et , il sort immédiatement :
Il s'agit pour de vérifier :
Le facteur s'identifie à , nombre d'étoiles de magnitude inférieure à . Si l'on se réfère au tableau, recensant les objets les plus brillants, l'ordre de grandeur est correct.
pages_luminosite/magnitude-couleur-sexercer.html
L'oeil est sensible à la lumière... visible, du bleu au rouge. La réponse est maximale dans les couleurs verte et jaune, faible dans le rouge et le bleu. Les données du tableau Apprendre doivent être adaptées. Pour tenir compte du fait que l'oeil a un domaine de réception plus large que l'intervalle spectral dans la bande photométrique standard V, on prendra un intervalle équivalent de largeur .
Dans le domaine visible, par définition, la relation entre magnitude et éclairement monochromatique s'écrit :
On a la même relation avec l'éclairement (intégré sur la bande spectrale) :
La valeur de l'éclairement de référence se calcule par:
La réponse de l'oeil humain couvre un intervalle de presque 400 nm, mais avec une très faible réponse dans le bleu et le rouge ; ceci justifie la valeur de 127 nm introduite ici.
Le calcul de l'éclairement devient alors simplement :
Il en découle la puissance :
Energie d'un photon de longueur d'onde :
où est la constante de Planck , et la célérité de la lumière dans le vide.
L'énergie reçue pendant de seconde vaut :
L'énergie d'un photon de longueur d'onde étant:
On en déduit le nombre de photons correspond à cette énergie intégrée pendant de seconde sur la rétine :
pages_luminosite/magnitude-couleur-sevaluer.html
Voir le cours.
L'unité de l'éclairement monochromatique permet d'imaginer le résultat.
L'énergie d'un photon vaut .
Se prendre par la main et se lancer dans l'application numérique.
pages_luminosite/magnitude-absolue-sexercer.html
Définition de la magnitude absolue
La magnitude absolue est la magnitude conventionnelle qu'aurait l'étoile si sa distance était égale à 10 pc :
et est le module de distance de l'étoile.
Rappel :
L'application du résultat précédent conduit à :
Revenir aux définitions
Magnitude du Soleil s'il était à une distance de 1.33 pc de la Terre :
Magnitude du Soleil s'il était à une distance de 8 kpc de la Terre :
La magnitude d'une étoile vue à une distance peut s'exprimer ainsi :
La distance limite à laquelle une étoile de type solaire reste visible à l'oeil nu est :
ce qui reste dans l'environnement très proche du Soleil.
pages_luminosite/photometrie-energetique-sexercer.html
Identifier pour chaque unité la dépendance spectrale en .
Les solutions sont données en tableau :
Grandeur | Définition | Unité | Remarque |
---|---|---|---|
Puissance, luminosité | Puissance | W | pas de changement ! |
Eclairement, flux | Puissance par unité de surface normale à la propagation | Non plus | |
Eclairement monochromatique | Puissance par unité de surface et par unité spectrale | ||
Intensité, luminance monochromatique | Puissance transportée par unité spectrale, par unité d'angle solide, et par unité d'élément de surface |
pages_fizeau/effet-doppler-sexercer.html
Quelle composante de la vitesse est sensible à l'effet Doppler ?
L'effet Doppler trace les modulations de vitesse radiale. Au limbe, par projection, la vitesse sismique radiale est nulle.
pages_fizeau/effet-doppler-vitesse-sexercer.html
Revoir la page de cours reliant à ... allez, on est sympa :
L'application de la définition :
donne et .
L'application numérique donne simplement :
pages_fizeau/effet-doppler-vitesse-sexercer.html
Appliquer d'abord la loi de déplacement de Wien
L'application de la loi de Wien donne une variation de l'émission maximale du corps noir cosmologique dans le rapport inverse des températures.
La température ayant diminué d'un facteur 1000, la longueur d'onde a augmenté d'un facteur 1000. On en déduit le décalage spectral :
Application directe du cours
L'application de la définition :
donne, en développant :
Comme , le développement limité conduit à :
D'où l'application numérique , ce qui est très rapide !
pages_fizeau/effet-doppler-vitesse-sexercer.html
Procéder par règle de 3, avec l'outil proposé.
Les raies sont repérées aux positions (en pixel) : 132, 178, 253
Les intervalles spectraux, respectivement de 2100 et 5500 pm entre les raies 1 et 2 puis 1 et 3, correspondent à une mesure de 46 et 121 pixels.
La conversion et donc de l'ordre de l'ordre de 45.5 pm/px.
Application directe du cours
A 582 nm, un décalage de 45.5 pm représente une vitesse telle que :
Soit environ .
Les décalages spectraux mesurent respectivement, en pixels :
-10, +3, +14, -6.
D'où les décalages en vitesse de -230, 70, 330, -140 km/s
pages_fizeau/effet-doppler-raie-sexercer.html
L'onde radio parcourt le vide à la célérité de la lumière. Attention au doublement de la distance par aller-retour.
Un trajet de 616.125 s correspond à une distance aller-retour de , soit 0.616 UA. On en déduit que Mercure est très proche de la ligne Soleil-Terre, à une distance minimale d'approche de la Terre.
Dans ces conditions, Mercure est trop proche du Soleil pour être observé en lumière visible.
Faire un schéma
Un point possède une vitesse de rotation
La vitesse d'entraînement rotationnel vérifie :
avec la rotation angulaire.
Soit, pour un point de coordonnées cartésiennes (avec bien sûr :
La projection radiale est la composante selon , càd
Faire un schéma, avec les axes indiqués.
S'inspirer de l'animation sondage rotationnel . Dans les applications numériques, ne pas oublie un facteur 2 temporel (aller-retour de l'onde) ou fréquentiel (double décalage Doppler à l'absorption et à la réémission de l'onde)
La région de la surface hermienne contribuant au début du signal d'écho est le point le plus proche de la Terre : le point subterrestre. La fin correspond aux dernières régions touchées : au limbe.
La durée totale théorique de l'écho correspond à l'intervalle de temps pour parcourir radialement la planète du point subterrestre au limbe, càd parcourir son rayon :
Les lignes d'iso-retard sur la carte de Mercure [] sont des lignes à coordonnée fixée. Analytiquement, à la surface de la planète et dans le plan du ciel , l'équation
représente un cercle.
L'élargissement Doppler extrêmal est atteint au limbe, où l'entraînement rotationnel est le plus fort. Les lignes d'iso-fréquence correspondent aux lignes isovitesses : ce sont des droites parallèles à l'axe de rotation.
Pour un point de Mercure de coordonnées , le retard de l'écho et son décalage spectral vérifient :
Les valeurs extrêmes du délai et du décalage sont :
en ayant posé . On en déduit, pour un point du plan équatorial () :
En éliminant la variable , il sort la relation demandée :
Etudier les conditions de réflexion de l'onde, en supposant valide l'optique géométrique.
Montrer que les dates effectives d'observations vérifient , et en tirer les conséquences.
Pour calculer avec l'appliquette, la relation entre et se traduit par : = (B1/5.73) * sqrt(16.1 / (2*A1)), à faire calculer en ayant sélectionné la case C1
Le retard maximal théorique est bien plus long que celui enregistré. Le désaccord s'interprète par l'absence de signal réfléchi dans les régions proches du limbe.
Les lois de l'optique géométrique permettent d'interpréter les variations temporelles d'intensité du signal : la réflexion renvoie de moins en moins d'énergie vers la Terre dès lors que le signal s'éloigne du point subterrestre. Et donc, les données présentant un grand retard par rapport au point subterrestre ne pas exploitables.
Les dates effectives d'observations vérifient alors . Il s'ensuit que la relation entre et se simplifie en
en ayant procédé au développement limité : . Il en sort l'estimation de :
A l'aide de l'appliquette, on trouve de l'ordre de 1.65, voisin de 5/3. .
La rotation propre de Mercure est en résonance avec la révolution autour du Soleil. Mais elle est ici mesurée dans le référentiel tournant : la rotation propre sidérale découle du changement de référentiel, ici mesurée avec pour unité la révolution sidérale :
La rotation sidérale propre est plus lente que la révolution sidérale, est dans un rapport 3/2.
La diffraction conduit à un lobe d'antenne de taille angulaire commensurable .
Pour le flux réfléchi : proposer un modèle simple pour les conditions de réflexion au point subterrestre.
La diffraction conduit à un lobe d'antenne de taille angulaire . En regard, Mercure intercepte une fraction angulaire . La fraction du flux total intercepté par la planète est de l'ordre du rapport du carré de ces tailles angulaires, soit .
pages_signatures-spectrales/signature-spectrale-sevaluer.html
Ce n'est qu'un peu de cinématique.
On peut s'en sortir par simple analyse dimensionnelle.
A partir de , déterminer le volume moyen offert à un atome, et l'exprimer en fonction de et .
Il suffit de se servir des résultats précédents exprimant en fonction des autres paramètres.
Le type spectral étant fixé, la température effective est également fixée.
pages_classification-spectrale/classe-de-luminosite-sevaluer.html
S'intéresser aux raies de l'hydrogène
S'intéresser à la largeur des raies de l'hydrogène
S'intéresser aux raies du fer et du silicium.
pages_physique-evolution/pression-centrale-sexercer.html
Pour cette distribution sphérique :
Par application de la définition de la masse totale :
Si , alors :
D'où l'expression demandée :
Pour des calculs plus simples, on écrit :
Par définition :
De l'expression de la masse totale trouvée précédemment, on peut déduire de la même façon :
(seule la borne d'intégration supérieure a changé). On en déduit :
Ensuite, la définition du champ gravitationnel donne :
Il semble nécessaire d'avoir un exposant , afin d'éviter que le champ ne diverge au centre.
Mener le calcul, du centre vers la surface :
On cherche à intégrer la pression du centre vers la surface :
On suppose la pression de surface totalement négligeable. Il reste alors, en fonction de ce qui précède :
L'expression du champ a conduit à la restriction ; dans ce cas, la contribution en 0 ne diverge pas, et l'on trouve :
Traduire l'uniformité de la masse volumique sur l'exposant .
Est-il normal de retrouver ?
Retrouver est logique : l'analyse dimensionnelle permet cette seule écriture de la pression en fonction des 3 grandeurs reliées au problème gravitationnel .
Si la masse volumique est uniforme, c'est à dire si , on trouve :
Si la masse volumique pointe vers le centre, c'est àdire , on voit que la constante de proportionnalité devient de plus en plus grande. C'est ce que l'on a vu dans la partie cours, dans le cas du Soleil.
pages_physique-evolution/pression-centrale-sexercer.html
Le champ gravitationnel vaut .
Monter d'une hauteur la masse considérée coûte en énergie, dans le champ supposé uniforme :
Comparer les énergies en jeu.
L'énergie gravitationnelle comparée à l'énergie de fusion montre que la dépense énergétique peut faire fondre la base si , et donc si :
AN:
A un facteur 3 près, ça semble se tenir.
Ne pas se laisser désarçonner par les hypothèses, qui restent en ordre de grandeur très convenables.
L'égalité dans le cas limite, , et la définition de la masse pour une masse volumique uniforme conduisent à :
soit
AN : de l'ordre de 550 km. Avec une taille inférieure, un objet sera patatoïdal ; au-delà, il tend vers une forme sphérique.
pages_physique-evolution/pressions-sexercer.html
La relation de Heisenberg s'écrit, en notant et les incertitudes respectives.
Pour la suite, on considèrera le cas
Faire le lien entre la densité particulaire et le volume moyen par particule.
S'intéresser à l'encombrement au sein du gaz, en estimant qu'une particule occupe un volume de l'ordre de .
Une densité particulaire correspond à un volume par particule . Ce volume par particule est lui-même de l'ordre de . On en déduit :
La distribution de vitesse maxwellienne varie comme avec
Faire un schéma.
L'examen de la figure montre que vitesse moyenne et écart-type sont du même ordre de grandeur. On confond donc et .
Pour un gaz classique : .
Éliminer des relations précédentes les variables de quantité de mouvement et de position au profit de la densité particulaire.
Pour un gaz classique, la quantité de mouvement s'écrit .
De et on tire :
Puis
Comparer les masses en jeu.
Comme le rapport des masses entre le proton et l'électron vaut 2000, s'il y a des électrons, la pression électronique domine largement.
Se servir de la neutralité électrique.
L'essentiel de la masse se retrouve dans les nucléons.
La neutralité électrique assure .
L'essentiel de la masse se retrouve dans les nucléons : .
On retrouve alors le résultat du cours.
pages_physique-evolution/energie-potentielle-gravitationnelle-sexercer.html
Rappel : la masse volumique est supposée uniforme.
Par définition :
Le champ gravitationnel créé par cette masse à une distance vaut :
Le signe négatif rend compte de l'attraction gravitationnelle, et il faut bien distinguer les variables , rayon actuel de l'objet en cours de formation, et , distance à cet objet.
Le travail total est la somme des contributions des travaux de l'infini à la surface de l'objet
À partir d'une étape élémentaire, on somme pour obtenir le travail total :
L'intégration donne :
On en tire
Le travail de l'opérateur est l'opposé de la variation d'énergie potentielle de l'objet entre les 2 états considérés.
2 moyens de procéder au calcul, en interprétant l'usage de la notation différentielle, ou bien en raisonnant géométriquement.
L'usage de la notation différentielle doit permettre de passer de à .
L'accroissement de la masse s'écrit par différentiation :
on y reconnaît la masse d'une coquille d'épaisseur et de surface .
On a donc :
De l'expression du travail élémentaire qui précède, on tire l'expression de la variation d'énergie potentielle d'interaction gravitationnelle sur une étape élémentaire :
Avec la masse accrétée au rayon et une position entre et . Une première étape d'intégration conduit à apporter la masse de l'infini à la surface :
Le calcul de l'intégrale donne . D'où la variation de potentiel :
après avoir remplacé et par leur valeurs. Et donc finalement :
On retrouve ce résultat classique. L'expression est homogène ; le signe négatif rappelle que la formation d'une concentration de matière a dégagé de l'énergie (ou qu'il faut en dépenser pour démonter l'objet).
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Il suffit d'introduire l'équation d'état du gaz parfait chaud.
Avec l'équation d'état du gaz parfait , on introduit simplement la pression, pour obtenir :
On peut par exemple commencer par écrire l'énergie potentielle sous forme intégrale
On a aussi besoin de la définition de la masse d'une coquille d'épaisseur au rayon :
La définition de l'énergie potentielle est :
On introduit le gradient de pression, via ce que donne l'équilibre hydrostatique, sans oublier au passage que :
On en déduit :
L'intégration par parties donne
Montrer que l'un des 2 termes de l'intégration par parties est nul.
Par parties :
Le terme tout intégré est nul, car nul aux 2 bornes ().
Tout le travail est fait, il n'y a plus qu'à comparer.
On a vu pour l'énergie cinétique :
Et pour l'énergie potentielle :
L'égalité trouvée précédemment :
conduit alors à :
On retrouve donc le théorème du viriel dans un cas particulier.
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La vitesse de contraction est .
Par définition, .
Le théorème du viriel donne , .
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Comment les amas évoluent-ils ?
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Exprimer l'énergie de la barrière coulombienne.
Exprimer la condition énergétique limite à remplir en
L'énergie totale d'un proton s'écrit :
Pour passer la barrière coulombienne en , le proton doit avoir une énergie vérifiant :
(énergie potentielle nulle à l'infini, énergie cinétique nulle au niveau de la barrière).
Faire le lien entre l'énergie cinétique et la température.
La température minimale vérifie :
Soit :
Avec les valeurs proposées, on trouve :
Cette valeur est surestimée, car ne prend pas en compte les phénomènes quantiques qui relaxent considérablement les conditions de fusion.
Réécrire le potentiel électrostatique en fonction de .
L'effet varie comme
Les équations précédentes se réécrivent avec la nouvelle énergie potentielle
Il s'ensuit une température de fusion :
La valeur de la température est encore plus élevée que pour l'hydrogène.
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Déterminer les expressions des énergies cinétique et potentielle, ainsi que leurs valeurs particulières à grande distance ou à la distance minimale d'approche.
Voir l'exercice précédent
L'exercice consacré à ce raisonnement donne la solution. Avec les notations ici proposées :
L'application numérique donne :
La relation d'incertitude présentée ici se traduit par
L'égalité entre l'énergie cinétique à grande distance et l'énergie potentielle à distance minimale donne une autre relation entre ces 2 variables.
En notant simplement la distance minimale d'approche, et la quantité de mouvement incidente, l'équation énergétique dit :
La relation d'incertitude présentée ici se traduit par On en déduite la valeur de , en éliminant :
Et donc on aboutit à la nouvelle position (ou incertitude de position, d'après la présentation de l'énoncé) :
L'application numérique donne :
Cette distance est plus grande que 1 fm. Les protons peuvent donc se "tromper", et se croire en train de fusionner alors qu'ils sont 14 fois trop éloignés.
La température de fusion décroît de ce même facteur 14, soit de l'ordre de .
Estimer les conséquences de ces protons rapides en termes énergétiques, puis de température.
Un proton 3 fois plus rapide est 9 fois plus énergétique que la moyenne. On gagne donc ainsi un facteur 9 sur la température, soit la possibilité de fusion dès .
Ceci reste trop élevé, car la modélisation de l'effet tunnel est trop simpliste, mais montre comment l'estimation purement classique de la température de fusion est déjà surdimensionnée d'un facteur 120.
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Identifier dans l'expression de ce qui peut ressemble au champ gravitationnel d'une étoile.
Comment se traduit le fait que l'on considère des étoiles de même type spectral ?
Le champ gravitationnel d'une étoile varie en , comme , dont l'expression comporte juste une dépendance supplémentaire en fonction de la température. Comme le type spectral est supposé fixé, cette dépendance est donc transparente, et porte la même information que le champ gravitationnel, et réciproquement. On en déduit qu'une étoile de champ gravitationnel plus intense présente un spectre avec une fréquence plus élevée, et réciproquement.
La réponse est quasiment à la question précédente.
La mesure de , identifiée à partir du spectre d'oscillation, permet une estimation précise du champ gravitationnel à la surface de l'étoile.
Exprimer la masse volumique moyenne en fonction des masse et rayon stellaire.
Quel lien entre et la masse volumique moyenne ?
L'examen de la définition de montre que cette fréquence varie comme la racine carrée de la masse volumique de l'étoile. Une étoile peu dense présentera donc une plus petite valeur de qu'une étoile plus dense.
Faites chauffer le calcotron.
La géante, 10 fois plus grande que le Soleil, présente un volume 1000 fois plus important, donc une densité 31 fois moindre, et donc . Pour , l'application numérique donne .
Désolé, pas d'autre solution que retrousser ses manches et inverser les équations de départ !
L'inversion donne :
Ce n'est pas tous les jours qu'une technique observationnelle donne accès à la masse et au rayon de l'étoile relativement précisément, et indépendamment de toute mesure de distance !
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Si l'on découvrait de nouvelles classes, correspondraient-elles à des étoiles très ou très peu lumineuses ?
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Comment varie la luminosité sur la séquence principale ?
Avec, sur la séquence principale, , on trouve : . L'amplitude des oscillations augmente vers les types spectraux plus massifs.
La luminosité du corps noir donne directement :
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Aller raffraichir ses souvenirs de mécanique du point.
Dans le cours FSU c'est là .
Les valeurs des masses et rayons solaires sont données par le calcotron !
Attention aux unités !
Se servir de ce qui précède.
Voir du côté des plus faibles gravités.
Quelle masse typique pour une géante typique ?
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Voir le cours sur les lois de Newton.
Voir le cours.
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Pour la température effective, voir le cours correspondant sur les types spectraux. Pour log g, voir le cours correspondant sur les classes de luminosité.
Déterminer la valeur de log g pour le Soleil peut être utile.
Pour le Soleil, dans les unités choisies, .
2 pistes à étudier : 1) les performances de tout collecteur, nécessairement limité vers les faibles luminosités 2) la durée de vie des étoiles.